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103 CHAPITRE II : NOTES ET RÉFÉRENCES

1. Nos connaissances sur cette période-clé de 11 histoire de la sculpture québécoise qu'est le dernier quart du XIXe siècle sont encore assez fragmentaires, nos historiens de l'art ne s'y étant guère attardés jusqu'à tout récemment. Pour esquisser un tableau général du milieu de la sculpture québécoise à la fin du siècle dernier, il serait nécessaire d'avoir en main un certain nombre de données tirées des annuaires, recensements, journaux, actes notariés et archives paroissiales de cette période. Pour le moment, les dépouillements documentaires effectués n'ont pas encore débouché sur des analyses systématiques et des études exhaustives. Signalons toutefois que la synthèse de John R. Porter et Jean Bélisle, en plus de fournir maintes données sur les sculpteurs et leur production, brosse à grands traits un tableau du milieu et du marché de cette période (La sculpture ancienne au Québec, 1986, p. 376-397). Ajoutons à cela les études monographiques de Bruno Hébert sur Louis- Philippe Hébert (1973), de Léopold Désy sur Lauréat Vallière et l'École de sculpture de Saint-Romuald (1978 et 1983) et de Bernard Mulaire sur Olindo Gratton (1986 et 1989). De plus, les témoignages et réminiscences de Jobin sur ses contemporains et concurrents méritent une attention particulière car, à travers ceux-ci, se dégage aussi une vision très personnelle du milieu et du métier de sculpteur à cette époque.

2. L'Annuaire Cherrier de 1875 en dénombre seulement six à la rubrique professionnelle Architects : Charles Baillairgé, Paul Cousin, Pierre Gosselin, Jacob T. Lepage, Ferdinand J. Peachy et Harry Staveley (A.V.Q., édition 1875, p. 24). Les rubriques professionnelles des annuaires sont toutefois incomplètes par rapport aux listes recensant les habitants, leur domicile et leur occupation.

3. Sur ces architectes-sculpteurs, voir Luc Noppen et Marc Grignon, L'art de l'architecte. Trois siècles de dessin d'architecture à Québec, Québec, Musée du Québec / Université Laval, 1983, p. 87,

106-107 (photographie) de même que Porter et Bélisle, 1986, p. 168. Sur Thomas Baillairgé et ses deux élèves les plus connus, André Paquet et Raphaël Giroux, voir les biographies rédigées par Luc Noppen, dans le Dictionnaire biographique du Canada, Québec, Les Presses de l'Université Laval, vol. VIII (1851-1860), 1985, p. 41- 45 (T. Baillairgé), 755-756 (A. Paquet); vol. IX (1861-1870), 1977, p. 349-351 (R. Giroux) de même que Luc Noppen, "Raphaël Giroux, architecte et sculpteur de l'école de Thomas Baillairgé", Revue d*Ethnologie du Québec /2, UQTR - Leméac, 1975, p. 99-127. Certains de ces individus sont rattachés en 1890 à la fondation de l'As­ sociation des Architectes de la province de Québec. On ira voir les annonces publicitaires de quelques-uns d'entre eux dans les journaux et annuaires de 1'époque, notamment J.-F. Peachy (A.V.Q., édition 1873), Paul Cousin (Le Journal de Québec et L'Événement, 26 février

104 1875) et Elzéar Charest (A.V.Q., édition 1880, repr. dans Noppen et Grignon, 1983, p. 16; et L'Électeur, 2 mai 1881, p. 2).

4. Par exemple, Raphaël Giroux et Louis-Xavier Leprohon qui, au début de leur carrière, touchèrent à la sculpture navale et s'adonnèrent par la suite essentiellement à la sculpture décorative religieuse, exécutant des travaux tantôt d'après des plans de leur conception, tantôt d'après ceux de leur maître, Thomas Baillairgé (voir Porter, 1975, p. 85 et 90; Noppen, 1977, p. 349-351 , et Bélisle, 1982, p. 236-239). S'affichant comme sculpteur dans les années 1860, F.-X. Berlinguet, ancien maître de Jobin, est désigné en tant qu'entrepre­ neur dans 1'annuaire de la ville de Québec de 1875 (A.V.Q., édition 1875, p. 186, voir aussi Béland, 1984, p. 21-22).

5. Louis Jobin rappela ainsi à Marius Barbeau un cas souvent rapporté de concurrence locale pour 1'obtention d'un contrat, celle entre André Paquet et Léandre Parent pour la sculpture décorative de l'É­ glise de Saint-Louis de Lotbinière. En fait, la sculpture de la voûte, de la corniche et des retables latéraux fut entreprise en 1838 par Léandre Parent, puis continuée l'année suivante par André Paquet. Cette histoire devait rester longtemps dans les mémoires puisque Jobin évoqua en 1925 le souvenir de ce chantier qui eut lieu avant même la naissance du sculpteur (C.C.E.C.T., F.M.-B., Carnet, 1925, fo 45, et Barbeau, 1968, p. 60). Sur cette entreprise, voir Luc Noppen, Les églises du Québec (1600-1850), Québec et Montréal, Éditeur officiel du Québec et Fides, 1977, p. 138.

6. Sur les annonces de Ouellet, voir Le Courrier du Canada, 30 décembre 1874, p. 3, 8 février 1875, p. 4 (jusqu'en février 1876), 3 janvier 1877, p. 4 (jusqu'en janvier 1881); Le Journal de Québec, 17 mai 1877, p. 2 (jusqu'en août 1878); A.V.Q., éditions 1890 et 1891; Le Courrier du Canada, 4 janvier 1892 et 18 décembre 1894, p. 1 (jusqu'en août 1895). Sur le témoignage de Jobin, voir C.C.E.C.T., F.M.-B., Carnet, 1925, fo 40, et Barbeau, 1968, p. 29 et 65. Sur David Ouellet, voir Gérard Morisset, "Le sculpteur Louis-Thomas Berlinguet", La Patrie, 11 décembre 1949, p. 50; Porter, 1975, p. 87-90; Noppen, 1977, p. 295 (index); et Porter et Bélisle, 1986, p. 377. Au moment de la rédaction de notre thèse, un mémoire de maîtrise portant sur cet architecte, intitulé David Ouellet (1844— 1915), architecte : exploration de la pratique architecturale relative à l'architecture religieuse en milieu rural, à la fin du XIXe siècle, a été déposé à l'Université Laval par Sylvie Tanguay, en novembre 1988 (141 p.).

7. Léopold Désy, Lauréat Vallière, sculpteur, mémoire de maîtrise présenté à l'Université Laval, août 1978, 110 p. ; publié sous le titre de Lauréat Vallière et l'École de sculpture de Saint-Romuald 1852-1973, Les Éditions La Liberté, 1983, 273 p. Sur Ferdinand Villeneuve, voir Jean-Marie Gauvreau, "Lauréat Vallière, sculpteur sur bois", Mémoires de la Société royale du Canada, 3e série (1945), t. XXXIX, section I, p. 73-87 (repris dans Technique, vol. XX, n° 7 (septembre 1945), p. 453-464) ; Désy, 1978, p. 18, et 1983, p. 17-

105 19, 217; Porter et Bélisle, 1986, p. 168 et 394; Mario Béland, "Ferdinand Villeneuve (1831-1909). Architecte et sculpteur", Espace sculpture, vol. 7, n° 3 (printemps 1991), p. 7-9, et également la biographie de Mario Béland, dans le Dictionnaire biographique du Canada, vol. XIII (à paraître en 1994). Les ateliers de Saint- Romuald contribuèrent, entre autres, à la décoration de centaines d'églises au Québec, en Ontario, dans les Maritimes et même aux États-Unis.

8. Désy, 1978, p. 18, et 1983, p. 18. Vers 1900, alors âgé de 70 ans, Ferdinand Villeneuve transféra ses intérêts à son fils Joseph qui forma la compagnie "Jos. Villeneuve Ltée". Sur la participation de Villeneuve à l'Exposition provinciale de 1871, voir L'Événement, 13 septembre 1871, et Le Journal de Québec, 16 septembre 1871, p. 2; sur 1'accident mortel de Louis Saint-Hilaire, voir L'Événement, 23 août 1877, p. 2; sur les annonces de Villeneuve, voir Le Courrier du Canada, 30 avril (p. 3) au 2 juin (p. 3) 1880, et Le Journal de Québec, 24 avril (p. 3) au 2 août (p. 4) 1880; enfin, sur les expositions provinciales de 1894 et 1901, voir Désy, 1983, p. 220-

221 .

9. A.V.Q., édition 1875, p. 27 et 41 : aux rubriques Ship Builders and Owners et Cabinet Makers and Upholsterers.

10. Il en est ainsi des chantiers de Valin, Julien, Labbé, Samson, Rosa, Baldwin, McKay, Lee, Goudie, Munn, Gingras et Vallerand (Bélisle, 1982, p. 216-217 et 464 : carte indiquant 11 emplacement des chantiers de Québec, à la fin du XIXe siècle).

11. C.C.E.C.T., F.M.-B., Carnet, 1925, fos 33 et 40; et Barbeau, 1968, p. 61 et 66. À cet égard, on ira voir trois annonces publiées dans Le Journal de Québec par des meubliers demandant des ébénistes et des sculpteurs "de première classe", à raison de un à trois dollars par jour (Le Journal de Québec, 24 mars (p. 3) et 31 octobre (p. 3)

1864; 27 juillet 1883, p. 3).

12. Notre propos sur les meubliers de Québec est un résumé de données fournies par Porter et Bélisle, 1986, p. 235-236; par l'article de John R. Porter et Micheline Huard, "La création québécoise", Continuité, n° 38 (hiver 1988), p. 18—21 ; et par John R. Porter, Rénald Lessard et Jean-Pierre Labiau, Les meubliers Pierre Drouin et Honoré Roy et l'industrie du meuble à Québec à l'époque victorienne, sous la dir. de John R. Porter, Québec, Université Laval, juin 1989 (Coll. "Cahiers du Celat", n° 10), 197 p., et particulièrement 1'article de J.R. Porter, "L'industrie du meuble à Québec à l'époque victorienne", p. 1-42.

13. On ira voir les propos de Jobin : "C'était strict pour les appren­ tis. Y avait des bons contrats bien faits, et quand les apprentis voulaient pas se soumettre on les chassait et les poursuivait jusqu'en prison, ils y faisaient jusqu'à un mois. Mais ça ça regardait plutôt la meublerie. C'était surtout chez Drum ça. Drum

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