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6. Résultats et interprétations

6.2 Evaluation conjointe parents-professionnels avec l’outil ASQ : résultats de situations d’enfants

6.2.1 Analyse de la catégorie 1 : Enfants en zone blanche pour les parents et les éducatrices

des performances correspondant à ce qui est attendu par des enfants de leur âge. Il n’y a donc aucun questionnement quant au développement des enfants dans les différents domaines évalués dans les questionnaires. Au contraire, ce résultat donne une indication rassurante aux acteurs, même si elle ne supprime pas l’importance de refaire un dépistage dans un an environ dans l’optique d’un dépistage universel.

La catégories 2 montre des différences entre les scores des parents et des éducatrices. Il y a quatre enfants qui ont minimum une zone grise ou noire selon les parents mais qui sont complètement dans la zone blanche pour les éducatrices.

La catégorie 3, à l’inverse, concerne cinq enfants qui ont minimum une zone grise ou noire selon les éducatrices alors qu’ils sont complètement dans la zone blanche pour les parents.

Dans la catégorie 4, il y a une enfant qui a un domaine dans la zone grise autant pour les parents que pour les éducatrices. Il s’agit de montrer ici que les parents et les éducatrices ont des observations partagées.

Enfin dans la 5ème catégorie, parents et professionnels cotent l’enfant avec des performances au-dessous de la zone blanche mais ce ne sont pas les mêmes domaines qui sont évalués comme faible par les éducatrices et les parents.

Nous allons discuter les catégories de manière plus détaillée.

6.2.1 Analyse de la catégorie 1 : Enfants en zone blanche pour les parents et les éducatrices

Aline ; Emilie ; Jérôme ; Jonathan ; Julien ; Thomas ; Walter ; Yaëlle ; Yvan

La catégorie 1, comme nous l’avons vu ci-dessus, comprend neuf enfants dans la zone blanche pour tous les domaines autant dans les évaluations des parents que dans celles des éducatrices.

Ce qui est intéressant c’est que même si les neuf enfants sont dans la zone blanche, en regardant de plus près leurs scores, il peut y avoir des similitudes comme des différences importantes. Si nous prenons deux exemples : Yvan et Thomas.

Le premier, Yvan a quatre domaines avec le meilleur score (60) autant chez les éducatrices que chez les parents. Pour le dernier domaine, « Aptitudes individuelles et sociales », il a obtenu le score de 50 sur 60 des deux côtés. Il n’y a qu’à l’intérieur de ce domaine que les réponses aux items diffèrent.

Les parents répondent quatre « oui » et deux « parfois ».

L’éducatrice répond cinq « oui » et un « pas encore ».

En considérant que le score total des domaines, Yvan a donc une égalité parfaite dans les scores obtenus à la garderie et à la maison.

Le second, Thomas a un domaine, la « Motricité globale », avec le meilleur score (60) chez les éducatrices et chez les parents. Il s’agit d’ailleurs du seul domaine où il n’y a pas de différence entre la garderie et la maison. En effet, il a trois autres domaines avec des différences variant entre 5 et 10 points.

Le plus étonnant dans les scores de Thomas, c’est le domaine « Motricité fine » qui obtient 20 points de différence entre les partenaires.

Il obtient 55 points du côté des éducatrices.

Alors que le domaine obtient seulement 35 points avec les parents.

Nous pouvons poser quelques hypothèses concernant ces importantes différences entre les scores des parents et de l’éducatrice.

Tout d’abord, aux items 1 et 4, malgré les exemples assez clairs, nous supposons que l’éducatrice et les parents n’ont pas la même vision du « vertical » et du « horizontal ». Il se peut également que Thomas ait été plus performant en garderie plutôt qu’à la maison, le contexte, avec les copains autour de lui, peut être source de motivation.

De plus, nous remarquons que dans les 4 items (items 1, 2, 4 et 6) où les parents et l’éducatrice ne sont pas d’accords, l’éducatrice note toujours mieux que les parents : « oui » pour « parfois » chez les parents et « parfois » pour « pas encore » chez les parents. Remarquons qu’à l’item 6,

l’éducatrice avait en premier coché la réponse « pas encore » puis l’a mis entre parenthèses et a finalement coché « parfois ». En regardant ces réponses, nous pouvons donc supposer que Thomas est plus performant et motivé à la garderie ou nous supposons que les parents sont plus exigeants dans les réponses demandées à leur fils.

Malgré cette grande différence de score entre les observations des deux partenaires, les deux scores se trouvent encore dans la zone blanche.

Ces deux situations d’enfants se trouvent donc dans la zone blanche autant pour les parents que pour les éducatrices alors que les différences vont de 0 à 20 points. Il s’agit d’une différence très importante. Nous avons constaté que suivant les domaines et l’âge des questionnaires, les limites des zones blanches, grises et noires ne sont pas toutes au même niveau. Cela correspond en effet, aux domaines qui se développent plus vite que d’autres en fonction des âges des enfants.

Squires et al. (2009) expliquent que différentes zones de « monitoring » ont été délimitées sur le tableau des résultats pour chaque intervalle d’âge. Cette zone de surveillance représente une gamme d’au moins 1 à 2 écarts-type en dessous de la performance « typique » moyenne des enfants dans chaque domaine de développement. Cette zone de surveillance vise à mettre en évidence les compétences de développement des enfants qui ne sont pas inférieures au score de coupure de référence, mais qui peuvent nécessiter une attention et un suivi plus étroits. De plus, les enfants se trouvant dans la zone de surveillance devraient pouvoir être réévalués entre 2 et 4 mois pour s’assurer que leurs compétences se sont rééquilibrées par rapport aux référentiels du test.

6.2.2 Analyse de la catégorie 2 : Enfants avec min. 1 zone grise ou noire seulement pour