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P ARTIE III : L E CAS F RANCILIEN Chapitre 7 : Analyse du projet Phare

Chapitre 7 : Analyse du projet Tour Phare 1 Description générale et enjeu

3. Analyse technique

3.1. Formes et dimensions du projet Phare

Le projet phare est une tour de bureaux haute de 287 mètres. Le rez-de-chaussée se situant au niveau de la dalle de La Défense, le sommet de la tour culmine finalement à 349 mètres NGF1, soit dix mètres

en dessous du sommet de la Tour Eiffel2. La tour est dimensionnée pour accueillir près de 8000

travailleurs tous les jours. Pour une surface SHON de 147 000m², le projet comptabilise 124 500 m² utiles accueillant de grandes entreprises, ainsi que leurs services associés, quelques commerces au pied et un restaurant panoramique au sommet ouvert au public.

La forme de la tour est innovante par rapport aux architectures existantes à La Défense. Elle n’est pas monolithique : elle se compose de quatre éléments architecturalement et visuellement distincts, mais structurellement reliés et interdépendants. Le premier est un Pavillon de liaison qui repose sur la dalle par un enchevêtrement de piliers. Le pavillon propose, à 11mètre de haut, un étage de transition entre l’espace public de la dalle et le lobby principal de la tour Phare situé au neuvième étage3. Accès

principal de la tour, ce pavillon a pour but d’ « établir une liaison formelle entre les espaces publics environnants et la tour » (Unibail-Rodamco, 2009, p. 111). Le second est le Bâtiment Est qui constitue le pilier Est de la tour principale : sur 27 niveaux, il se positionne le long du boulevard circulaire. Le pilier Ouest de la tour est quant à lui constitué du Trapèze et d’une avancée structurelle plus au Sud. Le Trapèze est situé entre l’emprise du boulevard circulaire et la rue de la Demi-lune au niveau du sol et s’élève 11 niveaux au-dessus de la dalle4. Enfin, la tour principale en s’appuyant sur ces deux

bâtiments à l’Est et à l’Ouest s’élance à partir du niveau R+9 jusqu’au niveau 70 et forme un ITGH (immeuble de très grande hauteur) de 287 mètres. Cet empilement des volumes permet de laisser un vide de 26 mètres de haut et de 24 mètres de large au-dessus de la Passerelle Carpeaux et créer ainsi une « fenêtre urbaine » pour la Porte Nord (Figure 22 et Figure 23).

Ces différents éléments structurels sont reliés par des toits en résille permettant de constituer l’unité architecturale du projet et de couvrir certains espaces extérieurs. Trois des façades de la tour sont constituées d’une double peau avec un rendu visuel de résille ondulante. La façade nord, quant à elle, est constituée d’un mur rideau de verre rectiligne du pied de la tour jusqu’à son sommet. « La double enveloppe de morphologie courbe est composée d’une surface vitrée, et d’une maille métallique formant des brise-soleils maintenir par des caillebotis (…). L’enveloppe se détache pour former le « Grand Hall » jusqu’au 67ème étage, à l’intérieur de la tour Phare » (Lescop, 2010a, p. 9), hall présenté

par les promoteurs comme l’un des gestes architecturaux les plus forts de la tour (Unibail-Rodamco, 2009, p. 118).

La forme architecturale et l’ancrage au sol du projet proposé par l’architecte Thom Mayne permet de répondre aux contraintes du site (Figure 24) : ainsi la projection au sol de l’enveloppe du bâtiment5

correspond à 7 500m² soit seulement 6% de sa surface utile (Figure 25). La dissémination des appuis de la tour sur tout l’espace permet aussi de conserver les flux piétons existants sur la dalle. Outre les flux provenant des usagers du CNIT, les flux provenant du pôle de transport en commun sont aussi conservés voire intégrés à la logique d’implantation de la tour (Figure 26 et Figure 22).

Une recherche sur le confort des espaces publics au pied de la tour est aussi abordée, murs pare-vent, réduction des ombres portées, traitement des dénivelés, lieux pour s’arrêter comme des terrasses et

1 Nivellement général de la France.

2 Elle comporte 70 niveaux au-dessus de la dalle et 6 en-dessous.

3 L’accès principal de la tour s’effectue via ce pavillon de liaison et par les escalators le reliant directement au

neuvième étage.

4 6 niveaux sont en-dessous de la dalle.

des marches, etc. (Figure 23). A cela, l’architecte ajoute la volonté de créer un lieu : « making a place, a conscious place » (Mayne & Unibail-Rodamco, 2006) à la fois pour l’intérieur et pour l’extérieur de la tour. Les lieux publics sont « ventilés » sur la place via les différents éléments animés (pavillon, pied avancé, pied du bâtiment Est) (Figure 26) ainsi que dans la tour dont « les espaces sociaux et les cafés sont distribués sur toute la hauteur » (Mayne & Unibail-Rodamco, 2006). Il crée ainsi une « place urbaine partiellement couverte » parsemée de terrasses de cafés et dont les dénivelés sont mis à profit pour créer des escaliers appropriables par le public (Mayne & Unibail-Rodamco, 2006) (Figure 23).

Figure 22 : Le pied de Phare relié au pôle transport de La Défense – vue depuis la dalle (Copyright

Morphosis : dossier de presse)

Figure 23 : Environnement immédiat du pied de tour : escaliers, terrasses et fenêtre urbaine (Copyright

Morphosis : dossier de presse)

Figure 24 : Emprise au sol du projet Phare : emprise bâtie, extension de la dalle et constructions en superstructure (crédit : auteur)

Figure 25 : Projection au sol de l’enveloppe du bâtiment : 7 500m² (source : permis de construire)

Figure 26 : Implantation de la tour Phare et liens entre le sol et le bâtiment, accès aux différents programmes depuis les espaces publics au sol (crédit : auteur)

3.2. Programmation : analyse de la mixité des fonctions

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