• Aucun résultat trouvé

Structure et conductibilité électrique des composés à lacunes ordonnées du système chrome-sélénium

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Structure et conductibilité électrique des composés à lacunes ordonnées du système chrome-sélénium"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00205505

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205505

Submitted on 1 Jan 1963

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Structure et conductibilité électrique des composés à lacunes ordonnées du système chrome-sélénium

M. Chevreton, M. Murat, C. Eyraud, E.F. Bertaut

To cite this version:

M. Chevreton, M. Murat, C. Eyraud, E.F. Bertaut. Structure et conductibilité électrique des composés à lacunes ordonnées du système chrome-sélénium. Journal de Physique, 1963, 24 (7), pp.443-446.

�10.1051/jphys:01963002407044300�. �jpa-00205505�

(2)

443.

STRUCTURE ET CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE

DES COMPOSÉS A LACUNES ORDONNÉES DU SYSTÈME CHROME-SÉLÉNIUM

Par M. CHEVRETON, M. MURAT et C. EYRAUD,

Centre de 3e Cycle de Génie Chimique, Faculté des Sciences de Lyon,

et E. F. BERTAUT,

Laboratoire d’Électrostatique et de Physique du Métal et Centre d’Études Nucléaires, Grenoble.

Résumé.

2014

Les propriétés conductrices dans le système Cr-Se sont reliées à la structure cristal- line. Les composés Cr2 Se3 et Cr3 Se4 sont semiconducteurs. Les énergies d’activation sont de 0.156 eV et 0.093 eV respectivement. Cr7 Se8 possède une conduction métallique.

CrSe stoechiométrique n’existe pas. Cr1-g Se (s ~ 2 %), préparé sans précipitation de Cr, pos- sède une conduction métallique.

Abstract.

2014

Conductivity in the Cr-Se system is related to the crystal structure. The com-

pounds Cr2 Se3 and Cr3 Se4 are semiconductors. Activation énergies are respectively 0.156 eV

and 0.093 eV.

Cr7 Se8 has a metallic conductivity. Stoichiometric CrSe does not exist. Cr1-03B5 Se (03B5 ~ 2 %), prepared without precipitating Cr, has a metallic conductivity.

PHYSIQUE 24, 1963,

Introduction

-

Les composés du système Cr-Se

sont tous apparentés à la structure NiAs, hexago-

nale (Type B8 des Strukturbericht). Les atomes de

sélénium forment un assemblage compact et les

atomes de chrome se logent dans des interstices du

type octaédrique.

Ces produits sont remarquables par leur struc- ture lacunaire, la formule générale étant Cr,-. Se.

De plus, les lacunes sont ordonnées à température ordinaire, comme le laissent prévoir des calculs d’énergie électrostatique [1].

FIG. 1.

-

Structure de Cr,Se,.

2022 Cr ; z lacune.

Les atomes de Se forment un paquetage compact non représenté.

Les phases mises en évidence sont Cr.Se3 rhom- boédrique [2], Cr3Se4 et Cr7Seg monocliniques [3].

Enfin « Cr Se » stoechiométrique semble n’avoir jamais été obtenu [2], bien que. de nombreux

Fié. 2. = Structure de Cr3Se4 monoclinique.

_

auteurs fassent état de la structure [4], [5] et des propriétés électriques et magnétiques [6] d’un composé préparé par réaction directe des élé- ments. La stoechiométrie apparente ne peut être

le fait que d’un mélange de phases distinctes : du chrome métallique et la phase qu’il est plus juste

de désigner par Crl-e Se ; e observé est au moins

de l’ordre de 2 %. Ce défaut de chrome est ordonné :

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002407044300

(3)

444

selon l’axe c alternent des plans régulièrement occupés par Cr et des plans lacunaires. Cette

configuration est commune aux structures énu- mérées ( fig. 1, 2, 3).

FIG. 3.

-

Structure de Cr7Se8 monoclinique.

On peut s’attendre à trouver une conductibilité

électrique élevée lorsqu’un même site cristallo-

graphique peut être occupé indifféremment par des ions de même nature mais de valences diffé- rentes. Un exemple aujourd’hui classique est celui

de la magnétite Fe3O4, spinelle inverse, sur les

sites B (octaédriques) des ions Fe2+ et Fe3+

coexistent sans ordre, donnant lieu à une conduc-

tion électronique (« hopping mecanism ») élevée,

tandis que, aux basses températures ( T 119 °K) ,

Fe2+ et Fe3+ s’ordonnent en même temps que la conductibilité subit une chute brutale. Ce modèle dû à Verwey et al. [7] a été vérifié aux rayons X [8]

et par des mesures d’ànisotropie magnétique [9].

L’énergie d’activation est alors faible ; la conduc-

tibilité est du type métallique.

Lorsque les cations ne manifestent qu’un seul

état d’oxydation ou lorsqu’ils sont parfaitement ordonnés, on s’attendra à une conductibilité de

type semi-oonducteur. De plus, la nature da l’ion

joue un rôle : le caractère métallique augmente progressivement dans la suite 0, S, Se, Te de la

sixième colonne du tableau périodique des élé-

ments.

Étude de.la conductibilité.

-

La conductibilité

électrique a a été mesurée, en fonction de la tempé- rature, sous vide, sur des pastilles comprimées, d’épaisseur 2 à 3 mm, serrées entre électrodes de

platine [10].

Les courbes Log 6 = f (1 /T) peuvent évoluer, au

cours de cycles thermiques successifs, pour des rai-

sons diverses : changement de composition, de structure, frittage, etc.... Nous n’interpréterons

que celles qui nous paraissent significatives, d’une phase caractérisée.

Les valeurs observées de 6 ne peuvent prétendre

à une signification absolue car, sur des poudres comprimées, elles dépendent étroitement du taux de porosité. Par contre, et cette hypothèse a été

vérifiée par d’autres auteurs [11], nous admet-

tons que les énergies d’activation E mesurées

(a z ao exp (- E/2kT)) ne sont pas sensiblement affectées par la polycrystallinité.

Dans le cas de Cr7Se8 (fig. 4) AB représente la

courbe de première montée de température ; après quoi nous avons décrit le tronçon BC dans les deux

sens. Le produit ayant conservé sa structure aux

rayons X, nous considérons la courbe BC comme

significative. Elle traduit une conductibilité de caractère métallique, comme dans Cr7S8 [12] et

dans Fe7S8 au-dessous de la température ordi-

naire [13].

Avec Cr3Se4 (fig. 5), la courbe AB de première

montée n’est pas non plus reproductible ; BC par contre est reproductible dans les deux sens. La conductibilité de Cr3Sel est du type semiconduc-

teur.

Le cas de Cr.Se3 est plus compliqué. En effet aux températures élevées, le domaine de stabilité de la

phase Cr3Se4 monoclinique empiète sur celui, étroit, de Cr,Se3 rhomboédrique. De plus, le com-

Fie. 4,

_--

CrySe$. AB = courbe de première montée. BC = courbe stabilisée,

(4)

FIG. 5.

-

Cr,Se4. AB = courbe de première montée, BC = courbe stabilisée.

_

FIG. 6.

-

Cri-gse (s N 2. %). AB = courbe de première montée avec Cr2Se (rhomboédrique) qui se détruit au chauffage,. BC = courbe stabilisée de Crl-eMe.

FIG. 7 Cr2Ses. On part d’une composition légèrement plus riche en Cr que Cr2Sea

et appartenant au domaine d’homogénéité de CraSe4-. Remarquer la similitude de AB et BC avec figure 5.

DE : courbe stabilisée de Cr 2Sea rhomboédrique formé.

,

FIG. 4 à 7.

-

Logarithme de la conductibilité a en fonction de T-1.

posé rhomboédrique a tendance à se détruire par

chauffage, surtout lorsqu’il est plus riche en chrome

que ne l’indique la formule type. Le départ sous

vide de sélénium a été étudié à la thermobalance

-

Ugine-Eyraud [14]. Ainsi le composé rhombo- édrique Cr2Se3 (CrO.6SSe à l’analyse chimique)

n’existe plus à l’issue de la première montée de tem- pérature AB (fige 6). Le tronçon BC, reproductible, correspond (nous l’avons vérifié aux rayons X) à la phase Cr,-. Se (2) ; la conductibilité de Cr,-,, Se

est de caractère métallique.

Ce résultat nous semble important car la phase

(5)

446

obtenue apparaît pure aux rayons X alors que,

lorsqu’on veut préparer CrSe à partir de chrome et

de sélénium on obtient toujours Cr,-,,, Se, mélangé

à un excès de chrome métal [2]. Cette contamina-

tion explique probablement le comportement élec- trique sensiblement différent observé par d’autres

auteurs sur « CrSe » [6].

Pour déterminer la conductibilité de Cr2Se3

>

rhomboédrique, nous sommes partis d’une compo- sition assez proche de Cr2Se3 mais dans le domaine

d’homogénéité de la phase monoclinique à for-

mule type Cr3Se4. Les courbes AB et BC (fig. 7)

sont tout à fait analogues à celles de Cr3Se4 ( fig. 5).

En répétant le cycle BCB, on observe une trans- formation, caractérisée aux rayons X, en la phase rhomboédrique Cr2Se3. La courbe de conductibi- lité se stabilise alors sensiblement selon DE. Les courbes FD et DE montrent suffisamment le carac-

tère semiconducteur de Cr2Se3 rhomboédrique.

Interprétation strueturale.

-

Il semble que la structure déterminée aux rayons X permette dans

tous les cas d’expliquer les propriétés électriques

des matériaux.

Lorsque dans un composé, le chrome ne présente qu’un seul état d’oxydation, comme dans Cr2Se3 rhomboédrique (courbe DE, fig. 7) on est en pré-

sence d’un semiconducteur.

Lorsque, comme dans Cr3Se4, le chrome existe dans deux états d’oxydation, ordonnés sur des

sites différents, on a encore affaire à un semi- conducteur. (Il est difficile de prouver directement que Cr2+ se trouve dans les plans « lacunaires » et Cr3+ dans les plans pleins [3], mais il existe une

preuve indirecte : dans Cr2NiS4 [15] et Cr2NiSe4 [16],

Ni2+ et Cr3+ se différencient nettement en diffrac- tion neutronique).

Dans Cr7Se8 (courbe BC, fig. 4) et Cri-, Se (courbe BC, fig. 6), la conductibilité est du type métallique parce qu’un même site cristallogra- phique, ou du moins ici un même plan (001), peut

être peuplé d’ions de valences d’ifiérentes. Dans

Cr7Se8 on peut supposer une répartition désor-

donnée d’ions Cr2+ et Cr3+ analogue à celle mise en

évidence récemment [17] pour les ions Fe2+ et

F3+ de la pyrrhotine.

La valeur de l’énergie d’activation vient égale-

ment à l’appui des interprétations précédentes.

Elle est relativement importante pour Cr2Se3 qui

ne contient que Cr 3+ (E = 0,156 eV) et bien plus

faible (E = 0,093 eV) pour Cr3Se4 qui contient à

la fois Cr2+ et Cr3+.

Il serait cependant hâtif de généraliser nos

conclusions. Les tellurures de chrome, par exemple, possèdent également des structures lacunaires ordonnées [18], mais des expériences préliminai-

res [19] paraissent assigner un caractère métallique

à tous les composés du système Cr-Te.

Nous remerçions Mme Escoubès-Baggioni pour les mesures thermogravimétriques.

BIBLIOGRAPHIE

[1] BERTAUT (E. F.), Acta Cryst., 1953, 6, 557.

[2] CHEVRETON (M.), (à paraître).

[3] CHEVRETON (M.) et BERTAUT (E. F.), C. R. Acad.

Sci., 1961, 145.

[4] HARALDSEN (H.) et MEHMED (F.), Z. anorg, allg.

chem., 1938, 239, 369.

[5] CORLISS (L. M.), ELLIOTT (N.), HASTINGS (J. M.) et

SASS (R. L.), Phys. Rev., 1961,122, 1402.

[6] MASUMOTO (K.), HIHARA (T.) et KAMIGAICHI (T.),

J. Phys. Soc., Japan, 1962, 17, 1209.

[7] DE BOER (J. H.) et VERWEY (E. J. W.), Proc. Phys.

Soc., 1937, 49 A, 59.

VERWEY (E. J. W.), HAAYMAN (P. W.) et ROMEIJN (F. C.), J. Chem. Physics., 1947, 15, 181.

[8] ABRAHAMS (S. C.), CALHOUN (B. A.), Acta Cryst., 1955, 8, 257.

[9] BICKFORD (L. R.), Rev. Mod. Physies., 1953, 25,75.

[10] MURAT (M.) et EYRAUD (C.), C. R. Acad. Sc., 1962, 254, 3084.

[11] HEIKES (P. R.) et JOHNSTON (W. D.), J. Chem.

Physics, 1957, 26, 582.

[12] KAMIGAICHI (T.) et MASUMOTO (K.), J. Phys. Soc., Japan, 1960, 15, 1355.

[13] BENOIT (R.), thèse, Grenoble, 1954.

[14] COGNIAT (M.), Mesure 307, 1961, 1539.

[15] BERTAUT (E. F.), JANSEN (R.) et ROULT (G.) (àparaître).

[16] BERTAUT (E. F.), CHEVRETON (M.) et ROULT (G.) (à paraître).

[17] PAUTHENET (R.) et BIN (M.), Congrès de Magnétisme, Pittsburgh Pa. U. S. A., nov. 1962.

[18] CHEVRETON (M.), BERTAUT (E. F.) et JELLINEK (F.)

Acta Cryst., 1963, 16, 431.

[19] CHEVRETON (M.) et MURAT (M.) (à paraître).

Références

Documents relatifs

Cette formule représente non seulement le courant résiduel, mais aussi l’augmentation définitive du courant dne aux rayons cc. Dans le premier cas, pour la valeur de

Cette formule représente non seulement le courant résiduel, mais aussi l’augmentation définitive du courant dne aux rayons cc. Dans le premier cas, pour la valeur de

bien définie.. trodes de charbon, pour éviter la formation de sélé- nuires conducteurs pendant le recuit. et que leur résistance diminue encore sous 1 action de

bichromate de chlorure de potassium, comme le mélange de deux équivalents d’acide chromique et d’un équivalent de chlorure de potassium, etc. Sels doubles stables

connaître que la conductibilité moléculaire de tous les sels nor- lnaux est la même en dissolution très étendue, il y avait intérêt à ne comparer désormais

J’ai opéré sur cinq mélanges et pour chacun d’eux dans un inter- valle de temlpérature assez large pour vérifier la constance du coef- ficient de variation avec

La méthode employée précédemment par l’un de nous, pour la mesure de la résistance électrique des solutions salines, consiste.. essentiellement a prendre, au moyen de

Ayant repris la question plus tard 49, il signale l’i1portant fait suivant : les éléments qui, comme les précédents, sont fabriqués par recuit du sélénium fondu au