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Contribution à l'étude de l'hémiplégie diphtérique d'origine cérébrale

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Thesis

Reference

Contribution à l'étude de l'hémiplégie diphtérique d'origine cérébrale

LEVACHOFF, Pierre

LEVACHOFF, Pierre. Contribution à l'étude de l'hémiplégie diphtérique d'origine cérébrale . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1897

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:27245

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:27245

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à l'Université de Genève.

CONTRIBUTION A L'f:TUDE

DE

L'HÉMIPLÉGIE DIPHTÉRITWUE

D'ORIGINE CÉRÉBRALE

PAR

Pierre LEVACHOFF

de Russie.

THÈSE INAUGURALE

présentée à la Faculté de Médecine de l' Université de Genève pow· obtenir le gl·ade de Docteur en médecine.

---~~~~---

GENÈVE

IMPRIMERIE P. DUBOIS, QUAI DES MOULlNS

1897

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La . présen_te thèse, sans prétendre par là émettre d'opinion sur les p1oopositions qui y sont énoncées.

Le Doyen,

Dr A.-H. V AU CHER.

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notre attention sur le sujet que nous traitons, ainsi que pour l'accueil bienveillant reçu par nous clans la Maison des Enfants Malades. Les conseils éclairés qu'il n'a pas cessé de nous pro- diguer ont été de. la plus grande utilité pour la rédaction de cette thèse.

Nous remercions également M. le Professeur d'Espine pour l'lntérèt qu'il a pris à notre travail et les savants conseils qu'il a bien voulu nous donner.

C'est pour nous un devoir agréable de remercier M. le Docteur Audeoud, qui a obligeamment mis à notre disposition les notes précises et complètes qu'il avait recueillies sur notre malade pendant le premier séjour de celle-ci à la Maison des Enfants Malades. Nous avons beaucoup profité de ses indications con- eernant la bibliographie de notre sujet.

Nous saisissons aussi cette occasion pour remercier sincère- ment M. le Docteur E. Revilliod pour le bienveillant concours, qu'en sa qualité de Président de la Société médicale de Genève, il nous a prèté à plusieurs reprises.

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HISTORIQUE, BIBLIOGRAPHIE

Parmi les nombreuses cornplications qui menacent un sujet intoxiqué par le virus diphtéritique, l'hémi- plégie n'a commencé

à

attirer l'attention des cliniciens que depuis très peu de temps.

lVIorisseau et Roger furent les pren1iers

à

signaler l'hémiplégie au cours de la diphtérie. Dans son mémo- rable ouvrage sur cette maladie, Sanné n'en îait qu'une simple mention, en disant que l'hémiplégie est une des formes les plus rares de paralysie diphtéritique, et qu'il n'en avait observé lui-même qu'un seul cas.

Bouchut

1

parle d'un cas d'hémiplégie droite surve- nue pendant la convalescence de la diphtérie.

lVIendeP, en 1885, présenta

à

la Société des Médecins de Berlin trois cas d'hémiplégie survenus au cours de la diphtérie et,

à

la même séance, Remak et Henoch en signalèrent d'autres qu'ils avaient observés per- :sonnellement.

En 1893, Edgren

3,

dans son article

«

sur un cas d'hémiplégie diphtéritique )) réunit un certain nombre

1 Gazette des Hôpitaux de Pa~·is, 1869, p. 401.

2 Deutsche medicinische vVochensch1·i(t, 1885, no 12, p. 190.

:: Deutsche medicinische Wochenschrzft, 1883, no ~6, p. 864.

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de cas d'hé1niplégie diphtéritique publiés dans la litté- rature et les complète par un cas d'observation per- sonnelle.

En 1894, Ernest Apolant présenta à l'Université de Berlin une thèse, faite sous l'inspiration du prof. Men- del, sur l'hémiplégie diphtéritique. D'après ce travail qui contient une observation personnelle d'Apolant et d'autres observations publiées ou simplement men- tionnées, le nornbre total des cas d'hémiplégie diphté- ritique connus atteint le chiffre de 22.

La même année Behrend

1

publia une observation sur un nouveau cas personnel. Depuis lors quelques nouveaux cas vinrent s'y ajouter et l'article de Tho-

mas

2

sur l'émiplégie diphtéritique paru l'année der- nière en contient 30, dont deux sont publiés pour la première fois. Enfin Manicatide

3,

dans un article de date toute récente, publia un cas d'hémiplégie diphtéri- tique qu'il a eu l'occasion d'observer.

Bien que, d'après ce qui vient d'être dit, le sujet ne soit pas très nouveau, il nous semble exiger une étude plus approfondie. Les articles cités plus haut ne con- tiennent pour la plupart que des rapports succincts sur les cas observés par les auteurs eux-mêmes et ne tiennent pas compte des travaux antérieurs sur le rnême sujet. Personne n'a encore réuni tous les cas d'hémiplégie diphtéritique connus et ne les a soumis

à

une discussion complète. C'est peut être à cet état de choses que nous devons les idées peu nettes qui ont encore cours dans le monde médical sur ce sujet et le

1 Archiv fü~· Kinderpeilxunde, 1894, X VII.

2 Amer. Journal of med. scien. April 1896.

3 Les paralysies diphtéritiques d'origine centrale. Revue des maladies de l'enfance, 1896, septembre.

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à plication.

En effet, si nous remontons aux auteurs les plus anciens, nous voyons que l\1orisseau, Roger et Sanné eonsidéi'aient l'hémiplégie survenant dans la convales- cence de la diphtérie c01nme une forme de paralysie diphtéritique. n est difficile, faute de détails, de décider si l'hémiplégie dont ils avaient observé des exemples était bien d'origine cérébrale, ou s'il ne

s'agi~sait

que d'une paralysie d'origine périphérique avec prédomi- nance des phénomènes paralytiques d'un seul côté.

Quant

à

Sanné, il est presque hors de doute que le seul cas qu'il ait observé et sur lequel il ne donna pas de détails, se rapportait à cette dernière forme de para- lysie diphtéritique. En effet, il dit

1 : «

La paralysie diphtéritique est ordinairement symétrique, il est fort rar:e qu'elle affecte la forme hémiplégique. Cependant, j'ai rencontré un cas d'hémiplégie droite. Mais dans ces circonstances mêmes, il est exceptionnel que le côté qui paraît sain ne soit pas affaibli dans une cer- taine mesure.

En parlant d'un cas d'hémiplégie au cours de la diph-- térie dont malheureusement il ne donne pas l'obser·va- tion complète. Bouchut distingue au contraire l'hémi- plégie des autres paralysies diphtéritiques et en reconnaît l'origine centrale. Depuis lors, on a relaté dans la litténlture rnédicale plusieurs nouveaux cas d'hémiplégie dont quelques-uns suivis de .mort, révé- lèrent

à

l'autopsie l'origine cérébrale et la nature de la lésion. l\1ais déjà en dehor·s de ces autopsies, ceux

1. Dictionnaire Encyclopédique des Sciences Médicales : Diphtérie, p. 610.

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qui ont eu l'occasion d'observer ces hémiplégies, ne peuvent doutet· de leur origine centrale.

Il règne cependant une certaine confusion sur les trois points suivants :

1 o

Les paralysies diphtéritiques périphériques peu- vent-elles prendre une forme hémiplégique"?

2° L'hémiplégie d'origine cérébrale constitue-t-elle une des manifestations de la diphtérie"?

3° Quel est le lien qui rattache celle-ci à la diphtérie

û?

Dans le

Manuel pratique des maladies de l'enfance,

d'Espine et Picot

1

nous lisons :

<<

La fortne hémiplé- gique (des par·alysies diphtéritiques) est la plus rare (Trousseau) ; elle doit être séparée

à

notre avis de la paralysie diphtéritique habituelle, car il est probable qu'elle est due à une embolie ; la forme paraplégique

ave·~

pt•édominance d'un seul côté est de beaucoup la plus fréquente.

>>

Les auteurs du Manuel entrevoient déjà qu'il y a deux formes d'hémiplégie qu'on peut rencontrer au cours de la diphtérie, l'une d'origine centrale, l'autre d'origine périphérique qui se confond avec les paralysies dipthéritiques ordinaires. D'autres, au contraire, comme Zien1sen par exemple, ne parais- sent admettre qu'une seule de ces formes. En effet,

celui~ci

dit dans son

«

Handbuch

» : «

Les paralysies hémiplégiques et monoplégiques apparaissant sous forme d'apoplexie, sont extrêmement rares et échap- pent même à l'observation des médecins très expéri- mentés». Dans son traité

2,

Henoch a apporté plus de précision dans cette question en donnant res résultats

1 Cinquième édition, 1894, page 157.

2 Vorlesun,r;er {ü1· Einderkranscheiten. Berlin, 1896.

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tér·itique, dont deux suivis d'autopsies ont eu pour cause l'embolie cérébrale. Il ajoute qu'il faut distinguer ees hémiplégies des hémiplégies diphtéritiques vraies sans insister pourtant sur les caractères qui les distin- guent. Personne du reste n'a encore nettement posé le diagnostic entre ces deux formes d'hémiplégie dipbté- · ri tique et aucun traité classique, mên1e le plus rnoderne, ne consacre un chapitre

à

cette complication.

La thèse d' Apolant contient de précieux préliminai- res sur la question,

mai~

ne l'embrasse pas dans son ensemble.

Les deus articles qui ont paru l'année dernière et qui sont consacrés à l'hémiplégie diphtéritique- celui de Thomas et celui de Manicatide- renfer1nent d'ex- cellents aperçus sur ce sujet mais ne nous paraissent pas non plus l'épuiser complètement. Ainsi l'article de Thon1as, le pr·emie1· en date, fait mention de 30 cas d'hémiplégie, celui de l\tlanicatide n'en indique que 17.

Enfin les opinions de ces différents auteurs sur le sujet divergent sur certains points.

Ces diverses considérations et l'occasion qui nous a été offer·te d'observer un cas d'hérniplégie diphtériti- que, nous ont encouragé

à

entreprendre un travail sur ce sujet.

En publiant un nouveau cas de cette intéressante

manifestation de l'intoxication diphtéritique, nous réu-

nissons en même temps tout ce que nous avons pu

recueillir dans la littérature sur la question, et de l'é-

tude et de la discussion des faits, nous cherchons

à

tirer les conclusions qui nous paraissent être le plus

conformes

à

la vérité.

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Nous nous estimerions complètement récompensé de notre modeste travail, s'il pouvait élucider

quelque~

points obscurs qui entourent e.ncore -la question de

l'hémiplégie au cours de la diphtérie et si les cliniciens

consacreraient dorénavant

à

cette importante compli-

cation un chapitre

à

part parmi les manifestations du

virus diphtéritique.

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Nous a v ons tr-ouvé dans la littérature rnédicale 42 cas d'hémiplégie pAndant la convalescence de la diph- térie. :Malheureusement, les auteurs ne fournissent sur plusieurs de ees cas que très peu de détails, ce qui réduit de beaucoup le nombre total des observations plus ou moins complètes que nous donnons iei. Cer- taines d'entre elles sont Te produites in extenso ; dans d'autres, nous omettons des détails qui ne se rappor- tent pas directement au sujet qui nous occupe.

Nous commençons par énumérer les cas sur lesquels les détails nous manquent. Ils sont au non1bre de 18 . . Mendel relata, en 1885,

à

la Société des Médecins de Berlin trois cas d'hén1iplégie après la diphtérie dont un

fut

suivi de mort;

à

l'autopsie on trouva un foyer d'hé- morrhagie dans le noyau lenticulaire, détruisant la partie adjacente à la capsule interne.

A la même séance, Remak rapporta qu'il avait aussi

observé deux cas d'hérniplégie après la diphtérie-. Dans

un de ces cas, il s'agissait d'une fillette de 7 ans

atteinte d'une hémiplégie gauche pendant la convales-

cence de ladiphtér·ie, api'ès un ictus subit accompagné

de perte de connaissance et sui vi de troubles passa-

gers de la parole.

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12

Dans son traité

1

Henoc;h dit avoir observé 4 cas d'hémiplégie post-dipthéritique dont deux ont été suivis de mort. A l'autopsie on a constaté dans un de ces cas l'embolie de l'artère sylvienne provenant

d~une

thrombose du ventricule gauehe (hérniplégie droite avee phénomènes de eollapsus progressif) et dans l'au- tre l'origine de l'embolie n'a pas été déterminée ni dans le eœur ni dans les veines pulmonaires. Henoch admet la même lésion pour les autr0s cas qui ont guéri.

Henchen

2

a mentionné le cas d'un diphtéritique ehez lequel une hémiplégie droite avec aphasie s'est termi- née par la mort. A l'autopsie on a trouvé un gros foyer de ramollissement dans l'hén1isphère gauche dû

à

une embolie. Hirt

3

dit avoir observé une fille àgée de 14 ans qui le quinzièmejouraprès une diphtérie fut atteinte d'hén1iplégie survenue brusquen1ent, mais sans perte de connaissanee ni eonvulsions. Après plusieurs années eette hénliplégie ne présentait qu'une légère amélioration.

Gnauch

4

rapporte le cas d'un garçon de 9 ans qui après une diphtérie grave, a eu, le quator·ziè1ne jour de la eonvaleseence, une hé1niplégie gauche. La comis- sure bueeale gauche s'est abaissée, einq semaines plus tard la paralysie a disparu. La sixième semaine arTive un nouvel accès avee vomissements, délire, douleur·s du côtè gauche. Status praésens : Athétose de la main gauche, des orteils et de la moitié gauche de la face.

Sensibilité du côté gauche diminuée.

1 Vorlesun,c;t-?n für Kinclerscranheitin. 1896. Berlin.

2 Neurolo,c;ische Centralblatt. 1886.

3 Handbuch cler Nerventcrantcheiten, p. 182.

4 Centralblatt für Nervenheilkunde, 1891, p. 243.

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cence d'une angine

à

fausses memb1·anes présente des convulsions avec perte de connaissance, suivie d'une hémiplégie droite avec aphasie et paralysie du facial inférieur, en même temps qu'un souffle systolique

à

l'orifice mitral. Mort subite le quatrième jour.

Jones. Enfant de 8 an::; a eu après la diphtérie dans la convalescence une hé1niplégie droite avec aphasie.

Guérison en 8 semaines.

Bokai a observé 4 cas d'hémiplégie diphtéritique.

Dans 2 cas, il

y

a eu une hémiplégie droite et aphasie.

Bokai pense qu'il s'agissait d'une embolie de l'artère sylvienne provenant d'une thrombose marastique du

CCBUl'.

Observation 1.

Bouchut (Gazette des Hôpitaux de Paris, 1869).

Un enfant en convalescence d'une diphtérie fut atteint d'une hémiplégie droite. Cette hémiplégie était survenue brusquement pendant la nuit, mais n'avait été accompagnée ni d'une perte de connaissance ni de convulsions. L'enfant eut de l'aphasie et de la paralysie du voile du palais. On constate en même temps à l'ophtalmoscope l'embolie de l'ar- tère rétinien ne gauche et une nevrorétinite droite. Hien du c6té du cœur.

Bouchut ne donne pas do détails ni sur le cours de la maladie ni sur le soet ultérieur de son malade.

Observation II.

Rosenthal (Société de Médecins de Vienne, 189o).

Fille âgée de 15 ans. Trois semaines après la guérison d'une diphtérie, elle eut subitement des douleurs, faiblesse

1 Manicatide. Revue des maladies de l'enfance, 1896, octobre.

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au bras et à la jambe droite, vomissements, déglutition dif- ficile, rejet d'aliments liquides par le nez, luette déviée à gauche et hémiparésie droite.

Observation III.

Oulmont Paul (Thèse de Pa~·is, 1878. De l'athétose).

L. Marie, 18 ans. Pas d'antécédents de famille. Bonne santé antérieure. Croup à trois ans. Pendant la convales- cence sans attaque apoplectique, hémiplégie rlasque du côté droit, avec aphasie. Les accidents s'amendent rapidement, la parole revient, et bientôt la motilité est telle que nous la voyons aujourd'hui. Les mouvements involontaires datent de ce moment et n'ont épt'ouvé depuis aucune variation.

Etat actuel : Etat général excellent. Intelligence dévelop- pée. Motilité légèrement affaiblie du côté droit; la malade marche en trainant la jambe. Légère déviation de la face pendant le ril'e. Pas d'atrophie des membres paralysés. Oon- teactilité électrique instantanée. Sensibilité intacte dans tous ses modes.

Membre inférieur droit. Léger degré d'équinisme du pied.

Pas de contracture des orteils.

Membre supérieur droit. Le poing est fermé, le pouce en dessus, le poignet dans l'extension forcée sur l'avant-bras, et légèrement dans la pronation. L'avant-bras lui-même est·

en extension forcée sur le bras, l'olécrâne complètement effacé; et de cette attitude résulte un angle obtus ouvert en arrière formé par les deux segments du membre supérieur.

Cette contracture d'aspect si rigide cède sans peine, sans autre sensation que celle qu'on éprouverait en manipulant

·une cire malléable.

La volonté agit sur la main droite ; celle-ci obéit. lente- ment, finit par s'étendre, mais ne peut rester plus d'une ou deux minutes dans cette position. La malade coud par- faitement, tenant l'ouvrage de la main droite; elle éceit très lisiblement, tenant la plume entre le pouce et l'index de la main malade et appuyant son extrémité contre le menton, elle la conduit par des mouvements de tête.

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Observation IV.

Labadie-Lagrave (Des complications cardiaques du croup et de la diphtérie, 1873, Paris).

Un enfant de 7 ans et demi atteint du croup depuis trois jours, est traospor·té à l'hôpital, le 30 mars 1872, à la période asphyxique. L'interne de garde, mon collègue et ami Oar- taz, aussitôt appelé, arrive auprès du petit malade, etjugeant l'opération UJ'gente, s'apprête à la pratiquer sur le champ.

L ·enfant est étendu sur le lit et maintenu par plusieurs aides ; ü peine la première incision ü là peau était-elle faite, que l'enfant pâlit tout à coup, ses yeux s'éteignent, sa peau se refroidit et se décolore, les membres sont inertes et glacés, le pouls insensible, les battements du cœur à peine percep- tibles, la mort paraît certaine, l'opérateur fait en toute hâte et sans s'émouvoir, l'incision de la trachée, introduit la canule ; la plaie ne donne pas une goute de sang, l'enfant ne paraît déjà plus respirer. L'insufflation directe est aussi- tôt pratiquée, et ne réussit à produire que quelques rares et courtes inspirations, l'électricité ne semble guère plus active et le petit malade reste ainsi plongé pendant près de dix minutes dans cet état de mort apparente. Il se réveille enfin;

mais quel n'est pas notl'e étonnement en constatant l'exis- tence d'une hémiplégie complète du côté droit, avec dévia- tion manifeste. de la face du côté opposé. L'enfant ne survé- cut que tl'ente-six heures à cet accident et mour·ut dans le coma.

L'autopsie, faite par mon collègue Picot, interne de ser- vice, pe1·mit de constater l'existence d'Un ramollissement du cerveau limité au lobe antérieur de l'hémisphère gauche, et qui amait été causée par une embolie ai'térielle.

Observation V.

Abercrombie (Medical Times and Gazette, 1882, p. 377).

Garçon ùgé de 7 ans, ad mis à l'hôpital le 19 mars 1881. Il se plaint de maux de tête, de mal à la gorge et a des vomis-

(17)

sements. Le côté gauche de son cou est fortement gonflé.

Le 20 mars. Température 38,3-38. Langue très chargée.

Les deux tonsilles sont fortement tuméfiées et couvertes d'une épaisse fausse membrane grisàtre qui s'étend de l'a- mygdale gauche au palais dur. Les glandes derrière la mâchoire infét·ieure sont considérablement augmentées de volume. Battements rapides du cœur, bruits faibles; pouls petit. Rien aux poumons et à l'abdomen. Urine claire, con- tient des traces d'albumine. Le 23 mars. Fièvre légère. Les amygdales sont presque dépouillées de fausses membranes.

Les glandes du cou diminuent de volume. Beaucoup cl ·al- bumine dans l'urine. Le 24 mars. Albumine, cylindres nya- lins et globules sanguins dans l'urine. Le 26 mars. Légère élévation de température. L'enfant vomit tout ce qu'il a pris hier. Il est faible, se plaint de maux de ventre. Plus de faus- ses membranes. Urine albumineuse. Le 31 mars. Apyréxie, plus d'albumine dans l'urine. Avril 1er. L'enfant a vomi deux fois après avoir mangé. Parole indistincte depuis quelques jours, devient nasonnée. Voile du palais fonctionne bien.

2 avril. L'enfant a vomi dans la nuit. Urine albumineuse.

Dans l'après-midi, ie malade est pris de convulsions, subi- tement sans cri initial. Plus tard, on constate que sa face est déviée à droite. Il se plaint de maux de tête frontaux du côté droit. 3 avril. L'enfant a eu des convulsions qui durent environ 20 minutes. L'enfant a cessé de pader depuis hier, mais il comprend ce qu'on lui dit. Hémiplégie gauche totale.

Bruits du cœur normaux, régulters. Urine contient albumine 4 avril. Apyréxie. Plus de convulsions. Hémiplégie gauche totale (face, bras, jambe). Réflexes patellaires abolis. Vomis- sements fréquents. 9 avril. Liquides reviennent par le nez, luette immobile au toucher. 13 avril. L'enfant n'a pas parlé depuis le début des accidents hémiplégiques. Respiration difficile, diaphragmatique. Raies fins et secs à la po1trine en arrière. Urine albumineuse. 14 avriL L'enfant est mort à 2 heures du matin. Autopsie: Embolie de l'artère sylvienne droite adhérant aux parois. Cœur : quelques caillots atta- chés aux bords libres des valvules mitrale et aortique.

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Observation VI.

Gaudard (Thèse de Geneve, 1884. Observation XII.

Fillette èîgée de 4 ans atteinte de la diphtérie laryngée a été trachéotomisée. L'opération a bien réussi et quelques jours plus tar·d l'enfant allant bien on a enlevé la canule.

L'enfant était en voiedeguérison, lorsque le lime jour après la trachéotomie elle s'affaisse sur elle-même au moment où elle tmversait la chambre pour aller sur· le vase. On cons- tate une par·alysie complète elu côté gauche; la bouche est

déviée ù gauche et lP..s deux yeux à droite. Pouls tr'ès fré- quent ; angoisses vives ; re::-pir·ation accéléeée. L'enfant demande souvent à boir·e, mais le:; boissons passent entière- ment par la plaie. L'état général s'aggr·ave et la rnol't a lieu dans la nuit.

Observation VII.

M. le docteur E. Martin a eu la complaisance de nous comuniquel' ce cas déjü publié dans la thèse de Gaudard avec quelques détails complémentaires:

Le 20 avril 1879, je suis appelé à voir une enfant de 7 ans, pâle et marchant avec peine. En examinant sa gorge je constate qu'elle est tapissée, ainsi gue les pilier·s et la luette de plaques d'un blanc grisâtr·e; ganglions sous-maxi.llaires volumineux, salivation abondante, vo.rx faible et nasonnée.

L'enfant, au dire des par·ents, Ast malade depuis près de huit jours et a une sœur de 12 ans qui avait été prise également à la même époque de maux de gorge. La malnde est très nerveuse et 3 ans auparavant serait tombée sans connais- sance à la suite d'une contr·at·iété. 8 jours plus tard les amyg- dales, les pilier·s et la voùte palatine sont dépouillés de leur enduit et on constate de légères ulcérations superficielles de la muqueuse smtout au niveau de la luette; l'enfant aurait rejeté en toussant g uelq ues fausses membranes; elle a pris fort peu de nourriture. Quoique l'examen bactériologique n'ait pas été pratiqué il est très probable CJU'il s'agissait d'une affection di phtéritiq ue.

2

(19)

18

Le 5 mai. Pendant sa convalescence 1 'enfant à ln suite d'une émotion (sa sœut· alnée se coupe au doigt) tombe sans eonnais::>ëtnce dans la cuisine. Quand elle revient à elle, elle traine un peu la jambe droite et se plaint de maux de tête.

(-) mai. Pièvre. Difficulté pout· parler, légère déviation de la face. La paralysie des membres est très accusée. 7 mai.

Dans la nurt l'enfant réveille tout à coup sa mère en pous- sant quelques cris et l'on constate une hémiplégie droite presque complète accompagnée de fièvre, de difficulté pour avaler les liquides et pour tirer

Lit

langue. 8 mai. Hémiplé- gie dt·oite du mouvement; sensibilité en bonne partie con- sel'vée; déviation de la bouche ü gauche, commissure rele- vée elu côté gauche; légère déviation de la luette; fièvre.

La fièvre persiste jusqu'au 15 mai. Hémiplégie complète cl mite; bouche moins déviée. Le 20 mai. La tièvre tombe.

1 'appétit revient, la malade parle plus facilement et peut de nouveau tiret· la langue. Le 25 mai. Le mouvement reparait dans ln jambe dt'oite; la parole est plus facile, la déviation de la bouche diminue, la paralysie cl u bras droit persiste.

Ecoulement purulent par l'oreille. 3 juin. Quelques mouve- ments reparaissent dans les doigts de la main droite. 10 juin.

Plus d'écoulement par l'oreille; l'enfant recommence à remuer' le bt·as Pi l'avant-bt·as dmit. Etat général bon. Elle mat·cbe en fauchant. La face est déviée, la voix na sonnée.

27 juin. L'enfant commence à marcher seule; démarche chancelante. La déviation de la face et le nasonnement diminuent. En juillet et août, bains soufrés; l'amélioration s'accentue. En octobre, on constate une atrophie des mus- cles de l'épaule et surtout des extensem·s du bras et de l'a.-

~ant-br·as. Les doigts sont fléchis dans la main, légère con- tracture; la jambe traine encore un peu ; la face est légère- ment déviée. Electrisation, courants interrompus. 28 octo- bre. ~ouveile chute sans perte de connaissance. L'enfant s'est affaissée sur elle-même à deux reprises. Depuis ce moment la gêne pour parler a augmenté et la démarche est plus chancelante. L'enfant est revue en févt·ier 1880. La bouche est tl'ès déviée et il existe un peu d'écoulement de salive. Doigts fléchis dans la main, la contracture du mem- bre supérieur augmente. Diminution des muscles de l'avant-

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restée stationnaire. En 1881. Changement de caractère;

augmentation de la conteacture qui persiste encore en 1896.

L'enfant ne peut plus lire ni travailler depuis cette époque.

En 1882 elle est prise de crises épileptiformes qui reviennent à peu près tous les mois et est en traitement, pour cette affection gui se caractérise de plus en plus depuis plusieurs

années~ soit à Rolle, soit ü Zurich,.

Observation VIII.

Henoch (Berlin. f{linisch. Wochenschrift. 1886, p. o38).

Une fillette âgée de 9 1/2 ans eut la diphtérie et fut trachéo- tomisée. L'albuminurie d'abord abonJante les premiers jours, diminua plus tard et l'état général s'améliora. Le 4me jour après la trachéotomie il survint une parésie du voile du palais. Une semaine plus tard : pouls lent, irrégulier et petit, respiration accélérée. Les. jours suivants lypothimies, vomis- sements. Puis il se produisit une amélioration sous l'influence d'un traitement approprié. Un mois environ après la trachéo- tomie se produisit une hémiplégie gauche totale subite.

Parésie prononcée dans les extrémités gauches et dans le facial. Langue déviée du c6té gauche. Cet état dura douze jours, puis Fhémiparésie disparut peu à peu. Le voile du palais revint à l'état normal. Les réflexes patellaiJ'es étaient abolis des deux c6tés. Henoch diagnostiqua une thrombose de l'artère sylvienne droite.

Observation IX.

Solbrlg (Extrait de l'article de Thomas sur l'hémiplégie diphté- ritique dans Amer. fournal of' medical sciences. 1896. August).

Pillette de 4 ans admise à l'h6pitalle 15 mai 1884. Elle fut atteinte de diphtérie le 14 avril. Trois semaines avant son entrée elle eut une attaque d'hémiplégie droite sans perte de connaissance et sans convulsions. A l'examen on constata : une paralysie du facial inférieur du c6té droit, la tête était inclinée à gauche~ le menton tourné à droite; paralysie fias-

(21)

20

que de la jambe et du bras dl'Oits; paralysie de l'accomoda- tion et du voile du palais et aphasie. Abolition des réflexes patellaires. Sensibilité intacte. Le tO juillet la malade peut parler. Strabisme convergent. Le 5 aoùt. La paralysie de la face, du voile du palais, de l'accomodation et le strabisme disparaissent. Paralysie des muscles du pouce de la main droite et du muscle péronier droit. Les autres muscles des extrémités droites présentent une certaine pat·ésie. Parole normale. Les r·éflexes pate! laires sont absents de deux côtés.

Le

5

mai, il persiste encore une certaine paralysie du facial, la luette est tirée du côté droit. Parole normale. Il y a des contractures de muscles de l'avant-bras et de la jambe du côté droit. Les mouvements du pied droit sont presque complètement abolis; pied equin. Les réflexes patellaires sont exagérés du côté droit.

Observation X.

Auer bach S. (Deutsche medic. Wochenschrift. 1892, p. 16!J).

Une fillette âgée de 7 ans fut atteinte d'une diphtérie le f>

février. Le huitième jour sa p<lrole devint nasonnée, le dou- zième une néphrite apparut, le vingtième, convulsions cloni- ques et toniques généralisées, après lesquelles la commis- sure buccale resta déviée à droite, la joue gauche et la moi- tié gauche du menton étaient immobiles. La luette était dé- viée à droite. Parésie complète do la moitié gauche du corps.

La sensibilité du même côté était troublée. Aphasie. Réfle- xes patellaires abolis. Le tout s'améliora graduellement. La huitième semaine la malade essaya de mar(~her, elle put bou- ger ses doigts et s'appuyer sur ses bras pour se lever. Auer- bach soupçonne une hémorrhagie clans les deux tiers posté- rieurs de la capsule inteme. ,

O.bservation XI.

Jaeckle. (Aerztriche J.Vl.itteilungen a us ünd für Baden.

1892, no 10.

Garçon âgé de 5

1/2

ans. Diphtérie en mars 1891 qui gué- rit en huit jours. Le

gme

jour' apparaît un œdème de la face,

(22)

maux. Apathie, vomissements par moments. Déglutition normale. Le 12me jour, contractions toniques et cloniques qui se répètent, perte de connaissance, rétention 'd'urine et de matières. Le 14me jour, sensorium normal, plus de con-

vul~.ions, mais une hémiplégie droite: rétention d'urine et de matières; bouche tirée à gauche, les pupilles réagissent mal, mais elles sont égales. Sensibilité noemale. Aphasie complète. Réflexes patellair·es faibles de deux c6tés. Albu- mine et cylindr·e:-; épithéliaux d:tns l'urine. Cet état dure quatre semaines. L'ur·ine contient destr·aces d'albumine. La parole s'améliore. Réflexes patellaires not·maux. L'excitabi- lité au courant faradique est l.m peu diminuée ü droite. La paraly:-:ie per·siste. Huit semaines plus tard : phénomène de Homberg, ataxie: mais la malade commence à marcher.

Douze semaines plus tard : marche bien, en trainant la jambe droite. Dans le bras l'amélioration progresse moins vite; le bras peut pourtant ètre élevé horizontalement, il est mobile dans l'aeticulation du coude, mais tenu habituellement en J-léxion; les doigts sont aussi fléchis. La jambe se rétablit presque entièeement, mais les mouvements du bras res- tent imparfaits, la commissul'e buccale est tirée légèrement ü gauche. Parole normale. (Il s'agit probablement d'une hémonhagie dans la capsule inteme. Jaeckle).

Observations XII et XIII.

Seifert (Neurolo.9ische Centralblatt. 1893, p. 663).

Pren1 ier Cas.

Fille âgée de 10 ans, d\me constitution faible ; pas de maladies héréditaires ; développement mental. faible. Les fausses membranes ont disparu le huitième jour. Le dixième jour : paralysie du Yoile du palais, parole nasonnée, rejet d'aliments par le nez. Bruits du cœur faibles, irréguliers arythmiques. Point d'albumine dans l'urine. Les jours :sui- vants la faiblesse du cœm· augmente, il apparait du collap- sus. La nuit suivante la malade se réveille en pleurant, effa- eée, obnubilée et on constate chez elle une hémiplégie droite.

(23)

Face, bras, jambe droits sont paralysés; la langue est déviée à droite, aphasie motrice : la malade comprenait ce qu'on lui disait, mais ne pouvait pas répondre. Plus tard elle pro- nonce le mot de : Anne, Anne à toute occasion.· Sensibilité normale. Cet état durait depuis quelques semaines, quand une paralysie de la déglutition avec anesthésie du pharynx l'aggrava considérablement. Depuis la septième semaine la malade alla mieux, elle put avaler, la parole revint graduel- lement, de même que la motilité. Les rp.ouvements revien- nent d'abord clans la jambe, puis dans le bras. Neuf semaines après la malade commença à marcher. Contractures muscu- laires elu côté droit, exagération des réflexes. Six mois plus tard la moitié droite de la face présentait encore une certaine parésie, la langue était déviée à droite. Parole normale. Les mouvements de l'épaule et du coude sont noemaux, mais la main et les doigts sont en fléxion par suite de contracture musculaire, leurs mouvements sont très limités. L'extension de la jambe droite se fait avec difficulté et faiblesse. Les réflexes patellaires sont exagérés, il y a le phénomène du pied. Seifeet croit qu'il s'agit ici d'une embolie provenant du cœur.

Deuxième Cas.

Une fillette âgee de 9 ans eut le septième jour après la diphtérie la paralysie du voile du pala1s, le quatorzième jour une néphrite, œdème dP. la face et des jambes, urine albu- mineuse avec cylindres épithéliaux et granuleux. Le ving- tième jour elle se plaignit de maux de tête tenibles, elle eut des vomissements et de l'apathie. Le lendemain cris et perte de connaissance pendant toute la journée, on constata chez elle une hémiplégie droite complète. Il n'y avait pas eu de convulsions. La moitié droite de la face, le bras et la jambe droits furent paralysés, langue déviée à droite. Réflexes patellaires et abdominaux abolis du côté droit. Sensibilité normale. Dès que l'enfant eut r·epris sa connaissance, on constata qu'elle avait une aphasie motrice· complète, elle comprenait bien, mais ne pouvait pas parler. Rien au cœur ni aux poumons. Maux de tête, mais pas de nausées ni de

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mou vernents de la jambe paralysée et ensuite du bras se rétablirent lentement, mais progressivement. A près cinq mois l'enfant marche en traînant la jambe droite; les mou- vements du bras au niveau de l'épaule et du coude sont limités, de mème que les momTements de la main et des doigts. Il existe des contractures dans les muscles de la jambe droite; les réflexes patellaires sont exagérés. Plus tard les mouvements du bras deviennent plus étendus; l'en- fant peut lever le bras, l'étendt'e et le fléchir', mais la main et les doigts sont peu mobiles, les doigts sont affectés d'une contracture difficile à vaincre. Les réflex8s patellaires sont exagérés à droite. Les cont.ractures dans la jambe persistent.

I~'excitabilité électrique est diminuée, mais il n'y a pas de changements qualitatil's. Sensibilité normale. Pas de trou- bles trophiques. Seifert croit avoir affaire ici à une hémor- rhagie dans la capsule interne.

Observation XIV.

Donath. (Neurolog. Centralblatt 1893.

Résumé dans Jahrboach für Kinderheilscünde 1894. B. XXXVII.

Un garçon âgé de

8

ans fut atteint de diphtérie pharyngée qui dura quatorze jours. Le troisième jour de convalescence pendant la nuit il se produisit une hémiplégie droite avee paralysie du facial et aphasie motrice complète. L'enfant comprenait tout ce qu'on lui disait et pnrvenait à se faire compnmdre par des gestes. Pendant les quatt'e semaines qui suivirent, la parole s'améliora et la paralysie de la face diminua. La voix était rauque, il existait pr·obablement une parésie de la corde vocale. La branche buccale du facial resta parésiée, la parole indistincte. Parésie du bras et de la jambe droite avec de légères contractul'es. Pendant la mat'- che la jambe traînait, le tmnc était porté à droite. Les réfle- xes patellaires et du triceps étaient très exagérés à droite, le clonus du pied exi::;tait. Sensibilité normale, sauf légère hypéresthésie à droite. Légère atrophie du bras droit. Voile du palais normal. Sous l'influeuce du traitement (faradisa- tion et galvanisation) la parole et les mouvements s'amélio-

(25)

24

rèrent, mais If~ pronostic nu point de vue de la restitlltion ad integrum ne parut pas être favorable ü cause de l'appa- rition pl'Ogr·essi ve de contractmes.

Observation XV.

Edgren. (Uber ein Fall der diphtét·itischen hémiplégie Deut.<>ch. Merlicin. Wochenschri(t. 1893, no 36, p. 864).

O::;sian L. ùgé de 10 ans. Bons antécédents. Diphtérie le 15 novembre '1890. Trois semaines plus tard étant presque guéri il fait subitement une chute du baut d'une chaise. On ne sait pas s'il perdit connaissance et si les phénomèns para- lyti(jues apparurent immédiatement après. Le lendemain sa mère constata (pendant la visite ü l'h6pital) que l'enfant avait le bras di'Oit pamlysé et qu'il ne pouvait pas pader.

Le malade lui-même se rappelle avoir eu pendant quelques moments des contractions clnns les jambes et les bras. Le 17 déeembre : l'enfant est très faible, commissure droite de la bouche abaissée, la joue et la moitié droite du menton sont immobiles. Les yeux se ferment bien. Le bras et la jambe droits retombent fiasques, inet·tes, mais quelques mouvements faibles sont néanmoins possibles. Parole nason- née, incompréhensible; les aliments sont rejetés par le nez pendant la déglutition. Insensibilité au touchel· de la moitié droite du corps qui est plus t'roide que la gauche. Inconti- nence d'urine et des matières. Bient6t cet état s'amélior·e. En janvier '1891 l'enfant commence déjà à marcher en s'ap- . puyant sur les meubles. En fév1·ier la parole est plus clis- tmcte, bien CJU8 toujours nasonnée. La commissure buccale n'est plus abaissée. La motilité du bras se rétablit, quoique plus lentement que celle de la jambe. Ln rétention d'urine et de matières cesse. Au printemps s'accuse une parésie d'accomodation qui diminue plus tarr:l, mais reste encore appréciable en automne. Le 14 janvier 1892 1,3 malade est

· de nouveau admis à l'hopitnl. Il est bien con:;titué, pas d'a- trophie musculaire. Les poumons, le cœut· et les autres organes internes sont parfaitem~~nt normaux. Il

y

a une légère parésie cie la face (partie inférieu1·e). Le voile du

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malade tient le bras droit immobile et se :::;ert volontiers de son bras gauche, il est du reste gaucher. Il peut marcher, courir même, mai:::; il

y

a une certaine raideur de la jambe droite, la poi ote du pied effieure légèrement le sol et le pied est retourné à chaque pas en dehors. La moitié droite du corps est plus froide que ln gauche. Le bras devient bleuâ- tre s'il est tenu en position déclive. Point d'atrophie. Les réflexes patellaires sont plus vifs à droite. La sensibilité est conservée partout, excepté aux doigts de la main droite où la localisation des sensations est en défaut. Excitabilité élec- trique diminuée à droite, mais il n'y a pas de changements qualitat1fs. Amélioration progtessive; Le 15 mai 1892 1 'en- fant sort presque complètement guéri.

Observation XVI.

Sharples. (Medical News. 1894, no

o,

p. 127).

Uat'(·on âgé de 13 ans ; il eut avant la dispaeition des faus- ses membranes des battements précipités et irréguliers du cœur, auxquels succédèrent des cris pendant la nuit et de la paralysie du côté droit. 24 heures après il se produisit des tremblements de toute la moitié paralysée et on constata une aphasie. Bruits du cœur. faibles et irrégulier·s. L'urine ne fut pas examinée. Quatre mois après l'enfant avait encore ln démarche hémiplégique et la parésie était manifeste dans toute la moitié du corps. Les réflexes patellaires ont été exa- gérés. pas de clonus du pied. On remarque une légère atro- phie des membres paralysés. La parole s'améliora progres- sivement. Sharples pense qu'il s'agit ici d'une embolie cérébrale.

Observation XVII.

Apolant Emst. (Thèse inau,qurale de Be1·lin. Juillet 1894).

Georg.. R. âgé de 13 1/:J ans. Pas de maladies héréditaires.

En avril 1892. il fut atteint d'une diphtérie grave. Plus tard rejet d'aliments pae le nez, voix nasonnée. En même temps

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œdème de la face; l'urine trouble, dense1 n'a pas été exami- née pal' le médecin. Dans la nuit du 15 au 16 avrille malade fut inquiet, obnubilé~ prononçant des paroles incompy·éhen- sibles.· Le lendemain il reprit connaissance. Parole peu dis- tincte. Il essaie de marcher, mais ne peut faire que quelques pas par suite de fatigue; son bras droit pendait ine1·te. Petit à petit la faiblesse du bras et de la jambe augmentent. Le malade essaie pourtant d'aller à l'école, mais il est incapable d'écrire par suite de contracture aux doigts de la main dt·oite et de bluettes aux yeux (par·ésie de 1 'accomodation ? ).

Les mouvements de la jambe droite sont très limités. Voix légèrement nasonnée. Il souffl'e souvent des maux de tête. Les mouvements du bras et de la jambe deviennent de plus en plus défectueux. Sensibilité diminuée à droite. En juin 1894 il entre à l'hôpital (service du prof. Mendel). A l'examen on constate: parésie du facial inférieue, déviation de la langue à droite; la luette et les pupilles sont nor·males. Rien au cœu1·. Sphincters normaux. Mouvements de jambe droite surtout des orteils plus faibles qu'à gauche. Ré Sexes patellaires augmentés à droite. Sensibilité diminuée dans la moitié droite du corps. La moitié droite de la face est peu mobile, la face est. déviée il gauche au moment du rire. Le facial supérieur n'est pas atteint. Langue déviée légèrement à droite, la luette ü gauche, la moitié droite du voile du palais est peu mobiiP-. Pal'ole normale. Bras droit peu mobile, presque inerte. les doigts sont en extension. Le malade peut cependant élever lebras, mais il y a une grande différence a v cc le bras gauche. Il

y

a de légères contractu- res du biceps et du long supinateur. Point d'atrophie au bras.

La démarche du malade est spasmodique et parétique en même temps. Il y a une légèt·e atrophie de la cuisse droite.

Réflexes normaux. Les ot·teils de la jambe droite sont peu mobiles, la motilité de la jambe droite est moindee que celle de la jambe gauche. Sensibilité normale.

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Observation XVIII.

N. Berend (Archiv für H.inderheilkunde.

1894, B. XVII, Seite 321).

Enfant âgé cie

8

ans est admis à l'hôpital avec les gan- glions du cou tuméfiés, l'amygdale droite et la luette cou- vertes d'épaises fausses membranes; une voix fortement nasonnée; un léger écoulement par roreille; urine albumi- neuse. T. 39, 1. Quelques jours après, sa gorge est entière- ment dépouillée. L'enfant n'a plus de fièvre, il entre en con- valescence, lorsque~ dix jours plus tard, il est pris subite- ment de vomissements, de violentes douleurs dans l'abdo- men et tombe dans un état de sopor. Quelques heures après des contractions toniques et cloniques apparaissent dans les membres gauches et sont suivies d'hémiplégie gauche totale avec paralysie du facial.

Diagnostic : Hémiplégie gauche totale à la suite d'une embolie de l'artère sylvienne droite. Le jour et la nuit qùi suivent, les contractions cloniques se répètent plusieurs fois, cœur· faible accéléré. Deux jours après, le voile du palais est très abaissé du côté gauche, la voix est fortement nason- née. La faiblesse du cœur va en augmentant; deux jours plus tard la respiration devient suspirieuse et très fréquente (184 par minute), les extrémités se refroidissent. Taches ecchymotiques aux mollets. Matité relative du cœm· qui s'é- tend jusqu'au milieu du sternum. La fièvre s'allume; raies dessiminés et matité aux poumons en arrière; arythmie.

Mort. Autopsie: Dégénér·escence du parenchyme du cœur.

Végétations globuleuses dans le ventricule gauche et comme suite embolie et thrombose de l'art8re sylvienne droite.

Observations XIX et XX.

Thomas. (Amer. Journ. of scien. April 1896).

Premier Cas.

Une demoiselle àgée de 33 ans, toujours bien portante, sans aucune tare héréditaire a eu à 12 ans une diphtérie,

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SlllVJe d'une paralysie du voile du palais avec rejets d'ali- ments par le nez. Vers la même époque elle perd subitement connaissance et en revenant à elle, s'aperçoit qu'elle est incapable de se servit· de ses membres droits; elle parle indistinctement, mais comprend bien ce qu'on lui dit. Rien du côté des reins. Les mouvements du bras et de la jambe se sont rétablis, mais une certaine difficulté à se servir de son bras droit persista. Actuellement c'est une fille assez bien développée et d'une bonne constitution. Elle boite un peu de sa jambe dmite, les orteils ne peuvent pas être bien étendus, mais elle ne traîne pas la jambe et sa démarche

· n'est pas spasmodique. Pas ~e signe de Romberg. Le bras droit est habituellement tenu appliqué vers le côté! le coude en extension, l'avant bras en supination. Le pied droit est légèrement équin. Une raideur et une parésie marquée au bras et à la jambe droite empêchent leur fonctionnement.

Légère atrophie de la cuisse et du mollet de la jambe d1·oite . . Les réflexes patellaires sont exagérés. Sensibilité nonnale.

Excitabilité électrique diminuée, surtout à la jambe droite:

mais il n'y a pas de changements qualitatifs.

Deu:âème Cas.

Observation XX.

Un garç·on ügé de 12 ans eut en 1893 une diphtérie. Le quinzième jour environ depuis le début de cette maladie, lorsque la go t'ge était presque dégagée de fausses membranes!

il survint une paralysie du voile du palais avec rejet d'ali- ments par le nez et en même temps une diplopie et l'affai- blissement de la vue. Dans la troisième semaine de sa mala- die il fut réveillé pendant la nuit par de fOL'tes douleurs dans les membres droits, surtout au bt·as et s'aperçut qu'il était incapable de faire mouvoir la jambe et son bras dmits ; sa face était tirée du côté gauche. Il pe1·dit en même temps la faculté de parler. Uaphnsie dura deux mois. au bout des- quels il recouvrit complètement la parole. Peu de temps après il fut aussi en état de marcher. Sept mois ap1·ès le début de sa maladie il entra à l'hôpital de Boston où on

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bras gauche. Les doigts sont fléchis et ne peuvent être éten- dus. mouvements de pronation abolis au bras droit. La force de la jambe et du bras droits est sensiblement diminuée.

Sensibilité normale. Réflexes patellait'es plus forts à droite, pas de clonus elu pied. L'enfant est bien développé, d'une

· bonne constitution. Il a en outre une légère parésie du facial inférieur droit. Voile du palais normal, parole idem. Sensi- bilité légèrement diminuée à gauche. Contr'actures muscu- laires du bras avec légère atrophie. Réflexes tendineux plus vifs à dr'oite. La marche est normale, pas de signe de Rom- berg. Les pupilles réagissent bien. Pas de paralysie des muscles des yeux, pas de diplopie. Sens musculaire normal.

Les mouvements du bras droit sont légèrement ataxiques.

Excitabilité électrique diminuée dnns les muscles du c6té affecté. Cœur normal.

Observation XXI.

Berggrun E. (Dritter Jahres-Bericht der Kinder-Abtheilung des Spitales der Alg. Policlinik, in Wien, 1896).

Hémiplégie gauche ü la suite de deux attaquesapoplecti- ques, précédées plusieurs jours avant d'une pamlysie du voile du palais. Arythmie, galop. Guérison.

Anna Sch. âgée de

6

ans fut atteinte le douze février d'une angine et d'un coryza diphtéritiques des plus graves. Ce fut

·cette forme de la diphtérie que Monti appelle tertiaire c'est- à-dire gangreneuse. Son état très grave dura jusqu'au dix mars. Pendant ce temps on lui pratiqua plusieurs injections de sérum de Behring. Elle eut entre autre une forte albumi- nurie et une otite avec écoulement abondant par l'oreille droite. Au cœur, on contata un bruit de galop et une aug- mentation de matité. Pouls irrégulier'. A la suite d'une para- lysie du voile du palais, l'enfant fut nourrie à l'aide d'une sonde. Une notable amélioration se fit sentir· dans son état:

lorsque le 17 mars après une attaque d'apoplexie survint un~

parésie du facial,· du bras et de la jambe du c6té gauche.

Cette hémiparésie disparut le même jour en ne laissant qu'une certaine faiblesse dans le c6té atteint. Température

(31)

30

38.5. Albumine 3 °/oo Esbach. Le lendemain matin : batte- ments irréguliers du cœur suivis d'une nouvelle attaque d'a- . poplexie. La parésie réapparue du même côté persista. Forte albuminurie. Le 20 mars. Même état. Une gmnde faiblesse du cœur. La parésie elu facial diminua. Le 25 mars. Aux parésies du bras et de la ja:nbe vinrent s'ajouter celles des muscles de la nuque et du tronc. Depuis lors l'état de l'en- fant s'améliora progressivement~ la parésie diminua en com- mençant par les extrémités inférieures et le t 7 avril l'enfant quitta l'hôpital presque guérie, présentant seulement quel- ques raideurs nu bras gauche.

Observation XXII.

Leroux Ch. (Journal de clinique et de thérapeutique inf'antiles 1896, no 13).

Hémiplégie droite et aphasie survenue après une perte de connaissance pendant quelques heures, mais sans convul- sions. Paralysie du voile du palais. Souffle au f. aortique.

Guérison complète.

Victor D. àgé de t 1 ans est atteint d'une angine diphtéri- tique confirmée par l'examen bactériologique. Après deux injections de sérum et au bout de 11 jours il sort de l'hôpi·- ta'l guéri de son angine.

Quatre jours après, en déjeunant il tombe de su chaise et ne reprend connaissance que quelques heures après : tout le côté droit est paralysé, le bras tombe le long du corps, la jambe est molle, la bouche est déviée; l'enfant ne peut par- ler, il est atteint d'aphasie.

On le conduit de nouveau à l'hôpital où on constate outre l'hémiplégie droite totale et aphasie, une paralysie du voile elu palais, portant sur les deux côtés, voix nasonnée, reflux des liquides dans les fosses nasales. Il est difficile de fixer exactement la date du début de la paralysie du voile du palais, les parents n'ayant observé que l'hémiplégie. L'exa- men du cœur fait découvrir un souffle ~ystolique très net, assez rude, siégeant à la base près du sternum, se prolon- geant dans la direction de l'aOL'te, il est fixe et ne se modifie

(32)

régulier, normal.

Amélioration lente et progressive pendant cinq mois des phénomènes paralytiques. L'hémiplégie est à peu près gué- rie, l'enfant marche bien, il y a encore un peu de gêne dans les mouvements du bras; l'aphasie a presque complètement disparu. La paralysie du voile du palais est guérie. Le cœur est sain, on ne constate pas le moindre souffle. Diagnostic:

endocardite végétante suivie d'une embolie de l'artère sylvienne.

Observation XXIII.

Manicatide. (Revue cles maladies de l'enfance. i896, octobre).

Enfant âgée de 7 ans et demi amenée à l'hôpital le 21 janvier 1896 pour une diphtérie pharyngienne datant de quelques jours.

Le 7 février, renfant sort complètement guérie de son angine. Quelques jours après, pendant la convalescence, npparait la pat·alysie du voile elu palai:; et le 15 février la malade est conduite de nouveau à l'hôpital pout' cette para- raly::;ie et pour une hémiplégie gauche. Cette hémiplégie est apparue brusquement à la suite d'un ictus qui a passé rapi- dement. L'enfant n'a pas eu de fièvre ni de convulsions, elle n'avait pas perdu connaissance, si non pendant un temps très court. La paralysie était fiasque et intéressait les deux membres et le facial inférieur du côté gauche. Avant et après l'accident la malade n'aurait pas eu de troubles de la sensi- bilité ni de sensations particulières du côté affecté. La déglu- tition était impossible. La paralysie du pharynx s'est amé- liol'ée peu à pen jusqu'à complète disparition. L'hémiplégie se serait aussi améliorée en partie, les mouvements volon- taires reparaissent surtout au membre inférieur. L'enfant ne présente d'autre trace de la paralysie du voile du palais qu'un léger n~;tsonnement de la voix. La parésie du facial se manifeste pendant les mouvements de la face pat' une asy- métl'ie de la bouche et par sa déviation à droite. La langue est aussi légèrement déviée à gau~he, le côté droit de cet

(33)

organe étant plus saillant et plus lar·ge (grand hypoglosse).

Le bras gauche est en aJduction, collé au tronc, l'avant- bras en fiéxion sur· le bras et en pronation, ln main fléchie et déviée vers le bord cubital de l'avant-bras,. les doigts en légère fiéxion. Le membre inférieur gauche est en extension le pied eh attitude varus équin. La pt>au des membres afl'ec- tés est légèrement cyanosée et plus froide qu'à droite; l'épi- derme est plus épais dans la paume de la main. Les deux membres gauches sont plus minces que ceux du côté opposé, ils sont aussi plus courts dans leur longueur totale, ainsi que chaque segment pris isolén1ent. Les reliefs musculaires sont moins accentués à gauche, mais les muscles opposent de ce côté une résistance plus grande aux mouvements passifs, leur tonicité est augmentée. Les mouvements volontaires sont très restreints dans la main et l'avant-bras, plus amples a.u membre inférieur, leur force est diminuée, mais il n·y a pas d'incoordination, ni de tremblements. La démarche du n1alade est celle des hémiplégiques avec le balancement particulier dû au raccourcissement du membre gauche.

Sen::;ibilité nonnale partout. Les réflexes cutanés sont normaux, le réflexe patellaire est beaucoup exagéré à gau- che, celui du côté droit est au contraire très diminué.

A l'examen électrique tous les muscles du membre supérieur gauche et les petits muscles de la main réagissent aux exci- tations faradiques de la même manière gue ceux dLl côté snin. La même chose existe du côté des nerfs et des muscles du membre inférieur.

Pas de troubles de l'intelligence. Le premier bruit à la pointe du cœur est plus prolongé, ·plus rude, sans être trans- formé en souffle proprement dit. Pas d'autres troubles du côté des organes respiratoire, ci r'culatoire, digestif, géni- tourinaire. L'enfant est affaiblie, anémiée; elle aul'ait été, d'ailleurs, toujours bien portante. Née à tel' me, dans de bon- nes conditions, elle a été nourrie au sein par sa mère. Ses parents sont bien portants; il n'y a pas de maladie nerveuse dans la famille; le père abuse un peu des boi:Ssons alcooli- ques.

(34)

d'hémiplégie chez une fillette qui se trouve encore actuellement

à

la :Maison des enfants malades du che- min Gour·gas

à

Genère, dirigée

par·

le Dr E. Martin, elle a été recueillie au début par l\1. le Dr Audeoud.

Observation XXIV.

Hedwige D. âgée de 7

1/2

ans entJ·e à la Maison des enfants malades le 10 mai 1895. Père et mère bien portants. Une sœur de 9 ans est bien poL·tê.mte, l'autre àgée de 5 ans a eu la diphtérie (angine et coryza) 15 jours avant sa sœur, mais fut guérie par une injection de sérum. Elle a eu la rougeole à 5 ans, s'en est bien remise. Au mois d'avril elle eut une angine diphtél'itique et reçut trois injections de sérum. Elle s'en remit en dix jours. Pendant la convalesce~)ce su evint la paralysie du voile du palais. Le 15 avril étant sortie par la bise, elle peend froid et trois ou quatre jours plus tard son urine devient albumineuse et diminue de quantité; il y a des enflures et quelques accidents urémiques du c6te de la respir·ation (cheyne-stolœs). Au bout de trois semaines eile désenfle complètement. Vers le Jer mai environ sa mère remarque que l'enfant a la bouche tordue en mangeant. Vers ce moment elle perd aussi la parole qui depuis lor::; ne revient plus. Deux jours après le bras droit sè paralyse progressive- ment, puis deux jours plus tard la jambe droite se paraly:::;e à son tour. Il n'y a pas eu de convulsions ni d'ictu~, quel- gues douleurs seulement clans la moitié gauche de la tête se

~ont fait sentir pendant quelques jours. Le 11 mai. Status.

Hémiplégie droite complète fiasque (face, bras, jambe).

Signe de l'orbiculair-e à dmtte. Aphasie motrice : la malade répond pat' des sons inarticulés aux questions qu'on lui pose.

Cœur· : bruit::; tt·ès rapides, cœur affolé, bruit de galop très net à la pointe, pas de souffle. Pouls petit, dépressible, iné- gal, mais régulier. Urine sans albumine.

Le 13 mai. Cœur apaisé, bruits nets, bien frappés, régu- liers, le galop a disparu; pouls= 100, égal, régulier. Apha- sie motrice complete, mais il n'y a pus de surdité verbale ou

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psychique. Elle répond juste par· des signes .de tête, regard plus vif et plus intelligent qu'avant-hiee. Rien aux poumons.

Le 14 mai. Système digestif. Bon appétit, les liquides ne reviènnent pas par le nez lorsqu'elle mange, cependant en buvant elle tousse un peu. Le voile du palais se meut bien.

Abdomen rien de particulier. Le foie et la rate ne sont pas augmentés de volume. Cœur nor·mal. Bruits réguliers, bien frappés. Pouls= 100, égal, régulier. Système nerveux. La motilité revient un peu : l'enfant peut mouvoir sa jambe et sa main, elle peut se tenir debout et faire quelques pas si on la soutient, tandis que, il

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a trois jours, sa jambe était tout à fait fiasque. Sensibilité diminuée dans tout le côté droit.

Héflexes patellaires = 0 à droite et à gauche = l, réflexes olécra.niens = 3 à droite, 2

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à gauche. Pas d'atro- phie, ni sueurs, ni autres troubles trophiques du côté paralysé, cependant les muscles des membres droits sont plus fiasques qu'ù gauche. Les memb1·es droits se mettent plus vite en équilibre avec la tempéeature ambiante.

Demande à aller sut· le vase, mais se laisse aller cepen- dant clans son lit (urine et matières). Nerfs crâniens : pas de paralysie de la langue ni des lèvres, ni des yeux; pupilles not·males. Le 15 mai. Les mouvements se font mieux : l'en- fant lève le pied .iusqu'à 50 centim. environ au-dessus du lit;

elle plie bien le genou; elle bouge la main droite. La para- lysie décl'Oit de bas en haut. Le signe de l'orbiculaire est toujoues très net. Respiration égale, régulière. Cœue nor- mal, pouls régulier. La parole se réduit toujours à un sou- pie monosyllabique. Etat général excellent. Le 17 mai. Elle marche seule en s'appuyant ü la table, elle lève mieux la main . .Aphasie totale. Paralysie plus forte du côté elu voile du palais : les aliments liqL1idcs reviennent pat· le nez.

21 à 22 mai. Les liquides ne reviennent plus par le nez. Elle écrit de la main gauche. Pas d'agraphie. Elle peut maecher seule. Plus de pal'alysie des sphincters. L'aphasie persiste. Le 1er juin. Plus de paralysie du voile du palais.

L ·enfant marche seule, mais boite à droite. Elle peut saisir de la main droite un vene et commence à s'habiller seule.

Elle peut déjà fermer un peu rœil droit seul. L'aphasie est très marquée, cependant elle dit : o-co-a pour chocolat;

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faisant autant de sons distincts. Intellect très éveillé.

Du 16 au 20 juin. Elle tousse, température élevée jus- qu'à 39,8, des raies et de la submatité à la base droite.

Le 20 juin. Elle ne tousse plus, apyrexie complète. Atro- phie légère des membres du càté droit. L'aphasie per- siste. Mouvements peu marqués dans le bras. La marche se fait avec claudication; le signe de l'orbiculaire persi.,te. Rien aux poumons. Le 28 juin. Les troubles vasomoteurs (sueurs, équilibre rapide de températuJ'e persistent dans le membre supérieur droit. Réflexes patellaires = 3 à gauche, 4 1/2 à droite; tendance à la contracture; pas de elon us du pied.

Le 13 aoùt (1895) elle a été emmenée par sa mère.

Le 17 aoùt 1896 elle rentre de nouveau en clinique; c'est depuis ce moment quej'ai pu en prendre l'observation moi- même.

Status praesens. Bonne constitution, non amaigrie, un peu pàle. L'intellect n'est pas affecté: l'enfant comprend et répond bien aux questions qu'on lui pose, sans y mettre, il est vrai, beaucoup de bonne volonté et en manifestant une certaine méfiance surtout pour les personnes étrangères. Tel était cl u reste. son caractère habituel. La mémoire est bonne.

Expression : air un peu boudeur~ les traits de la figure peu mobiles, mais la mimique se fait bien, pas d'asymétrie mani- feste de la face, le rire n'est pas changé. Parole. Elle ne peut absolument pas prononcer certaines lettres, telles que : c, f, s, g. j. Elle dit: 'est-'a au lieu de: c'est ça, ille au lieu de fille, eul' =seule, ents =gents. B est prononcé comme p, d comme t. La voix est faible, mais n'est pas nasonnée.

Motilité. Les muscles de la face ne paraissent ni paralysés, ni parésiés. L'enfant ferme bien les paupières de chaque œil séparément. Les actions de siffler, de souffler, de gonfler les joues, de montrer les dents, de faire la moue se font comme chez une personne normale. Les mouvements de la langue s'exécutent bien dans tous les sens. Le voile du palais est légèrement abaissé ; la luette n'est pas déviée. On cons- tate une certaine lenteur dans les mouvements du voile du palais; il se meut peu pendant la phonation. Membres supé- rieurs. L'épaule droite est un peu plus élevée gue la gauche:

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