• Aucun résultat trouvé

c Des femmes particulièrement dangereuses

Chapitre 2 : Le miroir de la radicalisation ouest-allemande

2.2 Une féminisation manifeste

2.2.2. c Des femmes particulièrement dangereuses

L'implication de femmes dans une organisation violente est ainsi présentée par la presse comme un élément de danger supplémentaire. Dès 1972, après les arrestations de Gudrun Ensslin et Ulrike Meinhof, Le Monde désigne la RAF comme une « organisation où les "Bonnie" paraissent avoir joué un rôle bien plus grand que les "Clyde"717 », sans pour autant les nommer. Les attentats

sanglants de l'année 1977 sont l'occasion de l'affirmer plus fermement, notamment dans les colonnes du Figaro. Selon le journal, les femmes sont partout, puissantes et dangereuses, presque insaisissables. Jean-Paul Picaper tente ainsi d'expliquer le phénomène d'un point de vue sexué :

« Elles sont souvent animatrices de la guérilla métropolitaine : moins soucieuses de leur propre sécurité, moins empêtrées de théories et de "doute intellectuel" que les hommes, plus habiles ou rusées dans l'intrigue, la mise en scène et le déguisement, elles galvanisent, fanatisent, exaltent leurs comparses718. »

L'importante présence féminine, autant du point de vue numérique que symbolique, interpelle des deux côtés du Rhin puisque l'hebdomadaire à grand tirage Der Spiegel consacre sa couverture aux « femmes terroristes » (die Terroristinnen) sur le visage en gros plan de Susanne Albrecht en rouge et noir et un dossier au thème des femmes et de la violence (Frauen und Gewalt), un sujet présenté comme « quelque chose d'irrationnel » (etwas irrationales)719. L'analyse de Gilda Zwerman

insiste d'ailleurs sur la position éminemment transgressive qu'occupent les militantes d'organisations violentes720. Les journalistes français, s'ils ne s'inspirent peut-être pas directement de ce magazine,

716Jean-Paul Picaper, Le Figaro, 6 août 1977. 717Jean Wetz, Le Monde, 17 juin 1972. 718Jean-Paul Picaper, Le Figaro, 3 août 1977. 719Der Spiegel, 8 août 1977.

720Gilda Zwerman, « Mothering on the Lam: Politics, Gender Fantasies and Maternal Thinking in Women Associated

partagent largement le constat de leurs confères allemands. Le Figaro constate ainsi qu' « un terroriste allemand sur deux est une femme721 » :

« Des visages de femmes crispées, ingrats presque, et non plus les habituelles rondeurs de l'éternel féminin, tapissent depuis dimanche les kiosques à journaux d'Allemagne […]. Les femmes revolver de la "troisième génération" – moins de trente ans en général – sont plutôt les émules de Leila Khaled que d'Ulrike Meinhof. Formée par la "vieille gauche" des années 50 et 60, celle-ci dégringola de l'idéalisme politique au crime puis au suicide. Une gauche qui ne reconnaît plus ses fils, ni surtout ses filles722

Par « troisième génération », Le Figaro désigne en réalité les militantes de la « seconde génération » de la RAF723, impliquées dans les assassinats de 1977, entendant rattacher les attentats

du moment à la nébuleuse du terrorisme international. Le point de vue du journal peut être lu à la lumière de la participation de ressortissantes ouest-allemandes à des opérations pilotées par Carlos et liées à la situation au Moyen-Orient. C'est notamment le cas de Gabriele Kröcher-Tiedemann, une des cinq détenus libérés en échange de Peter Lorenz, en mars 1975, identifiée pour sa participation à la prise d'otages du siège de l'OPEP à Vienne en décembre 1975724, Inge Viett ou

Ingrid Siepmann. La menace s'en trouve donc d'autant plus accrue.

L'attention des journalistes français se révèle donc particulièrement sensible à l'implication de femmes dans les multiples déclinaisons de la violence révolutionnaire qui marque la décennie 1970 outre-Rhin. Les avis de recherche, quasi-paritaires, et les témoins des attentats et attaques à main armée mettent en évidence la réalité d'un engagement présenté comme hors normes. Ces femmes incarnent en effet une double déviance, une double transgression, du point de vue pénal et sexué, et le symptôme d'un vacillement de la société ouest-allemande. Si, du point de vue des stéréotypes, les femmes sont généralement considérées comme les garantes de la paix sociale, les militantes allemandes sont d'emblée considérées par la presse française comme l'incarnation même de la radicalisation et de ses dangers.

S'expliquant par le poids de l'histoire liant les deux pays et la proximité géographique, l'intensité de la couverture médiatique française à l'égard de la radicalisation militante qui se manifeste outre- Rhin révèle également les craintes de contagion possible dans l'Hexagone. L'escalade de la violence qui s'opère au cours des années 1970 et qui culmine en 1977 – autour de l'enlèvement de Hanns- Martin Schleyer – est régulièrement relatée, avec des nuances, par la presse française qui désigne,

721Ibid. 722Ibid.

723La « troisième génération » de la RAF sera évoquée dans la deuxième partie en raison de ses liens avec Action

directe.

724Hans-Joachim Klein, qui a participé à cette opération, en fait le récit dans La mort mercenaire. Témoignage d'un

presque systématiquement la responsabilité de la RAF pour l'ensemble des actions violentes commis en RFA. Cette confusion et ce manque de lisibilité, qui peut être expliqué par le manque d'informations dont disposent les journalistes, concourent à accroître l'ampleur du phénomène violent qui, tel « l'Hydre de Lerne725 », s'étend et se régénère, demeurant ainsi insaisissable, en dépit

des nombreuses arrestations réalisées par les autorités allemandes, plongées dans une situation de bras de fer avec celles et ceux qui se réclament de la guérilla urbaine. La presse insiste d'ailleurs longuement sur la mixité constatée dans les multiples déclinaisons de la violence révolutionnaire. Elle apparaît donc comme un phénomène résolument inédit, à la fois du point de vue de sa matérialité et son intensité, de sa durée, par vagues successives, et de sa mixité.

Conclusion du chapitre

L'intérêt de la presse quotidienne nationale française pour le voisin ouest-allemand confronté à la violence révolutionnaire dans des proportions inédites se révèle manifeste. Les journaux français témoignent en effet d'une attention soutenue pour les multiples actualités liées aux organisations révolutionnaires violentes qui s'agitent de l'autre côté du Rhin tout au long de la décennie 1970.

De la création de la RAF en mai 1970 à l' « automne allemand » de 1977, la presse française s'attache, avec quelques nuances, à rendre compte des différentes étapes de la radicalisation militante. Elle traite ainsi de l'ensemble de la chaîne du phénomène de « guérilla urbaine », c'est-à- dire aussi bien des attentats et de leur revendication systématique que des nombreux épisodes judiciaires. Les différentes organisations se trouvent d'ailleurs régulièrement amalgamées derrière le sigle de la RAF, et ce, tout au long de la période. La signature exacte des actions violentes importe finalement peu. Cette organisation est en effet érigée en symbole du phénomène violent qui marque profondément la décennie, occupant un rôle de paravent à l'égard des autres organisations violentes, confondues ou éclipsées derrière le sigle de l'étoile rouge à cinq branches barrée d'un fusil- mitrailleur. Il en ressort que les journaux français s'accordent à faire de la violence révolutionnaire un phénomène marquant de la RFA des années 1970. L'année 1977 occupe une place à part puisqu'elle provoque une couverture médiatique inédite jusqu'alors de la part de la presse française, aussi bien au sujet de la violence révolutionnaire que pour la jeune RFA. Le cas ouest-allemand bouscule en effet les logiques habituelles de l'événement : au-delà son caractère imprévisible, c'est sa durée – effective et médiatique – qui atteste de la situation de crise d'une ampleur inédite depuis

la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malgré quelques nuances, le constat vaut pour l'ensemble du corpus de presse quotidienne nationale mobilisé.

La participation féminine à l'exercice de la violence révolutionnaire constitue le second élément qui ressort de l'analyse de la presse quotidienne nationale française. Là encore, le phénomène passe pour inédit aux yeux des journalistes français. Cette féminisation est largement soulignée comme un trait caractéristique de la violence révolutionnaire telle qu'elle se décline aux quatre coins du globe à partir des années 1960 et est perçue, à ce titre, comme la démonstration de la gravité de la situation à laquelle est confrontée le voisin ouest-allemand. En outre, le traitement du cas ouest-allemand permet de déplacer les lignes politiques des différents journaux sur un terrain où la chancellerie est tenue par les socialistes alors que le pouvoir politique en France est détenu par la droite. La médiatisation hexagonale des déclinaisons de la violence révolutionnaire outre-Rhin recouvre donc également, en partie, les divergences politiques et invite à porter un éclairage sur les analyses françaises du phénomène.

C

HAPITRE

3 : L

ECTURES FRANÇAISES DE LA VIOLENCE OUTRE

-

R

HIN

Au-delà de la matérialité des événements relatés dans la presse française, les déclinaisons de la violence révolutionnaire outre-Rhin sont l'occasion, pour les différents journaux, de dépasser la dimension purement factuelle pour affirmer des prises de position aussi bien sur la violence en elle- même et la rhétorique mobilisée par laRAF que sur l'attitude des autorités allemandes et les dispositifs pénaux mis en place. De ce point de vue, la presse française donne à voir les mécanismes extérieurs de régulation sociale qu'il convient de mettre en lumière. L'effet miroir se révèle d'autant plus pertinent que la radicalisation militante concerne également la France, aussi bien du point de vue de l'appareil théorique que pratique. Deux grands types de discours – non exclusifs – peuvent être repérés : celui de l'expression d'une solidarité de circonstance autour de la question pénale et celui d'une large condamnation de la violence révolutionnaire. Si, dans le premier cas, la situation des militants emprisonnés de la RAF peut ainsi être à l'origine de diverses manifestations de solidarité en France, la presse française condamne dans sa très grande majorité les actions violentes d'une organisation clandestine comme la RAF.

Les lectures journalistiques, et notamment les tentatives de recherche des causes, révèlent l'état des mentalités aussi bien à l'égard des normes politiques et militantes que des représentations de l'identité allemande. Si l'on ne saurait calquer la situation ouest-allemande sur celle de sa voisine, certains points communs, factuels ou intellectuels, peuvent néanmoins être repérés et analysés. Ces prises de position éditoriales sur la violence révolutionnaire doivent également être mises en perspective avec les enjeux politiques de l'époque, des stéréotypes nationaux et du poids du passé récent de l'histoire des deux pays. Dans cette perspective, il convient d'analyser les perceptions et expressions d'opinion développées dans la presse quotidienne nationale française au sujet de ces formes de violence et des réponses pénales qui y sont apportées par les autorités allemandes. Si l'ensemble de la presse s'accorde pour condamner la violence, quelles que puissent en être les motivations, les discours sont cependant loin d'être uniformes puisqu'une certaine solidarité peut s'exprimer dans les colonnes des journaux autour des formes de la répression. La violence révolutionnaire recouvre alors des actions dont la dimension s'avère double puisqu'elle concerne à la fois celle de l'action clandestine et celle de l'espace pénal. Cette dernière déplace d'ailleurs l'attention médiatique dès 1974 vers les réponses apportées par les autorités ouest-allemandes au

phénomène violent alors que les militants et partisans des organisations clandestines entendent faire de l'espace carcéral un front de lutte supplémentaire. Les discours médiatiques français ne concernent alors pas tant la matérialité de la violence révolutionnaire que la situation judiciaire et carcérale des militants de la RAF. La large condamnation des actions violentes s'appuie sur différents registres, relevant aussi bien d'une critique en termes politiques que moraux. L'histoire récente commune aux deux pays occupe par ailleurs une place toute particulière dans l'analyse du phénomène violent. En outre, le miroir allemand offre un reflet des questions contemporaines qui intéressent – ou bouleversent – également la société française : le mythe de la dangerosité germanique est ainsi aussi bien rejoint par les craintes d'une nouvelle dérive totalitaire outre-Rhin, trente ans après la fin du IIIe Reich, que par les inquiétudes suscitées par les aspirations égalitaires

des mobilisations féministes.

3.1 Des formes de solidarité limitées

La presse française exprime ou relaie de multiples formes d'expression de solidarité envers les militants d'organisations clandestines confrontés à la répression. L'ensemble des journaux, avec de fortes nuances, donne ainsi à lire des réactions témoignant d'une certaine empathie spécifique à la situation ouest-allemande, en fonction des événements, à partir de 1974. Ces manifestations de solidarité s'inscrivent non pas sur le terrain des activités violentes, mais dans le cadre des processus de régulations sociales mis en œuvre par l'État, à travers ses politiques judiciaires, policières et pénitentiaires. La période coïncide en effet avec « le processus d'élaboration de la loi pénitentiaire caractérisant la configuration allemande, synonyme d'une quête d'un État de droit enfin réalisé726 ».

Elles peuvent être de circonstance, en réaction aux réponses pénales apportées par les autorités au phénomène violent, sans pour autant signifier l'adhésion aux théories et aux pratiques violentes. Elles peuvent également exprimer une sympathie partielle ou totale avec les militants emprisonnés à partir d'affinités morales et politiques. Comme le souligne Dominique Linhardt, « la prison, plutôt que de clore l’affrontement, en a ouvert une gamme de possibilités nouvelles qui l’ont relancé sous d’autres modalités727 ».

726Grégory Salle, La part d'ombre de l'État de droit. La question carcérale en France et en République fédérale

d'Allemagne depuis 1968, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 2009, p. 77.

727Dominique Linhardt, « Réclusion révolutionnaire. La confrontation en prison entre des organisations clandestines

révolutionnaires et un État – le cas de l’Allemagne dans les années 1970 », Cultures & Conflits, n° 55, 2004. En ligne :

3.1.1 Stammheim : prison-tribunal

De tous les procès qui ont concerné des militants de la RAF, celui qui s'ouvre à Stammheim le 21 mai 1975 est certainement le plus symbolique. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Ulrike Meinhof et Jan-Carl Raspe sont en effet présentés au tribunal de Stuttgart dans des conditions inédites puisque la salle d'audience a été spécialement construite aux abords de la prison dans laquelle les militants de la Fraction Armée rouge sont détenus. Si la presse française n'a pas témoigné d'intérêt particulier à l'égard des précédents procès, il en va tout autrement celui de Stammheim-Stuttgart, « considéré comme le plus important procès d'après-guerre en Allemagne depuis Nuremberg728 ».

Cependant, en raison de l'extrême longueur du procès – il va durer deux ans, en discontinu –, l'intérêt des journaux français envers ce feuilleton judiciaire se manifeste en pointillés, selon l'attitude des accusés et les temps forts du procès.

3.1.1.a Un feuilleton judiciaire

La presse annonce la tenue du procès au début du mois de février. Par une simple brève, Le

Monde signale ainsi que le procès des quatre membres de la RAF « s'ouvrira le 21 mai à Stuttgart,

sous l'inculpation d'avoir perpétré six attentats à la bombe, au cours desquels quatre personnes ont péri, cinquante-quatre tentatives de meurtres, des attaques contre des banques à Berlin-Ouest et à Kaiserslautern et des cambriolages dans des mairies, où des documents et des cachets ont été volés729 ». Il faut signaler que la brève cite en premier lieu Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, puis

Andreas Baader et Jan-Carl Raspe, ce qui peut-être lu comme une marque de galanterie journalistique. La veille de l'ouverture, L'Humanité met en avant le coût prévu pour la tenue de ce procès :

« Le procès de la "Bande à Baader", un groupuscule d'anarchistes, s'ouvrira mercredi à la cour d'appel de Stuttgart. Un millier de témoins seront appelés à déposer pour ce procès, considéré comme le plus grand de l'histoire de la RFA. Prévu pour durer 18 mois, il coûtera une vingtaine de millions de francs730. »

Libération se fait plus critique au sujet du bâtiment spécialement conçu pour les militants de la

RAF, désigné comme « un monument culturel de l'impérialisme731 », photographie à l'appui. Le

tribunal est en fait un imposant bloc de béton, dépourvu de fenêtres et entouré de fils barbelés qui est présenté comme un symbole du traitement d'exception mis en œuvre pour ceux que le journal

728Anne Steiner et Loïc Debray, RAF. Guérilla urbaine en Europe occidentale, op. cit., p. 49. 729Le Monde, 6 février 1975.

730L'Humanité, 20 mai 1975. 731Libération, 21 mai 1975.

considère comme « condamnés d'avance732 » :

« C'est le procès de quatre "enfants de Hitler et de Coca Cola", de deux hommes et de deux femmes qui ont voulu aller au bout de leur engagement théorique et pratique en prenant les armes contre ce qu'ils appellent "l'impérialisme". Mot abstrait ? À voir le bâtiment spécial où ils seront jugés (le procureur général Buback, quelques jours après la "prise" de Ulrike Meinhof en juin 1972, disait déjà qu'elle ne pourrait qu'être condamnée à la prison à vie), on comprendra peut-être ce qu' "impérialisme" veut dire733. »

Le Figaro signale un « état de siège à Stuttgart pour le procès Baader734 » pour lequel trois

journalistes sont mobilisés. « C'est un procès extraordinaire qui commence aujourd'hui à Stuttgart, écrivent-ils, tout concourt à faire de ce mercredi 21 mai une journée hors du commun dans la jeune histoire de la République fédérale d'Allemagne735. » Ce procès est d'autant plus attendu que « depuis

1970, [les accusés] défrayent la chronique policière et politique de la République fédérale736 ».

Malgré leur arrestation en juin 1972, et contrairement aux dires des autorités, « les actes de terrorisme n'ont pas cessé pour autant. Ils se sont mêmes amplifiés, à l'approche du procès737 »

souligne Le Monde, alors que la RFA connaît son premier assassinat politique revendiqué par le Mouvement du 2 Juin, en novembre 1974, sur la personne du président de la Cour suprême de Berlin, Günter von Drenkmann. Le Figaro décrit la première journée de ce procès historique à plus d'un titre :

« À l'heure militaire, un groupe de sept personnes débouche d'un grand mur badigeonné de blanc sur le côté droit de la salle, et s'assied sur les banquettes des accusés. Deux femmes au teint terreux, maigres, le visage blafard comme dans des films de Dreyer. Et puis deux hommes assez fantomatiques qui, c'est visible, se ressentent encore de leur longue grève de la faim. Ce sont Ulrike Meinhof, Gudrun Enssling [sic], Andreas Baader et Jan-Karl Raspe.

« […] Pas un mot dans une salle comble. Pas un geste. Pas un cri. Presque un procès ordinaire738. »

Le spectacle est pourtant de courte durée puisque le procès est ajourné, comme l'indique le quotidien communiste ,« au 30 mai à la demande de la défense pour des motifs de procédure739 »,

constatant « des mesures extraordinaires de sécurité740 » aux « abords du tribunal [...] surveillés nuit

732Ibid. 733Ibid.

734Baudouin Bollaert, Pierre Macaigne et Vera Kornicker, Le Figaro, 21 mai 1975. 735Ibid.

736Daniel Vernet, Le Monde, 21 mai 1975. 737Ibid.

738Baudouin Bollaert, Pierre Macaigne et Vera Kornicker, Le Figaro, 21 mai 1975. 739L'Humanité, 23 mai 1975.

et jour par des centaines de policiers et de militaires armés jusqu'aux dents741 » qui rappellent l'état

de guerre. Après son premier ajournement, les différents épisodes du procès, suspendu à plusieurs reprises – notamment après la mort d'Ulrike Meinhof en mai 1976 – ne sont que peu évoqués par la presse français qui se concentre sur ses derniers jours, près de deux ans plus tard, comme le rappelle

Le Figaro :

« Commencé le 21 mai 1975 dans le tribunal-forteresse de Stuttgart, le procès de Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe – tous trois membres du noyau dur de la fraction armée rouge – dure toujours. Il est émaillé d'incidents divers et sa