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1.1 L’appareil vocal humain

1.1.1 Anatomie du larynx

Le larynx constitue le commencement des voies respiratoires supérieures. Son anatomie est détaillée sur la figure 1.2. C’est un conduit de 4 à 5cm de long, situé dans la partie antérieure et médiane du cou (avant l’oesophage) sur le trajet du canal aérien. Il est interposé en avant du pharynx dans lequel il s’ouvre, au-dessus de la trachée qui le prolonge, au-dessous de l’os hyoïde et de la base de la langue, soit au niveau des quatrième et cinquième vertèbres cervicales chez l’adulte. Il possède une mobilité très grande ; ses déplacements se font dans le sens vertical, dans le sens antéro-postérieur et dans le sens latéral. Il est constitué de neuf pièces cartilagineuses articulées entre elles par des ligaments et mus par des muscles, de muqueuses tapissant la cavité, de membranes, de vaisseaux et de nerfs.

Fig. 1.1 – Coupe globale de l’appareil vocal humain (dans le plan médio-saggital) : poumons, trachée, larynx, conduit vocal, conduit nasal. D’après Scotto Di Carlo[179], 1991.

(a) (b)

Fig. 1.2 –(a) Vue en coupe médio-sagittale du larynx et du pavillon bucco-pharyngo-nasal (conduit vocal). D’après Levin & Edgerton [114], 2001. (b) Vue frontale du larynx. D’après Netter[138], 2007.

Des cartilages ...

Son squelette cartilagineux est illustré sur la figure 1.3. Il est composé de trois cartilages impairs, à savoir, de bas en haut :

– le dernier anneau de la trachée : le cricoïde ;

– une lame en angle dièdre, créant une proéminence (pomme d’Adam) saillante surtout chez les hommes : lethyroïde ;

– une lame oblique qui protège en la recouvrant partiellement la cavité laryngée : l’épiglotte. et de six cartilages pairs (trois à droite, trois à gauche) :

– les aryténoïdes, mobiles, sur lesquelles s’insèrent les cordes vocales et qui assurent l’essentiel de leur mobilité ;

– les cartilages corniculés de Santorini, situés au sommet des cartilages aryténoïdes ; – les cartilages cunéiformes de Wrisberg, situés dans les replis aryténo-épiglottiques.

Fig. 1.3 – Description physiologique des cartilages du larynx. De gauche à droite : (en haut) vue de face, vue de droite, vue arrière ; (en bas) cricoïde et aryténoïdes vus de face. D’après Netter[138], 2007.

L’extrême mobilité de l’articulation crico-aryténoïdienne qui peut glisser, tourner, basculer sur elle-même, autorise une gestuelle vocale propre à l’homme.

... des muscles ...

La musculature laryngée, représentée sur la figure 1.4, est constituée :

– d’unemusculature intrinsèque, composée de différents muscles (crico-thyroïdien, thyro-aryténoï-diens, crico-aryténoïthyro-aryténoï-diens, inter-aryténoïdien) dont la contraction permet de moduler les mouve-ments d’abduction (ouverture glottique) et d’adduction (fermeture glottique) des cordes vocales, modifier leur forme, leur tension et leur dimension (longueur, épaisseur) ;

– d’unemusculature extrinsèque, constituée par les muscles suspenseurs du larynx (sous- et sus-hyoïdiens) et destinée à maintenir celui-ci en place tout en lui laissant une mobilité suffisante pour

lui permettre d’effectuer des déplacements verticaux et antéro-postérieurs.

Fig. 1.4 – Description physiologique en coupes des muscles intrinsèques du larynx. D’après http ://www.md.ucl.ac.be/didac/med2308/2.htm.

... des replis muqueux : cordes vocales et bandes ventriculaires

La muqueuse laryngée tapisse la face interne du larynx et forme deux paires de replis saggitaux, illustrées sur la figure 1.5 : une paire inférieure, les cordes vocales, qui délimitent la fente glottique, ou glotte, par où passe la colonne d’aire respiratoire, et une paire supérieure, plus large, les bandes ventriculaires. Ces derniers replis sont plus communément appelés « fausses » cordes vocales.

Les cordes vocales sont rattachées à l’avant au cartilage thyroïde par la commissure antérieure où elle se rejoignent et à l’arrière à la base des deux cartilages aryténoïdes (apophyses vocales). Elles sont composées de plusieurs couches de structures différentes (Hirano[83], 1974, Guily & Roubeau[70], 1994) : – le « corps ». Il comprend le muscle vocal (le muscle thyro-aryténoïdien inférieur) ou vocalis (cf.

figure 1.4), constitué de 640 fibres musculaires par mm2 (Dejonckere[45], 2008) ;

– la « transition ». Elle comprend les couches profonde et moyenne d’un tissu fibreux appelée la lamina propria, constituant le ligament vocal (ou ligament thyro-aryténoïdien inférieur) dont la base s’appuie sur le vocalis. La couche profonde est essentiellement constituée de fibres collagènes et la couche moyenne de fibres élastiques.

– la « couverture ». Elle comprend la couche superficielle de la lamina propria (espace de Reinke), pauvre en fibres élastiques et collagènes, et de l’épithélium de surface. Cette couche de muqueuse donne à la corde vocale une couleur blanc nacrée (cf. figure 1.5).

Le locuteur contrôle l’écartement, la longueur, la forme et la tension des cordes vocales en contractant les muscles du larynx ou en changeant les positions des cartilages du larynx les unes par rapport aux autres. Les cordes vocales ont une longueur de l’ordre de 13 à 17mm chez les femmes et 17 à 24mm chez les hommes, et peuvent s’étirer sur 3-4mm (Titze [200], 1994, Childers [34], 2000). Les dimensions

caractéristiques des cordes vocales et de la glotte sont données sur le tableau 1.2.

Les bandes ventriculaires sont deux bourrelets membraneux, rose vifs, se formant dans l’angle du thyroïde, au dessous du point de fixation de l’épiglotte et se dirigeant vers l’arrière pour se terminer sur l’arête antérieure des cartilages aryténoïdes (Guida & Zorzetto [69], 2007). Elles sont le centre de cette étude et leur description détaillée est présentée dans la suite.

Fig. 1.5 – Illustration des replis de la muqueuse laryngée : les cordes vocales et les bandes ventriculaires. a. Vue de face du larynx. b. Image laryngoscopique d’un larynx en phase phonatoire ; c. en phase respiratoire (abduction inspiratoire) ; d. Vue en coupe du larynx dans le plan coronal. D’après Voice Center, Eastern Virginia Medical School.

Ces deux paires de replis membraneux (CV et BV) divisent le larynx en trois étages :

– l’étage supra-glottique (ou vestibule laryngé), entre l’épiglotte et les cordes vocales ; il comprend les bandes ventriculaires, le ventricule de Morgagni (ou ventricule laryngé, ou sinus de Morgagni) (Kutta & al.[111], 2004, Netter[138], 2007, Sundberg[187], 1974) qui les distance des cordes vocales, l’épiglotte sous-hyoïdienne et la margelle laryngée (ligne frontière entre larynx et pharynx, constituée par le bord libre de l’épiglotte, les replis ary-épiglottiques, les sommets aryténoïdiens et l’espace inter-aryténoïdien) ;

– l’étage glottique, à savoir le plan des cordes vocales ;

– l’étage sous-glottique, qui s’étend des cordes vocales au bord inférieur du cartilage cricoïde. Le larynx assume trois fonctions physiologiques essentielles :

– une fonction respiratoire, en contrôlant le débit aérien vers la trachée et les bronches au cours du cycle respiratoire par écartement des cordes vocales ;

– une fonction de protection des fausses routes alimentaires, en fermant l’accès aux voies respiratoires sous-glottiques au cours de la déglutition : lors du passage des aliments, le larynx s’élève, conduisant à l’abaissement passif de l’épiglotte sur la margelle laryngée et à la fermeture de la glotte, permettant aux aliments de glisser vers les sinus piriformes jusqu’à l’oesophage (voies digestives).

phonation.