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Contribution à l'étude des sensations subjectives de l'ouïe

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Thesis

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Contribution à l'étude des sensations subjectives de l'ouïe

JAUNIN, Maurice

JAUNIN, Maurice. Contribution à l'étude des sensations subjectives de l'ouïe. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1892

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:26826

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:26826

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1 / 1

(2)

HIDO ,1 HU

SHAiiliDHfHllS SROiiliVSNHS

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V NOilOJIIlllN08

(3)
(4)

Travail fait à l'Institut clinique d'otologie et laryngologie du docteur A. Wyss de Genève

~~~~~~~--~~~~~~~~--~~

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE

DES

SENSATIONS SUBJECTIVES DE L'OUlE

PAR

MAURICE JAUNIN

Médecin diplômé de la Confédération Suisse

THÈSE INAUGURALE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVÈ POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN MÉDECINE

GENÈVE

IMPRIMERIE F. TAPONNIER Route de Carouge, 19

1892

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la présente thèse, sans exprimer d'opinion sur les propositions qui s'y trouvent énoncées.

Le Doyen de la Faculté :

Dr Prof. LASKOWSKI.

Genève, le 25 Juin 1892.

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A MON PÈRE ET A MA MÈRE

Faible tén~oignage de ?non estime et de ?na reconnaissance.

tll

mon :fifaître

MONSIEUR LE DOCTEUR

A. WYSS

DE GENÈVE

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(8)

INTRODUCTION

Les symptômes subjectifs les plus saillants et les plus importants des maladies des oreilles sont : la surdité, le vertige et les bruits subjectifs, se présen- tant séparément ou simultanément.

Pendant notre stage comme médecin assistant à la clinique du

nr

A. Wyss, pour les maladies des oreilles et des voies respiratoires, nous avon:: été frappé de la fréquence et de la variété des sensations subjectives de l'ouïe. Ce symptôme est soùvent le plus pénible pour les malades qui vous supplient de les en débar- . rasser et disent que la douleur, le vertige et la dureté

d'oreille sont moins obsédants et qu'ils pourront s'y habituer. La vie leur paraît parfois incompatible avec ces bruits d'oreilles qui empèchent de travailler, de manger et de dormir. Nous savons par les auteurs que des patients ne pouvant supporter leurs bourdon- nements ont préféré mettre fin à leurs jours. (Volto- lini I,'Luçœ.)

Les anciens ouvrages relatent déjà ce fait que ceux qui sont poursuivis par les tintements· d'oreilles fuient toute société et cherchent la solitude (J .-J. Rous- seau) et le repos; ou ne vivent bien qu'au milieu du

1 Monatsdlr. für Ohrenheilk. 1876.

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- 8 -

bruit, des distractions et des plaisirs, parce qu'ils trouvent un soulagement temporaire à leurs ennuis.

Là-dessus s'est basé le traitement d' !tard que Luçœ a beaucoup employé.

C'est donc ce symptôme qui nous a surtout occupé et nous avons examiné ses différentes origines, ses variations de nature, d'intensité et de susceptibilité de guérison.

Sur 695 malades examinés, 564 présentaient des bruits subjectifs, les uns sans surdité, d'autres avec vertige, douleur, sensation de pression, etc., sui- vant les affections. 131 dont 23 enfants du sexe masculin et 12 du sexe féminin n'en avaient point.

Les 564 se répartissent comme suit : 394 femmes, dont 27 enfants

301 hommes, dont 21 enfants.

Nous avons été frappé du fait que les enfants sont

·moins sujets aux bruits d'oreilles que les adultes et chez ces derniers, dans un certain nombre de mala- dies auriculaires bilatérales, l'oreille dont la surdité datait de l'enfance, n'avait pas de bourdonnements tandis que l'autre en présentait. Nous avons eu à peu près en même temps, deux hommes d'une quaran- taine d'années dont les deux tympans étaient épaissis et enfoncés, qui présentaient ce phénomène : Y a-t-il là un état de parésie ou paralysie congénitale du nerf auditif, une anomalie de formation, ou les affections auriculaires de l'enfance produisent-elles une para- lysie inguérissable du nerf?

La nature du symptôme qui nous occupe change avec chaque individu. Nous avons eu :

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;1!'

- 9 - 9<i cas de bruits d'eau f97 )) bourdonnements

3:-2 )) tapements

30 )) sifflements

20 )) bruits de vent, bruissements 25 )) bruits de c\oches

16 )) sonneries

9 )) bruits divers, isochrones au pouls et souffles

6 )) tintements 7 )) bruits musicaux

,15 » cris (humains, d'animaux) 4 )) tapotements.

Ces différents bruits ne peuvent pas se rapporter à telle affection, pas plus que la présence d'un seul ou de plusieurs d'entre eux.

De tout temps les bourdonnements d'oreilles ont été étudiés et combattus. Les anciens médecins déjà cherchaient à les classer; n'ayant pas les connais- sim ces anatomo-pathologiques actuelles, ils les attri- buaient en majorité à une excitation nerveuse. Ils . supposaient cependant qu'ils étaient en présence d'une altération dans l'organe de l'ouïe qui en était la cause.

Les bruits ont reçu les noms de strepitus, fluctuatio sonitus, susurrus, sonitus, tonitus, tinnitus, bombus, syrigmus, paracousia, tintouin, bombement, bruisse- ment, grésillement, etc.

La distinction des tintouins d'après leur nature, de Sauvages, n'a pas été conservée.

Hard divisait les altérations de l'ouïe en exaltation

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et dépravation (paracousia) et diminution et abolition (surdité). Il appelle hyperacousia, l'exaltation de l'ouïe se manifestant par des bourdonnements ou certaines irrégularités dans la perception des sons des deux côtés.

Il divise les bourdonn~ments en vrais et faux.

Les vrais sont idiopathiques ou symptômatiques. Il les fait dépendre : ·l 0 o~un obstacle au passage de l'air par la trompe d'Eustache (stricture, tumeur, mucus);

dans le conduit auditif externe (cerumen, corps étranger, sécrétion). Il le compare au sifflement pro- duit ·par l'air trave~sant une étroite ouverture.

2° D'une anomalie dans la circulation du sang (con- gestion cérébrale, contusion, dilatation d'une artère, basilaire-oceipitale-auriculaire). Ils sont alors isochro- nes au pouls, continuels, variant d'intensité, mais pas de nature. Plater et Mercurialis citent de ces bruits perceptibles objectivement par l'entourage du malade.

D'excès alimentaires, abus des boissons alcooli- ques et du tabac, de la suppression d'hérnorrhagies habituelles (menstrues-hémorrhoïdes). Le bruit faux est la conséquence d'une plus ou moins violente com- motion cérébrale après une explosion, un bruit vio- lent (coup de canon).

Il nomme bourdonnement sympathique, ·vrai ou faux, celui qu'on rencontre chez les hystériques, les maniaques, après des veilles, des chagrins, des trou- bles gastro-intestinaux du après des fortes hémorrha- gies. Il est dit vrai s'il y a une altération de l'organe auditif; le plus persistant est celui qui est dû à une hypéresthésie ou altération organique du nerf.

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- { { -

La surdité précède, accompagne, ou est consécu- tive aux bruits. Pour le savoir, Hard se base sur les renseignements fournis par le malade;, il recom- mande un interrogatoire et un examen minutieux, vu l'état de prostration et de mélancolie dans lequel peuvent tomber ces malades.

Les bruits subjeetifs peuvent être consécutifs à une raréfaction de l'air de la caisse du tympan, ou à une anomalie de pression, par exem pie chez les plongeurs et les aéronautes (Hamel). Nos connaissances sur les modifications pathologiques de l'organe de l'ouïe nous permettent souvent de trouver la vraie cause et de leur appliquer un traitement basé sur des indications.

Malheureusement, il y a souvent des points obscurs et le diagnostic est basé parfois sur de pures hypo- thèses.

De nombreux essais de classification des bruits ont été faits en partant soit de leur nature, de leurs cau- ses occasionnelles, des maladies générales, soit des affections auriculaires dont ils sont un symptôme.

J.-J. Itard en 1875 les divise en bruits :

-1 o Dûs à la présence d'un corps étranger dans le conduit externe et la trompe d'Eustache.

2° Dûs à l'inflammation des parties constituantes de l'oreille.

3° Bourdonnements d'origine vasculaire.

4° Bourdonnements d'origine nerveuse.

5° Bruits sans altération appréciable et d'origine douteuse.

Luçce qui ne croit pas possible le rapprochement de tel bruit à telle affection fait deux classes :

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Jo Bruits qui augmentent d'intensité par un son extérieur.

2° Bruits qui ·diminuent d'intensité par un son extérieur.

D'autres médecins, prenant comme base la qualité du bruit, font quatre classes : ·

Sons 2° Bruits

3° Bruits musicaux 4° Bruits combinés.

Pour cela, il faut s'en rapporter au dire du malade.

Jusqu'à quel point peut-on s'y fier? Leur apprécia- tion est différente, comme le fait remarquer Wilde, suivant le genre de vie, la profession, le lieu d'habi- tation (ville ou campagne), les goûts artistiques (sur- tout pour la musique) de chaque patient. Un bruit identique sera donc traduit différemment par les sujets.

Sans avoir la prétention de suivre la meilleure route nous adopterons la nomenclature suivante.

1 o Bruits vasculaires, qui sont sous la dépendance de troubles circulatoires locaux ou généraux;

2° Bruits auriculaires, causés par une altération de la trompe d'Eustache, de l'oreille externe, moyenne et interne;

3° Bruits musculaires, dûs à la contraction des muscles du voile du palais, du pharynx, de la trompe d'Eustache ou de l'oreille moyenne.

q.o Bruits réflexes, produits par le retentissement sur l'acoustique de l'irritation d'autres nerfs.

Les hallucinations de l'ouïe.

6° Les bruits d'auscultation, produits par l'entrée de l'air dans la trompe, la caisse du tympan, le bombe-

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- 1 3 -

ment de la membrane tympanique, le bruit de l'air dans le conduit auditif externe.

Avant de passer en revue chacune de. ces espèces de bruits et d'entamer notre sujet, nous tenons à adresser à .M. le

nr

A. Wyss, tous nos remercï'ements pour les judicieux conseils qu'il nous a toujours pro- digués, pour l'amabilité avec laquelle il nous a di- rigé en s'intéressant à nos recherches et en mettant sa bibliothèque à notre disposition. Nous sommes heureux de reconnaître ici avec quelle obligeance il nous a sans cesse permis de p1•ofiter de ses connaissances et de son expérience en otologie. Nous lui en témoi- gnons toute notre gratitude.

Avant de traiter les bruits subjectifs au point de vue de leurs caractères, de leurs diverses modalités, il est utile de voir quelle sont leurs causes occasionnelles.

Elles peuvent se subdiviser en : '1 o extérieures internes.

1. Causes extérieures.

Les conditions atmosphériques jouent un grand rôle dans les maladies des oreilles, soit par une in- fluence directe, soit par l'intermédiaire de la muque.use nasale et de l'espace naso-pharyngien ou les modifi- cations de la santé générale.

Beaucoup de malades, à chaque changement de température de saison, de temps, sentent leur sur- dité et leurs bruits d'oreilles augmenter, surtout si leur affection auriculaire a subi une exacerbation.

Chez d'autres une affection nasale ou pharyngée, à

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chaque apparition de la pluie, du froid_, et surtout du froid humide, augmente d'intensité, l'audition s'amoindrit et des sensations subjectives diverses com- mencent à importuner le malade, ou s'augmentent si elles existent déjà.

L'influence d'une forte chaleur sur les bruits est reconnue par bien des malades.

Le

mal de gorge peut être insignifiant à chaque changement de température, mais il peut être aussi le début d\1n état catarrhal progressif qui se propa- gera à la trompe d'Eustache et à la èaisse du tym- pan dont la muqueuse est la continuation.

Il pourra s'en suivre la formation d'une otite moyenne progressive avec adhérences, la muqueuse de l'oreille moyenne ayant plus que d'autres la tendance à la formation d'épaississements. Le malade aux premiers symptômes ne sera pas frappé par son état parce que c'est peu intense et que le br~it subjectif est faible et confus. A chaque récidive, cet état, se pro- nonce davantage et la guérison se fait plus lentement.

Malgré cela_, ce n'est que lorsque les bruits se seront établis d'une façon plus persistante et que la dureté d'oreille sera forte, que le malade ira consulter un médecin. Les altérations du tympan (enfonceme,nt et épaississements) seront déjà bien constatables à l'exa- men objectif. L'inflammation peut avoir produit une obstruction de la troupe par accotement de Res parois ; de là résulte un défaut d'équilibre de la pression extérieure.et la pression intérieure de l'air dans la caisse du tympan. L'extérieure domine et incurve le tympan en dedans, presse sur la chaîne

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des osselets et les fenêtres du labyrinthe dans lequel la pression est augmentée. Des bruits subjectifs et une diminution d'audition en seront la conséquence.

Le Dr Hommel, dans un travail, parle de cette rela- tion de la muqueuse du pharynx et celle de la caisse'

du tympan. ·

Quelquefois, à l'examen objectif, on ne voit pas une grande altération de l'organe auditif, quoique les symptômes subjectifs soient assez prononcés; le trai- tement du pharynx ou du nez amène alors sinon une

·guérison complète, du moins une grande améliora- tion. Urbantschitsch 1 cite deux cas où des cautéri- sations sur la muqueuse hypertrophiée des cornets ont eu cette influence. Nous avons eu deux cas ana- logues à la clinique; un d'eux surtout a été frappant parce que des cautérisations à l'acide chromique n'amen.èrent qu'une légère rémission des symptômes auriculaires, tandis que celles avec l'anse galvanique, faisant plus d'effet, augmentèrent beaucoup la dis- tance d'audition et firent cesser les sensations subjec-·

tives. Il est donc important de ne pas négliger, dans les affections chroniques du pharynx, l'examen de l'oreille, ce qui fera parfois instituer un traitement

pr-éventif. ,

Les courants d'air violents ou répétés peuvent avoir pour résultat des bruits subjectifs par lésion de l'oreille ou du pharynx, de même les changements /brusques et fréquents de température. Plusieurs cafe-

1 tiers attribuent à cette cause leurs symptômes auri- . culaires.

1 Lehrbuch der Ohrenheilkunde von Dr prof. Victor Urbantschitsch in Wien.

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Il est difficile parfois de faire une séparation des causes des bruits de celles des maladies de l'or~ille,

puisqu'elles sont quelquefois les mêmes, la surdité apparaissant avant ou après les bruits.

Les bruits et les sons extérieurs et leur importance pour la production des bruits subjectifs ont fait l'objet de nombreuses recherches. Le professeur Luçae 1 a publié un grand travail sur ce sujet. Itard avait déjà étudié la question étiologiquement et thé- rapeutiquement; il dit avoir débarrassé plusieurs malades de cette ennuyeuse obsession en faisant couler à fil de l'eau à côté de la tête, en faisant pétiller un feu de cheminée, ou en produisant un bruit de machine. 11 conseillait un bruit objectif ana- logue au bruit subjectif et se servait de ce procédé dans tous les cas de bourdonnements intenses et con- tinuels avec dureté d'oreille. L'action s'exerçait, comme le dit aussi A. Bérard, en captivant l'attention du malade.

Luçae rapproche la sonnerie d'oreilles physiolo- gique de la pathologique et insiste à ce propos sur la détermination aussi exacte que possible de la hauteur du son subjectif. La différence dans les deux oreilles peut être due (Luçae, Helmotz) à la différence de structure du conduit ou de la tension du tympan.

L'examen objectif ne permettant souvent pas de trouver une cause des bruits dans l'altération de l'appareil auditif, on les rattache alors à un bruit subjectif.

1 Zur Enstehung u. Behandlung der [subjectiven Gehôrsempfin- dungen von Dr méd. prof. Aug. Luçae in Berlin.

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17-

Hensen parle de certaines mélodies qui restent dans la tête et qui obsèdent continuellement les malades. Chacun peut avoir fait cette remarque après des fêtes, des soirées bruyantes, que l'on a dans la tète et les oreilles, les sons, les airs entendus la veille. C'est plutôt physiologique, car pour qu'il y ait une altération organique, il faudrait une action plus durable, (expérience de Peter Jacobs sur lui-même).

Hard, Joh. Müller, Schwartze, W. Preyer, relatent des sensations sonores durant longtemps après la cessation de la cause qui leur avait donné naissance, après un voyage en chemin de fer, par exemple (Luçœ après avoir été en train, avait un bruit de diable dans les oreilles).

Urbantschitsch fit des expériences sur des personnes saines et sur d'autres atteintes de surdité. Il vit, après des sensations sonores, persister des sons identiques, ou des plus hauts, ou des plus bas. Par ces sons extérieurs, les beuits subjectifs peuvent être augmentés sans qu'il y ait dureté d'ouïe. Pour cela, il faut qu'il y ait une prédisposition ou une affection latente de l'oreille ou une action extérieure subite et violente (coup de canon, sifflet de locomotive, sons musicaux intenses1 ).

Luçœ mentionne un malade qui eût de forts bruits subjectifs après avoir entendu de près le son du schofar (instrument dont on se sert dans le culte israélite).

1 Bonnafont. (Mal. de l'or.1861) a constaté pendant que là musique jouait, à l'examen objectif, une injection vasculaire du manch<:l du marteau, qui disparaissait quand la musique cessait de jouer.

D'autres sons musicaux avaient le même effet.

2

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- t 8 -

A la suite de coups de canon, un de nos amis eût, pendant plusieurs mois, dans les oreilles, des bruits très aigus et continuels qui l'empêchaient de com- prendre le langage. Un malade ne pouvait supporter le bruit de l'eau courante, d'un torrent de monta- gne. Quand il l'entendait depuis un instant, il lui semblait que c'était une troupe d'enfants qui pous- saient des hurrahs. Cette sensation durait plusieurs heures, quand même il avait quitté le bord de l'eau.

Son ouïe était normale, mais il y avait eu des sourds dans sa famille. Quelques années plus tard, il devint sourd. Des faits semblables pourront faire prévoir une otite à marche lente.

Un maréchal, dont l'ouïe était bonne, entendait, pendant plusieurs heures, après avoir quitté son ate- lier, le bruit du marteau frappant l'enclume.

Le Dr G. Brunner, de Zurich 1, croit les bruits con- sécutifs à l'explosion des armes à feu (bourdonne- ments prolongés avec surdité passagère, timbre métallique des bruits extérieurs) dûs à la convulsion réflexe du- tenseur du tympan et à l'augmentation de la tension intra-auriculaire (tympan et chaîne des osselets). Il explique donc les bruits subjectifs par une affection de l'oreille moyenne et non du laby- rinthe. D'autres les attribuent à des hémorrhagies labyrinthiques. Nous trouvons aussi dans les aùteurs, le cas de cette femme réveillée en sursaut, au milieu de la nuit, par le pétillement des flammes, et qui se sauva avec son enfant. Pendant deux ans elle fut constamment poursuivie par ce· bruit. Chez les musi-

1 Monatscbr. f. O. 1873.

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- ·19-

ciens de profession ou ~mateurs, les accordeurs de piano, les gens fréquentant les concerts, il s'est sou- vent produit des bruits subjectifs parfois très intenses, très rebelles, pouvant leur fausser l'oreille et s'aug- mentant à chaque nouvelle audition musicale. Ces

malades ne veulent cependant pas renoncer à la musique. L'obstruction du conduit avec de la ouate, du papier mâché, a suffi quelquefois, mais l'absti- nence musicale (si nous pouvons nous exprimer ainsi), est très difficile à obtenir, surtout quand la musique est le gagne-pain du malade. Je prends à ce propos un exemple dàns le travail du professeur Luçœ, qui est très concluant. Une dame, âgée de 37 ans, très musicienne, qui avait un bruit de bourdon et de la perturbation de l'ouïe à gauche depuis plusieurs mois, fut soignée par lui. Le bruit subjectif augmen- tait par la musique ou après un trajet en chemin de fer. Le bromure de potassium et un repos _musical complet, amenèrent une amélioration qui disparut quelques mois après, parce que la malade reprit le piano. L'obstruction du conduit auditif externe_, la cessation de la musique amenèrent une diminution du bruit, puis son changement de nature et sa'!dispa- rition. Une année après, ni le bruit, ni la perturbation de l'ouïe n'avaient reparu malgré IÎ:t reprise du piano.

Luçœ qui a approfondi cette question cite d'autres cas semblables.

Des bruits prolongés et répétés peuvent aussi occa- -sionner des sensations subjectives par l'excitation continuelle du nerf auditif. Nous en trouvons la preuve chez certains artisans, tels que serruriers, ferblantiers_, tonneliers, forgerons, etc. Luçœ parle

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d'un chaudronnier ayant un bruit de tapotement puis de gargouillement, avec vertige et surdité, qui fut guéri par le repos et des injections de pilocarpine.

Par des bruits extérieurs violents et de courte durée, il peut se produire même une paralysie du nerf auditif. Schwartze 1 cite, le cas d'un jeune homme surpris par le sifflet violent d'une locomotive et qui devint complètement sourd. Il eut un sifflement dans.

les oreilles. Burckardt-Merian en décrit un semblable.

La perturbation de l'ouïe n'est pas toujours en rap- port avec l'intensité du son extérieur producteur. Il

y a des différences individuelles. Moos 2 parle d'un mécanicien qui devint sourd et eût de forts bruits subjectifs après a voit· entendu un sifflet de locomotive d'une certaine durée. Un malade d'Urbantschitsch sentait ses bruits subjectifs augmenter par le bruit du vent dans la cheminée, le roulement des voitures, le brouhaha de la rue.

Czerny augmentait ses bruits subjectifs par un objectif correspondant.

La cause des bruits subjectifs est souvent expliquée chez les mécaniciens et employés de chemins de fer- par d~ troubles cérébraux, ou une altération orga- nique causée par l'ébranlement 3

L'interrogatoire ëst important pour rechercher cette cause de bruits.

Avec les causes extérieures, mentionnons encore la compression sur: le tragus (surtout répétée),

1 Archiv. f. Ohrenheilk.

2 Zeitschrift f. Ohr.

-3. Baginsky. Ueber Ohrerkrankungen bei Railwayspire. Skokasky.

Briquet. Lichtenb~rg. Joly,. Urbantschitsch. Habermann. Fulton.

Lévi. Walton. Hechnger. Ternllon. Rabenau. Charcot.

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- 2 1 -

l'apophyse mastoïde, le maxillaire supérieur, l'apo- physe épineuse de la première vertèbre cervicale, le globe oculaire, Ces différentes pressions ont aussi été utilisées comme moyens thérapeutiques.

Je signalerai encore une cause extérieure: l'emploi du téléphone (Lannois 1), surtout chez les personnes atteintes d'affection de l'oreille. Il se produit souvent chez les employés de la dureté d'ouïe par fatiguè de l'appareil auditif, des bruits subjectifs variés, des vertiges, de l'hyperexcitabilité nerveuse. Ces acci- dents disparaissent généralement avec la cessation de l'emploi.

2. Causes internes.

Elles sont locales ou générales.

Dans les causes locales rentrent toutes les maladies des oreilles accompagnées de sensations subjectives, surtout celles de l'oreille moyenne. Les bruits sont amenés par une affection simultanée ou consécutive du labyrinthe, ou par l'augmentation de sa pression par des exsudats sur les fenêtres ronde et ovale.

Chez un de nos malades, atteint d'une otite moyenne -chronique suppurative avec carie des osselets, le tympan était presque entièrement disparu. Sur la fenêtre ronde nous exerçâmes une pression avec une .sonde et il se produisit chaque fois· un son passager.

Ces bruits peuvent être dus à un excès de tension

·OU de relâchement de la chaîne des osselets. La dis- tinction est souvent très difficile à établir, même en

1 De Lyon, Ann. des mal. d'or., nez et lar.

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employant tous les moyens d'investigation mis à notre disposition.

L'obstruction du conduit auditif externe 1 avec le doigt, par un bouchon cérumineux, par un corps étranger 2, occasionne souvent un bruit subjectif plus ou moins sourd, ou l'augmente quand il existe déjà.

Doit-on l'attribuer au changement de la pression de l'air, à l'augmentation de pression labyrinthique, ou au fait que le malade n'entendant plus les bruits objectifs extérieurs peut percevoir les bruits internes, le conduit jouant le rôle de résonnateur? Quelques malades qui ont des bruits faibles et qui ne s'fm doutent pas peuvent se les rendre perceptibles par l'obstruction momentanée du conduit.

En soufflant de l'air dans le conduit on peut aussi causer des bruits plus ou moins forts suivant la ten- sion du tympan. Par le procédé contraire, l'air arri- vant dans la caisse par la trompe, comme dans l'expé- rience de Valsalva, peut arrêter immédiatement des sonneries (Helmotz, Fick, Funcke), ou en déterminer.

Dans certaines affections chroniques de l'oreille moyenne, la douche d'air par le procédé de Politzer ou le cathétérisme en cause parfois (Ward, Cousins).

Je dirai aussi que le symptôme dont nous nous occupons a été souvent la suite de manœuvres exer- cées par les malades eux-mêmes ou leur entourage pom' extraire de la cire ou un corps étranger du con-

1 Dr Rothnoltz. Membranous occlusion of the external auditory canal. Bourdonnements qui disparurent après l'ablation de cette mem- brane fermant le conduit auditif externe.

2 On ne sera jamais trop prudent dans leur extraction à cause des phénomènes inflammatoires !Jrovoqués. On a même cité des cas de mort.

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- 2 3 -

duit auditif externe. Les phénomènes inflammatoires sont parfois si intenses qu'on pourrait croire à une myringite ou à une otite moyenne aiguë. Les injec- tions dans la trompe d:Eustache ou dans la caisse du tympan par le conduit, si elles sont trop violentes ou trop fréquentes, sont aussi des causes locales. Les tintements qui ont résulté de cette irritation ont duré parfois des mois entiers, amenant quelquefois des phénomènes psychiques (Miot). Il y a là un .effet mécanique agissant sur la pression de la caisse ou du labyrinthe ou des modifications vasculaires. L'appli- cation du courant galvaniqve a eu souvent les mêmes résultats. Au lieu de procurer une amélioration (Althaus), surtout si l'on n'est pas prudent dans son emploi et qu'on le fasse trop fort (1. -1. Itard 1). Le Dr Lowenberg de Paris indique un moyen pour s'as- surer si les bruits sont produits par irritation de l'acoustique ou par des ·mouvements musculaires.

Brenner dit que c'est l'irritation du nerf et pas les muscles, car après la ténotomie, des bruits ont encore lieu par le passage du courant.

Ca uses générales.

Le changement de tension vasculaire dans l'appa- reil auditif ou son voisinage, ou les anomalies dans la circulation générale, l'inclinaison de la tète en avant. ou en arrière, la position du corps horizon- tale, le· décubitus latéral droit ou gauche, un exer-

1 L'électrothérapie appliquée aux bourdonnements d'oreille et à la surdité nerveuse. Thèse de Paris 1875.

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cice musculaire violent ou prolongé (avec ou sans troubles de l'audition, la digestio.n, une impression morale vive 1, chagrin, peur), de graves réflexions, un travail de tête assidu, une lecture prolongée, des veilles, donnent des· sensations. subjectives variables de nature, d'intensité et de durée. De même la toux, l'éternuement, le hoquet, la mastication, des mouve- ments rapides de la tète.

Les bains, surtout les bains froids et les bains de mer, ont souvent une influence néfaste sur les oreilles 2Les plongeons peuvent être très nuisibles.

Un cordonnier âgé de 59 ans, étant dans un bain tiède, plongea la tête dans l'eau; aussitôt il entendit dans l'oreille droite une détonation comme celle d'un coup de fusil accompagnée de surdité presque com- plète; puis survinrent simultanément d'autres bruits aigus qu'on ne put pas modifier ; on améliora son ouïe avec des douches d'air et des injections de pilo- carpine.

L'absorption de certaines substances a eu sou- vent pour effet des altérations fonctionnelles dans l'organe auditif. L'abus du tabac et des boissons alcooliques dont parlent Triquet, Ladreit de Lachar- rière 3, Urbantschitsch, amènent des troubles muscu- laires et nerveux, qui produisent des bruits subjec- tifs et de la surdité. Nous avons obtenu de bons résultats par l'arrêt du fumage et l'abstinence de boissons spiritueuses.

1 ll ::.emble y avoir un rapport assez intime entre les excitations du système nerveux, l'état psychique et les bruits subjectifs. (Est-ce par troubles vaso-moteurs '?)

2 S.-S. Sexton. New-York Méd. Record 1878. Bobonne. Gazetta deali ospitali 188g,.

Ann. des mal. des or. et du larynx, 1878. Inti. du tabac sur le dével. des mal. des or. et la surdité.

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- 2o-

Triquet.' Popp citent le plomb comme cause de bruits. Ce dernier rapporte des hallucinations de l'ouïe chez un saturnin. Urbantschitsch parle du plomb et du chloroforme, de l'acide salicylique (Roosa-Kirschner, Weber-Liel), et de la quinine. Roosa (American. Journ.

of the medical Sciences, 1874)ne conseille pas l'emploi de cette dernière dans les maladies des oreilles à cause du tinnitus et de la surdité causée par congestion du labyrinthe, de la caisse du tympan et même du con- duit auditif externe. Jacobi disait que c'était de l'ané- mie et non de la congestion ; Hammond, de Grœfe prouvèrent le contraire.

Dans un cas, la cocaïne a occasionné au bout de quelques minutes des sonneries d'oreilles. Zaufalll'a indiqué à la Société des médecins allemands à Prague en 1884 (Prag. méd. Wochenschr.-Verwendùng des Cocains in der Ohrenheilk).

Les maladies générales influent manifestement sur l'organê auditif, preuves en sont les troubles fonction- nels fréquents cités depuis longtemps (surdité, bruits subjectifs).

· Dans le tabès dorsal il peut y avoir lésion du nerf auditif (dureté d'ouïe avec ou sans bourdonnements);

lésion des fibres des canaux semi-circulaires (bruits subjectifs, vertiges).

Il y a souvent avant l'attaque d'épilepsie, au moment de l'attaque hystérique, des sifflements subits.

Dans la névropathie cérébro-cardiaque (à début lent ou rapide), il y a plutôt hypéresthésie acous-

tique.

Les ulcérations luétiques tertiaires_, quand elles

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intéressent la trompe d'Eustache, l'angine tubercu- leuse aiguë, s'accompagnent très souvent de bruits et surdité. Dans le mal de Bright, cela arrive fré- quemment. Il y a eu de nombreux travaux publiés là- dessus 1 Il faut attribuer ces phénomènes à une hypérémie du tympan, à une affection catarrhale de la caisse, à l'altération du nerf auditif (Rosenstein croit à un œdème). Pissot (thèse de Paris) parle des symptômes auriculaires précédant, suivant ou coïn- . cidant avec l'œdème. Dieulafoy (France, méd., 1878.

Gazette hebdom., 1878) a aussi bien étudié ces phé- nomènes. Chez nos malades nous avons constaté une apparition ou augmentation de bruits pendant une diarrhée et une diminution ou cessation lorsqu'elle eut disparu.

Les affections de l'estomac ont fait l'objet d'un travail du Dr E. Menière (Rev. mens. d'otol., 1888) et Woakes (Arch. de méd., 1879). Nous verrons l'in- fluence des maladies du cœur (Woakes, G. ~Liman)

avec les bruits vasculaires.

Dans le diabète 2 dont nous ayons eu plusieurs cas, on constate des bourdonnements et de la surdité survenant plus ou moins rapidmnent.

Une dame, âgée de 39 ans, entendit tout à coup!

au milieu de la nuit, deux forts coups de sifflet qui la réveillèrent en sursaut. Elle était devenue subitement sourde et n'entendait pas son enfant crier à côté

1 G. Liman. Rayer. Lecorché. Dupuy. Doumergue (Thèse de Paris, 1881). Field (Méd. Times and Gazette, 1879. Troubles circul. dans le mal de Bright, éause de tintem. d'or.) J. Walter. Downe (Glascovy méd. Journ., 1885. Deafness in Brights disease).

2 Gruber. Dr Schwabach (on disease of the ear im connection with diabetes mellitus). Toynbee, Raynaud, Kirschner (otite moyenne dia- bétique).

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- 2 7 -

d'elle. Elle avait eu de temps en temps auparavant un bruit de sifflet passager auquel elle n'avait pas pris garde (dans son enfance, otite suppurée bien guérie). Son ouïe était bonne. Les tympans sont cica- triciels.

Le traitement local n'a aucun effet. Dans l'urine, on trouve une notable proportion de sucre. L'interroga- toire complet corrobore le diagnostic. Cette malade ne serait donc pas venue consulter si elle n'avait pas eu ces bruits et cette surdité subite.

Nous avons eu aussi deux cas d'affection cardiaque.

Un n1onsieur vient se plaindre de bourdonnements qui le gênent beaucoup quoiqu'ils soient intermit- tents. L'examen objectif ne révèle rien de particulier, mais les renseignements fournis par le malade et l'auscultation montrent une lésion valvulaire au début. Un régime et un traitement appropriés modi- fièrent heureusement cet état dont le patient ne se doutait pas.

Un autre malade avait depuis plusieurs semaines des sifflements et bourdonnements très pénibles dans les oreilles. Il souffrait en outre de faiblesse, de malaise et de palpitations, mais cela l'inquiétait moins que les bruit?; il attribuait cet état à un refroi- dissement.

Les tympans sont un peu enfoncés et l'orific~ pha- ryngien des trompes d'Eustache un pe_u tuméfié.

A l'auscultation, on constate une lésion aortique, ce qui permet d'instituer le vrai traitement.

Ce qui précède nous montre suffisamment l'impor- tance à donner à l'état général dans certains troubles auditifs.

(29)

Reprenons maintena11t les différentes classes de bruits. Nous commençons par les :

1. Bruits vasculaires.

Leur siège est variable ; tantôt le m_alade les indi- que dans une partie localisée ou dans toute la tête, tantôt dans une des oreilles ou dans les deux.

Ils sont la conséquence de troubles circulatoires de l'organe de l'ouïe ou de son voisinage, ou dépendent de la circulation générale, comme chez les anémi- ques, dans la leucocythémie (Dictionnaire de Jaccoud, article Leucocythémie; bourdonnements et surdité).

Quelques auteurs les ont appelés bruits entotiques, mais cette dénomination a s~rvi à en désigner aussi d'autres, coïncidant avec des altérations auditives.

Ils sont habituellement pulsatiles, isochrones au pouls, augmentant et diminuant d'intensité suivant la pression du sang dans les vaisseaux, plUs forts à la

diastole~ moins à la systole cardiaque. D'autres causes peuvent aussi les modifier.

Ils sont de degré et de nature variables : tinte- ments, sifflements, bouillonnements, souffles, bruis- sements, bruit d'eau qu'on remuerait dans un grand récipient. Ils présentent aussi des intermittences.

Les bruits des artères, comme nous l'avons vu, peuvent être rendus pereeptibles par l'obstruction du conduit auditif externe, par certains états pathologi- ques de l'oreille moyenne (bruits des vaisseaux de la caisse et du voisinage). Les souffles vasculaires sont souvent la cause des bruits. Hippocrate disait qu'ils

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provenaient des vibrations des vaisseaux dans l'inté- rieur de la tête.

Poltzer .les déclare moins intenses que ceux qui accorn pagnent les altérations de l'ouïe. -

Leidenfrost les attribue aux petites artères qui vont à l'oreille; Boudet 1, de Lyon, à la propagation du souffle veineux de la jugulaire interne par la disposi- tion ampoulaire du golfe de la jugulaire qui reçoit le sinus latéral par un orifice plus ou moins rétréci.

Les différences d'activité de la circulation, l'ouver- ture de la jugulaire, le rétrécissement du sinus latéral, expliquent les variations chez un mèrne sujet et d'un côté à l'autre. Il a insisté sur· ces bruits chez des · malades présentant des souffles vasculaires, et chez lesquels il n'y a pas d'autres altérations de l'appareil auditif.

Moos parle aussi de la production d'un souffle plus ou moins aigu, à l'ouverture du sinus transverse dans le bulbe de la jugulaire, dépendant de la force du courant et de la quantité de sang.

Roosa sépare des autres sensations subjectives le murmure veineux de la jugulaire (qui se trouve sous la caisse du tympan) et le bruit pulsatile provenant de la carotide. Cette variété dépendrait d'anévrisme et d'anémie, et ne serait pas toujours accompagnée de surdité.

Rayer percevait un bruit indiqué par le malade. Il le faisait cesser en comprimant l'artère auriculaire postérieure (branche mastoïdienne).

Hyrtl croit possible la production de bruits percep~

1 Journal de physiol., 1862.

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tibles objectivement dans des anon1alies des petites artères irrigant la caisse. Dans les anévrysmes des carotides ou de leurs branches, des bruits subjectifs ont été quelquefois les premiers symptômes (batte- rnents isochrones au pouls).

Dans un cas d'anévrysme avec tintement continuel, il y eut guérison après l'extirpation de la poche qui intéressait le conduit auditif externe (Chimani).

Un bruit de tambour survenu après la ligature de l'artère occipitale pour un anévrisme cirsoïde, est noté par Reyburn 1 Il cite des bourdonnements per- sistants qui ont précédé une embolie cérébrale.

Les affections du cœur (Woakes) sont souvent accompagnées, même au début, comme nous avons eu l'occasion de le voir à la clinique, de troubles d'audition et de bruits subjectifs sur lesquels un trai- tement général a plus d'effet qu'un loeal, en atté- nuant la cause.

Dans les Inaladies des vaisseaux, plusieurs auteurs ont signalé (Plater, Duvernay, Mercurialis, ltard) des bruits perceptibles objectivement et pulsatiles (maladie de Graves), pouvant êti'e intermittents (Mayer, Wagenhauser, Archiv. für. Ohr.), et se produire par la toux, l'éternuement ou après une douche d'air dans l'oreille moyenne.

Von Troëlsch, Urbantschitsch, indiquent la produc- tion possible de bruits par la diminution du calibre carotidien. Urbantschitsch a constaté un bruit caro- tidien après le rafraîchissement de la tête ; par l'ap-

1 Nat. méd. Review Washington, 1889.

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plication du courant constant, on modifia et supprima ce bruit.

Travers et Dalrympe rapportent qu'en comprimant les caroti,d.es, ils faisaient cesser des bourdonnements et des battements dans un cas de fongus hématode.

La ligature de la carotide (inutile peut-être à cause des anastomoses) a donné des résultats dans ces bour- donnements d'origine circulatoire.

L'influence vaso-motrice est donc indéniable.

L'anémie, l'hypérémie, les inflammations dans l'intérieur du crâne, causent des bruits. Gruber dit que l'anémie et l'hypérémie du cerveau sans altP.ra- tion organique de ce dernier ou de ses enveloppes, peut donner des phénomènes du côté des nerfs acous- tiques. Il a eu plusieurs cas où, sans altération visible dans l'organe auditif, sans dureté d'oreille, il y avait des vertiges et de légers bruits subjectifs, augmentant ou diminuant suivant l'afflux du sang à la tête, plus forts par l'inclinaison de la tète en avant, moindres par la compression de la carotide primitive. On peut admettre aussi que les bruits qui apparaissent, aug- mentent ou sont amoindris dans certaines positions du corps, doivent être la conséquence de modifica- tions circulatoires; ils sont très fréquemment iso- chrones au pouls, pulsat~les ou comme des souffles.

Une malade d'Urbantschitsch faisait cesser son tinte- ment d'oreille en inclinant la tète en avant.

Dans les otites intermittentes, à certains moments de la journée, surtout le soir,· survenaient des symptômes subjectifs. La température- du conduit était plus élevée que celle de l'axillaire. Les bruits

€taient passagers et réguliers (Hauff, Urbantschitsch).

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Des bruits de diable, pulsatiles, des tintements peuvent se rencontrer en compagnie d'autres bruits et varier indépendamment de ceux-ci ; ce qui serait une preuve que leur cause est différente (circulation sanguine et altération rl.e l'organe auditif).

Kramer dit que ces bruits vasculaires n'existent pas, si la surdité concommittante dépend d'un état torpide du nerf ou si le tympan est détruit.

A l'état physiologique, on entend dans le silence de la nuit une sorte de chant dû à la circulation dans les capillaires de l'organe auditif (tympan, oreille interne, nerf auditif) et qui augmente si la circulation est plus active. En serrant fortement les mâchoires., · dans le silence, on produit un bourdonnement. C'est le bruit de la circulation artérielle, communiqué par les muscles et les os devenus résonnants.

La localisation et l'extension variables des bruits dépendent de leur intensité et de leur origine. Un bruit faible, surtout s'il n'est:pas très net, est dit venir de l'intérieur de la tête ; les plus forts sont indiqués dans la tête (périphérie); quand leur force augmente, on les observe surtout du côté de l'oreille affectée.

Ils sont perceptibles pour le médecin 1 W. Poorten a

parle d'une dame atteinte d'irritation spinale (névral- gie de la face à gauche, parésie du bras), qui se heurta la tête contre une porte. Ellè eut des batte- ments dans l'orbite gauche; dans les deux oreilles, surtout à droite, un bruit de marée montante, souffle systolique perceptible à peu près à f.lO centimètres, aug-

1 R. Baker. Zeitschr. f. 0., 1885, signale un bruit perceptible des deux côtés.

2 Monatschr. f.O. 1878.

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mentant d'intensité du cartilage thyroïde à l'oreille.

Elle le remarquait aussi dans toute la tête et la nuque.

La compression de la carotide primitive, celle de l'artère auriculaire postérieure n'avaient aucun effet.

Le speculum-pneumatique les augmentait beaucoup.

Le matin ils étaient insupportables. Poorten conclut à un bruit développé dans la cavité crânienne iso- chrone au pouls, rythmique, transmis par la tem- porale.

D'autres cas sont cités par Hutchinson, Rayer, · Politzer, (les cas d'anévrismes sont les plus nom- breux.)

Quelquefois des souffles vasculaires objectifs dans la membrane du tympan coïncident avec des mouve- ments isochrones au pouls du reflet lumineux. Green 1 décrit un bruit perceptible chez un enfant; sifflement dans les deux oreilles, intermittent .. isochrone aux pulsations carotidiennes, qui disparut par la com- pression de ce vaisseau. Il ne -le croit pas dû à un anévrisme, vu l'âge du patient et la présence du sif- flement des deux côtés, mais au passage de la caro- tide dans le rocher. Il n'y avait· rien à l'examen objectif. Un bruit modifié par la compression des artères dont nous avons parlé, est donc vasculaire ; mais cette même compression pourra modifier la cir- culation encéphalique et auriculaire et par suite être la cause de bruits subjectifs.

Un dérangement vaso-moteur, par les nombreuses anastomoses des nerfs, peut se communiquer de tel nerf crànien à l'auditif (CI. Bernard), la surdité, des

1 Subj and object aurai Sound-Boston soc. for. med observat. Bos- ton med and surg. journ., 1878.

3

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tintements, ont été la suite de modifications vaso- motrices du plexus cervical du sympathique. Urbants- chitsch et Ch. Burnett ont décrit la coïncidence d'hypérémie du pavillon ou de son voisinage avec l'augmentation des pulsations carotidienn'es.

Warrentrop mentionne un cas de surdité, bourdon- nement, douleur occipitale et perte de connaissance.

Le malade, âgé de 51 ans, mourut peu après ; l'autop- sie montra une dilatation anévrismatique compri- mant le pont de Varole et partant de l'artère basilaire.

L'influence de la menstruation est frappante chez certaines femmes chez lesquelles il se produit par- fois des sensations subjectives, un peu de surdité avec congestion de la face. Urbantschitsch a réussi à amender ces symptômes immédiatement par des inhalations de nitrite d'amyle. Le traitement est cependant souvent sans résultàt. Le Dr E. Menière·1 parle de surdité et bourdonnements pendant la méno- pause.

A propos de l'influence du sympathique sur les bruits, Woakes 11 (et d'autres) parlent de l'action du ganglion cervical inférieur sur l'artère vértébrale et les vaisseaux du labyrinthe. Il dit que cela peut expliquer les symptômes dans le syndrome de Ménière . . (Le tintement d'oreille avec surdité par action du sympathique sur le labyrinthe et l'acoustique, les vômissements par sa relation avec le vague.) Il ana- logie l'action de la quinine, du tabac et l'irritation par l'acide bromhydrique.

1 Annales des maladies des or., 1885.

2 The Lancet, 1878. Brit. méd. Journal, 1878.

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· Nous connaissons les relations entre la. grossesse et les affections auditives (Morland 1, Schmalz 2), les hémorrhagies utérines (Scanzoni, Würtzb, méd.

Zeit, 1886, Baratoux).

Roosa pensait que la présence d'un bruit subjectif indiquait une pression sur les vaisseaux du tympan et du labyrinthe.

Théobald 3 les croit dûs à l'irritation des fibres ter- minales et non du tronc de l'acoustique ; ce serait la conséquence de vibrations produites par le frottement du sang en circulation sur les parois des vaisseaux sanguins du labyrinthe. Ces vibrations se transmet- traient au liquide du labyrinthe et par lui aux fibres terminales du nerf. Cette action pourrait être aug- mentée par une affection de l'oreille moyenne ou une modification de structure du conduit auditif externe.

Field i croit que la principale cause des bruits est le rapport de l'équilibre de pression de l'air dans le conduit auditif externe et dans le labyrinthe. Il donne une grande importance à l'anémie et l'hypé- rémie. La réplétion des artères et artérioles par aug- mentation de pression sur la péri et l' endolymphe cause des tintements ; c'est ainsi que les médicaments agissent, quinine, acide salicylique, gaultheria. Une pression moins forte du sang aura le mênte effet, comme cela se voit chez les chlorotiques ou après de fortes hémorrhagies. Roosa appuie cette opinion.

Le Dr G. Liman, parle de l'action d'un sang altéré

1 Archiv. für Ohr.

2 Geh. und Sprach Heilk, 1846.

3 Transact of medical a. chirurgie. J ourn. of Maryland, 1875. On tinnitus aurium.

4 Med. Times and Gazette.

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chimiquel!lent (alcalinité, par exemple) où un trai- tement a amené de l'amélioration.

Beaucoup de ~ourdonnements d'oreilles dits ner- veux: s'ils sont un symptôme d'une affection de l'oreille, d'une affection cérébrale, ou le prodrome d'une maladie mentale, sont non moins souvent sous la dépendance de modifications dans le courant cir- culatoire ; par exemple les bruits intermittents ou continuels, à localisation variable, ou les tapements subissant l'influence de l'afflux du sang à la tête.

Il est nécessaire, quand on se trouve en présence de bruits subjectifs, comme l'ont fait remarquer Rayer, Poorten et Gruber, de ne pas oublier l'examen du bruit avec l'otoscope. Gruber dit avoir eu des malades dont on percevait le bruit subjectif avec l'otoscope, et dont les médecins précédents n'avaient pas eu l'idée de se rendre compte. Dans un travail sur les sensations auditives subjectives, it relate les

1

rapports des bruits subjectifs avec des anomalies de circulation auriculaire·. La pulsation d'une petite artère peut produire un bruit intense objectivement perceptible, les souffles chlorotiques, les anévry$mes des vaisseaux de l'oreille ou de son voisinage, (artère basilaire surtout) donnent des bruits perceptibles otoscopiquement. Si l'on comprime le tronc, siège du bruit, on l'arrête.

Nous pouvons aussi ranger ici les bruits subjec- tifs constatés dans les affections stomacales. Le Dr E. Ménière fit de cette question l'objet d'une com- munication à la société française d'otologie et laryn- gologie en 1886. Les Drs Lewen et Woakes avaient

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déjà parlé de symptômes auriculaires subjectifs sans lésion apparente de l'organe auditif et sur lesquels le traitement local n'avait pas d'effet.

G. Liman publia un travail ·sur les tintements d'oreilles et vertiges consécutifs à des affections gastro-hépatiques et sur l'amélioration obtenue par un traitement général sérieux et suivi.

A propos des vertiges Mac Bride 1 dit que dans le vertige stomacal la nausée précède les étourdisse- ments, parce que l'excitation périphérique atteignant d'emblée l'origine du pneumo gastrique retentit secon- dairement sur le centre du vertige, tandis que ce der- nier, dans le vertige auriculaire, est immédiatement influencé par l'excitation partant des canaux semi- circulaires.

Woakes rappelle les relations anatomiques du gan- glion cervical inférieur avec le pneumo-gastrique. Ce ganglion, voisin de l'artère vertébrale qui alimente le labyrinthe, a une action régularisatrice sur le laby- rinthe qui se trouve ainsi en rapport avec le cœur et l'estomac.

Une stase sanguine, une hypérémie des vaisseaux labyrinthiques comprimant l'endolymphe, provoque des vertiges par le changement de pression et l'alté- ration des fibres terminales de l'acoustique. Les troubles stomacaux agissent donc sur le pneumo- gastrique, celui-ci par action réflexe sur le ganglion cervical inférieur et ce dernier sur l'artère verté- brale.

1. Brit. méd. Journ. 1882. Remarks of patohlogy of auditory ver- tigo.

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LP-s bruits subjectifs ne sont donc pas toujours le prodrome d'une affection auditive comme le croient beaucoup de médecins auristes. Ménière en a eu de nombreux exemples; lui-même à chaque crise gas- trique, avait sans dureté d'oreille, un bruissement très désagréable, augmenté par l'obstruction du con- duit auditif externe, par le travail, la marche et dimi- nuant au milieu du bruit extérieur. Au moyen des c-as qu'il a observés, il a pu constater la relation de l'innervation splanchnique avec la circulation de l'oreille interne, ce que le prof. Bouchard a vu aussi.

Le Dr Ménière dit que les bruits sont variés, plus généralement unilatéraux, mats pas isochrones au pouls.

Franz Tuczck 1 raconte l'histoire d'une malade qui devint mélancolique à la suite de bourdonnements dans la tête et sonnerie dans les oreilles (comme le bruit d'une montre), perceptibles à 20 centimètres de distance. Devant chaque oreille il se produisait un claquement deux fois plus fréquent que le pouls et qu'on entendait à 12 centimètres devant la bouche ouverte de la malade. Rien à l'examen objectif, pas de surdité. La veine jugulaire présentait deux mou- vements ondulatoires pendant ·une pulsation caroti- dienne. La galvanisation ne produisit rien ; le bruit et les mouvements de la jugulaire sont isochrones.

Le tamponnement du conduit fait cesser le bruit et la mélancolie disparaît.

Dans certains cas de maladies d'oreilles avec bruits

1 Berlin, Klin. Wochensch, 1881. Ohrgerausch als Ursache von Melancholie.

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pulsatiles et intermittents, il faut rattacher ceux-ci à l'augmentation de la vascularisation du tympan et · surtout à celle des vaisseaux qui longent le manche du marteau.

Nous ajouterons encore quelques mots sur l'action des médicaments: quinine, acide salicylique et salicylate de soude sur les vaso-moteurs. Les recherches et comptes-rendus sur ce sujet sont très nombreux.

Berthelot en 1890 (Acad. des Sciences) mentionne les sensations acoustiques à la suite de l'absorption de certains sels de quinine.

Schilling 1 reconnaît comme dangereux ces médica- ments à cause de la congestion et de l'hémorrhagie labyrinthiques. Il propose l'ergotine au 2/s comme . antidote.

Depuis longtemps les médecins anglais employaient l'acide bromhydrique commeanémiant du labyrinthe.

(Waakes, Deafness giddines and noises in the head.

Londres 1880.)

Voltolini 2 conseille des doses modérées de qui- nine.

Wilh. Kirchner 3 a fait des injections sous-cutanées de quinine et salicylate de soude à des cobayes et à des souris chez lesquels elles ont produit des con- gestions et hémorrhagies.

Par inflammation chronique il peut s'établir un épaississement des tissus; des troubles labyrinthiques

1 Prophylactisches Mittel gegen die Intoxicationserscheinungen seitens der Salicylsaure und des Chinins-Münchner JErtz. Intelli- genzblatt, 1883.

2 Monatsch. f. Ohr. Emploi de la quinine dans les maladies des oreilles. .

3 Berlin. Klin. Wochensch. 1881. Ueber die Einwirkung von Chi- nin und Salicylsaure auf das Gehororgan.

. '

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nous indiqueront une lésion des fibres terminales du nerf cochléaire avec surdité et bourdonnements (contre lesquels les .courants ont été utiles).

P. Güder 1 (avec Weber- Li el) a vu dans certains cas la température s'abaisser dans le conduit auditif et l'hypérémie du manche du marteau se dissiper. Des sifflements,. tintements, bruits de vague, apparurent rapidement après l'absorption des médicaments et durèrent 12 heures. La diminution de l'ouïe dura plus longtemps.

Sachs 2, après 4 à ü grammes de salicylate de soude, en deux fois, à un quart d'heure d'intervalle, ne vit pas d'hypérémie du conduit ou du tympan, mais des bruits qui s'établirent de 2 à 4 heures après et se maintinrent même quelques jours (Weber- Lie!). Les symptômes étaient· plus marqués qu'après l'usage de la quinine. Nous ne donnerons pas d'ob- servation sur ce sujet qui fait

r

objet d'un travail spécial à la clinique du

nr

Wyss. Ces Inédicaments sont cependant préconisés dans les affectious de l'oreille moyenne. (Bezold recommanda l'acide salicy- lique dans les affections parasitaires.)

Thomas Bass dit que la quinine a arrêté des bour- donnements; mais que son emploi doit être basé sur des indications précises.

Le traitement des bruits vasculaires dépend de leur cause productrice. S ublata causa tollitur effectus. Il est évident que c'est à l'état général du sujet qu'il

1 Expériences relatives à l'action de la quinine, particulièrement dans l'organe de l'ouïe humain. Dissertation, Berlin, 1880.

2 Action du salicylate de soude sur l'organe humain. Thèse de Iéna, 1881.

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- 4 t -

faudra remédier dans beaucoup de cas; car les exem- ples abondent où un traitement local n'a pas donné de résultats. On recherchera soigneusement s'ils dépen- dent en outre d'une altération dans l'organe de l'ouïe ou du naso-:pharynx. Il est nécessaire pour cela de bien établir l'anamnèse et de procéder à l'examen objectif complet de son malade.

Suivant les cas, une saignée locale (anus, membres inférieurs, veines jugulaires) est indiquée et on a eu des cas de guérison.

La saignée générale a aussi été pratiquée, suivie ou non de purgatifs; des réfrigérants seront employés parfois.

2. Bruits auriculaires.

Ces sensations subjectives sont dues aux altérations des différentes parties de l'oreille, aux modifications pathologiques de l'appareil de transmission et de celui de réception du son.

Althaus dit que le bruit est toujours causé par une irritation de l'acoustique, soit que l'oreille soit malade, soit qu'il y ait des troubles artériels généraux, (Hartmann.)

Kiesselbach étudia l'origine et le siège de produc- tion des bruits. Il dit que le tintement se manifeste quand il y a hypéresthésie de l'appareil sensoriel auditif; celle-ci, chez certaines personnes est toujours existante, chez d'autres, passagère. Elle rend possi- ble la perception de bruits dus à la circulation du sang dans l'oreille, l'oreille moyenne 'jouant le rôle de résonnateur. Il croit. le tintement dû à une aug-

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mentation de circulation, ou à la sensibilité exagérée des fibres terminales de l'acoustique, ou bien aux deux causes réunies.

Ces bruits sont donc dus, soit à un changement de pression dans le labyrinthe, dont les causes sont diverses, soit à l'irritation ou à l'ébranlemfmt du tronc ou des fibres terminales de l'acoustique, soit à l'altération organfque de ses racines ou du tronc.

Il faut souvent chercher la cause des sensations subjectives dans l'irritation de l'un ou l'autre groupe de fibres; la présence de plusieurs 'bruits simultanés pourrait peut-être s'expliquer par des altérations dans l'appareil nerveux et dans la cieculation du sang.

Il est souvent diffidle dans une affection chronique de l'oreille moyenne, de savoir s'il y a participation du labyrinthe, quoique ce soit important pour le pronostic. La surdité peut être faible~ ou il peut n'y avoir que des bruits subjectifs: et l'examen objectif ne vous renseigne souvent pas (la disparition de per- ception des tons hauts parle pour une affection de l'appareil nerveux).

Certains auteurs admettent comme seule cause une augmentation de pression intra-labyrinthique: opi- nion que Luçœ n'admet pas.

Ces bruits auriculaires ont la variabilité, les carac- tères des sensations, subjectives en général; nous verrons cela plus loin, ainsi que leurs rapports avec la surdité.

Les obstructions du conduit auditif externe, de la caisse (tumeurs, corps étrangers, exsudats), leur dis- tension ou. compression, raréfient l'air de la caisse et agissent sur la pression labyrinthique. Tout ce qui

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