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Chapitre 4 : Résultats 54

5.2 Éléments complémentaires dictés par la structure organisationnelle 116

Issues des résultats de la présente étude de cas multiples, les activités réalisées en complémentarité par l’IC et l’ICS visant des soins de qualité (tableau 23, p.105) n’ont rien d’inconnu et chacune d’elle est prévue par la structure organisationnelle.

Ainsi, comme suggéré par le Nursing role effectiveness model d’Irvine et al. (1998) utilisé pour la réalisation de cette étude, on voit clairement le rôle joué par les trois dimensions de la qualité (structure, processus et résultats) et le fait qu’ils sont indissociables. Ainsi, dans les résultats de cette recherche, même si les activités complémentaires des IC et des ICS sont des éléments du processus, il est possible de

constater l’influence des éléments structurels et le fait qu’elles sont liées aux éléments qui se trouvent dans les résultats.

Ainsi, la structure mise en place dans le CH et sur les unités de soins influence la qualité des soins et se compose des caractéristiques organisationnelles telles que précisées par Irvine et al. (1998). Dans ces caractéristiques, on y retrouve les obligations légales, les obligations découlant d’Agrément Canada et les descriptions de fonctions. Ces éléments structurels révèlent les activités qui doivent être travaillées en complémentarité par l’IC et l’ICS sur le plan de la qualité des soins.

Tout d’abord, comme la Loi sur les services de santé et les services sociaux (R.L.R.Q, c. S-4.2) précise que l’établissement doit obtenir un agrément, le CH met en place des mesures afin de respecter les pratiques organisationnelles requises par cet organisme allant des normes concernant une gouvernance durable jusqu’à des normes plus précises concernant par exemple, la gestion des médicaments. Ainsi, autant l’IC que l’ICS sont concernées par ces normes qui exigent la création d’outils cliniques par l’ICS (ex. Grille d’évaluation du risque de chute), la réalisation d’audits par l’IC ou l’ICS ou le suivi de certains indicateurs par l’IC ou l’ICS. Les descriptions de fonction de l’IC et de l’ICS précisent également qu’elles doivent toutes les deux participer au programme d’Agrément Canada.

Pour poursuivre avec les descriptions de fonction de l’IC et de l’ICS visant à répondre aux normes auxquelles l’organisation est soumise, il est entre autres inscrit que l’IC doit collaborer avec l’ICS à la réalisation de différents outils cliniques en collaboration avec l’équipe clinique et qu’elle doit participer à des enquêtes relatives aux incidents et accidents. Dans la description de fonction de l’ICS, il est aussi précisé qu’elle doit soutenir les cadres infirmiers pour l’élaboration et l’application des normes ou procédures. De plus, l’ICS doit participer à l’amélioration continue de la qualité des soins. En outre, on lui demande de planifier et coordonner le développement clinique et la mise en œuvre de nouvelles approches de soins. Finalement, tout comme l’IC, l’ICS doit participer à la révision des programmes d’intégration du nouveau personnel dans son secteur d’activité. Ceci est d’ailleurs mentionné dans la complémentarité entre l’IC et l’ICS puisqu’elle touche

la présence de ces éléments structurels qui expliquent ce que les ICS et les IC font et plusieurs éléments de leur complémentarité.

De plus, toujours selon Irvine et al. (1998), la structure précise également les caractéristiques des infirmières soit celles de l’IC et de l’ICS qui influenceront leur travail complémentaire en vue de soins de qualité. Ainsi, ces caractéristiques individuelles composées des années d’expérience et du niveau de formation sont bien identifiées dans les descriptions de fonction détaillées dans le cas CH. Pour l’IC, une maîtrise en sciences infirmières ou en voie d’obtention est demandée ainsi que cinq années d’expérience en soins infirmiers, de préférence dans le domaine ciblé. Pour l’IC, un baccalauréat en sciences infirmières ou l’équivalent accompagné de cinq années d’expérience clinique en soins de courte durée de même que deux années dans un poste de gestion sont exigées. Ces

caractéristiques structurelles dictées par le CH pour les rôles de l’IC et de l’ICS des études de cas 2 et 3, influencent le travail complémentaire. Les résultats montrent bien, notamment la différence de formation où l’ICS détient plus d’années de scolarité en sciences infirmières que l’IC. C’est ainsi que l’IC sollicite l’ICS pour son expertise clinique en soins infirmiers telle que mentionnée dans les résultats des études de cas 2 et 3. Il est possible de situer cette demande d’expertise de l’IC vers l’ICS dans une des activités complémentaires des résultats de l’étude qui est l’analyse des incidents et accidents.

En somme, mis à part l’affichage de poste réalisé en complémentarité par l’IC et l’ICS à l’intérieur de l’étude de cas 3, toutes les autres activités complémentaires visant des soins de qualité présentées dans les résultats de l’étude sont dictées par la structure organisationnelle. Cela confirme la vision proposée par le cadre théorique que la complémentarité dépasse largement la perception des acteurs en présence et qu’elle ne s’établit pas spontanément, étant guidée par des éléments structurels et des obligations de l’établissement. Une telle complémentarité est ainsi fermement installée au cœur des rôles des infirmières du CH et ne risque pas de disparaitre même si elle peut s’avérer parfois difficile en raison des caractéristiques de l’infirmière.

5.3 Expertise de l’IC et de l’ICS nécessaire à la complémentarité dont l’influence est