FACULTÉ DE
MÉDECINE
ET 1)E PHARMACIE DE BORDEAUXANNÉE 1898-1899 N6 48
CURE RADICALE
DES
HERNIES INGUINALES
SANS FILS PERDUS
THÈSE POUR
LEDOCTORAT EN MÉDEC
présentée et soutenue publiquement le 23 décembre 1898
PAR
J
ean-Émile
GIROUNé à Saint-Maurice (Lot-et-Garonne)¥ le 11 septembre 1872
'MM. LANELONGUE,professeur Président.
Examinateurs de la Thèse:. MORACHE. professeur—]
( DENUCE, agrégé
RÉGIS, chargé decours..
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties del'Enseignementmédical.
BORDEAUX
G. GOUNOUILHOU, IMPRIMEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
11, RUE GUIRAUDE, 11
189S
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES
Doyen honoraire.
PROFESSEURS: MM. MIGE . . .
AZAM. . .
DUPUY.. .
MOUSSOUS MM.
Professeurs honoraires.
Cliniqueinterne . . .
Cliniqueexterne. . .
Pathologie etthérapeu¬
tiquegénérales. . . Thérapeutique. . . . Médecineopératoire . Cliniqued'accouchements.
Anatomiepathologique. .
Anatomie
Anatomie générale et histologie
Physiologie Hygiène
PICOT.
PITRES.
DEMONS.
LANELONGUE.
VERGELY.
ARNOZAN.
MASSE.
LEFOUR.
COYNE.
BOUCHARD.
VIAULT.
JOLYET.
LAYET.
Médecinelégale . . .
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Chimie
Histoire naturelle . .
Pharmacie
Matièremédicale. . .
Médecineexpérimentale . Cliniqueophtalmologique.
Cliniquedesmaladieschi¬
rurgicalesdesenfants .
Cliniquegynécologique Cliniquemédicale des
maladiesdesenfants Chimie biologique . .
MM.
MORACHE.
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GUILLAUD.
FIGUIER.
deNABIAS.
FERRÉ.
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BOURSIER.
A. MOUSSOUS.
DENIGÈS.
AGRÉGÉS EN EXERCICE:
section de médecine(Pathologie interne etMédecinelégale.1
MM.GASSAET.
AUCHÉ.
SABRAZÈS.
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HOBBS.
section de chirurgie et accouchements Pathologie externe.
■MM.BINAUD.
BRAQUEHAYE f CHAVANNAZ.
Accouchements.
j MM
CHAMBRELENT FIEUX.Anatomie
section des sciences anatomiques et physiologiques
(MM.PRINCETEAU. ,1 Physiologie . . . MM.PAGHON.
' *
\ GANNIEU. | Histoirenaturelle. BEILLE.
Physique.
section des sciencesphysiques
MM.SIGALAS.— Pharmacie. . M. BARTHE.
COURS COMPLÉMENTAIRES: Clinique des maladiescutanées et syphilitiques
MM.
Clinique desmaladies desvoiesurinaires
Maladiesdu larynx,des oreilles etdunez
Maladiesmentales Pathologie externe Pathologie interne
Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Pathologieoculaire
Conférenced'hydrologie etminéralogie
DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
DENUCÉ.
RONDOT.
CHAMBRELENT.
DUPOUY.
PACIION.
CANNIEU.
LAGRANGE.
GARLES.
LeSecrétaireclelaFaculté: LEMAIRE.
Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêtéque lesopinions
émises dans les
Thèsesqui lui sont présentéesdoivent êtreconsidérées_commepropres
à leurs auteurs, et
qu'ellen'entendleurdonnerniapprobationni
iréprobation.
k TOUS CEUX
QUI ME SONT CHERS
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A M. LE PROFESSEUR
AGRÉGÉ CANNIEU
OFFICIER D'ACADÉMIE
A M. LE PROFESSEUR
AGRÉGÉ
F. YILLARCHIRURGIEN DES HÔPITAUX
OFFICIER
D'ACADÉMIE
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!
A MON PRÉSIDENT DE THÈSE
M. LE PROFESSEUR LANELONOUE
PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
DE BORDEAUX
OFFICIER DE LALÉGION D'HONNEUR
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
INTRODUCTION
Depuis le jour où, pour la première fois, on a essayé de
traiter chirurgicalement les hernies inguinales et de les guérir
par des procédés sanglants, les méthodes se sont multipliées,
et tour à tour les auteurs se sont ingéniés à trouver un pro¬
cédéprésentant non seulement le minimum de risques opéra¬
toires, mais encore le minimum de récidives ou de complica¬
tions post-opératoires. Il semblerait actuellement que c'est le procédé de Bassini qui répondrait le mieux aux données du problème. Mais, sans revenir ici sur la technique du maître italien, on sait que Bassini laisse dans la plaie des fils perdus,
dont la présence est parfois une cause d'infection et dont l'élimination est souvent une cause de suppuration. De là est
venue l'idée toute naturelle de tenter d'opérer les hernies sans
laisser de fils dans les tissus.
C'est l'étude des différents procédés destinés à permettre d'enlever facilement ou même de supprimer les fils perdus après cicatrisation de la plaie, qui fait l'objet de notre travail.
Dans un premier chapitre, nous étudierons la progression
des fils à travers les tissus; dans un second, nous passerons
en revueles procédés employés par les auteurs pour remédier
à ces inconvénients. Enfin, en dernier lieu, nous étudierons particulièrement une méthode que nous avons souvent vu
employer et qui nous semble avoir donné des résultats dignes
de fixer l'attention; du reste, à la fin de notre thèse, nous
2
— 10 —
publierons un
certain nombre d'observations, à notre avis
concluantes. N'ayant ni
l'autorité ni l'expérience suffisantes,
nous ne condamnerons aucun des
procédés décrits dans notre
travail.
Qu'il nous soitpermis, au
début de notre thèse inaugurale,
de remercier M. le professeur
Villar, auquel
nousdevons le
sujetde notre
travail. Il
ne nous a pasfourni que le sujet, il
nous a donné encore la plupart
des matériaux, et si
nous ajoutons quec'est l'étude de
sonprocédé qui constitue
la plus grande
partie de cette thèse,
onverra combien est
modeste le rôle que nous avons
dans la publication de cette
étude.
Nous adressons tous nos remerciements
sincères à M. le
professeur
Cannieu, qui n'a cessé de nous éclairer de ses
conseils et de nous soutenir de son
amitié, lorsque
nous éprouvionsquelque difficulté dans notre carrière.
Enfin, nous prions notre
maître éminent, M. le professeur
Lanelongue, de vouloir
bien agréer l'hommage de notre gra¬
titude profonde pour
le haut enseignement qu'il nous a donné
et pour l'honneur
qu'il
nousfait
enacceptant aujourd'hui la
présidence de notre
thèse inaugurale.
CURE RADICALE
DES
HERNIES INGUINALES
SANS FILS PERDUS
CHAPITRE PREMIER
Inconvénients des fils perdus.
D'une façon générale, tout corps étranger introduit dans l'organisme est ou résorbéouéliminé. Mais, suivant sanature,
suivant la réceptivité morbide de l'organisme, suivant surtout
le lieu où ilestfixé, l'élimination etla résorptionse font suivant
des processus différents. Qu'un corps rigoureusement asep¬
tique, tel une aiguille d'acier, un fil d'argent, soit placé dans
un muscle; que l'individu porteur de ces corps ne soit atteint
d'aucune diathèse, le corps étranger poursuivra sa route à
travers les tissus en ne déterminant pas de suppuration.
D'un autre côté, si, au lieu d'un corps inerte sur lequel les
milieux organiquesn'ontaucune action, nousplaçonsuncorps susceptible d'être résorbé, nous verrons aussi des processus différents s'établir: ou bien le corpsétait rigoureusementasep¬
tique etil estrésorbé plus ou moins rapidementsansincident;
ou bien il portait avec lui des germes septiques qui, soumis à
la loi commune, vont ou périr surplace ou bien segénéraliser
et infecterl'organisme.
Voici, en quelques mots* les données du problème dont
— 12 —
nous cherchons la solution : Faire dans un milieu organique
une suture telle qu'elle soit absolument aseptique et, tout en l'étant, puisse durer un temps
suffisamment long
pour queles
tissus aient tout le loisir de se réorganiser avant que la suture
soit éliminée ou résorbée.
D'un autre côté, il faut aussi tenir compte que si l'on a à
faire des sutures dans des organes particulièrement délicats,
comme les aponévroses de la région inguinale, nous ne pour¬
rons pas non plus mettre des sutures
rigides dont le
peud'élasticité déterminera fatalement la déchirure des points où
elles seront fixées. On a d'abord fait, des sutures à la soie.
L'essai date de longtemps; mais si l'on veut bien songer
à la
facilité d'infection que présente un tissu poreux lacunaire,
comme l'est lasoie tissée et tressée, onvoit qu'il sera tout au moins prudent de s'entourer des précautions les plus
minu¬
tieuses avant d'employer ce procédé; et alors môme que
l'on
s'est entouré de toutes les précautions possibles, les exemples
abondent d'infection secondaire ayantpour point de départ la
soie employée.
Pour trancher la question et savoir si c'est à une faute d'asepsie quel'infection est due ou bien à la nature même
de
la soie, des exemples fourmillent de l'un et de l'autre côté,
sans compter que rarement un chirurgien avouera une faute d'asepsie. Une seule chose subsiste, quelle qu'en soit la cause, c'est, la suppuration fréquente, très fréquente, chaque
fois
qu'on emploie la soie, véritable séton infectieux, commele
disent si bien Forgue et Reclus.
On pourrait, cependant, en s'appuyant sur les
exemples
nombreux de suppuration tardive, de trajets fistuleux ayant
pour point de départ des sutures profondes
à la soie, incri¬
miner la nature même de cetagent, de préférence à une faute d'asepsie, car il est peu admissible qu'alors que les points superficiels de la plaie elle-même tout entière sont entière¬
ment cicatrisés, il est inadmissible, disons-nous, que les crins superficiels n'aient pas déterminé de suppuration
alors qu'ils
avaient été stérilisés comme lasoie, etqu'une faute d'asepsie
soit allée se localiser juste en un point perdu du champ opé¬
ratoire.
Attribuant la suppuration à l'irritation causée par la soie
faisant dans l'organisme l'office de corps étranger, on a
essayé
de remédier à cet inconvénient enlaremplaçant par des corps
susceptibles de se résorber, et on a fait des sutures au catgut.
Mais ici le problème s'est un peu compliqué. Avant d'em¬
ployer la soie, on pouvait réellement la
stériliser;
avecle
catgut, ce procédé n'est plus applicable;
d'un
autrecôté, plon¬
ger pendant un temps suffisamment long
le
catgutdans des
solutions antiseptiques, n'est pas possible, et quels que soient
les moyens qu'on ait préconisés, il faut avouer que tous ont
des inconvénients. Seule, peut-être, la méthode du professeur
Barthe offre des garanties sérieuses de stérilisation.
Mais
cette méthode, basée sur la stérilisation sèche, rend le catgut abso¬lument anhydre. Plongé dans les tissus, il
s'imprègne des
sucs organiques, se ramollit et netarde
pasà
sedésagréger. C'est
là le grand reproche que nous
ferons
au catgut.S'il est sté¬
rilisé et conservé dans des huiles aseptiques, il estfréquem¬
ment infecté; s'il est stérilisé par voie sèche, il est
bien
asep¬tique, mais sa résorption est
tellement rapide
queles tissus
qu'il devait fixer
n'ont
pasle
tempsde
secoapter et de sè
réorganiser.
On voit, par conséquent,
combien il
seradifficile et délicat
d'obtenir de bons résultats dans des opérations où, comme dans la hernie inguinale, il faut que la suture
opératoire
puisse résister à despressions fréquentes et souvent
pres¬santes.
D'un côté, faire une suture
qui
vadonner naissance à de
l'infection; d'un autre, faire une suture
qui
netient
pas assez longtemps, voilà cequ'il faut éviter; et voilà
cedont, à notre
avis, les auteursne se sont pas
suffisamment préoccupés.
Bassini lui-même, dont le procédé est
actuellement le plus
en vogue, laisse des
fils perdus dans la plaie opératoire. On
connaît le procédé du maître
de Padoue.
Après avoir largement
incisé l'aponévrose du grand oblique
- 14 —
dans toute l'étendue du canalinguinal, il isole le cordon sper- matique dusac herniaire jusqu'à la fosse iliaque, fait une
liga¬
ture double croisée et résèque.
Il attire au dehors lecordon et suture l'aponévrose du trans¬
verse et le bord inférieur du droit à la lèvre postérieure de
l'arcade de Fallope.
Cette suture rétrécit donc l'anneau profond du canal et,
continuant jusqu'au pubis, refait et renforce la paroi posté¬
rieure de ce même canal.
Puis il replace le cordon et suture les deux bords de l'in¬
cision faite au grand oblique. On n'a donc plus affaire qu'à
un canal très étroit qui ne laisse plus passer que le cordon.
Trois ans plus tard, en 1893, Poullet (de Lyon) essaya pour la première fois de tourner la difficulté en faisant une suture métallique, qu'il retirait quelque temps après.
Plus tard, en 1896, Defontaine reprit cette idée. En même temps et à sa suite, le professeur Villar (de Bordeaux), Jon-
nesco (de Bucharest), Duplay et Cazin (de Paris), del Greco (de Florence), J.-L.
Faure
(de Paris), firent, avecdes résultats
divers et très concordants, des tentatives dans le même sens.
Nous allons reprendre les diverses méthodes que ces auteurs
ontemployées. Dans cette étude, nous suivrons l'ordre chrono¬
logique dans
lequel les chirurgiens
ontpublié leurs résultats.
Bien entendu, dans la description particulière de ces procédés,
nous passons sous silence les parties accessoires,
telles
que : la préparation de l'opéré, du champopératoire, les précautions
antiseptiques classiques, etc.
- 15 -
PROCÉDÉ DE POULLET (de Lyon).
(1893)
Poullet, partant du
principe
«qu'il
nedoit rester après
quelques jours
dans l'orifice inguinal obturé aucun fil ni corps
étranger aux tissus
de l'organisme
»,s'adresse au tendon de la
longue portion
du triceps crural, qui fournit une lanière
fibreuse de 12 centimètres de long et
large de 1 centimètre.
Il suture le canal avec une grosse
aiguille
etfixe l'extrémité
de ce tendon dans le grand droit par une
suture métallique,
qu'il retire
quelque temps après.
Ce procédé n'a pas
tendu à
segénéraliser, peut-être parce
qu'il s'éloigne tropdes procédés classiques.
PROCÉDÉ DE DEFONTAINE (du
Creusot).
(1893)
Defontaine, comme on va
le voir,
nerefait jamais le trajet
inguinal. A son
avis, même la méthode de Bassini est impuis¬
sante à renforcer ce point faible
de la paroi abdominale.
Malgré les trop
nombreuses objections qu'on peut adresser à
l'auteur, nous tenons à décrire ce
procédé, la conclusion de
l'auteur étant trop pleine
d'encouragements. Sur 180 opérés,
aucun accidentgrave ne
s'est produit.
L'auteur isole et dissèque le sac,
n'unise jamais la paroi
antérieuredu canal et abaisse, autant
qu'il le peut, le péritoine
au dehors enle saisissant avec des pinces,
puis lie le
sac.Il fend le sac jusque
près de l'anneau, et
unaide, tirant
toujours sur les
pinces qui abaissent le péritoine, introduit
alors dans le sac l'index gauche jusque
dans la cavité abdo¬
minale.
Il traverse avec l'aiguille
d'Emmet la paroi
aupoint situé
sur le prolongement
de l'incision cutanée et correspondant à
celui où est engagé dans
le
sacle bout de l'index gauche, c'est-
— 16 —
à-dire au niveau de l'orifice inguinal profond. Quandla pointe
de l'aiguillea traversé tous
les plans
etla paroi antérieure du
sac, on lui fait traverser la paroi
postérieure après avoir retiré
l'index etl'avoir porté au-dessous du sac.
L'aiguille n'a perforé
ni intestin ni épiploon, grâce à l'index. On passe
deux
crinsdansl'aiguille, on la retire ramenant
à la
peau(point d'entrée)
deuxchefs de chacun des crins. On les saisit avec une pince.
À droite du point d'entrée, on recommence une
nouvelle
piqûre, toujours en seguidant
surl'index, et
onramène
undes chefs inférieurs des crins précédents.
On recommence à gauche la môme manœuvre en ramenant
l'autre des chefs inférieurs des crins, et on a ainsi deux crins
formant deux anses en U double (m) qui laissent libres les
éléments du cordon.
L'aide cesse de tirer sur le sac, qui remonte, puis on noue les deux crins sur un petit rouleau de gaze en ne les serrant
quemodérément pour ne point anéantir la vitalité
des
tissus compris dans les anses. Puis, on résèque, on pince les arté»rioles et on suture la peau.
Deuxjours après, les deux crins liés sur le rouleau de gaze sont enlevés.
Ainsi procède l'auteur, en modifiant ce typede procédé soit
en augmentant le nombre des anses, soit en réséquant le sac
après avoir fait un surjetsur ses lèvres etaprès avoir passé les
deux chefs de ce fil à travers la paroi et les avoir noués sur un
seul rouleau, lorsque l'intestin est adhérent au sac par le
mésentère.
Defontaine nefait aucune suture sur le bout réséqué du sac
en cas de hernie congénitale. Le testicule neremonte pas et le
canal péritonéo-vaginal s'oblitère facilement. Mais si ce même
canal est trop large, l'auteur traverse le scrotum avec un crin, dont, avec le chef de la plaie, il fait un surjet sur le bord de la vaginale et, traversant de nouveau le scrotum, il noue ce même chefsur un rouleau, et l'enlève deux jours après.
— 17 —
PROCÉDÉ DE F. VILLAR (de Bordeaux).
Au cours d'une mission scientifique en Ralie, en
1893, M. le
professeurVillar a vuopérer le professeur Bassini. Séduit
parce procédé, si peu connu en
France jusqu'alors, il
endevint
un adepte et contribua beaucoup
à le répandre. C'est dans le
service de M. le professeur Lanelongue que nous
l'avons
vu appliquer tout d'abord.Frappé depuis longtemps des inconvé¬
nients des fils perdus, il songea à
réaliser cette méthode
avecdes fils temporaires, et en
novembre 1896 il pratiqua
pourla
première fois la cure
radicale
sansfils perdus.
MM. Duplay et Cazin venant
de publier à
cemoment leur
procédé de cure
radicale
sansfils perdus, le professeur Villar
estun des premiers àavoir eu
le mérite d'exécuter cette
nou¬velle opération.
Voici dans quelles circonstances
le professeur Villar fut
amené à inventer son procédé : Après une
néphropexie prati¬
quée en1896, il dutenlever
rapidement les fils qui causaient la
suppuration, et observa
la fixation complète du rein chez
son opéré dix-huit moisplus tard. Il pratiqua
uneautre néphro¬
pexie sans fils perdus, et trouva
le rein fixé
aubout d'un an.
En présence de ces
résultats, il appliqua les fils temporaires
à la cure des hernies inguinales, en
s'adressant,
pourla prati¬
quer, au procédé de
Bassini, qu'il
amodifié d'une façon remar¬
quable à notre sens,
puisqu'elle permet de renforcer la paroi
abdominale. En effet, après avoir fendu
le canal dans toute
sa longueur, il lie le sac aucatgut,
commedans les procédés
ordinaires, et suture ensuite les parties
molles
pardes fils qui
traversent tous les plans
musculaires
etaponévrotiques, c'est-
à-dire la peau, le tissu
cellulaire sous-cutané, le tendon
con¬joint, le petit oblique,
le
transverse,etc.; l'arcade crurale, le
tissu cellulaire sous-cutané et la peau, de l'autre
côté de
la plaie.
Les fils sont placés en assez
grand nombre et
assezserrés
— 18 -
pour avoir une
juxtaposition parfaite des deux lèvres de la
plaie. Mais ce qui constitue
l'excellence de
sonprocédé, c'est
que le cordon spermatique est
laissé au-dessous des fds et
devient alors sous-péritonéal directement. Quant aux
fds, il
est facile de les retirer lorsqu'il le faut. C'est donc la simple
manoeuvre de Bassini opérée par une suture en masse avec fils temporaires. Mais cette disposition du cordon
constitue
réellement line garantie énorme de solidité et
évite
touterécidive possible. Cet accolement de tous les plans
qui
cons¬tituent la paroi abdominale en ce point, cette
suppression
d'un canal où peuvent toujours s'engager tôt ou
tard le
péritoine et l'intestin, sont une garantie sûredu succès
définitif.
Il n'y a qu'un seul point où la hernie peut se
reproduire,
c'estl'orifice de pénétration du cordon dans la paroi.
Mais
on sait la rareté des hernies obliquesinternes.De plus, la fréquence si grande des hématomes
du
scrotumdans le procédé Bassini est ici diminuée par le
seul fait
que letroitesse du canal, qui n'existe plus, n'a pasà
amenerla
compression des éléments du cordon.L'opération est donc rapide, facile,
les fils
peuventfacile¬
ment s'enlever., et on aaffaire à une nouvelle paroi très conso¬
lidée qui empêchetoute récidive.
- 19 -
PROCÈDE DE .TONNESCO (de Bucharest).
Quelques mois après la communication
du procédé Yillar à
la Société de chirurgie de Bordeaux, Jonnesco
(de Bucharest)
lisait au Congrès de Moscou la
communication d'un procédé
à peu près
semblable
auprécédent, excellent aussi
parle
refoulement du cordon derrière tous les plans musculaires ou
aponévrotiques.
Le cordon est également ici
sous-péritonéal, mais la
suturedes lèvres de la plaie est bien plus
compliquée
quedans le
«modus faciendi » du professeur Yillar et qui en
diffère
parle passage de deux fils
à
traversle collet du
sacsectionné,
cequi permetl'accolement
des deux lèvres péritonéales.
Le sac isolé n'est pas lié, mais pris entre
deux pinces lon¬
gues placées à
quelques millimètres l'une de l'autre et paral¬
lèles; les intestins seréduisent et le
péritoine est ainsi fermé.
Jonnesfco commence parlapartie externe
de la plaie
et surla lèvreinférieure. Sonaiguille passeàtraverslapeau,
l'arcade
de Fallope, les petitoblique et transverse,
chemine au-dessous
du péritoinedu fascia
transversalis et du cordon, puis ressort
à la lèvre supérieure de la plaie. Le
chirurgien
ypasse unchef
du fil d'argent (qu'il
considère
commele plus aseptique), et la
retire. A 2 centimètres en dedans, même façon de passer
l'aiguille qui est armée
du deuxième chef du fil d'argent, et
retirée. On a ainsi une anse dont les deux chefs sortent
à la
lèvre inférieure.
Puis, l'opérateur
sectionne le
sacentre les deux pinces après
avoirpassé deux autresanses
identiques à la première. Sur le
pubis, il ménage un
orifice limité
parl'arcade de Fallope et
le pilier inguinal externe, en
bas et
enhaut,
parle tendon
conjoint,celui du droit
interne et le pilier inguinal interne, et
en dedans par le pubis.
Cet orifice est juste suffisant
pourlivrerpassage au
cordon, qui est devenu sous-péritonéal.
Les plans
profonds
sont encoaptation
parle
serragedes
anses sur tampons de gaze stérilisée et placés entre la peau et
le fil pour éviter le sciage. En même temps, 011
retire la pince
longue qu'onyavait laissée pourrefouler lesviscères.
Dernièrement, le professeur Jonnesco a apporté un léger perfectionnementà sonprocédé. Il consiste
à décomposer
endeux temps le passage des fils en anse et à
faire deux plans
de suture pour obtenir une coaptation plus
parfaite
encore.Ce mode de sutureexige beaucoup de précautions
de
la partde l'opérateur pour ne point blesser les
vaisseaux épigas-
triques circonflexe antérieur et parfoisfémoraux
etexige
l'isolement des plans traversés successivement par
l'aiguille,
guidée souvent par l'indexgauche du chirurgien. L'occlusion
de la plaie cutanéeestcomplétéeparquelques
points de
suture,enlevés en quelques jours. Quant aux fils
-profonds, ils
sontenlevésaubout dequinze jours. Nousremarquerons,
toutefois,
que ce mode de suture doit être très laborieux et
fort long,
etc'est là le seul reproche à lui adresser.
PROCÉDÉ DE DUPLAY ET CAZIN.
Le procédé qu'ont
employé MM. Duplay et Cazin
aété
publié dans la Semaine médicale
de 1896. C'est
uneméthode
analogue à celle de Macewey,
usitée
enAngleterre, et dans
laquelle les auteurs se sont
attachés à
conserverle
sac, commedans laméthode anglaise,pour enformerunesorte
de bouchon
oblitérant le canal. Mais, dans la méthode de Macewey,
le
sacest tordu, peletonné et traversé
maintes fois
par unlong fil
perdu, alors que, dans
le procédé Duplay et Cazin, tout fil
perdu est devenu inutile.
« Nous sommes arrivés, disentces chirurgiens,
à supprimer
la ligature du sac à l'aide de
la soie
età la remplacer
parle
procédé suivant, dont nous avons pu
vérifier, chez tous
nos opérés, laparfaiteefficacité d'une façon constante
:»Après l'ouverture et
l'exploration digitale de la cavité du
— 21 —
sac; après la destruction des adhérences, s'il y en a, ou la
résection d'une portion d'épiploon herniée, si cela est néces¬
saire, on doit procéder avec un soin extrême à la dissection complète du sac, dans laquelle on a soin de prendre unique¬
ment le feuillet péritonéal, que l'on pousse aussi loin que
possible, de façon à attirer endehors des portions de péritoine
normalement situées à 2 ou 3 centimètres au-dessus de l'an¬
neau inguinal interne. Un aide saisissant alors le sac à sa
base, de façon à le maintenir très tendu, onfait, avecla totalité
du sac, un premier nœud, que l'on ne serre qu'après ravoir-
fait remonter le plus haut possible; pour empêcher ce nœud
de se desserrer, on fait immédiatement, quand le sac est assez
long, soit un second et même un troisième nœud semblables, disposés l'un derrière l'autre; s,oit un double nœud, ce qui est
moins solide; puis, fendant endeux le reste du sac dans toute
sa longueur, on noue ensemble une ou deux fois de suite les
deux chefs ainsi obtenus; etenfin, pour avoir plus de solidité,
on peut encore passer chacun des chefs dans l'autre, préala¬
blementfendu, de façon à empêcher tout glissement.
» Quand le sac est court, il est souvent impossible de faire plus d'un nœud; dans ce cas, on arrête le nœud, comme nous
venons de l'indiquer, enfendant le reste du sac en deux moi¬
tiés, qui sont ensuite nouées ensemble une ou deux fois.
» Toutes cesmanœuvres sontfaites non avec les doigts, qui
ne pourraient en venir à bout, mais avec des pinces. Le der¬
nier nœud achevé, lesac disparaît entièrement.
» Dans les hernies anciennes, le sac peut présenter une
épaisseur trop considérable pour être noué dans sa totalité;
nous le fendons immédiatement, soit en deux, soit en quatre,
pour nouer les portions ensemble ou deux pardeux. » La torsion des artérioles suffit toujours à l'hémostase.
«Quant à la suture des parties molles et le rapprochement
des piliers avec fils perdus, on peut, d'après ces auteurs,
arriver àun résultat aussisatisfaisant en employant des points
au fil d'argent convenablement disposés : deux ou trois points d'argent profonds comprenant
les piliers
et quatre ou cinq— 22 —
autres comprenant les parties
molles,
quel'on
pourra ramenerau-devant de l'anneauinguinal,
suffiront à obtenir
unecicatrice
pariétale tout à faitsolide aussi bien qu'avec des plans
pro¬fonds à fils perdus. »
Le bouchon façonné avec le sac donne une fermeture com¬
plète et solide de l'orifice
herniaire, diminuant les chances de
récidive. Il réalise les avantages
incontestables du procédé
anglais et n'a pas ses
inconvénients.
Laméthode des nœuds exerce sur le péritoine une tension salutaire, suffisante à réduire même
peut-être,
commele
prétend Bail, la réduction de
pointes de hernies voisines;
enfin la paroi postérieure est
reconstituée
commedans le
Bassini. Quant à la réfection de la paroi antérieure, elle est exécutée,comme le préconise
Lucas-Championnière,
enfaisant
chevaucher l'une sur l'autre les deux moitiés de la paroi
antérieure pour augmenter la solidité
de la cicatrice.
PROCÉDÉ DE DEL GRECO (de
Florence).
S'inspirant du
procédé précédent, del Greco tord le sac, le
pince, fait deux
lanières, qu'il fixe
par unesuture partie d'une
lèvre et sortantparl'autre.
Quant aux sutures des parties
molles, elles réalisent le
Bassini, mais sont excessivement
compliquées.
PROCÉDÉ DE J.-L. FAURE (de Paris).
Leprocédé de
Faure
est Unperfectionnement apporté à la
méthode de Duplay et Cazin.
Non seulement
cechirurgien
conservelesacpourfaire un
bouchon, mais
encoreil l'emploie
pour suturer les
piliers.
«Le
sac,convenablement disposé,
dit-il, constitue une véritable suture
vivante, qui
ne serésorbe
pas comme les catguts^ ne
s'élimine
pas commela soie, et ne
- 23 —
tarde pas à faire corps avec les piliers
qu'elle
estdestinée
à unir. »
M. Faure isole le sac très haut et le divise en deux, suivant
la longueur, pour former deux lambeaux
péritonéaux qu'il
façonne et tord légèrement comme deux catguts.
Cela fait, il
pratique un double nœud qui va former lebouchon
et sesertdu reste pour suturer les parties molles. A cet
effet, l'auteur
a fait construire une aiguille de Reverdin à chas très
grand
dans lequel s'engagera la lanière péritonéale;
puis il fait
undouble surjet entre-croisé et termine par un
nœud simple.
On peut même exécuter le
Bassini
enfaisant
avec unedes
lanières un simple surjet sur la paroi postérieure
du canal,
etun deuxième surjetsur les piliersantérieurs etles
muscles,
eton arrête par des nœuds les chefs des deux
plans.
Ce procédé est parfait, à la condition
d'avoir affaire à
unsac long et résistant, et s'il n'est pas trop
épais,
ondevra
avec son feuillet séreux garderle feuillet fibreux
qui le tapisse
et qui continuera à fournir aux lanières
vivantes
unélément
de solidité de plus.
OBSERVATIONS
Observation I (Villar).
GastonX..., tonnelier, trente-deuxans, avait constatédepuis quelque
tempsl'existenced'une petitegrosseurdans l'aine
droite; il
neportait
pasde bandage.
Le 25janvier 1897, dans la matinée, en faisant un effort pour sou¬
leverune barrique, il sent quelque chosesortir dans
la région de l'aine
correspondant à sa hernie. Dans l'après-midi,
il
va aucabinet; les
effortsde la défécationfont sortir davantagesahernieet,dèscemoment,
il est pris de douleurs extrêmement vives. Mon
excellent confrère le
Dr H. Lamarque'voit le malade à six heures et pratique
le taxis
sanssuccès. Ilprescrit des applications de glace, et me
fait appeler dans la
soirée.Lorsqueje voislemalade, je constate, outre les
signes ordinaires
de l'étranglementherniaire, l'existenced'unetumeur volumineuse
dans
larégion inguinale droite; je pratique la kélotomie,
suivie de la
cureradicale parle procédéde Jonnesco, modifiélégèrementsans
fils perdus,
quime permit de rejeter le cordon sous le
péritoine. Les fils restent
dixjours. Suites opératoires sansincidents. Le
malade,
revu enoctobre
de la même année, présente une cicatrice parfaite et la
guérison
semaintient.
Observation II (Villar).
Hydrocèle congénitale du côté droit.—Pointe
de hernie.
—Cure
radicaleparleprocédé deBassini modifié.
Joseph X..., dix-sept ans, fort bonne
constitution, s'aperçoit, il
y adeux ans,de l'existenced'une grosseurdans les
parties. Cette tuméfac¬
tionva en augmentantpetitàpetit.De temps àautre,
le malade éprouve
un peude gêne et même une certaine
douleur. Il vient
noustrouver
pour sefaire opéreraumois de
septembre 1896.
L'examen local nousfournit les renseignements suivants: la région inguino-funieulo-scrotale du côté
droit
estle siège d'une tuméfaction
— 25 —
assez accentuée. Cette tuméfaction est molle à la pression, mate à la percussion; elleest transparentedans larégion funiculo-scrotale. Lors¬
qu'on faittousser le malade, la paroi antérieure ducanalinguinal bombe
fortementen avant. La tumeurindiquéeest réductible par une pression lente; en outre, elle seréduit spontanément après unséjourprolongéau lit. Latumeur étantréduite, l'index de la main droite enfoncé à travers l'orificeexterne du canal inguinal,vient-on à fairetousserlemalade, on
a aubout du doigt la sensation d'un choc. Je portele diagnostic d'hydro-
cèlecongénitale avecpointe de hernie. Je me décideà pratiquer la cure radicale pour les raisons suivantes : 1° le malade voyait d'un mauvais
œil cette déformation inguino-scrotale; 2° il éprouvait quelques dou¬
leurs; 3°il nefallait guère compter surles bienfaits d'un bandage chez
un garçon obligé, par sa profession de boulanger, de se livrer à des
efforts violents; 4° pourcette mêmeraison, il yavaittout lieude fermer le conduit vagino-péritonéal, amorce constante pour une hernie et
menace continuelle d'étranglement; sans compter que ces étrangle¬
ments des herniescongénitales sont le plus souvent des étranglements rapides et très serrés.Pourtoutes cesraisons, il yavaitlieu d'intervenir.
Je pratiquai l'opération le 18 septembre. Je rappelle très sommaire¬
mentle manuel opératoire : 1° incision des parties molles; 2° incision de l'aponévrose du grand oblique;3°dissection, résectiondusac ;4° inci¬
sionparallèle à sa directionde la paroi postérieure du canal; 5° confec¬
tion d'un petit orifice inférieur juxta-pubien où passe le cordon et suture en massedes divers plans.
Rien àsignaler au point de vue des suites opératoires, sice n'est un peu de funiculite; pas d'hématome du scrotum. Fils enlevés le huitième jour.
Etat actuel: Vous pouvez constater que là cicatrice estjolie etsolide;
en faisanttousser lemalade, la main sur l'ancien trajet inguinal, on a la sensation d'une barrière résistante. Plus de traces de funiculite; cor¬
don et testiculeenparfait état.
Je tiens à faire remarquer que ce malade n'a pas porté de bandage après son opération et qu'il n'a pas tardé à reprendre son occupation pénible de boulanger. Le malade est revu dix-neufmois après l'opéra¬
tion; la guérison semaintient, la cicatrice estàpeine apparente. Pas de bandage. Le malade continueàexercer sonmétier, qui exige de violents
efforts.
Observation III (Villar).
François 8..., quarante-quatre ans, cordonnier, entre à l'hôpital le
28 août1895, salle 17, lit 10.
Antécédents héréditaires.— Nuls.
3
Antécédentspersonnels.— A vingtans, excèà alcooliques. Première
blennorragie avec orchite du testicule gauche, resté depuis longtemps plus volumineux que le droit; jusqu'à
vingt-cinq
ans,plusieurs blen¬
norragies et deux chancres au-dessous du gland,
qui
furentcauté¬
risés. Ily adouze ans, le testiculegauche devint le siège d'une
douleur
que desbadigeonnages à la teinture d'iode firent
disparaître. Marié,
aeuquatreenfants.Depuisunmois, le testicule qui
était alors du volume
dupoingdevintdouloureux. Un bandagiste
lui conseille de faire
ponc¬tionnerson hydrocèle. II entreàl'hôpital. Là on remarque que
l'hydro-
cèleesten partieréductible, d'où le diagnostic
d'hydrocèle congénitale,
susceptible d'une cure radicale, au lieu d'une
ponction suivie d'injection
iodée. Opéré le31 août 1895: incision du scrotum et de
la vaginale; il
s'échappe environ 200 grammes de liquide ordinaire
de l'hydrocèle; la
vaginale et le testicule ont une couleur blanchâtre;
le testicule semble
kystique; on songe à pratiquer la castration; une
ponction n'amenant
aucun liquide, on conserve le testicule. Tamponnement au
sublimé de
la vaginale et du testicule. Suture au catgut, puis cure
radicale
parle
Bassini. Le20 septembre, lemalade sortguéri. Onne l'apasrevu
depuis
cetteépoque.
Observation IV (Villar).
Jean S..., cinquante-deux ans, cultivateur, entre le 20
août 1896,
salle17, lit 17, dans le service de M. le professeurLanelongue.
Antécédents héréditaires.— Nuls.
Antécédents personnels. A vingt-sept ans, en faisant un
grand
effort pourtousser, il ressentitunedouleur brusque au
niveau du trajet
inguinal gauche; quelques semaines après, la hernieapparut,
et depuis
ellen'afait ques'accroître,carle malade n'ajamais porté
de bandage.
Aeuplusieursfois des coliques, qui
disparaissaient après la réduction
de lahernie faite parlemalade.
Le19 août1896, après une longue marche, la hernie
devint doulou¬
reuse, le malade ressentit des coliques; il voulut
réduire la
tumeur,maisneput yparvenir; un médecin appelé pratiquele
taxis
sansrésul¬
tat. Lesdouleurscontinuant et les selles étantarrêtées, le malade entre
àl'hôpital, où le professeurVillar l'opère. Beaucoup
d'épiploon est résé¬
qué; mais, dans cet épiploon, un corps blanchâtre gros comme une
aveline soumis à l'examen histologique: on trouve un grand sac com¬
muniquant avec d'autres diverticules, où il y
avait de l'épiploon adhé¬
rent. Derrière tout cela, on trouve un deuxième sac; les
diverticules
adhèrent fortement à la vaginale; le professeur Villar pratique