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Analyse des profils de COV d'origine majoritairement intérieure

3. Résultats obtenus

3.2. Campagnes intensives : mesures et modélisation

3.2.4. Analyse des profils de COV d'origine majoritairement intérieure

Sur l'ensemble des espèces organiques mesurées, certaines ont été identifiées comme d'origine principalement intérieure grâce à une double analyse :

- d'une part via l’estimation des taux d'émission des surfaces principales de la pièce étudiée,

- d'autre part au travers d'une analyse statistique multi-variée (ACP) des observations ambiantes qui a permis de dégager un groupe d’espèces corrélées.

Identification des sources intérieures par mesure FLEC

Les sources intérieures des COV ont été identifiées grâce à un couplage d'une cellule FLEC (Field and Laboratory Emission Cell) avec des instruments de détection de COV (GC-FID-PTR-MS ou micro-analyseur et cartouche DNPH, selon les espèces, tel qu’indiqué dans le Tableau 17 et discuté dans le paragraphe suivant). Les mesures de taux d'émission (en ppb.m-2.h-1) pour l’ensemble des COV de la liste présentée en annexe 3 ont été investiguées sur les 10 surfaces principales de la pièce (Tableau 17). Au final, seules 13 espèces sont émises par ces surfaces à des taux supérieurs aux limites de détection (variant de 0.005 à 0.100 ppb.m-2.h-1 selon les espèces), les résultats ont présentés pour les 10 surfaces et les 13 espèces dans le Tableau 17. La méthodologie est décrite en Annexe 3.

Il est à noter que la méthode de mesure de taux d'émission par FLEC fait partie des deux méthodes reconnues (norme ISO16000-10, 2006) pour ces mesures à des fins de comparaison des émissions de différents matériaux avec la méthode de la chambre d’essai d’émission (ISO16000-9, 2006). La comparabilité des mesures normalisées des taux d’émission en chambre d’essai d’émission et en cellule d’essai d’émission FLEC a été abordée par de nombreux auteurs [91-94] aboutissant à admettre plus ou moins la cohérence des mesures entre les deux méthodes.

Même si la FLEC a été utilisée dans ce travail dans les conditions de la norme en terme de débit, humidité, température, on peut mentionner que les temps de mesure sont plus courts (quelques heures par rapport à 7 et 28 jours). Les données obtenues en utilisant le protocole décrit en annexe donnent donc plutôt un ordre de grandeur et une hiérarchisation des surfaces en termes d’émissions. Néanmoins, les émissions peuvent fluctuer au cours du temps en fonction de paramètres tels que la température, l’humidité de l’air, la vitesse de surface mais aussi la concentration ambiante. Le taux d’émission est un paramètre empirique ne

pouvant donc pas être ici complètement représentatif de la réalité [95]. Néanmoins les niveaux modélisés sont cohérents avec ceux mesurés, ce qui tend à montrer que les valeurs obtenues sont dans une gamme réaliste.

Ces mesures ont permis d'identifier les dalles de plafond comme émettrices de formaldéhyde, les sols comme source principale de toluène. D'autres espèces comme le méthanol et l'acétone sont émis par les murs et les portes.

Les paramètres de sorption (adsorption, désorption) ont également été déterminés pour ces mêmes 10 surfaces et pour 14 COV mesurables par PTR/MS. Les valeurs sont données en annexe 3.

Tableau 17 : taux d'émission (en µg.m-2.h-1) des principaux COV émis par les surfaces de la pièce (n: nombre de mesures, Moy : valeur moyenne du taux d'émission mesuré, ET : écart type)

Formaldéhyde

Acétaldéhyde

Mesures sur cartouches + analyseur HCHO

n Moy ET Mesures sur cartouches

n Moy ET

Dalle de plafond 5 22 7,5 4 0,7 0,4

Sol vert 5 1,9 0,9 4 <0,5

Sol blanc 2 <1,5 2 0,6 0,1

Mur blanc béton 2 2,1 1 1 0,8

Mur vert placo 3 2 1 4 0,6 0,3

Mur blanc placo 1 <1,5 1 <0,5

Tableau blanc 3 1,7 0,6 1 <0,5

Coffrage bois 1 <1,5 1 1,1

Porte blanche 1 2,5 1 1,6

Porte verte 5 2 1 4 0,8 0,4

47

Toluène o-xylène 1,2,3-TMB a-pinène b-pinène +

décane

camphène + 1,24 TMB

Mesures GCFID (HCNM)

n Moy ET Moy ET Moy ET Moy ET Moy ET Moy ET

Dalle de plafond 3 <0,9 <0,1 1,3 1,1 1,34 1,19 0,83 1,04 10,6 9,61

Sol vert 5 76 44 0,5 0,5 <0,2 1,12 1,62 1,46 2,39 0,75 0,44

Sol blanc 2 57 47 <0,1 <0,2 0,6 0,28 0,6 0,28 0,88 0,87

Mur blanc béton 2 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Mur vert Placo 3 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Mur blanc Placo 1 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Tableau blanc 1 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Coffrage bois 1 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Porte blanche 1 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

Porte verte 4 <0,9 <0,1 <0,2 <0,4 <0,4 <0,5

limonène nonane undécane méthanol acétone

Mesures GCFID (HCNM)

n Moy ET Moy ET Moy ET Mesures PTR-MS

n Moy ET Moy ET

Dalle de plafond 3 1,8 2 <0,1 <0,1 0,8 0,7 2 <3 <3 2,8

Sol vert 5 0,3 0,1 2,04 2,04 3,53 2,58 2 2,95 2,95 <1,8

Sol blanc 2 <0,1 1,95 1,95 3,66 1,79 2 4,1 4,1 <1,8

Mur blanc béton 2 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 2 15 15 <1,8

Mur vert Placo 3 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 1 <3 <3 2,7

Mur blanc Placo 1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 1 <3 <3 <1,8

Tableau blanc 1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 1 <3 <3 <1,8

Coffrage bois 1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 1 <3 <3 <1,8

Porte blanche 1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 1 17,5 17,5 2,2

Porte verte 4 <0,1 <0,1 <0,1 <0,2 2 20 20 2,7

Analyses des profils résolus dans le temps des COV

Les espèces identifiées comme provenant majoritairement de sources intérieures sont celles pour lesquelles des taux d'émission ont été mesurés sur au moins une surface et également identifiées par une analyse ACP. Ces espèces sont caractérisées par des concentrations très supérieures en ventilation inactive par rapport à la ventilation active

Afin d'illustrer et de comprendre le comportement de ces espèces, une analyse détaillée de deux espèces caractéristiques de la pièce étudiées est présentée : le formaldéhyde et le toluène.

Le formaldéhyde, représentatif des COV de source majoritairement intérieure

Les profils d’évolution des concentrations en formaldéhyde polluant récurrent de l’air intérieur [96] dont une des sources principales a été identifiée dans cette pièce (plaques de plafond) sont présentés ci-dessous pour une journée typique (journée de semaine, régime de ventilation selon le planning habituel de l’établissement : Figure 25) ; pour un week-end (arrêt total de la ventilation : Figure 26) ; pour 24h où la ventilation a été maintenue active : Figure 27; pour une période où sont intervenues des ouvertures de fenêtres : Figure 28; et enfin pour l'ensemble des deux campagnes : Figure 29). Ces profils ont été obtenus par des instruments "on line" développés par l’ICPEES, à savoir des analyseurs de formaldéhyde lors de la première campagne et des microanalyseurs de formaldéhyde lors de la seconde campagne.

La comparaison avec les données modélisées à partir de données de taux d'émission mesurés et en considérant un dépôt sur les autres surfaces et des profils de soufflage sur l'ensemble de la période entraîne une surestimation importante des niveaux de concentration en période de ventilation inactive. En effet, lorsque la ventilation est arrêtée, la concentration en formaldéhyde s'homogénéise dans la pièce et la concentration au soufflage n'est pas représentative des apports d'air extérieur provenant des fuites et non pas du soufflage. De manière à corriger cela, il a été considéré que l'apport de l'extérieur était négligeable et les niveaux de concentrations ont été mis à zéro pour les périodes de ventilation inactive. Dans ce cas, les profils modélisés reproduisent correctement les profils mesurés sous réserve de variation de débit d’infiltration entre la nuit du 23 au 24 (60 m3.h-1) et celle du 24 au 25 avril (30 m3.h-1). Ce choix peut-être justifié par la différence de niveaux de concentration observée entre ces deux nuits sur l'ensemble des espèces d'origine intérieure et les fluctuations possibles de ces infiltrations en fonction des conditions météorologiques.

La prolongation du fonctionnement de la ventilation (Figure 27) au-delà des périodes normales d'utilisation du bâtiment (maximum : 20 h) n'impacte pas le niveau de formaldéhyde.

Par contre, l’ouverture des fenêtres entraine une diminution très rapide des concentrations au centre de la pièce (Figure 28), aboutissant à des niveaux équivalents à l’extérieur mais qui augmentent à nouveau et de façon tout aussi rapide dès que la fenêtre est refermée. Cela est cohérent avec des mesures de taux de renouvellement estimés ou mesurés en cas d'ouverture de fenêtre (voir paragraphe 3.3.4) supérieurs au 2 h-1 imposé par la ventilation mécanique. Les résultats des deux campagnes présentés en Figure 29 montrent un profil journalier similaire en condition de ventilation, des niveaux comparables avec cependant une diminution du niveau au cours des campagnes.

La concentration en formaldéhyde est maximale quelques temps après l'arrêt de la ventilation (stabilisation après environ 2 h à 30 ppb) et décroit rapidement après sa mise en route (en une dizaine de minutes).

Le profil modélisé pour une journée (24 avril 2014), tenant compte du taux d'émission total moyen mesuré lors de la première campagne représente bien la dynamique du profil mais les niveaux de la première nuit sont surestimés, probablement à cause de variation du taux de fuite en fonction des conditi ons météorologiques.

Lorsque la ventilation est coupée, les concentrations mesurées à la bouche de soufflage sont la plupart du temps égales (considérant la dispersion des données) ou supérieures à celles mesurées au centre de la pièce, et notamment sur la période du 26 au 28 avril 2014 (Figure 26). Une des hypothèses pourrait être la proximité de la source (plafond) des lignes de prélèvement placées au soufflage. En condition de ventilation active, les niveaux mesurés au soufflage sont supérieurs à ceux mesurés au centre de la pièce mais tout de même supérieurs aux niveaux moyens mesurés à l’extérieur (<2 ppb). Afin d'identifier l'origine de cette différence, des mesures ont été réalisées en extérieur, en sortie de la CTA et au soufflage lors de la deuxième campagne de mesure. Ces mesures (voir Annexe 3) montrent que la concentration en sortie de CTA est bien supérieure à celle de l'extérieur mais inférieure à celle en sortie de bouche de soufflage. Deux raisons peuvent expliquer ces différences : la contribution intérieure par diffusion dans le conduit de ventilation où est effectué le prélèvement ou un transfert entre l'air vicié et l'air frais au niveau de la roue d’échange d'énergie de la ventilation. Ce phénomène a déjà été observé dans ce type de système de ventilation [97] et un taux de fuite allant jusqu’à 30 % pour le formaldéhyde a été mesuré [98].

49

Figure 25 : Profils de concentration du formaldéhyde (intérieur (Indoor), soufflage (Vent) et modélisé), le 24 avril 2014 lors de la première campagne (données expérimentales obtenues par l’ICPEES (Strasbourg) avec deux analyseurs de formaldéhyde programmés avec des pas de temps de 10 min; données modélisées par le LIVE (Strasbourg) avec le modèle INCA-Indoor).

Ventilation selon planning normal de l’établissement (zones orangées) et répartition des contributions de production et de perte (% : pour les données moyennées sur la journée).

Figure 26 : Profils de concentration du formaldéhyde (intérieur, soufflage), du 26 au 28 avril 2014 lors de la première campagne (données expérimentales obtenues par l’ICPEES (Strasbourg) avec deux analyseurs de formaldéhyde programmés avec des pas de temps de 10 min), ventilation OFF

Figure 27 : Profils de concentration du Formaldéhyde (intérieur, soufflage), les 26-27 février 2015 lors de la seconde campagne (données expérimentales obtenues par l’ICPEES (Strasbourg) avec le microanalyseur de formaldéhyde programmé avec des pas de temps de 2s), ventilation ON pendant 20 h (zone orangée)

30x103 25 20 15 10 5 0

[HCH O] (ppt)

26.4 00:00 04:00 08:00 12:00 16:00 20:00 27.4 00:00 04:00 08:00 12:00 16:00 20:00 28.4 00:00

Vent Indoor

26.2 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 27.2 00:00 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00

30x103 25 20 15 10 5 0

[HCHO] (ppt)

51

Figure 28 : Profils de concentration du formaldéhyde (intérieur), les 27-28 février 2015 lors de seconde campagne (données expérimentales obtenues par l’ICPEES (Strasbourg) avec le microanalyseur de formaldéhyde programmé avec des pas de temps de 2s, moyenne sur 1 min), 27 février : ventilation OFF et ouverture de fenêtre de 16h15 à 17h30 ; redémarrage de la ventilation le 28 février à 8h10

30x103

25

20

15

10

5

0

[HCHO] (ppt) 27.2 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 28.2 00:00 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00

Ouverture fenêtre

30x103

25

20

15

10

5

0

[HCHO] (ppt) 22.4 00:00 23.4 00:00 24.4 00:00 25.4 00:00 26.4 00:00 27.4 00:00 28.4 00:00 29.4 00:00 30.4 00:00 1.5 00:00 2.5 00:00 3.5 00:00 4.5 00:00

Vent Indoor

Figure 29 : Profils de concentration du formaldéhyde (intérieur, soufflage) (données expérimentales obtenues par l’ICPEES (Strasbourg) sur l'ensemble de la 1ère campagne intensive (graphique du haut, deux analyseurs de formaldéhyde avec un pas de temps de 10 min) et de la 2nde campagne intensive (graphique du bas, microanalyseur avec un pas de temps de 2s) L'ensemble de ces résultats montre l’efficacité de la ventilation pour réduire les concentrations des espèces émises par le bâti. Il est donc important de synchroniser les périodes d’occupation et de ventilation afin d’abaisser les quantités auxquelles les occupants sont exposés.

Le toluène : source majoritairement intérieure et apports ponctuels extérieurs négligeables

On observe la même évolution des concentrations pour le toluène, espèce très majoritairement émise par le sol. Les profils d’évolution des concentrations en toluène sont présentés de la même manière que pour le formaldéhyde pour une journée typique (Figure 30), pour une période sans ventilation (Figure 31), pour une période de ventilation active longue avec une ouverture de fenêtre (Figure 32), pour l'ensemble des campagnes (Figure 34). Lors des campagnes, des pics de toluène ont été observés à l'extérieur et un épisode est présenté en Figure 33.

De la même façon que pour le formaldéhyde, le profil de toluène a été modélisé avec INCA-Indoor. Les deux types de simulation (en considérant les données de soufflage sur toute la période ou uniquement lors des périodes de ventilation active) ont la même tendance que pour le formaldéhyde. Les concentrations de toluènes sont principalement gouvernées par les émissions et l'échange avec l'extérieur. Les pertes en toluène liées à la réactivité du toluène avec OH représente au maximum 0.4%.

Figure 30 : Profils de concentration du toluène (intérieur, soufflage, extérieur et intérieur modélisé), le 24 avril 2014 le 24 avril 2014 (données expériementales SAGE, Mines Douai ; données modélisées par le LIVE (Strasbourg) avec le modèle INCA-Indoor.

30x103 25 20 15 10 5 0

[HCHO] (ppt) 24.2 00:00 25.2 00:00 26.2 00:00 27.2 00:00 28.2 00:00 1.3 00:00 2.3 00:00 3.3 00:00 4.3 00:00 5.3 00:00 6.3 00:00

Ouverture fenêtre

53 L'hypothèse d'une concentration nulle de l'extérieur est proche de la réalité au regard des mesures réalisées à l'extérieur. On peut toutefois noter une grande variabilité du taux d'émission sur l’ensemble de la surface au sol due très probablement à la mise en œuvre de celui-ci (sol collé) pouvant entrainer une variabilité importante sur ce paramètre.

On constate tout d’abord, que les concentrations mesurées au soufflage en période de non ventilation pour le toluène sont égales aux concentrations mesurées au centre de la pièce, confortant notre hypothèse de proximité plus ou moins grande avec la source d’émission.

Dans les conditions de ventilation inactive (Figure 31), on observe tout de même une variation des concentrations en toluène (de 5 ppb environ sur les journées du 26 et 27 avril), pouvant être attribuée soit à des variations de la source d’émission, mais qui pourrait également être attribuable à des variations dans le taux de renouvellement d’air naturel de la pièce. La Figure 31 présente donc également les mesures de température intérieure et de direction et vitesse de vent extérieur, facteurs susceptibles de modifier le renouvellement naturel de la pièce. Les fenêtres de la salle de classe sont exposées au vent pour des directions de quart sud-ouest (180-240°). Au vu de cette comparaison, on note que la concentration est plutôt anti-corrélée avec la température intérieure, et que les diminutions sensibles de concentration interviennent pour des vents dont la direction dépasse 150°C. Ces observations préliminaires tentent donc à penser que ces 2 facteurs pourraient avoir un impact sur le taux de renouvellement naturel de la pièce.

Les ouvertures de fenêtre, illustrées par la Figure 32, ont un impact tout aussi conséquent sur les concentrations en toluène qu’en formaldéhyde.

Un autre facteur pouvant influer sur les concentrations intérieures pourrait être un pic de pollution extérieure.

Des épisodes de pollution extérieure ont pu être observés sur les 2 campagnes (Figure 34), mais sont généralement intervenus en période de ventilation inactive. Les élévations de concentrations extérieures restent pour ces épisodes sans influence sur les niveaux de concentrations intérieures car les concentrations extérieures restaient nettement inférieures aux concentrations intérieures. Un exemple, e n ventilation coupée, est donné pour la première campagne en Figure 33.

Figure 31 : Profils de concentration du toluène (intérieur, soufflage, extérieur), le 26-27 avril 2014 (données SAGE, Mines Douai+ PC2A)

30x103 25 20 15 10

[Toluene] (ppt) 26.4 00:00 02:00 04:00 06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 27.4 00:00 02:00 04:00 06:00 08:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00

2000 0

28 26 24 22

Température inrieure (°C)

200 160 Direction Vent 120

5 4 3 2

Vitessevent (m/s)

Indoor Vent Out

Direction Vent Vitesse Vent

Figure 32 : Profils de concentration du toluène (intérieur, soufflage, extérieur), du 28 février 7:00 au 1er mars 9:00, en période de ventilation active, avec ouverture de fenêtre entre 16 et 17 h (données SAGE, Mines Douai+ PC2A).

Figure 33 : Profils de concentration du toluène (intérieur, soufflage, extérieur), entre le 29 avril 2014 et le 2 mai 2014 (données SAGE, Mines Douai + PC2A)

28.2 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 1.3 00:00 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00

30x103 25 20 15 10 5 [Toluene] (ppt) 0 1000

500 0

Ouverture fenêtre

Indoor Vent Out

2.0

1.8

1.6

1.4

1.2

1.0

00:00 29/04/2014

12:00 00:00

30/04/2014

12:00 00:00

01/05/2014

12:00 00:00

02/05/2014 30x103

25 20 15 10 5 0

[Toluene] (ppt) 29.4 00:00 04:00 08:00 12:00 16:00 20:00 30.4 00:00 04:00 08:00 12:00 16:00 20:00 1.5 00:00 04:00 08:00 12:00 16:00 20:00 2.5 00:00

2000

0

Indoor Vent Out

55

Figure 34 : Profils de concentration du toluène sur les deux campagnes de mesure (données SAGE, Mines Douai, PC2A) Les autres espèces présentant des profils similaires à ceux du formaldéhyde et du toluène, avec une source majoritairement intérieure, sont pour la plupart des espèces effectivement identifiées lors de la phase de mesure des taux d’émissions, à savoir formaldéhyde, toluène, methanol, acétone, acétaldéhyde,

 et  pinènes, et les hydrocarbures aliphatiques de C8 à C12.

La Figure 35 illustre ce comportement similaire pour la journée du 24 avril, pour les espèces mesurées avec un pas de temps de 10 min (formaldéhyde, methanol, acétone et acétaldéhyde).

30x103 20 10 0

[T olue ne] (ppt)

22.4 00:00 23.4 00:00 24.4 00:00 25.4 00:00 26.4 00:00 27.4 00:00 28.4 00:00 29.4 00:00 30.4 00:00 1.5 00:00 2.5 00:00 3.5 00:00 4.5 00:00 5.5 00:00

4000 2000 0

Indoor Vent Out

23.2 00:00 24.2 00:00 25.2 00:00 26.2 00:00 27.2 00:00 28.2 00:00 1.3 00:00 2.3 00:00 3.3 00:00 4.3 00:00 5.3 00:00 6.3 00:00 7.3 00:00

30x103 25 20 15 10 5 0

[Toluene] (ppt)

4000 2000 0

Ouverture fenêtre Indoor

Vent Out

Figure 35 : Profils de concentration de quelques COV d’origine intérieure pour la journée du 24 avril 2014

D'autre part, un coefficient de corrélation entre le toluène et chacune des espèces mesurées par GC-FID a été calculé pour la campagne 1. Les espèces montrant un coefficient supérieur à 0.6 sont rassemblées dans le tableau ci-dessous et peuvent être considérées comme étant uniquement émises par des sources intérieures.

Tableau 18 : coefficient de corrélation des différentes espèces mesurées par GC-FID par rapport au toluène

octane o-xylene nonane alpha-pinene b-pinene +124-trimethylbenzene +decane undecane dodecane

(COV ;toluene)

0,97 0,59 0,99 0,63 0,98 0,96 0,94

Représentativité des mesures de COV lors des campagnes

Les mesures réalisées sur les COV, même si elles sont basées sur un grand nombre d'instruments complémentaires ne peuvent pas être exhaustives pour l'ensemble des espèces présentes dans la pièce.

D'autre part, les résultats présentés ci-dessus mais également dans le paragraphe suivant concernant les mesures COV ont été réalisées dans la pièce vidée de son mobilier mais avec la présence d'instruments qui ne pouvaient pas être utilisés avec une ligne de prélèvement en raison de pertes trop importantes (cas de l'analyseur de HONO) ou de temps de vie des espèces mesurées trop court (cas des HOx par FAGE) ou encore pour des raisons de représentativité (cas des capteurs de température, humidité, lumière). Des mesures complémentaires ont donc été réalisées afin de vérifier la part d'émission liée aux instruments amenés dans la pièce grâce à des mesures avec uniquement une ligne de prélèvement, en absence des instruments. Des mesures de réactivité de OH ont également été réalisées lors de la deuxième camp agne afin de vérifier si les espèces mesurées étaient représentatives des espèces pouvant réagir avec ce radical et donc de la chimie prenant place en air intérieur.

Mesures en absence d'instruments dans la salle

Des mesures avec le PTR-MS des Mines de Douai ont été réalisées à la fin de la première campagne après désinstallation de l'ensemble des autres équipements. Aucune variation importante des niveaux de

80007000 60005000 40003000

[COV] (ppt) 24.4 00:00 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00 22:00 23:00 25.4 00:00

50x103

40

30

20

10

HCHO Methanol Acetone + propanal Acetaldehyde

57 concentration avant et après désinstallation n'a été observée sur les espèces mesurées avec cet instrument (voir Tableau 29).

Après la deuxième campagne, les deux GC on-line ont permis le même type de mesure mais sur un plus grand nombre d'espèces (notamment sur les COVO). Ces mesures post-campagne ont mis en évidence la chute des niveaux d'éthanol après la désinstallation du matériel. Il a été identifié qu'un des instruments (analyseur HONO) émettait de l'éthanol dans la pièce.

Bilan en COV au regard de la réactivité chimique

Lors de la deuxième campagne, des mesures de réactivité de OH ont également été réalisées. Ces mesures ont été réalisées avec l'instrument FAGE en configuration pump-probe "ON line" [99] qui permet de mesurer le temps de vie de OH et donc de déterminer l'ensemble de ses pertes par réactions avec les espèces présentes. La mesure est basée sur le prélèvement en continu de l'air ambiant dans une cellule de photolyse où sont générés les radicaux OH de façon artificielle par photolyse pulsée (laser à 266 nm) de l'ozone en présence de vapeur d'eau (ambiante). Le suivi de la décroissance de la concentration de OH est réalisé par l'instrument FAGE.

Ces mesures peuvent être comparées à une réactivité calculée à partir des niveaux de concentration des espèces susceptibles de réagir avec OH. La comparaison entre la réactivité mesurée et calculée permet de rendre compte de la représentativité des espèces mesurées pour des études de réactivité chimique.

Le niveau de réactivité à l'intérieur était en moyenne de 58 ± 22 s-1 sur toute la campagne avec des niveaux moyens de 50 ± 19 s-1 en période de ventilation et de 66 ± 20 s-1 hors période de ventilation, et supérieurs aux niveaux extérieurs mesurés ponctuellement (de l'ordre de 10 s-1). Cette mesure de réactivité en air intérieur est la première réalisée à l’heure actuelle, il n’est donc pas possible de comparer ces niveaux à ceux d’autres bâtiments.

La Figure 36 présente le profil de réactivité mesurée le 27 février 2015. La réactivité est stable à environ 40 s-1 durant la première période de ventilation puis augmente lorsque celle-ci s’arrête pour atteindre plus de 70 s-1 avant la seconde période de ventilation, où elle redescend et se stabilise de nouveau vers 40 s-1. L’ouverture des fenêtres assure un renouvellement d’air qui fait chuter la réactivité jusqu’à 9 s-1, en

La Figure 36 présente le profil de réactivité mesurée le 27 février 2015. La réactivité est stable à environ 40 s-1 durant la première période de ventilation puis augmente lorsque celle-ci s’arrête pour atteindre plus de 70 s-1 avant la seconde période de ventilation, où elle redescend et se stabilise de nouveau vers 40 s-1. L’ouverture des fenêtres assure un renouvellement d’air qui fait chuter la réactivité jusqu’à 9 s-1, en