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Analyse des besoins du marché de la traduction et de l'interprétation : vers l'optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria

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Academic year: 2021

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(1)

Analyse des besoins du marché de la traduction et de

l'interprétation : vers l'optimisation de la formation des

traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria

Thèse

Olusegun Afolabi

Doctorat en linguistique - traductologie

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

(2)

Analyse des besoins du marché de la traduction et de

l’interprétation : vers l’optimisation de la formation des traducteurs

et interprètes professionnels au Nigéria

Thèse

Olusegun Afolabi

Sous la direction de :

(3)

Résumé

La présente thèse porte à la fois sur le contexte sociologique de la traduction et la formation en traduction au Nigéria. La formation des traducteurs et interprètes en tant que branche de la traductologie appliquée, selon la cartographie de Holmes, est un champ de recherche très important qui ne cesse de susciter l’intérêt des traductologues et pédagogues un peu partout dans le monde, et ce, depuis le début des années 1990. Or il existe très peu d’études récentes traitant de ce sujet en ce qui concerne le Nigéria. Par ailleurs, selon nombreux auteurs (voir Durieux, 2005; Kelly, 2005; Kiraly, 2005 et Fiola, 2003a, par exemple), la connaissance et la prise en compte des besoins du marché s’avèrent essentielles dans la mise en œuvre d’un programme de formation des traducteurs et interprètes professionnels qui se veut efficace. Pour le Nigéria, on observe une inadéquation entre les programmes de formation en traduction et en interprétation offerts à l’heure actuelle ou dans un passé récent et le marché du travail. Partant de cette prémisse, notre thèse, qui prend la forme d’une recherche descriptive à enjeu pragmatique (Van der Maren, 2004), a pour objectif d’examiner le problème afin d’y proposer des solutions possibles. Elle s’inscrit également dans la logique d’une recherche-action, car son but ultime est l’amélioration de la pratique des professions jumelles de traduction et interprétation, notamment au Nigéria et par ricochet, en Afrique.

Pour ce faire, la présente étude a été menée en adoptant une méthodologie de recherche à deux volets : une enquête fondée sur des entrevues semi-dirigées et une étude comparative des programmes de formation. Ainsi, nous avons interrogé les représentants de vingt-trois organisations, qui sont considérées au départ comme étant des usagers (employeurs) réels ou potentiels sur le marché nigérian de la traduction et de l’interprétation, afin de cerner leurs besoins et déterminer comment ceux-ci sont comblés, le cas échéant. Ensuite, dix-neuf programmes de deuxième cycle en traduction et en interprétation ont été étudiés de manière analytique et comparative, dans le but de dégager leurs caractéristiques. Il s’agit de deux programmes offerts en France, deux au Canada, deux au Cameroun, deux au Ghana et onze au Nigéria. D’une part, les résultats de l’analyse des besoins du marché que nous avons réalisée montrent qu’il existe réellement des besoins en traduction et en interprétation au Nigéria, mais que ces besoins sont loin d’être suffisamment comblés. D’autre part, à la lumière de l’analyse comparative des programmes de formation en traduction et en interprétation effectuée, il ressort que le Nigéria aurait intérêt à revoir les programmes existants et à en créer des nouveaux, tout en prenant en considération les besoins du marché présents et futurs. Finalement, nous avons proposé des stratégies pour l’optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria, dont un cadre de référence utilisable pour les nouveaux programmes recommandés.

(4)

Abstract

This thesis covers both the sociological context of translation and the training of translators in Nigeria. Translator and interpreters training as a branch of applied translation studies, according to Holmes’ map, is a very important field of research that has been attracting the interest of researchers and teachers in the field from almost everywhere in the world, since the early 1990s. However, very few recent studies are available on this subject in Nigeria. Furthermore, according to many researchers (see Durieux, 2005; Kelly, 2005; Kiraly, 2005 and Fiola, 2003a, for example), the knowledge and consideration of market needs are essential in implementing an effective training program for professional translators and interpreters. In the case of Nigeria, there is a noticeable mismatch between past or existing translator and interpreter training programs and the labour market. Against this background, our thesis, which takes the form of a descriptive research with pragmatic implications (Van der Maren, 2004), aims to analyze the problem in order to propose possible solutions. It also falls within the scope of action research as its ultimate goal is to improve the practice of the twin professions of translation and interpretation, particularly in Nigeria and by extension, in Africa.

To this end, this study was conducted using a two-pronged research methodology: an enquiry based on semi-structured interviews and a comparative study of training programs. Thus, we interrogated representatives of twenty-three organizations, which from the onset, were considered as actual or potential users (employers) in the Nigerian translation and interpretation market, with the aim of identifying their needs, and determining how those needs, if any, are being met. In addition, nineteen graduate programs in translation and interpretation were studied in an analytical and comparative manner with a view to identifying their content. They are: two programs offered in France, two in Canada, two in Cameroon, two in Ghana and eleven in Nigeria. On the one hand, the results of our market needs analysis reveal that translation and interpretation needs actually exist in Nigeria, but that these needs are far from being sufficiently met. On the other hand, in the light of the comparative analysis of translation and interpretation training programs that we conducted, it is clear that the existing programs in Nigeria would need to be reviewed, while new ones have to be put in place, taking into consideration current and future market needs. Finally, we proposed strategies towards optimizing professional translator and interpreter training in Nigeria, including a reference framework that can be used for the new programs being recommended.

(5)

Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... xi

Liste de carte et des figures ... xii

Liste des abréviations et des sigles ...xiii

Remerciements ... xvii

Introduction générale ... 1

0.1 Justification du choix du sujet ... 1

0.2 Problématique de la recherche ... 2 0.3 Questions de recherche ... 5 0.4 Objectifs de la recherche ... 6 0.4.1 Objectif général ... 6 0.4.2 Objectifs spécifiques ... 6 0.5 Pertinence de la recherche ... 7 0.5.1 Pertinence scientifique ... 7 0.5.2 Pertinence sociale ... 8 0.6 Méthodologie de la recherche ... 9

0.6.1 Premier volet : entrevues semi-dirigées ... 10

0.6.2 Deuxième volet : étude analytique de documents ... 12

0.7 Structure de la thèse ... 12

Chapitre 1 Contexte de la recherche : le Nigéria et ses enjeux sociolinguistiques... 14

1.1. Situation géographique et données démographiques ... 14

1.2. Profil sociolinguistique... 15

1.3. Système éducatif ... 19

1.4. Contexte économique ... 21

1.5. Le Nigéria sur la scène internationale ... 22

Chapitre 2 Cadre conceptuel : définition des principales notions sous-tendant l’étude ... 26

2.1. La traduction ... 26

2.1.1 Traduction pédagogique... 27

2.1.2 Traduction professionnelle ... 28

(6)

2.2.1 Interprétation simultanée ... 30

2.2.2 Interprétation consécutive ... 31

2.2.3 Chuchotage (Whispering) ... 31

2.2.4 Interprétation communautaire ... 32

2.3. L’analyse des besoins ... 32

2.4. Les besoins du marché de la traduction et de l’interprétation ... 34

2.5. La formation ... 36

2.6. L’optimisation de la formation ... 38

2.7. Le professionnalisme et la professionnalisation ... 38

Chapitre 3 Revue de la littérature : de la traductologie à la formation des traducteurs et interprètes ... 40

3.1. Traductologie : origine et évolution d’une discipline ... 40

3.2. Axe théorique : survol de quelques courants théoriques en traductologie ... 45

3.2.1 Théorie linguistique ... 45

3.2.2 Théorie interprétative ... 47

3.2.3 Théorie du skopos ... 48

3.3. Axe pédagogique : les compétences en traduction et en interprétation ... 51

3.3.1 Compétences en traduction ... 54

3.3.2 Compétences en interprétation ... 71

3.4. Formation des traducteurs et interprètes dans le monde : historique et développement ... 75

3.4.1 Expérience européenne ... 76

3.4.2 Expérience canadienne ... 80

3.4.3 Expérience africaine ... 86

3.5. Formation des traducteurs et interprètes au Nigéria ... 88

3.5.1 Brève histoire de l’enseignement de la traduction et l’interprétation au Nigéria... 89

3.5.2 Formation des traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria : état des lieux ... 90

Chapitre 4 Analyse des besoins du marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria ... 94

4.1. Le marché nigérian de la traduction et de l’interprétation : considérations préliminaires ... 95

4.1.1 Secteur des relations internationales ... 96

4.1.2 Secteur public ... 97

4.1.3 Secteur privé ... 97

4.1.4 Secteur religieux ... 98

4.1.5 Secteur cinématographique ... 99

4.2. Analyse des données recueillies : méthodologie générale de l’enquête... 100

4.2.1 Corpus ... 100

(7)

4.2.4 Délimitation de la population ... 101

4.2.5 Recrutement des sujets : contact et consentement ... 102

4.2.6 Réalisation, transcription, validation et triangulation de l’entrevue... 103

4.3. Profil des entités enquêtées... 105

4.3.1 La Commission de la CÉDÉAO ... 106

4.3.2 Le Parlement de la CÉDÉAO... 106

4.3.3 La Cour de Justice de la CÉDÉAO ... 107

4.3.4 African Ministers’ Council on Water ... 107

4.3.5 West African Institute for Financial and Economic Management ... 108

4.3.6 International Institute of Tropical Agriculture ... 108

4.3.7 West African Telecommunications Regulators Assembly ... 109

4.3.8 Cocoa Producers Alliance ... 110

4.3.9 African Regional Institute for Geospatial Information Science and Technology ... 110

4.3.10 Ministry of Foreign Affairs ... 111

4.3.11 Voice of Nigeria ... 111

4.3.12 Nigerian Television Authority... 111

4.3.13 Federal Airports Authority of Nigeria ... 112

4.3.14 Federal High Court of Nigeria... 112

4.3.15 Nigeria Immigration Service ... 113

4.3.16 TOTAL Nigeria Plc. ... 113

4.3.17 NESTLÉ Nigeria Plc ... 114

4.3.18 African Reinsurance Corporation ... 114

4.3.19 ASKY Airlines ... 115

4.3.20 Open Heavens International Centre ... 115

4.3.21 Mountain of Fire and Miracles Ministry ... 116

4.3.22 Nigeria French Language Village Christian Fellowship ... 116

4.3.23 Mainframe Films and Television Productions ... 116

4.4. Analyse thématique de contenu : méthodologie ... 117

4.5. Analyse des thèmes relevés dans les données ... 120

4.5.1 Secteur d’activités des organisations enquêtées ... 121

4.5.2 Langues de travail des organisations ... 122

4.5.3 Besoins en traduction et en interprétation dans les organisations ... 123

4.5.4 Fréquence de l’utilisation de la traduction et de l’interprétation dans les organisations 126 4.5.5 Domaines de traduction dans les organisations ... 127

4.5.6 Compétences requises de la part des traducteurs ou des interprètes ... 129

4.5.7 Qualifications universitaire et professionnelle des traducteurs et interprètes ... 131

4.5.8 Disponibilité et qualité de traducteurs et interprètes ... 133

4.5.9 Personnel salarié ou pigistes? ... 138

(8)

4.5.11 Non-professionnalisation du métier de traducteur-interprète et non-réglementation du

marché nigérian de la traduction et de l’interprétation ... 140

4.5.12 Rémunération des traducteurs et interprètes ... 141

4.5.13 Rôle de l’association professionnelle (Nigerian Institute of Translators and Interpreters) ... 142

4.6. Discussion des résultats ... 143

4.6.1 Existence des besoins en matière de traduction et d’interprétation professionnelles au Nigéria ... 144

4.6.2 Types de besoins existant en traduction et en interprétation... 145

4.6.3 Rapport ou écart entre l’offre et la demande en traduction et en interprétation... 146

4.6.4 Besoin de former des traducteurs et interprètes professionnels ... 146

4.6.5 Disponibilité et qualité des programmes de formation des traducteurs et interprètes professionnels ... 147

Chapitre 5 Analyse comparative de dix-neuf programmes de traduction et d’interprétation ... 149

5.1. Méthode de travail : corpus et objectifs de l’analyse ... 149

5.2. Critères de sélection des programmes pour l’analyse ... 150

5.3. Présentation des programmes ... 154

5.3.1 Programmes de l’École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs (ÉSIT), France ... 155

5.3.2 Programmes de l’École de Traduction et d’Interprétation (ÉTI) de l’Université d’Ottawa, Canada ... 159

5.3.3 Programmes de l’Advanced School of Translators and Interpreters (ASTI), Université de Buea, Cameroun ... 162

5.3.4 Programmes de la University of Ghana (UGHANA) ... 165

5.3.5 Programmes de onze universités nigérianes ... 168

5.3.5.1 Programme de la University of Lagos (UNILAG) ... 168

5.3.5.2 Programme de la University of Ibadan (UI) ... 171

5.3.5.3 Programme de la Lagos State University (LASU)... 173

5.3.5.4 Programme de la University of Nigeria (UNN) ... 175

5.3.5.5 Programme de la University of Calabar (UNICAL) ... 176

5.3.5.6 Programme de la University of Uyo (UNIUYO) ... 178

5.3.5.7 Programme de la University of Benin (UNIBEN) ... 179

5.3.5.8 Programme de la University of Port Harcourt (UNIPORT) ... 181

5.3.5.9 Programme de la Ebonyi State University (EBSU) ... 182

5.3.5.10 Programme de la University of Ilorin (UNILORIN) ... 183

5.3.5.11 Programme du Nigeria French Language Village (NFLV) ... 185

5.4. Analyse et interprétation des données ... 187

(9)

Chapitre 6 Application pédagogique : proposition des stratégies pour l’optimisation de la

formation des traducteurs et interprètes professionnels ... 201

6.1 De la structure actuelle vers une structure optimale ... 201

6.1.1 Optimisation : aspects contextuels ... 203

6.1.1.1 De l’appellation des programmes ... 203

6.1.1.2 Des critères d’admission... 204

6.1.1.3 De la durée de la formation ... 205

6.1.1.4 De la combinaison linguistique ou des langues de travail ... 205

6.1.1.5 Du contact avec le marché du travail ... 207

6.1.1.6 De la formation des formateurs ... 208

6.2 Optimisation : du point de vue du contenu ... 211

6.2.1 De la composante théorique et de recherche ... 211

6.2.2 De la composante spécialisée et pratique ... 212

6.2.3 De la composante traductique ... 212

6.2.4 Des domaines spécifiques à viser compte tenu des besoins du marché préalablement déterminés ... 213

6.3 Plaidoyer pour la mise en place de nouveaux programmes de MA en traduction et de MA en interprétation et la refonte des programmes existants ... 214

6.4 Proposition d’un cadre de référence pour l’optimisation des programmes de MA en traduction et de MA en interprétation ... 215

6.4.1 Cadre de référence pour le programme de MA en traduction ... 216

6.4.2 Cadre de référence pour le programme de MA en interprétation ... 219

6.5 Pour un regain d’intérêt en recherches traductologiques : appel à la création du Centre de Recherche et Développement en Interprétation et Traduction (CRÉDIT) ... 222

Conclusion générale ... 225

Bibliographie ... 232

Annexes ... 253

Annexe 1 Lettre d’invitation à participer à l’entrevue semi-dirigée... 253

Annexe 2 Information aux participants à l’entrevue semi-dirigée ... 254

Annexe 3 Formulaire de consentement ... 255

Annexe 4 Guide d’entrevue semi-dirigée ... 257

Annexe 5 Offre d’emploi au poste d’interprète de conférence à la CÉDÉAO (janvier 2018) ... 258

Annexe 6 Offre d’emploi au poste de traducteur à la CÉDÉAO (janvier 2018) ... 260

Annexe 7 Description des cours du programme de MA Translation de la University of Ibadan 262 Annexe 8 Description des cours du programme de MA Translation de la Lagos State University ... 263

Annexe 9 Description des cours du programme de MA Translation (by course work and project report) de la University of Nigeria ... 264

(10)

Annexe 10 Description des cours du programme de MA Translation de la University of Uyo . 265 Annexe 11 Description des cours du programme de MA Translation de la University of Benin ... 267 Annexe 12 Description des cours du programme de MA Translation de la Ebonyi State University ... 268 Annexe 13 Description des cours du programme de Master in Translation Art (MAT) de la University of Ilorin ... 269 Annexe 14 Description des cours du programme de Postgraduate Diploma in Translation Interpretation (PGDT&I) du Nigeria French Language Village ... 271 Annexe 15 Description des cours du programme de MA Translation de la University of Lagos ... 272 Annexe 16 Description des cours pour le nouveau programme de MA en traduction proposé .. 274 Annexe 17 Description des cours pour le nouveau programme de MA en interprétation proposé ... 277 Annexe 18 Cadre d’optimisation de la formation de Valentine (1996 : 203) ... 280 Annexe 19 Liste des personnes-ressources ayant fourni les documents et informations relatifs aux programmes des universités nigérianes analysés... 281 Annexe 20 Liste des codes établis pour chaque entrevue ... 282 Annexe 21 Texte de la transcription des entrevues semi-dirigées réalisées auprès de 23 usagers réels ou potentiels de la traduction ou de l’interprétation ... 285

(11)

Liste des tableaux

Tableau 1 - Les étapes de l’analyse thématique selon Braun et Clarke (2006 : 87) ………119

Tableau 2 - Rémunération des traducteurs pigistes à la CÉDÉAO………...142

Tableau 3 - Rémunération des interprètes pigistes à la CÉDÉAO………142

Tableau 4 - Liste des cours de master en traduction de l’ÉSIT………...156

Tableau 5 - Liste des cours de master en interprétation de l’ÉSIT………..…….158

Tableau 6 - Liste des cours de maîtrise en traduction de l’ÉTI………160

Tableau 7 - Liste des cours de maîtrise en interprétation de conférence de l’ÉTI………161

Tableau 8 - Liste des cours de master en traduction de l’ASTI………163

Tableau 9 - Listes des cours de master en traduction de l’UGHANA………..165

Tableau 10 - Liste des cours de master en interprétation de conférence de l’UGHANA……….167

Tableau 11 - Liste des cours de MA translation de l’UNILAG………170

Tableau 12 - Liste des cours de MA translation de l’UI………...172

Tableau 13 - Liste des cours de MA translation de la LASU………174

Tableau 14 - Liste des cours de MA translation de l’UNN………..……175

Tableau 15 - Liste des cours de MA translation studies de l’UNICAL………...177

Tableau 16 - Liste des cours de MA translation studies de l’UNIUYO………179

Tableau 17 - Liste des cours de MA translation studies de l’UNIBEN………180

Tableau 18 - Liste des cours de MA translation de l’UNIPORT……….……181

Tableau 19 - Liste des cours de MA translation de l’EBSU……….……182

Tableau 20 - Liste des cours de MA translation de l’UNILORIN……….…..……184

Tableau 21 - Liste des cours de PGDT&I du NFLV………187

Tableau 22 - Objectif professionnel défini et précisé ou non………188

Tableau 23 - Durée des programmes (en année) ……….……189

Tableau 24 - Examen d’entrée exigé ou non………...190

Tableau 25 - Stage professionnel exigé ou non………191

Tableau 26 - Pourcentage des cours spécialisés et en TIC……….…...192

Tableau 27 - Nombre de spécialistes ou praticiens de traduction ou d’interprétation enseignant dans les programmes………193

Tableau 28 - Liste des cours pour le nouveau programme de MA en traduction proposé…..…217 Tableau 29 - Liste des cours pour le nouveau programme de MA en interprétation proposé.…220

(12)

Liste de carte et des figures

Carte 1 - Carte linguistique indiquant les différentes catégories de langues parlées au Nigéria.… 17

Figure 1 - Représentation hiérarchique des langues nigérianes……….….………18

Figure 2 - Structure du système éducatif nigérian………...21

Figure 3 - « Le triangle pédagogique » adapté de Fiola (2003a : 109) ……….……...37

Figure 4 - La cartographie de Holmes selon Toury (2012 : 4) ………42

Figure 5 - Le modèle holistique de compétences de traduction du groupe PACTE………..……...65

Figure 6 - Les étapes de l’analyse thématique selon King et Horrocks (2010 : 153) ………119

Figure 7 - Profil des organisations enquêtées……….……..……122

Figure 8 - Langues de travail………123

Figure 9 - Besoins en traduction et en interprétation………..…...124

Figure 10 - Besoins en traduction ou en interprétation……….……126

Figure 11 - Fréquence de l’utilisation de la traduction ou de l’interprétation………….…...……127

Figure 12 - Domaines de traduction dans les organisations………...…...129

Figure 13 - Disponibilité des traducteurs et interprètes………135

Figure 14 - Qualité des traducteurs et interprètes disponibles……….….….136

(13)

Liste des abréviations et des sigles ACET Association canadienne des écoles de traduction ACT Association canadienne de traductologie

AFRIGIST African Regional Institute for Geospatial Information Science and Technology AIIC Association internationale des Interprètes de conférence

AMCOW African Ministers Council on Water

ANEUF Association nationale des Enseignants universitaires de Français ARC African Reinsurance Corporation

ASTI Advanced School of Translators and Interpreters ATSA Association for Translation Studies in Africa

BA Bachelor of Arts

BA Ed Bachelor of Arts in Education BBC British Broadcasting Corporation CAI Computer-aided Interpreting CAT Computer-aided Translation CCÉDÉAO Commission de la CÉDÉAO

CEA Commission économique des Nations unies pour l’Afrique CÉDÉAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CÉRUL Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval CGPA Cumulative Gross Performance Average

CIUTI Conférence internationale des Instituts universitaires de Traducteurs et Interprètes

CJCÉDÉAO Cour de Justice de la CÉDÉAO COPAL Cocoa Producers Alliance CTA Centre for Translation Art

CTTIC Conseil des traducteurs, terminologues et interprètes du Canada DG-I Direction générale – Interprétation (de la Commission européenne) DG-T Direction générale – Traduction (de la Commission européenne) EBSU Ebonyi State University

ECOMOG ECOWAS Monitoring Group

EMCI European Masters in Conference Interpreting EMT European Master’s in Translation

ÉSIT École supérieure d’Interprètes et de Traducteurs EST European Society of Translation Studies

ÉTI École de Traduction et d’Interprétation FAAN Federal Airports Authority of Nigeria FCT Federal Capital Territory

FESTAC Negro-African Festival of Arts and Culture FHCN Federal High Court of Nigeria

FIT Fédération internationale des Traducteurs FMI Fonds monétaire international

FRCN Federal Radio Corporation of Nigeria

GEMT Groupe d’Experts - European Master’s in Translation IITA International Institute of Tropical Agriculture

JSS Junior Secondary School

(14)

MA Master of Arts

MFA Ministry of Foreign Affairs

MFM Mountain of Fire and Miracles Ministry MFTP Mainframe Films and Television Productions MTL Master of Arts in Translation and Interpretation NFLV Nigeria French Language Village

NFLVCF Nigeria French Language Village Christian Fellowship NIS Nigeria Immigration Service

NITI Nigeria Institute of Translators and Interpreters NPE National Policy on Education

NTA Nigerian Television Authority NUC National Universities Commission OAT Outils d’aide à la traduction

OHIC Open Heavens International Centre OMT Organisation mondiale de travail ONG Organisation non gouvernementale ONU Organisation des Nations unies

OPTIMALE Optimizing Professional Translator Training in Multilingual Europe OTTIAQ Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec PACTE Procés d’Adquisició de la Competència Traductoria i Avaluació PAMCIT Pan-African Master’s Consortium in Interpretation and Translation PCÉDÉAO Parlement de la CÉDÉAO

PGDT&I Postgraduate Diploma in Translation and Interpretation PIB Produit intérieur brut

RCCG Redeemed Christian Church of God

RECTAS Regional Center for Training in Aerospace Surveys

SC Source culture

SL Source language

SSCE Senior School Certificate Examination TAO Traduction assistée par ordinateur TAP Think-Aloud Protocols

TC Target culture

THAO Traduction humaine assistée par ordinateur T&I Traduction et Interprétation

TIC Technologies de l’Information et de la Télécommunication

TL Target language

TMAH Traduction machine assistée par l’humain

UA Union africaine

UI University of Ibadan

UGHANA University of Ghana

UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization UNIBEN University of Benin

UNICAL University of Calabar UNILAG University of Lagos UNILORIN University of Ilorin

(15)

UNIUYO University of Uyo

UNN University of Nigeria, Nsukka UOTTAWA Université d’Ottawa

VFN Village Français du Nigéria VON Voice of Nigeria

VOTT Vocational Translation Training WAHO West African Health Organization

WAIFEM West African Institute of Financial and Economic Management WATRA West African Telecommunications Regulators Assembly WNTV Western Nigeria Television

(16)

Dédicace D’abord et avant tout, à Dieu tout-puissant L’Alpha et l’Oméga Le Premier et le Dernier Le Commencement et la Fin !

Ensuite, aux trois femmes les plus importantes de ma vie Ma chère mère

Madame Esther Foluke Afolabi (Iya Segun) Who sat and watch my infant head

While sleeping on my cradle bed And tears of joy, affection shed

My mother! Ma belle-mère

Madame Oladunni Oshodi Who gave birth to the love of my life!

Mon épouse bien-aimée Temitope Afolabi, Ph.D.

The love of my life

For your huge sacrifices, undying love and unalloyed support Avec toi, j’avais appris à pardonner

Avec toi, j’ai découvert une vie nouvelle Avec toi, j’ai connu la paix, l’amour et le bonheur

Avec toi, je suis si bien! Enfin, à mes trois précieuses filles

Testimony, Divine et Miracle

(17)

Remerciements Je me souviens…

Bien qu’une thèse de doctorat comme la nôtre doive impérativement porter le nom d’un seul auteur en fin de compte, il ne fait aucun doute que plusieurs autres co-auteurs auront directement ou indirectement apporté de précieuses contributions au produit fini. Sans ces co-auteurs, c’est sûr et certain que l’auteur de la thèse n’y parviendra jamais ! Voilà donc le temps et le lieu de souligner les précieux appuis, soutiens et collaborations de ces personnes qui m’ont prêté leurs ailes grâce auxquelles j’ai pu voler jusqu’à destination.

Qu’il me soit permis, en premier lieu, de remercier d’une façon toute particulière ma directrice de thèse la professeure Zélie Guével, qui n’a ménagé aucun effort en me guidant, me corrigeant, me disant toujours « Courage ! » dès le premier jour jusqu’à cette fin glorieuse. Madame Guével n’est pas juste pour moi une directrice de thèse, elle est une vraie conseillère pédagogique infatigable et une accompagnatrice constante tout au long de ce voyage. Vos conseils et vos commentaires ont rendu cette thèse possible et réalisable. Merci infiniment, madame Guével !

Ensuite, ma dette est immense envers les deux autres membres de mon comité de thèse pour leur apport inestimable dès le début : le professeur émérite Yves Gambier (Université de Turku, Finlande) et la professeure Kristin Reinke (Université Laval). Merci infiniment pour vos commentaires, critiques, corrections, questions et suggestions fort pertinents qui ont permis à mieux orienter ce travail. Je suis également reconnaissant au professeur Egan Valentine (Université du Québec à Trois-Rivières) qui a accepté d’être mon examinateur externe et surtout, dont les travaux antérieurs ont généreusement contribué à l’enrichissement de ce travail. Je suis redevable à M. Marc Le Nabec, spécialiste en bureautique à la bibliothèque de l’Université Laval, pour avoir pris la peine de me guider avec patience pendant la mise en page finale de ce texte. Par ailleurs, je dois un grand merci au professeur Louis Jolicoeur (directeur des programmes des 1er,

2e et 3e cycles en traduction à l’Université Laval), grâce à qui j’ai découvert, pour la toute première

fois, cette magnifique et illustre université où je bâtis déjà mon avenir.

Je tiens à remercier les autorités de l’Université Laval pour les bourses d’exemption de frais de scolarité majorés qui m’étaient octroyées tout au long de ma scolarité, les directions de la Faculté des études supérieures et postdoctorales ainsi que de la Faculté des lettres et des sciences humaines pour les bourses d’excellence et de soutien à la réussite dont j’ai largement bénéficié de 2015 à 2018. Je remercie également la direction du Département de langues, linguistique et traduction ainsi que le professeur Zan Su (titulaire de la Chaire Stephen-A.-Jarislowsky en gestion des affaires internationales, Faculté des sciences de l’administration) pour les contrats d’auxiliaire d’enseignement et de recherche qu’ils m’ont gracieusement accordés chacun, ce qui m’a aidé financièrement durant cette recherche. Par ailleurs, je suis pleinement reconnaissant à la direction du Village Français du Nigéria (VFN) à Badagry-Lagos, pour son soutien inestimable à l’égard de mon programme de doctorat et pour son intérêt à ce résultat.

Les représentants des organisations enquêtées au Nigéria qui ont accepté de participer aux entrevues sont très appréciés. Même si je suis contraint par les exigences d’éthique de ne pas divulguer leurs noms, qu’ils trouvent ici l’expression de ma très profonde appréciation. Un grand merci à Samuel André, mon ancien étudiant devenu assistant de recherche ad hoc, qui a facilité le contact avec quelques-unes de ces organisations. Mes informateurs dans les différentes universités

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nigérianes, dont les programmes de deuxième cycle en traduction sont analysés dans cette étude sont également appréciés d’une manière très spéciale. Merci d’avoir su alléger mon fardeau avec les documents et les informations que vous avez eu la bienveillance de mettre à ma disposition. J’éprouve une immense gratitude envers tous mes mentors académiques et professionnels, amis, collègues et connaissances au Nigéria, au Canada et ailleurs, qui ont été d’une manière ou d’une autre, une grande source d’inspiration, de motivation, d’encouragement et de soutien tout au long de cette rigoureuse, mais combien belle aventure. Le professeur Pius Adesanmi, directeur de l’Institute of African Studies, Carleton University, m’a défié (durant une conversation téléphonique en octobre 2017) de ne pas attendre l’été 2018 que j’avais prévu pour soumettre la première version complète de cette thèse; je lui suis très redevable de voir cela se réaliser bien avant. Comment puis-je exprimer ma gratitude à Michael Akinpelu (Ph.D.) et à son épouse Kemi Akinpelu? Vous êtes plus qu’amis, merci pour vos soutiens tant financiers que moraux. Uchenna Osigwe (Ph.D.), Greg Kelm, Kathleen Keller, et les autres que l’espace me limitera de lister ici, cela fait vraiment plaisir de vous avoir rencontrés tous au Canada. Merci beaucoup pour l’appui inestimable que vous avez généreusement apporté non seulement à moi, mais aussi à ma famille. Les membres de ma famille spirituelle sont toujours présents à mes côtés durant les hauts et les bas qui ont marqué ce pèlerinage intellectuel. J’apprécie de manière très particulière les ministères et les familles du pasteur Femi Samuel, du pasteur Mathurin Boignan (Ph.D.) avec tous les bienaimés de l’Église évangélique du Berger, Québec, du maître ’Remi Fatunwase, des pasteurs Joseph Adeleke (Ph.D.) et Samson Ajibodu. Merci beaucoup pour vos prières, vos mots d’encouragement et vos exhortations de ne pas douter en aucun cas ce que Dieu a dit, car Il est fidèle et capable de l’accomplir.

Un merci très spécial va à l’endroit des membres de ma famille biologique très loin au Nigéria, particulièrement, à ma chère mère (Iya Segun) qui ne cesse de prier jour et nuit pour mon succès; sans oublier mes sœurs, mes cousin(e)s, mes oncles et tantes ainsi que ma belle-mère et en fait, tous mes beaux-parents. Vous êtes tous inoubliables. Merci d’exister !

Véritablement, tous les bouquets de fleurs roses de ce monde ne seront jamais suffisants pour exprimer mon éternelle gratitude envers mon épouse bien-aimée, Tope Afolabi (Ph.D.), qui, malgré le fait qu’elle ait décroché le doctorat bien avant moi (depuis janvier 2013), a donné tout son soutien et fait tout le sacrifice nécessaire, afin que je puisse obtenir le mien aussi. C’est donc notre doctorat, le voici. Merci chérie ! Que le Seigneur te récompense au centuple, même au-delà de ton imagination. Je remercie également mes trois filles, Testimony, Divine et Miracle, pour leurs prières de chaque nuit, souhaitant que papa puisse terminer ses études pour avoir le temps de jouer avec elles. Merci beaucoup mes anges pour votre endurance et patience. Maintenant, la thèse est achevée et nous allons pouvoir jouer et regarder la télé ensemble. C’est promis !

Finalement, qu’à Celui qui agit de façon époustouflante au milieu des situations humainement impossibles de nos vies, Dieu tout-puissant, trois fois saint, immortel et fidèle, le commencement et la fin, l’omniscient auteur de toute bonne œuvre, soient toute la gloire, l’honneur et l’adoration pour l’accomplissement de cette grande vision qui, même si elle semblait être retardée, s’est réalisée enfin (selon Habacuc 2 : 3) ! Gloire à Dieu dans les cieux ! Eben-Ezer !

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Introduction générale

[…] la conception d’un programme d’enseignement de la traduction pour un établissement donné dans un pays donné passe par une étude du marché de l’emploi, un audit de la situation politico-économique et académique dans laquelle doit s’inscrire le cursus, une analyse de la finalité visée par ce cursus et un recensement des moyens disponibles pour y parvenir.

(Durieux, 2005 : 46) […] market research is a mainstay of modern business practice. If we want our products and services to be accepted by the market, we must conduct survey research among market participants. If we want to investigate the efficacy of the Translator Education programs we offer,

one of our main sources of information will be the translation services market. (Kiraly, 2005 : 1099)

0.1 Justification du choix du sujet

Au premier abord, il convient de souligner d’emblée que c’est notre expérience personnelle, d’abord, en tant qu’étudiant de traduction, puis enseignant de traduction et en même temps praticien de traduction et d’interprétation professionnelles pendant une quinzaine d’années au Nigéria, qui nous a ouvert les yeux et nous a servi de levier pour mener la présente recherche. Celle-ci consiste en une étude empirique basée sur des données probantes visant à diagnostiquer les problèmes liés à la formation des traducteurs et interprètes professionnels dans le pays et à y proposer des solutions. Ce faisant, nous avons voulu apporter notre contribution à l’amélioration et surtout à la préparation de la relève en ce qui concerne les métiers jumeaux que sont la traduction et l’interprétation au Nigéria.

De surcroît, le sujet de cette recherche nous a été inspiré par ce que nous avons perçu comme un important besoin concernant la traduction et l’interprétation (ou tout simplement, la communication interlinguistique, pour le profane), dans un pays aussi linguistiquement complexe que le Nigéria, complexité que nous allons présenter en détail plus loin. De plus, la position stratégique qu’occupe le Nigéria sur la scène internationale, que nous allons examiner dans le premier chapitre, nous a poussé à approfondir la recherche sur la manière dont le pays pourrait mieux assumer son rôle grâce à la traduction et à l’interprétation.

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Comme point de départ, nous avons jugé nécessaire de réaliser une analyse des besoins du marché, afin de bien cerner la nature et l’importance de la demande en traduction et en interprétation, ce qui appelle logiquement la disponibilité d’une offre suffisante de professionnels dotés d’une formation adéquate. Voilà le contexte qui nous a amené à nous pencher sur l’étude des besoins en vue d’une optimisation de la formation, sujet qui a été peu exploré jusqu’ici dans le discours traductologique concernant le Nigéria.

0.2 Problématique de la recherche

La problématique principale de notre recherche concerne les besoins du marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria et les enjeux de la formation professionnelle qui en découlent, ainsi que la nécessité de trouver des solutions adéquates visant l’optimisation de ce genre de formation dans le pays. En d’autres termes, dans l’optique d’une recherche-action, nous nous donnons comme tâche de chercher des solutions à quatre principaux problèmes issus de notre observation du terrain, problèmes qui également sont souvent soulevés mais très peu explorés dans la littérature existante sur la traduction et l’interprétation au Nigéria. Ce sont :

1. L’insuffisance des programmes de formation en traduction et en interprétation professionnelles au Nigéria (Ilupeju, 2014; Amosu, 2010; Simpson, 2007a; Osazuwa, 2004; Asobele, 1999; Jacob, 1989).

2. La rareté des études comparatives et évaluatives ayant pour objet les programmes existants (Oyetoyan, 2015).

3. L’absence d’études empiriques basées sur l’analyse des besoins du marché de la traduction et de l’interprétation.

4. Le décalage observé entre le contenu des programmes de formation existants et les besoins du marché.

Nous estimons que la recherche de solutions aux problèmes énumérés ci-dessus par l’entremise de la présente étude empirique s’avère importante, particulièrement si on considère le contexte sociolinguistique du Nigéria et le rôle important que la traduction et l’interprétation sont capables de jouer pour consolider l’unité nationale ainsi que pour valoriser la présence du Nigéria sur la scène internationale. À part les trois langues nationales nigérianes (le haoussa, le igbo, et le

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statut de langue privilégiée dans le système éducatif nigérian. En effet, l’apprentissage de la langue française au Nigéria a commencé, de manière informelle, dès le XIXe siècle (Okoli, 1999 : 27);

son introduction dans les établissements secondaires remonterait, selon Ojo (2006 : 17), vers l’an 1875, à la Wesleyan High School de Lagos. Quant au niveau universitaire, c’est l’Université d’Ibadan qui a été la première à offrir l’enseignement du français comme matière en 1962. Depuis lors, plusieurs universités nigérianes, publiques et privées, accueillent de nombreux étudiants dans leurs départements de français.

Néanmoins, malgré le nombre croissant des Nigérians désireux d’apprendre le français à l’université, force est de constater que les domaines les plus favorisés de cet apprentissage ont toujours été la littérature et la grammaire. Quant aux domaines de la traduction et de l’interprétation, notamment la pratique professionnelle dans ces domaines, ils semblent être négligés. En effet, comme le révèlent les diverses thèses de maîtrise et de doctorat dirigées et soutenues ces dernières années dans les universités nigérianes, les sujets portant sur la traduction et l’interprétation se font rares, car les enseignants spécialistes et aptes à diriger les études dans ces deux domaines sont très peu nombreux (voir Afolabi, 2014 : 11-12). Voilà pourquoi nous avons décidé, dans le contexte de la présente recherche, de nous interroger sur ce qui nous paraît une lacune concernant la formation professionnelle adéquate en traduction et en interprétation, deux professions qui nous semblent indispensables pour l’unité nationale, l’intégration régionale et les relations internationales requises en cette ère de la mondialisation.

Dans notre étude, nous allons essentiellement nous concentrer sur le niveau d’études supérieures, en l’occurrence le deuxième cycle universitaire (MA). La raison de ce choix est liée au fait que, dans le système éducatif nigérian actuel, les cours de traduction dispensés dans la plupart des universités sont limités au premier cycle (niveau de la licence) et ont pour seul objectif l’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères comme le français, le portugais, l’allemand, le russe, etc. Les cours de traduction à ce niveau, tels qu’ils sont conçus et enseignés, ne servent pas à des fins professionnelles : il s’agit de la traduction pédagogique, qu’il convient de bien distinguer de la traduction professionnelle, une distinction dont nous traiterons plus loin. De plus, nous nous intéressons au niveau du master (MA), car à l’exception de quelques cas, particulièrement dans le contexte du système d’éducation nigérian actuel, on peut juger que ce

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n’est qu’à partir de ce niveau que l’on peut se dire professionnel d’un domaine de connaissance quelconque.

Comme l’indique Valentine (1996 : 184) : « le rôle de l’université consiste à former à l’exercice de la profession […]; elle doit à la fois préparer aux cycles supérieurs […] et permettre à ceux qui ont un intérêt pour la pratique de se préparer à l’activité professionnelle ». Dans le même ordre d’idées, Kelly (2005 : 62) juge qu’il vaut mieux situer la formation des traducteurs aux 2e et 3e

cycles universitaires. Elle estime que la formation professionnelle des traducteurs au premier cycle est peut-être moins réaliste, car selon elle :

If we are working at undergraduate level, students will normally be younger and will have less prior knowledge for example of their working languages, less experience in general, and will also require development of a range of generic competences alongside the specific professional competences […] Postgraduate courses normally offer much more leeway to the course designer.

Par ailleurs, il faut signaler qu’il n’existe pas de programme de BA en traduction au Nigéria et que dans quelques départements de français qui offraient le programme de MA en traduction au Nigéria par le passé, le diplôme a été libellé « terminal », c’est-à-dire que ses titulaires ne peuvent pas passer au doctorat (voir Ilupeju, 2014 : 8). C’est cette limite qui explique en partie pourquoi il n’existe pas assez de recherches empiriques en traduction et interprétation au niveau doctoral à l’heure actuelle dans la plupart des universités nigérianes. Une autre raison est que près de 90 % des professeurs qui participaient à la formation des traducteurs dans ces universités dans les années 1990 et au début des années 2000 sont aujourd’hui partis à la retraite sans qu’il y ait eu relève adéquate. La conséquence en est que même les rarissimes programmes de MA traduction du passé ont disparu de la plupart des universités nigérianes (voir Osazuwa, 2004 : 265).

Pour mieux appréhender le sujet de notre investigation, nous pensons, comme Kelly (2005 : 25), que le point de départ sera essentiellement de mener une analyse des besoins relativement au marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria. Comme nous l’avons mis en exergue au début de la présente partie, Durieux n’en dit pas moins lorsqu’elle conclut que :

[…] la conception d’un programme d’enseignement de la traduction pour un établissement donné dans un pays donné passe par une étude du marché de l’emploi, un audit de la situation politico-économique et académique dans laquelle doit s’inscrire le cursus, une analyse de la finalité visée par ce cursus et un recensement des moyens disponibles pour y parvenir. (2005 : 46)

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À notre connaissance, il n’y a pas eu, jusqu’ici, d’étude empirique menée sur les besoins du marché de la traduction et de l’interprétation, ni sur les stratégies spécifiques visant l’optimisation de la formation en traduction et en interprétation professionnelles au Nigéria, ce que nous croyons qu’il serait grand temps de faire. De fait, Jacob (1989), dans sa thèse de doctorat soutenue à l’ÉSIT (École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs à Paris), a proposé la création d’un séminaire de traduction dans une université au Nord du Nigéria. Toutefois, sa perspective consistait uniquement à initier les étudiants en dernière année d’études françaises à la traduction professionnelle. Pour notre part, en nous basant sur une analyse des besoins du marché, nous visons l’optimisation de la formation en traduction et en interprétation par une mise en place de programmes de formation professionnelle à part entière, complètement hors du cursus des études en langues étrangères. Voilà ce qui fait la nouveauté et l’originalité de notre étude.

0.3 Questions de recherche

Dans notre travail, nous nous proposons de répondre aux questions suivantes :

1. Existe-t-il des besoins en matière de traduction et d’interprétation professionnelles au Nigéria?

2. Le cas échéant, quels sont les types de besoins qui se présentent dans ces domaines au Nigéria? 

3. Quel est le rapport ou l’écart existant entre l’offre et la demande en traduction et en interprétation actuellement au Nigéria?

4. Le Nigéria a-t-il besoin de former des traducteurs et interprètes professionnels?

5. Le Nigéria forme-t-il actuellement des traducteurs et interprètes professionnels qui soient de qualité et en nombre suffisant?

6. Quels sont le contexte et le contenu de la formation professionnelle offerte aux traducteurs et interprètes actuellement au Nigéria?

7. Quelles seront les stratégies d’optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels au Nigéria?

Voilà toute une gamme de questions qui orienteront notre réflexion tout au long de cette étude. Nous croyons que les réponses à ces questions devraient intéresser non seulement les employeurs de traducteurs et d’interprètes (donneurs d’ouvrage), les traducteurs et interprètes, les chercheurs

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et concepteurs de programmes d’études en traduction et en interprétation, les formateurs dans ces domaines, mais aussi toutes les autres parties prenantes du système d’éducation au Nigéria, y compris les décideurs politiques. Cette étude, tel qu’on le verra plus loin, a non seulement une portée théorique, mais également une portée socio-économique et une orientation de recherche-action.

0.4 Objectifs de la recherche

Les objectifs visés par la présente thèse sont scindés en deux parties, à savoir l’objectif général (à long terme) et les objectifs spécifiques (à court terme).

0.4.1 Objectif général

Comme nous l’avons indiqué plus haut, l’idée de cette étude découle de la nécessité d’examiner ce qui nous paraît une lacune par rapport à la formation professionnelle en traduction et en interprétation au Nigéria. Notre objectif général est donc de réfléchir à la mise en place de nouveaux programmes de 2e cycle, en l’occurrence des programmes de master en traduction et de

master en interprétation, dans le but ultime de former des langagiers professionnels de qualité, tant pour le Nigéria que pour la sous-région ouest-africaine et la communauté internationale dans son ensemble.

0.4.2 Objectifs spécifiques

En des termes plus précis, les objectifs spécifiques que nous nous fixons pour la présente étude sont les suivants :

• Vérifier s’il existe des besoins en matière de traduction et d’interprétation professionnelles au Nigéria.

• Analyser les types de besoins du marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria. • Cerner les besoins de formation pour les traducteurs et interprètes professionnels au

Nigéria en fonction des besoins du marché.

• Évaluer les programmes de formation en traduction et en interprétation offerts dans le pays afin d’en déterminer les lacunes, le cas échéant.

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• Élaborer un cadre de référence didactique pouvant servir à la création ou à la refonte de programmes de formation des traducteurs et interprètes professionnels dans le pays, en tenant compte du contexte national et des besoins sociaux qui auront été préalablement définis.

Ce faisant, pour reprendre à notre compte les propos du Camerounais Mazou (2015 : 354), « nous espérons ainsi contribuer à éclairer la lanterne des pouvoirs publics et de la communauté́ académique sur l’importance d’investir dans l’enseignement et la recherche de la traduction, dans un monde sans cesse en mutation ».

0.5 Pertinence de la recherche

La pertinence de cette étude est à la fois scientifique et sociale. Nous les présentons séparément comme suit.

0.5.1 Pertinence scientifique

Comme nous l’avons dit plus haut, l’intérêt ultime de cette recherche réside dans le fait que, au final, nous serons en mesure de combler les lacunes que nous croyons pouvoir déceler et de proposer des solutions, pour résoudre le grand problème de manque de programmes adéquats et adaptés, qui semble se poser actuellement en matière d’enseignement et de pratique de la traduction et de l’interprétation professionnelles au Nigéria. Nous espérons que les résultats de cette recherche contribueront à l’avancement de la connaissance dans la mesure où ils constitueront un outil utile, une feuille de route ou un ensemble de conseils pédagogiques destinés à la communauté scientifique ainsi qu’aux autorités compétentes qui sont directement ou indirectement concernées par l’élaboration du programme d’études pour le pays. Il s’agit des entités set personnes suivantes : le gouvernement fédéral du Nigéria - qui agit par l’entremise de la National Universities Commission (NUC), les conseils d’administration des universités, les organes professionnels tels que l’Association nigériane des enseignants universitaires de français (ANEUF), la Nigeria Institute of Translators and Interpreters (NITI), ainsi que tous les chercheurs, les traductologues et les pédagogues du domaine de la traduction ou de l’interprétation. Cette étude, nous l’espérons, les amènera à mieux apprécier la situation, à reconnaître les besoins, puis à prendre les mesures nécessaires en vue d’optimiser la formation professionnelle en traduction et en interprétation dans

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le pays. Par pertinence scientifique, nous entendons donc la production d’un dossier informatif, élaboré selon les règles de la recherche scientifique qui servira à l’avancement de la connaissance dans les domaines étudiés.

0.5.2 Pertinence sociale

Selon Gambier (2005a), « la traduction est un phénomène social, c’est-à-dire une activité initiée et contrainte par des agents sociaux, avec des fonctions et des retombées socialement déterminées. La recherche active permet de lier projets, résultats d’analyse et besoins de traduction […] ». (C’est nous qui soulignons) Nous pouvons en déduire que, si cela est vrai pour la traduction, ce l’est aussi pour la formation professionnelle des traducteurs. Donc, pour ce qui est des retombées sociales escomptées de cette étude, il va sans dire que si les résultats et les recommandations qui seront présentés à l’issue de cette recherche sont pris en compte par les parties prenantes à tous les niveaux, l’image sociale des professions de traducteur et d’interprète au Nigéria sera améliorée tandis que la survie et l’avenir de ces professions seront garantis. Par voie de conséquence, de nombreux Nigérians qui aspirent à devenir traducteurs et interprètes professionnels, comme le révèle l’étude de Bariki (2004 : 132), verront leur rêve s’accomplir, réduisant ainsi le problème de chômage dans le pays.

En outre, à l’intérieur du pays, les barrières linguistiques qui ne sont pas propices à l’unité nationale et à la bonne entente entre les citoyens parlant près de 500 langues pourront être abaissées, grâce à la traduction et l’interprétation qui seront fournies, entre les langues nationales surtout, par des professionnels langagiers bien formés. De même, l’industrie cinématographique nigériane, par exemple, pourrait tirer de grands bénéfices de la traduction audiovisuelle de bonne qualité qui sera disponible, grâce à une formation professionnelle adéquate offerte aux fournisseurs de ces services. On peut aussi estimer que, sur la scène internationale, une fois doté de traducteurs et d’interprètes professionnels bien formés, le Nigéria pourra prendre sa part du marché international au sein des organismes internationaux, tels que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO), dont neuf des quinze États membres sont officiellement francophones, et dont le Nigéria finance le plus grand pourcentage du budget.

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0.6 Méthodologie de la recherche

Nous présentons ici la démarche méthodologique suivie dans la réalisation de cette thèse. Tout d’abord, il convient de préciser que la présente étude prend la forme d’une recherche descriptive à enjeu pragmatique. C’est ce que Van der Maren (2004) appelle une recherche évaluative aux fins d’amélioration ou d’adaptation. Il s’agit d’une recherche qui se réalise essentiellement sous forme d’une analyse des réalisations par rapport aux attentes : compte tenu d’un contexte donné, quels objectifs attendus sont atteints, comment le sont-ils, à quelles conditions et à quel coût? (Van der Maren, 2004 : 90).

En nous inspirant toujours des propos de Van der Maren, nous pouvons dire que notre recherche s’inscrit également dans le cadre d’une recherche-développement, c’est-à-dire qu’elle vise à analyser le système ou l’objet qui pose un problème, qui sera ensuite conceptualisé et modélisé selon diverses solutions (Van de Maren, 2004 : 91). Pareillement, il s’agit d’une recherche-action qui, selon Lavoie et al. (1996 : 32), est « une approche de recherche, à caractère social, associée à une stratégie d’intervention et qui évolue dans un contexte dynamique. Elle est fondée sur la conviction que la recherche et l’action peuvent être réunies », dans le but de trouver des solutions aux problèmes soulevés. Elle vise la recherche d’une formation de qualité qui consiste à rendre des services de traduction et d’interprétation professionnelles haut de gamme, de sorte que la pédagogie et la pratique des professions de traducteur et d’interprète ne soient pas laissées dans les mains de novices ou de simples « bricoleurs ».

De Ketele et Roegiers (2009 : 11-12) recommandent quatre principales méthodes de recueil d’informations : la pratique d’entrevues, l’observation, le recours à des questionnaires et l’étude de documents. De la même manière, Creswell (2009 : 185-188) identifie quatre méthodes de collecte des données en recherche qualitative comme les observations, les entrevues, l’étude de documents ou de matériels audiovisuels. Étant donné que la présente étude se veut de nature qualitative, pour répondre à nos questions de départ, outre la revue de la littérature existante sur le sujet traité, notre instrument de collecte des données comprend essentiellement des entrevues réalisées auprès des sujets qui sont considérés comme étant des usagers potentiels ou réels de traduction ou d’interprétation au Nigéria. Également, en appliquant la méthode axée sur l’étude de documents, nous analysons les documents décrivant des programmes de formation en traduction

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et interprétation professionnelles actuellement (ou récemment) offerts au Nigéria, en comparaison avec des programmes similaires dans d’autres pays comme le Cameroun, le Canada, la France et le Ghana. Notre approche méthodologique dans cette étude comprend donc deux volets, notamment les entrevues semi-dirigées et l’étude analytique des documents.

0.6.1 Premier volet : entrevues semi-dirigées

Nous avons procédé à la collecte des données au moyen d’entrevues semi-dirigées afin de cerner et d’analyser les besoins en traduction et en interprétation, puis d’évaluer l’adéquation de ces besoins en relation avec la formation professionnelle des traducteurs et interprètes au Nigéria. Pour commencer, nous jugeons opportun à ce stade d’examiner ce que c’est que l’entrevue semi-dirigée, que plusieurs auteurs ont tenté de définir. Nous nous contenterons ici de reprendre la définition donnée par Savoie-Zajc selon qui :

L’entrevue semi-dirigée consiste en une interaction verbale animée de façon souple par le chercheur. Celui-ci se laissera guider par le rythme et le contenu unique de l’échange dans le but d’aborder, sur un mode qui ressemble à celui de la conversation, les thèmes généraux qu’il souhaite explorer avec le participant à la recherche. Grâce à cette interaction, une compréhension riche du phénomène à l’étude sera construite conjointement avec l’interviewé. (2009 : 340)

Notre choix de l’entrevue semi-dirigée comme instrument de collecte des données pour ce premier volet de notre recherche est basé, entre autres, sur les avantages qu’a cette méthode de collecte des données sur d’autres méthodes, considérant particulièrement la nature qualitative de notre étude. Soutenant ce point de vue, Savoie-Zaic (2009 : 358) explique que « […] l’entrevue semi-dirigée constitue un mode de collecte de données exigeant, mais enrichissant pour les personnes qui y prennent part. Bien menée, elle devrait constituer une expérience d’apprentissage stimulante autant pour le chercheur que pour le participant à la recherche ».

De plus, nous avons privilégié l’entrevue semi-dirigée comme mode de collecte des données dans cette partie de notre étude, car comme l’indique encore Savoie-Zajc, quatre raisons principales justifient le choix de cette méthode :

1. L’entrevue semi-dirigée permet de rendre explicite l’univers de l’autre. 2. L’entrevue semi-dirigée vise la compréhension du monde de l’autre.

3. L’entrevue semi-dirigée permet d’apprendre à propos du monde de l’autre, et aux interlocuteurs, d’organiser, de structurer leur pensée.

4. L’entrevue semi-dirigée a une fonction émancipatrice, car les questions abordées avec l’interviewé permettent d’approfondir certains thèmes. (2009 : 342-343)

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Bref, contrairement à l’utilisation du questionnaire qui risque de recueillir des informations subjectives et parfois non valables, l’entrevue semi-dirigée a l’avantage d’assurer la collecte des données objectives et fiables puisque l’interviewé est amené à partager volontairement ses expériences et son point de vue par rapport aux informations recherchées par l’intervieweur. Nous avons donc réalisé une entrevue semi-dirigée auprès de sujets faisant partie des acteurs principaux du marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria. Comme critère, notre choix des sujets à interviewer a été déterminé à partir des entités, entreprises, institutions ou organisations susceptibles d’avoir des besoins en traduction ou en interprétation pour accomplir leur mission ou atteindre leurs objectifs. Ces entrevues, qui sont d’une durée variable (entre 5 et 50 minutes), ont été menées au téléphone en suivant minutieusement les conseils pratiques concernant l’organisation et la logistique des entrevues proposés par Burke et Miller (2001), selon la disponibilité des sujets à interviewer. Elles sont accompagnées d’enregistrement audio, avec le consentement des interviewé(e)s.

Par ailleurs, suivant la logique de Kvale (1996) cité par Savoie-Zajc (2009 : 349) qui préconise un nombre minimum de dix participants pour les entrevues semi-dirigées, nous avons réalisé des entrevues au nombre de vingt-trois, en interrogeant des acteurs des secteurs privé, public, national et international qui peuvent avoir besoin de traducteurs ou d’interprètes pour faciliter la communication interlinguistique dans le cadre de leurs activités. Le guide d’entrevue contenant les thèmes principaux abordés avec les répondants durant les entrevues figure à l’annexe 4. À l’exception d’un seul répondant, nous avons réalisé toutes les entrevues en langue anglaise puisque l’anglais est la langue officielle du Nigéria et la langue parlée de la grande majorité des personnes interviewées. À notre avis, il est évident que le fait de mener l’entrevue uniquement en français aurait constitué un obstacle pour ceux qui ne parlent pas cette langue et les aurait exclus de l’enquête. Rappelons d’ailleurs que le marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria n’est pas limité à la combinaison linguistique anglais-français, mais qu’il comprend également les autres langues étrangères présentes dans le pays, en l’occurrence l’allemand, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le portugais, le russe, etc., sans oublier bien entendu, les trois langues nationales qui sont le haoussa, l’igbo et le yoruba.

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0.6.2 Deuxième volet : étude analytique de documents

La méthodologie employée pour le deuxième volet de notre recherche consiste en une analyse documentaire, soit l’analyse comparative des documents officiels présentant les programmes de formation en traduction et interprétation offerts au Nigéria et ailleurs. Il s’agit précisément des programmes de l’Université de Ghana, de l’ASTI (Advanced School of Translation and Interpretation) à Buea au Cameroun, de l’ÉSIT (École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs) à Paris en France, de l’École de Traduction et Interprétation (ÉTI) de l’Université d’Ottawa au Canada, et de onze universités nigérianes. Toutefois, comme il s’agit des contextes complètement différents, et comme le conseille justement Valentine (1996 : 189), il paraîtra illusoire et hasardeux de chercher à proposer un modèle qui conviendrait à toutes les circonstances, car les besoins sont divers, multiples et particuliers. Par conséquent, la comparaison entre les programmes nigérians et les programmes des autres pays mentionnés ci-dessus a été réalisée, non par rapport au contexte (géographique ou linguistique), mais plutôt par rapport au contenu pédagogique.

Plus de détails sur la méthodologie de la recherche seront fournis plus loin dans ce travail, notamment dans les chapitres quatre et cinq traitant respectivement de l’analyse des besoins du marché de la traduction et de l’interprétation, ainsi que de l’analyse comparative des programmes d’études en traduction et en interprétation dans les universités nigérianes et étrangères sélectionnées.

0.7 Structure de la thèse

Notre thèse se situe dans le champ de la traductologie appliquée et elle propose une recherche qualitative exploratoire et pragmatique, effectuée selon une approche analytico-descriptive. Pour ce faire, elle s’organise en six chapitres. Dans le premier chapitre, nous délimiterons et présenterons le contexte de l’étude, qui est celui de la République fédérale du Nigéria; les enjeux sociolinguistiques, économiques et diplomatiques ainsi que le système éducatif du pays y seront sommairement décrits. Le deuxième chapitre concerne le cadre conceptuel où les différentes notions pertinentes à l’étude seront définies et explicitées. Le chapitre trois comprendra une revue de la littérature où l’état de la question par rapport au sujet traité sera abordé. Nous allons y retracer, selon les écrits existants consultés, l’origine, l’évolution ainsi que l’état actuel de la traductologie en tant que discipline universitaire d’une part, ainsi que de la formation des traducteurs et

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arriver au Nigéria, d’une autre part. Nous allons aussi examiner quelques courants théoriques de la traductologie avec leur pertinence à la formation des traducteurs et interprètes. De plus, étant donné que l’acquisition des compétences est considérée comme l’épine dorsale de tout programme de formation, nous allons également traiter dans ce chapitre de quelques typologies de compétences en traduction et en interprétation proposées par les chercheurs. Après ces premiers chapitres servant à cadrer le sujet, nous rendrons compte de notre propre étude portant sur l’analyse des besoins de formation d’une part, et l’analyse des programmes de formation d’autre part. Ainsi, au chapitre quatre, après avoir précisé davantage la méthodologie suivie pour notre enquête, nous ferons l’analyse des besoins du marché de la traduction et de l’interprétation au Nigéria, à l’aide d’un corpus constitué des données issues d’entrevues semi-dirigées menées auprès de 23 sujets. Les résultats découlant de l’analyse seront ensuite présentés. De la même manière, le chapitre cinq, après des indications méthodologiques, portera sur l’analyse comparative de certains programmes de deuxième cycle en traduction et en interprétation, en l’occurrence huit programmes en dehors du Nigéria et onze programmes nigérians, suivie également de la discussion des résultats.

Le but des deux analyses composant notre étude étant de pouvoir mesurer l’adéquation ou l’écart entre l’offre et la demande en matière de traduction et interprétation professionnelles au Nigéria, le sixième et dernier chapitre portera sur l’application pédagogique des résultats obtenus et de nos réflexions s’y rapportant, par le biais de l’élaboration des stratégies d’optimisation de la formation des traducteurs et interprètes professionnels. Nous proposerons, par ailleurs, un cadre de référence pour la mise en œuvre de nouveaux programmes de MA en traduction et de MA en interprétation envisagés.

En conclusion, nous présenterons une synthèse du travail, discuterons des limites de l’étude, et jetterons un regard prospectif sur des avenues de recherches futures pouvant être ultérieurement explorées. Une référence bibliographique et des annexes servant à en savoir plus complètent la thèse.

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Chapitre 1

Contexte de la recherche : le Nigéria et ses enjeux sociolinguistiques

Dans ce chapitre, nous allons entreprendre une mise en contexte de notre étude qui se situe dans l’entité officiellement connue sous le nom de la République fédérale du Nigéria. La situation géographique et les données démographiques relatives au Nigéria seront rappelées avant la présentation du profil sociolinguistique du pays et des enjeux qui s’y attachent. Aussi, pour mieux situer notre étude dans le système éducatif nigérian, une présentation succincte de ce dernier sera nécessaire, puis nous jetterons un coup d’œil sur le contexte économique du pays ainsi que la place qu’il occupe sur la scène internationale.

1.1. Situation géographique et données démographiques

La République fédérale du Nigéria, communément appelée le Nigéria, est constituée de 36 États et d’un territoire fédéral nommé Abuja. Les États constituant la République fédérale sont groupés en six zones géopolitiques1. Géographiquement, le Nigéria est situé en Afrique de l’Ouest et

s’étend sur une superficie de 910 770 km². Ayant été anciennement colonisé par la Grande-Bretagne, le Nigéria a l’anglais comme langue officielle (et donc aussi comme langue de communication administrative). Mais, il est important de noter que, stratégiquement, le pays est entouré entièrement de pays francophones : le Bénin à l’Ouest, le Cameroun à l’Est, le Niger et le Tchad au Nord.

À l’heure actuelle, on compte approximativement 196 millions2 d’habitants au Nigéria, ce qui lui

confère, indiscutablement, le statut de pays le plus peuplé du continent africain, et le place au septième rang mondial pour la population. Ce pays en rapide croissance démographique s’accroît chaque année d’environ trois millions de personnes (il comptait une quarantaine de millions d’habitants en 1960). Le Nigéria conserve un taux de natalité (39 par mille habitants) et un indice de fécondité (5,4 enfants par femme) toujours très élevés, ce qui explique le pourcentage élevé de la jeunesse par rapport aux autres catégories d’âge (45 % des habitants sont âgés de moins de 15 ans, alors que 3 % seulement ont plus de 65 ans)3.

1 http://aboutnigerians.com/list-and-map-of-geopolitical-zones-with-their-states-in-nigeria/. Page consultée le

Références

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