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2 Institution et individus

2.1 Brève histoire du Dépôt de la Guerre et des ingénieurs géographes

2.1.7 Biographies de topographes : exemples et observations

Parmi les noms déjà rencontrés au cours de cette brève histoire, quelques-uns nous sont particulièrement utiles pour tenter de cerner le parcours typique de l’ingénieur géographe, ou, peut-être, son atypicité constante. Dans cette section, l’on reviendra plus directement aux vies des individus évoqués cursivement auparavant, en choisissant, sans prétendre être exhaustif, les histoires qui couvrent mieux l’éventail des différentes possibilités dans la vie des topographes : la formation plus ou moins

orthodoxe, la réussite de la carrière militaire au milieu des renversements politiques, les ambitions scientifiques, la relation avec l’institution centrale.

Du rapide ex-cursus sur la topographie militaire en Ancien Régime, on gardera essentiellement trois noms : Berthier, Bourcet, Dupain de Montesson. Bourcet est la clé de voûte de la topographie militaire du XVIIIe. Sa carrière dans l’armée française est une

des plus brillantes du siècle. Il a été considéré tout au long de sa vie un talent militaire absolu, et l’autorité de référence pour l’activité de reconnaissance. Fils d’un pasteur vaudois, né dans la vallée de Pragelas, sur cette frontière des Alpes toujours remise en discussion entre la France et le Royaume de Sardaigne, il participe aux travaux pour le traité de 1760 entre Versailles et Turin sur la définition de ces mêmes limites. C’est dans la zone de la frontière des Alpes que se situe l’essentiel de son activité topographique. La dimension essentiellement personnelle de la formation fait de lui une figure d’importance absolue, car les curriculum vitæ des ingénieurs géographes sont marqués surtout par les collaborations effectuées, et avoir servi sous Bourcet est un titre qui ajoute à la réputation.

Dupain de Montesson accomplit une longue et tranquille carrière dans les rangs des ingénieurs géographes, dans laquelle il y a place aussi pour une longue collaboration avec Pierre de Bourcet. Il prend sa retraite en 1776, après avoir été actif dans plusieurs zones de la France et de l’Europe, et avoir publié en 1763 l’ouvrage qui restera la référence nécessaire pour la topographie jusqu’à la Restauration. L’art de lever les plans54 est cité par tous les auteurs successifs, souvent en guise de date de

commencement, comme si, avant l’ouvrage de cet ingénieur géographe, rien, au moins rien de digne de citation, n’existait. Il s’agit d’un manuel, portatif, élémentaire, adressé à

tous, et dédié à montrer la « manière »55, la façon dont on accomplit les travaux

topographiques. Ce livre, qui paraît pourtant plus compilateur qu’innovateur, fait donc figure de début, d’œuvre fondatrice, et il est cité sans interruption pendant pratiquement cinquante ans, sans variation sensible dans le ton : encore sous l’Empire, on le considère comme un ouvrage de référence, certainement pas comme une curiosité datée. Le moment auquel on commence à pouvoir se passer de la référence à Dupain de Montesson coïncide non seulement avec des innovations techniques qui le rendent réellement obsolète, mais aussi avec un changement radical dans la perception de modes de la formation militaire56. Le discours de praticien, de maître à apprenti, qui

caractérise les pages de Dupain, n’est plus adapté aux écoles militaires d’application d’après la Restauration, qui se veulent systématiques, rationnelles, organisées pour accueillir et former des classes entières, et non plus quelques individus particulièrement doués.

Les problèmes de la formation des jeunes ingénieurs géographes, et des militaires en général, devaient tenir particulièrement à cœur à Dupain de Montesson : l’autre ouvrage qu’on lui attribue cache sous un titre particulier, Les amusemens militaires57, le récit d’un voyage initiatique, accomplit par un jeune chevalier se destinant

à la carrière militaire. Écrit en forme de dialogue, l’ouvrage illustre, par la bouche des experts rencontrés par le chevalier, tous les aspects de la vie du militaire. Dans le chapitre sur la nécessité de la connaissance du pays théâtre de la guerre, toute

54DUPAIN DE MONTESSON, L’art de lever les plans de tout ce qui a rapport avec la guerre, et à

l’architecture civile et champêtre, Paris, chez Jombert, libraire du Roi pour le génie et l’artillerie, 1763.

55 C’est ainsi que s’intitulent la plupart des chapitres : « Manière de lever les plans avec la

planchette », « Manière d’avoir par industrie l’itinéraire d’un pays et d’en former une table fort intelligible », etc.

56 Voir 3.3.

l’explication est confiée à un lieutenant général58. Le fait de consacrer un chapitre entier

à la connaissance du pays n’est pas étonnant. Il s’agit d’une donnée essentielle du savoir militaire. Il est peut-être plus important de remarquer que l’ingénieur géographe Dupain de Montesson écrit sur tout ce qui a rapport avec l’art de la guerre, point seulement sur l’art de lever les plans, et sur les travaux qui y sont liés. L’officier topographe a la légitimité pour écrire un ouvrage d’art militaire qui, quoique pratique, se propose comme complet, touchant à tous les secteurs du domaine considéré. Les deux ouvrages, l’un presque littéraire, l’autre beaucoup plus technique, sont écrits dans les années où Dupain était actif en tant qu’ingénieur géographe, travaillant en Westphalie, à la carte des Aldudes et à la définition des limites avec l’Espagne, levant le cours du Bas-Rhin, et enfin la carte des chasses du Roi. Les deux textes, en particulier le deuxième, ont l’air de s’inscrire complètement dans la pratique des travaux topographiques. L’écriture ne semble pas avoir été pour Dupain de Montesson une activité à côté, mais une partie essentielle et non isolable de son travail d’ingénieur géographe. Sans avoir des certitudes sur la manière dont le projet de l’écriture de L’art de lever les plans est né, on peut quand même remarquer que cet ouvrage répond parfaitement à l’exigence de systématiser et réunir dans un même texte les différentes « manières » de faire : il est, en effet, un excellent support à la formation. La formation s’organisant de façon personnelle, entre maître et apprenti, elle faisait partie du quotidien de l’activité de l’ingénieur expert, comme l’était Dupain de Montesson. On peut donc, pour choisir une hypothèse qui semble fondée, lire l’ouvrage de référence qui est L’art de lever les plans comme un livre directement issu de la pratique de travail et d’enseignement.

58 Ce personnage cache peut-être une référence à Pierre de Bourcet, ayant le même grade, et étant

Le nom de Berthier évoque une famille entière : Jean-Baptiste, le père, longuement directeur des ingénieurs géographes, César, Léopold et Alexandre, les fils, tous initiés à la topographie, et longuement actifs au Dépôt de la Guerre. Cette famille est en même temps exemplaire du fonctionnement de la topographie militaire en Ancien Régime, et de son histoire dans la période révolutionnaire et impériale. La Révolution entraîne, comme on a vu, des nombreux changements dans le personnel du Dépôt, non seulement à cause desémigrations, mais aussi du fait des mésaventures de l’institution elle même, qui éloignent bon nombre de praticiens qui choisissent de poursuivre une situation plus prometteuse. Il y a néanmoins des gagnants dans cette évolution, des gens qui arrivent à rester au centre de l’activité topographique, et à ne jamais quitter réellement l’institution. Parmi eux, Calon, naturellement, qui arrive même à diriger le Dépôt, mais aussi les Berthier. La permanence à l’intérieur de l’institution de la famille qui symbolise le mieux le fonctionnement par clan de la topographie d’Ancien Régime nous suggère au moins une observation : les compétences nécessaires à l’accomplissement du travail n’ont pas vraiment changé. Les changements ont été politiques, le savoir-faire demandé reste le même. Les anciens praticiens sont recherchés pour la formation des jeunes. C’est pour cela que, quand on survit politiquement au changement, on reste en mesure d’accomplir le même travail qu’en 1780, au sein de la même institution. À vrai dire, la famille Berthier fait bien davantage que survivre politiquement. Sous le Consulat, et l’Empire, la carrière éblouissante d’Alexandre tire celle des deux frères, qui, promus, quittent le corps des ingénieurs géographes. Léopold, devenu général de brigade, et surtout Alexandre, ministre de la Guerre, continuent pourtant à entretenir une correspondance continuelle avec la direction du Dépôt. Les rapports du directeur au ministre ont une cadence hebdomadaire ; Alexandre Berthier semble participer directement aux décisions du Dépôt, et aux choix de la

programmation scientifique. Sa connaissance des termes de l’activité des topographes en fait un ministre particulièrement proche de l’institution Dépôt de la Guerre. Dans une situation hiérarchique inversée, le lien entre les Berthier et le Dépôt continue donc à ne pas être coupé.

Si la famille Berthier constitue un élément de continuité, bien nombreux sont ceux qui partent à la fin de l’Ancien Régime. Jarjayes, de la famille de Bourcet, ancien directeur du Dépôt, part même à l’étranger en emportant des documents considérés de propriété de l’institution. Le personnel de l’an III (1794), après la reconstitution de Calon, est, comme on a déjà pu remarquer, éclectique, du fait d’exigence de recrutement rapide : des anciens ingénieurs géographes côtoient des techniciens et des professionnels du dessin d’autres provenances, plus ou moins officielles. Parmi ceux qui ont déjà servi comme géographes avant la Révolution, on trouve d’abord le directeur, Calon, Léopold Berthier, mais aussi le jeune Roger, fils d’ingénieur géographe, déjà actif sous l’Ancien Régime comme apprenti à la suite de son père et de Dupain de Montesson, donc formé par l’ancienne garde. Bonne est un autre jeune, fils de l’ingénieur hydrographe qui participera comme délégué du Dépôt de la Marine à la commission de 1802. Louis Puissant provient des Ponts-et-Chaussées, où il a été dessinateur. Schouani, en revanche, a déjà été militaire et dessinateur, mais jamais les deux choses au même moment. Né en 1759 à Choisy-le-Roi, où son père est capitaine des gardes suisses, il suit d’abord les traces paternelles, dans le même régiment. Il démissionne en 1779. Son état de service militaire montre une pause de six ans, au cours desquels le jeune Rodolphe Schouani fait pratique chez un architecte, et ensuite à l’Ecole d’architecture. Il quitte les cours en 1785, pour retourner dans l’armée, cette fois comme dragon dans le Régiment de Penthièvre. Il n’y restera qu’un an, pour retourner à faire du dessin, ou mieux, de la gravure en taille douce. C’est son activité en 1789. Pendant la

Révolution, il semble avoir été major de la Garde Nationale dans sa ville natale, devenue Choisy-le-Citoyen, puis commandant du premier bataillon de Choisy, mais ces périodes d’activité, à la différence de celle d’avant la Révolution, ne sont pas considérées dans ses états de services militaires. C’est après avoir été incarcéré au Luxembourg et avoir opté à sa sortie pour une carrière d’instituteur, que Schouani est recommandé à Calon, et rentre au Dépôt en tant ingénieur géographe. Sa biographie peut sembler compliquée et peu orthodoxe, mais elle devait paraître à Calon adaptée au travail du topographe militaire. Si Schouani n’a pas encore, en 1794, une réelle expérience de la guerre, il a été militaire, il a été formé comme officier, et il a les meilleures connaissances en dessin et même en gravure, ce qui constituait pour le Dépôt un avantage très apprécié en principe, quoique peu utilisé. Son recrutement n’est donc pas absurde. Dans cette période de l’histoire du Dépôt, la formation éclectique des ingénieurs géographes n’est ni la règle ni l’exception : des parcours dans la tradition familiale la plus pure, comme ceux de Berthier et Roger, coexistent avec l’histoire compliquée de Schouani et d’autres.

Utilisons la carrière de Rodolphe Schouani comme un prétexte pour suivre les vicissitudes des ingénieurs géographes qui sont ses contemporains : après un court séjour à l’armée des Pyrénées-Orientales, il rentre au Dépôt à Paris, où il reste 10 mois. En juillet 1796, il est à l’Armée d’Italie, où il accomplit deux années de service de guerre59. Il sert comme topographe, mais on lui confie néanmoins le commandement du

fort Sperone, dans les environs de Gênes. En avril 1798, comme beaucoup d’autres, il est destiné à une mission dont on ne connaît pas les termes, et le 19 mai il quitte le port de Toulon, dans un des bateaux de la flotte française qui se dirige vers l’Égypte. C’est là, à

59 Dans l’état de services de Schouani (SHAT, X em 176), ainsi que dans ceux des autres

ingénieurs géographes, la différence est faite entre les « campagnes de guerre » et les

l’intérieur d’un petit groupe d’ingénieurs de provenance variée, que le capitaine Schouani sera actif pendant deux ans, accomplissant une large partie des reconnaissances confiées à son groupe, et étant un des principaux artisans des morceaux qui constitueront la carte d’Égypte60.

Les études récentes61 partagent les ingénieurs travaillant en Égypte en trois

groupes : les ingénieurs du Génie, appelés aussi simplement ingénieurs militaires, les ingénieurs géographes, et les ingénieurs civils, qu’on peut faire correspondre avec les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Or, cette division est plutôt sommaire, et, si elle peut avoir du sens aux yeux des acteurs historiques qui l’utilisaient, elle devient incompréhensible pour nous si on se limite à la transcrire. Il existe des différences de statut, de charges et de fonctions. On essayera ici de tracer plus précisément ces différences, tout en considérant que, comme toujours, il ne s’agit pas de groupes fixes et imperméables : plusieurs ingénieurs changent de mission et de corps après leur arrivée

60 La carte d’Égypte est en effet un ouvrage de « remplissage ». Pour une description détaillée des

étapes qui mènent à sa réalisation, voir Anne GODLEWSKA, The napoleonic survey of Egypt. A

Masterpiece of Cartographic Compilation and Early Nineteenth-Century Fieldwork, special number of

Cartographica, University of Toronto Press 1988. On renvoie au chapitre IV (en particulier, 4.2.6.) de cette thèse pour la description des méthodes de reconnaissances adoptées en Égypte, par Schouani en particulier.

61 Sans prétendre être exhaustif, nous indiquons ici les textes qui traitent de l’expédition

d’Égypte que nous avons le plus utilisé : BRET, Patrice (éd), L’expédition d’Égypte, une entreprise des

Lumières 1798-1801. Actes du colloque international, Académie des Sciences, 1999 ; BOURGUET-

LEPETIT-NORDMAN-SINARELLIS, L’invention scientifique de la Méditerranée. Égypte, Morée, Algérie, EHESS Paris 1998 ; DEMEULENAERE, Philippe, Bibliographie raisonnée des témoignages oculaires

imprimés de l’expédition d’Égypte (1798-1801), Paris Chamonal 1993 ; GILLISPIE, DEWACHTER,

Monuments de l’Égypte. L’édition impériale de 1809, Paris Hazan 1988 ; GILLISPIE, Charles Coulston,

« Aspects scientifiques de l’expédition d’Égypte (1798-1801) », in Henri LAURENS, L’expédition

d’Égypte (1798-1801), Colin Paris 1989, pp. 371-396 ; GOBY, Jean-Édouard, « La composition du

Premier Institut d’Égypte », I et II, Bulletin de l’Institut d’Égypte, XXIX, 1946-1947, pp. 345-367, et XXX, 1947-1948, pp. 81-99 ; GODLEWSKA, Anne, The Napoleonic Survey of Egypt. A masterpiece of

cartographic Compilation and Early Nineteenth-Century Fieldwork, numéro spécial de Cartographica, University of Toronto Press, 1988 ; JACOTIN, Pierre, Mémoire sur la construction de la carte d’Égypte,

1823 ; JOLLOIS, Prosper, Journal d’un ingénieur attaché à l’Expédition d’Égypte, Paris Ernest Leroux

1904 ; JOMARD, Edme-François, Relation de l’expédition scientifique des français en Égypte en 1798,

extrait de l’Encyclopédie des gens du Monde, tome XIV, 2e partie, pages 749 et suivantes; LA

JONQUIERE, L’expédition d’Égypte 1798-1801, Paris 1899, 5 voll.; MONTEL, Nathalie, « Établir la

en Égypte, soit par décision personnelle, soit par ordre supérieur. L’urgence de certains travaux et le manque de personnel opérationnel porte parfois les ingénieurs actifs à travailler ensemble, sans distinction de corps, et sans nette démarcation entre militaires et civils ; d’ailleurs, il y a des cas d’ingénieurs civils qui rejoignent l’armée, et d’autres qui abandonnent leur rôle militaire pour assurer des charges administratives. Les ingénieurs du Génie constituent le groupe le plus compact : les composants de ce corps sont, sans possibilité de malentendu, des militaires insérés dans la hiérarchie, même si une étude plus précise de leurs parcours personnels révélerait bien de surprises. De l’autre coté on trouve les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, qui ne sont pas insérés dans la hiérarchie militaire, et qui sont en principe chargés de travaux qu’on appellerait civils : ce sont par exemple ces ingénieurs qui travaillent au levé pour la construction du canal de Suez.

Les ingénieurs géographes constituent le cas le plus compliqué. En Égypte, ils sont regroupés autour d’une fonction, qui est celle du travail topographique, mais ils n’ont pas tous la même provenance, ni la même formation, ni le même statut. Il ne s’agit pas d’un corps militaire, mais un noyau fort de ce groupe est constitué par des militaires d’expérience. À l’époque de l’expédition d’Égypte, rien dans leur situation n’est encore clair : les conflits de compétences avec le Génie subsistent. La meilleure solution est toujours le rattachement à l’État-Major. Une lettre de Damas, chef de l’État Major général de l’armée, à Jacotin, commandant en chef des ingénieurs géographes, datée 8 Pluviose an 8 (28 janvier 1800) en témoigne. Damas répond à la demande des citoyens Schouani et Lathuille, ingénieurs géographes, de bénéficier d’un avancement militaire et d’être rattachés à un corps. Schouani et Lathuille sont parmi les ingénieurs les plus hauts gradés : ils sont tous les deux capitaines, et ils perçoivent des appointements

inférieurs seulement à ceux de Jacotin et de son sous-chef, Simonel. Damas répond à leur demande :

« Comme ces citoyens n’appartiennent à aucun corps militaire, et que l’organisation de l’armée ne permet pas de les y placer, le Général en chef a décidé qu’ils pourraient être considérés comme officiers de l’état-major général »62.

Les sources permettent d’analyser plus à fond les parcours des hommes partis pour l’Égypte en tant qu’ingénieurs géographes. Leur chef, Jacotin, résume l’état de leur situation63 en Pluviose 8 (fin janvier 1800) : 18 hommes constituaient originairement le

groupe des ingénieurs géographes. Les tableaux 1 et 2 qui suivent illustrent la situation de chacun de ces dix-huit hommes en Pluviose 8, et leur provenance.

groupes est utilisée plus spécifiquement par Anne GODLEWSKA.

62 Bibliothèque Nationale de France (BNF), Département des Manuscrits (Mss), <Manuscrits

Français 11275>.

Tableau 1 : situation des ingénieurs géographes le 1er Pluviose 8 (21 janvier 1800) : Décédés Retournés en France Employés Au Génie Employés à d’autres services Blessés Actifs TESTEVUIDE PINAUT LEDUC DULION MONET BOURGEOIS BOURGEOIS64 LECESNE LEVESQUE CORABOEUF POTTIER LA ROCHE LATHUILLE LAURIE JACOTIN SIMONEL SCHOUANI LATHUILLE JOMARD BERTRE

Tableau 2 : occupation avant 1798 des ingénieurs géographes employés en Égypte : Ingénieurs géographes à

l’Armée d’Italie

Ingénieurs au Cadastre Élèves de l’École

Polytechnique SCHOUANI LATHUILLE MONET PINAUT TESTEVUIDE JACOTIN SIMONEL LEVESQUE LAURIE DULION JOMARD CORABOEUF BERTRE LECESNE POTTIER LA ROCHE

64 Bourgeois n’a jamais travaillé comme ingénieur géographe: il a été d’abord employé au Génie

Testevuide, le chef désigné dès le début de l’expédition, avait été directeur général du cadastre de la Corse. Comme lui, quatre autres ingénieurs avaient été employés au cadastre : parmi eux, Pierre Jacotin, qui deviendra le chef des ingénieurs après la mort de Testevuide lors de la révolte du Caire.

La donnée la plus évidente de ces tableaux est le nombre très limité d’ingénieurs encore occupés au travail topographique en janvier 1800. Si Coraboeuf travaille comme assistant de l’astronome Nouet, entre autres à la détermination des points astronomiques nécessaires au travail de levé, plusieurs ingénieurs ont été employés