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Clés de l’enseignement/apprentissage du vocabulaire

Enseignement du vocabulaire et du langage métaphorique

1. Utilité et importance de l’enseignement du vocabulaire

1.2. Clés de l’enseignement/apprentissage du vocabulaire

Dans son ouvrage portant sur l‟acquisition du vocabulaire d‟une langue étrangère, Nation (2001, p.6) mentionne que l‟apprentissage du vocabulaire est une tâche infinie (le lexique est un ensemble si volumineux qu‟il est presque illimité; personne ne peut connaître toutes les unités lexicales d‟une langue), réversible (les unités lexicales ne s‟apprennent pas une fois pour toutes, on peut oublier un mot après l‟avoir appris d‟où la nécessité de révision et de réapprentissage) et graduelle (les unités lexicales ne s‟apprennent pas d‟un seul trait). Le groupe des lexicologues Binon, Verlinde et Selva (2001) soulignent, quant à eux, que la maîtrise du vocabulaire n‟est généralement pas un but en soi. Avant de choisir un vocabulaire à enseigner, il faut répondre aux questions telles que: le vocabulaire pour quoi faire ? Pour quel public cible ? Pour réaliser quels objectifs ? quelle(s) intention(s) de communication ? Dans quel contexte ? Dans quel type de discours? Ces auteurs ont donc proposé l‟activité suivante: apprendre le vocabulaire, apprendre à apprendre le vocabulaire et développer la prise de conscience lexicale. Cette activité est en parfaite conformité avec celles de Graves (1987)67 qui, dans le contexte des mots; apprendre à apprendre les mots; apprendre des faits sur les mots.

1. Parmi les tâches impliquées dans la cette activité apprendre les mots, il faut citer: a. l‟apprentissage de nouvelles significations de mots déjà connus;

b. l‟apprentissage de nouveaux mots pour des concepts déjà connus; c. l‟apprentissage de nouveaux mots pour des concepts nouveaux; d. le transfert des mots de l‟usage réceptif à l‟emploi productif.

Suivi des progrès des apprenants et évaluation.

• tester l‟apprenant pour savoir sur quel vocabulaire concentrer son attention. • évaluer afin de maintenir des apprenants motivés.

• encourager et aider les apprenants à réfléchir sur leur apprentissage.

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Graves, „1987) cité dans Tréville, M. C. (2000). Vocabulaire et apprentissage d’une langue seconde-

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Nation (2001) soulève, comme on le voit, quelques réserves devant les techniques de présentation des mots inconnus en réseaux mettant en évidence leurs relations avec d‟autres mots (réseaux sémantiques organisés autour d‟un noyau commun, analyse morphologique, groupement des mots par famille) qu‟ont proposés Tréville et Duquette (1996), Picoche (1999) et Binon, Verlinde et Selva (2001).68

Ces auteurs font état de bouleversement qui peut être créé, par une sémantisation par synonymie ou antonymie. Selon ces auteurs, la sémantisation par synonymie mène facilement à confondre et créer un risque d‟agir à contre sens parce qu‟elle introduit toutes sortes d‟inférence, puisque que les synonymes exacts sont plutôt rares. La sémantisation par antonymie peut avoir, elle aussi, un effet négatif car la relation d‟opposition peut s‟inverser dans la mémoire. En se basant sur les nombreuses recherches antérieures et sur leurs résultats, portant surtout sur les confusions lexicales dans l‟acquisition du vocabulaire d‟une langue seconde, qu‟afin de prévenir l‟interversion dans le lexique mental de l‟apprenant.

« Il faut éviter d‟enseigner une paire d‟unités lexicales antonymiques en même temps (gauche-droite, allumer éteindre).Ces unités lexicales sont tellement proches que l‟interversion (croire que gauche veut dire droite et droite veut dire gauche) est presque automatique. Il vaut donc mieux assurer, pour une paire d‟unités lexicales antonymiques donnée, la consolidation d‟un des items avant d‟enseigner sa contrepartie. »

(Picoche,1999) En encore selon Nation :

« Par ailleurs, enseigner en même temps des mots comme rire, se moquer, plaisanter, ricaner, se tordre peut porter à confusion et augmenter la difficulté d‟apprentissage. Il est préférable, d‟attendre que le besoin de clarifier et de distinguer les mots entre eux se fasse sentir. Or, il faut souligner que l‟enseignement lexical visant à établir des liens multiples entre les items nouveaux et les connaissances antérieures, n‟implique pas nécessairement que les items lexicaux doivent être présentés comme des parties de réseaux. Savoir sur quel vocabulaire les apprenants concentrent leur attention, les évaluer afin de maintenir leur motivation et les encourager à réfléchir sur leur apprentissage, est une des étapes clés de l‟enseignement du vocabulaire. »

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( Nation ,2001)

Bref, voici quelques astuces pour intervenir en vocabulaire en classe du FLE et que nous avons pu noter puis résumer après plusieurs lectures dans ce domaine de l‟enseignement du vocabulaire, et que nous avons eu l‟occasion de tester leur efficacité sur le terrain en tant qu‟enseignante de langue française.

-Enseigner au moins 10 mots par semaine, parmi lesquels on devrait retrouver idéalement des mots utiles et des mots qui ne sont pas utilisés dans la vie quotidienne des élèves. Les élèves retiennent mieux le sens de nouveaux mots lorsqu‟ils les voient sous leur forme écrite lorsqu‟on leur demande de les prononcer et lorsqu‟on leur demande de trouver la signification du mot.

-Commencer à enseigner de façon explicite des mots d‟un vocabulaire spécifique très tôt cela signifie un enseignement explicite de la signification des mots, à l‟aide de contextes, de définitions, d‟expositions multiples et d‟expériences significatives des élèves qui sont exposés à des mots liés à des contextes riches, fournis par des textes authentiques et par une meilleure compréhension, ils retiennent mieux la signification de ces nouveaux mots. -Demander aux élèves de créer des catégories, des familles de mots et de participer à des activités amusantes avec des mots pour les motiver, favoriser leur apprentissage, et cela pour les aider à mieux récupérer dans leur mémoire ces mots au moment opportun.

-Enseigner de manière explicite des stratégies d‟apprentissage, permettant aux élèves d‟approfondir la signification du nouveau mot, par exemple, on peut travailler avec des élèves de façon dont un mot et relier à des formes orthographiques semblables et la façon dont les mots peuvent être utilisés selon des fonctions grammaticales différentes.

-D‟après les statistiques, débuter tôt et enseigner de nombreux mots, les élèves ne se rappelleront que de 20 % à 25 % des mots appris de manière indirecte ou incidentielle, mais jusqu‟à 40 % des mots enseignés de manière explicite.

Ce qu‟il faut savoir :

-Il faut se préoccuper de favoriser la mise en mémoire non par une unique exposition au mot ou un ensemble de mots mais par sa découverte au cours d‟une activité de lecture ou

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de production et par sa réutilisation immédiate et répétée en situation de production écrite, et/ou orales. L‟intention pédagogique doit être claire et la démarche doit en tenir compte : 1-) De mettre les élèves en présence d‟un texte qui leur permet d‟observer le vocabulaire utilisé dans le contexte particulier du genre littéraire.

2-) Travailler avec les élèves à comprendre des différents sens des mots sélectionnés. 3-) Prévoir de nombreuses occasions de rencontrer des mots ciblés par des élèves.

4-) Offrir aux élèves des occasions de réinvestissement des mots observés dans une production écrite ou orale0

5-) Soutenir l‟apprentissage des élèves en leur donnant une rétroaction sur leur vocabulaire 6-) Favoriser l‟enrichissement des textes des élèves ou des productions orales suite aux commentaires.

Quelques programmes abordent l‟enseignement du vocabulaire et font la preuve qu‟un enseignement systématique, rigoureux et intensif amène les élèves (ceux qui sont davantage en difficulté, en retard de ce facteur) à connaître des améliorations notables. Ces démarches de l’enseignement du vocabulaire doivent être similaires du primaire jusqu‟à la fin du secondaire et suivent les principes suivants :

-Les mots enseignés sont ciblés

- Les explications sur le sens des mots sont mises en contexte.

- Les mots cibles sont présents, réutilisés fréquemment et ce dans les différents contextes dans lesquels ils peuvent se trouver.