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Synthèse globale des hypothèses théoriques

TOTAL CATÉGORIES = 16 TOTAL PROCÉDÉS = 83

4. Aspects déontologiques de la recherche

Nous souhaitons ici mettre en avant deux aspects qui rendent compte des principaux enjeux déontologiques inhérents à cette recherche. La première a trait à l’obtention des autorisations et consentements nécessaires pour le bon déroulement de la recherche. La seconde concerne la passation même du CAT ainsi que le traitement des données qui en sont issues.

Concernant les demandes d’autorisations pour le GE, nous avons d’abord sollicité les Directeurs Académiques des Services de l’Éducation Nationale (DASEN) des deux régions au sein desquelles nous avions envisagé d’effectuer cette recherche. Après l’obtention de réponses favorables, nous nous sommes adressés aux Inspecteurs de l’Éducation Nationale des circonscriptions que nous avions visées. Ces accords nous ont enfin permis de solliciter les directions des écoles maternelles et primaires ainsi que le personnel enseignant des classes concernées (de la petite section au CM2).

Nous avons ensuite distribué pour chacune des classes sélectionnées une lettre de sollicitation et d’information destinée aux parents d’élèves afin d’expliciter le cadre et les objectifs de la recherche que nous réalisions. Sur ce document figurait un encart permettant aux parents de remplir les informations demandées concernant leur enfant (identité, âge) et de signifier ou non leur accord pour que leur enfant participe à la recherche. Cette demande de consentement écrit est en adéquation avec ce que stipule le code de déontologie des psychologues dans le principe 1 et dans les articles dédiés à la recherche en psychologie (articles 44, 46, 47, 49, 50). Précisons qu’à l’issue de la recherche, nous avons transmis aux parents ayant accepté la recherche un document présenté comme un retour d’information global sur la recherche qui permettait de mettre en avant plus précisément les différents objectifs de la recherche (par exemple ce qui pouvait être analysé dans les récits d’enfants).

Pour le GC qui est constitué d’enfants rencontrés dans les institutions de soin, nous nous sommes adressés aux directions administratives et médicales des établissements concernés afin d’obtenir leurs accords pour solliciter les cliniciens des différents services qui auraient en leur possession des protocoles CAT. Ces protocoles sont ceux d’enfants qui ne sont plus suivis actuellement au sein des institutions concernées qu’il s’agisse des protocoles que nous avons nous-mêmes recueilli ou ceux transmis par les cliniciens.

Nous avons choisi de ne pas prendre de protocoles d’enfants qui étaient, à ce moment-là, reçus soit dans le cadre du bilan psychologique soit dans le cadre d’un suivi en

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psychothérapie. Le bilan psychologique est une étape très importante qui nécessite l’alliance entre le clinicien et l’enfant et sa famille. Un certain nombre de familles sont par ailleurs mise dans une position fragile à travers la nécessité de recourir à un tiers, d’autant plus quand il s’agit d’une consultation psychologique. Il nous a semblé important de ne pas fragiliser les familles ni de mettre à mal le secret professionnel qui revêt une importance fondamentale dans l’espace du clinicien. En effet, lorsqu’il est affirmé à l’enfant que ce qui est dit ou fait dans cet espace reste dans cet espace, il est plus que légitime qu’il s’oppose ou qu’il soit méfiant si on lui demande l’autorisation d’utiliser et donc de faire sortir de cet espace les narrations qu’il a effectué au CAT et qui rendent compte d’une partie de sa subjectivité et de sa personnalité. C’est la première raison pour laquelle nous avons préféré utiliser les protocoles d’enfants ne consultant plus au temps T de notre recherche.

Concernant le suivi en psychothérapie, il a nous a semblé plus complexe encore de solliciter l’enfant et sa famille une fois que le suivi en psychothérapie a débuté. Les enjeux d’une telle demande sur l’enfant peuvent être dévastateurs pour le suivi mis en place et s’avère difficilement défendables sur le plan thérapeutique. Par ailleurs, il nous semble tout à fait inutile, contre-indiqué et préjudiciable de recourir à des épreuves qu’elles soient projectives ou non au cours d’une psychothérapie.

Au regard de ces éléments, il nous a semblé fondamental que la dimension thérapeutique soit prioritaire à celle de la recherche que nous avons menée. Nous avons alors opté pour l’utilisation de protocoles archivés par nous-même ou d’autres collègues cliniciens c’est-à-dire d’enfants n’étant plus suivis dans l’institution qu’il fréquentait.

Afin de garantir un anonymat total, nous avons expurgé les narrations de tous les éléments trop particuliers qui peuvent apparaitre ou qui favoriseraient l’identification de l’enfant.

Ainsi, les noms propres, les références à d’autres enfants, aux parents, à la fratrie ou à des activités réalisées par les enfants qui apparaissent au sein des narrations ont été strictement modifiés. Cette option d’utiliser des protocoles de dossiers archivés nous a paru être la plus souhaitable d’autant plus que notre recherche n’utilise ces protocoles que pour comparer certains éléments avec le groupe GE et donc pour exemplifier le fonctionnement de notre grille de cotation. L’objectif principal de cette recherche concerne bien l’analyse du fonctionnement de l’épreuve CAT pour les enfants du groupe GE.

Concernant la passation du CAT, nous avons strictement respecté l’enfant dans sa subjectivité. Ainsi, un entretien a été effectué avant chaque passation pour permettre

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Pour les enfants les plus jeunes (et parfois pour les plus grands qui le souhaitaient), il a été proposé la réalisation d’un ou de plusieurs dessins libre. Nous avons par ailleurs systématiquement sollicité l’accord et l’avis de l’enfant concernant la passation du CAT. Les enfants ayant refusé, quel qu’en soit le motif, n’ont évidemment pas passé l’épreuve.

De plus, nous avons systématiquement explicité à l’enfant, en prenant en compte son âge et ses possibilités de compréhension, la raison de notre venue dans son école ainsi que l’objectif de notre recherche.

Au cours de la passation du CAT, nous avons fait preuve d’une certaine souplesse en interrompant définitivement, quand cela était nécessaire, la passation de l’épreuve. Cela particulièrement dans les cas où l’enfant était véritablement débordé ou mis en difficulté de manière importante par l’épreuve projective. Dans ces cas, nous avons prolongé l’entretien et nous nous sommes assuré que l’enfant pouvait se récupérer sur le plan psychique afin de le ramener dans sa classe.

Concernant le traitement des données, l’ensemble des éléments recueillis à été conservé le temps que nous puissions les anonymisés avec un code qui prend en compte les différentes variables de notre recherche. Les différents éléments issus des passations (mis à part les dessins et les protocoles GC) ont ensuite été détruits.

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ANALYSE DES