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ʔælʔesm ælmæws ʕ uːl “le nom auquel est relié quelque chose” ou relatif :

LES RELATIVES EN ARABE CLASSIQUE ET EN ARABE MODERNE CHEZ LES GRAMMAIRIENS ARABES

1.3 EN ARABE CLASSIQUE :

1.3.8 Ebn Yaïch 1 شيعي نبإ

1.3.8.1 ʔælʔesm ælmæws ʕ uːl “le nom auquel est relié quelque chose” ou relatif :

Ebn Yaïch note que :

1) ʔælʔesm ælmæwsʕuːl ʔællæði peut avoir parfois plusieurs formes qui peuvent être

utilisées au même titre et dans les mêmes conditions contextuelles, sans qu’il y ait une différence tant sur le plan syntaxique que sur le plan sémantique ou énonciatif. En revanche, il ne donne pas d’exemples montrant l’emploi de toutes ces variantes.

2) ʔællæðej ْىذللا, ʔællæðejj ّىذللا, ʔællæðe ِذللا et ʔællæðð ّذللا s’utilisent au même titre que

ʔællæði يذللا pour référer à un nom masculin singulier. Par exemple :

[raʔæjtu llæði ʕendækæ]

كدنع

يذللا ُتيأر

raʔæj/tu llæði ʕendæ/kæ

1 Ebn Yaïch, mort en 643 de l’hégire (au 13ème siècle selon le calendrier grégorien), Charħ Almofassal حرش لصفملا “Une interprétation du livre Almofassal”.

voit+acc/p1 Rel chez/p2m j’ai vu qui chez toi

J’ai vu (celui/la personne) qui est chez toi.

Selon Ebn Yaïch, llæði peut être remplacé dans cet exemple par ʔællæðej, ʔællæðejj,

ʔællæðe ou ʔællæðð.

3) ʔællætej ْىتللا, ʔællætejj ّىتللا, ʔællæte ِتللا et ʔællætt ْتللا s’utilisent au même titre que

ʔællæti يتللا pour référer à un nom féminin singulier.

[raʔæjtu llæti ʕendækæ]

كدنعيتللا تيأر

raʔæj/tu llæti ʕendæ/kæ

voit+acc/p1 REL chez/p2m

j’ai vu qui chez toi

J’ai vu (celle/la personne) qui est chez toi.

Il en va de même dans cet exemple où llæti peut être remplacé par ʔællætej, ʔællætejj,

ʔællæte ou ʔællætt.

4) ʔællæðæːnn s’utilise au même titre que ʔællæðæːni pour référer à un nom masculin au duel au cas nominatif. (Il ne donne pas d’exemple)

5) ʔællæðuːnæ نوذللا, ʔælʔæːli يللآا et ʔællæʔuːnæ َنولألا réfère à un) nom masculin pluriel au cas nominatif, et, (ʔællæðiːnæ نيذللا et ʔællæʕiːna نيئلالا )pour référer à un nom masculin au cas direct et indirect.

[ʒæːʔæni ʔællæðuːnæ qaːmuː]

اوماق نوذللا ينءاج

ʒæːʔ/æ/ni ʔællæðuːnæ qaːm/uː

Vient+acc/p3m/p1 qui+PL se lève+acc/p6m

Il m’est venu qui se sont levés. Il m’est venu ceux qui se sont levés. Ceux qui se sont levés sont venus me voir.

Ici, selon Ebn Yaïch, ʔællæðuːnæ occupe la fonction de sujet vis-à-vis du syntagme verbal ʒæːʔæni “Il m’est venu” et peut être remplacé par ʔælʔæːli et ʔællæʔuːnæ.

6) ʔællæːti, ʔællæːtt, ʔællæʕiː, ʔællæːʔʔ, ʔællæːjj et enfin ʔællæwæːti s’utilisent de la même façon pour référer à un nom féminin au pluriel.

4) Quant à l’origine de ʔællæði, Ebn Yaïch suppose qu’il provient de ði qui exprime l’appartenance. Celui-ci signifie “possédant”, cf. ðu qui est une variante de ði dans

howwæ ðu ʔæhæmmejjæ ʕæzʕiːmæ “Il est d’une grande valeur”. Il peut également être

l’équivalent de « de » en français dans un homme de grande importance. D’après son analyse, ði a été affecté par l’article défini ʔæl pour former enfin ʔællæði, qu’il considère comme un nom défini, apte à être déterminé sémantiquement par la proposition ʔæsʕsʕela “la suite”.

5) À propos de ʔæl, Ebn Yaïch explique que :

a) ʔæl a le même sens que le relatif ʔællæði.

b) Il est incapable de porter une marque casuelle, compte tenu de sa structure formelle qui ressemble à l’article défini.

c) Il est toujours suivi d’une proposition ʔæsʕsʕela “la suite” qui doit absolument

commencer par un participe actif ; celui-ci est censé former une seule unité syntaxique avec ʔæl et porter une marque casuelle selon la fonction qu’il occupe vis-à-vis du verbe principal de la phrase. Par exemple :

[raʔæjtu dʕdʕaːrebæ zæjdæn]

ًديز َبراضلا تيأر

raʔæj/tu dʕ/dʕaːreb/æ zæjd/æn

voit+acc/p1 qui+frappe+part act/cas dir Zayd/cas dir

J’ai vu qui frappant Zayd

J’ai vu qui a frappé Zayd. J’ai vu celui qui a frappé Zayd.

Ici, ædʕ est une forme assimilée de ʔæl.

Dans cet exemple, selon Ebn Yaïch,

- la séquence ædʕdʕaːrebæ “qui frappant” peut être remplacée par la séquence ʔællæði dʕarabæ “qui a frappé” ; autrement dit, ʔæl peut être remplacé par ʔællæði et le participe actif dʕaːrebæ “frappant” par le verbe dʕarabæ “il a

frappé”.

- la séquence ædʕdʕaːrebæ “qui frappant” formée de ʔælʔesm ælmæwsʕuːl (ou

le relatif) ʔæl, assimilé en ædʕ, et du participe actif du verbe dʕaːrebæ

“frapper”, est analysé comme un syntagme nominal déterminé par la marque du cas direct æ, étant donné qu’il occupe la fonction d’objet vis-à- vis du syntagme verbal raʔæjtu “J’ai vu”.

d) Ebn Yaïch estime que le pronom anaphorique qui se trouve dans la proposition

ʔæsʕsʕela “la suite” qui suit ʔæl, ne renvoie pas à celui-ci mais à un nom

supprimé et sous-entendu par ʔærraʒol “l’homme”, qui devrait avoir sa place avant ʔæl, comme dans l’exemple suivant :

[raʔæjtu rraʒolæ dʕdʕaːrebæ zæjdæn]

ًديز َبراضلا َلجرلا ُتيأر

raʔæj/tu r/raʒol/æ dʕ/dʕaːreb/æ

voit+acc/p1 déf/homme/cas dir Rel/frappe+part act/cas dir zæjd/æn

Zayd/cas dir

J’ai vu l’homme qui frappant Zayd J’ai vu l’homme qui a frappé Zayd.

Dans cet exemple, Ebn Yaïch pense que la proposition dʕdʕaːrebæ zæjdæn “qui

a frappé Zayd” contient un pronom anaphorique « p3m » dit mostater “caché ou invisible”, qui devrait avoir sa place après le participe actif. Ce pronom est censé, selon lui, assurer la fonction de « sujet » auprès du participe actif et renvoyer à rraʒolæ “l’homme”.

e) En ce qui concerne l’origine de ʔæl, il estime qu’il est issu de ʔællæði et

ʔællæti, après la suppression de ði et ti qui, au départ, sont deux démonstratifs.

6) En ce qui concerne le relatif mæn :

a) Ebn Yaïch explique que mæn a le même sens que ʔællæði. Par exemple :

[raʔæjtu mæn ʕendækæ]

كدنع ن َم ُتيأر

raʔæj/tu mæn ʕendæ/kæ

voit+acc/p1 Rel chez/p2m

j’ai vu qui chez toi

J’ai vu (celui) qui est chez toi.

Cet exemple peut être reformulé avec llæði à la place de mæn.

[raʔæjtu llæði ʕendæk]

كدنع

يذللا ُتيأر

raʔæj/tu llæði ʕendæ/kæ

voit+acc/p1 Rel chez/p2m

j’ai vu qui chez toi

J’ai vu (celui) qui est chez toi.

b) Ebn Yaïch ajoute que mæn ne peut pas être utilisé après un nom (jouant le rôle d’antécédent). Par exemple :

[jæɣferu lemæn jæʃæːʔu]

ُءاشي نمل رفغي

jæ/ɣfer/u le/mæn jæ/ʃæːʔ/u

p3m+pardonne+inacc prép à +Rel p3m+veut+inacc Il pardonne à qui il veut

c) Contrairement à mæn, ʔællæði peut être précédé d’un nom (antécédent) :

[raʔæjtu θθæwbæ llæði tæʔrefuhu] (p. 139)

هفرعتيذللا بوثلا ُتيأر

raʔæj/tu θ/θæwb/æ llæði tæ/ʔref/u/hu

voit+acc/p1 déf+habit+cas dir Rel p2m+connaît+inacc/p3m ai vu je l’habit que tu connais lui

J’ai vu l’habit que tu connais.

7) En ce qui concerne ʔælʔesm ælmæwsʕuːl ou relatif mæː

ام

, Ebn Yaïch dit qu’il peut commuter avec ʔællæði :

[ʔæʕrefu mæː ħædæθæ]

ثدح ام ُفرعأ

ʔæ/ʕref/u mæː ħædæθ/æ

p1+sait+inacc Rel se passe+acc/p3m

Je sais qui il s’est passé

Je sais ce qui s’est passé.

[ʔæʕrefu llæði ħædæθæ]

ثدح

يذللا فرعأ

ʔæ/ʕref/u llæði ħædæθ/æ

p1+sait+inacc Rel se passe+acc/p3m

Je sais qui il s’est passé

Je sais ce qui s’est passé.

8) En ce qui concerne ʔælʔesm ælmæwsʕuːl ou relatif ʔæjj, Ebn Yaïch précise qu’il

désigne un élément au sein d’un groupe, contrairement à ʔællæði. Ce dit relatif se manifeste dans l’énoncé sous forme d’un syntagme nominal au sein duquel il joue le rôle de noyau par rapport à un pronom personnel qui en dépend. Cf. ci-dessous :

Ex : 1

[sæʔædʕrebu ʔæjjuhom feddæːri]

رادلا

يف مھُيأ برضأس

sæ/ʔæ/dʕreb/u ʔæjju/hom f/ed/dæːr/i

futur+p1+frappe+inacc Rel/p6 prép/déf/maison/cas ind Je frapperai celui d’entre eux à la maison

Je frapperai celui d’entre eux qui sera à la maison.

Ex : 2

sæ/ʔæ/dʕreb/u ʔællæði f/ed/dæːr/i

futur+p1+frappe+inacc Rel prép/déf/maison/cas ind Je frapperai qui à la maison

Je frapperai qui sera à la maison.

Dans le deuxième exemple, Ebn Yaïch explique que ʔællæði ne peut pas préciser s’il s’agit d’une seule ou de plusieurs personnes, alors que, dans le premier exemple ʔæjj précise qu’il s’agit bel et bien d’une seule personne au sein d’un groupe de personnes.

9) Le relatif ðu a le même sens que ʔællæði et peut être remplacé par lui, comme dans l’exemple :

[raʕæjtu arraʒolæ llæði qa:læ]

لاقيذللا لجرلا ُتيأر

raʕæj/tu ar/raʒol/æ llæði qa:l/æ voit+acc+p1 déf+homme+cas dir Rel dit+acc/p3m J’ai vu l’homme qui il a dit

J’ai vu l’homme qui a dit…

Ici, ʔællæði peut être remplacé par ðu.

[raʕæjtu arraʒolæ ðu qa:læ]

لاق وذ لجرلا ُتيأر

raʕæj/tu ar/raʒol/æ ðu qa:l/æ voit+acc+p1 déf+homme+cas dir Rel dit+acc/p3m J’ai vu l’homme qui il a dit