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Textes Carnet 1882, p. 67-70 ; Bulliot 1899a (vol. 1), p. 362-363, 375, 389-390. Plans Carnet 1882, p. 68 ; Guillaumet 1996a, plan 45.

Emplacement 729'265 / 215'190

Topographie locale Pendage vers l’ouest-sud-ouest, pente de 14 % environ (plan 7). Surface fouillée Env. 180 m2.

Synthèse

La documentation complète de ce petit chantier permet de corriger les éléments publiés par Bulliot. L’état final de la stratigraphie comprend au moins un bâtiment caractérisé par un plan de deux pièces, dont une cave. Bulliot y voyait une dépendance de la domus voisin PC 2, alors qu’il s’agit vraisemblablement d’un petit habitat indépendant, peut-être antérieur à la grande maison.

Résultats de la fouille

Stratigraphie et chronologie

La documentation livre des indices d’une stratigraphie complexe. Semblant prolonger le mur [D/E] vers le nord-est et, selon Bulliot, consolidant ou remplaçant cet ouvrage, cinq trous de poteau alignés sont « creusés à 0,78 plus bas que la fondation de la maçonnerie ». Le croquis montre la ligne de poteaux légèrement décalée au nord-ouest du mur. Ces éléments incitent à inverser la chronologie proposée par Bulliot et à envisager une antériorité des structures en bois, qui révèlent ainsi l’existence d’un état antérieur. Des doutes peuvent être émis quant à la nature réelle de la « canalisation » [A1] (voir ci-dessous), dont les tronçons pourraient également être interprétés comme des négatifs de cloisons antérieures au bâtiment en maçonnerie. Sur ce point, la documentation n’est pas suffisamment détaillée pour favoriser l’une ou l’autre hypothèse.

A plus grande échelle, on peut faire un lien avec les structures du chantier PC 2. Le mur [D/E] a vraisemblablement été détruit lors de la construction de la maison PC 2 (état 1). Cette antériorité concerne peut-être aussi les structures à l’est de ce mur, qui en partagent l’orientation et la situation topographique, au pied de l’énorme terrasse de PC 2.

Etat 1 Plan

Huit espaces sont définis dans ce chantier. Les cloisons sont presque toutes cohérentes et dessinent le plan d’un bâtiment de deux pièces, séparé de la domus voisine PC 2 par le mur [D/E]. Ce mur appartient peut-être à un bâtiment intermédiaire, qu’aurait recouvert la domus. Le bâtiment de deux pièces comprend, en aval, une pièce [B] accessible depuis le sud-ouest, et, en amont, une cave [A] et sa cage d’escalier externe [C]. Ce dispositif n’avait pas été compris par Bulliot, qui restituait un couloir horizontal muni d’une petite fenêtre à son extrémité amont, ouverte au ras du sol. La configuration de cet édifice en fait un représentant de l’habitat modeste, très fréquent dans les régions 2 et 3 de l’oppidum (voir vol. 1, § 3.4.6).

La présence d’une canalisation [A2] cheminant à l’intérieur du bâtiment en épousant le contour des murs, passant qui plus est au fond de la cave, paraît atypique. On ignore si la canalisation passe sous le

donc contemporain, ou antérieur, au bâtiment. Par contre, on ne sait pas comment est négocié le palier de 40 cm attesté entre les deux pièces.

L’hypothèse selon laquelle ce conduit a abrité une canalisation en plomb, ensuite récupérée, est avancée par Bulliot sous l’influence de la découverte, cette fois-ci avérée, d’un tel aménagement dans la maison voisine PC 2 (voir ce chantier, état 1, structure [Z1]). Sur la base de ce seul tronçon Bulliot restitue audacieusement un tracé continu issu de la source jaillissant à l’est de la maison PC 1, passant par les pièces [H] et [HH] de cette demeure, traversant ensuite la maison PC 2 pour transiter par PC 3 et alimenter un réservoir situé à l’emplacement de la fontaine du Loup Bourrou, une quinzaine de mètres en contrebas de PC 3. Le tracé est quelque peu problématique et un passage le long de la façade sud de PC 1 paraît plus logique. Les fouilles récentes à l’emplacement de la source et au sud de PC 1 n’ont apporté aucun élément corroborant cette hypothèse. Dans la maison PC 2, le conduit « se relevait en syphon (sic) » sur une hauteur de 1,20 m en arrivant à proximité de l’aile orientale, avant de rejoindre l’espace central [HH]. Ne serait-il pas judicieux d’inverser le sens de lecture et de considérer cette canalisation comme l’exutoire des eaux pluviales récupérées par la cour centrale ? Poursuivons toutefois le raisonnement de Bulliot. Aucun tube ou fragment de plomb n’est plus mentionné dans la documentation tant de PC 2 que de PC 3. Après avoir traversé la partie ouest de la maison, « au pied des deux terrasses de la façade occidentale de la maison PC, 2, il aurait été fixé perpendiculairement à l’angle N.-E. de la pièce A » de PC 3 (Bulliot 1899a, vol. 1, p. 362). Une vision en plan n’interdit pas ce schéma, mais la prise en compte des données altimétriques révèle que la liaison entre la cour centrale de PC 2 et le conduit de la pièce [A] nécessite une pente d’au moins 30 % (longueur de 28 m en plan et dénivelé de 8,30 m), ce qui rend très improbable l’hypothèse de Bulliot et incite à privilégier l’inversion de lecture mentionnée ci-dessus. Un argument supplémentaire provient de la chronologie relative : selon l’hypothèse de Bulliot, le bâtiment PC 3 doit être postérieur à la maison PC 2, alors que PC 3 fait vraisemblablement partie des habitats « modestes » sur lesquels vient s’installer PC 2 (voir ce chantier, § stratigraphie et chronologie)

Quelle autre interprétation de la structure [A1] peut-on proposer ? Malgré sa description lacunaire, il semble bien s’agir d’une canalisation et non de négatifs de sablières basses, qui auraient dessiné le plan d’un bâtiment antérieur de configuration proche à l’édifice en maçonnerie. Il n’en reste pas moins que la similarité de tracé est troublante : on aurait plutôt attendu un tracé direct. Les tenant et aboutissant de ce conduit ne sont pas connus, mais sont probablement en relation avec la source voisine du Loup Bourrou.

Espaces

A Cave. – L. 4,75 m, l. 2,88 m. Pièce accessible par la cage d’escalier [C]. Présence d’une niche [A3] dans le mur nord-est. L’absence de communication avec la pièce voisine [B], qui suscite l’étonnement de Bulliot, s’explique par le fait qu’il n’a pas compris qu’il était dans une cave.

B L. 8 m, l. 4,80 m. Pièce probablement accessible depuis [J].

C Cage d’escalier. – L. 2,55 m, l. 0,95 m, hauteur  2 m. En aval, l’articulation avec la cave ne présente aucune trace du bâti dormant d’une porte. Les marches, probablement en bois, n’ont pas été vues par Bulliot. La pente minimale vaut environ 80%.

D Non fouillé. Le niveau de marche minimal est supérieur de 2 m au sol de la cave [A]. E Non fouillé. Se confond avec l’espace [ZC] du chantier PC 2, état 1.

F Non fouillé. Le niveau de marche minimal est supérieur de 2 m au sol de la cave [A].

G Non fouillé.

H Non fouillé.

Limites

A/B (Type 7). Mur « très bien appareillé » conservé sur une hauteur d’au moins 0,50 m « au- dessus du carrelage » et probablement enduit comme [A/G] et [A/H].

A/D (Type 7). Mur « très bien appareillé » conservé sur une hauteur d’au moins 0,50 m « au- dessus du carrelage » et probablement enduit comme [A/G] et [A/H].

A/F (Type 7). Mur « très bien appareillé » conservé sur une hauteur de 0,50 m à 1,50 m « au- dessus du carrelage » et probablement enduit comme [A/G] et [A/H].

A/G (Type 7). Mur « très bien appareillé » conservé sur une hauteur de 0,50 m à 1,50 m « au- dessus du carrelage « . Il présente un « enduit de terre jaune de 0,02 d’épaisseur revêtu d’une couleur rouge » conservé sur au moins 0,60 m. En son centre, présence d’une niche [G1].

A/H (Type 7). Mur « très bien appareillé » conservé sur une hauteur de 0,50 m à 1,50 m « au- dessus du carrelage « . Il présente un « enduit de terre jaune de 0,02 d’épaisseur revêtu d’une couleur rouge » conservé sur au moins 0,60 m.

B/D (Type 7). Longueur minimale 9,30 m, après quoi le mur est détruit. Décrit comme en

« gros matériaux », conservé sur une hauteur de plus de 1 m. Sur une longueur de 1,30 m, l’extrémité ouest présente un retrait. Deux trous de poteau apparaissent dans la partie détruite.

B/H (Type 7). Longueur minimale 9 m, après quoi le mur est détruit. Décrit comme « en très

bonne maçonnerie » et conservé sur une hauteur de 0,60 à 0,70 m. B/J Non fouillé ou détruit. Bulliot restitue une façade en bois.

C/D (Type 7). Mur d’échiffre ouest de la cage d’escalier [C], enduit comme [A/G] et [A/H]. C/F (Type 7). Mur d’échiffre est de la cage d’escalier [C], enduit comme [A/G] et [A/H].

D/E (Type 7). Mur nommé DD par Bulliot, observé sur une longueur de 18 m. Il comprend eux

ressauts successifs de 10 cm séparés à 30 cm d’intervalle. Ce mur apparaît comme interrompu par la façade ouest de la maison PC 2 (ch. PC 2, état 1).

Aménagements internes

A1 Sol. – Sol en terre battue. Il est à 0,40 m au-dessus du sol [B1].

A2 Canalisation. – Fossé « muraillé », placé « immédiatement sous le carrelage » [A1], large de 0,20 m et profond de 0,35 m, dont les « couvertures ont été levées » (i.e. n’ont vraisemblablement pas été retrouvées). Son tracé « prend naissance à l’angle NE de la pièce A, entre dans la pièce B au même angle et suivant à l’ouest et au sud le pied de la muraille sort de la pièce B pour se diriger vers la fontaine du Loup Bourrou ». Selon Bulliot, ce conduit aurait abrité un tuyau de plomb, « étant immédiatement sous le carrelage et suivant des courbes à tous les angles comme pour se prêter à la flexion du plomb »15, mais son argumentation, présentée ci-dessus (§ plan), ne peut pas être retenue.

A3 Niche. – Au milieu du mur [A/G], « encoignure en maçonnerie de 0,50 de large sur 0,40 de profondeur à 0,80 au-dessus du carrelage » [A1].

B1 Sol. – Sol à 0,40 m au-dessous du sol [A1].

C1 Montant de porte. – Aménagement du haut de la cage d’escalier [C] : « un seul côté était conservé est très bien construite en assises de briques et une pierre de taille à mi-hauteur », dont l’orientation diverge légèrement de l’axe de l’escalier. Ce décalage associé à une restitution en miroir et à une mauvaise perception de l’ensemble du bâtiment ont poussé Bulliot à restituer une « étroite lucarne ou embrasure ».

15 Dans la publication, tant sur les plans que dans le texte, le passage d’un tuyau de plomb est présenté comme

une certitude : le bâtiment « était traversé dans toute sa longueur par le caniveau de la conduite d’eau en plomb » (Bulliot 1899a, vol. 1, p. 389), ce que la documentation de fouille dément. L’hypothèse n’est devenue

affirmation que dans l’article concernant PC 3. Dans le texte consacré à PC 2, la présentation est plus fidèle à la documentation de terrain: « les courbes aux angles [du caniveau] dénotent l’emploi d’un métal flexible et malléable, abrité dans cette rainure souterraine » (ibid., p. 362).

Chantier PC 4 / 5