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POINTS DE REPERES THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES D’UNE DEMARCHE HISTORICO – DESCRIPTIVE

C. Saraceno (1999) parle de société locale lorsqu’on peut identifier des constellations relativement stables dans le temps d’acteurs, de processus, de cultures sociales et

2. Concepts et définitions du système productif

L’économie industrielle

Le dictionnaire d’Alain Rey précise d’abord que le mot industrie emprunté au latin industria

« activité secrète » devient ensuite « activité » en général.

L’industrie s’emploie donc au sens large pour désigner l’ensemble des opérations qui concourent à la production et à la circulation des richesses d’où l’appellation d’économie industrielle qui, comme son nom ne l’indique pas, a vocation à analyser l’ensemble des activités économiques.

Concernant l’industrie en tant que telle, trois notions basiques sont complétées par des notions plus récentes que nous avons utilisées tout au long de notre thèse. Nous aborderons aussi la notion de désindustrialisation et d’intérim, si importante dans le système productif actuel.

les branches industrielles (unités de production relevant d'une même activité et produisant un même produit)

les filières industrielles (unités de production qui participent aux diverses étapes conduisant de la matière première à un produit fini)

les pôles de croissance (sous-ensembles du système productif, composés d'entreprises dont il est estimé qu'elles exercent un effet d'entraînement positif sur d'autres entreprises).

A ces notions basiques viennent se rajouter d’autres notions plus récentes pour spécifier certaines dynamiques liées à l’évolution des systèmes productifs : district industriel, système localisé de production, réseau d’entreprises, grappes industrielles, essaimage industriel, pôle de compétitivité/ cluster. Ces notions mettent l’accent sur les dynamiques de proximité, là où il est possible d'intervenir dans l'environnement immédiat des entreprises en renforçant les liens entre les fournisseurs et les clients, en améliorant la formation de la main-d’œuvre, en favorisant la recherche et développement dans un cadre de relations laboratoires universitaires/entreprises, en encourageant les échanges de technologies.

Le district industriel

Un district industriel est un espace géographique délimité où sont concentrées de petites ou moyennes entreprises d'une même branche (incluant l’ensemble des moyens nécessaires

au processus de production). Les districts s’appuient sur des traditions artisanales ou industrielles de savoir-faire locaux. La spécialisation des entreprises dans une composante du même produit induit une division du travail, des coopérations basées parfois sur l’appartenance à des mêmes réseaux familiaux ou à des mêmes métiers, mais n'écarte pas les relations de concurrence. Les règles du jeu et sanctions sociales, sont non formalisées et gérées par la communauté.

Les systèmes de production localisés (SPL)

Un SPL est constitué d'un ensemble de PME, en liaison ou non avec une ou plusieurs grandes entreprises, situées dans un même espace de proximité, autour d'un métier, voire de plusieurs métiers industriels(à Saint-Nazaire les métiers du transport).

II existe un réseau dense d'interdépendances entre les diverses entreprises pour des raisons allant du développement d'une production spécialisée (qu'une seule entreprise n'est pas capable de réaliser), à la recherche d'économies d'échelle importantes. Le SLP repose sur un système de régulation qui fait appel non seulement aux règles du marché mais aussi à un code social non écrit.

Dans les systèmes plus récents, les capacités de qualification et d'innovation du milieu sont déterminantes (type SPL de la DATAR) et on assiste à une formalisation plus grande d’une communication collective et des modes de travail du type associatif.

Le réseau d'entreprises

Un réseau d'entreprises est un regroupement d'entreprises indépendantes coopérant durablement sur des objectifs communs, afin de s'appuyer sur la capacité d'innovation et le dynamisme de chaque firme partenaire. Le réseau permet d'atteindre une masse critique en formant une entité plus diversifiée, bénéficiant d'avantages concurrentiels susceptibles d'être valorisés face à la concurrence nationale et internationale. La force du réseau tient à ce que les activités peuvent être accomplies sur la base de ressources complémentaires de plusieurs acteurs.

Les relations entre les entreprises (PME, grandes entreprises) peuvent être plus ou moins formalisées : co-traitance, accord de coopération, alliance, maillage, parrainage, accord de licence, alliance stratégique, consortium et co-entreprise. Les réseaux peuvent s'établir entre entreprises d'une ville, d'une région, d'un pays ou être internationaux. Les entreprises d'un réseau peuvent donc être disséminées sur des territoires étendus et n'avoir aucun noyau territorial.

Les entreprises du réseau coordonnent leurs activités de manière à créer un environnement favorisant l'émergence des processus innovateurs et le développement de nouvelles compétences, générant ainsi des externalités positives et permettant de valoriser des opportunités internes et externes. L'idée de réseau repose sur deux éléments fondamentaux : les interactions et les mécanismes d'apprentissage.

La grappe industrielle

Une grappe industrielle regroupe des entreprises d'un même secteur d'activités-clé, interdépendantes, des secteurs de soutien et une infrastructure économique qui s'échangent des compétences technologiques et des compétences professionnelles, de la main-d’œuvre et qui utilisent des intrants et des fournisseurs communs. La caractéristique la plus remarquable d'une grappe est la connectivité élevée. Les entreprises se renforcent mutuellement au fur et à mesure que se créent des avantages concurrentiels. A la longue,

"la grappe en vient à se constituer en bassin d'expertise, de technologies et d'institutions hautement concurrentielles dans un domaine donné." (Porter, 1993 : préface).

Toute politique fondée sur les grappes industrielles part des points forts existants d'une économie. Elle cible les concentrations d'entreprises ayant déjà prouvé leur force et leur viabilité sur le marché mondial. Elle met l'accent sur la relation entre les points forts communs à plusieurs industries et s'emploie à intensifier l'exploitation des connaissances dans ces groupements forts et à favoriser l'interaction entre les différentes parties du réseau, ce qui peut conduire à des combinaisons nouvelles et prometteuses déjà enracinées dans des points forts existants.

Essaimage et développement économique

Le concept de l'essaimage prend une signification différente selon que l'on se réfère à la gestion de sureffectifs dans l'entreprise (essaimage à chaud), à l'essaimage à partir de projets personnels ou, hors ces situations, à la stratégie délibérée d'une entreprise d'appuyer la création d'entreprises par ses employés (essaimage à froid). Seul ce dernier cas est envisagé ici.

Le projet essaimé peut porter sur des activités connexes de l'entreprise (services, activités complémentaires) que ce soit lié ou non à des externalisations d'activités de l'entreprise-mère. Il peut, encore, répondre au besoin de développer un réseau de fournisseurs et de distributeurs. L'essaimage peut aussi être un moyen efficace de se départir de projets qui sont jugés non stratégiques pour l'entreprise, tout en y retirant un certain profit. Ce peut être

un moyen de voir se développer de multiples activités annexes, connexes, complémentaires, voire concurrentes, donc de satelliser un savoir-faire susceptible d'assurer la croissance par l'externe l'entreprise par le développement de nouveaux produits/services ou de nouveaux marchés.

Dans les systèmes plus récents, les capacités de qualification et d'innovation du milieu sont déterminantes. (Type Système Productif Local de la DATAR)

Pôle de compétitivité

Un cluster ou pôle de compétitivité peut être défini comme "une concentration géographique d'acteurs unis par des chaînes de valeurs économiques, évoluant dans un environnement bénéficiant d'infrastructures de soutien, partageant une stratégie commune et visant à attaquer un même marché" (Cooke et Huggins, 2002). Un cluster comprend donc des entreprises, des institutions gouvernementales et privées. Ces acteurs sont reliés par une ou plusieurs chaînes de valeurs, définies comme la combinaison d'activités complémentaires constituant une offre pour un marché donné.

En 2004, la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) publie une étude prospective sur la puissance industrielle de la France qui souligne la nécessité d'aider à la création et au renforcement de pôles de compétitivité. Le pôles de compétitivité se définit selon la Datar comme "la combinaison, sur un même territoire, de trois ingrédients (entreprises + centres de formation + unités de recherche) et de trois facteurs décisifs (partenariat + innovation + visibilité internationale)" (CIADT, dossier de presse, 2004). Un pôle de compétences, réunit des acteurs appartenant à un même domaine technologique. Il se définit comme une combinaison de compétences similaires favorisant l'innovation technologique. un pôle de compétitivité (ou cluster) alimente une ou plusieurs chaînes de valeurs et combine plusieurs pôles de compétences.