à des sinusites aiguës purulentes: d'où la nécessité d'une
thérapeutique
hâtivesi Vonpeutintervenir
à temps.B) La plupart des sinusites sont le résultat d'un processus inflammatoire se propageant directement de la muqueuse nasale à celle du sinus.
Après
avoir proclamé le pouvoir bactéricide du mucus nasal, on en est arrivé à démontrer que si le mucus nasal ne contient pas autant de microbes qu'on Pavaitapriori
admis, il ne possède pas ou peu de pouvoir bactéricide. Par suite, ce mucus ne peut prévenirune infection due à un apport
quelconque
de microbes viru¬lents. On ne peut donc s'étonner de voir des sinusites puru¬
lentes accompagner des maladies infectieuses, telles que :la rougeole, la scarlatine, la variole,
lerysipèle, l'influenza,
ouleursuccéder, faire suite même àdesimplescoryzaspendant
lesquels
la virulencedes microbes se trouve exaltée, la mu¬queuse nasaleetsinusienne dansun état de moindre résis¬
tance vis-à-vis de l'infection microbienne.
On ne sauraitdonctraiter trop tôt les coryzasà titrepro¬
phylactique
contre les sinusites maxillaires.G)
Un grand nombre de sinusitesmaxillaires est aussi le résultat d'une inflammation venue parcontiguïté du maxil¬laire et des dents. Depuis les travaux de Bourgeois et de Magitot, on connaît les rapports des racines des dents avec la cavité du sinus maxillaire et l'on sait que la sinusite peut êtreconsécutive à des périostitesdu sommet des racines en contact direct avec la muqueuse, ou à une inflammation communiquée à la muqueuse du sinus par l'intermédiaire de l'os en rapportavec une racine malade : « Quatre dents, dit Bourgeois, sont en rapport avec le sinus maxillaire ; ce sont la seconde prémolaire et les trois molaires; la distance qui sépareces dents du sinus est excessivement faible, elle
ne dépasse pas 2 millimètres et atteint un peu plus de
1 millimètrepour la racine antéro-externe de la première molaire, 1 millimètre pour la deuxième molaire.
» Les autres dents sont situées à des distances relative¬
ment considérables, les incisives à 28 et 20
millimètres,
laBr. S
— 18 -
première prémolaire à 20 millimètres. On peut conclure de
ces chiffres que ces
dents
nejouent qu'un rôle exception¬
nel dans la
pathogénie de l'empyème du sinus maxillaire.
Ces notions
anatomiques sont importantes à connaître,
nous avons pu nous en
rendre compte tout récemment par
YObservation
inédite suivante
:Mlle G...., âgéede
trente-sept
ans,vint à la Clinique du D1' Moura, se
plaignant
de moucher du pus fétide depuis le mois de mai de cette
année et de souffrir de
migraines violentes. Le pus sentait très mau¬
vais, était très
liquide, s'écoulait surtout quand la malade baissait la
tète, souvent
il s'écoulait dans la
gorge,se mêlait à l'expectoration et
lui donnait un très
mauvais goût dans la cavité buccale. En même
tempsla
malade souffrait de la deuxième dent incisive latérale du côté
droit etau niveau ducollet de
la dent
onvoyait sourdre un peu de pus.
Devantcessymptômes, on
était
endroit de penser à un empyème du
sinusmaxillairedroit.
Toutefois le siège de la dent nous faisait penser,
d'après les
données de Bourgeois, que si le sinus était infecté ce devait
être par
propagation de l'inflammation à l'os et non pas par contact
direct dela racine malade avec
la
muqueusedu sinus. La suite nous
donnaraison. A l'éclairage par transparence,
les sinus nous parurent
présenter
de l'obscurité des deux côtés, mais surtout à droite. Toutefois
uneponction
exploratrice, faite dans le tiers antérieur du méat inférieur
et suivie d'un lavage,ne
donna
pasde
pus.M. le DrMoureconseillaà
la malade de
sefaire arracher cette dent,
ce qui
fut fait. Aussitôt la dent arrachée, le dentiste vit s'écouler une
certaine
quantité de
pus,et,
commela malade ne présentait pas de signe
apparent
d'abcès dentaire, il crut à une communication de la racine
avec le sinuset àun empyème
du sinus de
cecôté.
M.le Dr Moure fit alors au
stylet
uneexploration minutieuse de l'ori¬
fice laissébéant par la
dent enlevée. Mais l'instrument ne pénétra pas
dans le sinus etseheurta à une
paroi
osseuse,de plus il tomba dans une
cavitéqui
devait être
unabcès paradentaire vidé. Toutefois peut-être
existait-il dansl'osunfin
pertuis faisant communiquer l'abcès paraden¬
taireavec le pusdu
sinus,
carla malade affirmait qu'en faisant le vide
aveclalangueelle
sentait le
puss'écouler du sinus vers la bouche et
d'autrepart elle éprouvait la sensation d'une communication entre le
nez et l'orifice de la dent enlevée.
Depuis, la suppuration s'est tarie. Nous avons revu la maladeguérie.
L'ablation de la dent asuffi pourguérir le sinus malade.
Il
faudra
donc, au'point
cle vueprophylactique,
surveillerlemaxillairesupérieur; au
point
de vuethérapeutique,
re¬connaîtretoujourssi
Vempyème aigu
ouVempyème
chroni¬quereconnaissentune
origine dentaire.
Dans lepremier cas, l'avulsion de ladent malade seule pourra amener laguéri-
son. Dans le deuxième cas, elle y
contribuera.
Ces notions succinctes sur l'étiologie et la patliogénie que nous venonsde donner n'ont pas toujours été admises. Sou¬
vent l'état
pathologique
des fosses nasales et celui de l'apo¬physe alvéolairecoexistent et l'on discute longuementpour savoir la priorité de l'uneoul'autre lésion. Zuckerkandl,Hart¬
mann, Krause, Friedlander, Witzinger, Scliiffers, Bronner voient les poussées
pathologiques
débuter dans les fosses nasales et de là gagner les alvéoles voisins. Une progres¬sion diamétralement opposée est admise par les partisans de l'originedentaire
(Wàlb,
B. Fraenkel, Krieg, Schech,etc.).
Nous ne donnerons pas cette longue discussion que le lec¬
teur trouvera dans la thèse de Jeanty, et nous conclurons
avec Capdepont que si la lésion dentaire existe primitive¬
ment il est parfaitement possible qu'une inflammation du sinus
d'origine
nasale,venant à se greffersur cettemuqueuse malade, s'y localise plus facilement et donne un coup de fouet à l'affection dentaire.Même discussionpour
les polypes.
Les uns prétendant que lespolypes
peuvent occasionnerl'empyôme,
les autres qu'ilslui sont consécutifs; nous pensons qu'il faut distinguer ici :
a) Les
petites
excroissancespolypiformes,
conséquence de l'irritation des parois nasales et de l'orifice naturel du sinus par l'écoulement incessant du pus, et queJeanty
assimileaux bourgeonnements qui seproduisent au pourtour de l'o¬
rifice d'un abcès.
— 20 —
b)
Lesobstructions complètes dues à de
grospolypes
mu- queuximplantés
surles parties supérieures de la fosse
nasale.
Dans le
premier
cas,le traitement de la sinusite
compren¬dra l'ablation des excroissances poly pi formes
qui
ne se reproduisentplus si la suppuration est tarie.
Dans le deuxième cas, l'ablation à l'anse
froide de
ces gros polypes muqueuxcontribuera
autraitement prophylactique
etsera un des temps
préliminaires de la
cureradicale.
On a encore signalé des sinusites dues
à la propagation
&
inflammations d'origine syphilitique et d'infections d'ori¬
gine tuberculeuse issues du maxillaire supérieur. Nous avons
aussi observé plusieurs cas
de sinusites maxillaires consé¬
cutives à des nécroses dumaxillaire
supérieur chez des
ou¬vrières de la fabrique
d'allumettes de Bègles. Avec les
nouveaux
procédés, la nécrose est appelée à disparaître du
cadre nosologique et avec
elle l'empyème de cette origine.
Dans ces cas la résection du bord du maxillaire était le plus
souvent nécessaire.
Enfin, nous signalerons la
concomitance fréquente des
sinusites maxillaires et du coryza
atrophique
avec ou sans ozène et nous en reparlerons à proposdu traitement des
sinusites combinées.
CHAPITRE II
Traitement des différentes formes
cliniques
par les méthodes antérieures à celle de Caldwell- Lue(1893-1897).
Sommaire.— De 1721à 1793,les différents procédés de traitement des sinu¬
sitesmaxillaires furent découverts (ouverture par le méat moyen 1737, leméatinférieur 1836, le rebord alvéolaire1721, la fosse canine 1798).
Depuis cette époque, malgré la diversité des instruments inventés, la question n'avait guère avancé. Il fautarriver en 1893 avec Caldwellet en 1897avec Luc pourtrouver uneméthode répondant à tous les desiderata.
Traitementde laformemuqueuse. —Dans cetteforme bénigne, leslavages
au moyendu cathétérisme parlesvoies naturelles (Allouel 1737) suffisent.
Le procédé d'ouverture par le méat moyen (Hartmann-Zuckerkandl ne nousparaît pas présenter d'avantages sur le précédent. On réservera la variante proposéepar Mikulicz 1839 (ouverture par le méat inférieur)
aux casdanslesquels ila étéfaitune ponction exploratrice dans la partie
antérieure duméat inférieur.
Traitementdelaforme fongueuse. — Dans les formes légères, onpourra
sebornerà un traitementd'attente parles méthodes précédentes. Mais si les symptômes s'accentuentetquel'on soupçonne la présence de fongosi- tés, ondevra recourirà lacurette et à des mesures plus radicales : l'ou¬
verturealvéolaire par la méthode deCooper quandla sinusite reconnaîtra
une origine dentaire. Ce procédé présente des avantages et des inconvé¬
nients.Autrefois onavait recours,dans les formes fongueuses de quelque originequ'elles fussent,àl'ouvertureparla fosse canine (procédé de Desault)
suivied'un curettage, d'un lavage antiseptique et de pansements àlagaze iodoformée. Les inconvénients de cette méthodesontnombreux. Elleaété
préconisée par Goris qui recommande de réséquer la paroi antérieure.
En1894, Scanes Spicer imaginaun nouveauprocédé: ouverture par lafosse canine, curettage et création d'hiatus artificiels dans la paroi interne. Ce procédé doitêtre réservé à certaines sinusites combinées.
Al'heureactuelle, toutesinusitechronique fongueuse simpledoit être opé¬
réeparla méthode deCaldwell-Luc. Les sinusites d'origine dentaire, dans lesquelles la méthode de Cooper n'a pas donné de résultats, sont suscep¬
tibles également de lacureradicale.
— 22 —
De tout temps, dans les
empyèmes du sinus maxillaire, les
praticiens sesont proposés
:a)
Dedétruire la
causede la suppuration.
b)
Defaciliter l'évacuation du
pus.c) De
modifier les parois de la cavité suppurante.
Pourcela, dès 1737, Allouel
préconisait le cathétérisme
par les voies naturelles du sinus maxillaire, et Jourdain, en 1760, l'ouverture parle méat
moyen;Mikulicz,
en1830,1a
perforation parle méat inférieur; Cooper,
en1721, inventait
le
procédé
detrépanation
parla voie alvéolaire, et Desault,
en 1798, l'ouverture de l'antre par
trépanation de
saparoi
antérieure.
Donc, dès l'année1798, les quatre
voies
parlesquelles le
sinus peutêtre atteint
avaient été suivies, c'est-à-dire
parle
méat moyen
(1737),
parle méat inférieur (1836),
parle rebord
alvéolaire
(1721),
parla fosse canine (1798).
Depuis, l'on peut
dire
quela question n'avait guère avancé.
Chaque auteur avait
modifié la méthode, apporté quelque
nouvel instrument ou quelque
perfectionnement, l'électricité
était venue contribuer à la facilité du manuel opératoire,
mais en réalité les procédés
restaient les mêmes
:c'étaient
toujours les lavagesavec toutesles solutions antiseptiques
ou caustiquespossibles. D'ailleurs tous les procédés, aussi diffé¬
rents qu'ils fussent, ont eu
leurs succès
;mais
on nediffé¬
renciait pasles traitements
suivant les formes cliniques. Le
curettage était un grandprogrès, mais
on nesavait
pass'en
servir; tantôtoncurettait
parl'alvéole et
onlaissait des fon-
gosités, tantôtoncurettait
parla fosse canine, mais le siège
des fongosités était malconnu,
la brèche faite à la paroi
os¬seuse n'était pas
suffisante
pour unnettoyage minutieux,
mais était cependant assez
large
pourpermettre
ausinus de
seréinfecter aucontact des matières alimentaires venues de la cavité buccale. Enfin l'ignorance même
où l'on
étaitdel'étiologie et de la
pathogénie
dessinusites maxillaires
ren¬dait tout traitement rationnel impossible. Dans
des
suppu¬rations d'origine nasale, on
n'hésitait
pasà sacrifier
unesaine, à ébranler toute une mâchoire, pour perforer
l'alvéole et laveroucuretter le sinus parcette voie, tandisque pour une sinusite d'origine dentaire, on préconisait les lavagespar les orifices naturels, et l'on pensait
guérir
lalésion dentaire avec la suppuration du sinus.
Quand les
deux origines nasaleet dentaire furent nettement séparées,
on hésita à sacrifier des dents saines, mais ce procédé de perforation au point le plus déclive du sinus tentait encore beaucoup d'opérateurs.
On n'insistait pas suffisamment sur les sinusites conco¬
mitantes, et on se bornait au traitement de la sinusite maxillaire sans se
préoccuper
des sinusites frontales, etli- moïdales et sphénoïdales.Enfin
la limitation n'était pas assez nettement établie entre les sinusites aiguës, qui ne ré¬clament le plus souvent qu'un traitement palliatif, etles si¬
nusites chroniques qui exigent une
thérapeutique
curativeet radicale.
Aussi faut-il arriveren1893avecW.Caldwell
(de
New-York)eten 1897avec Luc
(de Paris)
pourvoir
unréel progrès
sefaire dans cette vieille question et pour
voir
préconiser un nouveauprocédé opératoire qui
nousparait répondre à
tousles desiderata pour les formes
de suppuration chronique
d'origine nasale et pourles vieilles sinusites chroniques
d'origine dentaire quel'ablation delà dent malade
etles
lavages parl'ouverturealvéolaire n'ont
pasréussi à guérir.
A) Traitementde la forme muqueuse.—«La forme
muqueuse, caractérisée, ditle IL Moure, par dessuintements
muqueux ou muco-purulents, seconfondra très souvent
avec un catarrhe nasal. Tant quel'affection reste bénigne
etlégère le
traitement devra demeurer simple; on pourra se borner à
ordonner des inhalations, le liumage, les pulvérisations hui¬
leuses antiseptiques ou
caustiques,
on pourramême si
l'écoulement esttropabondant
faire de
tempsà autre
parles
voies naturelles des lavages antiseptiques». Ce procédé qui
date
d'Allouel(1737) est délaissé
parla plupart des praticiens
à
l'exception
de noscollègues belges et de quelques autres
— 24 —
qui prétendent en avoir obtenu
d'excellents
résultats(Je-
lenffy, de Budapest; Stork, Weil,devienne, 1896). Le catliété-
risme se fera suivant les procédés usuels décrits dans les
traités des maladies des fossesnasales; facilechez
Tes
ozéneuxil est difficile en
général
chez les autres malades à cause de l'étroitesse des narines et du gonflement de la muqueuse amenant la fermeture des voies naturelles d'évacuation des grumeaux et du pus. En tout cas le malade, dans la plupartdescas, ne sauraitpratiquer seul, sur lui-même, le cathété-
risme.Deplus
l'ostiummaxillaire
n'estpasenun pointdéclivedusinus, la pression de l'irrigation est trop
faible à
cause de la finesse de la canule, il n'y a pas de contre-ouverture,enfin les lavages doivent être faits chaque jour par le méde¬
cin. Aussice traitement doit-il être réservé aux formes mu¬
queuses,catarrhales, séreuses,comme les a
appelées
Zucker-kàndl,
et ne saurait être continué pendant plus de quinze jours alors que des fongosités ontdéjà
pu seproduire.
Tou¬tefois Garel a pu guérir des malades en une semaine par ce
procédé.
C'est encore pour ces formes
bénignes
des sinusites que doivent être réservées les insufflations de poudres antisepti¬ques ou les lavagespar
des orifices artificiels créés dans le
méat moyen
(Jourdain, Zuckerkandl,
Hartmann,etc.)
ou dans le méatinférieur (Mickulicz,
1836, Krause, Tornwaldt, etc.,etc.) D'après les statistiques, Killian
aurait guéri un cassur deux d'empyème du sinus maxillaire au moyen d'irriga¬
tions pratiquées au niveau du méat moyen, Hartmann, par la même voie, aurait obtenu la guérison dans les deux tiers des 34 cas qu'il traita parcette voie. L'ouverture artificielle par le méat moyen ne présente pas de supériorité bien réelle sur le cathétérisme par l'ostium maxillaire, et l'on s'expose de plus
à
la blessure de l'orbite quand le sinuspré¬
sente une conformation anormale.
La modification apportée par Mikulicz est déjà plus accep¬
table, cet auteur perfore la paroi externe des fosses nasales par le méat inférieur, au moyen
d'un
stylet courbé à angleaigu avecle manche, et créeavec cet instrument uneperfo¬
ration de 5 à 10 millimètres de largeur sur 20 de
longueur'.
Krause fit construire un trocart courbe et maintint l'ori¬
fice artificiel béant au moyen de drains de plomb; Tornwaldt modifia letrocart de Krauseetenlimitalapénétration. Braun
employa
une couronnede trépan mue par unemanivelle.Quels quesoient les instruments
adoptés,
ce procédé d'ou¬verture parle méat inférieur présente une réelle supériorité
sur les
précédents,
due à la facilité de la création del'orifice dans la partie antérieure du méatinférieur,
à la situation déclive del'orifice,
à la présence d'une contre-ouverture quiest l'ostium maxillaire, en ce que la perforation du sinus en ce pointau moyen d'un trocart, suivie delavages
immédiats,
est un excellent moyen de diagnostic de la sinusite maxil¬
laire.
Toutefois ce procédé a encore de nombreux inconvénients qui résultent de la résistance de la paroi, de Fétroitesse des narines, de
l'hypertrophie
du cornet inférieur qui gênentl'opérateur,
del'hémorragie
abondante qui seproduit parfois.Nous en avons observé un cas chezune femme qui ne nous avait pasprévenu qu'elleétait en pleine
période
menstruelle,un simple
tamponnement
vint à bout de cettehémorragie.
Quant à la douleur qui peut résulter de l'introduction de la canule dans l'orifice créé, elle est facilement supprimée par
l'emploi
de la cocaïne.Ces procédésd'ouverture parle méatmoyen et par le méat inférieur ne sauraient être appliqués qu'aux formes mu¬
queuses des sinusites maxillaires. Or pourquoi
multiplier
les procédés puisque tous concourent au même butpar les mêmes moyens?
Réservons donc pour les formes muqueuses le cathété- risme par les voiesnaturelles suivi de lavages
antiseptiques,
et dans les cas où nous ferons une ponction exploratrice dans le tiers antérieur du méat inférieur, servons-nous de l'ouverture faite pour laver l'antre malade par cette voie située en un point déclive.
Pour le lavage on
peut
seservir de différentes solutions
antiseptiques ou
caustiques : acide phénique 1/2 0/0; créo-
line 1/1000;
bichlorure d'hydrargyre 1/5000; permanganate
de potasse
1/2000
;acide borique 3 0/0 (recommandé par
Jeanty);
chlorure de zinc 10 0/0; nitrate d'argent à divers
titres;
résorcine 100/0.
B)
Forme suppurative, latente, fongueuse. — Dans ces for¬
mes desinusites
maxillaires caractérisées par une suppura¬
tion abondante, par
la présence de fongosités, de végétations
polypoïdes occupant l'entrée des voies naturelles, coïncidant
le plus
souvent
avecune sinusite frontale ou d'autres sinu¬
sites, on
dèvra d'abord enlever les polypes à l'anse froide,
rechercher les sinusites
concomitantes, confirmer le diag¬
nostic par
la ponction exploratrice dans le méat inférieur,
la recherche du pus
dans l'infundibulum, l'éclairage électri¬
que; on
recherchera aussi l'origine, la date de début de la
suppuration et l'état de la dentition. Ceci fait il s'agit de
savoir si l'on traitera
la suppuration par les voies naturelles
ou si au contraire on
doit agir
parla voie externe.
« Commeditle Dr Moure,
il n'est pas douteux qu'il faille
distinguer
ici deux sortes de cas. Dans les formes légères
intermédiaires
à la forme muqueuse et à la forme suppura¬
tiveon pourra se
borner à un traitement d'attente et à des
lavages par
l'orifice naturel ou par un orifice créé dans le
méat inférieur. Parces
orifices
onpourra pratiquer des lava¬
ges ou
des pulvérisations ». Une fois ces méthodes prélimi¬
naires et
palliatives mises
enusage, si l'affection ne guérit
pas,
si les symptômes au lieu de diminuer s'accentuent,
on disposera
alors, à notre avis, des trois procédés sui¬
vants :
1° L'ouverturepar
la méthode alvéolaire (Cooper).
2° L'ouverture
simple
parla fosse canine avec ses modifi¬
cations. Résection
delà paroi intérieure(Goris). Hiatus arti¬
ficiels dans le méat
inférieur (Scanes Spicer).
Et, enfin,
la méthode de Caldwell-Luc, 1893-1897.
Nous croyons
qu'il faut renoncer dans ces cas reconnus
chroniques
aux procédés décrits à propos des formes mu¬queuses. Bloch a guéri des malades après
dix
mois de la¬vages parle méatinférieur ; Kuchenbecker, sur 34cas, a vu 18guérisons, 4 non guéris, 4 améliorés, 6perdus de vue,2en traitement. La guérison des cas
chroniques
secompte, dit-il,par mois et par années.
Abandonnonsdonc ces procédés qui demandent un traite¬
ment si long et si
pénible
pour le malade comme pourl'opé¬rateur, ne traitons pasles fongosités pardeslavageséternels et recourons aux moyens énergiques.
Avant de les décrire, rappelons que Spiers, en 1896, a
appelé l'attentionsur le traitement des sinusitesmaxillaires par
l'électrolyse.
Ce traitement, applicable à toutes les sinu¬sites, n'a donné entre les mains du DrMoure aucun résultat satisfaisant.
Ouverture par la voie buccale. Méthode alvéolaire de
Cooper. —Indications : Ce procédé est le plus couramment employé.; ses indications sont nettes : chaque fois que la suppuration reconnaîtra une origine dentaire, il faudra exiger le sacrifice de la dent malade etopérer suivant la mé¬
thode décritepar Cooper en 1721.
On a observé, dit Cartaz, des cas où la simple ablation des chicots, des racines cariées a amené presque aussitôt la ces¬
sation des accidents et lasuppression de l'écoulement.Nous
avons vu, en parlant de l'étiologie, de la pathogénie et de l'origine dentaire des sinusites, les rapports immédiats des racines avec le
plancher
dusinus; dans de nombreuxcas où la communication existe toute faite entrel'alvéole et le sinus, lasimple
avulsion de la dentouvre lefoyer de lasuppuration; d'autres fois, l'épaisseurde la paroi osseuse estplus grandeet l'on devra se servir des différents perforateurs parmi lesquelsceux de Lermoyez et de Gouguenheim, décrits dans leurs ouvrages, comptent parmi les meilleurs. Une fois l'ou¬
verture faite, le traitement consistera en lavages biquoti¬
diensantiseptiques ou en lavages caustiques.
Chiari a
préconisé
le tamponnement par cette voie et en a— 28 —
obtenu d'excellentsrésultats; onpeut
à
larigueur opérer
un curettage par cetteouverture, mais l'orifice est étroit, l'opé¬
rateur nepeut se
diriger facilement dans les divers prolon¬
gements
de l'antre où siègent les fongosités.
Lescontre-indications de
l'opération
sontaussi nettes
que les indications. On ne devra, pour nous, nejamais opérer
par
cette voie quand les dents de la mâchoire supérieure ou
leurs racines seront saines et que
l'origine nasale
sera re¬connue.
Cette méthode offrait une réelle
supériorité
surtoutes les
méthodes précédentes,
aussi fut-elle adoptée
parde
nom¬breux auteurs dont le lecteur trouvera la liste dans notre
tableau. On lui reprochait
toutefois
:a) L'infection
secondaire
parl'ouverture faite
auniveau de
l'alvéole.
b) L'avulsion d'une dent saine.
c) La
fistule alvéolaire persistante amenant
undanger
pour les
dents voisines.
d) La
difficulté de la mastication.
e) Les
névralgies produites
parl'introduction de la canule
(à lavages.
f)
Lecurettage défectueux et même impossible dans les
cas de cloisonnement du sinus.
Cedernier argument
persiste et, dans les
casde cloisonne¬
ment, les lavages
eux-mêmes n'auront
aucunrésultat si la
cavité suppurante
n'est
pas enrapport
avecla dent enlevée.
Mais les partisans
de la méthode alvéolaire répondent
en exposant les avantagesdu procédé
:a) L'épaisseur
de la lamelle
osseuseminime, l'exécution
de l'opération
facile, inoffensive, la cavité alvéolaire servant
de guide à
l'instrument qui
nepeut déraper.
b) L'avulsion
de la dent malade suffit souvent à guérir Pempyème.
c) L'ouverture
de la cavité
aupoint déclive et l'écoulement
du pus rendu facile et
complet.
d) Leslavages peuvent
être faits
parle malade.
e)
L'introduction de la canule n'est pasdouloureuse./) L'infection secondairepar les parcelles alimentaires est facile à éviter en faisant une ouverture très petite dont les bordsjouent le rôle de soupape, en
appliquant
diverses ca¬nules à opercule, en or, en ébonite, permettant la fermeture de l'orifice
après
le lavage. A la Clinique de M. le DrMoure,on sesert de simplesclous enébonite de
diversesgrandeurs,
suivant l'ouverture alvéolaire. Les malades n'en ontjamais
souffert;
toutefois, dansquelques
cas, rares il est vrai, le clou s'est brisé dans la cavité alvéolaire. Quant à l'argumentde l'avulsion de la dent saine, il est désormais réfuté, cor
avec le nouveau procédé on ne doitjamaisenlever une dent saine, molaire ou prémolaire.
Résultats. —Les résultats obtenus par cette méthode ne sont pas toujours décisifs,et si nous avons vu desguérisons, combien aussi en avons-nous vu de ces maladesporteurs depuis longtemps de clous en ébonite et qui revenaient réclamer de nouveaux soins. Sept des malades de nos observationsavaient été
opérés
par cette méthode et leurs sinus continuaient à suppurer malgré deslavages continués chaque jour, pendant des années. Toutefois, dans certains cas, il n'est pas douteux que ce procédé puisse guérir les sinusites maxillaires d'originenettement dentaire et de date encore récente. Les statistiquessontpeu nombreuses; toute¬fois Cartaz sur 29 cas traités par perforation alvéolaire a
obtenu les résultats suivants: t a guéri en 3 ou 4panse¬
ments en moins de 8jours, 15 ont vu la suppuration tarie après des injections de diverse nature dans un délai variant de 3 semaines à 3 mois. Les 13 autres ont conservé leur canule un tempsprolongé plus d'une année. 5 ont été perdus de vue après ce laps de temps suppurant toujours,
2 conservent leur canule, un autre enfin, opéré en 1889, ne veut pas laquitter (Rapport présenté à la Société
française
de Laryngologie, séance du 12 mai 1893, sur le traitementdu sinus maxillairepar le Dr A.
Cartaz).
Castex pense que lavoie alvéolaire réussit surtout dans lescas aigus, récents, à
— 30 —
staphylocoques. Goris affirme nettement, eu juillet 1897,
qu'il n'a jamais
vuguérir une sinusite par la simple ouver¬
ture alvéolaire; la cause en
est. dit-il, dans la présence sur
la muqueuse
sinusienne de fongosités polypoïdes. Nous
voyons parces
quelques résultats que la méthode est loin
d'être toujours
curative, la suppuration persiste en dépit des
pansements.
Comme le faisaitremarquer Strazza,
dans
sacommunica¬
tion à la Société italienne de
Laryngologie, il existe
pour chaqueprocédé
unpourcentage de cas non guéris dans les¬
quels
onconstate la récidive. Ces résultats tendent à prouver
que
la simple désinfection delà cavité n'est pas suffisante et
qu'il est nécessaire d'adopter des procédés chirurgicaux
dirigés contre
les altérations dont la muqueuse et les parois
osseuses
peuvent être le siège.
2° Voie buccale, ouverture par la fosse canine,
trépa¬
nation simple. trépanation sous-périostique.
résection
dela paroi antérieure
(goris). procédé
descanes spicer,
1894. — La méthode d'ouverture par
la fosse canine, ima¬
ginée par
Desault
en1798,
asubi depuis cette époque bien
des modifications. Actuellement Schecli
seul l'emploie, et la
méthode de
trépanation sous-périoslique, décrite
parKustèr
en 1889 et
expérimentée
avecsuccès
parLichtwitz, est la
plus
couramment employée. Le malade ayant subi l'anes-
thésie chloroformiquc, on
fait
uneincision horizontale à
un centimètre au-dessus du liséré
gingival allant de la
racine de la canine à celle de la
première molaire. Cette
incision intéresse lepérioste.
Ceci fait,
ondécolle le périoste
sur toute l'étendue de la fosse canine en
veillant à
ne pas blesserle nerfsous-orbitaire. Une fois le sangépongé et l'os
mis à nu, on ouvre la
paroi
avecla
gougeet le maillet et on
agranditl'ouverture
.sur uneétendue de un centimètre
environ avec unepince
coupante. On explore alors le sinus,
s'il ya
du
sang onl'éponge, si l'on rencontre des cloisons
osseuses on les détruit. On enlève les corps étrangers
et les
dents surnuméraires qui peuvent
s'y rencontrer, puis
oncurettele sinus, on l'écouvillonne au chlorure de zinc dans ses moindres recoins eton pratique le tamponnement avec
une longue mèclie de gaze iodoformée dont 011 maintiendra l'extrémité au niveau de l'ouverture de la paroi
antérieure,
la gaze est poussée
méthodiquement
dans tous les points du sinus en évitant de la trop tasser. Des pansements à la gaze iodoformée seront renouvelés au début, tous les deux jours, puis bientôt trois fois par semaine, enfin une fois par semainejusqu'à
guérison. Avant le tamponnement à la gaze iodoformée il est bon de faire des lavages antiseptiques de la cavitéen seservant de canules bien stériliséesetdes insuffla¬tions depoudre d'iodoforme. Dans les semaines qui suivent
l'opération
nous avons observé que la cavité du sinus serétrécit, se rétracte, l'ouverture faite à sa paroi antérieure tend àse fermer et l'on doit la maintenir béante en y lais¬
santl'extrémitédela lanière de gazeintroduitedans la cavité sinusienne. Par ce procédé d'excellents résultats ont été obtenusparles auteurs.
Cartaz a rapporté plusieurs cas de guérison et l'on trou¬
vera à la fin de notre travail l'observation d'un malade
opéré par cette voie etguéri en deux mois. Mais cette
opéra¬
tion ne donne pas des résultats rapides en
quelques
jourscomme ceux que nous avons obtenus par la méthode Caldwell-Luc.
Chiari se sert del'anesthésic locale au moyen du
chlorhy¬
drate de cocaïne. Jusqu'à l'ouverture de l'antreles différents
temps
opératoiress'ont
ceux que nous venons de décrire,mais après avoir décollé le périoste et pratiqué avec un
perforateur, en série linéaire, quatre à cinq trous distants l'un de l'autre d'un demi-centimètre et à l'aide d'une pince coupante il fait sauter les ponts osseuxqui les séparent. Le traitement consécutif est le même.
Ces procédésprésentent sur les méthodes précédentes, ou¬
verture nasale ou voie alvéolaire, de grands avantages en permettant à l'opérateur d'explorer à l'aide de l'électricitéet du miroir frontal la cavité malade, dese rendre compte du
— 32 —
siège des fongosités et de ladirection à donner à sa curette.
Toutefois les opérateurs étaient encore timides, craignaient
de faire une ouverture trop grande
à
la paroi antérieure dusinus et pouvaient difficilement curetter
complètement
tous les recoins de l'antre.En 1893, Scanes Spicer
(de Londres)
ouvrelargement le si¬nus en réséquant sa paroi antérieure
jusqu'au
niveau du plancher de l'antre, etaprès
avoir curetté et écouvillonné soigneusement la cavité malade il pratique à l'aide d'un tro- cart de Krause, en se servant du doigt comme conducteur,une ou deux grandes perforations dans la partie antérieure
de la paroi interne du sinus. Comme les autres praticiens, il tamponne le sinus à la gazeiodoformée et enlève cette gaze aubout dequarante-huit heures; ilpratique trois fois parjour
une irrigation avec uneseringue de Higginson, et de plus il
recommandeau malade de faire deux choses: 1° de se mou¬
cherfréquemment à travers son antre et de chasser par ce courant les mucosités et les sécrétionsqui tendent à y sta¬
tionner; 2° de faire passer une solution boriquée de la bou¬
che vers le nez.
Spicer proteste contre tous les appareils de drainage qui,
dans l'ouverture alvéolaire ou dans l'ouverture par la fosse canine, amènent parleur présence seule une prolongation
de la suppuration. Scanes Spicer est donc de la nouvelle
écolequi veut que le sinus maxillairese draine seul par son ouverture artificielle, et il rejette les drains en caoutchouc
ou en gaze iodoformée, préconisés au début par Luc.
Goris, en 1896,
résèque
toute la paroi antérieure du sinus,bourre la cavité de gaze iodoformée et laisse ouvert l'orifice créé aux dépens dela paroi
antérieure
de l'antre. Il panse ses malades pendant trois ou quatre mois et leur prescrit en¬suite de s'introduire quatre ou cinq fois par jour l'index, préalablement stérilisé, dans l'orificebuccal afin de conser¬
ver béant ce dernier.
« Quant à la durée du traitementpost-opératoire, dit Goris,
elle est fort variable, mais en tout cas de plusieurs mois.
Depuis un an, j'ai opéré bon nombre de sinusites maxillai¬
res, je n'ai vu qu'une seule fois la sécrétion purulente s'ar¬
rêter
complètement
au bout decinq mois; tous les autres cas sont encore en traitement. Je crois pouvoirconclure que :» 1° La sinusite maxillaire
chronique
est une affection très tenace, très rebelle aux traitements les mieuxappropriés;
» 2° Qu'elle ne guérit que par
l'opération large,
répétéemême;
» 3° Qu'elle exige un traitement post-opératoire
prolongé.
» Nous verrons que nos conclusions différeront absolument de celles de Goris.Toutefois, avec les différentes méthodes que nous venons de
décrire,
nousapprochons de l'idéal; désormaisnous som¬mes dans la place, nous pouvons surveiller nos malades,
parer aux récidives si fréquentes surtout dans les cas de sinusites combinées. Nous sommes certains avec un curet- tage soigneux d'avoir détruit le mal; mais quels inconvé¬
nients nous restaient encore à éviter! Comme le ditM. le Dr Luc, nosmalades infectésparcette gazeiodoformée mangent leurs aliments à la sauce iodoformée, et de plus des parcel¬
les alimentaires venues de la cavité buccale peuvent réin¬
fecter la cavité malade. Il fallait donc,aprèsavoir débarrassé l'antre de tous ses produits pathologiques, refermer cette paroi antérieure et établir un drainage exclusivement na¬
sal : en un mot, il fallait créer une nouvelle opération. Ce fut le mérite du Dr Caldwell (de
New-York);
ce fut aussi celui du D1'Luc(de Paris)
qui, enplus de l'honneur de l'in¬vention, eut celui de la vulgarisation.
Br. 3
Tableau
des traitements des sinusites maxillaires depuis 1675 jusqu'à 1898
I. — Orifice naturel. Injectiondel'antre par sonorifice
naturel (Ostium maxillaire).
II. Ouverture extérieure parla joue.
Méat moyen au niveaude l'infundibu-
lum A. — Voie nasale
Méat inférieur
III.
Orifice artificiel.
Sanstamponnement.
B. — Voi.
buccale.
a)Alvéole d'une molaire.
Avectamponnement.
Combinaison de laméthode alvéolaireet de l'ouverture nasale par leméat inférieur
I
io Trépanation simple
parla fosse
' canine
2° Trépanationsous-périostique
b) Ouverturepar la paroi
faciale. Gurettage
3° Résectionde laparoiantérieure... .
4° Trépanation etrésectiondela paroi
antérieure du sinus.Communications nasalesparleméat inférieur
5° Cure radicale. Ouverture du sinus.
Résection de sa paroi antérieure.
Gurettage. Création d'un hiatusarti¬
ficiel et d'un drainage nasal par le
méat inférieur. Fermeturedelaplaie buccale
Allouel (1737-1739).
Jourdain (1760-1764).
Stork(1886).
Jelenfiy (1889).
Lamorier(1743), Molinetti(1675).
Weinhold (1818), Gottfried Schefi'.
(1889).
Cartaz(1892).
Zuekerkandl(1882), Bayer(1883).
Schiffers (1886), Killian (1887).
Hartmann(1889).
Mikulicz(1836),Frankel (1879).
Krause (1887),Tornwaldt
(1888).
Bresgen, Schwartz,
Friedlander (1889).
Cooper (1721),Billroth
(1880).
Walb(1882), Ziem (1886).
Schmidt,Krieg, Chiari, Urbantschich
(1889).
Brvan, Witzinger, Siebenmann
(1890).
Flatam(1893).
Chiari(1896).
Michelson (1889), Semon (1890).
Bloch, Lichtwitz(1891).
Desault(1798).
Schech(1890),Lichtwitz
(1890-1891).
Kuster(1889).
Lichtwitz(1891).
Goris(1896).
Scanes Spicer(1894).
W.Caldwell (4novembre 1893).
Luc(16février 1897).
CHAPITRE III
Méthode de
Caldwell-Lue.
Sommaire. — L'opération de Galdwell-Luccomprend les temps suivants : ouverturelarge du sinus par la fosse canine. Curettage. Création d'un hiatus artificiel. Drainagenasal. Suture de la plaie buccale. Dans l'inci¬
sion de la muqueuseveilleràlaisser assez de muqueuse pour la suture.
Aprèsavoir ouvertla paroi antérieure osseuse on réséquera toute cette
paroi jusqu'auplancherinférieur dusinus. Modifications duDr Moure. Le curettage dela cavitéestpeut-êtrele tempsle plusimportant. Opinion du Dr Lubet-Barbon. L'hiatus artificiel se fera dans la partie antérieure et inférieurede la paroi interne. Le drain introduit parla méthode du Dr Luc sera maintenu en place trois jours et maintiendra ainsi béant l'orifice créé. Discussionà propos du drainage. Opinion des spécialistes. La réu¬
nion de la plaie buccale terminera l'opération. Inconvénient du catgut.
Soins consécutifs àl'opération. Ilsvarient suivant laméthode de drainage
suivie. Opiniondu Dr Moure. Signes de la guérison. Par les lavages, l'éclairageélectrique, la ponctionexploratrice. Erreur possible.
C'est à la Société
française
delaryngologie
etd'otologie,
dans la séancedu 4 mai 1897, que le DrLucsignala lessuccès de sa nouvelle méthode opératoire. En 1898, il confirma ses
affirmations par de nouvelles observations et donna la tech¬
nique
de son procédé opératoire. C'étaitl'application
ausinus maxillairedu traitement préconisé par Ogslon et par Luc pour les suppurations du sinus frontal.
La méthode consiste :
1° A ouvrir largement le sinus au niveau de sa paroi anté¬
rieure;
2° A en curetter à fond la cavité par la brèche ainsi ob¬
tenue;
— 36 —
3° Acréer à la
partie la plus antérieure et la plus inférieure
de la paroi
nasale du sinus
unhiatus artificiel plus large et
mieux
placé
quel'hiatus naturel par lequel, au moyen d'un
stylet
courbe,
undrain est logé dans la cavité du sinus et
ressort par la
narine;
Gela fait, à refermer
complètement la plaie buccale au
moyen
de plusieurs points de suture.
Nul ne songeaiten France
à contester à l'auteur la priorité
de sa découverte
quand,
enavril 1898, le Dr Saint-Hilaire si¬
gnala au Dr Lac,
dans le New-York médical Journal du 4 no¬
vembre1893,un
article du
D1'Georges W.Caldwell, professeur
à la
Polyclinique de New-York, intitulé
:Méthode de traite¬
ment'perfectionnée'pour Vempyème du sinus maxillaire, et
donnantla
description d'un procédé opératoire semblable en
touspoints
à celui de Luc. Voici, d'après Luc, le passage tra¬
duit du journal
américain. L'auteur s'exprime ainsi :
« Mon propre
procédé
aconsisté à pratiquer une large ou¬
verture
temporaire
auniveau de la fosse canine, ouverture à
travers
laquelle l'antre est exploré et nettoyé à fond, tous les
débris
pathologiques étant extraits de sa cavité. Une large-
contre-ouvertureestalors
créée
auniveau du méat inférieur
et l'ouverture
primitive est fermée. Toute irrigation, tout
mode de drainageet de
médication ultérieurs sont dès lors
exécutés par
l'ouverture faite dans le méat inférieur A l'aide
de cette méthode,j'ai
réalisé les meilleurs résultats avec le
minimum de désagrémentspour
le malade.
»Cette
description est identique
eneffet à celle de Luc qui
pouvait s'écrier
avecLabruyère :
«Tout est dit et Ton vient
trop
tard depuis trois mille
ansqu'il y a des hommes et qu'ils
pensent. »
Toutefois, l'article de W.
Caldwell était resté ignoré et la
communication deLuc de 1897
n'avait soulevé de la part des
auteurs américainsaucune
contestation. Aussi,
sansvouloir
diminuer le mérite etcontester la
priorité du Dr Caldwell,
dirons-nous avecle Dr Lubet-Barbon : «
Ce qui fait la valeur
d'ufi
procédé opératoire c'est d'être connu de tous et de
donner de bons
résultats,
et quel quesoit l'intérêt du travail deCaldwell, ce travail était lettre morte avant que Luc ne l'eût fait connaître et n'eût mis entre les mains de l'opéra¬teurla merveilleuseméthode que l'on a aujourd'hui. Là où l'on n'avait qu'insuccès dans une maladie considérée à juste titre comme l'opprobre de la profession, on a maintenant le succès rapide, durable, la satisfactionpropre et la satisfac¬
tion du malade. Le mérite de Luc ne saurait donc être di¬
minué. »
Etudions les différents temps de l'opération en suivant la technique décrite si minutieusementpar Luc, les modifica¬
tions faites par les différents spécialistes et celles que l'on peut, à notre avis, yapporter.
1°
Traitement'préliminaire.
— Avant de recourir à l'opé¬ration de Luc, ondoit supprimer les lésionsqui peuventcau¬
ser ou entretenir la suppuration. Il faut extraire les dents malades, enlever les polypes, les hypertrophies de la mu¬
queusepituitairequi peuvent fermer l'hiatus naturel. Si le malade a étéprimitivement traité par la méthodealvéolaire,
on retirera le clou en ébonite et on laissera l'orifice sefermer avantd'opérer par la fosse canine. De plus, on notera avec attention les différentes lésions concomitantes des fosses nasales, le coryza atrophique avec
ozène
et les suppurationsdes autres cavités accessoires qui feront de notre part l'objet
d'unchapitre spécial sous le titre de
sinusites combinées.
Ceci fait, avant de passerà l'opération en elle-même, on
préparera le malade. Ce temps préliminaire comprend :
a) Le tamponnement
antérieur des fosses nasales
au moyen d'une gazé iodoforméedestinée à absorber le
sangquis'écoulera. Au début, on faisait le tamponnement postérieur
des fosses nasales mais ce temps était pénible pour le ma¬
lade,car, pratiqué avantla
chloroformisation du malade,
il provoquaitdes nausées etdes douleurs.
b)
Le lavage soigneuxdu champ opératoire, qui, lavé
avec soin, sera entouré de serviettestièdes
antiseptiques et asep¬tiques. La moustache et