pour suturer les
piliers.
«Le
sac,convenablement disposé,
dit-il, constitue une véritable suture
vivante, qui
ne serésorbe
pas comme les catguts^ ne
s'élimine
pas commela soie, et ne
- 23 —
tarde pas à faire corps avec les piliers
qu'elle
estdestinée
à unir. »
M. Faure isole le sac très haut et le divise en deux, suivant
la longueur, pour former deux lambeaux
péritonéaux qu'il
façonne et tord légèrement comme deux catguts.
Cela fait, il
pratique un double nœud qui va former lebouchon
et sesertdu reste pour suturer les parties molles. A cet
effet, l'auteur
a fait construire une aiguille de Reverdin à chas très
grand
dans lequel s'engagera la lanière péritonéale;
puis il fait
undouble surjet entre-croisé et termine par un
nœud simple.
On peut même exécuter le
Bassini
enfaisant
avec unedes
lanières un simple surjet sur la paroi postérieure
du canal,
etun deuxième surjetsur les piliersantérieurs etles
muscles,
eton arrête par des nœuds les chefs des deux
plans.
Ce procédé est parfait, à la condition
d'avoir affaire à
unsac long et résistant, et s'il n'est pas trop
épais,
ondevra
avec son feuillet séreux garderle feuillet fibreux
qui le tapisse
et qui continuera à fournir aux lanières
vivantes
unélément
de solidité de plus.
OBSERVATIONS
Observation I (Villar).
GastonX..., tonnelier, trente-deuxans, avait constatédepuis quelque
tempsl'existenced'une petitegrosseurdans l'aine
droite; il
neportait
pasde bandage.
Le 25janvier 1897, dans la matinée, en faisant un effort pour sou¬
leverune barrique, il sent quelque chosesortir dans
la région de l'aine
correspondant à sa hernie. Dans l'après-midi,
il
va aucabinet; les
effortsde la défécationfont sortir davantagesahernieet,dèscemoment,
il est pris de douleurs extrêmement vives. Mon
excellent confrère le
Dr H. Lamarque'voit le malade à six heures et pratique
le taxis
sanssuccès. Ilprescrit des applications de glace, et me
fait appeler dans la
soirée.Lorsqueje voislemalade, je constate, outre les
signes ordinaires
de l'étranglementherniaire, l'existenced'unetumeur volumineuse
dans
larégion inguinale droite; je pratique la kélotomie,
suivie de la
cureradicale parle procédéde Jonnesco, modifiélégèrementsans
fils perdus,
quime permit de rejeter le cordon sous le
péritoine. Les fils restent
dixjours. Suites opératoires sansincidents. Le
malade,
revu enoctobre
de la même année, présente une cicatrice parfaite et la
guérison
semaintient.
Observation II (Villar).
Hydrocèle congénitale du côté droit.—Pointe
de hernie.
—Cure
radicaleparleprocédé deBassini modifié.
Joseph X..., dix-sept ans, fort bonne
constitution, s'aperçoit, il
y adeux ans,de l'existenced'une grosseurdans les
parties. Cette tuméfac¬
tionva en augmentantpetitàpetit.De temps àautre,
le malade éprouve
un peude gêne et même une certaine
douleur. Il vient
noustrouver
pour sefaire opéreraumois de
septembre 1896.
L'examen local nousfournit les renseignements suivants: la région inguino-funieulo-scrotale du côté
droit
estle siège d'une tuméfaction
— 25 —
assez accentuée. Cette tuméfaction est molle à la pression, mate à la percussion; elleest transparentedans larégion funiculo-scrotale. Lors¬
qu'on faittousser le malade, la paroi antérieure ducanalinguinal bombe
fortementen avant. La tumeurindiquéeest réductible par une pression lente; en outre, elle seréduit spontanément après unséjourprolongéau lit. Latumeur étantréduite, l'index de la main droite enfoncé à travers l'orificeexterne du canal inguinal,vient-on à fairetousserlemalade, on
a aubout du doigt la sensation d'un choc. Je portele diagnostic
d'hydro-cèlecongénitale avecpointe de hernie. Je me décideà pratiquer la cure radicale pour les raisons suivantes : 1° le malade voyait d'un mauvais
œil cette déformation inguino-scrotale; 2° il éprouvait quelques dou¬
leurs; 3°il nefallait guère compter surles bienfaits d'un bandage chez
un garçon obligé, par sa profession de boulanger, de se livrer à des
efforts violents; 4° pourcette mêmeraison, il yavaittout lieude fermer le conduit vagino-péritonéal, amorce constante pour une hernie et
menace continuelle d'étranglement; sans compter que ces étrangle¬
ments des herniescongénitales sont le plus souvent des étranglements rapides et très serrés.Pourtoutes cesraisons, il yavaitlieu d'intervenir.
Je pratiquai l'opération le 18 septembre. Je rappelle très sommaire¬
mentle manuel opératoire : 1° incision des parties molles; 2° incision de l'aponévrose du grand oblique;3°dissection, résectiondusac ;4° inci¬
sionparallèle à sa directionde la paroi postérieure du canal; 5° confec¬
tion d'un petit orifice inférieur juxta-pubien où passe le cordon et suture en massedes divers plans.
Rien àsignaler au point de vue des suites opératoires, sice n'est un peu de funiculite; pas d'hématome du scrotum. Fils enlevés le huitième jour.
Etat actuel: Vous pouvez constater que là cicatrice estjolie etsolide;
en faisanttousser lemalade, la main sur l'ancien trajet inguinal, on a la sensation d'une barrière résistante. Plus de traces de funiculite; cor¬
don et testiculeenparfait état.
Je tiens à faire remarquer que ce malade n'a pas porté de bandage après son opération et qu'il n'a pas tardé à reprendre son occupation pénible de boulanger. Le malade est revu dix-neufmois après l'opéra¬
tion; la guérison semaintient, la cicatrice estàpeine apparente. Pas de bandage. Le malade continueàexercer sonmétier, qui exige de violents
efforts.
Observation III (Villar).
François 8..., quarante-quatre ans, cordonnier, entre à l'hôpital le
28 août1895, salle 17, lit 10.
Antécédents héréditaires.— Nuls.
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Antécédentspersonnels.— A vingtans, excèà alcooliques. Première
blennorragie avec orchite du testicule gauche, resté depuis longtemps plus volumineux que le droit; jusqu'à
vingt-cinq
ans,plusieurs blen¬
norragies et deux chancres au-dessous du gland,
qui
furentcauté¬
risés. Ily adouze ans, le testiculegauche devint le siège d'une
douleur
que desbadigeonnages à la teinture d'iode firent
disparaître. Marié,
aeuquatreenfants.Depuisunmois, le testicule qui
était alors du volume
dupoingdevintdouloureux. Un bandagiste
lui conseille de faire
ponc¬tionnerson hydrocèle. II entreàl'hôpital. Là on remarque que
l'hydro-cèleesten partieréductible, d'où le diagnostic
d'hydrocèle congénitale,
susceptible d'une cure radicale, au lieu d'une
ponction suivie d'injection
iodée. Opéré le31 août 1895: incision du scrotum et de
la vaginale; il
s'échappe environ 200 grammes de liquide ordinaire
de l'hydrocèle; la
vaginale et le testicule ont une couleur blanchâtre;
le testicule semble
kystique; on songe à pratiquer la castration; une
ponction n'amenant
aucun liquide, on conserve le testicule. Tamponnement au
sublimé de
la vaginale et du testicule. Suture au catgut, puis cure
radicale
parle
Bassini. Le20 septembre, lemalade sortguéri. Onne l'apasrevu
depuis
cetteépoque.
Observation IV (Villar).
Jean S..., cinquante-deux ans, cultivateur, entre le 20
août 1896,
salle17, lit 17, dans le service de M. le professeurLanelongue.
Antécédents héréditaires.— Nuls.
Antécédents personnels. A vingt-sept ans, en faisant un
grand
effort pourtousser, il ressentitunedouleur brusque au
niveau du trajet
inguinal gauche; quelques semaines après, la hernieapparut,
et depuis
ellen'afait ques'accroître,carle malade n'ajamais porté