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Blocs interprétatifs et présentation d’analyse du discours dans la thèse

Après avoir systématisé l’exploitation des archives selon la catégorisation exposée précédemment et d’avoir mise en comparaison les énoncés qui permettent de comprendre le discours d’Etat en faveur de la réduction des inégalités sociales, la démarche a consisté à diviser l’argumentation en trois catégories. Ce travail a été réalisé suivant la fonction de la démarche communicative de l’analyse des archives, méthode qui envisage le texte comme un produit « d’échange social rigoureusement conditionné par la situation concrète » (Stati, 1990), afin d’identifier les symboles de l’appareil discursif qui déterminent les

savoirs/idéologiques rationnels dans le but de comprendre les traces de contraintes

idéologiques sur le modèle de justice sociale proposé par l’Etat :

A) Les éléments du corpus des archives, c’est-à-dire, les données géographiques, la date et la thématique du document, l’auteur et sa profession. Sont organisées en blocs interprétatifs pour chaque période pédagogique (trois, à savoir, l’indigénisme et hispanisme vasconceliste ; le pragmatisme et le socialisme) cela afin d’illustrer le système d’idées prédominantes de chacune de ces périodes.

B) Les aspects discursifs rélatifs aux représentations (dont la méthode d’analyse a été montrée précédemment) sont présentés sous l’angle des énoncés que j’ai considéré pertinents

entre le discours d’Etat et la réalité décrite à partir de la population rurale et indienne ciblée. Ceci non seulement en fonction des systèmes d’idées déjà positionnés par leur univers

déontologique, conséquentialique ou bien de sécularisation (en fonction de “l’interprétation”62 gouvernementale du matérialisme historique selon la volonté de réduire le fanatisme religieux), mais aussi pour identifier plus exactement le rôle du discours et du système d’idées dans leur espace d’application, notamment les écoles rurales, afin de contraster l’information. Ce travail comparatif aidera à faciliter la compréhension de ce processus de construction des représentations et à mieux cerner le rôle qui joue le discours dans l’institutionnalisation des idées politiques au niveau des pratiques éducatives.

C) Une fois établie l’analyse des archives et du discours officiel sur la thématique, le procédé par lequel on situe les expériences collectives doit être restitué. Ainsi pourra être restituée une « image sociale » de la formalisation d’une idée de justice sociale, et révéler ses étapes d’instauration, voire de ses mécanismes de production.

En mettant en exergue les tensions idéologiques qui ont persisté au Mexique entre 1921-1940, la source des inégalités devient plus intelligible. Ces tensions ne se manifestent pas d’une manière structurée étant donné que le noyau de la tension part d’une volonté universelle : rendre la liberté et l’égalité à l’ensemble des citoyens au Mexique. Le procédé d’analyse discursif qui est expliqué ici, rend l’étude dynamique en mettant l’accent sur les formalisations de ces tensions, sur la formalisation institutionnelle des idées, sur les mécanismes scolaires qui ont été acceptés et ceux qui ont été critiqués. A l’origine de ces mécanismes se trouve le rapport de pouvoir exercé par la légitimation des symboles qui,

déontologiquement étaient à l’origine de la cohésion de la société. L’exemple de Vasconcelos

en fait foi car, indépendamment des efforts consacrés pour transformer la société, et construire une «“mexicanité” révolutionnaire » cette “mexicanité” (principe de la citoyenneté mexicaine) a reposé sur des discriminations nominatives jadis instaurés par les politiques publiques. Le fait qu’il y a eu des politiques indigénistes pour les « Indigènes » cherchant à réduire les inégalités sociales et permettant la création des autres inégalités plus subtiles (qui ne s’ancraient pas sur le principe de race mais sur la position sociale de départ des individus face à l’idée de coopérer, indépendamment des inégalités, pour le bien de la nation) ont permis la réduction des conflits sociaux encore existantes après la Révolution.

        

DEUXIÈME PARTIE

SCOLARISER LES ELEVES : RENDRE ACCEPTABLES LES

INEGALITES INHERENTES A LA MERITOCRATIE DES

SOCIETES MODERNES

Si nous regardons en arrière, nous qui vivons encore dans l’ancien âge de l’humanité, nous pourrions aboutir à la conclusion suivante. Aucun régime – aucun “système socio-économique” – n’est en mesure de satisfaire tous les hommes en tous les lieux. Cela inclut la démocratie libérale. Ce n’est pas une affaire d’inachèvement de la révolution démocratique, et ce n’est pas que les bénédictions de la liberté et de l'égalité n’auraient pas été répandues sur l’ensemble du peuple. L’insatisfaction naît très précisément là où la démocratie a triomphé le plus complètement du régime antérieur : on est insatisfait de la liberté et l’égalité. Ainsi, ceux qui restent insatisfaits auront toujours la possibilité de réinventer l’histoire. (Fukuyama, 1992 : 374-375).

Dans sa définition la plus simple, scolariser signifie doter un pays, une région des établissements scolaires nécessaires à l’enseignement de toute une population (Larousse). Simultanément, scolariser est un projet politique indispensable pour n’importe quelle société. La question philosophique de la scolarisation demeure complexe. En effet, doter un peuple de la scolarisation, c’est le doter, indépendamment des connaissances, d’une culture hégémonique. Akkari note que « l’examen de l’histoire de la plupart des systèmes éducatifs montre que les liens entre éducation et citoyenneté apparaissent évidents » (2002 : 540) et c’est précisément dans l’histoire de chaque modèle de scolarisation, voire de toute politique éducative, que l’on peut retracer l’ethos63 d’une société. Par ailleurs, scolariser est aussi un programme politique qui cherche à établir un ordre social basé sur des principes inhérents à la définition de l’Etat-nation. En occident, parlons des Etats-Unis ou de la France par exemple, ces principes institutionnels sont repérables dans la structure sociale de base (Rawls, 1971), c’est-à-dire, dans leur constitution politique ou dans leurs codes législatifs. Yves Lenoir explique ce phénomène dans son article « Confrontation des modèles éducatifs français et nord-américain » (2006). Pour lui, l’ethos se caractérise par des attributs distincts, que l’on peut retrouver dans les cultures de chaque civilisation. Les attributs des modèles occidentaux francophones sont en particulier l’appel à la raison, le savoir (le savoir est central et dicte le faire), la formation disciplinaire, l’intégration sociale dans l’Etat-nation, l’apprentissage du savoir, la didactique, les programmes d’études, ou encore le cursus d’apprentissage. Le cas       

 

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nord-américain anglophone est marqué, lui, par l’appel au pragmatisme, le savoir-faire (le faire est central et dicte le savoir), la formation professionnalisante, l’intégration sociale dans la communauté, le sujet apprenant, la psychopédagogie, le curriculum, l’agir et l’expérience (Cf. Ibid, 2006 : 57).

Dans le cas du Mexique, il reste encore à définir concrètement les « attributs » de son modèle d’intégration ; en effet, au moment de l’instauration de la démocratie dans la société après la Révolution sociale de 1910-1921, le modèle éducatif et les politiques de scolarisation pensées pour établir un ordre social et unifier la nation ont été largement influencés par les deux modèles, européen (principalement la France et l’Allemagne) et nord-américain anglophone. Cela en « niant » un passé colonialiste dans le cadre d’une nouvelle version républicaine, différente des modèles politiques de la Nouvelle Espagne ainsi que de la Dictature porfirienne. Dans une démocratie, affirme Touraine (1994), l’Etat doit procurer les conditions nécessaires à l’usage effectif par les citoyens des libertés individuelles et publiques ainsi que veiller à ce que la structure politique soit ouverte aux demandes sociales de justice et d’égalité. L’éducation, institution indispensable des démocraties occidentales, constitue alors un espace dans lequel sont mises en place des pratiques scolaires permettant aux citoyens de bénéficier d’une instruction destinée à faciliter l’égalité des chances tout comme la mobilité sociale. De même, l’éducation participe à l’intégration sociétale, comme dans le cas du modèle européen francophone ou, comme dans le cas du modèle nord-américain anglophone, à l’inclusion sociale à travers l’intégration communautaire. Par ailleurs, ces deux modèles comportent des règles méritocratiques afin d’instaurer un équilibre dans le processus d’intégration et d’inclusion des différents membres d’une société et de réduire, voire de résoudre, la tension sociétale née des différentes inégalités sociales. Le mérite est ainsi conçu comme un principe de justice sociale qui permettrait une égalité de chances entre les citoyens, donnant à ceux pourvus d’identiques capacités, un égal accès aux diverses fonctions de la société (Rawls, 1971).

Aborder la justice sociale dans le cadre de la scolarisation au Mexique est l’objectif de cette partie de la thèse. Dans les sociétés modernes et émergentes comme le Mexique, la scolarisation de la population a été conçue dans la perspective de l’inclusion sociale et de l’intégration de la citoyenneté selon un modèle idéologique marqué par l’économie capitaliste (même si l’influence académique en économie politique du socialisme à fait écho dans la population) et par une culture démocratique. Suite au conflit armé de la Révolution Mexicaine – 1910-1921 –, la société s’est trouvée face à la nécessité de mettre en place les institutions de gouvernement en cohérence avec les principes révolutionnaires de justice sociale. Les

inégalités économiques et scolaires au Mexique existent depuis la période de la Conquête espagnole. Elles demeurent aujourd’hui encore très largement (INEGI, 2010 ; INEE, 2007)64 65

. C’est à partir de la fin de la Révolution Mexicaine que ces inégalités ont été prises en compte. Indépendamment du fait que l’éducation seule ne peut pas achever la tâche de réduction des inégalités économiques et sociales66, la SEP a mis en place une politique éducative qui a au moins permis de réduire les sentiments d’inégalité, voire d’injustice, parmi les couches de la population les plus défavorisées, notamment les Indiens et les paysans qui ont été soumis à des inégalités très profondes durant le Porfiriato. Comment l’Etat a-t-il réussi à mettre en place un système scolaire à l’époque postrévolutionnaire favorisant l’intégration de la citoyenneté indépendamment des inégalités économiques et sociales, et parvenant de la sorte à réduire le sentiment d’injustice majoritairement partagé dans la société ?

Traversé par dix années de guerre civile, le pays se trouvait dans une situation de crise, obligeant le gouvernement à mettre en place des politiques publiques visant à intégrer l’ensemble des citoyens à la nation. Il s’est ainsi assigné la tâche de créer une structure scolaire à même de réduire les inégalités sociales. Dans ce contexte, trois postures pédagogiques ont fortement marqué la construction du projet éducatif de la SEP. Le crédit accordé aux intellectuels par l’Etat a permis la mise en place notamment de la vision « hispaniste »67 et « indigéniste »68 de la pédagogie structurante de Vasconcelos (1882-1959),

        

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Le rapport Aprendizaje y desigualdad social en México (2007) de l’INEE (L’institut national de l’évaluation de l’éducation) confirme ces inégalités en comparant les écoles indiennes et rurales aux écoles urbaines et privées. L’étude montre qu’actuellement existe une corrélation positive entre le niveau socio-culturel des élèves et les résultats scolaires. Les inégalités scolaires et économiques sont lié à la relation positive entre le capital culturelle et le capital économique liée au modèle socio-politique établi précédemment dans l’ensemble du pays. Les écoles des communautés indiennes et rurales au Mexique ne bénéficiant que d’une éducation de qualité et soumis à des inégalités économiques fortes se retrouvent face à une cristallisation de leur condition inégale de base, malgré le statut de culturellement « riches ».

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Il faut signaler le fait que les injustices sociales restent alors encore présentes en 2015, en particulier dans les zones rurales et indiennes, mettant en péril la notion centrale de la citoyenneté et faussant les tentatives démocratiques de l’Etat nation. Cette thèse cherche à problématiser les conditions de construction d’un discours permetttant le maintien politique de ces injustices sociales à l’intérieur de ‘institution scolaire.

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D’un point de vue systémique, les contingences créées par un système social tel que le système éducatif, ou encore politique ou religieux, (Luhmann, 1996) doivent être prises en compte afin de créer un équilibre (communication et autopoïèse) entre les sous-systèmes sociaux permettant de structurer (dans le cas de la justice sociale visée par le projet démocratique) les inégalités afin qu’elles soient moins injustes. Partant du principe que l’injustice est constituée par des inégalités ne bénéficiant pas à tous (Rawls, op. cit. : 93), la tâche de réduction des inégalités économiques et sociales à partir de l’éducation doit nécessairement procéder d’une réflexion politique visant à répartir autrement les inégalités afin qu’elles s’inscrivent dans une logique de développement équitable et de croissance homogène. Le problème, affirme Habermas en reprenant Weber, c’est la capacité de la société de rationaliser différemment la légitimité des arguments communicatifs parmi la diversité des acteurs sociaux, ce qui entraine une sur-bureaucratisation des actions publiques (Cf. Habermas, 2002).

Nos réflexions aboutiront à cette problématique tout au long de cette étude.

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La pensée de Vasconcelos penchait vers une idée ibéro-américaniste et non pan-américaniste. Il a nié cette dernière en raison de l’influence des Etats-Unis sur la notion. Voir : Fell, 1989 : 12-20.

philosophe et homme politique ; de la pédagogie active du philosophe pragmatiste John Dewey (1859-1952) à travers l’action de Moisés Sáenz (1888-1941), éducateur et homme politique ; et finalement de l’éducation socialiste, avec le juriste Narciso Bassols (1897-1959).

Ces trois postures pédagogiques sont le résultat d’un ensemble de pressions sociales et idéologiques qui ont orienté l’Etat dans ses décisions en matière de politique éducative (Schneider, 1949). N’étant pas en elles-mêmes homogènes, elles ont marqué l’impulsion du processus éducatif sur fonds de dynamique sociale caractérisée par une forte diversité culturelle. D’après Latapí (Latapí, 1998 : 35), cette dynamique, marquée par les conflits entre groupes sociaux, marque le système éducatif dans sa construction et le conduit à des modifications irrégulières tout au long de sa structuration institutionnelle. La nation fonde ainsi à cette époque les bases des institutions d’Etat.

Les pratiques pédagogiques établies principalement par ces trois intellectuels, notamment dans les établissements scolaires des zones rurales, eurent un rôle essentiel dans le projet éducatif de la SEP mais furent distinctes dans leurs bases philosophiques et leurs moyens d’action ; pourtant, c’est à travers elles que l’Etat a réussi à établir un dialogue avec la quasi- totalité de la population, principalement avec les paysans et Indiens longtemps considérés dans les régimes politiques précédents comme des citoyens de « seconde zone », ne bénéficiant pas des mêmes droits sociaux et étant sujets à des discriminations très fortes.

Ce dialogue a permis l’instauration d’un « ordre social » par l’apprentissage d’une série de représentations politiques sur la citoyenneté. L’Etat, à travers son système d’éducation, s’est attelé à la tâche de conformer les habitudes scolaires et d’instaurer des rituels de civisme afin de consolider la démocratie. Dédiée à cette analyse, cette partie se propose d’aborder la scolarisation et les politiques éducatives d’un point de vue historique. Chaque chapitre est, en un sens, un répertoire thématique du contexte socio-éducatif, c’est pourquoi la chronologie se refait à l’intérieur de chacun des chapitres et non entre eux. Le chapitre 1. Le Contexte

politique de l’éducation : le mérite à l’épreuve des civilisations mexicaines, offre une vue

d’ensemble des antécédents historiques de la Révolution et du sens que le terme « éducation » revêtait alors. Nous examinons d’abord le contexte social et politique afin d’éclairer la mise en place du système éducatif. Est ainsi conduite une étude socio-historique sur l’éducation à travers l’examen des conditions politiques et idéologiques antérieures (depuis que la notion

         

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du mérite scolaire a été “utilisée” dans la civilisation préhispanique) et postérieures à la Révolution.

Ainsi, il seront brièvement présentés les acteurs qui ont participé à la construction d’un projet visant à changer l’idéologie de la société dans la perspective d’édifier une gouvernabilité depuis la conception des premières civilisations69, en passant par le processus de scolarisation de la Nouvelle Espagne et leur rapport avec les cultures indigènes70, jusqu’à celle instaurée par la dictature connue sous le Porfiriato. Accessoirement, ce chapitre offre, au moyen de données statistiques, les clefs de lecture des représentations symboliques de la scolarisation. Apparaîtra ainsi le changement de la situation scolaire après la Révolution Mexicaine. Ce chapitre aborde aussi le profil démographique de la population scolaire et conduit à étudier les politiques scolaires mises en place. A l’appui de cartes et de données statistiques, l’analyse s’ouvre à une échelle nationale. Nous le verrons, repenser l’action publique dans une perspective socio-historique afin de mieux cerner les procédés par lesquels l’Etat a établi une idée de justice sociale dans l’ensemble de la population, est indispensable à l’analyse générale. Dans le chapitre 2.  L’éducation publique lancasterienne face à l’éducation privée

jusqu’au moment du conflit révolutionnaire : 1910 nous présentons la situation des inégalités

entre les classes sociales et le rapport que l’éducation privée avait à cette époque. De même nous presentons une esquisse sur la situation de l’éducation rurale durant le Porfiriato et le rôle des inégalités. Le Chapitre 3. Conditions philosophico-pédagogiques, conflits sociaux et

religieux autour de la scolarisation analyse l’idéologie que l’Etat a mobilisé à travers son

discours pédagogique et son influence dans la population suite à son impact scolaire. L’analyse des discours, conduite grâce à l’élaboration d’une carte sémio-interprétative, montrera ainsi que les problèmes philosophico-pédagogiques résident dans des conflits d’intérêts entre les demandes populaires et les orientations des politiques scolaires mises en œuvre par le gouvernement postrévolutionnaire, et inspirées des modèles européens et nord- américain. À ces conflits, s’est ajoutée une politique inégalitaire et culturellement complexe caractéristique du milieu rural. Ce chapitre accorde enfin l’attention au pouvoir exercé par l’église catholique et ses contradictions avec la politique éducative de l’Etat (Vaughan, 1997).       

 

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Dans cet étude qui cherche à comprendre à travers de la socio-histoire les formes institutionnalisées qui donne sens aux pratiques politiques, nous avons dû faire recours à l’interprétation que les colons ont fait de codex aztèques afin de légitimer une forme de gouvernement. Dans cette analyse présentée plus bas nous verrons comment ces codex ont été établis par les indiens mais supervisés par les colons. Le but est d’identifier comment les pratiques scolaires furent identifiés afin de enrichir leur symbolisme du fait de la progressive construction des mœurs culturels.

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Nous nous concentrons à cette époque à l’éducation dispensée aux indigènes, et non proprement de l’éducation rurale à cause du manque des données. Cependant, il avant de la conception de l’éducation rurale mexicaine, la Nouvelle Espagne considerait tout habitant du milieu rural un indien.

À travers son mouvement réactionnaire dans la guerre de Cristeros la religion catholique71 s’opposait radicalement aux principes de laïcité du gouvernement.

Finalement, le chapitre 4. Historiographie juridique, l’éducation dans les réformes scolaires, nous présenterons l’éducation telle qu’elle a évolué dans l’historiographie juridique mexicaine. À travers une analyse des réformes législatives qui ont servi à établir d’un côté la SEP et d’un autre la politique pédagogique d’Etat, nous montrerons que la réforme de la Constitution a été l’un des procédés par lesquels un nouveau dispositif a été mis en place et par lequel la légitimation de l’action publique a pris une forme institutionnelle. L’analyse des réformes législatives diagnostique les failles de base d’une reformulation juridique qui a facilité l’implantation d’une idée de justice sociale tout comme le procédé inégale d’une scolarisation dans les réflexions juridiques du champ scolaire.

        

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Les Cristeros sont un groupe, majoritairement populaire et rurale, qui participa dans une guerre que l’Eglise a menée contre l’Etat, très anticlérical à l’époque, à partir de 1926 et qui dura trois ans. Cela a produit la mort de

Chapitre 1. Le contexte politique de l’éducation : le mérite a l’épreuve