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Mouvement brownien d’un ellipsoide - I. Dispersion
diélectrique pour des molécules ellipsoidales
Francis Perrin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RAD1UM
MOUVEMENT BROWNIEN D’UN ELLIPSOIDE
(I).
DISPERSION
DIÉLECTRIQUE
POUR DESMOLÉCULES
ELLIPSOIDALESPar FRANCIS PERRIN.
(Institut
H. Poincaré et Institut Ed. deRothschild, Paris).
Sommaire. - Extension de la théorie du mouvement brownien de translation et de rotation au cas
d’une particule ellipsoïdale quelconque. Application à l’étude de la dispersion diélectrique pour des molécules polaires ellipsoïdales en milieu liquide.
I. - Connaissant les coefficients de frottement de translation
(f1, f2, f3 et de rotation
(C1, C2, C3)
relatifs au mouvement d’un ellipsoïde immergé, le théorème d’équipartition de 1 énergie cinétique donne,par la méthode de Langevin-Einstein, les valeurs moyennes des carrés et produits des composantes de translation et de rotation, suivant ses axes, du déplacement pendant un petit intervalle de temps, d’une
particule ellipsoïdale en suspension dans un liquide :
Ces valeurs moyennes ne dépendent ni de la distribution des masses dans l’intérieur de la particule, ni de sa masse totale.
Les petits déplacements de l’ellipsoïde étant déterminés par rapport à ses axes, dépendent de
son orientation, mais non de la position de son centre. Le mouvement brownien de rotation autour du centre peut donc être étudié séparément, tandis qne celui de translation dépend des rotations concomi-tantes.
II. - En
représentant les orientations d’un solide par un point sur une hypersphère 03A3 de l’espace à
quatre dimensions, on montre que le mouvement brownien de rotation de l’ellipsoïde correspond à un
mouvement brownien anisotrope du point représentatif. Il en résulte pour la densité de
probabi-lité de présence U de ce point, un « courant de diffusion » $$d, fonction vectorielle linéaire du gradient
de U :
le tenseur « coefficient de diffusion » D03C103C3 étant diagonal par rapport aux coordonnées orthogonales locales
qui correspondent aux petites rotations de l’ellipsoïde autour de ses axes, et ayant comme valeurs
principales $$ D1= kT :
4 C1...
L’équation de conservation de la densité de probabilité U sur la multiplicité 03A3
donne une équation aux dérivées partielles qui détermine la fonction U relative au mouvement brownien de rotation libre de l’ellipsoïde.
En présence d’un champ orientant (molécule polaire dans un champ électrique), il se superpose au
courant de diffusion un « courant de convection » $$ c = U. v, la vitesse v du point représentatif étant
déter-minée, pour chaque position, par l’égalité du couple de frottemnt et du couple orientant. L’équation de convervation s’écrit alors
8SRIE
VII. TOME V. ~ï°10.
OCTOBRE 1934.
III. - Cette
équation reste valable pour un champ variable, tant qu’on peut négliger la durée d’établissement du mouvement de rotation dû au champ. Elle permet de déterminer en première
approxi-mation, suivant la méthode employée par Debye pour des sphères, la répartition d’un ensemble de molécules ellipsoïdales polaires soumises, en milieu liquide, à un champ électrique oscillant de
fréquence v,
et la valeur moyenne correspondante m du moment électrique par molécule dans la direction duchamp. En désignant par m1, m2, m3 les composantes du moment permanent lié à la molécule, suivant
ses axes de symétrie. on trouve (avec la représentation imaginaire des oscillations)
03C41, 03C42, 03C43 étant trois temps de relaxation
la quantité
Cjk
qui détermine le temps de relaxation 03C4i associé à la composante du moment suivant l’axe i, étant la moyenne harmonique des coefficients de frottement de rotation autour des axes j et kperpendiculaires à l’axe i :
La formule qui donne m comprend en général trois termes de dispersion, analogues au terme unique de la formule de Debye valable pour des molécules sphériques Cependant si le moment permanent est
dirigé suivant un axe de la molécule ellipsoïdale il subsiste un seul de ces termes; la dispersion est alors la même que si les molécules étaient sphériques, seule la valeur du temps de relaxation étant changée. Il se trouve même que pour des molécules ellipsoïdales de révolution allongées, ayant un moment
perpendiculaire à leur axe de révolution, le temps de relaxation unique dont dépend la dispersion a
presque la valeur qu’il aurait pour des molécules sphériques de même volume.
1. - La théorie de
l’agitation
thermique
departi-cules solides
immergées
dans unliquide,
oumouve-ment
brownien,
n’a étédéveloppée jusqu’ici
que dans le cas departicules
sphériques
(1).
Cette restrictionrend en
général
assez incertainel’application
des loisobtenues aux molécules mêmes des
liquides
et dessolutions,
qu’il s’agisse
du mouvement brownien de translationqui
détermine la diffusion(2),
ou dumou-vement brownien de rotation dont
dépend
ladépolari-sation de la fluorescence
(3)
et ladispersion
diélectri-que1’°).
Notamment,
les grosses moléculesdissoutes,
auxquelles
il est leplus
légitime
d’étendre la théorie du mouvementbrownien,
sont souvent trèsallongées
ou fortement
aplaties.
Le but de ce travail est l’étude du mouvement brownien de rotation d’un
ellipsoïde
libre,
ou soumis à unchamp
orientantalternatif,
principalement
en vue d’étendre la théorie de ladispersion diélectrique
de
Debye
au cas de molécules à peuprès quelconques.
Les formules obtenues sont assez
simples,
du moins dans le cas,qui
donnera souvent uneapproximation
suffisante,
de moléculesayant
la forme d’unellipsoïde
derévolution,
pour que l’onpuisse espérer
en déduireune meilleure
interprétation
des résultatsexpérimen-taux.
Nous commencerons par établir les lois élémentaires
du mouvement brownien d’un
ellipsoïde
pour unpetit
(1) A. EIXSTEIN, Mouvement brownien de translation (Ann. d.
Physik., 1905, ’17, p. 5!~9). Loi élémentaire du mouvement L brownien de rotation (Ann. d. Physik., 1906, 19, p. 289).
F. PERRIN, Etude mathématique du mouvement brownien de rotation (Ann. Sc. Ec. lBTor. Sup. 1928, 45, 1).
(~) A. EINSTEIN, A nn. der Physik., 1906, 19, p. 289.
(3) J:4. PERRIN, Anrt. de Phy.Bique., 1929, 12, p. 169.
(4) P. DEBYE, Polar Molekeln, Leipzig, 1929.
intervalle de
temps
en suivant la méthode deLangevin ( 1 )
modifiée par Einstein etHopf (2).
Nous en déduironsl’équation
aux dérivéespartielles
àlaquelle
satisfait la fonction derépartition
d’orientation,
enprésence
ou non d’unchamp
orientant,
engénéralisant
la méthode quej’ai employée
dans le cas du mouvement brownien de rotation d’unesphère.
Nous utiliserons enfin cetteéquation
pour obtenir la formule dedisper-sion
diélectrique
par un calculanalogue
à celui deDebye.
I.
Lois élémentaires
du mouvement browniend’un.
ellipsoïde.
2. Coefficients de frottement de translation
et de rotation pour un
ellipsoïde.
- Toutmouve-ment d’un
ellipsoïde
peut
êtreconsidéré, à
un instantquelconque,
comme lasuperposition
d’une rotation au-tour d’un axepassant
par son centre 0 et d’une transla-tion. Nousdésignerons
part, q, l’ lescomposantes
de cette rotation instantanée suivant les axesOX, OY,
OZde
l’ellipsoïde,
et par M, v, wcelles,
suivant les mêmes axes de la translation instantannée associée. Sil’el-lipsoïde
se meut dans un fluidevisqueux
assezlentement pour que l’on
puisse négliger,
dans leséquations
hydrodynamiques,
les termesquadratiques
parrapport
aux vitesses(approximation
deStokes),
et si le mouvement varie assez lentement pour que les
effets dus à l’inertie du fluide soient aussi
négligeables,
(1) P. LarrG~vm, C. R. 1908, 146, p. 530.
(2) EINSTBIN et Hopf Ann. d. Ph.ysik, 1910, 33, p. 1105. voir aussi :
G. L. j)EHAAs-LORE.NTZ, Die Brownsche Bewegung, Braunschweig
les forces de frottement
qui
s’opposent
au mouvement del’ellipsoïde
ont une résultantegénérale
decompo-santes
suivant les axes
OX, OY, OZ,
et un moment résul-tant parrapport
au centre 0 decomposantes
suivant les mêmes axes.
Les coefficients de
proportionnalité
fi, f 2, f3
etCl,
Ça, C3
peuvent
êtreappelés
coefficients de frotte-mentprincipaux
de translation et de rotation. Ils ontété calculés dans les cas d’un
ellipsoïde quelconque
par A. Oberbeck(1)
pour latranslation,
et par D. Edwardes(2)
pour la rotation.Soient a,
b,
c leslongueurs
des demi-axes del’ellipsoïde
considéré;
posonsCes
grandeurs,
qui
sont desintégrales elliptiques,
sont liées par les deux relationsPar
l’intégration
complète,
àl’approximation
de’Stokes,
deséquations hydrodynamiques,
ontrouve, r,
étant la viscosité dufluide,
et
(3)
En
particulier
sil’ellipsoïde
considéré est de révolu-tion autour de l’axe a on adonc,
d’après
les relations(4)
(1) A. OBERBECK, J. reine angew. Math., 1816, Si, p. 62.
(2) D. EOWARDES,
(3) Le coefficient numérique de la formule d’Edwardes donnant le couple de frottement (loc. cit. p. î7) est inexact, l’erreur
provenant de la formule antérieure dans laqnelle le dernier coefficient doit être 4 et non 8.
et par suite
De
plus,
alors,
l’intégrale
peut
êtreexprimée
au moyen des transcendantesélémentaires :
Si a > à
(ellipsoïde
de révolutionallongé)
on a
et si a
C b
(ellipsoïde
de révolutionaplati)
On trouvera
plus
loin des courbes donnan t les valeurs des coefficients de frottement de rotation en fonction durapport
des axes, pour lesellipsoïdes
de révolu-tion.Les formules
précédentes
sont indéterminées poura
= b,
mais si l’on fait tendre vers 1 lerapport
desaxes, elles donnent
bien,
par passage à la limite les formules de Stokes relatives à unesphère :
Lescoeffi-cients de frottement de translation tendent vers
et ceux de rotation vers
3.
Equation
du mouvement d’unellipsoïde
immergé. -
Nous n’aurons pas besoin de supposerune
répartition
symétrique
des masses dans l’intérieur de laparticule
solide,
que nous supposerons seulementavoir une
foi-me
extérieureellipsoïde (ou, plus
généra-lement,
symétrique
parrapport
à trois axes formantun trièdre
orthogonal).
Nousdésignerons
par ,)11 lamasse totale de la
particule,
parA,
B,
C, D, E,
F sesmoments et
produits
d’inertie parrapport
au trièdreOXYZ formé par les axes de
symétrie
de sasurface,
et par
E,
-1, ~,
les coordonnées de son centre d’inertie parrapport
à ce trièdre.Dans un mouvement
quelconque
de laparticule,
sonénergie
cinétique
lis’exprime
en fonction descom-posantes
u, v, zv, et p, q, r de la translation et de la rotation instantanées suivant les axés par la formeLes
composantes 1,
na, 7~, de laquantité
de mouvementet celles ~,, tJ., ’) du moment
cinétique
de laparticule,
également
suivant lesOXYZ,
sont les dérivées par-tielles de K parrapport
à M,~, ~ et p, q, r :Si X, Y,
7, etL, AI,
,N’sont lescomposantes
suivant les mêmes axes de la résultantegénérale
et du moment résultant parrapport
au centre 0 de toutes les forcesqui agissent
sur laparticule,
leséquations
dumouve-ment
rapporté
aux axes mobiles OXYZ liés à laparticule,
s’écriventrelations
auxquelles
il fautjoindre
cellesqui expriment
lescomposantes
de la translation et de la rotation instantanées en fonction desparamètres
qui
détermi-nan t la
position
de laparticule
et des dérivées de cesparamètres
parrapport
autemps (par
exemple
les coordonnées du centre 0 et lesangles
d’Euler du trièdreOXYZ
parrapport
à un trièdre fixeoxyz).
Nous avions
précédemment,
pour définir et calculer les forces defrottement,
considéré le mouvementmacroscopique
d’un solideimmergé,
ennégligeant
la structure moléculaire du fluide. Mais pour étudierl’agitation thermique
d’unepetite
particule
ensuspen-sion,
ou d’une grosse moléculedissoute,
nous devonsadmettre que le frottement de viscosité ne
représente
que l’action moyenne du fluide sur la
particule
àla-quelle
sesuperposent
desimpulsions
désordonnées,
dues aux fluctuations des chocs
moléculaires,
et par suiteindépendantes
du mouvement de laparticule
enpremière approximation.
La forceX, Y,
Z et lecouple
L, JV/, N,
qui
doiventreprésenter
à tout instant l’actionglobale
du fluide sur laparticule,
sont doncrespecti-vement la somme de la force de frottement
Xo,
Yo,
Zo
et d’une force variable de
composantes
PI, P2, ~3
etla somme du
couple
de frottementL,,
Mo,
1B’0
et d’uncouple
variable decomposantes
F,,
F2, r3,
cette force et cecouple
variables,
déterminésstatistiquement
parrapport
au trièdreOXYZ,
étantindépendants
de la translation et de la rotation instantanées. Nousaurons
donc,
en tenantcompte
des relations(1)
et
(2),
et
D’autre
part
nousadmettrons,
comme dansl’évalua-tion des coefficients de
frottement,
que les mouvements sont assez lents pour que les termes du seconddegré
par
rapport
aux vitessespuissent
êtrenégligés
dans leséquations (15), qui
se réduiront aillsi àEnfin nons traiterons seulement le cas où l’on
peut
partager
letemps
en intervalles àt suffisammentgrands
pourqu’il
y aitindépendance statistique
à peuprès
complète
desdéplacements
qui
seproduisent
pendant
deux intervallesconsécutifs,
etcependant
assez
petits
pour que la rotation totale durantchaque
intervalle soit presque
toujours
trèspetite.
S’il en estainsi,
et nous verronsplus
loin parquelles
conditions on pourra s’en assurer,on peut,
à un instantquelconque
d’un de ces intervalles detemps à t,
déterminer laposition
de laparticules,
parrapport
au trièdre fixeoxyz
qui
coïncide avec le trièdre mobile OXY7, audébut de l’intervalle à 1
considéré,
par les coordonnées x, y, z ducentre 0,
et lesangles
trèspetits
x,~,
y dont il faut faire tourner laparticule
autour des axesfixes pour
lui donnerapartir
de saposition
initiale,
sonorientation actuelle. Pendant tout l’intervalle de
temps
At,
les axes rnobiles OX YZ différant très peu commeorientatation des axes fixes oxy z, on aura, en
pre-mière
approximation,
Dans les conditions
indiquées,
toutes leséquations
du mouvement(équations
14,
18 et19)
étantlinéaires,
lesdéplacements
qui
résultent desimpulsions
suc-cessives dues à
l’agitation thermique
du fluide sontindépendants
ets’ajoutent simplement.
Si nouspar-tageons
l’intervalle detemps
AI,
auquel
nous limi-tons pour l’instant l’étude dumouvement,
en in-tervalles successifs trèspetits ai,
la force variableset le
couple
variable Fagissant
pendant
l’un de cesintervalles de
temps
communiquent
à laparticule
une
impulsion
totale linéaire etangulaire
deet pour calculer le
déplacement qui
résulte de cesimpulsions,
oupercussions,
successives,
il suffit deralcnler celui
qui
résulte de chacuned’elles, supposée
agissant
sur laparticule
initialementimmobile,
puis
de faire la somme de cespetits déplacements
commes’ils ne se
superposaient
pas dans letemps.
4.
Déplacement
résultantd’une
impulsion
brève et d’une suite de telles
impulsions. -
En substituant dans leséquations (18)
lesexpressions (19)
desvitesses,
leséquations
du mouvement deviennentL’intégration
de ces relations entre l’instantinitial t.
et un instant ultérieur t donneLa
particule
étantsupposée
initialementimmobile,
lesquantités
10,
nio, ~o et),0,
flo, vo sont nulles. Si noussupposons que la force et le
couple
variables 4$ et rn’agissent
sur laparticule
quependant
l’intervalle detemps et,
nous aurons,,~1,....,.~,,...élant
définis par lesrelations
(20)
et(1),
1
Si de
plus t
est assezgrand
pour que laparticule
sesoit de nouveau
pratiquement
arrêtée par suite dufrottement,
lesquantités
1,
m, ~, etÀ,
v-, v seront nullesaussi. Les relations
(?3)
donnent alors lescomposantes
de translation et de rotation dudéplacement
de laparticale qui
résulte au total desimpulsions
linéaireset
angulaires S7
et eet
On voit que ce
déplacement
nedépend
ni descoefficients d’inertie de la
particule,
ni des coordonnées de son centred’inertie,
mais seulement des coefficients defrottement,
c’est-à-dire seulement de la forme extérieure de laparticule (supposée ellipsoïdale,
ou de mêmesymétrie).
Ce résultat n’est d’ailleurs vrai quesi les
approximations
faites sontjustifiées
par lapetitesse
des valeurs données par les relations(26)
pour les
composantes
dudéplacement
angulaire.
Ledéplacement
totalôx,...,
cy
ne s’effectue paspendant
l’intervalle detemps 1
t.L’intégration complète
du
système
d’équations
différentielles linéaires dupremier
ordre formé par leséquations
(24)
lorsqu’on
tientcompte
des relationsdonne,
eneffet,
pourchaque composante
dudéplacement,
une somme d’unterme constant et de six
exponentielles
décroissantes parrapport
autemps,
introduisant sixpériodes
d’amortissementet,
62.".., eô
racines d’uneéquation
caractéristique ;
ledéplacement (~G)
ne serapratique-ment achevé
qu’au
bout d’untemps
égal
à unpetit
nombre de fois la
plus grande
6~
de cespériodes.
Mais si l’intervalle de
temps
à t estgrand
parrapport
à cetteplus
grande
période
ledéplacement
qui
seproduit
effectivementpendant
sadurée,
diffère très peu de celuiqui
résulte, autotal,
desimpulsions
reçues durant les n intervalles successifs à t
qui
lecomposent.
Lescomposantes
dudéplacement
de laparticule pendant
l’intervalle detemps lt
ont donc sensiblement comme valeursSi les intervalles ’0 t ne sont pas
trop
petits,
lesimpulsions
successivescorrespondantes
serontstatis-tiquement
à peuprès indépendantes ;
parsuite,
sinous formons les carrés et les
produits
deux à deuxdes relations
précédentes
et si nous prenons la moyenne,les termes contenant les
produits
decomposantes
d’impul’sion
relatives à des intervalles 0 t différentsdisparaîtront ;
nous aurons ainsicar les valeurs moyennes relatives à deux intervalles
de
temps
de même durée 0 t sontégales.
De mêmePour achever de déterminer ces valeurs
moyennes
relatives aux
composantes
dudéplacement,
il reste à calculer les valeurs moyennes des carrés etproduits
d’impulsion
pour unpetit
intervalle detemps 8 t
5 Valeurs moyennes des carrés et
produits
d’impulsion. -
On obtient ces valeurs enexprimant
que les
impulsions
reçues par laparticule
maintien-nentstatistiquement
un étatd’agitation
correspondant
à une
énergie cinétique
moyenneégale
à la valeurqui
résulte du théorème fondamental de lamécanique
statistique.
Ce théorèmed’équipartition
del’énergie
cinétique
par momentoïde se traduit ici par lesrelations moyennes
T
étant latempérature
absolue dufluide,
et k la constante de Boltzmann.Nous supposerons l’intervalle 0 t assez
petit
pourque les vitesses de translation et de rotation varient peu
pendant
sadurée,
cequi
exige que 8 t
soitpetit
par
rapport
à laplus
petite
despériodes
d’amortis-sement.L’intégration
deséquations
(18)
sur l’intervalle detemps
0 t donne alors enpremière approximation
1, ... ,
),,...
et1/, .. ,
~~’,...
désignant
les valeurs descomposantes
dequantité
de mouvement et de momentcinétique
de laparticule,
au début et à la fin del’intervalle ’0 t. Ces relations
peuvent
s’écrired’où,
en élevant au carré et enprenant
la moyenne(indiquée
par une barresupérieure)
Or, puisqu’il
doit y avoirrégime
permanent,
on aD’autre
part
lesimpulsions
3 et e nedépendant
pasdirectement des
vitesses,
et les intervalles fêtantsupposés
assezlongs
pour que cesimpulsions
soientindépendantes
desimpulsions
antérieuresqui
ontinfluencé les
vitesses,
les valeurs moyennes desproduits
tels que u51 , ... ,
oùfigurent
t unecomposante d’impulsion
et une vitesse ou unmoment,
sont nulles. Enfin les termes en 1 t2 sont
négligeables
[f 1
parexemple
estsupposé petit
parrapport
àl,
par suite(11
uôt)z
estpetit
parrapport
àfi
u3 tl]
Les relations
(~3)
se réduisent donc àc’est
à-dire,
d’après
les relations(30),
àEn formant les
produits
deux à deux ders relations(32)
on trouve de même que les valeurs moyennes des
produits d’impulsion
sont toutes nulles :6. Lois élémentaires du mouvement brovw-nien de translation et de rotation d’un
ellipsoïde.
- En
remplaçant
dans les formules(28)
et(29)
lesva-leurs moyennes des carrés et
produits
d’impulsion
par les valeurs que nous venons d’obtenir et en serappelant
que -i a t ---
à t,
on obtientet
De
plus
on a parsymétrie
Ces
formules,
qui
donnent les valeurs moyennes dupremier
et second ordre relatives auxcomposantes
da translation et de rotation dudéplacement
del’ellipsoïde
pendant
l’intervalle deternps
3t, sontla
généralisation
immédiate des formules usuelles relatives au
louve-ment brownien d’une
sphère
homogène.
Elles sont valablesquelle
que soit larépartition
des masses dansl’intérieur de
l’ellipsoïde,
etsupposent seulement,
qu’il
estpossible
de choisir des intervalles detemps 8 t
et tels que les
périodes
d’amortissement 0 soientgrandes
parrapport
à 1 t etpetites
parrapport
à à t :l’intervalle à t étant
cependant
assez court pour que lesrotations moyennes déterminées par les formules
(37)
soientpetites,
et l’intervalle a t assezlong
pour que lesimpulsions
reçues par laparticule pendant
deux in-tervalles successifs a t soientpratiquement
indépen-dantes. Cette
hypothèse correspond
d’ailleurs à cellequ’exigent
tous les raisonnementsclassiques
sur lemouvement brownien,.
Pour évaluer l’ordre de
grandeur
despériodes
d’amortissement 0, onpeut
supposer laparticule
e1 les
équations
(2i)
peuvent
êtreintégrées séparément;
on trouve ainsi
Si les axes sont nommés par
grandeurs
décroissantes(a
ù à 1 c)
on aa2 P 1 b2
Q ~
c2R,
et par suiteEn
particulier
pour unesphère
on a7. Les
déplacements
finis d’unellipsoïde
parmouvement brownien. Rotations et transla-tions. -- Si l’on considère
l’agitation thermique
d’unellipsoïde
immergé
pendant
une duréequelconque,
les lois élémentaires que nous venons d’obtenirdétermi-nent
statistiquement
àchaque
instant,
parrapport
autrièdre mobile formé par ses axes, les
petits
déplace-ments de
l’ellipsoïde.
Parrapport
à un trié lrefixe,
les valeurs moyennes relatives auxcomposantes
de trans-lation et de rotation de cespeti ts
déplacements
dépen-dent seulement de l’orientation de
l’ellipsoïde
àl’ins-tant
considéré,
et non de laposition
de sonorigine.
Il en résulte que dans l’étude desdéplacements
finis,
lesrotations de
l’ellipsoïde
autour de soncentre,
qui
résultent de la
composition
despetites
rotationssuc-cessives, peuvent
être étudiéesindépendamment
de, ses translations. Au
contraire,
lesdéplacements
ducentre de
l’ellipsoïde, qui
résultent de même de lacomposition
depetites
translations successives déter-minées parrapporte
au trièdre mobile d’orientationvariable,
nepeuvent
être étudiésindépendamment
des rotationsqui
modifient cette orientation.Autrement
dit,
il estpossible
d’étudier lemouve-ment brownien de rotation d’un
ellipsoïde
autour deson
centre,
comme si ce centre étaitfixe,
en utilisant seulement les relations moyennes relatives auxcompo-santes de rotation
àà,
Ay. C’est ce que nous feronsdans les
prochains paragraphes.
Mais l’étude dumou-vement brownien de translation d’un
ellipsoïde
nepeut
pas être faite defaçon complète indépendamment
de celle de son mouvement brownien de rotation et il
n’y
a pas engénéral
de coefficient de diffusion défini.Nous montrerons
cependant,
dans un deuxième article sur cesquestions,
que si l’on considère desdurées
grandes
parrapport
auxtemps
de relaxation derotation,
on retrouveapproximativement
l’indépen-dance des translations vis-à-vis des rotations. ce
qui
permet
de réintroduire un, coefficient de diffusiondéfini pour les faibles
gradients
de concentration. II.Equation
auxdérivées
partielles
dumouvement brownien de rotation d’un
ellipsoïde.
8.
Représentation
des rotations d’un solide.-Une rotation autour d’un
point
fixe ( est déterminée par sagrandeur
2 (1) et sadirection,
qui
peut
êtrerepérée
parrapport
à un trièdreOxyz,
par sa colati-tude 0(angle
avecOz)
et sonazimut ,§
(compté
autourde Oz à
partir
duplan
xOz) ;
relativement à ce trièdre onpeut
aussi la déterminer par lesquatre
paramè-treshomogènes
d’ GlindeRodrigues.
liés par la relation
Si l’on considère ces
paramètres
comme lescoor-données
rectangulaires
d’unpoint
dansl’espace
àquatre
dimensions, cette relationreprésente
unehyperspbère 1
de rayon1,
dont lespoints
correspon-dent aux rotations autour dupoint
0 dansl’espace
ordinaire.Une
position !T
d’un solidequelconque
mobileautour du
point
0peut
être définie àpartir
d’uneposition
de référence9?0
par la rotationqui
amène le solide de laposition
qo
à laposition
9~,
et par suite parles
quatre paramètres
uqui
déterminent cette rotation parrapport
au trièdre fixeOxyz. Chaque position
du solide est ainsireprésentée
par unpoint
P del’hyper-sphère 1 (ou plutôt
par deuxpoints
diamétralement
opposés,
une mêmeposition
étant obtenue par unerotation un et par la rotation - Cette
correspon-dance entre les
positions
du solide et lespoints
del’hypersphère ~
estintrinsèque,
car : 1° Si l’onchange
le trièdre fixe
Oxyz,
parrapport auquel
estrepérée
la direction de larotation,
U4 nechange
pas et U1’ 1/2, u3subissent une transformation linéaire
orthogonale,
ccqui correspond
à une rotation des axes de référencesdans
l’espace
des u, conservant l’axe desU4; 2°
Si l’onchange
laposition
deréférence 9:0,
les nouveaux u sedéduisent des arciens par une substitution linéaire
(formules
decomposition
desrotations)
qui
estortho-gonale
car ==>~~c2,~
= 1. Cechangement
deposi-tion de référence
correspond
donc à unchangement
d’axes
orthogonaux
dansl’espace
àquatre dimensions,
le nouvel axe des u~passant par le point qui
repré-sente la nouvelle
poqitioii
de référence Combiné avecla transformation
précédente
cechangement
d’axespermet
d’ailleurs la rotation laplus générale
du sys-tème de référence autour de sonorigine,
dansl’espace
La
probabilité
élémentaire dJ relative auxpositions
du
solide,
devant être invariante vis-à-vis deschange-ments de
position
de référence ou d’axes derepére,
est nécessairementproportionnelle
à l’élément « d’aire »d c de
l’hypersphère 1,
car cet élément est le seul élément différentiel relatif à cettemultiplicité
qui
soit invariante vis-à-vis de tous leschangements
d’axes del’espace
des u,qui correspondent
précisément
comme nous venons de le voir à ceschangements
de trièdre de référence et deposition
initiale du solide. Ainsi :Réintroduisons le trièdre OXYZ lié au corps solide
mobile. La rotation
qui
fait passer
le solide d’uneposi-tion 9:
(ui,
u~, u3,M4)
à uneposition 9:-’
(u’1’
U’2,
U’3,
u4)
peut
êtrerepérée
parrapport
à l’un ou à l’autre destrièdres fixes
qui
coïncident avex le trièdre OXYZlorsque
le solide est dans laposition s
ou dans laposition %’ ;
cette rotation est déterminée parrapport
à ces deux trièdres par desparamètres
d’OlindeRodrigues
ayant
les mêmes valeursUi, U,, U3,
U~.
Si deplus
on choisit pour trièdre de référence fixeOxyz
celui
qui
coïncide avec le trièdre OXYZquand
le solideest dans la
position
de référence les formules decomposition
des rotations donnentEn
particulier
si lespositions f1
et q’ sont trèsvoi-sines,
lapetite
rotationqui
fait passer de l’une à l’autrepeut
êtredécomposée
en trois rotationsda,
d~, dy
effectuées autour des axesOX, OY, OZ ;
enposant
~ ..on a alors au
premier
ordrei
Les variations du -- u’ - u des
paramètres u qui
résultent de cette
petite
rotation sont doncd’après
les formules(46).
Ceci montre que le
déplacement
dupoint représentatif
P de laposition
du solidecorrespondant
à lapetite
rota-tionenvisagée
(da, d~, dl)
est la résultante de troispetits
deplacements
d s2, d s3,
effectués dans trois directionsorthogonales
de cosinus directeurs(u,,
U3,- U2, -
(-
U3, U-I.., u1 -U2),
(U2,
-- u~, Ul¡., -U3)’
Ces directions sont d’ailleurs bienperpendiculaires
àla direction
(Ut,
1l2, c’est-à-dire au « rayon »,et par suite
tangentEs
àl’hypersphère
I.Les
déplacements ds1,
ds2,
dS3
définissent unsys-tème de coordonnées locales
orthogonales
surl’hyper-sphère 1.
Pour étudier les rotations finies dusolide,
nous devons aussi
repérer
ledéplacement
dupoint
représentatif
sur 2 par unsystème
de coordonnéescurvilignes
générales
correspondant
à troisparamè-tres
indépendants
x(~ =
1,
~, 3)
fixant laposition
dusolide,
parexemple
lesangles
1.>,
6, ~,
ou lesangles
d’Euler ü),
),,
~. Les coordonnées u~ d’unpoint
de’-s’exprimeront
en fonction de telsparamètres
par desrelations
qui
donneront par différentiation(nons
adoptons
les notationstensorielles,
avecconven-tion de
sommation,
pour les indices grecsp,...).
Comme lesquatre
relations(48)
sont résolubles parrapport
auxd st
et donnenton
obtiendra,
enremplaçant
dans ces formules les onet les par leurs valeurs
(49)
et(50),
les expres-sions desd sien
fonction des d x Q :et
inversement,
en résolvant cesystème linéaire,
L’élément linéaire de 1 s’obtiendra soit en formant
la somme des
du’ n’
soit celle deset l’élément « d’aire »
correspondant
sera, donné par laformule
en
désignant
par y le déterminant des g?O" et par b celuiet
enreprésentant
par[dx]
leproduit
dx’ dx’ dx3. Les variables (D,0, ,}
correspondent
sur 1 à unsys-tème de coordonnées
curvilignes orthogonales;
nous auronscependant
des calculsplus simples
en utilisantcomme variables xr les
angles
d’Euler c~,)..., p.,
bien que les coordonnéescorrespondantes
ne soient pasorthogonales.
Nous introduirons cesangles
par lesOn en
déduit,
d’après
les formules(43),
et, en
opérant
comme nous l’avonsindiqué,
onob-tient(’) :
- ,Inversement,
on aOn en
déduit,
pour l’élément linéairede 1,
l’expres-sion
et pour l’élément d’aire
9. Diffusion
anisotrope
dupoint
représentatif
dans le mouvement brownien de rotation d’unellipsoïde.
- Lepoint représentatif
P,
surl’hyper-sphère 1,
de l’orientation d’unellipsoïde
soumis aumouvement brownien de
rotation,
subit lui-même desdéplacements
« aléatoires »,analogues
à unmouve-ment brownien
anisotrope,
caractérisés par les rela-tions moyennes(déduites
des formules37,
38 et47)
(1) Les formules suivantes se déduisent immédiatement des formules classiques qui donnent les projections de la rotation
instantanée sur des axes liés à un solide en mouvement.
où nous avons
posé
Ces relations sont valables tant que les rotations
correspondantes
sontpetites,
c’est-à-dire tant que lepoint représentatif
reste dans un domaine de lamulti-plicité 2:
assezpetit
pourpouvoir
être considéré comme euclidien(ou
«plan »),
et où par suite lesys-tème de coordonnées
orthogonales
locales(les si
soit utilisable.Dans un tel
domaine,
onpeut transposer,
pour lemouvement du
point représentatif
P,
le raisonne-mentclassique
d’Einstein1’ )
qui
déduit les lois de la diffusion de celle du mouvement brownien de transla-tionordinaire,
et relie le coefficient de diffusion audéplacement quadratique
moyen. Si nousdésignons
par U
(SI,
S2, s3,t)
ds, dS2
ds3
laprobabilité
deprésence
à l’instant t dupoint
P dans unpetit
élément autourd’un
point
de coordonnées locales S1, s2, S3, le flux dedensité de
probabilité, pendant
l’intervalle detemps
4t,
à travers un élément de surfacequelconque
seraégal
au flux d’un « courant de diffusion »ayant
pourcomposantes
suivant les axes si.On déduit ces formules des relations
(61)
en admet-tant que laprobabilité
d’undéplacement
dupoint
P decomposantes à
s,, à S3 est unefonction
telle que
le raisonnement d’Einstein
peut
être alors faitséparé-ment pour chacune des variables sj. En
généralisant
ceraisonnement au cas de
plusieurs
variables,
on voitd’ailleurs
qu’il
suffitd’exprimer
que desdéplacements
opposés
sontégalement
probables
par la conditionLe courant de diffusion est
ainsi,
pour un telmou-vement brownien
anisotrope,
une fonction vectorielle linéaire dugradient
de la densité deprobabilité (ou
de laconcentration);
le coefficient de diffusion est doncremplacé
par un tenseur du secondordre,
qui
estdia-gonal
parrapport
aux axes s,. Parrapport
à unsys-tème de coordonnées
générales
x;, valable sur toutel’hypersphère
~,
le courant de diffusion aura pourcomposantes
les
composantes
du tenseur coefficient de diffusion étant reliées aux valeurs moyennes desproduits
descomposantes
desdéplacements
par la relationet se déduisant en
chaque
point
des valeursprinci-pales
1D;,
relatives aux coordonnéeslocales si,
par lesformules de transformation tensorielle
les
a’
étant les coefficients des formes linéairesqui
expriment
les différentieiles descoordonnées si
(for-mules52).
Il est maintenant très facile d’obtenir
l’équation
auxdérivées
partielles
àlaquelle
satisfait la densité de pro-babilité U relative à laprésence
dupoint représentatif
de l’orientation del’ellipsoïde
sur un élément de¡de ~’ ;
il suffit pour celad’exprimer
que la dérivée parrap-port
autemps
de cette densité deprobabilité
estégale
à la
divergence changée
designe
du vecteur courant de diffusion. Cetteégalité
s’écrit,
en notation tensorielle :g étant
toujours
le déterminant des coefficients g;s de l’élément linéaire de 1exprimé
avec les variables x?.En
remptaçan
t dans cette relation c~~ par sa valeuron obtient enfin
qui
estl’équation
cherchée. C’est uneéquation
dedif-fusion
anisotrope
surl’hypershère
~,
le tenseur coeffi-cient de diffusion étant déterminé par la rela-t10I1(65).
Nous utiliserons ultérieurement cette
équation
pourl’étude du mouvement brownien libre d’un
ellipsoïde,
mais dans ce mémoire nous passerons de suite à l’étudedu mouvement brownien en
présence
d’unchamp
orientant,
en vue d’aboutir à la théorie de ladispersion
diélectrique.
10. Mouvement brownien de rotation en
pré-sence d’un
champ
orientant. - Nous supposeronsqu’à
laparticule
ensuspension
(ou
à la molécule dis-+soute)
est lié un momentélectrique
permanent
m, quenous
déterminerons,
parrapport
au trièdre OXYZ desaxes des
symétrie
de laparticule,
par sescomposantes
invariables,
mi, nl2, Si alors unchamp électrique
+h
agit
sur laparticule,
elle subira uncouple
tendantà orienter le moment
électrique
dans la direction de ce +champ, couple égal
auproduit
vectoriel du moment m. .
et du
champ
h.Soient,
à un instantquelconque, Ç1’ 2’ 3’
les cosinus.
+
directeurs du
champ
électrique
h parrapport
autrièdre mobile OXYZ. Les
composantes
suivant les axesde ce trièdre du
couple
orientant sont :Avec les
approximations déjà
faites,
leséquations
dumouvement de la
particule
étant linéaires le mouvementqui
résulte de cecouple
se superposesimplement
aumouvement brownien.
Si la rotation
qui
seproduit pendant
une durée de l’ordre despériodes
d’amortissement 0 est trèspetite,
le mouvement résultant de l’action ducouple
orientantsera une rotation telle
qu’il
y ait àchaque
instantsen-siblement
équilibre
entre cecouple
et lecouple
de frot-tement dû à la viscosité, Endésignant
par p, q, r lescomposantes
parrapport
aux axes mobiles de la rota-tion instantanée ainsidéterminée,
on auraet cette rotation
correspond
à undéplacement
sur 1 dupoint représentatif
P avec une vitesseayant
pourcom-posantes,
dans lesystème
de coordonnées locales si.Les
composantes
dans lesyslème
de coordonné(~sgénérales
.x;, de cette vitesse dupoint
P,
qui s’ajoute
à son moavement brownienanisotrope,
auront pour
valeurs(les
indicesi,
j, k
représentent
unepermutation
circu-laire des chiffres1,
2,
3).
Une telle
vitesse,
fonction des coordonnées dupoint
l’,
détermine pour la densité deprobabilité
depré-sence U un « courant de convection » de
composante
qui se
superpose au courant de diffusion résultant dumouvement brownien. La dérivée de U par
rapport
autemps
s’obtiendra donc enajoutant
lesdivergences.
changées
designe
de ces deux courantsc’est-à-dire
le tenseur étant déterminé par la formule
(65),
et le vecteur v? par la formule(69;.
Cette
équation
aux dérivéespartielles
estl’équation
ellipsoï-dales
polaires.
Ellepermet,
parexemple,
de déterminer lerégime
permanent
résultant del’équilibre statistique
entre
ladispersion
des directions des moments d’unensemble de telles
particules
par le mouvementbrow-nien,
et l’orientation de ces moments par lechamp ;
onretrouve bien ainsi la loi de distribution
donnée
par la formule destatistique
générale
deBoltzmann, et,
encalculant le moment
électrique
moyencorrespondant,
la formule de
Lanaevin-Debye
relative aupouvoir
induc-teur
spécifique
statique,
et à sa diminution dans leschamps
intenses,
suffisants pour faireapparaître
la saturationdiélectrique.
L’équation
(72)
est établie ensupposant
lechamp
orientantconstant,
mais reste valable si cechamp
varie,
à condition que ses variations soient lentes relativementaux
périodes
d’amortissement 0 définiesantérieure-ment. C’est ce
qui
va nouspermettre
de l’utiliser pourétudier la variation des
pouvoirs
inducteursspéci-fiques
en hautefréquence.
III.
Dispersion diélectriqu®
en haute
fréquence.
Distribution
des orientations de moléculespolaires ellipsoïdales
dans unchamp électrique
oscillant. -
D’après
ce que nous venons dedire,
l’é,([uation
fondamentale(72)
sera valable dans le casd’un
champ électrique
oscillant avec unefréquence
vtant que cette
fréquence
serapetite
parrapport
àl’in-verse des
périodes
d’amortissement 0. Ensupposant
cette condition
satisfaite,
nous allons déterminer enpremière approximation
laprobabilité
d’une orienta-tion donnée de lamolécule,
ou cequi
revient aumêmes,
larépartition
des orientations d’w ensemble de moléculessemblables,
dans lerégime périodique
qui
se maintient sous l’action duchamp
oscillant. Nous le ferons ensupposant
l’amplitude
duchamp petite,
de sorte que larépartition envisagée
ne diffère quepeii d’une
répartition
isotrope,
l’écartpériodique
pou-vant être considéré commeproportionnel
auchamp
(avec
un certaindéphasage).
Ceci revient à supposerle
champ
assez faible pourqu’aucun
effet de saturationn’apparaisse,
lepouvoir
inducteurspécifique,
qui
ré-sulte de l’orientation desmolécules,
restant unecons-tante
indépendante
de lagrandeur
duchamp.
Etudiant ainsi seulement des
expressions
linéaires parrapport
auchamp
oscillant,
nous pouvonsemployer
les notations
imaginaires,
et lereprésenter
par uneexponentielle
complexe
en considérant finalement la
partie
réelle des expres-sions obtenues.Une distribution
isotrope correspondant
à uneden-sité de
probabilité
constantesur 1,
nous devonscher-cher une solution de
l’équation
(72) qui
ait la formeUo
étant uneconstante,
etL~,
une fonction des coor.données d’orientation
indépendante
dutemps.
En substituant une telleexpression
dansl’équation (72)
onobtient, en
négligeant
les termes du second ordre parrapport
à~zo.
Nous allons montrer
qu’il
estpossible
de satisfaire à cetteéquation
enprenant
pour U uneexpression
dela forme
les
quantités A,, A2,
A3
étant
des constantescomplexes
indépendantes
descomposantes
n1¡ du moment.L’équa-tion
(75)
étant linéaire parrapport
àU1
et aux rni, ilnous suffit pour cela d’établir que
l’équation
obtenueen faisant m2 = ni3 = 0 :
admet une solution de la forme
Pour faire cette vérification et déterminer la
cons-tante nous devons
expliciter
l’équation précédente
en choisissant un
système
particulier
de coordonnéesx~. Nous utiliserons les
angles
d’Euler X1 _ w, x2 _X,
x3 = y, en
prenant
pour axe des z du trièdre fixeoxyz la direction du
champ
électrique
oscillant. Nousaurons ainsi
D’autre
part
la distribution cherchée étantnécessaire-ment
symétrique
autour de la direction duchamp,
c’est-à-dire autour deO2,
la fonction Ucorrespondante
et par suite la fonction
Ili
ne doivent pasdépendre
L’équation (77)
prend
ainsi la formeexplicite
En substituant dans cette
équation
la fonctionon trouve facilement
qu’elle
estidentiquement
satisfaiteà condition de déterminer la
constante 4,
par la rela-tionComme d’ailleurs
(formules 62)
on voit
qu’en désignant
paré:23
la moyenneharmonique
des coefficients de frottement é:2 ete3
et par z1 le
temps
de relaxationqui correspondrait
àun tel coefficient de frottement :
on aura
Ainsi que nous l’avons
dit,
le fait queAi
Jxii~1
soit alors solution del’équation
(77)
prouve que la fonctionsatisfait à
l’équation générale (7f), appliquée
au casd’un
champ
oscillant,
à condition queA1, A2, ~.3,
soient donnés par la formule(85)
et deux formulesanalogues
s’en déduisant parsymétrie.
Cette fonction U est la solutioncherchée ;
elle détermine larépartition
pulsante
des molécules soumises auchamp
oscillant.La valeur
imaginaire
du coefficient duchamp
indique
qu’il
y a une différence dephase
entre lespulsations
d’orientation des molécules et les oscillations duchamp.
1‘~. Valeur moyenne du moment. Formule de
dispersion. -
Parsymétrie,
le moment moyen à uninstant
quelconque,
pour un ensemble d’ungrand
nombre de molécules semblablesindépendantes
soumises auchamp
oscillant,
estdirigé
suivant cechamp,
et sa valeur m s’obtient en faisant la moyennedes
projections,
sur la direction Oz duchamp,
desmoments des
molécules,
réparties
suivant la loiexprimée
par la fonction U que nous venons d’ob-tenir. Endésignant
par a l’angle
du moment d’unemolécule avec le
champ,
on a doncComme
on obtient immédiatement la valeur de rn en
remplaçant
U par son
expression
(86),
et enremarquant
quel’intégration
d’une fonction sur 1 revient àprendre
savaleur moyenne pour une distribution
isotrope
desmolécules,
que par suite les termesen i
oudisparaissent,
et quevaleur moyenne
classique
du carré du cosinus del’angle
d’une direction fixe avec une directionquelconque
dansl’espace.
On trouve ainsid’où,
enremplaçant
les.Ai
par leursvaleurs,
Cette
formule,
qui
donne le moment moléculaire moyen, résultant de l’orientation des molécules parun
champ
oscillant,
en fonction de lafréquence,
genéralise
celle obtenue parDebye
dans le cas de moléculespolaires
sphériques.
On voitqu’elle
faitintervenir en
général
trois termes dedispersion,
analogues
au termeunique
de la formule deDebye.
ettrois
temps
derelaxation,
indépendants
de la direction du momentélectrique
dans lamolécule,
les
quantités
êik
étant les moyennesharmoniques
des coefficients de frottement de rotationpris
deux à deux :Cependant
si le momentélectrique
dela molécule estdirigé
suivant un de ses axesde symétrie
(m2
-M3== 0 par
4