• Aucun résultat trouvé

Lemme de Kruskal et un crit`ere de terminaison.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Lemme de Kruskal et un crit`ere de terminaison."

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Lemme de Kruskal et un crit`ere de terminaison.

Fr´ ed´ eric Valet 25 janvier 2015

D´efinition 1. Un pr´e-ordre sur un ensembleDest une relation binaire≤v´erifiant les conditions de r´eflexivit´e et de transitivit´e. Un beau pr´e-ordre ≺(ou pr´e-bel-ordre) sur cet ensemble est un pr´e-ordre tel que pour toute suite infinie (si)i∈N deD, il existe un couplei < j tel quesi≺sj.

Proposition 2. Si≺est un pr´e-ordre sur D, alors on a ´equivalence entre :

— ≺est un beau pr´e-ordre.

— Pour toute suite infinie(si)i∈NdeD, il existe une fonctionφ:N→Ninjective et croissante telle que la sous-suite(sφ(i))i soit strictement croissante :

∀i∈N,sφ(i)≺sφ(i+1).

D´emonstration. La seconde caract´erisation implique facilement la premi`ere. Montrons qu’un pr´e-bel ordre nous permet de d´efinir une sous-suite strictement croissante. Soit donc (si)i une suite dansD, on pose :

B:={i∈N;∀i < j ,si⊀sj}.

Cet ensemble contient les ´el´ements ne pouvant pas ˆetre le d´ebut d’une suite croissante. Deux cas se pr´esentent : siB est de cardinal infini, alors la suite d´es ´el´ements deB ne peuvent pas respecter la condition du beau-pr´e ordre. DoncB est de cardinal fini. On poseM une borne sup´erieure deB ⊂N; en consid´erant la suite (si)M≤i, par hypoth`ese du beau-pr´e ordre, il existe un couple (i, j) avec M < i < jtel que si≺sj. PuisqueM < j, cela implique quesj∈/B, donc il existe un ´el´ementsj0 avecj < j0 et sj≺sj0. Puis on continue cette r´ecurrence, ce qui nous permet de trouver la suite infinie strictement croissante.

Th´eor`eme 3. de Higman Soit ≺un beau-pr´e ordre surD. Alors on d´efinit la relation E suivante sur D, ensemble des mots surD :

— pourle mot vide : E.

— si sEt etb∈D alorssEb·t.

— si a≺bet sEtalorsa·sEb·t.

C’est un beau-pr´e ordre.

D´emonstration. Supposons par l’absurde, que le pr´e-ordreEne soit pas un beau-pr´e-ordre. Par la d´efinition du beau-pr´e-ordre, il existe une suite infinie de mots (si)i telle que pour touti < j, si5sj. On note :

E:={(si)i∈N,∀i < j ,si5sj}.

Cet ensemble admet un ´el´ement minimal, dans le sens o`u une suite (si)iest inf´erieure `a une autre (ti)is’il existe uni0tel que :

∀i < i0 ,|si|=|ti|et|si0| ≤ |ti0|.

Cette mani`ere de comparer ressemble `a l’ordre lexicographique sur les longueurs des mots. On remarque qu’aucun mot ne peut ˆetre le mot vide.

On note donc (si)i une suite minimisante. Soitai la premi`ere lettre du mot si =ai·wi, et ce pour chaque i.

Puisque l’ordre ≺est un pr´e-bel-ordre, on peut extraire une sous-suite (aφ(i))i, qui soit strictement croissante pour≺. Soit `a pr´esent la suite de mots :

(xi)i∈N:=s0, s1,· · ·, sφ(0)−1, wφ(0), wφ(1), wφ(2),· · ·

Puisque |wφ(0)|<|sφ(0)|, la suite (xi)i est plus petite que la suite (si)i, donc cette suite n’appartient pas `a E.

Il existe donc deux indicesi < jtels quexiExj. On a vu qu’on ne pouvait pas avoirj < φ(0). Sii < φ(0)≤j, alorssi Ewj, et par d´efinition de E,si Esj, ce qui est absurde. Donc φ(0)≤i < j; on awi Ewj et ai≺aj

par extraction de la sous-suite, doncsi Esj, ce qui est absurde.

On peut d´efinir `a pr´esent l’ordre de plongement :

1

(2)

D´efinition 4. Soit Σ une signature, muni d’un pr´e-bel ordre ≺. L’ordre de plongement, not´e E, et dont le symbole ne sera associ´e plus qu’au plongement, est d´efini sur l’ensemble des termes T =T(Σ) par :

— Soients, b1,· · · , bn des termes et t un symbole de fonctions d’arit´en . Si pour uni en particulier, on asEbi, alors sEt(b1,· · · , bn).

— Soient deux termes s(a1,· · ·, am)ett(b1,· · · , bn).

Sis≺t et il existe une sous-suite croissante {j1,· · ·, jm} de[|1, n|] telle que pour touti≤n, aiEbji, alors on as(a1,· · · , am)Et(b1,· · · , bn).

L’ordre de plongement est un pr´e-ordre.

Th´eor`eme 5. de Kruskal Etant donn´´ e un pr´e-bel-ordre ≺ sur une signature Σ, le plongement E est un pr´e-bel-ordre sur les termes T(Σ).

D´emonstration. Comme dans la preuve du lemme de Higman, on suppose que le plongement n’est pas un pr´e- bel-ordre. SoitEl’ensemble des suites de termes (si)iv´erifiant∀i < j ,si5sj. On choisit une suite minimale : (si)i est inf´erieure (s0i)i s’il existei0 tel que :

∀i < i0, |si|=|s0i|et|si0|<|s0i0|,

o`u cette fois-ci on compare deux suites similairement `a l’ordre lexicographique sur les hauteurs des termes.

De mˆeme, le mot vide ne peut ˆetre dans la suite.

Posons pour chaquei,si:=ti(ai1,· · ·, air

i) ; on peut d´efinir une sous suite (tφ(i))i qui soit strictement croissante pour≺.

On consid`ere `a pr´esent, sur l’alphabet A(qui est d´enombrable) constitu´e des lettres : (aφ(1)1 ,· · · , aφ(1)r

φ(1),· · · , aφ(i)1 ,· · · , aφ(i)r

φ(i),· · ·).

Montrons que E est un pr´e-bel-ordre sur A. Si ce n’en ´etait pas un, on peut consid´erer une suite r = (r1,· · ·, ri,· · ·) telle que pour touti < j,ri 5rj. Cette propri´et´e tient aussi pour toute sous-suite. De plus, il existe deux indicesi < j tels que ri (respectivementrj) soit le sous-terme d’un ´el´ement sp(respectivementsq) avecp < q. En effet,rdoit contenir une infinit´e de de termes diff´erents, mais chaque termesi ne contient qu’un nombre fini de termes. On peut it´erer ce proc´ed´e, et on trouve une sous-suiter0 = (r10,· · ·, ri0,· · ·) der telle que pouri < j, le termeri0 (respectivementrj0) soit le sous-terme d’un termesp (respectivementsq) avecp < q.

Soitnl’indice du premier termesn admettantr10 comme sous-terme. Si n= 1, alorsr0 contredit la minimalit´e de la suites. On a donc n≥2, et cette fois-ci, la suite :

(s1,· · ·, sn−1, r01,· · ·, r0i,· · ·)

contredit la minimalit´e des(il faut faire par disjonction de cas, comme dans le lemme de Higman). On a donc conclu queEest un pr´e-bel-ordre sur l’alphabetA.

D’apr`es le lemme de Higman, on peut ´etendre ce pr´e-bel-ordre aux mots sur l’alphabetA. En particulier, les motswi :=aφ(i)1 ,· · ·, aφ(i)r

φ(i) d´efinis pour chaqueisont des mots deA∗. On peut donc extraire de la suite (wi)i deux termes wi et wj aveci < j tels que wi E wj. Cependant, grˆace `a la premi`ere extraction sur (ti)i, on a obtenu (en utilisant la transitivit´e) quetiEtj. Donc en composant, on obtientsi Esj, ce qui est absurde.

On a le corollaire imm´ediat suivant :

Corollaire 6. Si la signatureΣest finie et est munie d’un pr´e-bel-ordre, alors de toute suite infinie de termes (si)i, on peut extraire deux termessi etsj tels quei < j etsiEsj.

D´efinition 7. SoitΣune signature.

Un ordre de r´eduction <sur les termes T(Σ) est un ordre bien fond´e, qui soit clos par substitution (sis < t alors pour σ une substitution,σ(s)< σ(t))et compatible avec les op´erations (si C est un contexte, c’est-`a-dire un terme avec un ”trou”, et si s < talorsC[s]< C[t]).

Un ordre de simplification <est un ordre sur les termes, clos par substitution, compatible avec les op´erations et v´erifiant :

∀f ∈Σ(n),∀i≤n ,xi< f(x1,· · ·, xn).

Un syst`eme de r´eduction terminantR est dit simplifiant s’il existe un ordre de simplification<tel que :

∀t, t0 termes v´erifiantt→Rt0 alorst0< t.

Proposition 8. Soit<un ordre de simplification surT(Σ). SiΣest finie, alors <est bien fond´ee.

2

(3)

Remarque : La bien-fondaison nous permet d’avoir un ordre de r´eduction, qui lui va nous donner automati- quement la terminaison du syst`eme de r´e´ecriture.

D´emonstration. Supposons par l’absurde qu’il existe une suite infinie (si)i de termes d´ecroissante pour l’ordre de simplification<: pour touti,si> si+1.

A i fix´e, supposons que si+1 contienne une variable x n’ayant aucune occurrence dans si. Alors en posant σ= [si/x], alors :

si=σ(si)> σ(si+1) =C[si],

o`uC est le contexte tel que si+1 =C[si]. Doncsi > C[si], ce qui contredit la d´efinition de l’ordre de simplifi- cation.

Ainsi quelque soit i, si+1 n’a que des variables de si. Donc dans cette suite, il n’y a qu’un nombre fini de variables. On peut consid´erer maintenant ces variables comme ´etant des constantes. La nouvelle signature est donc finie. La suite (si)iest donc une suite de termes clos, sans variables. Par la proposition pr´ec´edente, il existe i < j tel que siEsj.si se plonge danssj, et cela nous donnesi< sj (se fait par induction, ou par un dessin).

Ceci contredit la d´ecroissance de (si)i.

R´ ef´ erences

[1] Hubert Comon et Jean-Pierre Jouannaud. Les termes en logique et en programmation. http ://www.lsv.ens- cachan.fr/ comon/cours.html, D´ecembre 1997.

[2] Jean H. Gallier. What’s so special about kruskal’s theorem and the ordinal t0 ? a survey of some results in proof theory. University of Pennsylvania, Scholarly Commons, page 6, September 1993.

[3] Terese. Term Rewriting Systems. Cambridge Tracts in Theoretical Computer sciences, 2003.

3

Références

Documents relatifs

[r]

La raison de cette suite est strictement négative. Donc le premier terme de la suite inférieur ou égal à 0 est le terme u 4... Le rang de ce terme est le rang

Donnons le sens de variation de cette suite.. La raison de cette suite est

La suite U est dite arithmétique de raison r si et seulement si pour tout n de : Définition suite géométrique. La suite U est dite géométrique de raison q si et seulement si

En d´ eduire une estimation, arrondie au centi` eme, du prix moyen d’une tonne de cacao en provenance de la Cˆ ote d’Ivoire au 1 er janvier 20202. Calculer

Les valeurs de x, arrondies au centi` eme, repr´ esentent le nombre de centaines de panneaux solaires produits.. Pour quelle production le b´ en´ efice

[r]

a) Ecrire un ´ ´ el´ ement d’ordre 15 dans le groupe sym´ etrique S 8. Donner trois exemples d’ anneaux principaux dont un de caract´ eristique 3. Pr´ eciser si les anneaux