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FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE
BORDEAUX
ANNÉE 1897-1898 1¥° «1
CONTRIBUTION A L'ETUDE
DU
de l'Otite moyenne chronique sèche
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN M
présentée etsoutenue publiquement le 19 Janvier 1898
$*■«§
Fernand-
Jacques
-Léon
-Eugène
-Marie DARDENNE
Né à Cahors (Lot),le 1erMai 1873
ÉLÈVE DU SERVICE DE SANTÉ DE LA MARINE
Examinateursdela Thèse:<
MM.PIECHAUD COYNE VILLAR MOURE
professeur Président.
professeur ) agrégé i Juges.
chargé decours)
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL GASSLGNOL
91 — RUE PORTE-D1JEAUX — 91 1898
(le Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. DE NABIAS, doyen — M. PITRES, doyen honoraire.
PROFESSEURS MM. M1GE...
AZAM. .
DUPUY.
Professeurs honoraires.
MM.
i PICOT.
Clinique interne ^ PITRES DEMONS.
LANE 1.0Ni N.
Clinique externe 1E.
Pathologie interne...
Pathologie et théra¬
peutique générales. V ERG ELI. Thérapeutique ARNOZAN.
Médecine opératoire. MASSE.
Clinique d'accouche¬
ments MOIJSSOES.
Anatomie pathologi¬
que COYNE.
Anatomie BOUCHARD.
Anatomie générale et
histologie VIAIJLT.
ABRÉGÉ» BSA' section un médecine(Patholog
MM. MESNARD.
CASSAET.
AUCHiv |
sectionde chiuuhgie etaccouchements
(MM. VILEAR. I , . . \MM. RIVIÈRE.
Pathologieexterne BINAUD. |
Accouchements....
CHAMBRELENT ( BRAQUEHAYE |section des sciences anatomiques etphysi01.0g1quks
JMM. PR1NCETEAU
| Physiologie MM. PACHON••••/ ' CANN1EU. | Histoirenaturelle BE1LLE.
Physiologie Hygiène Médecine légale Physique
Chimie
Histoire naturelle ...
Pharmacie
Matière médicale....
Médecine expérimen¬
tale
Clinique ophtalmolo¬
gique
Cliniquedes maladies chirurgicales dis en¬
fants
Clinique gynécologique 0SXEIICI CE : ie interneetMédecine
MM. SABRAZÈS.
Le DANTEC.
MM.
JOLYET.
LAYET.
MORACHE.
BERG0N1É.
BLAREZ.
GIIILLAUD.
FIGUIER.
de NABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIECHAUD.
BOURSIER.
légale.)
Anatomie
section dessciencesphysiques
Physique MM. SIGALAS. | Pharmacie ChimieetToxicologie
DEN1GÈS. j
<L ! © Si se« €0» SI 0" 0, BS M BUHTiaai00S :
Clinique interne desenfants MM
Clinique des maladiescutanées etsyphilitiques Clinique desmaladies des voies urinaires Maladies du larynx, des oreilles etdu ne/, Maladies mentales
Pathologie externe Accouchements Chimie
M. BARTHE.
MOUSSOUS.
DUBREU1LH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
DENUCÉ.
RIVIÈRE.
DENI G ES Le Secrétaire de la Faculté: LEMAIRE.
Par délibération du 5 août 1879, la Faculté aarrête que les opinions émises dans les Thesesqui luisontprésentées doivent êtreconsidérées commepropres à leursauteurs, et qu'elle n'entend leur donnerniapprobation niimprobation.
A mon Président dethèse
MONSIEUR LE DOCTEUR PIÊCHAUD
PROFESSEUR DE CLINIQUE DES MALADIES CHIRURGICALES DES OFFICIER I)E l/lNSTRUCTION PUBLIQUE
;
■
,
Qu'ilnous soitpermis, comme
exorde, d'adresser
nosplus sincères
remerciements à tous ceux qui ont bien
voulu
nousmontrer quelque
sympathiedurant
cesétudes médicales
que nouscouronnons aujour¬
d'hui.
Noussommesheureuxd'inscrireen tête deces pages
le
nomd'un ami
de notre famille, notrecompatriote, M.
Lapeyrère, pharmacien princi¬
pal dela
marine, professeur de chimie à l'Ecole annexe de médecine
navale qui, à
Rochefort,
aguidé
nosdébuts dans la vie d'étudiant.
Commetous ceux de noscamarades qui ontété ses
élèves
nous con¬serverons toujours
le souvenir de
sesleçons, qu'il voulait pratiques et
savaitrendreintéressantessur unsujetbien
aride pourtant, la chimie.
Nous,plus
particulièrement,
nouslui
seronsreconnaissant des con¬
seilsqu'ilne nous a pas
ménagés
end'humouristiques causeries, où, selon
son expression
favorite, il
seplaisait à
noustraiter
en «vieux cama¬
rade ».
Nous tenonségalement àassurer
de notre gratitude
ceuxdes officiers
de l'Ecole quinous ont
témoigné quelque intérêt.
Parminos maîtres de la Faculté etdeshôpitaux, nos
remerciements
iront à M. le DrMoure, qui a su nous intéresser à
la spécialité médicale
qu'il
professe si brillamment. C'est à lui
que nousdevons le sujet de
notre thèse etnous lui devonsplus encore :
de précieux et inédits
ren¬seignements quinous ont
permis de la
menerà bonne fin.
Nous n'oublierons pas non plus M.
le
DrVillar et
nousle remercierons
del'aimable accueil qu'il nous a
fait dès notre arrivée à Bordeaux.
Enfinnous tâcheronsde nous souvenirdurant notre
carrière de l'en¬
seignement
pratique
que nous avonsrecueilli
au coursde notre stage
dansle service de M. leprofesseur
Piéchaud. Qu'il veuille bien agréer aujourd'hui l'hommage de notre reconnaissance pour l'honneur qu'il
nous fait en acceptantla
présidence de notre thèse.
I'
■ ■■'f.■
■
.
IS ■ x . ■ *.
■
-
■ . -
DIVISION DU SUJET
Introduction.
Chapitre premier. —
Ànatomie de l'oreille
moyenne.Chapitre II. —
Description de l'otite
moyennechronique sèche. Sa
divisionen deux formes biennettes: 1° Forme hyperplastique ou
adhésive
; 2°Formeinterstitielleouscléreuse.Chapitre III. —Traitements
chirurgicaux
: A) Indicationsopératoires.
B) Opérations :
a)Voie
intra-auriculaire.
h) Voie
extra-auriculaire
:1° procédé Malherbe; 2° procédé Gar-
nault ; 3° procédé Mounier.
C) Comparaison
des deux grands procédés intra
etextra-auriculaire
en temps qu'opérationset que
résultats.
D) De la mobilisation
de l'étriei».
E)Del'extraction de
l'étrier
oustapédectomie.
Suiventquelques observations que nous avonsrecueilliesàla clinique
de M. leD1' Moure. À chacune d'entre elles, nous avons trouvé bon d'ajouter quelques commentaires pour en faciliter la compréhension.
Conclusions.
INTRODUCTION
Peut-on guérir
la surdité due à l'otite moyenne chronique
sèche ?
Le médecin s'est souvententendu poser
cette question et,
malgréles
progrès accomplis
enotologie durant ces vingt
dernières années, il nes'est
guère trouve de
casqui per¬
missent de donner une
réponse nette et catégorique.
Il nous semble
qu'il faut
envoir la raison dans ce fait que
l'otite moyenne
chronique sèche comporte infiniment de de¬
grés et que
les
moyensd'exploration, employés jusqu'à ces
derniers temps du
moins, rendaient difficilement compte de
la plusou
moins grande étendue des lésions, d'où l'emploi
bien peu
rationnel de certains modes de traitement, source
de tant d'insuccès.
Nous dirons d'abord qu'un
traitement général s'impose. Il
faudra placer le
malade dans les meilleures conditions pos¬
sibles, en le soustrayant
à l'action de l'humidité et des chan¬
gements brusques
de température,
enaméliorant ses condi¬
tions
hygiéniques,
ensurveillant
sonrégime, en éloignant
toutes les causes d'irritation, en cherchant
enfin à
renou¬veler son état général et
à tonifier
sonsystème
nerveux.En outre, si le cas relevant
plus directement de la forme
catari'hale sèche parait récent,
si l'hypertrophie et l'hyperé-
mie de la muqueuseet
l'occlusion de la trompe d'Eustache y
jouentleprincipal rôle,
onpeut ajouter
autraitement pré¬
cédentl'usage du ballon
de Politzer, du cathéter et le traite¬
ment local du catarrhe naso-pharyngé.
Mais, à dessein, nous ne
voulons
pasinsister
surdes trai-
- 10 —
tementsgénéralement bien peu efficaces et dont
l'emploi
trop prolongéou inconsidéré a souvent été fort nuisible auxmalades
(4).
On saitquelle cruelle maladie est la surdité pourl'homme.
Leprivant de nombreusesjouissances de la vie, entravant
sesrapports sociaux, les rendant parfois impossibles, on comprend facilement la somme de douleurs que recèle
pour lui une existence pareille. Aussi, si l'on se sent profondément touché de la résignation, de la dignité même
avec lesquelles certains la supportent, on ne peutque plain¬
dre ceux qui tombent dans la mélancolie et pardonner à
ceux qui selaissent alleraux idées de suicide.
Devant des conséquences aussi graves, le chirurgien doit
se souvenir de sesobligations morales et ne pas perdre de
vue le rôle consolateur de son art : il ne doit pas priver un maladed'une dernière chance de salut.
Aussi, pensons-nous qu'il est autorisé, tous les autres modes de traitement ayant échoué, à tenter une opération quine faitcourir aucun risque au patient et qui, somme toute, est suffisamment justifiéeparles résultats
déjà
obtenus-(fi Tous lesmalades dont nouscitons les observations au cours de notre travailavaientétésoignés antérieurement à l'intervention chirurgicale par les traitements habituels, et cela sansrésultat.
CHAPITRE PREMIER
Quelques considérations anatomiques
sur la caisse du tympan.
Il nous semblebon, avant d'entrer dans
l'étude même de
notre sujet, de parler de
l'anatornie de la région
surlaquelle
nous serons appelé à opérer,
c'est-à-dire la caisse du tym¬
pan. Bien connue, bien décrite
de la plupart des auteurs,
nous passerons rapidementsurles données
courantes d'ana-
tomie descriptive pour n'insister que sur
les données
se rap¬portant strictement au sujet. C'est ainsique nous nous
éten¬
drons plus spécialement sur la membrane
du
tympan etle
contenu de la caisse.
La caisse est cette cavité intermédiaire au conduit auditif externe et au labyrinthe, renfermant
la chaîne des osselets
(marteau, enclume,étrier
etleurs ligaments)
;la trompe
d'Eustache la fait communiquer avec le
pharynx;
une mu¬queuse en recouvre toutes les
parties, même la chaîne des
osselets. La direction est donnée parla direction
même
du tympan,c'est-à-dire qu'elle
estoblique de ha ut
enbas, d'avant
en arrière et de dehors en dedans. De plus, elle atteinten hauteur de 12 à 16 millimètres et, en largeur, à ses deux extrémités, 4
millimètres,
à son centrelmml/2
seulement.Elle présente enfin 6 parois: 1° Paroi externe ou tympanique;
2° Paroi interne ou
labyrinthique;
3° Paroi supérieure ou voûte;
4° Paroi inférieure ou plancher;
— 12 —
5° Paroi antérieure ou tubaire;
G0 Paroi postérieure ou mastoïdienne,
1° Paroi externe oumembrane dutympan. — C'est la paroi
que Ton aperçoit
à
l'aide d'un bon éclairage en introduisantunspéculum dans le conduitauditif externe. Cette membrane, ainsi qu'un verrede montre dans -sa monture
métallique,
est enchâssée dans un cercle osseux, incomplet dans sa partie supérieure sur un certain espace; cet espace est comblé par une membrane de structure spéciale, la mem¬
brane flaecide de
Shrapnell.
Le tympan a une formesen¬siblement ovalaire, son grand diamètre, mesurant 10 mil¬
limètres, tandis que le petit diamètre n'est quede 8mm5 (Poi¬
rier), l'épaisseur enest de 0mml. Il regarde en bas, en avant et en dehors, et cette inclinaison forme avec la paroi supé¬
rieure un angle de 140°, avec la paroi inférieure un angle de 25 à 30°. Le systèmevasculaire est assez peu important: à notercependant le
trajet
des artérioles suivant le manche du marteau, cedontil faudrasesouvenir pour éviter des hémor¬ragies dans la section de la membrane.
Comme c'est surla membrane tympaniqueque doit porter le bistouri, il nous semble bon de décrire avec quelques dé¬
tails l'aspect extérieur de la membrane.
Hamoil du Fougcray, dans un mémoire paru dons les An¬
nales de
laryngologue
etd'otologie,
de Paris, fait fort juste¬ment remarquer à cesujet combiencet aspect extérieur peut varier selon que le malade subit l'examenauspéculum dans laposition verticaleou dans le décubitus dorsal.
Dans l'examen du malade, debout ou assis, la tête droite,
on constate unelégère dépression au milieu du tympan qui est traversé obliquementde haut enbaset d'avanten arrière par le manche du marteau ; ce dernier, légèrement aplati à
son extrémité inférieure, se termine en un point dit «ombi¬
lic », au centre assez peu
mathématique,
mais bien chirur¬gical de la membrane. De cet ombilicpartie fameux triangle lumineux, partout décrit et expliqué, se dirigeant en bas et
en avant.
A l'extrémitésupérieure
du manche,
sevoit une saillie,
sous formede petit point
brillant, qui répond à la courte
apophyse
du marteau. De
cepoint partent deux replis, l'un
antérieur, l'autre
postérieur, divisant anatomiquement le
tympan en
deux
zones,l'une très grande, inférieure, l'autre
très petite,
supérieure. Chirurgrealement, il est préférable de
faire passer une
ligne horizontale
parl'ombilic. La région in¬
férieure ne correspondant
qu'à la fenêtre ronde sera peu im¬
portante,
mais il n'en
sera pasde môme de la région supé¬
rieure à laquelle nous
donnerons le
nom «d'opératoire »,
puisquec'est
surelle
que seferont la plupart des incisions.
Dans le décubitus dorsal la
position de la tête peut varier
dans un espace de
90°, et suivant qu'elle est plus ou moins
horizontale, l'aspect
delà membrane subit des modifications
dont il serait trop long
d'entreprendre ici la description.
Nous avons tenu à lessignaler et nousne pouvons que ren¬
voyerau
mémoire d'Hamon du Fougeray qui en éclaire même
l'exposé par
des figures.
La
paroi
externede la caisse est de plus constituée par l'os
temporal, présentant
uneexcavation pour recevoir la tête du
marteau etcelle de l'enclume. C'est
à
cetteexcavation
que Sexton a donnéle nom d'attique.2° Paroi interne ou
labyrinthique.
—Comme
son noml'in¬
dique, elle
répond
aulabyrinthe. A
soncentre, on voit le
promontoire séparé du tympan
par unintervailede lmml/2; au-
dessus, etun peu en
avant,
sevoit la fenêtre ovale recevant
labase del'étrier; au-dessous
et
enarrière
setrouve la fenê¬
tre ronde. Entreles deux fenêtres, en
arrière, est située
une petitesaillie de 1 millimètre de long, appelée pyramide, dont
le sommet recourbé et dirigé en avant et en
haut laisse
pas¬serle tendon du muscle de l'étrier.
Au-dessuset en avant du promontoire,
signalons la gout¬
tière qui reçoit
le muscle interne du marteau dit
«tenseur
du tympan»
et dont l'extrémité
serecourbe
pourfaire dans
la cavitéde lacaisseune saillie conique «
le
bec decuiller
».3° Paroi
supérieure
ouvoûte.
—C'est
unelamelle osseuse,
— 14 —
mince, perforée, faisant quelquefois défaut dans une éten¬
due plus ou moins grande, correspondant à la
fesse
céré¬brale moyenne. qui logea ce niveau le sinus pétreux supé¬
rieur.
4° Paroi
inférieure
ouplancher.
— Elleestimmédiatementen rapportavec le golfe de la veinejugulaire.
5° Paroi antérieure ou tubaire. — Elle présente l'orifice de la tromped'Eustache et le canal du muscle interne du mar¬
teau.
6° Paroi postérieure ou mastoïdienne. —Formée de tissu spongieux, elle est traverséeen haut parle canal tympano-
mastoïdien et plus baspar la corde du tympan, sur le trajet
de laquelle nous reviendrons tout à l'heure.
Maintenant que nous connaissons les parois de la caisse du tympan, il nous reste à en étudierle contenu, les diffé¬
rents organes, qui sont les suivants:
1° Le tendon du muscle tenseur du tympan;
2° La corde du
tympan
;:>° Le marteau, l'enclume. Leur
articulation;
4° L'étrier et la fenêtre ovale;
5" Le muscle de l'étrier; 6° La fenêtreronde.
1° Tendon du muscle tenseur du
tympan.
— C'est un ten¬donassez épais et
résistant,
entouré d'un manchon fibreux qui, arrivéau bec de cuiller, se réfléchit et traverse la caisse du tympan. Il se dirigele plus souvent d'unefaçon
franche¬mentperpendiculairevers le manche du marteau surlequel
il s'insère à un demi-millimètreau-dessousde
l'apophyse
ex¬terne. On voit facilementaussi à quel point du
tympan
cor¬respond l'insertion de ce tendon,qui n'en est
séparé
que del'épaisseur
du manche. Il suffira pour être sur de le section¬ner, de faire passerl'instrument un peu au-dessus de
l'apo¬
physe externe et d'une
façon
verticale et parallèle au man¬che pour éviter de léserla corde du tympan. Ne pas inciser cependant trop près du manche afin d'éviterune
hémorragie
gênante.
— 15 —
2° Corclc du tympan. —Née
à
4 ou 5millimètres au-dessus
du trou stylo-mastoïdien, elle s'engage
aussitôt dans
un conduit osseux particulier et se
dirige
enhaut et
en avant
(Sappey). Elle sort
par unorifice situé dans la
paroi
postérieure de l'oreille
moyenne, setrouvant
surun plan
inférieur à celui de la pyramide et
corres¬pondant
à
uneligne horizontale passant à 1 millimè¬
tre au-dessus de l'ombilic. Elle s'élève ensuite obliquement
pour venirse
placer entre le col du marteau au-dessus de
l'apophyse externe et del'insertion du tendon du muscle ten¬
seur, puis va se
perdre dans
unconduit qui lui permettra de
déboucher près de l'épine du
sphénoïde.
30 Marteau. Enclume. Leur articulation. —Le marteau est composé d'une partie
supérieure, tête
etcol, qui forme
avec la partieinférieure
unangle obtus. L'apophyse externe di¬
vise le marteau e'ndeux partieségales deun
demi-centimètre
à peu
près,
ceci estimportantà connaître
pourqui veut
ou¬vrir l'articulation du marteau et de l'enclume sans courir les risques d'aller blesser le toit de
la
caisseet de là l'encé¬
phale. Lemarteau est en outre
fixé
enposition
:supérieure¬
ment, parle ligament supérieur qui va
de la tète du marteau
au toit du tympan;
intérieurement,
parla membrane du
tympan;
extérieurement,
parle ligament externe qui
vade
la tète du marteau à l'incisure de Rivinus; antérieurement, parle ligament antérieur, qui va
de l'apophyse grêle à la
scissure de Glazer.
L'enclume est unesorte de molaire à deux racinesou apo¬
physes
(Meckel),
fixée parsonarticulation
avecle marteau et
par sa courteapophyse se dirigeant en
arrière
versl'orifice
mastoïdien où elle est en contact avec la paroi postérieure.
La longue apophyse descend dans
la caisse parallèlement
au manche du marteau et s'articule avec bêtifier par l'intermé¬diaire de l'os lenticulaire.
L'articulation de cesdeux osselets présente une
structure
particulière, elle est dite à arrêt. Elle comprendunménisque
articulaire et possède comme moyen d'union un
ligament
— 16 -
capsulaire. Si la membrane seporte en
dedans, les faces
ar¬ticulaires s'appliquentsolidement l'unecontre
l'autre, tandis
que lemouvement en senscontraire s'effectue sans que l'ar¬
ticulation du marteau et de l'enclume y fasse obstacle.
4° Elrier et
fenêtre
ovale. — Cet osselet présente une tète,deux branches inégales, horizontales, et une base
(platine)
dont le contour se moule sur la fenêtre ovale. Il s'articule par sa tôle et par un petit osdit lenticulaire avec la longue apophyse de l'enclume. Il en résulte que pour
atteindre l'é-
trier avec un instrument quelconque il faudra reconnaître
d'abord cette longue apophyse.
5° Muscle de l'étrier.— Logé dans l'éminence
pyramidale
il a une longueur de6 à 7 millimètres. Il va s'insérer à la tète de l'étrier, près de sa branche postérieure. C'est donc en ar¬
rière de l'étrier qu'il faudra aller le couper.
6° Fenêtre ronde. — Ellese trouve à 3 millimètres directe¬
ment au-dessous de la fenêtreovale.
Nous supposons cesnotions
anatomiques
suffisantes pour- la compréhension de la techniqueopératoire.CHAPITRE II
Otite moyenne
chronique
sèche.Parmi les maladies del'oreille,l'une dès plus variables dans la forme
etlemodededévcloppement
estl'otitemoyennechro¬nique sèche dont les lésions peuvent toutefois se ramener à deux types principaux.
1° Laforme
hyperplastique
ouadhésive;
2° La forme interstitielle ouscléreuse.
Mais disons tout de suite avec Hartmann que l'on rencon¬
tre très fréquemment des types intermédiaires que l'on ne peut faire rentrer ni dans l'une ni dans l'autre forme
(Voir
Ohs. VI et VII).
Nous allons étudier les caractères différentiels de ces deux lésions.
Etiologie. — On peut dire d'une
façon
générale que la for¬me adhésive découle directement des altérations de la mu¬
queuse naso-pharyngienne, et d'une façon plus particulière qu'elle succèdeà l'otite chronique humide. Au moment de la résorptiondu liquide seforment dans la caisse des brides cicatricielles, dessynéebies allant d'une paroi à l'autre de la caisse, englobant même les osselets, leurs articulations et
paralysantleurs mouvements.
La forme interstitielle ou scléreuse reconnaît pour causes
principales l'hérédité et les grandes diatlièses
(goutteuse, rhumatismale).Elle
se rencontre aussi plus particulièrement chez les sujets de constitution délicate, de tempéramentnerveux.
D. 2
— 18 —
Cette lésion atteint
l'appareil auditif tout entier, souvent
même elledébute par les
fenêtres, s'attaque
aulabyrinthe et
le tympan
semble normal alors
quela surdité peut être
très prononcée. Icinous ne
trouvons plus de brides cicatri¬
cielles.
Symptômes. —Deux
symptômes principaux dominent
ces deux formes d'otite sèche et leur sont communes. Les bruitssubjectifs
clla surdité.
Les bruits
subjectifs
sontdes bourdonnements rappelant
tantôt les bruits de la mer, de l'eau bouillante;
tantôt des
chantsd'oiseaux, des bruits de cloche, tantôt
enfin
ils sont trop confuspour quele malade enexprime la
nature.La surdité débute le plus souvent
d'une façon lente, insi¬
dieuse, puiss'établitd'une façon
intermittente
parsaccades,
pousséesaiguës;elleest fatalementprogressive. Plus particu¬lièrement dans la forme sclércusesurtoutquand leprocessus sclérosantdure depuis un certain temps, on remarquera
le phénomène
de la surdité paradoxale(paracousie
deWillis),
ainsi que des vertiges et des troubles
labyrinthiques.
Examen fonctionnel. - Si l'on examine les perceptions
crânienne et aérienne avec la montre et le diapason, 011 trouve que la perception crânienne est le plus souvent con¬
servée dans les régions examinées, alors que la perception
aérienne estbiendiminuée, quelquefois même aboliesuivant
([ue la lésion estplus ou moins avancée.
Lediapason vertex est toujours latéralisé du côté le plus
malade si l'affection est bilatérale, du côté atteint si elle est unilatérale.
L'expérience de Rinne donne un résultat franchement négatif au moins dans les cas typiques où l'appareil de perception reste intact.
Il existeen outre de la surdité pour les sons graves alors que les sons aigus sont très nettement perçus.
Examen direct. — Dans la forme sèche aclhésive, nous
constatons une coloration gris sombredu tympan, qui est le plus souventdéprimé, happé par la caisse pour ainsi dire,
— 19 —
et;
plaqué
contrele manche du marteau qui faitsaillie: onaperçoit aussi
très
nettement l'apophyse externe et parfois, à travers une certaine transparence de la membrane, des détails de la caisse ou les brides fibreuses qui la traversent.On devra examiner la mobilité de la membrane tympa- nique et de la chaîneavec le spéculum de Siegle.
Dans la
forme scléreuse,
au contraire, le tympan a leplus souvent une apparence absolument normale. Il estquelque¬fois épaissi, quelquefois atrophié, et il sera bon aussi de recourir au spéculum de Siegle pour reconnaître l'état de la chaîne. Si elle est mobile, la surdité étant alors d'origine trophique (fenêtres ronde ou
ovale),
le pronostic sera grave.Marche. Terminaison. — Ces deux affections conduisent d'une façon plus ou moins lente mais certaine à la cophose : établissons cependantune différence entre les deux au point de vue du
pronostic,
que nous considérerons commemoins gravedansla forme adhésive.Lamarche intermittente decette dernière sera en effet susceptible d'être enrayée par un trai¬tement actif et précoce. Il suffira même parfoisd'en traiter la
cause pour la voir disparaître, au moinsen partie. Faute de quoi on pourra intervenirsur le tympan, les synéchies, les
bridescicatricielles, l'ankylosedesosselets etpermettreainsi
auxondes sonores d'arriver jusqu'à l'appareil de réception.
Dans la forme scléreuse au contraire, ainsi que l'a fait
remarquer Kessel, le pronostic est bien plus grave, car il
arrive souvent que la surdité provient dans cette forme, non d'une chaîneplus ou moins ankylosée et d'un tympan sclé-
reux, mais d'altérations labyrinthiques, de lésions inté-
ressantles fenêtresronde et ovale
(calcification,
hyperostoses,voir Observ. VI), parfois même d'une véritable atrophie de la membrane basilaire. Le pronostic noussemble d'autant plus
grave qu'il est difficile, nous devrions dire
impossible,
au moins avec nos moyens actuels d'investigation, de recon¬naître l'état de cette région, d'en apprécier les lésions, d'en appliquer scientifiquement le traitement. Nous pouvons
cependant certifier une chose, c'est que ce dernier, quel qu'il
— 20 —
soit,seravain lorsque leslésionsauront gagné l'intérieur du labyrinthe*et les
ramifications
de l'acoustique; il est vrai d'ajouter que lorsque la maladie atteintcettepériode
ultime,nous pouvons la
déceler jusqu'à
un certain point par un examen fonctionnel rigoureux. Disons enfin que tous lescas ne se présentent pas avec un pareil degré de gravité, que les malades n'attendent pas une infirmité aussi complète
pour se présenter au praticien, dont le devoir sera alors d'intervenir.
Traitement.—Nous avons déjà dit dans notre introduc¬
tion ce que nous pensions des divers traitements si
préco¬
nisés naguère
(cathétérisme,
douches d'air, insufflations d'airou de vapeursmédicamenteuses,
etc...). Nousavonsfait également entrevoir la possibilité d'une intervention chirur¬gicale.
C'est à l'étude de ce dernier traitement, des divers essais tentés dans ce sens depuis ces dernières années, que nous allons consacrer les pages qui vont suivre.
CHAPITRE III
iraitements
chirurgicaux.
Nous nousexcuserons tout d'abord de n'avoir pas fait un
historique détaillé de la
question
en unchapitre spécial,
en faisantobserver combien le sujet que nous traitonsest
mo¬derne, et combien minime est la valeur de tout ce qui a
été
fait antérieurement à ces dernières années.
Loin de nous certes la
pensée
devouloir diminuer le
mérite des éminents auristes de tous les pays qui, depuis vingtans et plus, ont voulu s'occuper
de la question. Mal¬
heureusement la physiologie de
l'oreille n'était
pas assez avancée alors pour leur permettreundiagnostic bien net des
cas opérables; d'autre part,ta
chirurgie n'avait
pasaccompli
de progrèssuffisants pour permettre toute
audace
auprati¬
cien, qui pour l'oreille, comme pour
bien d'autres régions du
corps, a dû attendre que l'asepsie vint
faciliter
satâche.
Nous nous contenterons doncau cours de notre descrip¬
tion d'analyser les travaux qui nous ont paru
particulière¬
ment intéressants, de citer les noms des auteurs qui se sont plus spécialement
occupés
dusujet
que noustraitons,
sans remonter trop haut dansle
passé.Nous débuterons en établissant un tableau des
opérations
susceptibles d'être pratiquées surle
tympan etla chaîne des
osselets, puis, le plus nettementpossible,
nousétablirons
les indications qui autorisent l'intervention
chirurgicale et
nous continuerons par la description
de celles d'entr'elles
dont nous croyons pouvoir retirer
quelques succès.
IHH
— 22 —
Tableau de certaines
opérations
pouvant être pratiquéessur la caisse du tympan
(Hamon
duFougeray).
1° Opérations intéressant la membrane
tympanique
seule:a) Paracentèse et section des plis antérieuret postérieur.
b) Perforationavec ablation
partielle.Myringodectomie.
c) Ablation totale.
2°Opérations pratiquées à travers la membrane
tympa-
nique sur un organe contenu dans lacaisse :a)
Section du tendon du muscle du marteau.b)
Section du tendon du muscle de rétrier.c) Mobilisation de l'étrier.
cl)
Paracentèse de la fenêtre ronde.3°
Opérations
intéressant la membrane du tympan et les organes inclus dans la caisse :a)
Ablation de la membranety-mpanique
avecrésection du manche du marteau.b)
Ablation de la membranetympanique
et du marteau.c) Ablation de la membrane
tympanique
du marteau et de l'enclume.cl)
Ablation totale delà membranetympanique
et des osse¬lets.
Indications
opératoires.
Disons tout de suite que si dans nos recherches bibliogra¬
phiques
nousavons souvent trouvé desdivergences d'opi¬
nions dans le choix des modes opératoires, dans l'appré¬
ciation desrésultats, la
plupart
des auteurs consultés nous ont toujours semblé d'accord sur les indications opéra¬toires. Files ont été posées par Kessel et de plus en plus nettement établies
jusqu'à
nos jours par les travaux deCbolewa,
de Rossi, Smith,Belirens,
tout particulièrementde Miot.Ce dernier recommande d'abord detenir grand compte de
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l'état général des opérés, de respecter les états
diathésiques,
héréditaires, les troubles organiques, plusparticulièrement
chez les nerveuxet lesdébiles, chez la femme.
Tous les otologistes sont aussi d'accordpourexiger le plus
de précision possible dans
l'examen
du malade tout en re¬grettantque les méthodes actuelles soient aussi imparfaites
et ne permettentpas d'évaluer exactement le degré de gra¬
vité de la lésion, son point d'évolution et l'intégrité ou la participation du nerf acoustique. Ils sont formels sur ce point:
N'opérer
quesi Vappareil
nerveux estintact.
Cet examen fonctionnel que nous venons de mentionner, nous savons quel il est pour en avoirdéjà
parlé dans un chapitre précédent, et nous savons qu'il comprend la recherchedes différents degrés de perception aérienne et crânienne.
C'est évidemment celle-ci qu'il importerale plus de connaî¬
tre. La perception du tic-tac de la montre successivement appliquée sur les cinq parties du crâne, dépourvues de che¬
veux, intermédiaires au vertex et à l'apophyse mastoïde,
devra être intégralement observée.
Dans l'expérience de Weberou du diapason vertex,celui-ci doit mieux être entendu du côté malade, si toutefois la sclérose est unilatérale et quel'unedes oreilles soit saine.
Dans l'expérience de Rinne, le diapason doit être perçu parl'application de son extrémité sur
l'apophyse
mastoïde immédiatementaprèsque toute perceptionaérienne
acessé, et cela pendant une durée se rapprochant de la normale.Enfin une amélioration, même momentanée, aussi légère soit-elle, par le cathétérisme de la trompe d'Eustache et par des insufflations viendra compléter heureusement cette série d'indications.
Il en est une dont nous n'avons pas encore parlé et sur
laquelle nous désirons nous étendre un peu plus longue¬
ment; nous voulonsparler de la myringotomieexploratrice,
tout particulièrement prônéeparMiot, Moure et tout récem¬
mentencoreMounier.
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Dench enavaitd'abord fait mention dans son travail inti¬
tulé Utilité desopérations sur Poreilie moyenne pour amé¬
liorer les fonctions de l'ouïe ». Il conseille,
après
avoir pra¬tiqué la myringotomie à lambeau,et avant d'agir sur le con¬
tenu de la caisse, de reprendre
l'audition;
si,après
un exa¬men minutieux, on ne constate pas une amélioration de l'ouïe, on relève le lambeau maintenu en place par un sim¬
ple pansement de papier. La réparation de la membrane s'effectuera très rapidement et d'autant mieux que
l'asepsie
aura étéplus soigneusement faite.
Behrens donne, comme indication, cette paracentèse exploratrice. Il la fait en arrière et le long du manche du marteau. « Elle permet, dit-il, aux ondes sonores d'arriver
jusqu'au labyrinthe
et à la fenêtre ronde. Absolument inof¬fensive, je l'ai faiteplus de 100 fois sans aucune lésion ana-
tomique et organique. Quand j'ai continué
l'opération
à la suitedes bonsrésultats donnés par la paracentèse, je n'aieu que des succès. ».
EnfinMoureplus récemment encore au CongrèsdeMoscou
a dit en propres termes: « Lescas dans
lesquels
la perfora-» tion n'a été suivie d'aucune amélioration n'ont donné que
» des résultats fort médiocres à l'opération
définitive,
et la» plupart du temps même des résultats absolument nuls.
» Aussijusqu'à nouvel ordreje considère que la paracentèse
» préliminaire venant corroborer les résultats donnés par
» l'examen fonctionnel dumalade constituera une indication
»
précieuse
poursavoir les cas danslesquels
on pourraopé-
» rer avec
quelques
chances de succès, et ceux ou contraire» où les résultats pourront être nuls, très peu considérables
» ou même
problématiques
»'(voir
Obs. V, IX, X, XI). Seul Garnault dans sa brochure parue dans le courant de 97 et intitulée : « Traitement chirurgical delà surdité et des bour¬donnements » s'est élevé contre cette paracentèse explo¬
ratrice en lui refusant toute valeur quand elle est négative.
Nous n'insisterons pas sur le mode opératoire de cette pa¬
racentèse, très simple à faire, et pour laquelle différents
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moyens ont
été préconisés
:l'on s'est tour à tour servi du
bistouri, de l'acide chromique, etc. Le
galvanocautère
nous semble être préférableet présenter de multiples avantages.Pourne citer queles principaux, mentionnons
l'asepsie
par¬faite, lafacilitéenatteignantuncertain
degré d'incandescence
d'éviter toutehémorragie, la faculté d'obtenir une
perforation
de forme et de grandeur voulues.
Opérations.
Cette
paracentèse
que nous venonsde placer au rang de simple indication opératoire avait été toutnaturellement
la première opérationtentée, voilà
déjà de longues années, contrela surdité. Il était tout naturel en effetquel'on ouvrîtun tympan épaissi pour permettre aux
ondes
sonores d'arri¬verjusqu'au labyrinthe : malheureusement la
rapidité
aveelaquelle toute plaie du tympan se cicatrisait, quand une in¬
fection opératoire n'amenait pas de graves complications, avait profondément découragé La plupart des chirurgiens, qui durent l'abandonner. 11 en est actuellement de même de toutes les autresopérations susceptiblesd'être pratiquées
sur le tympan et les organes contenus dans la caisse,
comme lesplicotomies antérieure et postérieure, les ténoto- mies,etc., etc.
Il nous reste donc à étudier l'opération seule importante à
nos yeux: In
mi/rinrj
)lee'omie totale
avee ablation des osse¬lets. Nous terminerons en disant quelques mots de la mobi¬
lisation de l'ê trier (qui eut à un moment donné une certaine vogue),puis de son extraction,ou
stapëdectomie,
dont il a été beaucoup parlé dans ces dernières années. Elles semblent l'une et l'autre devoir être abandonnées.C'est à Schwartze que revient l'honneur d'avoir, pour la première fois, en 1873, fait l'extraction des osselets.
Après
une longue période d'années durant laquelle cette opération
semblait oubliée, nous relèverons les noms de Kessel qui la
— 26 -
reprit, puis de Sexton de
New-York,
qui, en 1886, publia de nombreux cas, très heureuxd'après
lui. Depuis lors cetteopération
aété souvent tentée, et on peut le dire, d'unefaçon
universelle, mais plus particulièrement enAmérique
et enAllemagne.
Les résultats obtenus sont excessivement varia¬bles, ce qui montreque la question est loin d'être résolue et
ce qui nousmet dans l'impossiblité absolue de déduire des idées nettes etprécises du faisceaud'observations qu'il nous
a étédonné de réunir chez différents auteurs. En effet, à côté decas heureux, de véritables succès nous avons enregistré deséchecs décevants. 11 nous paraît donc oiseux de nous
étendre
davantage
sur leurdescription
et de relater l'ana¬lyse
des diverses communicationsd'otologistes.
Nous passe¬rons de suite à la
description
des diversmodes d'opérationsen essayant de faire ressortir leur valeur respective.
Ces modes opératoiresserésument à deux :
L'un dit par voie interne, c'est-à-dire par le conduit auditif externe ou
intra-auriculaire,
celle que pratiquait Sexton.L'autre dit par voie externe ou extra-auriculaire et qui date de la communication de Stacke
(1890)
à Berlinsurle trai-ement de l'otorrhéepar voie
rétro-auriculaire,
MM. Malherbe et Garnault se sont particulièrement prononcés en France pour ce mode opératoire. Nous allons les décrire succes¬sivement.
Mode opératoire par voie intra - auriculaire. — Cette
opération est relativement facile quoique assez délicate,
étant donnée
l'exiguïté
du champopératoire,
la petitesse des organes sur lesquels on opère. Aussi, en dehors d'un bonéclairage (électrique
depréférence)
l'opérateur devra-t-il avoir un sens du toucher très fin, de plus des connaissances anatomiques très précises et constantes, quelles que soient les diverses positions quel'ondoivefaireprendre
à latète des opérés. Il ne faut pas oublier aussi que l'anatomie indivi¬duelle varie
beaucoup
dans cette région.Les instruments nécessaires sontpeu nombreux et com¬
prennent le plus ordinairement: uneaiguille à paracentèse,
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des petits couteaux de diverses formes et de divers tran¬
chants, des extracteurs, des crochets, des curet tes tranchan¬
tes, de petites pinces recourbées ordinaires et à griffes.
Avant toutonéprouvera l'acuité auditive de l'oreille à opé¬
rer, ou tâchera de se rendre un compte aussi exactque pos¬
sible de la situation de la membrane du tympan et des osse¬
lets. Enfin la simplicité de l'opération n'autorisera aucun relâchement dans les précautions d'antisepsie .à prendre.
C'est ainsi qu'il sera bon, quelques jours avant l'opération,
de nettoyer soigneusement l'oreille par la pratique quoti¬
dienned'injections au sublimé. Immédiatement avant d'in¬
tervenir il sera bon, à l'aide d'une pince à manche courbe, d'introduire quelques lanièresde gaze aseptique
légèrement
imbibées d'alcool et de sublimé : on aura soin de le faire d'une main légère pour ne pas irriter les régions délicates que l'on va traumatiser.
L'anesthésie généraleest absolument superflue, quelques gouttes de cocaïne stériliséeou 1/10- ou d'holocaïne au
1/100
instillées dans le conduit suffisent à amoindrir la douleur.
L'opérateur pratique alors l'incision de la membrane du tympan avec une aiguille à paracentèse, en partant d'un point sis en haut eten arrière du manche du marteau. Cette incision, dirigée le plus
près
possibleen suivant la courbure du cadre osseux, est conduitejusqu'à
la partie inférieure du tympan. Unemanœuvreidentique,
faite en haut et en avant du manche, permet à ces deux incisions de se rejoindre.Quelques coups de tranchant donnés à la partie supérieure du tympan, le longdu bord ducadre osseux, en un point cor¬
respondant au col du marteau, permettent l'ablation défini¬
tive de la membrane.
Lechirurgien s'arme alors de l'extracteur de Delstanche,
sorte d'anneau, decurette àjour,montésur un manchecoudé et dont la portion antérieure et
supérieur!
est coupante sur lechamp.
Il engage dans cet anneau le manche du marteau, puis im¬
prime à l'osselet desmouvements de latéralité et de dedans