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L'ARBRE DE L'ENTENTE CORDIALE

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 3), Zif (Page 169-173)

Mais on les écoute, on les lit religieusement Leur plume bien acérée, trempe dans le vitriol

L'ARBRE DE L'ENTENTE CORDIALE

Ils plantent un arbre dans le parc de la Maison blanche

Deux belles plantes, pensent qu'il se débrouillent comme des manches ! A gauche, Trump, qui n'a jamais habité un ranch

A droite, Emmanuel, pelle en main, chemise blanche...

Ils plantent l'arbre de la paix. Peut-être un arbre de Judée... L'arbre de l'entente cordiale entre France et Amérique !

Beau décor ! On s'croirait dans un tableau d'Monet Brigitte, un peu guindée. Mélania : magnifique ! On a l'impression qu'Melania veut tenir le manche...

Mais Donald le tient fermement. « Il est à moi » ! ! Brigitte, petit sourire aux lèvres. Manu se penche... « Brillant, il a tous les talents mon mec à moi » !

Ils plantent un arbre dans le parc de la Maison blanche

Deux belles plantes, pensent qu'il se débrouillent comme des manches ! A gauche, Trump, qui n'a jamais habité un ranch

A droite, Emmanuel, pelle en main, chemise blanche...

Melania croise les jambes. Brigitte les écarte. C'est chaud ! Toutes deux, avec leurs hauts talons, hyper pointus

Vont faire des trous, pour repiquer des poireaux Un arbre, des poireaux, 'manque plus que les laitues...

Brigitte -de blanc cassé, vêtue- a les mains dans l'dos Melania -de noir vêtue, semble guider Donald Brigitte, voutée, a la tête dans l'cou. Comme Mado !

Melania, sublime, fait très Claudia Cardinale...

Nos deux jardiniers du dimanche, ont-ils la main aussi verte que la pelouse ? On le verra d'ici quelque temps quand les feuilles de l'arbre auront poussé

Pour l'heure, tout ce beau monde va rentrer et changer d'shoes ! Car celles-ci, crottées, pourraient salir la salle à manger !

Ils plantent un arbre dans le parc de la Maison blanche

Deux belles plantes, pensent qu'il se débrouillent comme des manches ! A gauche, Trump, qui n'a jamais habité un ranch

A droite, Emmanuel, pelle en main, chemise blanche...

Zif LA CHORALE

Bonsoir mesdames, bonsoir mesdemoiselles et messieurs J'espère bien que vous êtes tous en forme ce soir ?

De mange-disque ? D'escopette ? De scoubidou ? De poire ?... Aujourd'hui, on va commencer par « La mer »

Qu'on a dégrossi la semaine dernière, rappelez-vous ! On avait vu aussi « Le jardin extraordinaire » On fait dans l'Trénet. On rend hommage au chanteur fou...

Je ne vous l'ai pas dit la semaine dernière, Mais pour l'anniversaire de la mort du poète On va donner un grand spectacle, un gros concert

Et je pense que ça va être une belle fête ! Il va nous falloir une dizaine de chansons Qu'on va choisir en faisant un p'tit jeu. Sans façon Ce sera sous forme de devinettes, que nous poserons

Chacun à notre tour. Faisons preuve d'imagination... Pour faire deviner « La mer », comment ferait-on ? Peut-être ainsi : « qu'elle soit verte ou bleu, elle est immense

Pour éviter qu'elle déborde, on y a mis des éponges »... Et là, à mon avis, on trouve. Sans faire offence... Pensez à un titre que vous aimeriez qu'on chante Je vous demanderai de trouver une devinette Comme vous êtes dix... Alors, en premier, qui cela tente ?

Vous, monsieur Huguet ? Croque-mort à la retraite :

Alors... « Aujourd'hui, tout le monde est super heureux ! »

Ya d'la joie ! Ya d'la joie ! Ya d'la joie ! Ya d'la joie !

- Exact !

Voilà. C'est la bonne réponse, en moins d'deux ! Eh bien, après « La mer » et « Le jardin... », «Ya d'la joie » !

Madame Rondat, prof de géo à la retraite, Vous aussi, pensez à une petite devinette ? On vous écoute, faites-nous deviner une romance

- « Toi, mon tendre et si joli pays »...

Douce France ! ! !

- « C'est ça ! »

Vous avez tous trouvé ! Merci Edith !

Vous pourriez nous la chanter, comme ça, à l'unisson ? D'ailleurs, tout l'monde peut la chanter ! Si l'coeur vous en dit

Après, j'essaierai d'vous faire deviner « Route nationale 7 »... Ah, mince ! J'l'ai dit. Quel con ! ! Zif

VERITE

C'est la vérité vraie que je vais vous conter Il est musicien, il revenait d'une tournée Tout près d'la frontière espagnole ; tout à côté

Et soudain, son téléphone portable a sonné...

Des amis l'invitaient à dîner le soir-même Il accepta, même s'il était crevé, cassé Il n'a jamais eu à le regretter. Ils s'aiment ! !... C'était pour un coucous, cuisiné par Verida ! Qui était cette Verida ? ! Une femme à part... Pas qu'une maîtresse es couscous ; bien plus que ça ! !

Elle l'a subjugué, lui, le roi de la guitare Son couscous était absolument délicieux Avec un -il ne savait pas quoi, en plus. Mieux ! Peut-être était-ce la couleur et la forme des yeux

Tout chez elle était fabuleux et merveilleux C'est la vérité vraie que je vais vous conter

Il est musicien, il revenait d'une tournée Tout près d'la frontière espagnole ; tout à côté

Et soudain, son téléphone portable a sonné...

Verida, en vérité l'aura envoûté

Tout chez elle était gracieux. Une femme ; une beauté Ils se sont apprivoisés le temps d'la soirée

Il y a d'ça 21 ans : une majorité !

Ils sont toujours amoureux, comme au premier jour Et chaque jour que Dieu fait, des p'tites preuves d'amour

Des gestes affectueux, des mots doux, des p'tits bisous Ils vieillissent si bien ensemble. Un régal pour le coup !

C'est la vérité vraie que je vous ai contée

Il est musicien, il revenait d'une tournée Tout près d'la frontière espagnole ; tout à côté

Et soudain, son téléphone portable a sonné...

Zif LES CASSEURS

Ils courent, ils courent les casseurs Tous les casseurs dans Paris Ils courent, ils courent les casseurs

C'1er mai 2018 !

Ils sont passés par ici, ils repasseront par là Mettant l'feu aux garages, aux banque, etc Jouant à cache-cache avec les forces de l'ordre Qui ont reçu comme instruction, de ne pas mordre !

Ils sont passés par ici, ils repasseront par là Incendient des voitures, coups d'barre de fer aux autres

Un flic en a chopé un, mais n'sait qu'en faire, là... Ils ont été briefés : surtout n'pas faire de fautes !

Ils courent, ils courent les casseurs

Tous les casseurs dans Paris Ils courent, ils courent les casseurs

C'1er mai 2018 !

Il se renseigne auprès des collègues, qui lui disent : « Démerde-toi, Ducon ! Nous, on ne veut rien savoir !

On a rien vu. Rien entendu. Tu nous les brises ! T'avais qu'une chose à faire : passer par là, sans l'voir » !

- Mais, il était en train de casser une voiture ! « Et alors ? C'était la tienne ? Non ! Où est l'problème ?

Tu passais à côté, le nez en l'air... C'est dur ?

Pas d'zèle ! Encore moins d'excès d'zèle. C'est un dilemme ? »

Ils courent, ils courent les casseurs Tous les casseurs dans Paris Ils courent, ils courent les casseurs

C'1er mai 2018 !

Ils sont passés par ici, ils repasseront par là Ils étaient 300. Cinq ont été interpellés... Qui n'ont pas couru assez vite ; voilà l'pourquoi

Les deux mille flics sont contents. Ils ne comptent que deux blessés...

Ils courent, ils courent les casseurs

Tous les casseurs dans Paris Ils courent, ils courent les casseurs

C'1er mai 2018 !

Zif PALOMA

Me voilà, avec deux mois et demi d'avance Je suis ce qu'on appelle une très grande « préma » J'ai des tuyaux partout, j'ai froid, j'ai guère de chances...

Je suis une fille et je me prénomme Paloma

Dans le même temps, même jour, une gamine de 13 ans Anaïs, a été violée et tuée par un fou !

Est-ce que je dois retourner dans l'ventre de maman ? Ou mourir ? Ou essayer de vivre, malgré tout ?

Je suis dans une couveuse et je ne vois rien Mais j'entends des sons. Maman et papa. Ils pleurent

On leur dit d'être fort, parce que j'entends très bien Quelques jours plus tard, j'entends ma grande sœur

Ces pauvres parents qui ont perdu leur fille... Rien n'peut, et n'pourra jamais les réconforter Pas plus leurs voisins, qu'les amis, que la famille

Et je vais vivre, pour pouvoir -un jour, les venger

Me voilà, avec deux mois et demi d'avance Je suis ce qu'on appelle une très grande « préma » J'ai des tuyaux partout, j'ai froid, j'ai guère de chances...

Je suis une fille et je me prénomme Paloma

En attendant, j'me bats ; j'me débats pour tout faire Je suis plus petite que petite, mais pleine de hargne Je lutte. Je lutte pour mon père. Je lutte pour ma mère

Je le fais pour, un jour, envoyer l'autre au bagne Car, je serai juge, ou quelque chose dans c'goût-là

Les choses auront changé, évolué avec le temps Le fait d'être préma m'donnera la force ; je l'sais déjà La force d'envoyer à l'échafaud, ces monstres errants

32 ans plus tard, j'ai perdu mes illusions J'étais avocate ; le système m'a démolie

Avec mon mari, j'suis partie élever des moutons Dans un coin complètement paumé de l'Italie...

Me voilà, avec deux mois et demi d'avance Je suis ce qu'on appelle une très grande « préma » J'ai des tuyaux partout, j'ai froid, j'ai guère de chances...

Je suis une fille et je me prénomme Paloma

Zif LES HARKIS

Je passe devant des maisons qu'habitent des harkis Quand je pense à ce que ces gens-là ont enduré...

J'ai mal à ma France et j'ai mal à l'Algérie

D'où ils se tournent, d'où qu'ils appellent, ils sont coincés !

D'où ils se tournent et d'où qu'ils demandent du secours Ils sont considérés comme de vulgaires traîtres On s'est dédouanés en les parquant au fond de cours

Et même leurs petits enfants, on les envoie paître ! On ne les regarde pas dans les yeux On se demande bien, mais qui est leur Dieu ? Ils ne sont pas des nôtres. Ils ne sont pas des autres

Rejetés pas les uns, et mal vus par les autres

Je passe devant des maisons qu'habitent des harkis Quand je pense à ce que ces gens-là ont enduré...

J'ai mal à ma France et j'ai mal à l'Algérie

D'où ils se tournent, d'où qu'ils appellent, ils sont coincés !

On a pas voulu les remercier tout de go Ce qui s'appelle, « être parfaitement en porte-à-faux »

Un pas de deux pour faire bonne mesure Pour nos présidents, ça a toujours été très dur...

Aussi, vivent-ils repliés sur eux-mêmes Ne voulait pas gêner, n'voulant pas déranger

Comment se voient-ils ? Au moins, eux, est-ce qu'ils s'aiment ? Ils ne manifestent pas. Jamais n'se sont vengés !

Je passe devant des maisons qu'habitent des harkis Quand je pense à ce que ces gens-là ont enduré...

J'ai mal à ma France et j'ai mal à l'Algérie

D'où ils se tournent, d'où qu'ils appellent, ils sont coincés !

Les jeunes connaissent « marquis », « kaki », peut-être, « maquis » Mais, de harkis, n'en ont jamais entendu parler

Pourtant, on est redevables envers eux... « C'est qui » ? Des gens qui s'sont battus pour notre liberté !...

Je passe devant des maisons qu'habitent des harkis Quand je pense à ce que ces gens-là ont enduré...

J'ai mal à ma France et j'ai mal à l'Algérie

D'où ils se tournent, d'où qu'ils appellent, ils sont coincés !

Zif

Dans le document Paroles, paroles, paroles (Vol 3), Zif (Page 169-173)