Chapitre 3 : Contact roulant tractif élasto-plastique 83
3.2 Formulation du contact roulant élasto-plastique
3.2.1 Calcul des déplacements et contraintes
3.2.1.3 Calcul des déplacements élastiques et résiduels en surface . 92
Comme dans le chapitre précédent, les déplacements élastiques sont donnés par les
potentiels de Love [159] pour une distribution de pression sur une surface élémentaire
rec-tangulaire. Ainsi, une discrétisation de la surface de contact enNséléments rectangulaires
où sont réparties des pressions uniformes p mène à l'équation du déplacement élastique
est donnée par :
uez(A) =
N
sX
n=1
p(n)Dp(n) (3.23)
où Dp sont les coecients d'inuence. De même, on peut calculer les déplacements
tan-gentiels dus aux cisaillements. Comme dans la résolution du problème élastique évoquée
au chapitre précédent, la DC-FFT est appliquée à l'équation (3.23).
Déplacements résiduels
Pour calculer la composante normale du déplacement résiduel en surface, il est
néces-saire de faire une mise à jour de h(x, y)de l'équation (3.2). Ainsi, le volume plastiqueΩp
est discrétisé en Nv cuboïdes notés Ωc. De l'équation (3.15a) on peut écrire l'expression
du déplacement résiduel normal urz généré par les Nv cuboïdes,
uresz (A) = 2µl
N
vX
n=1
Z
Ω
cεplij(n)ε∗zij(M, A)dΩ. (3.24)
En supposant que les déformations plastiques sont constantes dans chaque cuboïde,
on peut écrire que :
uresz (A) = 2µl
N
vX
n=1
εplij(n)
Z
Ω
cε∗zij(M, A)dΩ =
N
vX
n=1
εplij(n)Drzij(n) (3.25)
avec
Drzij =µl
Z Z Z
Ω
c(u∗zi,j +u∗zj,i)dxdydz. (3.26)
Le calcul des fonctions Dr
zij est détaillé en annexe A.4. De même, on calcule les
compo-santes tangentielles du déplacement résiduel en surface.
3.2.1.4 Contraintes résiduelles dans un espace semi-inni
Les contraintes élastiques en sous couche sont calculées à partir des potentiels de
Love [159] pour des contraintes surfaciques connues. La diculté dans le problème
élasto-plastique réside dans le calcul des contraintes résiduelles qui est une étape de
l'algorithme consommant beaucoup de temps. Son ecacité est donc cruciale pour la
rapidité de la méthode. De plus, les contraintes résiduelles étant à l'origine de la diérence
entre une solution élastique et le résultat eectif d'une simulation élasto-plastique, leur
précision est également fondamentale. Ainsi, pour accélérer le calcul numérique, une
tech-nique de transformée rapide de Fourier 3D (3DFFT) sera utilisé par Zhou et al. [118] et
sera reprise par Chaise [88]. Les détails de cette méthode peuvent être retrouvés dans [88].
Dans ses travaux sur la théorie continue de plasticité et de dislocation, Mura [179] a
précisé qu'en présence de déformations initiales, un corps ni avec une surface sans
trac-tion peut être traité comme un corps inniment étendu, si des contraintes normales et
de cisaillements égales et opposées sont appliquées en surface, compensant celles
corres-pondant à la solution spatiale. Par conséquent, Chiu [129] propose une décomposition du
domaine semi-inni en présence d'un cuboïde. En eet, il considère une zone cuboïdale
de déformation plastique constante dans un espace semi-inni qui se décompose en trois
domaines. Ainsi, la contrainte résiduelle est calculée à partir de la superposition de trois
solutions comme illustré sur la gure 3.2. La solution (a) correspond à la solution dans
O
ɛpl
y
z
O
ɛpl
x
y
z
O x
y
z
ɛplm
O x
y
z
(a) (b) (c)
surf
Figure 3.2 Superposition de solutions pour le calcul de la contrainte résiduelle selon la
décomposition de Chiu. (a) Cuboïde de déformation plastique constante dans un espace
inni, (b) une image du cuboïde dans l'espace inni, (c) espace semi-inni avec distribution
de la contrainte de contact normale.
un espace inni en présence de cuboïde de déformation plastique constante. La solution
(b) correspond à la solution dans l'espace inni en présence de l'image du cuboïde de
déformation plastique constante tel que :
εpl =εplm, avec εplxz =−εplmxz et εplyz=−εplmyz . (3.27)
La superposition des deux solutions (a) et (b) laisse le plan médian sans contraintes
tangentielles. Enn, la solution (c) correspond au semi-espace sur lequel est appliquée
une contrainte normale obtenue sur le plan médian des deux solutions (a) et (b) qui est le
double de chaque solution prise séparément. On obtient à la n la solution du semi-espace
en présence du cuboïde de déformations plastiques constantes dont la surface est sans
contrainte. En notant par M0(x0, y0, z0)la location du cuboïde, la contrainte résiduelle en
un point M(x, y, z)de l'espace semi-inni est donnée par l'expression suivante :
σresij (x, y, z) =Bijkl(x−x0, y−y0, z−z0)εplkl(x0, y0, z0)
+Bijkl(x−x0, y−y0, z+z0)εplmkl (x0, y0,−z0)
−Fij(x−x0, y−y0, z)σsurf(x0, y0,0),
(3.28)
avec,
σsurf(x0, y0,0) =−Bijkl(x−x0, y−y0, z−z0)εplkl(x0, y0, z0)
−Bijkl(x−x0, y−y0, z+z0)εplmkl (x0, y0,−z0). (3.29)
Le calcul des coecients du tenseur B et F est détaillé par Jacq et al. [117]. Dans
la résolution numérique du problème, la DC-FFT est utilisée à chaque profondeur de
déformation plastique et la FFT n'est eectuée qu'en deux dimensions (2DFFT). Ainsi,
l'eet tri-dimensionnel est calculé en trois sous problèmes avant de faire une somme
des contraintes résiduelles ce qui permet un gain de temps considérable par rapport au
2DFFT. Cette méthode a été proposé par Zhou et al. [118] et est appelée la 3DFFT.
Elle est utilisée pour calculer les contraintes dans un espace inni générées par un
cuboïde ou son image an d'augmenter la vitesse de calcul. Cette technique 3DFFT a été
reprise, implémentée dans le code semi-analytique actuel et validée par Chaise [88]. La
méthode de superposition ou décomposition de Chiu pour retrouver le champ élastique
en semi-espace est souvent qualiée de méthode indirecte.
Une formulation directe est utilisée par Liu et Wang [121]. Cette formulation utilise les
solutions de semi-espace de Mindlin et Cheng [180] ou des solutions beaucoup plus
géné-rales reportées par Yu et Sanday [119] pour des semi-espaces communs. Liu et Wang [121]
ont détaillé l'ensemble des formules pour les coecients d'inuence en terme de
déri-vés de quatre intégrales clés et sont utilisées pour exprimer les champs élastiques causés
par des distributions arbitraires des eigenstrains en semi-espace. Étant donnée que le
semi-espace est maillé en plusieurs cuboïdes de mêmes tailles, le champ élastique total est
obtenu par implémentation des algorithmes basés sur la FFT. En eet, les produits de
convolution sont calculés en utilisant la DC-FFT et les produits combinés de convolution
et de corrélation sont calculés par combinant la convolution discrète avec la corrélation
discrète et la FFT (DC-DCR-FFT) [121].
Dans le document
Modélisation avancée du contact pneu-chaussée pour l'étude des dégradations des chaussées en surface
(Page 113-116)