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Chapitre 3 Revue de la littérature : de la traductologie à la formation des traducteurs et

3.3. Axe pédagogique : les compétences en traduction et en interprétation

3.3.1 Compétences en traduction

Delisle (1980//2013); EMT (2017); Gile (2004); Gouadec (2002); Groupe d’experts EMT (2009); Hurtado (2008); Kelly (2010, 2008, 2005); Kiraly (2000/1995); Kussmaul (1995); Nord (2005); PACTE (2015, 2008, 2007); Pym (2003); Robinson (2012); Valentine (1996); Vienne (2000/1998) et Wilss (1996, 1982). Dans les paragraphes qui suivent, nous allons présenter, par ordre historique progressif de leur année de parution (c’est-à-dire de la plus ancienne à la plus récente), les typologies de compétences de traduction proposées par chacun de ces auteurs. Au sujet de la compétence traductionnelle, Wilss soulève déjà la difficulté qu’éprouvent les auteurs à donner une définition uniforme à ce concept. Selon lui, « […] translational competence as a uniform qualification for the translational work is, to all intents and purposes, nonexistent and probably also non-definable ». (1996 : 147) Par ailleurs, dans sa tentative de proposer les compétences que doit acquérir l’apprenti-traducteur, Wilss (1982 : 118) relève les deux capacités suivantes qu’il décrit ensemble comme interlingual text syncronization capability :

1. La capacité d’analyse textuelle dans la langue source. 2. La capacité de reproduction textuelle dans la langue cible.

Ce sont les deux capacités qui constituent pour Wilss, la « supercompétence » qui correspond à la capacité de transposer les messages d’un système linguistique à l’autre, donc qui soit indispensable au traducteur professionnel qui se veut compétent.

Bell (1991) s’est interrogé sur le concept de compétences que doit acquérir le futur traducteur au cours de sa formation en ces termes : « If it is, in any sense true, that “any old fool can learn a language […] but it takes an intelligent person to become a translator”, it seems important to investigate what this intelligence might consist of ». (1991 : 35) Par conséquent, il s’interroge sur ce que les apprentis-traducteurs doivent savoir et ce qu’ils seront capables de faire pour pouvoir traduire. Comme réponse, il réitère les propos de Johnson et Whitelock (1987 : 137) en soulignant que le traducteur professionnel doit acquérir ou démontrer cinq types de connaissance qui sont :

1. La connaissance de la langue de départ 2. La connaissance de la langue d’arrivée 3. La connaissance des types de texte

4. La connaissance des domaines du sujet (thématique) 5. La connaissance contrastive

Pour compléter la liste ci-dessus, Bell suggère que le traducteur doit posséder en même temps la compétence de lecture et la compétence d’écriture. Il précise : « Add to this the decoding skills of reading and the encoding skills of writing […] and we have a plausible initial listing of (at least some of) the areas which need to be included in any specification of the translator’s competence ». (Bell, 1991 : 36)

À côté de ces compétences que Bell qualifie de « translator expert system » c’est-à-dire la compétence traductionnelle (p. 40), il propose une autre qu’il dénomme la compétence communicative. Selon lui, « a final alternative […] would be to deny the competence-performance dichotomy which we have been implicitly accepting and redefine our objective as the specification of a multicomponent communicative competence ». Ainsi, pour Bell, la compétence communicative du traducteur comprend quatre composantes ou sous-compétences qui sont :

1. La sous-compétence grammaticale : connaissance des règles grammaticales, du vocabulaire… nécessaires pour comprendre et exprimer le sens littéral des énoncés.

2. La sous-compétence sociolinguistique : connaissance et capacité de comprendre et produire les énoncés de manière appropriée et en contexte.

3. La sous-compétence discursive : capacité de combiner la cohésion (dans la forme) et la cohérence (dans le sens) des énoncés.

4. La sous-compétence stratégique : maîtrise des stratégies de communication et capacité de compenser le manque ou l’insuffisance dans les trois premières sous-compétences. (Bell, 1991 : 41)

Il en découle que, dans le modèle de Bell, la sous-compétence stratégique est la plus importante, car c’est elle qui coordonne ou coiffe les autres sous-compétences composant la compétence communicative du traducteur.

Contrairement à beaucoup d’autres auteurs, Kiraly, pour sa part, préfère faire une distinction nette entre ce qu’il appelle « compétence de traduction » (translation competence) et « compétence de traducteur » (translator competence). Dans son livre Pathway to Translation (1995), il justifie son choix du terme translator competence :

In choosing this term, emphasis is placed on the complex nature of the professional translator’s task and the nonlinguistic skills that are required. This term also allows us to distinguish between the more general types of native and foreign language communicative competence the professional translator shares with bilinguals (as native translators) and the translation skills that are specific to professional translation and which most bilinguals do not develop naturally. (Kiraly, 1995 : 16)

Dans son deuxième ouvrage, A Social Constructivist Approach to Translator Education (2000), Kiraly explique que la compétence traductionnelle consiste en « […] the ability to comprehend a

language on the basis of that original text ». (Kiraly, 2000 : 10) Il considère que pour devenir un traducteur professionnel, il ne sera pas suffisant d’apprendre ou d’acquérir seulement les compétences ou les habilités qui permettent de produire un texte d’arrivée dans une langue sous la base d’un texte écrit dans une autre langue. Pour devenir un bon traducteur, Kiraly insiste sur le fait qu’il lui faudra absolument posséder les compétences de traducteur qui, d’après lui, sont « […] the abilities to comprehend texts written for specialized readers and to produce texts to be used by such readers ». (2000 : 13)

Par ailleurs, préconisant une approche socioconstructiviste, c’est-à-dire une approche qui reconnaît et considère l’apprenti-traducteur comme étant responsable dans le processus de sa propre formation, Kiraly souhaite que pour faire acquérir la « translator competence » au futur traducteur, l’accent doit être mise sur celui-ci (l’apprenant) et non sur l’enseignant. En effet, de nos jours, le formateur de traducteurs ne doit plus être vu ou considéré comme le maître omniscient, mais plutôt comme un guide et l’apprenant, comme un agent actif de sa formation, ainsi que l’a montré en particulier Echeverri (2008a), par ailleurs.

Dans l’introduction à Training the Translator (1995), Kussmaul évoque sommairement ce qu’il faut faire acquérir à l’apprenant traducteur, selon lui :

What our students need are rational arguments which, as far as possible, are based on objective principles. Professional translators should know what they are doing and should be able to talk about it with those who commission translations and with those whose translations they have to supervise or revise. It is the rational approach which distinguishes the expert from the non-expert. (1995 : 3-4)

Bien que Kussmaul ne dresse aucune liste particulière ou spécifique de ce qu’il considère comme la compétence traductionnelle, nous remarquons qu’il préconise déjà des habilités, capacités ou comportements que doit posséder le traducteur professionnel pour être compétent. Parmi ceux-ci, nous pouvons relever :

1. La compétence linguistique (p. 15) 2. La confiance en soi (p. 31) 3. La conscience de soi (p. 31)

4. La capacité de prendre des décisions (p. 32)

5. L’objectivité - la capacité de discuter les traductions d’une manière objective est une compétence clé de traducteur (p. 33)

6. La créativité (p. 39)

En vue de développer ces compétences et ces comportements chez le futur traducteur, Kussmaul recommande l’utilisation des protocoles de verbalisation à voix haute (Think-Aloud Protocols ou TAP). Il s’agit de savoir exactement ce qui se passe dans la « boîte noire » du traducteur pendant le processus de traduction.

En outre, réfléchissant à la notion de compétence traductionnelle dans le cadre d’une recherche empirique menée sur la manière d’optimiser la formation des traducteurs professionnels dans les universités canadiennes, Valentine s’exprime en ces termes : « La formation s’organise autour de cinq compétences comportant des contenus ou activités d’enseignement précis que nous présentons selon un classement fonctionnel ». (1996 : 144)

Le modèle de cinq compétences à acquérir par l’apprenti-traducteur tel que dégagé par Valentine à partir d’une analyse des programmes canadiens se résume comme suit :

1. La compétence prétraductionnelle (apprentissages préparatoires à la traduction proprement dite, renforcement de la langue, comparaison des langues, renforcement des capacités de réception et de production, renforcement des connaissances générales).

2. La compétence centrale (version-thème : traduction générale, traduction spécialisée, terminologie, langues de spécialité, documentation, lexicographie, révision, rédaction spécialisée).

3. La compétence pratique (travail en situation réelle ou en situation de simulation : stage et projet). 4. La compétence extra disciplinaire (autres savoirs, autres langues).

5. La compétence complémentaire théorique et pratique (théorie/histoire de la traduction, linguistique, interprétation, littérature, connaissances des outils informatiques, développement des habilités socioprofessionnelles). (Valentine, 1996 : 165-173)

Dans son article intitulé « Vous avez dit compétence traductionnelle? », Vienne (1998), partant d’une critique de la description des compétences traductionnelles proposée par Roberts (1984 : 181) et reprise par Delisle (1992 : 42), se propose de souligner l’importance des compétences non linguistiques à développer chez l’apprenti-traducteur. Il est d’avis que la description de Roberts réduit la compétence traductionnelle « à une double opération de verbalisation et de reformulation de la pensée déverbalisée ». (1998 : 1) Par la suite, il propose donc ce qu’il appelle le « noyau dur » de la compétence traductionnelle qui repose sur les quatre éléments suivants :

1. La capacité d’analyser diverses situations de traduction, c’est-à-dire de décider des mesures à prendre en fonction des réponses données par le donneur d’ouvrage à une série de questions […]

2. La capacité de gérer et de traiter l’information.

3. La capacité d’argumenter (entrer en dialogue avec le donneur d’ouvrage afin de justifier les décisions prises au cours de sa tâche, par exemple les choix terminologiques).

4. La capacité de coopérer avec d’autres personnes et experts impliqués dans le processus de traduction. La traduction est un travail d’équipe. (Vienne, 1998 : 3)

Vienne en arrive à la conclusion que les compétences d’analyse et de production textuelle ne sont pas des éléments uniquement propres aux traducteurs, mais que ce sont plutôt les quatre compétences ci-dessus citées qui caractérisent réellement ce à quoi l’on peut s’attendre d’un traducteur professionnel et donc qui devraient recevoir plus d’attention dans les cursus visant la formation des traducteurs (1988 : 4).

Quant à Gouadec (2002), qui s’appuie sur une analyse des profils de recrutement (compétences, savoir-faire et aptitudes génériques) des traducteurs, il propose une liste de 13 compétences attendues du traducteur :

• Maîtrise des techniques de rédaction spécialisée.

• Maîtrise de la terminologie traductive, avec insistance particulière sur l’alimentation de mémoires de traductions.

• Maîtrise des phraséologies spécialisées et, fréquemment, des principes de création et mise en œuvre des langages contrôlés, avec alimentation et validation des mémoires de traduction.

• Maîtrise des techniques de documentation : aptitude à cibler et obtenir toute information nécessaire au traducteur.

• Maîtrise de la bureautique professionnelle.

• Maîtrise des environnements « Tout Web » (messagerie, sites, serveurs de fichiers, forums, moteurs de recherche, référencement…).

• Maîtrise des principes et systèmes de gestion de bases de données.

• Maîtrise de la gestion électronique de documents, des langages de marquage et des principes de modélisation de données (XML/SML).

• Maîtrise des systèmes de gestion et exploitation des mémoires de traduction.

• Maîtrise des techniques de relecture et révision (incluant la post-édition de traductions assistées). • Maîtrise des techniques de gestion de projets.

• Maîtrise des environnements technologiques et logiciels courants dans les milieux de la production documentaire. (Gouadec, 2002 : 345)

Par ailleurs, en répondant à une des questions posées dans le cadre de la discussion en ligne coordonnée et publiée par Pym et al. - Innovation & E-Learning in Translator Training. Reports

on Online Symposia (2003), Gouadec déclare :

Today, I would venture to say that the best training institutions are, or will be, the ones with a lot of technology (students’ work benches by the hundreds, software packages of all kinds, specialist teachers, maintenance crews, etc.), since students’ future employment (in services, firms or organizations) and indeed survival (as freelancers) is closely linked to technology. (Gouadec, 2003 : 15) C’est nous qui soulignons Ainsi, nous voyons l’importance que Gouadec accorde à la connaissance et à la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) comme faisant partie intégrante de la compétence traductionnelle, notamment dans le présent siècle. Cette place importante de la maîtrise des TIC se manifeste bien évidemment dans la liste des treize compétences, car en regardant la liste de près, on se rendra compte que huit de celles-ci ont un lien

direct avec les TIC. Parallèlement, on voit dans cette liste que, selon Gouadec, le traducteur dit « compétent » doit être capable de faire plus que traduire; il doit être polyvalent sachant qu’il sera impérativement appelé à accomplir de multiples tâches au cours de son travail de traducteur. En effet, l’apprenti-traducteur doit à la fois apprendre à être reviseur, terminologue, correcteur et gestionnaire de projets.

En ce qui concerne Pym (2003), si on considère son article intitulé « Redefining translation competence in an electronic age. In defence of a minimalist approach », on note que sa conception de la notion de compétence traductionnelle se base sur ce qu’il appelle la conceptualisation minimaliste. L’approche minimaliste vise à chercher la meilleure traduction parmi plusieurs choix. Selon Pym (2003 : 481) :

La compétence traductionnelle a été conceptualisée comme étant 1) une modalité du bilinguisme, donc sujet à l’analyse linguistique, 2) un effet des demandes du marché, donc sujet à un fort relativisme historique et social, 3) une compétence pluri componentielle, donc sujette à une approche interdisciplinaire à la fois linguistique, culturelle, technologique et professionnelle, et 4) une vague « hyper compétence » qui en quelque sorte transcenderait tout le reste.

Pour améliorer la situation décrite ci-dessus qu’il juge insatisfaisante, Pym, qui prône une conceptualisation minimaliste énonce que :

Plus satisfaisant nous semble une conceptualisation minimaliste de la compétence traductionnelle, basée celle-ci sur la production puis triage des variantes. Grâce à sa simplicité même, ce genre de compétence pourrait nous aider à orienter la formation des traducteurs, malgré toutes les turbulences technologiques et professionnelles. (Pym, 2003 : 481)

L’approche minimaliste de la compétence traductionnelle selon Pym se résume donc en deux axes comme suit :

As an interpersonal activity working on texts (of whatever length or fragmentary status), the training of translators involves the creation of the following two-fold functional competence:

1. The ability to generate a series of more than one viable target text (TTI, TT2... TTn) for a pertinent source text (ST).

2. The ability to select only one viable TT from this series, quickly and with justified confidence. (2003 : 489)

Et encore, pour justifier son choix de ces deux compétences de traduction émanant de son modèle minimaliste, Pym ajoute :

We propose that, together, these two skills form a specifically translational competence; their union concerns translation and nothing but translation. There can be no doubt that translators need to know a fair amount of grammar, rhetoric, terminology, computer skills, Internet savvy, world knowledge, teamwork cooperation,

strictly neither linguistic nor solely commercial. It is a process of generation and selection, a problem-solving process that often occurs with apparent automatism. (2003 : 489)

Par ailleurs, Pym recommande vivement que l’apprenti-traducteur soit à même de travailler avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, compétence technologique qui, de nos jours, s’avère indispensable dans une formation de traducteur qui se veut complète. Encore une fois, nous voyons ici la maîtrise des TIC comme étant impérative au futur traducteur; il va sans dire que sa rapidité, son efficacité et sa productivité en dépendent largement.

À l’instar de tout autre traductologue et pédagogue passionné par la formation de futurs traducteurs, Gile (2005b) s’interroge, lui aussi, sur ce qu’il appelle « le savoir-faire du traducteur » ou « les éléments de base de la compétence traductionnelle dans un contexte professionnel », dans son ouvrage intitulé La traduction, la comprendre, l’apprendre (2005). Selon Gile, dans une perspective de formation, la compétence traductionnelle comprend cinq composantes :

1. Une compréhension suffisante (passive) de la langue (et la culture) de départ sous sa forme écrite. 2. Des connaissances extralinguistiques générales (la culture générale) ou spécialisées.

3. Une bonne capacité rédactionnelle en langue d’arrivée. Le traducteur est lui-même rédacteur. 4. Une maîtrise des principes et de la démarche du traducteur (le savoir et le savoir-faire). 5. Une connaissance des aspects pratiques et commerciaux du métier.

Pour faire acquérir ces compétences aux apprentis-traducteurs, Gile suggère que le processus d’apprentissage suive une démarche progressive ou graduelle. En d’autres termes, il recommande qu’au début des apprentissages, l’approche soit axée sur le processus de la traduction, tandis que plus tard, elle sera axée sur le produit. De plus, Gile estime que la compétence traductionnelle peut être acquise par trois moyens ou options. Les trois « options fondamentales » selon Gile (2005b : 20) sont l’auto-apprentissage (populairement appelé la formation sur le tas), la formation en entreprise en mode apprenti, et la formation en milieu universitaire. Chacune de ces trois options a ses avantages et ses inconvénients. Bien que Gile soit d’avis que la formation formelle peut ne pas être obligatoire pour devenir traducteur, il reconnaît toutefois le fait qu’elle est importante pour plusieurs raisons :

Formal training is not mandatory, but it can perform at least two important functions. One is to help individuals who wish to become professional interpreters or translators enhance their performance to the full realization of their potential. The other is to help them develop their translation skills more rapidly than through field experience and self-instruction, which may involve much groping in the dark and learning by trial-and-error. (Gile, 1995a : 7)

Dans sa contribution à la recherche sur les compétences en formation des traducteurs, Kelly (2005) propose la division des compétences en deux catégories, à savoir les compétences spécifiques et les compétences génériques. S’agissant des compétences spécifiques à acquérir par l’apprenti- traducteur au cours de sa formation, Kelly énonce les suivantes :

• La compétence communicative et textuelle dans au moins deux langues et cultures.

• La compétence culturelle et interculturelle. Ici, il ne s’agit pas seulement de la connaissance encyclopédique de l’histoire, la géographie, etc. des langues et cultures concernées, mais aussi des valeurs, mythes, perceptions, croyances, comportements et représentations textuelles de ces langues et cultures.

• La compétence du domaine de sujet (thématique). Une connaissance de base des domaines du travail du futur traducteur.

• La compétence professionnelle et instrumentale. Utilisation de toute sorte de ressources documentaires, recherches terminologiques, etc.

• La compétence psycho-physiologique et de comportement.

• La compétence interpersonnelle. Capacité de travailler avec d’autres professionnels impliqués dans le processus de traduction (traducteurs, reviseurs, terminologues, etc.) Capacité de négociation et de leadership. • La compétence stratégique. Capacité d’organisation et de planification. Capacité d’identification et de

résolution de problèmes. Capacité de faire le suivi, l’auto-évaluation et de révision. (2005 : 32-33)

Se référant à la proposition du Projet Tuning Educational Structures in Europe de l’Union européenne, Kelly (2005 : 35) est d’avis que les compétences génériques qui doivent être acquises par l’apprenti-traducteur sont :

• Les compétences instrumentales • Les compétences interpersonnelles • Les compétences systémiques.

Partant du point de vue de la théorie fonctionnaliste selon laquelle une traduction dépend avant tout de la fonction (skopos) du texte cible, Nord préfère utiliser le terme transfer competence pour parler de la compétence traductionnelle. (Nord, 2005 : 155) Elle estime que la transfer competence peut seulement être acquise sur une base solide de compétence de haut niveau dans les langues et les cultures des deux langues de travail du traducteur (la langue source et la langue cible). Selon elle : « In order to translate a complete text, the students require not only transfer competence, but also linguistic competence in SL and TL, cultural competence in SC and TC, as well as factual and research competence. In a translation task, all these competences are tested at once […] ». (Nord, 2005 : 177)

Ainsi, dans la typologie des compétences que doit acquérir l’apprenti-traducteur au cours de sa formation, d’après Nord, nous pouvons dégager les suivantes :

3. La compétence de réception et d’analyse du texte 4. La compétence de recherche

5. La compétence de transfert 6. La compétence de production

7. La compétence d’évaluation de la qualité de traduction

Afin de faire acquérir ces compétences au futur traducteur de manière efficace, Nord propose une approche axée sur l’apprenant, un processus d’apprentissage progressif et une simulation de la situation professionnelle réelle du traducteur.

À leur tour, Bastin et Cormier dans leur livre conjointement publié en 2007 - Profession traducteur