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2.2.1

Informations retenues

Comme il est indiqué précédemment, pour constituer la base de données, j’ai consulté le Catalogue des thèses et écrits académiques de l’Académie de Paris et relevé le nom des étudiants qui avaient soutenu une thèse d’État en sciences mathématiques dans les diverses facultés des sciences françaises33.

La deuxième étape a consisté à rechercher les manuscrits de ces différentes thèses34. L’ensemble des thèses d’État soutenues en France se présentent matériellement de la même façon, à quelques exceptions près35. Sur la première page, figurent en premier lieu la faculté des sciences où a été soutenu le mémoire, la nature du grade pour lequel candidate le doctorant36. Viennent ensuite le nom du doctorant, le titre de la première thèse. Pour la seconde thèse, le titre ne figure que rarement en première page du manuscrit. Il est souvent indiqué « Propositions données par la faculté ». Le titre de la seconde thèse se trouve en fait presque systématiquement à la dernière page du mémoire. Sont ensuite précisés sur la page de garde la date de la soutenance37, puis les membres du jury (le président et les autres examinateurs). Figure enfin la maison d’édition où paraît le mémoire. Toutes ces informations fournies par les manuscrits des thèses ont été systématiquement recensées.

Le corpus des rapports des thèses de la faculté des sciences de la Sorbonne38fournit des renseignements supplémentaires pour les doctorats parisiens. La date de soutenance

33. Pour constituer le corpus des thèses de sciences mathématiques entre 1900 et 1914 et le corpus des thèses de sciences mathématiques entre 1914 et 1945, je m’en suis tenue au Catalogue des thèses et écrits académiques, établi par le Ministère de l’Instruction publique, cf. Ministère de l’Instruction publique 1885-1959. Les exemplaires consultables en bibliothèque recensent chaque année les thèses et écrits académiques université par université, les travaux étant séparés dans deux catégories distinctes. Les thèses sont regroupées par discipline dans chaque université.

34. Lors de cette recherche dans trois bibliothèques (2 bibliothèques sur le site des universités de Jussieu : Service des thèses et Mathématiques recherche ainsi que la bibliothèque Maths-Info de l’École normale supérieure de Paris), j’ai pu non seulement trouver l’ensemble des manuscrits mais également constater que la liste donnée par le Catalogue n’est pas exhaustive. J’ai découvert une demi-dizaine de doctorats non répertoriés par le ministère de l’Instruction publique tels que ceux d’Ahmad-Vaziri Abolghassem soutenu à la faculté des sciences de Montpellier en 1938 et celui de Pierre Momet soutenu à la faculté des sciences de Paris en 1943.

35. Cf. en annexe (appendice A) les premières et dernières pages d’une thèse. J’ai pris comme exemple celle d’Henri Cartan, soutenue en 1928, Sur les systèmes de fonctions holomorphes à variétés linéaires lacunaires et leurs applications.

36. Se trouve ici précisé si la thèse est soutenue pour obtenir le grade de « docteur ès-sciences mathématiques » (il s’agit alors d’une thèse d’État), le titre de « docteur (mention mathématiques) » (il s’agit alors d’un doctorat d’Université), ou encore le titre « d’ingénieur-docteur ».

37. Seule l’année est mentionnée dans tous les cas. Le mois ainsi que le jour peuvent parfois y figurer, mais pas de manière systématique.

38. Ce corpus est consultables aux Archives nationales de Paris. Pour la période entre 1914 et 1945 il faut consulter les cartons de AJ 16 5542 à AJ 16 5554.

est plus souvent précisée sur les rapports de thèses que sur les manuscrits39. Dans certains cas, elle diffère de la date indiquée sur le manuscrit même40. Les membres du jury, ceux qui ont effectivement assisté à la soutenance, sont alors indiqués41. Viennent ensuite les rapports en eux-mêmes : rapports sur le mémoire et rapport de soutenance. Les signatures à la fin des rapports indiquent, quand cela n’est pas précisé explicitement dès le début, le président et le rapporteur. C’est cette dernière information, l’identité du rapporteur, qui est absente du manuscrit de la thèse42 et dont la connaissance est apportée exclusivement par les rapports.

2.2.2

Description matérielle des bases de données

À partir des informations données par ces sources, j’ai créé une base de données sous forme de fichiers excels. Un premier fichier regroupe les 242 doctorats d’État soutenus en France entre 1914 et 1945. Les entrées suivantes sont renseignées : la date de soutenance de la thèse (inscrite sur le manuscrit), le nom du doctorant, le président du jury, les autres examinateurs, le titre de la première thèse et son nombre de pages43, le titre de la seconde thèse, la faculté des sciences où a été soutenu le doctorat, la biliothèque où le manuscrit a été consulté44, ainsi que l’indication d’édition du mémoire. J’ai également créé parallèlement un fichier regroupant uniquement les thèses soutenues à la faculté des sciences de Paris dans lequel figurent en plus des informations précédentes la date de soutenance indiquée sur le rapport, le nom du rapporteur, la référence du rapport aux Archives nationales, ainsi que la mention obtenue45.

39. Le jour et le mois de la soutenance sont ainsi indiqués alors que ce n’est pas systématique sur les manuscrits.

40. Le mois ou le jour sont différents.

41. Ces indications peuvent différer des noms inscrits sur le manuscrit, l’explication trouvant sans doute son origine dans des contingences matérielles.

42. Parmi les 203 thèses soutenues à la faculté des sciences de Paris, je n’ai pu trouver le rapport de 23 d’entre-elles : ceux de la thèse de Louis Cagniard (Réflexion et réfraction des ondes séïsmiques progressives, 1939), de Pierre Momet (Essai de synthèse de la géométrie anallagmatique, 1943) et de Marcel Mayot (Sur la stabilité des amas d’étoiles, 1945) sont introuvables et le carton des archives pour les rapports des doctorats soutenus en 1930 et 1931 est déclaré perdu. Il concernait les thèses d’Edmée Chandon, Vladimir Bernstein, Samuel Cholodenko, Jacques Herbrand, Manuel Vasseur, Hinjiro Kunu- gui, Paul Dubreil, Albert Gay, Pierre Dive, Rodolphe Raclis, Jean Coulomb, Edouard Callandreau, N. Théodoresco, Marcel Brelot, Jean Dieudonné, Gerges Durand, Christos Caratzénis, F. Marty, Georges de Rham et N. Stoyko.

43. quand cette information est connue, sinon l’entrée est laissée vide.

44. Quand cela a été possible de le trouver. Les bibliothèques principalement consultées ont été la bibliothèque Mathématiques-Recherche et le service des Thèses de l’université Pierre et Marie Curie, ainsi que la bibliothèque Mathématiques-Informatiques de l’École normale supérieure. Quand le manuscrit n’a pu être trouvé, j’ai simplement indiqué « Catalogue des thèses ». Par ailleurs, un projet de numérisation des thèses de l’entre-deux-guerres est actuellement mené par la cellule MathDoc de l’université de Grenoble à partir des informations que je leur ai communiquées.

45. L’indication de la mention (honorable ou très honorable) ne figure pas systématiquement sur les rapports de soutenance en eux-mêmes. Leur connaissance a cependant été rendue possible par la consultation aux Archives nationales des registres des procès verbaux d’examens pour le doctorat d’État (séries AJ 16 5515 à AJ 16 5519 aux Archives nationales).

En plus de ces informations fournies explicitement par les manuscrits, j’ai rajouté plusieurs données. La première concerne des informations concernant le doctorant : sa nationalité et/ou sa formation antérieure quand celles-ci sont connues46. De plus, j’ai rajouté deux entrées supplémentaires pour l’ensemble des thèses. La première concerne le classement du sujet traité dans le cadre du mémoire47. La seconde entrée renseigne l’existence ou non d’une référence du doctorat dans un répertoire bibliographique (le Jahrbuch ou le Zentralblatt). Si le mémoire est recensé, j’ai indiqué la référence de publication ainsi que son année de parution48.

En ce qui concerne les 181 rapports de thèses consultables aux Archives nationales, je les ai retranscrits et ils sont maintenant consultables sous format pdf49. Sur chaque rapport figurent le nom du candidat, la date inscrite sur le manuscrit, la date inscrite sur le rapport, les titres des thèses indiquées sur le manuscrit, le nom des membres du jury en précision les fonctions qu’ils occupent (président, rapporteur, et autres membres de jury), ainsi que le nom du doctorant, le titre du mémoire tels qu’ils sont inscrits par le rapporteur, et la référence du rapport aux Archives nationales. Viennent ensuite le rapport sur le doctorat, écrit par le rapporteur, puis le rapport de la soutenance écrit par le président du jury et la mention obtenue quand l’indication y figure50.

46. Les différentes informations concernant la formation du candidat sont les suivantes École nor- male supérieure, École polytechnique, aide-astronome ou ingénieur. La connaissance de la nationalité des candidats de l’université de la Sorbonne a été rendue possible par des indications figurant par- fois dans les rapports où les manuscrits des thèses, par des recherches personnelles et également de façon plus systématique par la consultation aux Archives nationales des registres des procès verbaux d’examens pour le doctorat d’État (séries AJ 16 5515 à AJ 16 5519) où figure le lieu de naissance du doctorant. Sur le fichier relatif aux doctorants de l’université de Paris, l’absence d’indication pour cette entrée signifie que le doctorant est de nationalité française. Pour les étudiants qui ont soutenu une thèse dans les facultés de province la connaissance de leur nationalité n’est pas systématiquement connue. Si elle l’est, je l’ai indiquée.

47. Ce classement est obtenu par une méthode particulière que j’ai élaborée et que je détaillerai dans la partie suivante. Répondre à cette question du classement a fait l’objet d’une part importante de ma recherche.

48. Je reviendrai dans la partie suivante sur la façon dont j’ai procédé pour la classification des mémoires. Comme je l’ai déjà signalé, dans les répertoires bibliographiques, peu de thèses sont réfé- rencées comme telles mais ce sont davantage leurs publications dans les périodiques qui le sont et je reviendrai plus tard sur l’analyse de ces données. Pour s’assurer qu’il s’agissait bien de la même pu- blication, j’ai comparé le nombre de pages des manuscrits avec celui indiqué dans la référence donnée par le Jahrbuch ou le Zentralblatt.

49. L’ensemble est disponible sur un cd-rom et un exemple est directement lisible en annexe, appendice A, (il s’agit du rapport de la thèse d’Henri Cartan).

50. Dans le cadre du projet « Histoire des sciences mathématiques » et du groupe de travail « Mathématiques et Mathématiciens autour de la première guerre mondiale », un projet de base de données bibliographiques a été mis en place et programmé en php et mysql par Sébastien Gauthier, Laurent Mazliak, et moi-même. Les programmes ont été créés de telle sorte qu’ils sont facilement adaptables à mes bases de données sur les thèses et leurs rapports. L’étape de mise en forme n’a pas été réalisée jusqu’à présent.