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Bibliographie

AUCLAIR E., « Comment les arts et la culture peuvent-ils participer a la lutte contre les phe nome nes de se gre gation dans les quartiers en crise ? », Hérodote 3/2006 (no 122), p. 212-220

BOURDIEU P., « La production de la croyance », Actes de la Recherche en Sciences sociales, 13, fe vrier 1977.

CARREL M., Faire participer les habitants ? Citoyennete et pouvoir d'agir dans les quartiers populaires, Paris, ENS E ditions, 2013.

COAVOUX S., « Compe tence artistique, re ception et de mocratisation », Marges, 15 | 2012, 69- 80.

DAMON J., L'exclusion, Paris, PUF, 2008.

JACCARD M., E valuation du volet culturel de la politique de la ville de Marseille : Culture de

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Autres ressources :

FNARS, L'accès aux droits culturels : quelles pratiques dans les associations de lutte contre

l'exclusion ?, Rapport, De cembre 2012.

INSTITUT DE LA CONCERTATION, Comment mobiliser ? Pistes d'actions et outils pour

encourager la participation des partenaires locaux et des publics éloignés des processus de concertation, Fontaine, 17 Mars 2014

L E S AT E L IE RS D E L A C I T É : FO C U S S U R

L A M IS E EN P L AC E D ’ U N D I S PO S I T I F D E

R É S I D E N C E S D ’A RT I ST E S .

INTRODUCTION

Les pages qui suivent pre sentent les re sultats d’une recherche de terrain qui a dure sept mois. Commence e en avril 2015, notre recherche s’est focalise sur diffe rents aspects du projet Les Ateliers de la cite . Les actions mene es par Sextant &+, plus particulie rement les re sidences d’artistes des anne es 2014-2015 et 2015-2016, ont constitue l’objet de notre e tude.

L’e tude s’appuie sur des entretiens semi-directifs (de la dure e de quarante-cinq a soixante- quinze minutes) recueillis aupre s des diffe rents acteurs du projet : les salarie s du « Cercle Culturem » de Logirem SA (deux entretiens), l’e quipe de Sextant &+ (un entretien avec un charge de projet), les artistes (deux entretiens aux artistes en re sidence a La Bricarde). D’autres entretiens ont e te recueillis de façon plus informelle, sous forme d’e changes, aupre s des me diateurs de Sextant &+, des artistes en re sidence a Fonscolombes, des enfants des ateliers du mercredi a La Bricarde, et aupre s des habitants lors des portes ouvertes et des inaugurations des œuvres.

Plus d’une dizaine d’observations directes ont e te recueillies a l’appui de la sociologie visuelle (prise de photographies et de vide os101), dans une approche photographique de l’espace et

des pratiques qui se de roulaient lors des diffe rentes actions de me diations organise es par Sextant &+ : confe rence de pre sentation du projet organise au FRAC (Fonds Re gional pour l’Art Contemporain) ; portes ouvertes lors du PAC (le Printemps de l’Art Contemporain) ; ateliers des enfants organise s avec le centre ae re de Fonscolombes et avec le soutien scolaire ; ateliers des enfants organise s avec l’association Femmes Solidarite Bricarde ; ateliers pour les enfants organise s a la Friche La Belle de Mai lors des « petits mercredis de la Friche » ; re union des salarie s du Cercle Culturem ; chantiers d’artiste pour la re alisation de l’œuvre dans les jardins partage s de La Bricarde ; inauguration de l’œuvre « Le Parlement » a La Bricarde ; pre sentation de l’œuvre de l’artiste en re sidence a Fonscolombes de septembre 2014 a septembre 2015 et pre sentation des nouveaux artistes en re sidence jusqu’en septembre 2016.

Enfin une se lection de documents fournis par Sextant &+ et par la fondation d’entreprise Logirem ont permis de comple ter nos recherches : les dossiers des quatre artistes en re sidence 2015-2016 ; le calendrier des activite s de Sextant &+ pour l’anne e 2015-2016 ; les textes des appels a re sidence 2015-2016 pour la cite de La Bricarde et la cite de Fonscolombes ; la pre sentation du projet « Les ateliers dans la cite » par la fondation d’entreprise Logirem.

Une premie re analyse des mate riaux de recherche nous a permis de formuler trois questions principales :

 A travers l’analyse des entretiens, il apparaî t clairement que les re sidences d’artistes, telles qu’elles sont conçues dans ce dispositif, aspirent a e tre une forme d’action visible sur le territoire. Deux e le ments renforcent cette hypothe se : les actions mene es par Sextants &+ en

101 Voir le diaporama pre sente a l’occasion de la rencontre du 8 juillet 2016 et qui propose une se rie de photographies des ateliers.

termes d’adaptation progressive de l’activite artistique et le territoire dans lequel cette activite prend place ;

 Une deuxie me question e merge des observations directes : si une cate gorisation des diffe rents types de publics des Ateliers de la Cite peut se re ve ler un outil pour une de finition me me de ce que serait le « public » des ateliers, ne anmoins ce sont diffe rentes façons d’e tre public qui ressortent. Ainsi, il devient dans un premier temps important d’e tablir des e chelles et des formes de participation qui puissent entraî ner une analyse de la re ception, pluto t que de chercher a retrouver des cate gories de publics ;

 Enfin, a l’issue des entretiens recueillis et avec l’analyse textuelle des documents de travail, la dimension de la participation apparaî t comme troisie me proble matique a aborder. Bien qu’explicitement e voque e dans les appels a projets, la dimension participative - dans une premie re phase du projet des re sidences - est confie e aux artistes. Ce qui interroge sur la place me me des artistes et ce que l’on attend d’eux.

Bien que notre e tude ait conside re le projet artistique et culturel des Ateliers de la Cite dans sa globalite , nous faisons ici le choix de suivre ces premie res questions de recherche en tant que pistes d’analyse principales. De ce fait, nous avons structure le rapport de recherche en trois parties : la premie re (partie 1), apre s une bre ve reconstruction de l’e volution du projet, re serve une attention particulie re aux actions mene es par Sextant &+ et aux modalite s de mise en œuvre de la me diation : avec qui et comment ?

La deuxie me partie (partie 2) porte sur l’identification et l’analyse de la variabilite des publics lie s a ce projet. Apre s une cate gorisation des publics, laquelle rendra compte de leur diversité, y compris en termes de non-publics et de publics absents, ce qui ressort est la façon dont le public est imagine , conçu, anticipe par les principaux acteurs du projet (la fondation d’entreprise Logirem, l’association Sextant &+, les artistes).

La troisie me partie (partie 3) explore la dimension de la participation et la place des artistes. A partir d’une analyse diachronique des diffe rents appels a candidatures de 2008 a 2016, nous identifions les e le ments qui articulent et structurent les modalite s pratiques du travail des artistes au quotidien, dans les cite s de La Bricarde et de Fonscolombes. Les te moignages des artistes nous permettent de dessiner les rapports « artistes / habitants » et « artistes / cite s », de pre senter une re flexion sur le statut re el de l’artiste au sein du dispositif des re sidences.

Des conclusions sont tire es a la fin de chaque partie, dans l’objectif de proposer des cle s de lecture sur : le ro le de me diation joue aujourd’hui par Sextant & + ; les publics imagine s par la fondation d’entreprise Logirem et Sextant &+ ; le statut de l’artiste et sa reconnaissance.

LES ATELIERS DE LA CITE COMME FORME D’ACTION SUR LE TERRITOIRE

Les Ateliers de la Cite sont un programme de re sidence d’artistes initie par la fondation d’entreprise Logirem en 2007, il prend forme au sein de La Bricarde dans le 15e

arrondissement de Marseille. Depuis le projet initial, plusieurs e le ments ont change . En particulier nous soulignons :

 La dénomination du projet, en 2010, de « La Cite des Curiosite s » on passe aux Ateliers de la Cite . Ce changement est annonciateur d’une nouvelle e nergie insuffle e a l’occasion de la Capitale europe enne de la culture en 2013, en inscrivant le projet dans un de veloppement plus large : une re sidence d’artiste a La Bricarde et l’ouverture d’une galerie des curiosite s ; une sensibilisation et une ouverture a l’art contemporain pour les salarie s de l’entreprise.  Le passage en 2008-2009 d’une pre sence re gulie re d’un artiste sur le quartier (au moins trois jours par semaine) a un artiste en re sidence dans le quartier pendant six mois. L’artiste devient ainsi un habitant de la cite , occupant un local mis a disposition par Logirem102.

 La durée de la résidence en 2010 passera de six mois a un an. L’objectif est d’instaurer une occasion de rencontre avec les habitants, qui puisse devenir source d’inspiration mutuelle et de cre ation re ciproque, avec un accompagnement de l’e quipe de gestion de proximite .

 L’extension du projet à la résidence de Fonscolombes, dans le 3e arrondissement, en

2014. Depuis le nombre d’artistes en re sidence est passe a quatre, avec deux artistes nationaux et deux artistes internationaux, installe s pendant un an au cœur des cite s marseillaises.

Un dernier jalon doit e tre signale dans l’e volution, il concerne le format du projet, et me rite une analyse plus approfondie. De s le de but des Ateliers de la Cite l’accompagnement de l’artiste est confie a une structure externe a la fondation d’entreprise Logirem. Une autre structure prendra ensuite sa place : Sextant &+ choisi en 2010 pour e tre l’unique maî tre d’œuvre du projet et spe cialise e dans le domaine de l’art contemporain. En tant que producteur de le gue , Sextant &+ assure la production des œuvres d’artistes et les accompagne dans les cite s.

Association loi 1901, œuvrant dans le monde de l’art contemporain, Sextant &+ invente, de veloppe et met en œuvre des syste mes de production et de diffusion de l’art contemporain. Compose e de neuf personnes, l’association est re sidente de la Friche Belle de Mai a Marseille et elle be ne ficie du soutien de la Re gion Provence-Alpes-Co te d’Azur, du ministe re de la Culture et de la Communication - Direction Re gionale des Affaires Culturelles Provence-

102 La Fondation d’entreprise Logirem met a disposition de l’artiste un local situe 159 boulevard Henri Barnier, Ba timent J, Marseille, 15e. Ce local sert de :

- lieu de production de l’artiste (son atelier) - lieu d’expositions et d’e ve nements - lieu d’e changes et de dialogue.

Alpes-Co te d’Azur, du De partement des Bouches-du-Rho ne, de la ville de Marseille et de la Friche Belle de mai103.

Le changement de charge de projet au sein de Sextant &+ au printemps 2014 marque un ve ritable tournant : le travail de l’association est comple tement repense . Avant l’arrive e du nouveau charge de projet, les actions de Sextant &+ comprenaient :

 Le de veloppement du projet artistique a travers l’inclusion des habitants de façon a la fois participative et consultative ;

 La mise en œuvre d’actions de me diation pe riphe riques, comme la sensibilisation a l’art contemporain et par extension, aux projets ;

 L’implication des salarie s de Logirem SA ;

 L’information des acteurs locaux voisins et le relais aupre s des publics Marseillais et de Sextant &+ 104.

Le nouveau format des re sidences (passage d’un a quatre artistes en re sidence pour une dure e non plus de six mois, mais d’un ou deux ans sur deux sites) permet a Sextant &+ de repenser ses objectifs : l’enjeu devient « de réussir à conserver, à amplifier une action qui était

déjà présente sur le territoire, car chiffrer des objectifs ce n’est pas possible en fait » (extrait

d’entretien avec le charge de projet Sextant &+). De ce fait l’action de Sextant &+ se reconfigure comme un ensemble d’actions partage es entre production et me diation.