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Chapitre 5. Méthodologie de l'enquête

5.3 Le recueil des données

5.3.5 Analyse des entretiens

Critères de classification/d’évaluation

À travers cette expérimentation notre but est de compléter l’analyse de comportement de l’usager abordée dans le chapitre 3 de la partie 1, par l’analyse de ses émotions et le recueil de son besoin à travers les tests d’utilisabilité. Pour la première analyse, les résultats obtenus sont classés dans un tableau Excel de base de données qui permet de filtrer par questions, par réponses, par critères (la tranche d’âge, le sexe et le niveau d’étude). Ensuite, nous nous inspirons du fonctionnement des jeux de dés

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comme le Monopoly154 ou l’outil décisionnel IBM TM1 COGNOS155 où les informations collectées sont stockées et représentées comme des cubes multidimensionnels, puis les résultats seront présentés en regardant la dimension qui nous intéresse et l’analyser en fonction des critères cités ci-dessus et qui différencient nos participants.

Dans la deuxième analyse, nous allons étudier les émotions, pour ce faire nous devons interpréter les réponses données, examiner la façon dont les réponses ont été exprimées, les hésitations, accepter ou non la réponse sur les questions posées.

Figure 18. Opération d’analyse des résultats

Chaque étudiant est représenté par un cube, et chaque cube est soumis à l’ensemble de différentes spécificités ou comportements, par rapport à des scénarios de test, dans ses dimensions. Les tapis représentent des critères comme le genre, l’âge et le niveau d’expertise Chaque spécificité ou comportement (dimension) sera analysé par rapport à un critère (tapis) jusqu’au analyser chaque comportement par rapport à l’ensemble des critères existants.

154 C’est un jeux de société américain créé par Hasbro en 1935

155 IBM Cognos TM1 (anciennement Applix TM1) est un logiciel de planification d'entreprise utilisé pour mettre en œuvre la planification collaborative, de budgétisation et de prévision des solutions, ainsi que des applications d'analyse et de reporting.

136 Émotions des utilisateurs pendant les entretiens

L’analyse émotionnelle d’un entretien est une étape déterminante dans le travail d’un chercheur en UX. Elle permet d’examiner toutes les informations divulguées par l’interviewé mais également d’interpréter sa manière de s’exprimer, de répondre aux questions, les confirmations, les hésitations, le silence, etc. Nous considérons les émotions et les réactions enregistrées lors de l’entretien comme des indicateurs importants à analyser car ils peuvent nous apporter des recommandations qui peuvent être exploités pour l’amélioration de notre produit cible.

Selon plusieurs auteurs en sciences sociales, un entretien non directif peut être considéré comme une conversation dans la mesure où chaque participant à un entretien adopte l’attitude qui lui convient pour exprimer en toute liberté ses idées et insister sur ce qu’il pense être important à ses yeux. En revanche, il existe un point qui oppose « l’entretien scientifique » et « la conversation ». En effet, lors d’une conversation, nous avons un échange mutuel où chaque personne exprime sa pensée contrairement à l’entretien où seule l’interviewé manifeste son opinion alors que l’intervieweur n’exprime pas forcément ce qu’il pense [Bornet, Brangier, 2013].

Trois facteurs sont indispensables dans le calcul de la pertinence des réponses données par l’interviewé :

L’oubli : il est impossible pour un utilisateur de décrire avec détails toutes les difficultés qu’il a rencontrées pendant la réalisation des scénarios à effectuer sur un site donné. Il faut savoir que l’oubli est considéré comme un élément essentiel à l’intelligence humaine. Parce que l’oubli est une grande source de concentration et il est également le garant de la productivité de notre cerveau [Louvet, 2017].

De ce fait, il est fort recommandé de toujours laisser le temps pour l’interviewé afin qu’il soit en mesure de nous donner le maximum d’informations qu’il connait. Ce laps de temps lui permettra donc de se concentrer et de se rappeler. Ainsi il est judicieux de préciser à la fin de l’entretien à l’interviewé qu’il peut nous communiquer toute information qu’il ne nous a pas donnée par oubli via email ou par tout autre moyen (SMS, etc.).

La honte : beaucoup d’informations utiles pour le projet de thèse ou pour tout autre travail ne sont malheureusement pas dévoilées pour cause d’être considérées

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comme « ridicules ». En effet, l’interviewé peut volontairement cacher des informations pour que l’intervieweur ne trouve sa réponse ridicule et insensée. Dès lors, pour essayer de surmonter cet obstacle, il est important que la personne qui mène l’entretien montre son intérêt pour toutes les réponses ayant été données. C’est ce qui va encourager le participant à parler plus et s’exprimer sans complexe.

La peur : ce sentiment apparait surtout lorsque nous nous adressons à des jeunes ou bien des personnes n’ayant pas fait de grandes études, dans la plupart du temps ces deux catégories se sous-estiment et par conséquent, ils ont peur de ne pas pouvoir répondre ou que leurs réponses ne soient pas à la hauteur. Hors dans un entretien scientifique il n’existe pas de bonne ou mauvaise réponse. C’est pourquoi, nous devons montrer à ces personnes que notre étude ne peut pas aboutir sans eux et sans les informations qu’ils nous communiquent.

En outre, il existe une peur liée à la confidentialité, nous insistons donc auprès de l’interviewé que ses données personnelles ne seront en aucun cas divulguées, ainsi nous rassurons le participant que l’anonymat et le respect de la vie privée sont deux points essentiels qui ne peuvent être violés.

Filtrage des données

Il arrive parfois que les participants donnent des réponses incomplètes ou très vagues, dans ce cas il est important de donner une interprétation la plus « fidèle » possible de ce que l’étudiant a voulu exprimer. Tout argument exprimé par les interviewés et qui n’a pas de lien avec notre travail est supprimé, c’est considéré comme une donnée hors sujet qui ne nous aide pas dans le cadre de notre recherche. Plusieurs cas existent où l’étudiant ne nous donne pas la donnée recherchée soit en essayant de fuir la question posée, en essayant de changer de sujet, en orientant l’entretien vers un point qui ne nous intéresse pas.

De ces entretiens, nous allons prendre uniquement les réponses aux questions que nous avons posées. Les autres informations vont servir à effectuer l’analyse émotionnelle des étudiants participants.

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