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Chapitre 6 : Troisième article

2. L’éclairage de la théorie de Vygotski pour une meilleure compréhension du jeu symbolique de l’enfant et

4.2. Analyses de régression multiples

Cette seconde section des analyses fait état des résultats des régressions multiples. Ces analyses sont menées sur les variables de la pensée sociale (N=3) puis sur celles de l’adaptation socioscolaire (N=4) obtenues en temps 2. Les 7 régressions réalisées éclaireront le caractère prédictif de la participation à des opportunités relationnelles misant sur l’étayage du jeu symbolique sur nos variables principales qui sont : la prise de perspective d’autrui, l’attitude prosociale, la capacité de résoudre des problèmes sociaux, la sociabilité, l’adaptation sociocognitive, les problèmes extériorisés et les problèmes intériorisés (Tabachnick & Fidell, 2006). La plupart des études voulant préciser l’effet du jeu sur le développement de l’enfant reposent sur des analyses corrélationnelles (Lillard et al., 2012). Weisberg et al. (2013) suggèrent de recourir à des méthodes d’analyses permettant d’expliquer si le jeu est lié au développement, mais surtout de préciser quelle variance du développement lui est attribuée.

Quatre blocs composent chacune des analyses de régression multiples. La variable «genre» est entrée dans le premier bloc afin d’en contrôler les effets, souvent soulevés dans les recherches et présentés dans la présente recherche (Block, 1983; Bouchard et al., 2006a, 2008, 2010; Eisenberg & Fabes, 1998; Eisenberg et al., 1987a; Eisenberg et al., 2006; Pagé & Gravel, 2001). De plus, cela permettra de contrôler le déséquilibre lié au genre entre les deux groupes. Le score obtenu, pour une variable donnée en temps 1 constitue le second bloc afin de contrôler la performance initiale des enfants. La variable «intervention» statuant de la participation ou non aux opportunités misant sur l’étayage du jeu symbolique est entrée dans le troisième bloc. Le bloc 4 inclut une variable d’interaction entre le «genre» et le «temps 1» pour vérifier si l’intervention peut avoir un impact différent en fonction du genre de l’enfant.

4.2.1. Les effets des opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique pour

le développement de la pensée sociale

Pour identifier la relation entre la participation à des opportunités misant sur le jeu symbolique et le développement de la pensée sociale, trois analyses de régression sont respectivement effectuées sur les variables de la pensée sociale recueillies en temps 2, soit: la prise de perspective d’autrui, l’attitude prosociale et la capacité de résoudre des problèmes sociaux (voir tableau 6.2).

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et la prise de perspective d’autrui

La première section du tableau 6.2 montre les résultats pour la variable «prise de perspective d’autrui» mesurant la compétence conceptuelle. Le premier bloc montre que le score des enfants au temps 2, pour la mesure «prise de perspective d’autrui», n’est pas influencé par le fait d’être un garçon ou une fille, F(1,69)=.490, p=.486. Toutefois, les résultats du bloc 2 démontrent que la performance de l’enfant au «temps 1» apporte une contribution significative à son résultat en temps 2, F(1,68)=32.846, p=.000. La variable «temps 1» contribue ainsi à expliquer 32,3 % de la variance du score à la mesure «prise de perspective d’autrui» au temps 2. Également, le bloc 3 révèle que la variable «intervention» ajoute 7,9% à la variance expliquée du score à la mesure «prise de perspective d’autrui» en temps 2, F(1,67)=8.997, p=.004, et ce, au- delà de la variance expliquée par le genre et la performance au temps 1. Enfin, les résultats du bloc 4 témoignent que l’«interaction» entre le genre et l’intervention n’apporte pas de contribution significative au résultat en temps 2.

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et l’attitude prosociale

La seconde section du tableau 6.2 présente les résultats pour la variable «attitude prosociale», mesurant la compétence éthique. Les données associées au premier bloc indiquent que le genre de l’enfant n’apporte pas une contribution significative à l’explication de l’attitude prosociale, F(1,69)=.199, p=,657 au temps 2. Au second bloc, les scores à cette même mesure en temps 1 explique 6,7% de la variance au temps 2, F(1,68)=4.897, p=.03. Les résultats du troisième et du quatrième bloc s’avèrent non contributifs à l’explication des résultats des enfants à l’épreuve attitude prosociale au temps 2.

La troisième section du tableau 6.2 divulgue les résultats pour la variable «capacité de résoudre des problèmes sociaux», mesurant la compétence procédurale. Le premier bloc indique que le genre de l’enfant apporte une contribution marginale à l’explication du résultat en temps 2, F(1,69)=2.969, p=.089. Le second bloc précise l’incidence du score obtenu en temps 1 sur celui du temps 2, toujours pour la mesure «capacité de résoudre des problèmes sociaux». Ainsi, la performance au temps 1 explique 6,2% de la variance du résultat en temps 2, F(1,68)=4.704, p=.034. Le troisième bloc explique que l’intervention, en plus du genre de l’enfant et de son score au temps 1, apporte une contribution significative au résultat en temps 2. En effet, l’intervention explique 18.1% de la variance au nombre de stratégies différentes que l’enfant parvient à énoncer en temps 2, F(1,67)=16.89, p=.000. Enfin, le bloc 4 n’apporte pas de contribution significative au résultat en temps 2 de la «capacité de résoudre des problèmes sociaux».

4.2.2. Les effets des opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique sur

l’adaptation socioscolaire

Afin de préciser la relation entre la participation à des opportunités misant sur le jeu symbolique et les dimensions de l’adaptation socioscolaire de l’enfant, quatre analyses de régression sont effectuées sur les variables de l’adaptation socioscolaire recueillies en temps 2 : la sociabilité, l’adaptation sociocognitive, les problèmes extériorisés et les problèmes intériorisés (voir tableau 6.3).

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et la sociabilité

La première colonne du tableau 6.3 présente les résultats des analyses de régression hiérarchiques pour la variable «sociabilité» en temps 2. Le premier bloc montre que l’évaluation de la sociabilité de l’enfant en temps 2 n’est pas influencée par le genre de l’enfant, F(1,69)=1.05, p=.309. Le second bloc illustre l’incidence du score obtenu en temps 1 sur le résultat en temps 2, F(1,68)=63.793, p=.000. Il n’y a pas de résultats significatifs pour le troisième ou le quatrième bloc.

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et l’adaptation sociocognitive

La seconde section du tableau 6.3 fait état des résultats concernant l’effet des quatre blocs sur la variable «adaptation sociocognitive» au temps 2. Le premier bloc montre que le genre explique 14% de la variance de l’adaptation sociocognitive au temps 2, F(1,69)=11.137, p=.001. L’examen du coefficient β qui est positif révèle que les filles sont évaluées plus positivement que les garçons (β=.772). Les données du second bloc proposent que les résultats en temps 1 prédisent ceux en temps 2 F(1,68)=99.988, p=.000. En effet, le score

attribué en temps 1 à la mesure «adaptation sociocognitive» explique 51,2% de la variance de cette même mesure en temps 2. Le troisième et le quatrième bloc ne sont pas significativement liés à l’adaptation sociocognitive telle qu’évaluée par l’enseignante au temps 2.

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et les problèmes extériorisés

La troisième section du tableau 6.3 décrit les résultats des régressions hiérarchiques pour la variable «problèmes extériorisés» en temps 2. Les résultats du premier bloc proposent une incidence du genre sur le score attribué à l’enfant pour la variable «problèmes extériorisés» en temps 2, F(1,69)=3,830, p=.054. L’examen du coefficient β qui est négatif révèle que les garçons obtiennent généralement un score plus élevé que les filles pour les problèmes extériorisé. Le second bloc divulgue que le score en temps 1 contribue à expliquer 58,9% de la variance du temps 2 à la mesure des «problèmes extériorisés». Le troisième et le quatrième bloc n’apportent pas d’apport significatif à l’explication des «problèmes extériorisés» au temps 2.

Les opportunités relationnelles misant sur le jeu symbolique et les problèmes intériorisés

La quatrième section du tableau 6.4 expose les résultats pour la variable «problèmes intériorisés». Les données du premier bloc précise que le genre ne fournit pas une contribution significative à l’explication des «problèmes intériorisés» au temps 2, F(1,69)=.118, p=.732. Le second bloc indique que le résultat en temps 1 apporte une contribution significative au temps 2, F(1,68)=39.640, p=.000. Le troisième et le quatrième bloc ne sont pas liés significativement aux problèmes intériorisés.

5. Discussion

L’objectif de cet article consistait à préciser l’effet de la participation à des opportunités relationnelles misant sur l’étayage du jeu symbolique, tel qu’inspiré par Second Step (Committee for Children, 2002) et Les outils de la pensée (Bodrova & Leong, 2012b). Les résultats de cette recherche démontrent un effet lié à la participation aux opportunités relationnelles misant sur l’étayage du jeu symbolique chez des enfants qui fréquentent la maternelle cinq ans sur deux des trois variables de la pensée sociale soit, la «prise de perspective d’autrui (mesurant les compétences conceptuelles) et la «capacité de résoudre des problèmes sociaux» (mesurant les compétences procédurales). Aussi, les résultats démontrent l’influence du genre de l’enfant sur son score moyen à deux variables de l’adaptation socioscolaire (adaptation sociocognitive et problèmes extériorisés). Dans la discussion qui suit, ces principaux résultats sont abordés.

5.1. L’effet des opportunités relationnelles misant sur l’étayage

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