ENTRÉ SOUS LE N'
60,
30 9 FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNEE 1901-1902 N° I I
SUR
PROLAPSUS TOTAUX RU RECTUM
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquementjle 20 Novembre 1901
CRarles-BERNEL
Né àBayonne(Basses-Pyrénées), le6Janvier1878.
Examinateurs de la Thèse :
MM. BOURSIER professeur.... Présù DEMONS professeur. .,\
DENUCÉ agrégé > Jwei BÉGOUIN agrégé )
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront tfaites
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL CASSIGNOL
yi — RUK PORTE-DUEAUX — 91 1901
Faculté de médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. DE NABIAS, doyen — M. PITRES, doyen honoraire.
1*IIOFBOSSHI)HtS
MM. M1GÉ )
DUPUY V Professeurs honoraires.
MOUSSOUS
\
Clinique interne
MM.
\ PICOT.
/ PITRES.
DEMONS.
LANELONuUE.
Cliniqueexterne Pathologie et théra¬
peutique générales. VERGELY.
Thérapeutique ARNOZAN.
Médecine opératoire. MASSE.
Clinique d'accouche¬
ments LEFOUR.
Anatomie pathologi¬
que COYNE.
Anatomie CANN1EU
Anatomie générale et
histologie VIAULT.
Physiologie JOLYET.
Hygiène LAYET.
Médecine légale MORACHE.
AGHiÉGÉS KN SKCTION DE MÉDECINE(l'atliolog
MM. SABRAZÈS.
LE DANTEC.
HOBBS.
Physique médicale...
Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie
Matière médicale....
Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo¬
gique
Clinique des maladies chirurgicales des en¬
fants
Clinique gynécologique Cliniquemédicale des maladiesdesenfants Chimiebiologique...
Physiquepharmaceu¬
tique
13 X H3 1541I€03 : ie interneetMédecine
MM. MONGOUR.
CABANNES.
MM.
BERGON1É.
BLAREZ.
GUJLLAUD.
FIGUIER.
DE NABIAS
FERRÉ.
BADAL.
PIECHAUD.
BOURSIER.
A. MOUSSOUS DEN1GÈS.
SIGALAS.
légale.)
SECTIONDE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS
[MM. CHAYANNAZ.
Pathologieexlerne] BBAQIJEHAYE BÉGOUIN.
Accoucliements.(MM. FIEUX.
ANDERODIAS.
Anatomie.
SECTION DESSCIENCES ANATOM1QUES ET PHYSIOI.OU IQUES
IMM. GENTES. | Physiologie MM. PACHON.
•••I CAYAL1É. I Histoire naturelle BEILUE.
SECTION DES SCIENCESPHYSIQUES Chimie MM. BENECH. I Pharmacie...
€ot: its co ai a» a, h ïi ho a tah st
Clinique des maladies cutanées et syphilitiques Clinique des maladies des voies urinaires Maladies dularynx, desoreilles etdu nez Maladies mentales
Pathologie interne Pathologie externe Accouchements Physiologie
Embryologie i
Ophtalmologie
HydrologieetMinéralogie Pathologie exotique
Le Secrétaire dela Faculté:
M. DUPOUY.
H0« :
MM. DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
REGIS.
RONDOT.
DENUCÉ.
FIEUX.
PACHON.
PRINCETEAU LAGRANGE.
CARLES.
LE DANTEC.
LEM AIRE.
Pardélibération du 5 août 1S79, la Facultéaarrêté que les opinions émises dans les Thèsesqui luisont présentées doivent être considérées comme propres à leursauteurs, qu'elle n'entendleurdonner ni approbation niimprobation.
A MON PÈRE — A MA MÈRE — A MA SŒUR
En remerciement clés sacrificesqu'ils
sesontimposés jusqu'àcejour.
A LA .MÉMOIRE LE MON ONGLE
LE COMMANDANT A. LESTAGE
A MON ONCLE
LE DOCTEUR P. LESTAGE
Qu'il veuille bienaccepter toute magratitude
pour le dévouement qu'il m'a toujours témoigné.
A MES TANTES N. et A. LESTAGE
A MONSIEUR LE DOCTEUR
PRINCETEAU
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ
CHIRURGIEN DES HOPITAUX
A mes Maîtres de la Faculté et des Hôpitaux
A MON AMI D'ENFANCE G. POUSSARD
DOCTEUR EN DROIT
RECEVEUR DE L'ENREGISTREMENT
A TOUS MES AMIS
Amon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR BOURSIER
PROFESSEUR DE CLINIQUE GYNÉCOLOGIQUE
CHIRURGIEN DES HOPITAUX
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INTRODUCTION
Le traitement des prolapsus du rectum a été
depuis long¬
tempsl'objet d'études
approfondies. Loin d'entreprendre dans
ce travail le procès des résultats obtenus, nous tenons tou¬
tefois à exposer un nouveau mode de
traitement chirurgical
dont la valeur pourra être appréciée.
L'auteur de ce procédé, M. le Dr Princeteau, a
bien voulu
mettre à notre disposition les éléments que lui a suggéré sa pratique dans l'art
chirurgical,
nouslui adressons toute
notre gratitude.
M. le professeur Boursier a bien voulu accepter
la prési¬
dence de notre thèse; nous remercions en lui le maître
dévoué a ses élèves et toujours prêt à leur donner d'utiles préceptes.
A la veille de quitter la Faculté et l'Hôpital, nous sommes heureux d'émettre les plus sincères louanges à l'adresse de
tous ceux qui nous ont servi de
guide dans
le coursde
nos études médicales.Nous n'avons pas l'intention de nous occuper ici de tous
les prolapsus du rectum. Nous limitons notre
travail à
l'étude des prolapsus rectal et recto-colique, délaissant les prolapsus muqueux simples
dont
letraitement n'est désor¬
mais plus en canse. La division de notre syjet sera
ainsi
nettement établie.
Nous ferons d'abord l'exposé anatomique de la région en mettant en reliefs les détailsqui sontspécialement intéressés
— 8 —
dans notre mode opératoire; nous donnerons l'historique et
les différents procédés jusqu'ici employés.
Nous réservons pour la dernière partie, les chapitres vrai¬
mentoriginaux de notre thèse. Nous exposerons notre mé¬
thode avec l'observation qui lajustifie. Nous la comparerons dansundernierarticle auxmodes actuels etnousconcilierons
en mettant en lumière sa supériorité.
CHAPITRE PREMIER
ANATOMIE
Définition. — Le rectum forme la portion terminale du
gros intestin. La limitation
du rectum arbitrairement fixée
par nos classiques doit être
abandonnée. Avec Trêves,
nousrattacherons la première portion du rectum
des classiques à
l'anse oméga, nous décrirons sous
le
nomde rectum la
por¬tion du grosintestin qui commenceau
niveau de la troisième
vertèbre sacrée, là où cesse le mésentère colique et
qui
setermine à l'orifice anal.
Direction. — Appliquée contre la colonne sacro-coccy- gienne, la portion
terminale du côlon
sedirige
commecelle-
ci, de haut en bas et d'arrière en avant;
elle continue cette
direction bien au-delà de la pointe coccygienne jusqu'au
niveau du bord supérieur du sphincter externe,
à l'insertion
rectale du releveur de l'anus, puis, brusquement, elle se
coude pour se porterd'avant en
arrière et de haut
enbas
jusqu'à sa terminaison. Dans ce
trajet, le rectum n'est
passitué dans un plan médian; dès son
origine, il déborde légè¬
rement à droite la ligne médiane, puis la
rejoint
pour ydemeurer sensiblementd'une façon définitive.
Moyens de fixité. — Le rectum est maintenu dans sa situation par le péritoine qui
l'applique contre les faces
pos¬térieure et inférieure de la cavité pelvienne, par une aponé-
vrose qui le rattache de chaque côté aux parties latérales clu
sacrum et du coccyx, parl'aponévrose supérieure du releveuç
de l'anus et par ce muscle lui-même qui prend sur lui des insertions; tout en has, par quelques adhérences de sa l'ace
antérieure â une partie de l'aponévrose prostato-péritonéale
et au raphé intermédiaire, au sphincter externe, et aux mus¬
cles du périnée, enfin par l'ensemble des vaisseaux et nerfs qui le rattachent aux parois pelviennes.
Au niveau de sa partie terminale, le rectum se trouve
maintenu par des faisceaux de fibres lisses qui, parties du
coccyx, entourent le rectum en forme de fourche ouverte en
avant, l'attirant en arrière (muscle recto-coccygien, muscle
rectracteur du rectum de Tritz).
Division. — Le rectum est nettement divisible en deux
portions distinctes, l'une supérieure ou rectale proprement dite, l'autre anale ; le bord inférieur du releveur de l'anus
établit d'une manière précise cette division qui cadre bien
avec la distribution vasculaire et les faits du domaine patho¬
logique. Le rectum proprement dit estlui-même séparable
en deux parties : l'une, que nous appellerons péritonéale, est plus ou moins recouverte par la séreuse, elle s'étend de la
troisième sacrée au cul de sac recto vésical chez l'homme, recto-vaginal chez la femme; l'autre, infra-péritonéale, s'étend
de ce cul de sac au bord inférieur du releveur.
Rapports. — 1° Portionpéritonéale. —Cette portion n'est
recouverte par la séreuse que sur saface antérieure et un peu à son origine sur ses faces latérales. Quand la vessieest vide
et le rectum moyennement distendu, la portion péritoniale
forme le fond de la cavité pelvienne. Par sa face postérieure
elle s'applique contre la colonne sacro-coccygienne dont la sépare j latéralement l'origine des muscles pyramidaux,
recouverts d'une toileaponevrotique. Enavant de cesmuscles émergent les branches du pluxus sacré qui sortent des trous sacrés. La face postérieure du rectum déborde à droite et à
gauche la colonne vertébrale.
— 11 —
2° Portion infra-péritoniale. —Elle repose en arrière sur les releveurs de Tarins.
Latéralement(mais sur unplan plus antérieur) elle répond
chez l'homme auxvésicules séminales au canal déférent à l'uretère, et dans les deux sexes au tissus cellulaire lâche répandu autour des artères et veines
hémorrhoïdales
moyennes, au releveur de l'anus et au-delà de ce muscle au tissus cellulo-graisseux qui remplit les fossesischio-rectales.
Les rapports de la face antérieure sont les suivants :
Chez l'homme, cette face est en connexion successive en partant du cul-de-sac recto-vésical avec les vésicules sémi¬
nales et les canaux déférent avec,le bas-fond de la vessie
avecla prostate et l'aponévrose périnéale moyenne.
Entre le cul-de-sac recto-vésical et l'aponévrose périnéale
moyenne s'interpose la membrane de Denomvilliers ou aponévrose prostato-péritonéale.
Chez la femme, la face antérieure de la portion infra- péritonéale du rectum répond au vagin. Cet adossement a reçu le nom de cloison recto-vaginale. Ici également il existe
un espace parental. Le tissus cellulaire périrectal qui est compris entre le péritoine et les insections rectales du
releveur de l'anus revêt un aspect spécial; aussi Ricliet a-t-il
donné le nom d'espace pelvi-rectal supérieur à cette région
dont nous venons de déterminer les limites. Il divise cet espace en trois loges secondaires : une loge médiane retro-
rectales et deux loges latérales peri-rectales. A chacune de
ces loges correspond une distribution vasculaire dis¬
tincte ; à la loge médiane et postérieure aboutit la termi¬
naison des artères et veines mesentériques inférieures, les loges latérales renferment toute la distribution viscérale de l'hypogastrique.
3° Portion anale. — On ne peut désigner sous ce nom que
lapartied'intestin sous-jacente àl'insertion rectale du releveur
de l'anus. Nous sommes sur ce point en contradiction avec M. Testut qui ne pose pas les mêmes limites que nous. La portion anale du rectum est étroitement entourée par le
sphincter externe. Le sphincter externe, ainsi que le dit très
bien Gruveilhier, se compose de deux portions assez dis¬
tinctes : une portion superficielle elliptique, étalée sous la
peau, insérée à sa profonde aux deux extrémités du diamètre antéro-postérieur de l'anus et constituant un véritablepeau- cier de la marge de l'anus; une portionprofonde plus impor¬
tante, mesurant 3 centimètresde hauteur etformantcomme un
cylindre qui enveloppe concentriquement l'ensemble des tuniques rectales. Cette gaine contractile du rectum s'insère
en avantsur leraphé ano-génital, auquelconvergentle bulbo-
caverneux et les transvases dupériné; enarrière elle s'insère
sur un raphé pilio-élastique étendu de la peau de l'orifice
anal à la pointe du coccyx.
Par sa face externe ce muscle répond au tissu cellulo-
■graisseux de la fosse ischio-rectale; par sa face interne il
déborde de 3 ou 4 millimètres de l'insertion du releveur de l'anus.
En avant, la portion anale du rectum est en rapport avec l'intersection fibreusecommune auxmusclessphincterexterne, bulbo-caverneux et transverse sur les côtés ; la portion anale
est en rapport avec le creux iscliio-rectal, espace pelvi-rectal
inférieur de Richet. Les parois de cetteloge sontconstituées : en arrière parle bord dugrand fessier et profondément parle
bord inférieur du grand ligaments acrosciatique etdu coccyx; en arrière par le muscle transperse du périmé; endessous par le sphincter et la face inférieure du releveur anal; en dehors
par l'obturateur interne. En arrière de l'anus et entre les deux
faisceaux superficiel et profond du sphincter externe, le tissu
cellulaire d'un côté communique aveccelui du côté opposé.
L'orifice de la portion anale est à l'état de repos réduit à
une fente.
De l'orifice partent, en rayonnant, les plis radiés de
l'anus.
— 13 —
LONGUEUR. — CALIBRE. — CONFORMATION EXTÉRIEURE
ET INTÉRIEURE.
Longueuret calibre. — Le rectum mesure
de la troisième
vertèbre sacrée à l'anus de 13 à 15 centimètres. Son calibre
est extrêmement variable suivant les sujets. Gliez la plupart
on rencontre successivement, en allant de haut en bas, une portion cylindrique, puis une
portion renflée beaucoup plus
longue ou ampoule et enfin une
partie terminale rétrécie,
effacée sur le vivant.
La longueur de la portion cylindrique ne
compte
que2 à
3centimètres, l'ampoule 9 à 11 cent., l'anus 2 à
3
cent.Chez l'enfant nouveau-né, la dilatation n'existe pas,
le
rectum estcylindrique.
La dilatation ampullaire ne se fait pas d'une
façon régu¬
lière, en d'autres termes, la section normale
de l'ampoule
nedonne pas constamment un cercle, la paroi
postérieure cède
davantage à la distension. Ordinairement, le
diamètre trans
persel'imposte sur le diamètre
antéro-postérieur (Sappey).
Conformations extérieure etintérieure. — La surface ex¬
terne du rectum estrecouverte de bosseluresséparées par des
sillons où s'enfoncent les vaisseaux, quelques-uns sont en rapport avec les inflexions de l'intestin.
Sa conformation intérieure peut être étudiée de différentes
manières par des coupes sur des pièces
insufflées
etdessé¬
chées, par simple observation surdes pièces
fraîches, à l'aide
demoulages en plâtre, ou encore par
l'exploration digitale
sur le rectum en place ou sur le rectum enlevé
rempli d'eau
; enfin, par l'inspection de la cavité rectale àLaide d'un éclai¬
rage spécial, comme l'a fait Otis.
Tous ces moyens d'investigation ont eu pour but
d'établir
la disposition exacte des replis qu'on trouve à
la face interne
du rectum et que Houston a le premier signalé en
1830
etd'affirmer le type sacculaire de la cavité rectale. Les replisou
— 14 —
valvules de Houston, à direction transversale, à forme semi lunaire sont au nombre de deux ou trois; lorsqu'il en existe deux, on en trouve généralement une en avant et à droite, à
six ou sept centimètres, et l'autre à gauclie à huit ou neuf centimètres de l'anus.
La troisième lorsqu'elle existe, siège près de l'anus, à quatre ou cinq centimètres à gauche et en arrière et mérite la dénomination de valvule anale.
A la partie inférieure du rectum, à la jonction de la mu¬
queuse et de la peau, d'autres replis tout différents s'obser¬
vent que l'on décrit sous le nom de valvules ou replis semi lunaires de Morgagni.
Structure du rectum. — Les parois rectales, en dehors du péritoine, comprennent dans leur structure une couche mus¬
culaire lisse, une couche cellulo-vasculaire et une couche muqueuse.
La couche musculaire est disposée sur deux plans : un
superficiel longitudinal, un profond circulaire. Le plan lon¬
gitudinal n'est, pas réparti en bandelettes comme surle côlon,
il forme une surface continue embrassant le cylindre rectal tout entier.
La muqueuse rectale diffère peu de celle du gros intestin :
même épithélium cylindrique à plateau strié, même richesse
du chorion en glandes en tube et en tissu lymphoïde, ça et là disposé sous forme d'amas folliculaires.
Artères du rectum et de Vanus. — Les artères du rectum lui sont fournies par la rnésentérique inférieure (hémorrhoï-
dales supérieures), l'hypogastrique (hémorrhoïdales moyen¬
nes), la honteuse interne (hémorrhoïdales inférieures) et l'ar¬
tère sacrée moyenne.
L'artère rnésentériqueinférieure sedivise en deux branches gauche et droite, qui portent le nom d'hémorrhoïdales supé¬
rieures; chacune de ces branches longe les bords du rectum et forme des rameaux qui pénètrent les uns les faces anté
rieure, postérieure et latérale gauche, les autres les faces antérieure, postérieure et latérale droite; ceux d'un côté
s'anostomosent avec ceux du côté opposé. Cette distribution
n'est pas absolument symétrique, l'héritorrhoïdale gauche a surtout une distribution antéro-latérale, la droite une distri¬
bution postéro-latérale. De plus, il existe très souvent une branche postérieure qui vient tantôt directement de la termi-
minaison de la mésaraïque supérieurequi alors se bifurque,
tantôt et plus souvent de Ihémorrhoïdale droite. Cette bran¬
che dorsale est quelquefois double.
Les rameaux collatéraux des hémorrhoïdales supérieures
naissent des parois du rectum à différents niveaux et se
répandent dans la couche sous-muqueuse. Les rameaux ter¬
minaux, au nombre de cinq ou six. accompagnent les veines
dites terminales et peuvent, être suivis jusque vers les caves de Morgagni.
Les hémorrhoïdales supérieures ne donnent pas que des
branches ano-rectales, elles fournissent en outre des bran¬
ches vaginales chez la femme, prostatiques chez l'homme.
L'hémorrhoïdale moyenne ou la vaginale chez la femme, provient d'ordinaire de l'hypogastrique, quelquefois d'une
de ses branches de l'artère iscliiatique par exemple. Chez l'homme, l'hémorrhoïdale moyenne descend en longeant la
face externe des vésicules séminales vers la prostate. Elle se
comporte différemmentd'un côté à l'autre; parfois, elle s'é¬
puise dans la prostate sans donner de nouveaux rameaux,
parfois elle donne des nouveaux rameauxrectaux et pros¬
tatiques, parfoisenfin, elle paraîtnerien donner à la prostate
et s'épuise dans le rectum. Chez la femme, la vaginale donne
des branches au vagin etdes branches directesau rectum.
L'hémorrhoïdale moyenne s'anostomose. largement avec l'hémorrhoïdale supérieure. Sur dix-sept sujets, cetteanosto-
mose n'amanqué qu'une fois. Chez les douze autres, l'anos-
tomose a été une fois bilatérale, onze fois unilatérale. Surces onze derniers cas, le côté gauche est noté sept fois. D'ordi¬
naire, d'anse anostoinatique siège à cinq ou six centimètres
de l'anus; elle est simple ou formée de deux anses superpo¬
sées. De la connexité de l'anse se détachent desrameaux dont
les uns serendent aux parois rectales, jusque dans la couche cellulo-vasculaire,les autres vont au vagin 011 à la prostate.
Outre ces anostomoses extra rectales, les branches termi¬
nales de l'hémorrhoïdale moyenne s'anastomosent encore
avec celles des hémorrhoïdales supérieure et inférieure dans
la couche sous-muqueuse à la partie inférieure du rectum.
Les couches musculaires de cette dernière 11e reçoivent leurs
artères que des hémorrhoïdales moyennes et inférieures
ainsi que l'a établi Konstantinovitch.
La honteuse internefournit les hémorrhoïdalesinférieures,
toutes situées au-dessous du releveur de l'anus. Un groupe
postéro-iatéral se détache d'untronc que longe le bord infé¬
rieur du grand fessier, traverse la fosseextra rectale et aborde
les parties latérales et la commissure postérieure de l'anus.
Un groupe antérieur provientde la branche qui se distribue
à la surface de la région bulbaire.
Quant à la sacrée majeure, elle donne à la face postérieure
de l'intestin de petits rameaux grêles qui se détachent suc¬
cessivement auniveau de l'avant-dernier trou sacré, puis du
dernier trou sacré, et enfin un peu au-dessous de la hase du coccyx; ces ramuscules s'épuisent dans les parois musculai¬
res du rectum.
Il résulte de cetexposé que l'indépendance' admise pour la circulation artérielle n'existe pasréellement, sauf d'une façon exceptionnelle.
Nous arrivons donc à cette conclusion : En cas d'oblité¬
ration de l'artère iliaque primitive, la mésentérique infé¬
rieure serait une voie très importante pour le rétablissement
de la circulation collatérale. C'est là un point important au point de vue de l'hémostase telle que nous la pratiquons
dans le mode opératoire de M. le D1' Princeteau.
Veines du rectum et de l'anus. — Trois groupes de vais¬
seaux ramènent le sang veineux de l'anus et du rectum : 1° Un groupe supérieur tributaire de la veine porte (veines hémorrhoïdales supérieures, origine de la mésaroïque infé¬
rieure);
2° Un groupe moyen composé de veines appartenant an territoire de l'hypégastrique et que relie ce fait d'être situées
au-dessus du releveu: de l'anus (veines hémorrhoïdales muqueuses);
3° Un groupe inférieur sous-jacent au muscle réleveur
aboutissant principalement à la veine honteuse interne (vei¬
nes hémorrhoïdales inférieures).
CHAPITRE IF
ETIOLOGIE ET PATHOGÉNIE
Définition. — Gosselin définit le prolapsus de la manière
suivante : Toute issue par l'anus d'une portion plus ou moins étendue de l'intestin. Cette définition de Gosselin
englobe évidemment dans le prolapsus les invaginations du
côlon et même de l'intestin grêle ; la définition, de M. de Saint-Germain : toute tumeur constituée par l'intestin sor¬
tant par l'anus est passible du même reproche. Celle de
J. Cruveilhier est meilleure ; pour lui, le prolapsus est ce
déplacement dans lequel l'intestin rectum s'échappe par l'anus.
Nous ne nous occupons, dansce travail, que des prolapsus complets, laissant de côté les prolapsus partiels de la
muqueuse.
Anatomiepathologique. — Le canal resteintact. A travers
lui, le rectum s'engage en se retournant en doigt de gant,
avec toutes ses tuniques. Le renversement commence par la partie inférieure et-s'étend de basen haut. La tumeur mesure en moyenne 9 à 10 centimètres de longueur. Cette tumeur,
rouge, congestionnée, œdématiée, à plis transversaux, est ordinairement plus ou moins étalée. On peut lui considérer
un corps, une base, un sommet. Le corps est ordinairement cylindrique,, plus ou moins régulier. La base se prolonge
dans l'intérieur de l'anus. Elle est séparée de l'orifice anal
par une rainure ou sillon enculaire plus
'
ou moins profond.»
— 19 —
Le sommet est enbas et en arrière etd'autant pinsen arrière
et excentrique que la tumeur est plus volumineuse et plus longue.
Si la portion prolabée correspond à la partie intra-périto-
néale du rectum, le cul-de-sac antérieur se trouve entraîné et
se creuse au devant du rectum. Ce cul-de-sac, qui peut des¬
cendre jusqu'au niveau de l'anus et même au dehors, peut aussi, comme lorsqu'il est contenu dans l'abdomen, ren¬
fermer de l'intestin grêle ; c'est là ce qui constitue l'hydro-
cèle. Cette dernière a été surtout indiquée par Udhe en 1867.
On a même trouvé l'ovaire dans ce cul-de-sac (Pockels).
Dans le prolapsus recto-colique et l'invagination, on a une tumeur dont la longueur dépasse dix centimètres; il y a un sillon profond au fond duquel nous trouvons un repli dit pli
séreux ou collatéral. L'orifice intestinalest au sommet, il est
bordé par un deuxième repli dit pli muqueux. Il y a trois cylindres emboités, le plus extérieur est au rectal, les deux
autres sont intestinaux.
Etiologie et pathogénie. — Le prolapsus semblerait pré¬
senter une prédilection spéciale pour l'enfance et la vieil¬
lesse; toutefois cette règle n'est pas absolue.
Lescauses amenant laproduction duprolapsus sont : l'exa¬
gération, la violence et la répétition des efforts expulsifs, d'une part, la faiblesse des moyens de soutien du rectum ou encore- la diminution de l'adhérence entre elles des tuniques muscu- leuseet muqueuse.
Chez l'enfant, le séjour prolongé sur le vase et les efforts
violents et répétés accompagnés de cris pendant ce séjour,
les vers intestinaux, la diarrhée par son tënesme pourront
provoquer la procidence momentanée puis définitive. Le phimosis très étroit, les adhérences préputiales qui entra¬
ventla miction nécessitent également de violents effortsqui peuvent amener le prolapsus; les quintes de coqueluche agissent aussi dans le même sens. Les polypes agissent par leur poids ou par leur volume. Un de nos camarades M. le
Dr Montfort a constaté de visu, la production d'un prolapsus
A. 2
— 20 —
completchez une petite lîlle de six ans atteinte-de dysenterie
grave depuis deux jours.
C'est par affaiblissement et amaigrissement que les diar¬
rhées prolongées, l'atlirepsie, la débilité de la convalescence des pyrexiesgraves, se compliquent de prolapsus chez les
enfants. L'affaiblissement du sphincter et du périnée par
parésie, paralysie, dilatation répétées (sodomie), le relâche?
ment des moyens intra pelviens de fixité à la suite de gros¬
sesses répétées etc.., sont des causes déterminentes de
prolapsus. Elles se font également ressentir chez l'enfant et chez le vieillard. C'est d'après ces deux modes de produc¬
tion de prolapsus que M. Gérard-Marchand a eu l'idée d'établir la division enprolapsus de force et prolapsus de
faiblesse.
CHAPITRE III
PROLAPSUS RECTAL PROPREMENT DIT
ET RECTO-COLIQUE
Cette affection est constituée parlerenversementde toutes les tuniques du rectum, suivi ou non d'une étendue variable du côlon. Ainsi que nous l'avons précédemment indiqué dans
notre introduction, ce chapitre est réservé à l'exposition des
méthodes jusqu'ici employées dans lacure de ces prolopsies
totaux. Ces méthodes peuvent être rangées sous trois chefs.
Moyens palliatifs ;
Opérations s'adressant à l'anus ;
Opérations s'adressant au rectum.
Moyens palliatifs.— Denys indiquait aux malades d'ac¬
complir la défécation assis «entre deux ais fort étroits qui,
serrantles fessesempêcheront leboyau desortir ». Les banda¬
ges employés à la suite ne donnent pas de résultats plus
satisfaisants :lebandage hemmorrhoïdal lui-même, bien qu'il
ait été longtemps en faveur, ne présente aucune garantie.
Aussi, les moyens palliatifs, si ingénieux, si variés soient-ils
ne sont-ils que d'une utilité à peu près nulle.
Opérations s'adressant à l'anus.— Dans la plupart des prolapsus il est fréquent de rencontrer un élargissement
considérable de l'orifice anal. Le sphinctera perdu sa contrac-
tibilité ; les fibres musculaires qui le constituentsonttropfai¬
bles pour soutenir la masse qui pèse sur elles. Aussi, les opérations pratiquées sur l'anus ont-elles le doublebut de
rétrécir l'orifice agrandi et de rendre au sphincter la
tonicité
qui est nécessaire au bon fonctionnementde l'organe.
Excitants de la contractibilité du sphincter. — Schwartz
recommandel'emploi de la noix vomique: son
idée fut adop¬
tée par bon nombre de chirurgiens,
Barez, Johnson
:Les
doses données à cet effetauxmalades furent si considérai) les.
qu'on obtint des contractions
tétaniques des membres infé¬
rieurs et parfois môme de véritables
empoisonnements.
Duchaussoyutilisalastrichnineparla
méthodes endermique.
Dobleau et Faucher donnent des injections hypodermiques.
Il était tout naturel, en suivant le même ordre d'idées, d'appliquerl'électrisation. Duchenne,
de Boulogne, obtint
unsuccès par la faradisation. Demarquav,
Gossélin, agirent plus
directement avec l'électropuncture dn sphincter et
les
cou¬rants farodiques.
L'ergotine a été préconisée par
Vidal de Cassis qui injectait
dans le sphincter 15 à 20 gouttes
d'une solution
au1, 6.
Tous ces moyens peuvent devenir des
adjuvants utiles
dans le cas de petits prolapsus, mais
leur efficacité devient
manifeste dans les délabrements de la région anale qui nous occupent ici spécialement.
Rétrécissement cicatriciel de l'anus.— Le procédé de Dupuvtrena été longtemps enfaveur.
Ce chirurgien enlevait
avec des ciseaux courbés successivement depuis 2 jusqu'à 6 plis rayonnés à droite et à
gauche de l'anus,
sanscrainte
d'empiéter sur l'anus même. Il
formait ainsi autant de plaies
à forme elliptique. Cette opération ale
défaut de laisser
aumalade des plaies douloureuses et longues
à guérir. En outre,
elle est insuffisante dans un grand nombre
de
cas.Rétrécissement anaplastique de l'orificeanal. —
Roux et
Robert furent les premiers à intervenirpar un
procédé vrai¬
ment chirurgical. Roux, dont le
mode opérateur est décrit
dans la thèse de Fremy, avive un
triangle cutané ayant
sonsommet dans la direction du coccyx et comprenant dans sa base une partie de l'orifice anal. Il
pratique des sutures
pro-SIKSHMI
fondes avec une grande aiguille
courbe, les maintient
avecdes chevilles et ajoute des sutures
superficielles.
Plus récemment, des procédés plus
perfectionnés ont pris
place ; les opérations
pratiquées
sesont adressées à la fois à.
l'aiius et à l'extrémité inférieure du rectum. Nous voulons parler de la
recto-périnéonaphie, comparable
entous points
à la colpo-périnéonaphie. Elle peut se
pratiquer de deux
façons : soit sur la paroi
antérieure, soit
surla paroi posté¬
rieure du rectum.
1° Procédé de Duret. — M. Duret fait une recto-périnéo- napliie postérieure. Il
rétrécit
enmême temps l'anus et l'am¬
poulé rectale en
enlevant
surla paroi postérieure du rectum
unlambeaumuqueuxtriangulaire dont
la base comprenait
une partie du sphincter etenréunissant les bords du triangle
pardes suturessuperficielles et
profondes. Le prolapsus était
com¬plet, long de 8
centimètres. La guérison s'était maintenue
deux ans après. Nous allons citer
l'observation
serapportant
à ce cas.
Observation I.
Prolapsus complet de 8 centimètres compliqué d'ulcération.
Rétrécissementde l'anus et du rectum parrecto-périnéona- phie postérieure, Duret. — (Journ. des Se. Méd. de Lille,
21janvier1887).
Homme de 43 ans, sansantécédents diathésiques, sans syphilis en
particulier.
Il y a trois ans, il s'aperçut que le rectumsortait lorsque il allaità
laselle, etqu'il se faisaitparl'anusun écoulementglaireux, jaunâtre.
Il fut traité à plusieurs reprises pardes topiques divers et des cautéri¬
sationsau thermocautère.
Actuellement, lasantégénéraleestbonne, le sphincterestcomplète¬
ment relâché et permet l'introduction de plusieurs doigts. On sent légèrement la saillie du muscle. Il n'y a pas d'incontinence des matières, mais le malade est obligé de satisfaire immédiatement ses
besoins. L'ampoule rectale est vaste et terminée par une zone plus
rétrécie. Quand le maladefaiteffort,ilsortune tumeur de8centimètres qui présente sur sa partie postérieure une ulcération triangulaireà
base tournée vers l'anus qui a tous lescaractères de l'ulcère lupoïde d'Allingham. L'épaisseur des tuniques qui dépasse 1 centimètre,
dénote un prolapsus completdu rectum.
Opération. — Le malade fut endormi et le prolapsus attiré avec des pinces de Museux; on traça alors sur la paroi postérieure del'am¬
poule rectale une incision en V dont la pointe regardait l'extremité supérieure du prolapsus et la base de l'anus. L'ulcère se trouvait entièrement inscritdans ces limites. Cela fait, lamuqueusefut excisée
en ne craignant pas d'intéresser au pourtour de l'anus les fibres du
sphincter,d'ailleurs atrophiées. Les bords muqueux furentaffrontés et suturésavecdes crins de Florence encommençant par la pointe du V.
Le tube rectal rentra à mesure. Enfin les lèvrescutanéescorrespondant
à laportion de l'anus excisée furent rapprochées et on fit un certain nombre de sutures profondescomme les pointsd'Emniet dans lacolpo- périnéonaphie.
Le malade aétéopéré le 21janvier 1887.
Le 10juin 1889 on constatait l'état suivant:
1° Lorsqu'on écarte les fesses et qu'on déplisse l'anus, pas de pro¬
lapsus ;
2° Lorsqu'on commande au sujet de faire deviolents efforts il se
produit 1 centimètre ou 1 centimètreet demi de chémosis muqueux dans la commissure postérieure mais il n'ya pas di prolapsus à pro¬
prementparler. Rien ne sortdavantage quand le maladeva à lagarde- robe. Le résultat est donc satisfaisant.
Procédéde Schwartz. — Il consiste dans une reeto-péri- néonaphie antérieure. Ce traitement fut combiné avec des cautérisations linéaires au thermocautère sur le prolapsus.
L'opération consiste dans un avivement large et étendu de la partie antérieure de l'anuset du rectum, c'est-à-direunerecto-
périnéonaphie antérieure. Le but de ce mode d'intervention
est non-seulement de rétrécir l'anus, mais encore de le re¬
porter en arrière, et de soustraire la paroi antérieure du
•M-
— 25 —
rectum qui semble être la plus mobile aux
effets directs de la
pression abdominale.A l'appui de ce processus opératoire, nous allons
citer
l'observation qui s'y rapporte.
Observation II.
Prolapsus complet du rectum. — Périnéonaphie antérieure,
Schwartz. — (Congrès françaisde chirurgie 1889)
L..., aliéné, 33 ans, entré à l'hôpital de Bicêtre dans le service de chirurgie, salle Nôlaton, litn°26.
Ladate dudébut est difficile à préciser, le malade ne donneque des renseignements contradictoires. Le rectum ne fait hernie qu'au mo¬
ment de la défécation; on voit paraître hors de l'anus une tumeur globuleuse d'un rouge violacé du volume d'un poing d'adulte, présen¬
tant à son centre une ouverturefacile à trouver. Dansl'épaisseur de
cette tumeuren forme de grosbourreletsse trouvent logées des anses intestinales que la pressionfait remonter dans le bassin. L'opération
fut faite le 6 février. Avant de donner le chloroforme on engage le
malade à faire des efforts de défécation pour que le prolapsus se
produise. Il s'écoule du rectumdes matières diarrhéiques dépourvues
de l'odeurcaractéristique. Dans un premier temps, six larges raies de
feu au thermocautère furent faitessur la tumeur en détruisanttoute
l'épaisseur de lamuqueuse. L'intestin fut réduit et maintenu avec un tampon de gaze iodoformée. Dansun second temps, la muqueuse fut
avivéedans une étendue de 4centimètres de haut sur4 de large et la
suturefaite comme dans une véritable périnéonaphie. Au bout de 8 jours les points de suture furent enlevés et le prolapsus ne s'estpas reproduit.
Le malade revint le 28, il portait une fistule placée immédiatement
au-devant de l'anus, sur la ligiae médiane dupérinée, les lèvres de la
cicatriceproduite par l'avivernent de lapeau s'étaient écartées l'une de
l'autreau niveau d'un des points de sutureintermédiaire. Il estremar-
quatrle deconstaterque la défécation se faisait par la fistule mais pas par l'anus reporté enarrière. Le4 octobre, la fistule a complètement disparueet la guérison est complète.
OPÉRATIONS S'ADRESSANT AU RECTUM
Ces méthodes ont pour but de remédier à rallongement du
rectum et de ses moyens de suspension physiologiques.
• Dans' le chapitre consacré à la description de la région
nous avons longuement insisté sur ces moyens de fixité;
nousjugeons inutile d'y revenir ici.
Procédéprovoquant la diminution de calibredu rectum:
1° Cautérisation ignée.— Hélins, Fabrice de Hildon, Riolan, préconisaient déjà la cautérisation ignée.
Bégin, Sédillot, après réduction dela tumeur introduisaient
dans l'anus un cautère conique.
Le meilleur procédé consiste à faire des cautérisations
linéaires parallèles à la longueur du rectum à l'aide du ther¬
mocautère. De la sorte, la rétraction cicatricielle s'exerce davantage en longueur qu'en largeur et le rétrécissement est modéré, puisqu'on laisse des bandes de muqueuses intactes.
2° Acide nitrique.— Allinghans s'est servi de l'acide nitri¬
que ou même du nitrate acide de mercure avec de nombreux
succès.
Les injections caustiques ne présentent que des inconvé¬
nients.
3° Abrasionpartielle de la muqueuse.— Labatier, Hey, Malgaigne essayèrent d'obtenir le raccourcissementdurectum
en pratiquant l'excision de replis de la muqueuse. De nom¬
breux chirurgiens s'engagèrent dans cette voie : tels Henry Smitli, Trêves Corling, Copeloud, Liston. Cette opération comporte certaine difficulté en raison de l'iiémorrhagie qui
en résulte et de l'impossibilité de pratiquer une hémostase complète.
4° Rétrécissements du rectum pardessutures.— Lange, de