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Mouvement Brownien d’un ellipsoide (II). Rotation libre
et dépolarisation des fluorescences. Translation et
diffusion de molécules ellipsoidales
Francis Perrin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE RADIUM
--- - ..
MOUVEMENT BROWNIEN D’UN ELLIPSOIDE
(II).
ROTATION LIBRE ET
DÉPOLARISATION
DES FLUORESCENCES. TRANSLATION ET DIFFUSION DEMOLÉCULES
ELLIPSOIDALESPar FRANCIS PERRIN.
Institut H. Poincaré et Institut Ed. de
Rothschild,
Paris.Sommaire. 2014 Etude analytique du mouvement brownien de rotation d’un ellipsoïde à partir d’une
équation établie antérieurement (1). Application au calcul de la dépolarisation, résultant des rotations des molécules excitées pour une fluorescence émise par des molécules ellipsoïdales en solution.
Equation aux dérivées partielles du mouvement brownien d’ensemble (rotation et translation) d’un
ellipsoïde. Etude de la diffusion de molécules ellipsoïdales dissoutes :
anisotropie
locale résultant de ladiffusion; 2014 existence, pour les faibles gradients de concentration, d’un coefficient de diffusion limite. Formules et
graphique
donnant les valeurs de ce coefficient de diffusion pour les ellipsoïdes de révo-lution.SÉRIE
TOME VII.
N"1.
JANVIER
1936.
1. -
Dans un travail antérieur
(1), j’ai
établi les lois élémentaires du mouvement brownien d’unellip-soïde
immergé
(2);
j’ai
montréqu’on
pouvait
étudierses rotations
indépendamment
de sestranslations,
etj’ai
donné uneéquation
aux dérivéespartielles
àlaquelle
satisfait la densité deprobabilité
d’orientation.Dans ce nouvel
article,
je reprends
d’abord àpartir
decette
équation,
l’étude du mouvement brownien de rotation en vue du calcul de ladépolarisation,
paragitation thermique,
d’une fluorescence émise par des moléculesellipsoïdales
en solution.J’établis
ensuite,
par unesimple
extension de laméthode utilisée pour les
rotations,
l’équation
auxdéri-véespartielles
relative au mouvement brownien d’en-semble d’unellipsoïde;
cetteéquation
met en évidencela
complexité
duphénomène
de diffusion de moléculesnon
sphériques,
qui
tient àl’impossibilité
dedétermi-ner les translations de telles molécules sans tenir
compte
de leurs rotations : la diffusion entraîne une(1) Francis PERRiN. fï ellipsoide (I).
(1) Francis PERRIN. Mouvement brownien d’un ellipsoïde (1).
Dispersion diélectrique
pour des molécules ellipsoïdales (J. dePhys., 1934, 5, p. 491). Les renvois à cet article seront indiqués ici par le chiffre romain I, suivi du numéro du paragraphe, ou
de la formule
(2) On m’a signalé depuis des travaux de K. Przibram où se
trouvent une première indication des lois élémentaires du
mou-vement brownien d’un ellipsoïde, et leur comparaison avec
d’intéressantes observations (Wien. Ber., 1912, 121, p. 2347; 1913,
122, p. 1895; 491 ~, 128, p. 1205 et Hd.buch der Exp. Phys 8, 2, p. 102).
anisotropie
locale d’orientation desmolécules,
et cen’est que pour les faibles
gradients
de concentra-tionqu’apparait,
à lalimite,
un coefficient de diffusionconstant.
I.
Mouvement brownien
derotation
libre d’unellipsoïde.
2.
Equation
aux dérivéespartielles
de la fonc-tion derépartition. -
Jerappelle (I,
§8)
qu’on
peut
définir l’orientation d’unellipsoïde
parrapport
à uneorientation de
référence,
par lesquatre
paramètres
homogènes
cl’OlindeRodrigues
u,, u2, u3, u,qui
dé-terminent la rotation
correspondante,
et que si l’onconsidère ces
paramètres,
liés par la relation.
comme les coordonnées
rectangulaires
d’unpoint
dansl’espace
àquatre
dimensions,
l’orientation del’ellip-soïde est
représentée
par deuxpoints
diamétralementopposés
surrhypersphère Y
définie par cette relation.Si l’on
désigne
alors par U d j laprobabilité
pour que l’un des deuxpoints représentatifs
de l’orientationd’un
ellipsoïde,
soumis au mouvementbrownien,
setrouve sur un élément dc de
~,
on aet la fonction de
répartition
Usatisfait àl’équation
auxdérivées
partielles (1,68)
,
les xi étant des coordonnées
quelconques
sur~,
et y
le discriminant du
correspondant.
Dans cetteéqua-tion de diffusion
anisotrope
le tenseursymétrique
est déterminé en fonction de ses valeursprincipales (1, 62)
par les relations
(1,
66)
les
a~
étant les coefficients des formes linéairesqui
donnent les variations dj-? en fonction desdéplacements
dsi qui correspondent
auxpetites
rotations autour desaxes de
l’ellipsoïde (1,
52)
En
prenant
comme coordonnées lesangles
d’Euler(l’indice
supérieur
correspondant
auxlignes).
On véri-fie facilement avec ces variables les relationsinva-riantes. 1
(divergence
nulle deschamps
de vecteursai).
L’équa-tion
(~)
peut
par suite s’écrire aussi1 ’Avec les variables d’Euler
to,
À,
th, et enposant
on a de
façon
explicite :
Si l’on considère le mouvement brownien de rota-tion d’un
ellipsoïde
libre dont les axes coïncident àl’instant initial avec les axes de référence
fixes,
la détermination de la fonction U sera achevée par lesconditions initiales
et l’on aura à tout instant
Nous donnerons
plus
loin undéveloppement
expli-cite de la fonction U dans le cas d’un
ellipsoïde
derévolution. Mais nous allons d’abord montrer
qu’on
peut
déduire directement del’équation
(il)
certaines valeurs moyennes relatives aux cosinus directeurs desaxes de
l’ellipsoïde.
3. Valeurs moyennes des cosinus directeurs des axes de
1 ellipsoïde,
et de leurs carrés etdouble-produits. -
La valeur moyenne, au boutd’un
temps t,
d’une fonctionf
quelconque
de l’orienta-tion del’ellipsoïde
est donnée par la formuleSa dérivée par
rapport
autemps
est doncEn
remplaçant
sous lesigne
somme 2013 par
sa valeurà t P
donnée par
l’équation
(3),
on obtientd’où en
intégrant
deux fois parparties,
Cette
expression
est par définition la valeur moyenneà l’instant t de la fonction obtenue en
appliquant
Cette relation
permet
d’obtenir les valeurs moyennes que nous cherchons.En
effet,
en fonction desangles
d’Euler les cosinus directeurs c~~ des axes del’ellipsoïde
parrapport
aux axes fixes ont pourexpressions :
et par
simple
substitution dans lepremier
membre del’équation
on vérifie que(les indices i,
j, k,
étant tous
différents)
’
L’équation générale
(11)
appliquée à cii
donneainsi,
d’après
la relation(19),
car
pour t
~ 0 on a ci, ~ ~.. D’unefaçon
analogue
la.
relation
(~0)
donneComme d’ailleurs
La, valeur moyenne de c~~, et celles de tous les
double-produits
où un indicefigure
une seulefois,
sont nulles parsymétrie,
comme on voit de suite en sereportant
aux relations(14).
Enfin pour les carrés des trois cosinus ci, d’indice r
donné,
les relations(~1) jointes
àl’équation (17)
con-duisent à un
système
de troiséquations
différentielles linéaires dupremier
ordre,
liées par une relationcor-respondant
à l’identité’
En
posant
ces
équations
s’écriventL’élimination de deux des trois fonctions inconnues yj
entre ces
équations
montre que ces fonctions satisfonttoutes trois à une même
équation
linéaire du second ordrequi
s’’écritaprès
avoirposé
En tenant
compte
des conditions initialesqui
résul-tent des relations
1 n - ~ -. /
et des
équations
(~7), l’intégration
del’équation
(29)
donneDans le cas d’un
ellipsoïde
de révolutionces formules se
simplifient beaucoup;
on a alors4.
Développement
de la fonction derépar-tition pour un
ellipsoïde
de révolution. - Sil’el-lipsoïde
est derévolution autour
de l’axeOZ,
on aet
l’équation (li) se
réduit à°
’1-
4
Les variables À et 1J. ne
figurant
pasexplicitement
dans cette
équation,
et les conditions initiales(12)
nefaisant intervenir que leur somme, la fonction U ne
dépend
aussi que de cette sommeet nous pouvons poser
L’équation
(35)
devient ainsiComme d’aprés
les rclaLions(14)
on auous devons chercher les solutions de la forme
m étant un nombre entier. En substituant dans
l’équa-tion
(38)
on trouve pour la fonction pm(w)
l’équation
différentielle
on ramène
l’équation
précédente
àl’équation
hypergéo-métrique
Les valeurs propres de cette
équation
s’obtiennenten
prenant
’
n étant entier. Les fonctions propres
correspondantes
sont des
polynomes
(u)
dedegré
n ; en achevant de les définir par la conditionon trouve que
F
désignant
la fonctionhypergéométrique,
etPa
lene
polynome
deLegendre.
Il est alors facile d’obtenir ledéveloppement
de la fonction V en série de fonctionspropres
Vnm,
en tenantcompte
des conditions initiales :00
II.
Influence
du mouvementbrownien
derotation
sur lapolarisation
de lafluo-rescence des
solutions.
5. -Cette influence aété
calculée par m oi-mèm e ( ’ j c t
par P. Soleillet(2)
ensupposant
les molécules fluores-centessphériques.
La méthodegénérale
de P.Soleillet,
développée
par lui dans le cas où les molécules excitées subissent des rotationsquelconques
déterminées parrapport à
des axes fixes(milieu
anisotrope),
permet
de traiter le cas des moléculesellipsoïdales, pour lesquelles
les rotations sont déterminéesstatistiquement
parrap-port
à un trièdre mobile. Nous utiliserons ici les nota-tions de P.Soleillet,
enrenvoyant
à son mémoire(désigné
parPS.)
pour les définitions desgrandeurs
introduites.
6. Polarisation des fluorescences
moléculai-res. -- Dans les fluorescences
l’absorption
et la réé-mission de lumièrepeuvent
être considéréesséparé-ment. La
probabilité
d’excitation d’une molécule ensolution,
par une onde incidentedonnée,
dépend
de(1) F. PERRIN. J. de Plys., 1926, 7, p. 390, et Ann. de Phys.,
1929, 12, p. 169
son
orientation,
mais les caractères depolarisation
de Fondesphérique
émise par la molécule excitée sontdéterminées,
en moyenne, parrapport
à cettemolécule,
indépendamment
des conditions de l’excitation. Pour un milieuisotrope,
comme unesolution,
lapolarisation
de l’onde de fluorescence émise par unpetit
élément devolume,
pour toutes les excitationspossibles,
est déterminée par lesrapports
des trois invariantsP,
Q,
R du tenseurcaractéristique
du milieu fluorescent(PS. 1 §§ ~1-‘~~)
égaux
aux invariants moyenscorrespondants
relatifs aux éléments fluorescentsani-sotropes
distribuésisotropiquemen
dans le milieu(l’élé-ment fluorescent est ici la molécule dissoute animée du mouvement brownien de
rotation).
Notamment,
le taux depolarisation
linéaire p
de lafluorescence perpen-diculaire au vecteurélectrique
d’un faisceau excitateurpolarisé
linéairement,
-celui pn de la fluorescence
perpendiculaire
à un faisceau excitateur nonpolarisé
oupolarisé circulairement,
- et le taux depolarisation
circulaire jJc de la fluorescence dans la direction d’un
faisceau excitateur
polarisé
circulairement, -
sontdonnés par les formules
(PS.I,
§§
21-26).
7. Calcul des invariants
caractéristiques
pour des moléculesellipsoidales
en solution. - Les invariantsP,
Q, R
d’un élément fluorescentpouvant
être calculés parrapport
à unsystème
d’axes fixesquel-conque, nous pouvons
prendre
des axes fixesqui
coïncident avec les axes OXYZ del’ellipsoïde
molé-culaire à l’instant de l’excitation. Laprobabilité k
d’ex-citation de la moléculeconsidérée,
par unité detemps,
est une fonction linéaire des
composantes
du tenseurcaractéristique
de la, lumière excitatrice(PS.
1, ~~
17-22et
11, §
3)
parrapport
aux axesOXoYoZo
les coefficients Ejj étant des constantes
spécifiques
de la moléculefluorescente,
car ses axes coïncident avec lesaxes de référence au moment de l’excitation.
De même l’onde émise un
temps t après
une excita-tion a en moyenne pour tenseurcaractéristique
depolarisation
et d’intensité(PS.
1, § 15),
parrapport
auxaxes mobiles OXYZ
les étant encore des constantes
spécifiques
de la molécule fluorescente et r étant la vie moyenne dans l’état excité. Lescomposantes
de ce tenseur d’émission parrapport aux
axes de référence seront doncen moyenne
la barre surmontant le
produit
des cosinus directeursindiquant
qu’on
doit enprendre
la valeur moyennepour les rotations que subit la
molécule,
pendant
letemps
t, par mouvement brownien. L’onde émise autotal au cours du
temps
par la molécule excitéeconsi-dérée,
aura donc pour tenseurcaractéristique
moyenpar
rapport
aux axesen
désignant
par un double traitsupérieur
la moyenneprise
entre les instantsd’absorption
etd’émission,
moyenne définie par la formule
En tenant
compte
enfin de laprobabilité
d’excitationpar unité de
temps,
on voitqu’un
ensemble de molé-culesayant
à un certain moment l’orientationconsidé-rée,
et soumises aurayonnement
excitateur deten-seur
5ii,
émettra au total une onde de fluorescence dontle tenseur
caractéristique
sera(par molécule)
(’)
Le tenseur du
quatrième
ordrecaractéristique
de l’élément fluorescent(PS.
1, §
22)
est doncet les trois invariants
correspondants
(PS. 1, §
23)
ontpour
expressions
_ s.c - , v
Comme,
d’après
les relationsd’orthogonalité
on
a P = Fi, =Po
(52)
l’invariant P n’est donc pas modifié par le mouvement brownien de rotation. Pour les
invariants Q
et /1 il faut calculer les valeurs moyennes des doublesproduits
descosinus directeurs
ejk
des axes del’ellipsoïde,
parrap-(1) Le raisonnement suppose que la proportion des molécules excitées reste faible, de façou que les molécules non excitées
6
port
à leurposition
initiale,
entre les instants d’excita-tion etd"émission,
par la formule(48)
àpartir
de leurs valeurs moyennes au bout d’untemps
donné obtenues antérieurement. En tenantcompte
d’abord de cellesqui
sont nulles parsymétrie,
et enposant
(sans
somma-tion par
rapport
aux indices doublés àpartir
d’ici,
etles indices
i,
j, k
représentant
unepermutation
circu-laire des chiffres
1, 2,
3)
Les valeurs moyennes
qui figurent
dans ces formules se déduisent par uneintégration
immédiate desfor-mules
(24), (~~~), (3~)
et(33)
14 , 1
8. Variation des
polarisations
de fluorescenceen fonction de la vie moyenne d’excitation. -A
partir
des formulesprécédentes,
nous pouvonscal-culer les
expressions
qui,
dans le cas de moléculessphériques,
sont desfonctions linéaires de la vie moyenne T. En
posant
(1)
J’ai donné autrefois ces valeurs extrêmes pour des oscilla-teurs linéaires, distincts ou non, d’absorption et d’émission(Ann. de Physique, 1929, 12, p. 169) Récemment A. JABLONSKI
(Z.
Physik,
19~35, 96, p. 236) a étendu la démonstration au casd’oscillateurs anisotropes sans circularité. Il est facile de les déduire de façon tout à fait générale des formules obtenues ici.
.A + 9- B =---
(7 (1
est un invariant par rapport aux echangements
de référence rgoléculairqs OXYZ, donc 6aussi. or ,
Si G est différent de
zéro,
on endéduit,
endévelop-pant
parrapport
auxpuissances
de cjusqu’aux
termes du secondordre,
et de
même,
si E est différent dezéro,
. 10. ~1 AI, . ~1 !1 r .
On voit que dans ces deux
développements
les termesen z2 ont en facteur les carrés des différences
(CR)
-et
que l’écart à la loi de variation linéaire ne serapar suite notable que pour des molécules fortement
asphériques.
Si G est
nul,
lapolarisation fondamentale,
oulimite,
c’est-à-dire
la valeur po de lapolarisation p
observée enl’absence
de mouvementbrownien,
est nulle. Mais laformule
(59)
montre quei’exPression £
p
R -
P,
et par suite la
polarisation
p, sont encore engénéral
différentes de
zéro,
quand
n’est ni nul niinfini,
si lesai
ne sont pas touségaux :
Pour des moléculesellipsoï-dales,
le mouvement brownien de rota lionpeut
doncfaire
apparaître une polarisation
de lafluorescence.
Lacondition G = 0 est en
particulier
satisfaite pour des oscillateursd’absorption
et d’émission linéaires et fai-sant entre eux unangle ~
tel que 3 cos2 0 = 1.La
polarisation
limite po a comme valeurs extrêmes1/2
et -1/3
(1).
Lavaleur 1/2
n’est atteinte que sidonc ~B -- À9) et (A + 2 D) sont des invariants ; ces invariants sont
toujours positifs
ou nuls car A le sont toujours, et que si l’on prend comme axes OXYZ les axes principaux du tenseursymétrique
(Ejk
+ on a D = U. Donc7
l’absorption
et l’émission sont associées à un même oscillateurlinéaire;
on aalors,
endésignant
par ai les cosinus directeurs de l’oscillateur parrapport
aux axesde
l’ellipsoïde,
Eik ~ eak = a1 ah(62)
ce
qui
donne p, =0,
etLes sommes
+
C’Lk),
qui
déterminent le coeffi-cient de 1’, sont les inverses destemps
de relaxation de rotation ’ri(l,
90,
91)
dontj’ai
donné les valeurs pour lesellipsoïdes
de révolution(I,
96 etgraphique).
Le coefficient de 1 est essentiellementpositif
de celui de T2négatif ; donc,
dans le cas d’un oscillateurlinéaire,
sur ungraphique
représentant
l’inverse de lapolarisation
p en fonction de la vie moyenne T(ou
de l’inverse de la viscosité si l’on considère des solvantsdivers)
lapente
doit êtrepositive,
et laconcavité,
due àl’asphéricité
moléculaire,
toujours dirigée
vers le bos.Pour évaluer
l’importance
de cette courbure onpeut
considérer des molécules de révolution
(0l2
=Vl)
por-tant
un oscillateur normal à leur axe: la formule exacte(59)
donne alors!
L’écart relatif maximum par
rapport
à latangente
initiale,
déduit des valeurs de0B.1 :
_C, : C,
(1,
96,
97 et
graphique),
esttoujours négligeable (inférieur
à0,5
pour100)
pour unellipsoïde
de révolutionaplati;
il est inférieur à 25 pour 100 pour unellipsoïde
trèsallongé,
et à 10 pour 100 sil’allongementest
inférieur à 4.Dans l’autre cas
extrême,
où lapolarisation
limite po atteint sa valeur minimum--1/3,
lapolarisation
circu-laire p, est
aussi nécessairement nulle et le coefficient de l’ dans ledéveloppement
(60) toujours positif,
mais celui de ’t2peut
avoir unsigne
quelconque.
Ce casextrême est notamment réalisé par des oscillateurs d’émission et
d’absorption
linéairesorthogonaux ;
endésignant
alors par~i
les cosinus directeurs de lanor-male aux deux
oscillateurs,
on trouve aupremier
ordreEnfin dans le cas d’un oscillateur circulaire
d’absorption
etd’émission,
cas où lapolarisation
circu-laire /?c atteint sa valeur maximum
5/7
(1),
on a endési-gnant
par i
les cosinus directeurs de la normale àl’oscillateur,
-(1) On démontre, d’une façon analogue au raisonnement fait pour Po. que 1 pc
1 =5.
7
ce
qui
donne’
Expérimentalement,
les fluorescences d’ungrand
nombre de matières colorantes excitées par leur bande
d’absorption proche
de leur bande d’émissioncorres-pondent
sensiblement au cas d’un oscillateur linéaireunique,
car leurpolarisation
limite po n’est que peu inférieure à0,5.
Des valeursnégatives
de p,qui
exigent
des oscillateursd’absorption
et d’émissiondistincts,
s’observent pour certaines fluorescences excitéesindi-rectement par une bande
d’absorption
noncontiguë
à la banded’émission;
la valeur extrême -1/3
est pres-que atteinte pour la fluorescencejaune
de la rhodamine B excitée par une lumière ultraviolette(3 100 À) (’).
Mais on ne connaît aucune fluorescence moléculaire
pour
laquelle
existe unepolarisation
circulaire;
on atoujours
en fait Pc ~ 0.III.
Mouvement
brownien
complet
(rotation
ettranslation)
d’unellipsoïde.
Diffusion.
9.
Représentation
desdéplacements. -
Nousdéfinirons
complètement
laposition
del’ellipsoïde
mobile par
rapport
à un trièdrefixe oxyz enadjoignant
auxparamètres
d’OlindeRodrigues
Ut, u~, u~, Ultqui
déterminent l’orientation du trièdre OXYZ formé par
ses axes de
symétrie,
les coordonnées x, y, z de soncentre 0. Si l’on considère les variables U1, U2, u3, îi4, u* = x, U6 = y, M7 = z, comme des coordonnées
rectan-gulaires
dans un espace àsept
dimensions lespositions
de
l’ellipsoïde
serontreprésentées
par lespoints
del’hypercylindre
r que définit dans cet espace larela-tion
Chaque position correspond
à deuxpoints
diamétra-lement
opposés
Un
petit
déplacement
quelconque
del’ellipsoïde
peut
êtredécomposé
en unepetite
rotation autour deson
centre,
de composantes
d a,
d #,
dy
suivant les axesOXYZ,
et en unepetite
translation decomposantes d 1 ,
dïj,
d~
suivant ces mêmes axes. Nous poserons commeprécédemment
(I, 47)
-
8
Les
variations, correspondant
aupetit
déplacement
considéré,
des coordonnées dupoint représentatif
P sont données pour lesquatre
premières
par les for-mules(1,
4H)
et pour les trois dernières par les formules de
transfor-mation de coordonnées
les c~k étant
toujours
les cosinus directeurs des axespar
rapport
aux axes oxyz. Ledéplacement
dupoint
P résulte donc de sixdéplacements
degrandeurs
d s2, ..., d 86 effectués suivant six directionsortho-gonales
de cosinus directeurstangentes
àl’hypercylindre
r.Les
déplacements
dsi
définissent unsystème
decoordonnées locales
orthogonales
sur r. Pour étudier lesdéplacements
finis del’ellipsoïde,
il fautdétermi-ner le
déplacement
dupoint
P dans unsystème
de coordonéeescurvilignes générales correspondant
à sixparamètres indépendants
xi fixant laposition
del’el-lipsoïde.
Les coordonnées un d’unpoint
de rs’expri-meront en fonction de ces
paramètres,
et l’on aura(sommation implicite
pour les indicesgrecs)
Des relations
(69), (70)
et(73)
on déduiral’expression
des différentielles dx~ en fonction des
déplacements
ds~ :
On obtiendra d’autre
part
l’expression
de l’élémentlinéaire de r en formant la somme des carrés des diffé-rentielles
dun :
10.
Equation
aux dérivéespartielles
dumou-vement brownien
complet. -
D’après
les lois élé-mentaires établies antérieurement(1,
ai6,
~7, 3~,
39)
etles définitions
(69), (70),
lepoint
représentatif,
surl’hypercylindre
r,
de laposition
d’unellipsoïde
soumis librement au mouvementbrownien, subit,
pendant
unpetit
intervalle detemps àt,
desdéplacements
aléa-toirescaractérisés,
dans lesystème
des coordonnées locales s;, par les relations moyennes :Désignons
par W.dc; laprobabilité
deprésence
à uncertain instant d’un des deux
points représentatifs
P,P’
dans un
petit
élément da de lamultiplicité r ;
auxdéplacements
aléatoiresprécédents correspondra
un« courant de diffusion o de la densité de
probabilité W,
dont leseomposantes
suivant les axeslocaux si
seront(cf. 1,
ô3)
comme il résulte de l’extension du raisonnement
clas-sique
d’Einstein. Dans lesystème
de coordonnéesgénérales
xi lescomposantes
de ce courant seront :les
composantes
du tenseur « coefficient de dilfusion »se déduisant des valeurs
principales
constantes(iJi
relatives aux coordonnéeslocales si
par les formulesLa conservation de la
probabilité
deprésence
dupoint représentatif s’exprime
parl’équation
de conti-nuitéqui
donne,
d’après
la relation(79),
l’équation
aux déri-véespartielles
Les coefficients
dont
les deux indices sont inférieurs à 4 sont alors donnés par le tableau(7),
ceux dont les deux indices sontsupérieurs
à 3 sorégaux
auxcosi-nus directeurs c;
-et les autres sont nuls. Il en résulte d’abord que l’on a encore ici
et que par suite
l’équation (82)
peut
s’écrireaussi,
entenant
compte
de la formule(80),
Enfin,
avec les variableschoisies,
onobtient,
enexplicitant
cetteéquation,
l’opérateur A
étant celuiqui
donnel’équation
dumou-vement brownien de rotation considéré isolément
(formule i l ),
et les cosinus directeursejk
devant êtreremplacés
par leursexpressions (18)
en fonction desangles
d’Euler. La forme del’équation
(89),
valablequelles
que soient les variablesangulaires
choisies,
montre bien la
possibilité
d’étudierséparément
lemouvement brownien de
rotation,
dont on obtientl’équation
par uneintégration
sur toutl’espace
x, y, z,la fonction de
répartition
des orientations seules étanttandis
qu’il
n’est paspossible,
par uneopération
ana-logue,
de fairedisparaître
les variablesangulaires,
car les cosinus directeurs
qui figurent
comme facteursdes dérivées par
rapport
à x, y, z, endépendent.
Onne
peut
pas étudier le mouvement brownien de trans-lation d’un
ellipsoïde
indépendamment
de sesrola-tions
1’).
~
10. Valeurs moyennes des carrés des compo-santes du
déplacement
suivant les directions initiales des axes. - Comme dans le cas derota-tions
seules,
il résulte de la forme del’équation
(82)
que l’on a, pour une fonctionf
quelconque
de la(1) Les variables x, y, z, t sont cependant analytiquement sépa-rables dans l’équation (89) dont les fonctions caractéristiques
sont le produit d’une exponentielle linéaire par rapport à ct~s
variables, et d’une fonction des variables angulaires.
position
et de l’orientation del’ellipsoïde,
En
appliquant
cette formule au carrç de lacompo-sante x du
déplacement
du centre del’ellipsoïde
sui-vant l’axe o,r, on
obtient, d’après
l’expression (89)
del’opérateur II,
Les valeurs moyennes des carrés des cosinus direc-teurs étant
d’après
les rClations(32)
et(33)
des fonc-tionsexponentielles
connues dutemps,
on obtiendra par uneintégration simple
la valeur moyenne Nous donnerons seulement le résultat pour unellipsoïde
derévolution autour de son axe
OZ ;
on a alorsPour le carré du
déplacement
r lui-même du centre d’unellipsoïde quelconque,
on a, en faisant la sommedes trois relations
analogues
à la relation(91),
formule
rigoureuse analogue
à la formuleclassique
relative à unesphère,
maisqui correspond
ici à desdéplacements anisotropes
autour del’origine.
11. Diffusion de molécules
ellipsoïdales.
-L’étude
rigoureuse
de la diffusion àpartir
del’équation
(89)
estcompliquée,
mais si l’on se borne au cas d’unediffusion
macroscopique,
dans des domainesgrands
parrapport
aux dimensionsmoléculaires,
l’activité du mouvement brownien de rotation est telle que l’onpeu t
admettre,
auvoisinage
de toutpoint,
une distributiouisotrope
des orientations des molécules.Lesrapports
des coefficients D et 8 sont en effet de l’ordre du carré du rayon moléculaire moyen ; lesexpressions qui
multi-plient
les coefficientsai
dansl’équation
(89)
doivent tdonc être sensiblement
nulles,
cequi
exige que W
nedépende
à peuprès
pas des variablesangulaires.
Onpeut
alors fairedisparaître,
dansl’équation
dumou-vement
brownien,
les termes de rotation A W par uneintégration
pour toutes les orientationspossibles ;
dans les termes detranslation,
If’pouvant
être consi-déré commeindépendant
des variablesangulaires,
10
Fig. 1.
par leurs valeurs moyennes pour une distribution
isotrope, 1/3
et 0. On obtiendra donc ainsià étant
l’opérateur laplacien.
Cetteéquation
est
l’équa-tion ordinaire de la
diffusion,
le coefficient de diffusionD étant la moyenne des coefficients de translation
D,
suivant les axes de
l’ellipsoïde
En
remplaçant
les coefficients de frottementfi
par leurs valeurs(1,5)
onobtient,
en tenantcompte
de larelation
(1,4),
c’est-à-dire
d’après
la définition(I, 3)
Je
rappelle
quea, b,
cdésignent
leslongueurs
des demi-axes del’ellipsoïde, r,
la viscosité duliquide
d’immersion,
T latempérature
absolue,
et k lacons-tante de
Boltzmann,
12. Valeurs du coefficient de diffusion pour les
ellipsoïdes
de révolution. - Soit p lerapport
durayon
équatorial b
et du demi-axe de révolution a.Nous comparerons le coefficient de diffusion D des
ellipsoïdes
de révolution considérés à celuiDo
desphères
de même volume dont le rayon estla relation
(97)
peut
donc s’écrirepour p 1
(ellipsoïde
allongé),
etpour p > 1
(ellipsoïde aplati).
Lesvaleurs du rapport
D :Do
sontdonnées,
en fonction de p, par14 courbe
1 de lafigure
1. On voit que cerapport,
toujours
infé-rieur à
1,
en reste très voisin tant quel’ellipsoïde
n’est pas trèsallongé
ou trèsaplati (il
restecompris
entre0,8
et 1quand
p varie de1/5
à5).
13.
Anisotropie
d’orientation résultant de la diffusion. - Dansune solution non
homogène
demolécules
ellipsoïdales,ladiffusion
doit créer unelégère
anisotropie
locale des orientations des molécules dis-soutes dans lesrégions
où la concentration est en train devarier,
car, par suite des différences de valeur descoefficients
D,
les molécules diffusent avec une activitéqui dépend
de leur orientation parrapport
à la direc-tion dugradient
de concentration.Nous n’étudierons cette
anisotropie
que pour desellipsoïdes
de révolution et une diffusionplane,
pourlaquelle le gradient
de concentration soitpartout
dirigé
suivant l’axe Oz. La fonction derépartition
nedépend
alors que des trois variables t,), z, t, et
l’équation
de la diffusion se réduit àPz
étant le 2epolynôme
deLegendre.
Nous savonsqu’en
première approximation,
la solution de cetteéquation
estindépendante
de w ; endeuxiéme
approxi-mation,
on est conduit à chercher une solution de la forme14/1
élant trèspetit
parrapport
àWo.
En substituantune telle
expression
dans1->équation précédente,
onobtient,
en ne conservant que les termes de l’ordre deWo
ou de~1
W,,
on aura donc une solution
approchée
sice
qui exprime
que la densité totale satisfait àl’équation
ordinaire de la diffusion avec le coefficientmoyen
D,
maisqu’il
existe unelégère
anisotropie
dedistribution des axes des molécules
ellipsoïdales
pro-portionnelle
à la dérivée seconde parrapport
à z de la densité(ou
à sa dérivéepremière
parrapport
autemps) :
Les valeurs de
(D3
-Di) :
Do
sont données en fonc-tion de p par la courbeIIj
de lafigure
I,
et celle de0B.0 : ~.2 par une courbe du
graphique
(I,
i) ;
lecoeffi-cient du terme
d’anisotropie
peut
être ainsi aisémentcalculé ;
il esttoujours
trèspetit.
L’anisotropie
créée par diffusionpourrait
être obser-vée parl’apparition
d’une faiblebiréfringence
optique
dans les zones de variationrapide
dugradient
de laconcentration ;
elle ne serait sans doute décelable quepour de grosses molécules très
allongées.
Une
anisotropie analogue pourrait
être créée par lasédimentation de
particules
ellipsoïdales
On obtientl’équation
de la diffusion enprésence
d’unchamp
attractif de la même
façon
que celle des rotations enprésence
d’unchamp
orientant(1, § 10),
et la solution2
approchée
de cetteéquation
s’obtient enremplaçant
dans le terme
anisotrope
del’expression
(~07~
parF étant la