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ème pandémie dans la région des Grands Lacs africains (vallée du Rift) de 1970 à

La mise en oeuvre opérationnelle de la première phase du projet d’élimination du choléra

La 7 ème pandémie dans la région des Grands Lacs africains (vallée du Rift) de 1970 à

D’après les données de l’OMS, les premiers cas dans cette région ont été rapportés en 1971 au Kenya (239 cas), puis en Ouganda (757 cas), pays voisin du Kenya. Sur le plan chronologique et selon le profil évolutif du nombre de cas, on pourrait distinguer quatre périodes évolutives du choléra dans cette région de l’Afrique :

La première phase, entre 1971 et 1977 (7 ans) :

De brèves flambées épidémiques de faible ampleur et très espacées les unes des autres ont touché quatre pays (Kenya, Ouganda, Malawi, puis Tanzanie en 1977). Durant cette période, 5 199 cas de choléra sont rapportés dans ces quatre pays dont 61% au Kenya. Le nombre annuel maximum de cas rapportés par un pays a été 1 359, rapportés par le Kenya en 1976. Durant toute cette période, la Zambie, le Rwanda, le Burundi et la RDC (dans sa partie orientale) sont restés indemnes de choléra.

La deuxième phase, entre 1978 et 1984 (7 ans) :

A partir de 1978, les huit pays ont été touchés. Au total, 85 555 cas ont été rapportés en sept ans. Cette période était caractérisée par une succession de flambées épidémiques de forte ampleur. Les plus importantes étaient celle de 1978 (21 543 cas, la Tanzanie et le Burundi, étant les deux pays les plus touchés) et celle de 1982 (20 106 cas, la RDC et le Kenya étant les deux pays les plus touchés). Le nombre annuel maximal de cas rapportés par un pays a été de 10 328 pour la RDC en 1982.

S’en suivit une période d’accalmie, entre 1985 et 1988, soit durant quatre ans, il n’y a eu que 16 884 cas rapportés. L’essentiel des cas sont survenus en RDC (3 244 cas), au Kenya (2 446 cas) et en Tanzanie (10 374 cas). L’Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Zambie ont été très peu ou pas du tout touchés.

La troisième phase, depuis 1989 jusqu’à maintenant, est marquée par l’aggravation de la situation avec un choléra qui continue à survenir par flambées

successives et tend à devenir endémique dans certaines zones. Cette phase a débuté par une flambée de choléra partie de Tanzanie en 1988 pour se propager rapidement aux autres pays de la région (dans l’ordre d’atteinte : Malawi, Kenya, Zambie, RDC, puis les trois autres). Les flambées épidémiques les plus importantes ont été celles de 1994, 1997- 1998 et 2002. A plusieurs reprises, le nombre annuel de cas a largement dépassé les 30 000 cas (pour 5 pays sur 8).

Au total, de 1971 à 2007, les huit pays de la région des Grands Lacs (Burundi, Malawi, Rwanda, République Démocratique du Congo, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Kenya) ont rapporté 920 208 cas de choléra soit 32,05% des cas rapportés en

Afrique sur la même période (2 871 055 cas, Figure 20). Sur la même période, la RDC a rapporté plus de 10% des cas signalés en Afrique (302 338/ 2 871 055 cas) et 32,86 % des cas rapportés dans la région des Grands Lacs. Selon les sources utilisées, le nombre de cas

identifiés peut être sensiblement différent. Si on considère la période 2000 à 2007, la différence de cas de choléra rapportés en RDC signalés par l’OMS (149 659 cas) et la DLM (182 095 cas) est de 32 436, soit 18% de cas en plus rapportés par le système de surveillance national par rapport aux cas notifiés par l’OMS.

Sur la même période (2000-2007), la RDC a représenté selon l’OMS, 20% du nombre de décès par choléra rapportés dans la région des Grands Lacs (5 602/27 909). Les données de la DLM aboutissent à un chiffre de 25% (6 885

décès/27 909) soit là encore, une différence de 18% du nombre de décès entre les notifications de la DLM et celles de l’OMS.

L’étude de l’évolution temporelle du choléra dans la région des Grands Lacs africains, montre que les plus importantes flambées épidémiques ont été observées en 1972, 1982, 1992, 1994, 1998, 2002, 2006 (Figure 21). Certaines de ces flambées

épidémiques se sont déroulées durant des années caractérisées par la survenue du phénomène El Niño. C’est par exemple le cas des épidémies de 1978, 1992, 1994, 1998, 2002 et 2006. Cependant d’autres années El Niño n’ont pas donné lieu à des flambées particulières (1972, 1974, 1983, 1988).

Le recul est cependant insuffisant pour établir formellement le lien entre les flambées et les années El Niño et les tests statistiques n’ont pas permis de mettre en évidence une liaison significative entre ces deux phénomènes. Les analyses en composantes factorielles réalisées ont, en revanche, montré une synchronisation dans la dynamique des cas de choléra entre les différents pays de la région des Grands Lacs (Figure 22).

Figure 20 : Répartition spatiale du Choléra dans huit pays de la région

des Grands Lacs, de 1971 à 2007

Ces cartes représentent le nombre de cas cumulés de Choléra sur différentes périodes évolutives dans huit pays de la région des Grands Lacs africains (RDCongo, Burundi, Rwanda, Tanzanie, Zambie, Ouganda, Malawi, Kenya). A- période 1971-1977 ; B- période 1978-1984 ; C- période 1985-1988 (une grande période d’accalmie) ; D- période 1989 à 2007 ; E- ensemble de la période 1971-2007.

Zambia Malawi DRC Tanzania Burundi Rwanda Uganda Kenya Sudan 1950 1960 1970 1980 1990 2000 0 2 0 0 0 0 4 0 0 0 0 6 0 0 0 0 8 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 2 0 0 0 0 years C a s e n u m b e r

Figure 21 : Série temporelle annuelle des cas de choléra dans huit pays de la région des

Grands Lacs, 1971 à 2007

Cette série compile les données des huit pays suivants : RDC, Burundi, Rwanda, Tanzanie, Zambie, Ouganda, Malawi, Kenya.

A- Séries temporelles par pays. B- Série temporelle de l’ensemble de la région vu globalement. Dans l’ensemble de la région des Grands Lacs africains de 1970 à 2007, plusieurs années de grandes

A

Figure 22 : synchronisation de la diffusion du choléra dans la région des Grands Lacs.

Cette figure illustre les relations entre pays partageant une frontière commune : En noir, les corrélations croisées sans décalage temporel, en noir et flèche les corrélations avec décalage temporel (le chiffre représente le nombre d'années de décalage, et la flèche le sens supposé du décalage); en rouge, la même chose mais avec les log du nombre de cas (+1 pour éviter les log de zéro).