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l'espace francilien

Chapitre 3: Mobilité individuelle et communication mobile

III. 1 3 La nécessité du passage de l'individu aux lieu

IV.3. Les centralités urbaines fonctionnelles

IV.3.1. Les « centres » d'attraction

L'organisation régionale est une organisation fortement centralisée. Les figures 4.25, 4.26, 4.27 et 4.28 montrent les déplacements de personnes entre stations du réseau de téléphonie mobile au sein de la région Ile-de-France à quatre niveaux spatiaux différents, pendant quatre tranches horaires :

– 8h-9h – 12h-13h – 18h-19h – 23h-00h

Seuls les flux ayant un effectif au dessus de 30 ont été représentés. Les déplacements entre deux BTS sont représentés en rouge, la taille et l'opacité du lien augmentent avec l'effectif observé. L'utilisation systématique de deux types de représentations : la représentation avec la distribution brute (Figures 4.25 et 4.27) et la représentation avec la distribution transformée en logarithme (Figures 4.26 et 4.28) permet de montrer qu'au delà des flux les plus importants qu'on peut aisément observer en représentant la distribution brute, il existe de nombreuses autres phénomènes.

Figure 4.25 : Flux de déplacements entre stations du réseau de téléphonie mobile pour la région Ile-de-France et la région parisienne le 31/03/2009. (Source : Orange Labs)

IV.3. Les centralités urbaines fonctionnelles

Figure 4.26 : Flux de déplacements (en logarithmes) entre stations du réseau de téléphonie mobile pour la région Ile-de-France et la région parisienne le 31/03/2009. (Source : Orange Labs)

Figure 4.27 : Flux de déplacements entre stations du réseau de téléphonie mobile pour Paris et sa proche banlieue le 31/03/2009. (Source : Orange Labs)

IV.3. Les centralités urbaines fonctionnelles

Figure 4.28 : Flux de déplacements (en logarithme) entre stations du réseau de téléphonie mobile pour Paris et sa proche banlieue le 31/03/2009. (Source : Orange Labs)

L'intensité des déplacements est plus importante dans le centre de la région, dans Paris centre, mais elle est aussi plus importante en terme de densité spatiale de déplacements (Figures 4.25 et 4.26). Le poids important de Paris est accentué par la structure de la collecte des données, mais cette structure répond elle aussi à une organisation centre-périphérie. Elle ne biaise pas nécessairement l'interprétation de la configuration générale des déplacements. Il faut signaler comme un atout en faveur de l'utilisation de la téléphonie mobile comme instrument d'observation des déplacements, ce formatage initial, répondant à une exigence technique qui fait varier la taille des mailles d'enregistrement selon le nombre des évènements localisés, et qui s'ajuste bien mieux qu'un maillage régulier au modèle de type fractal de la géographie des déplacements dans un espace urbain.

Les axes de transport en commun concentrent les déplacements

En s'intéressant au centre de Paris, en ne considérant que les données brutes (Figures 4.25 et 4.27), on peut se concentrer sur les attracteurs urbains qui créent ces déplacements. Ces attracteurs sont des lieux polarisant l'espace et les individus, mais ils sont reliés entre eux par des infrastructures qui servent cette polarisation : les lieux de transport et les lieux de transit. Les parties a,e,c,g des différentes figures 4.25, 4.26, 4.27 et 4.28 montrent qu'à l'heure de pointe du début du matin et du début de soirée, dans Paris centre, les déplacements des individus sont concentrés à l'ouest sur l'axe Châtelet-la Défense, axe qui concerne de nombreuses lignes de transport (ligne 1 du métro, ligne A et partiellement C du RER) et à l'est sur les axes du RER A et du RER C . Les lignes de transport (ligne 4 du métro et ligne B du RER) suivant l'orientation nord-sud apparaissent aussi clairement.

En milieu de journée (Figure 4.28.b et figure 4.28.f), les déplacements sont toujours importants dans le centre de Paris, mais ils font moins ressortir ces axes de transport, probablement parce que ces déplacements ne relèvent plus des déplacements domicile-travail dirigés vers les pôles d'emplois.

Les figures 4.23 et 4.24 montraient la direction de ces mouvements, principalement dirigés vers l'extérieur de Paris le soir. Le centre de Paris et les quartiers d'affaires comme le quartier de la Défense se vident donc de leurs populations à 18h.

Des centralités éphémères se créant ainsi au sein de ces lieux de transit identifiés par certains auteurs comme des non lieux, parce qu'ils ne sont pas assez ancrés historiquement et socialement (Augé, 1992). La forte présence des individus au sein de ces lieux transitoires vient au contraire, renforcer l'importante du lieu du déplacement dans la pratique quotidienne des individus. Les lieux de la mobilité révèlent ainsi une géographie toute autre que la géographie statique des pôles d'activité.

Au milieu de la nuit (23h-00h), les déplacements sont moins intenses, mais ils existent toujours. La nuit atténue les différences existantes au sein de l'agglomération parisienne. Les

IV.3. Les centralités urbaines fonctionnelles

figures 4.26.h et 4.28.h montrent une répartition beaucoup plus homogène des flux au sein de la région francilienne.

Les représentations à l'aide d'une transformation en logarithmes montrent qu'outre le poids écrasant des déplacements domicile-travail, il existe aussi d'autres logiques de mobilité des individus.

De même, la comparaison des flux de déplacements (avec une transformation logarithmique) observés le mardi 31 mars 2009 et le samedi 4 avril 2009 (Figure 4.29), révèle l'importance des horaires de travail dans la structuration des déplacements. Les principales différentes entre le mardi et le samedi se situent aux heures de pointe du matin et dans une moindre mesure dans les heures de pointe du soir.

Ces représentations révèlent que l'organisation de l'espace francilien est non seulement une organisation multipolaire, mais une organisation dynamique, comportant des axialités traversantes est-ouest et nord-sud pour convoyer ces flux d'individus entre les différents pôles. Ces axes de déplacements montrent aussi les relations existantes entre les différentes parties du territoire, relations très intenses dans le cas du centre de Paris, mais existant aussi en périphérie.

L'un des principaux apports de ces données est de montrer l'occupation du territoire à différents moments de la journée, observation impossible avec des données d'enquête classique ou des données du recensement. Les densités « diurnes » (Mille, 2001) sont ainsi saisies à l'aide de ces usages de communication mobile.

Figure 4.29 : Flux de déplacements (en logarithmes) entre stations du réseau de téléphonie mobile dans Paris le 31/03/2009 et le 04/04/2009. (Source : Orange Labs)

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