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L’échelle de réussite à la question Dates, et l’échelle d’appréciation globale du lycée

Dans le document Cités cosmopolites (Page 76-78)

Tableau 63. L’échelle sociale des identités selon la réussite à la question Dates

Variables repères : Statut socio-économique

& Etablissements Variables intercalées : Auto-identifications catégorielles + Origine des parents

Note moyenne Connaissan- ce des événements historiques LP Rocher 1,9 LP Molière 2,29

Identific° Couleur de la peau 2,38 LP Montaigne 2,42 Origine Algérie 2,53

NR CSP des parents 2,55

Identification Origine nationale 2,68

Identification par la religion 2,7 Lycées Quartiers Nord 2,71

Statut Défavorisé 2,73

Lycée Villon 2,77 Origine Europe des 15 2,78 Origine Tunisie ou Maroc 2,79 Origine Comores Océan Indien 2,82

Identification Marseillais 2,94 LGT Montaigne 3,06

MOYENNE 3,09

Origine France + Algérie 3,14

Statut Intermédiaire 3,25

Identification Français 3,26

Identification Jeune 3,28

Identification Homme ou femme 3,38

Origine France + Europe des 15 3,44

Identification « Autre » 3,44 Origine France 3,47

Identific° Habitant du monde 3,5

Lycées Quartiers Sud 3,75

Identification Européen 3,84 Lycée Dumas 4,29

102

Lycée Foch 5,3

Pour tenter d‟estimer la valeur socio-scolaire des identifications catégorielles, nous avons rapporté les auto-identifications respectivement à l‟échelle des notes moyennes à la question Dates et à l‟échelle des jugements portés sur le lycée. La première échelle décrit la variation de certains acquis scolaires ; la deuxième la variation subjective du rapport au contexte scolaire.

Si l‟échelonnement global est relativement constant, il apparaît que la deuxième échelle est nettement moins discriminante des identités sociales, elle tire la distribution des identités typiquement minoritaires vers les scores centraux. La dispersion des identités sociales est mieux exprimée par ses corrélats sociaux et scolaires objectifs, que par le jugement global porté sur le cadre scolaire.

Celui-ci paraît moins directement corrélé à la stratification des origines : on note par exemple le repositionnement des originaires d‟Algérie non loin des originaires de France sur la deuxième échelle ; ou encore le déplacement de ceux qui ne répondent pas à la question sur la situation professionnelle de leurs parents, dont on a vu (chapitre 1) qu‟ils sont plutôt de milieu défavorisé. De même, le jugement global sur l‟établissement ne reflète pas directement la

stratification sociale des auto-identifications. On trouve à cet égard des déplacements inattendus : à l‟aune des jugements qu‟ils portent sur leur lycée, ceux qui s‟identifient par la religion ou par une origine nationale non française se montrent moins critiques sur la valeur de leur lycée (ou plus en défense) que la moyenne, alors qu‟ils sont nettement en dessous de la moyenne pour les connaissances scolaires. A l‟inverse, ceux qui s‟identifient comme Habitants du monde ou par leur sexe sont relativement critiques sur leur lycée alors qu‟ils ont une scolarité plutôt efficace.

1.5. Le critère Quartiers Nord vs Quartiers sud

Pour conclure cette approche de la variation sociale des contextes scolaires et ses incidences identitaires, nous avons examiné la variation liée à l‟inscription de nos établissements d‟enquête dans la segmentation urbaine. Comment se concrétise l‟opposition entre Quartiers Nord (et centre) et Quartiers Sud dans les établissements ?

Comme on pouvait l‟attendre, le regroupement des établissements selon ces deux grandes catégories donne une image plus dense de la variation sociale des contextes scolaires et éclaire ses enjeux identitaires, d‟autant qu‟il devient possible d‟abaisser le seuil de prise en compte des attractions statistiques pour l‟analyse (Tableau 65).

Toutes les composantes du tableau s‟enrichissent.

- La partie supérieure du tableau montre la polarisation socio-démographique du réseau des établissements publics à Marseille. On note que la trace des mobilités transnationales n‟est pas une spécificité des quartiers Nord : 49% des familles dans notre échantillon des quartiers Sud ont un au moins des parents qui n‟est pas né en France. En revanche, le français y est à 95% la langue familiale. Dans les établissements des quartiers Nord et centre se retrouvent

Statut socio-économique & Etablissements Variables intercalées : Auto-identifications catégorielles + Origine des parents

des notes globales attribuées au lycée LP Montaigne 5,5 LGT Montaigne 5,1 LP Molière 4,7

Identification Couleur de la peau 4,6

Statut défavorisé 4,6

LGT Villon 4,6 Origine France + Algérie 4,5

Identification Marseillais 4,4 Origine Tunisie, Maroc 4,4 Origine Comores, Océan Indien 4,35

MOYENNE 4,3

Identification Homme - Femme 4,3

Identification Habitant du monde 4,3 Origine Europe des 15 4,3

Non réponse à CSP 4,25

Identification Origine nationale 4,2

Identification Religion 4,2 Origine Algérie 4,2

Statut Intermédiaire 4,2

Origine France + Europe des 15 4,1 Origine France 4,1 Identification Français 4,1 LP Rocher 3,9 Identification Autre 3,9 Identification Européen 3,8 Identification Jeune 3,6 LG Dumas 3,45 Statut Supérieur 3,3 LG Foch 2,6

typiquement d‟importants noyaux originaires du Maghreb, l‟Algérie notamment, et des Comores. Les familles sont significativement plus nombreuses et, nul besoin de le rappeler, typiquement plus pauvres que dans les lycées des quartiers Sud.

- La partie centrale décrit la variation de l‟expérience scolaire. Si la violence est partout rare, l‟appréciation globale portée sur le lycée est contrastée selon qu‟il est situé dans les quartiers Nord ou dans les quartiers Sud. Autre indicateur de désaccordement entre l‟institution et son public dans les quartiers Nord, un lycéen sur six a reçu au cours de sa scolarité une sanction d‟exclusion temporaire et plus d‟un sur trois un avertissement ou un blâme. Par contre il n‟y a pas de tension particulière entre les élèves, tandis qu‟elle apparaît significative dans les établissements des quartiers Sud, où près d‟une moitié des lycéens font état de rapports de rivalité40. C‟est aussi là que s‟exprime le plus nettement une défiance à l‟égard de l‟action des délégués41. En ce qui concerne les améliorations souhaitées, on souhaite de part et d‟autre avec autant d‟intensité plus de liberté d‟expression pour les élèves (cf supra), mais les deux demandes les plus fréquentes ensuite se distribuent complémentairement, en cohérence avec une attitude globale à l‟égard de la scolarité : dans les quartiers Nord, on insiste sur l‟allègement de la pression scolaire : plus de loisirs ; dans les quartiers Sud, on formule plutôt une demande d‟aménagement de la communication avec les enseignants. Les perspectives typiques d‟orientation après le bac ne sont pas non plus les mêmes.

Tableau 65. Lycées des Quartiers Nord et lycées des quartiers sud : Profils de modalités (attractions significatives conservées pour effectif ≥ 10 %)

Variables

Lycées des quartiers Nord/

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