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C ∗ -algèbres

Dans le document Etats, idéaux et axiomes de choix (Page 114-119)

Donc pour tout λ ∈ R, l’idéal Kλ engendré par In et λ1Adkn inclut strictement

In.

On sait que Sp(dknn) est un fermé non vide de C, borné donc on peut choisir

λknSp(dknn)(notons qu’une famille de fermés bornés non vides de K2, ou même de Kn, admet une fonction choix). Ainsi InKλknA (puisque λknSp(dknn)). On pose alors In+1 l’adhérence de l’idéal Kλkn (In+1 est propre).

Enfin on pose M = ⋃

n∈NIn.

Si (In)nstationne, M est maximal. Sinon, la suite (In)n est strictement croissante, soit j le premier entier tel que djM ∉ K1AM. Comme djM ∉ K1AM il est clair que ∀n ∈ N, dj

n

∉ K1A n

, donc ∀n ∈ N, j > kn (puisque kn est le premier entier tel que

dkn ∉ K1An) : contradiction. Donc M est maximal.

5.1.4.4 Représentation de Gelfand pour les algèbres de Banach unitaires

Si a est un élément d’une K-algèbre de Banach unitaire A, on note ˜a l’application

évaluation en a : ˜a ∶ ΩA C

ff (a) . Il est clair que ˜a est continue (pour la topologie

∗-faible) (˜a est la restriction à ΩA de la projection canonique pa∶ CA

→ C).

Théorème* 5.1.7. [51, p.15]

Soit A une C-algèbre de Banach unitaire. L’application F ∶ A → C(Ωa A)

↦ ˜a est un

morphisme d’algèbres.

L’application F est contractante i.e. pour tout a ∈ A, ∣∣F (a)∣∣ = ∣∣˜a∣∣≤ ∣∣a∣∣. Si ΩA est non vide, l’application F est unitaire.

Preuve :

Pour montrer que F est contractante, on utilise l’inclusion {f (a) ∣ f ∈ Ω(A)} ⊆ Sp(a), qui se fait dans ZF (Remarque5.1.8).

Remarque 5.1.10.

En particulier, si A est commutative alors T2 implique que Ω(A) ≠ ∅ et donc F est unitaire.

5.2 C

-algèbres

5.2.1 C

-algèbres

Une ∗-algèbre A est une C-algèbre de Banach (au sens des filtres de Cauchy) munie d’une application ∗ ∶ A → A satisfaisant pour tous a, b ∈ A et pour tout λ ∈ C les conditions suivantes :

— a∗∗=a (involutive)

— (ab)=ba

Une C-algèbre ([51, p.36]) est une ∗-algèbre (A, ∣∣ ∣∣), munie d’une norme d’algèbre

rendant A complète (au sens des filtres de Cauchy) et telle que pour tout a ∈ A, ∣∣aa∣∣ =

∣∣a∣∣2 (d’où ∣∣a∣∣ = ∣∣a∣∣).

Dans une C-algèbre unitaire A d’unité 1A, on a :

— 1 A=1A (en effet 1 A=1 A1A=1 A1∗∗ A = (1 A1A)=1∗∗ A =1A). — si a ∈ A, Sp(a) = {λ ∣ λ ∈ Sp(a)}. Exemple 5.2.1.

— C : l’algèbre C munie de la conjugaison est une C-algèbre unitaire.

— `(X) : si X est un ensemble, l(X) muni de l’involution f ↦ f (conjugaison)

est une C-algèbre.

— Cb(X) : si X est un espace topologique, l’ensemble Cb(X) des fonctions continues

bornées sur X à valeurs complexes muni de la conjugaison est une C-algèbre.

Si X est compact, Cb(X) = C(X).

— B(H) : si H est un espace de Hilbert sur C, l’ensemble B(H) des endomorphismes continus de H est une C-algèbre unitaire, non commutative si dim(H) ≥ 2, munie

de l’involution ∗ qui à tout u ∈ B(H) associe son adjoint u i.e. l’unique

endo-morphisme v de H tel que pour tous x, y ∈ H, ⟨u(x), y⟩ = ⟨x, v(y)⟩. L’existence de cet adjoint est légitime par le théorème de projection sur un convexe complet pour les filtres de Cauchy (voir AnnexeC, page216 pour la définition de complé-tude au sens des filtres de Cauchy et la sectionC.5 page 223 pour le théorème de projection, qui se fait dans ZF).

Un élément a d’une ∗-algèbre unitaire A est hermitien si a=a. On note Asal’ensemble

des éléments hermitiens de A ; tout élément x de A se décompose d’une unique façon sous la forme x = a + ib, où a = 12(a + a) et b = 1

2(a − a) (a, b ∈ Asa). Un élément a d’une

∗-algèbre unitaire A est normal si aa = aa. En particulier les éléments hermitiens sont

normaux.

Exemple 5.2.2.

Soit K un compact, alors l’ensemble A ∶= C(K, C) des fonctions continues sur K à valeurs complexes est une C-algèbre (l’involution est la conjugaison) et Asa= C(K, R).

Remarque 5.2.1.

La ∗-sous-algèbre engendrée par un élément normal (et donc également par un élément hermitien) est commutative.

Soient A et B deux C-algèbres. Un morphisme de C-algèbres de A dans B est une

application f ∶ A → B linéaire, multiplicative qui préserve l’involution. Si A et B sont unitaires, on impose f (1A) =1B.

5.2.2 Représentation des C

-algèbres unitaires commutatives

(Théorème de Gelfand-Naimark), avec T2

Soit A une ∗-algèbre unitaire, d’unité 1A. On rappelle que Asa désigne l’ensemble des éléments hermitiens de A.

Proposition* 5.2.1. [51, p.37-40]

Soient A une ∗-algèbre de Banach unitaire et a ∈ Asa. Alors : 1. Sp(a) ⊆ R.

2. Si de plus A est une C-algèbre, alors r(a) = ∣∣a∣∣.

Proposition* 5.2.2. [51, p.40]

Soit A une C-algèbre unitaire. Si χ est un caractère sur A alors :

a ∈ A χ(a) =χ(a)

Théorème* 5.2.1. [Théorème de Gelfand-Naimark][51, p.41]

Soit A une C-algèbre unitaire commutative. On rappelle que l’on note ΩA l’ensemble

des caractères sur A. La représentation de Gelfand de A est le morphisme de C-algèbres

(contractant) suivant :

F ∶ A Ð→ C(ΩA)

aa ∶ Ω˜ A → C

ff (a)

où C(ΩA) désigne la C-algèbre des applications continues bornées de Ω(A) dans C. 1. T2 implique le résultat suivant : ΩA est un compact non vide et F est isométrique,

surjectif, unitaire.

2. Si A est séparable, le résultat précédent se prouve dans ZF.

Preuve :

1. On esquisse les étapes de la preuve :

— Avec T2, ΩA est un compact non vide (Théorème 5.1.5).

— F est à valeurs dans C(ΩA) puisque les évaluations sont continues. — F est involutive d’après la Proposition 5.2.2.

— F est contractante (Théorème 5.1.7), et si a ∈ A on a : ∣∣F (a)∣∣2 = ∣∣F (a)F (a)∣∣ puisque A est une Calgèbre

= ∣∣F (aa)∣∣

= r(aa), avec T2, (voir Théorème 5.1.5)

= ∣∣aa∣∣ puisque aa est hermitien (Proposition5.2.1)

= ∣∣a∣∣2 puisque A est une Calgèbre

Donc F est isométrique.

— Comme F est isométrique, alors elle est injective.

— F [A] sépare les points de ΩA i.e. si f ≠ g sont deux caractères sur A, il existe a ∈ A tel que ˜a(f ) = ˜a(g).

— F [A] sépare les points de ΩA donc par le théorème de Stone Weiertrass, F [A] est dense dans C(ΩA). Comme F [A] est fermé, il est donc égal à C(ΩA) : donc F surjective.

2. Si A est séparable, alors le Théorème 5.1.5permet de prouver le résultat précédent dans ZF.

5.2.3 Le calcul fonctionnel continu et ses conséquences

On cite un théorème ayant des conséquences importantes :

Théorème* 5.2.2 (Calcul fonctionnel continu). [51, p.43]

Soit A une C-algèbre unitaire, soit a ∈ A un élément normal. On note B la C-algèbre

(commutative unitaire et séparable) engendrée par a, a et 1A. On considère z ∶ Sp(a) → C

λλ .

Alors il existe un unique isomorphisme d’∗-algèbres ϕ ∶ C(Sp(a)) → B tel que ϕ(z) = a.

Preuve :

Soient ϕ1 et ϕ2 deux telles applications. Si f ∈ C(Sp(a)) est polynomiale en z et

z, alors ϕ1(f ) (resp. ϕ2(f )) est le polynôme en a et a correspondant. Ainsi ϕ1 et ϕ2

coïncident sur le sous-ensemble dense des fonctions polynomiales en z et z. Comme ϕ1 et

ϕ2 sont continues et à valeurs dans un espace séparé, elles sont égales, d’où l’unicité. Pour l’existence, l’application ϕ est totalement déterminée sur le sous-ensemble dense des fonctions polynomiales et ϕ est uniformément continue (car linéaire continue), puis, comme B est complète, ϕ se prolonge de manière unique en une application continue ψ de C(Sp(a)) dans B.

De plus ϕ est surjective puisque a ∈ Im(ϕ), et donc l’∗-algèbre engendrée par a est incluse dans Im(ϕ) et est dense dans B. Comme ϕ est isométrique, Im(ϕ) est complète donc fermée.

Remarque 5.2.2.

Si P ∶ Sp(a) → C est polynomiale en z et z, alors ϕ(P ) = P (a).

5.2.3.1 Éléments positifs d’une C-algèbre unitaire

Un élément a d’une C-algèbre unitaire A est positif s’il est hermitien (a =a) et si

Sp(a) ⊆ R+.

Remarque 5.2.3.

Si x est un élément hermitien d’une C-algèbre unitaire A, alors x2 est un élément positif. En effet, x2 est hermitien donc son spectre est inclus dans R. De plus Sp(x2) = {t2t ∈ Sp(x)} ⊆ R+.

Théorème* 5.2.3. [51, p.41]

Soient A une C-algèbre unitaire et B un C-sous-algèbre unitaire de A. Alors pour

tout élément x ∈ B on a :

SpB(x) = SpA(x)

On en déduit qu’un élément x dans B est positif dans B si et seulement si il est positif dans A : B+=A ∩ B+.

En particulier, un élément a ∈ A est positif si et seulement si a est positif dans la C-algèbre (séparable) engendrée par a.

Le Théorème 5.2.2 induit plusieurs résultats importants concernant les éléments po-sitifs d’une C-algèbre (dont on trouvera les preuves dans [51, p.45]).

Théorème* 5.2.4. [51, p.45]

Soient A une C-algèbre unitaire :

— Si x est un élément positif de A, alors il existe un unique y positif tel que y2=x. Cet élément y est noté x12.

— Pour tout élément hermitien x, on définit :

x∣ ∶= (x2 ) 1 2 ; x+∶= 1 2(∣x∣ + x) ; x ∶= 1 2(∣x∣ − x)

Les éléments ∣x∣, x+ et x sont positifs et de plus : x = x+x; ∣x∣ = x++x et

x+x=0.

Notons aussi que :

x ∈ Asa − ∣x∣ ≤ x ≤ ∣x∣

A noter que ∣x∣ ne désigne pas ici la borne supérieure de {x+, x}dans le R-espace vectoriel ordonné Asa, qui peut d’ailleurs ne pas exister.

Preuve :

On prouve le premier point, pour souligner que le résultat s’obtient dans ZF, puisqu’il est basé sur le théorème de représentation de Gelfand des C-algèbres commutatives dans

le cas séparable (Théorème 5.2.1).

On considère B la C-algèbre (commutative séparable) engendrée par x. D’après le

théorème 5.2.1, on peut, dans ZF, identifier B à C(K) via la représentation de Gelfand F (où K est l’ensemble (compact) des caractères sur B).

Or la fonction f ∶= F (x) ∈ C(K) est positive (puisque x l’est), donc il existe une unique application g ∈ C(K) positive telle que f = g2 (g ∶ ω ∈ K ↦f (w)). On pose alors y ∶= F−1(g) et on obtient le résultat.

On liste également quelques résultats utiles, également basés sur le le théorème de représentation de Gelfand des C-algèbres commutatives dans le cas séparable (Théorème 5.2.1) :

Proposition* 5.2.3. [51, p.46] Soit A une C-algèbre unitaire :

— Pour tout x ∈ Asa et tout réel t, on dispose des implications suivantes : 1. ∣∣x − t1A∣∣ ≤t ⇒ x ≥ 0

2. ∣∣x∣∣ ≤ t et x ≥ 0 ⇒ ∣∣x − t1A∣∣ ≤t

— Les deux implications précédentes permettent de montrer que la somme de deux éléments positifs est positive i.e. :

— Pour tout élément x de A : l’élément xx est positif et on définit l’élément positif

x∣ ∶= (xx)1 2.

De plus : ∣∣ ∣x∣ ∣∣2 = ∣∣ ∣x∣2∣∣ = ∣∣(x)x∣∣ = ∣∣x∣∣2

— Un élément x de A est positif si et seulement si il existe y tel que x = yy.

— Si a et b sont deux éléments hermitiens tels que a ≤ b alors ∀c ∈ A, cac ≤ cbc (en

effet, comme b − a est positif, il existe u tel que b − a = uu et donc cbc − cac =

c(b − a)c = cuuc = (uc)uc ≥ 0).

— Si a et b sont deux éléments positifs tels que 0 ≤ a ≤ b alors ∣∣a∣∣ ≤ ∣∣b∣∣.

5.2.4 Le R-espace vectoriel ordonné A

sa

, avec unité d’ordre

Soit A une C-algèbre unitaire, d’unité 1A.

Remarque 5.2.4.

Si f est une forme linéaire définie sur Asa, il existe une seule façon de la prolonger en une forme C-linéaire sur A. En effet, si a ∈ A, on décompose a ∶= x + iy où x, y ∈ Asaet on pose alors f (a) ∶= f (x) + if (y).

On rappelle qu’un élément x de A est positif s’il est hermitien et si Sp(x) ⊆ R+. On note A+ la famille des éléments positifs de A. On démontre que A+ est un cône-strict :

— A++A+A+ (Proposition 5.2.3).

— A+∩ (−A+) = {0} : si x ∈ A+∩ (−A+)alors Sp(x) = {0} (puisque le spectre de x est

non vide), donc r(x) = ∣∣x∣∣ = 0 d’où x = 0. — Clairement R+A+A+.

Avec le cône-strict A+, l’ensemble Asa est muni d’une structure de R-espace vectoriel ordonné : pour tous x, y ∈ Asa, x ≤ y si Sp(y − x) ⊆ R+.

Remarque 5.2.5.

— Si a ∈ Asa, a2 est positif (puisque a2 est hermitien et Sp(a2) =Sp(a)2).

— Si a ∈ Asa est tel que ∣∣a∣∣ ≤ 1 alors 1Aa2 est positif (puisque 1 − a2 est hermitien et Sp(1Aa2) =1 − Sp(a)2

⊆ R+).

— Si a ∈ Asa alors a ≤ ∣∣a∣∣1A (puisque Sp(∣∣a∣∣1Aa) = ∣∣a∣∣ − Sp(a) ⊆ R+).

L’élément 1A est donc unité d’ordre de Asa puisque pour tout a ∈ Asa, −∣∣a∣∣1Aa ≤

∣∣a∣∣1A. On dispose donc de la semi-norme ∣∣ ∣∣1A associée à l’unité d’ordre 1A et

Remarque 5.2.6.

Il est immédiat que pour tout élément a ∈ Asa, ∣∣a∣∣1A ≤ ∣∣a∣∣.

Notons que le calcul fonctionnel continu (Théorème 5.2.2) permet de prouver que ∣∣ ∣∣ et ∣∣ ∣∣1A coïncident sur Asa. En effet, si a ∈ Asa, le calcul fonctionnel continu permet d’identifier a à un élément f de C(Sp(a)), et sur C(Sp(a)), la norme d’algèbre et celle associée à l’unité d’ordre coïncident.

Dans le document Etats, idéaux et axiomes de choix (Page 114-119)