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Bulletin de l'Institut du Pin [1933, n°44] · BabordNum

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N° 44. (%e Série) Paraissant le 15 de chaque mois. 15 Août 1933.

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Abonnement (France... 35 fr.

auBulletin (unan;

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Etranger. 50 fr.

AdresserlemontantdesAbonnementsà l'Institut duPin. C.G. Bordeaux9237

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Le Numéro

BULLETIN

France... 3f 50 Étranger. 5f »

DE

DU PIN

Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

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SOMMAIRE

î. Articles originaux Pages B I 28 Les qualités marchandes de la gemme,

de l'essence de térébenthine et de la colophane, parM"e Barraud (fin) 145

B ï 29 Ledosage de l'eaudans lagemme 167

D I 55 Les Résinâtes etleuremploicommemouil¬

lant et fixatifenagriculture, G. Dupont

et J. Dubaquié. 146

D I 56 Contribution àl'étudedel'action de lacha¬

leur surles acides résiniques, M Fanica. 151

II. Petite Documentation

D II 275-278 Petite Documentation 166

Le Contrôle des produits fournis par l'industrie

resmiere 168

J

IVIODE DE CLASSIFICATION DE NOS DOCUMENTS

A.

B.

Généralités.

Récolte et traitement des résines.

C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.

D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.

/ Articles originaux. IIDocumentation.

E. Dérivéschimiques dubois.

F. Cellulose de bois.

G. Documentsdivers.

Adresser la Correspondance :

INSTITUT DU FIN, Faculté ôes 5ciencc$, 20, Cours Fasteur, BORDEAUX

Le Directeur technique reçoit leslundi, mercredi de 15heures à 19heures.

(2)

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(3)

H° 44 (2eSérie1» Paraissant le 15 dechaquemois. 15 Août 1933

BULLETIN

DE

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L'INSTITUT DU PIN

Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

B i

Les Qualités marchandes

DE LA

gemme, de l'essence de térébenthine

ET DE LA

colophane

o

Par Mlle BARRAUD, Docteur es-sciences,

Chef detravaux à l'Institut du Pin.

(fin)

Une fois encore, nous vous conseillons d'avoir

recours au contrôle de fabrication. La présence

d'essence résiduelle en excès a toujours trouvé sa raison d'être (défaut de barbotage, manque de chauffage), chaque fois que nous l'avons signalée

dans une colophane.

Le fabricant perd la portion de son essence de

térébenthine la plus dense; il fournitune colophane poisseuse à point de fusion très abaissé qui a beau¬

coup de chance de mécontenter le client.

Les colophanes de bois sont en général très ri¬

ches en insaponitiable, il en est de même de cer¬

taines colophanes claires, obtenues par distillation

dans le vide de colophane de qualitéinférieure, cette

distillation étant particulièrement difficile à con¬

duire pour éviter la décomposition de la colophane

en huiles de résine.

CONCLUSION

Nous avons groupé en les discutant succincte¬

ment, les principaux caractères de la gemme et de

ses constituants : l'essence de térébenthine et la co¬

lophane. Nous avons dit ce qu'ils doivent être, mais

nous avons signalé aussi leurs défauts, défauts qui

se rencontrent souvent, au détriment de ces pro¬

duits, et que l'on doit éviter. Nous ne saurions trop

vous recommander d'exiger une gemme aussi pure que possible, mais de garantir une prime à la qua¬

lité et de stocker cette matière précieuse avec le

maximum de soins, puis de suivre votre fabrication

par uncontrôle sérieux de l'essence de térébenthine

et de la colophane, et enfin, de veiller à la présen¬

tation des produits marchands.

A l'heure le commerce des résineux subit une crise grave, il importe que le vendeur soigne ses fournitures, afin de maintenir les produits français

à la place que leurs qualités remarquables, en par¬

ticulier leur homogénéité (ils proviennent en effet

d'une seule espèce d'arbre résineux : le pin mari¬

time) leur ont imposée de tout temps, sur le mar¬

chémondial. Ilimporte aussi queles acheteurs con¬

naissent les possibilités que leur offrent nos pro¬

duits, afin qu'ils exigent des productions parfaites,

oriententleurs achats suivant les fabrications qu'ils envisagent, et incitent même, si besoin est, les pro¬

ducteurs de résineux à modifier leur fabrication.

(1) Conférence faite à la Journée forestière du 26 juin 1933, organisée par la Fédération des Syndicats de Produits résineux

et du Bois de Pin des Landes.

(4)

14K BULLETIN DE L'INSTITUTDî) PIN 44 -Août 1933 Di 55

LES RÉSINÂTES

et

leur emploi comme mouillant et fixatif

en

agriculture

ParM. G. DUPONT Directeur de l'Institut du Pin

el

M. J. DUBAQUIÉ

Directeur de la Station Agronomique deBordeaux

Dans une communication présentée au nom de

M. Miaulet dans la séance du 3 mai, de l'Académie d'Agriculture, M. Pallier a signalé les résultats in¬

téressants d'expériences faites en vue de l'emploi

de la résine colloïdale, comme agent mouillant et

fixatif dans les bouillies de sulfatage.

Cette question présente, pour la région borde¬

laise, région de vignes et de pins, un double intérêt

et l'on comprend les espoirs légitimes d'ailleurs

qu'elle a pu faire naître dans le public : écono¬

mie de main-d'œuvre et de matière première pour le vigneron, débouchés nouveaux intéressants pour le producteur de résine que frappe aujourd'hui si

durement la crise.

Nous voulons par ce qui suit, apporter notre

contribution aux travauxque nous venons de signa¬

ler, contribution qui, nous l'espérons, pourra aider

à leur mise en pratique.

Nous croyons devoir tout d'abord signaler que

l'emploi des émulsions résineusescomme mouillant

fixatif des antiseptiques et anticryptogamiques en

agriculture, et particulièrement en viticulture, n'est

pas nouvelle.

A notre connaissance, les produits résineux ont déjà apporté une importante contribution à la

défense anticryptogamique. On peut chiffrer par tonnes les quantités de résinâtes alcalins fournis à l'agriculture et employés comme mouillants.

Rappelons l'emploi très ancien de bouillie à la colophane préparée comme suit :

On dissout 500 grammes de colophane dans la

solution bouillante de 500 grammes de carbonate

de soude Solvay dans 2 litres d'eau. Le savon ob¬

tenu est dissous dans 10 litres d'eau. On verse dans la solution de sulfate de cuivre. La bouillie cupri¬

que est enfin obtenue en ajoutant une solution de

carbonate de soude, jusqu'à neutralité.

D'autres opérateurs ont remplacé les bases habi¬

tuellement employées, chaux et carbonate de soude

par des savons alcalins oléates ou résinâtes, em¬

ployés en quantité telle que l'acidité du sulfate de

cuivre soit neutralisée.

Signalons encore que d'excellents produits com¬

merciaux, bouillies en une seule poudre prête pour

l'emploi, contiennent un pourcentage variable de

résinate alcalin.

En dehors de ces préparations où la résine est

introduite en quantité massive dans les bouillies,

nous devons signaler que des produits commer¬

ciaux riches en résine ou en résinâtes, sont utilisés

en additions aux bouillies. Dans ce cas la résine

se trouve, à l'état dissous ou colloïdal, en quantité

infime par rapport aux sels de cuivre.

On sait par exemple les bons résultats obtenus

par addition à la bouillie de certains produits à

base de crésols. Tel est le crésyl industriel quand il

est préparé, suivant certaines formules, par incor¬

poration de 30 % de colophane neutralisée par un alcali. Il en est de même d'autres huiles solubles utilisées pour la désinfection ou pour la défense

des végétaux.

Nous voyons d'ailleurs une différence capitale

entre les deux manières d'introduire la résine ou

le résinate : lorsqu'on introduit un résinate alcalin

soluble en présence du sulfate de cuivre ou de

chaux libres, il se forme indubitablement du rési¬

nate de cuivre ou du résinate de chaux; mais lors¬

qu'on emploie, en addition à la bouillie préalable¬

ment préparés, de la résine colloïdale ou une érnul-

sion de celle-ci, sous le couvert d'une huile soluble, la formation de résinate de cuivre ou de chaux est faible, sinon nulle et la résine et son support agis¬

sent pour leur propre compte.

Nombrede fabricants deproduitsrésineux offrent déjà des spécialités agricoles intéressantes. Le pro¬

blème du pouvoir mouillant et celui de l'adhérence pour ce

qui est des produits agricoles relève

en

effet des mêmes données que celui des mouillants

pour le textile ou des colles de papeterie. D'où une large utilisation de la résine et des résinâtes, ainsi

que de l'huile de pin, de l'huile de résine, du terpi-

néol et de ses dérivés. On voit que l'industrie des.

(5)

mMbEHN uE L'INSTITUT DU PIN 44 - Août 1933 147

résineux peut trouver, sur ce terrain, toute la place qu'elle désire se créer, par ses moyens indus¬

triels et commerciaux.

Travaux antérieurs des organismes bordelais.

Etant donné l'intérêt que présentait la question

de l'emploi des résineux en agriculture, les divers organismes bordelais dépendant du Ministère de l'Agriculture s'y sont depuis nombre d'années atta¬

chés : d'une part l'Institut du Pin, pour la prépa¬

ration des produits résineux; d'autre part, pour leurs applications en agriculture, la Station œno¬

logique et la Station de phytopathologie (de la Grande Ferrade). Les recherches dans ces diverses voies sont méthodiquement poursuivies; elles ont fait ou feront l'objet de communications.

A leur sujet, signalons 'quelques résultats se rat¬

tachant à ceux qui font plus spécialement l'objet

de la présente note.

Avec M. Dufrénoy, directeur de la Station de phytopathologie, a été étudié l'emploi, en traite¬

ment d'hiver des arbres fruitiers, d'émulsions de résinate de cuivre : une dissolution -de résinate de cuivre dans l'essence de pin ou de pétrole peut

être mélangée à un savon de résine. Ce mélange

versé dans l'eau donne une émulsion parfaite, lai¬

teuse, aisée à pulvériser. L'effet de son application

a été comparé à celle d'une bouillie bordelaise con¬

tenant 10 fois plus de cuivre. Les résultats ont été

aussi satisfaisants.

Avec une usine landaise de produits résineux

nous avons (brevet 629.213, 19 juillet 1927) étudié

la fabrication et l'emploi des émulsions de résine

sulfurée. La colophane chauffée à 130-140° peut

dissoudre jusqu'à 20 % de soufre. Cette résine sul¬

furée donne avec la soude un savon qui traité par l'eau donne une émulsion stable contenant le sou¬

fre à l'état ultra-colloïdal. Des essais d'application

de ces émulsions, en particulier sur les pucerons des rosiers, nous ont donné des résultats tout à fait probants.

Des produits analogues, tels que le « sulforène » de la Société du Lysol, ont été d'ailleurs mis sui¬

te marché.

3° Nous avons expérimenté également toute une gamme d'huiles solubles correspondant à l'une* des

deux formules suivantes :

I. Colophane 50

Soude (NaOH) 7

Eau 13

Pétrole, Essence de pétrole, Huiles de

goudrons, Mazout, etc 50

II. Colophane 50

Soude 7

Eau 13

Huile terpénique 50 à 100

(telle que essence de térébenthine, essen¬

ce de pin, huile de pin, terpinéol, huile

de résine).

Les produits préparés selon nos soins ou sur nos indications, ont été expérimentés de divers côtés.

Des huiles du type I au mazout ont été utilisées avantageusement grâce à leurs hautes propriétés adhésives, au goudronnage des routes en 1922-1923.

La hausse des produits résineux a supprimé ce dé¬

bouché.

Les huiles du même type, mais à base de pé¬

trole, ont été essayées avantageusement par M. le

Docteur Servantî pour la lutte contre lés insectes,

en particulier contre les chenilles des choux. Les

solutions colloïdales obtenues avaient un pouvoir

mouillant particulièrement remarquable.

M. Feytaud et ses élèves poursuivent méthodi¬

quement des essais sur l'emploi des solutions du type II. Des résultats publiés dans le rapport de

1932 de la Station de Zoologie agricole, il ressort

ce qui suit :

« Parmi les produits du pin, une formule com¬

prenant 60 d'huile de pin, 30 de colophane et 9 de

lessive de soude, employée à la dose de 10 % en solution savonneuse (1% de savon blanc de Mar¬

seille) s'est montrée efficace contre les mousses et lichens sur pommiers, noyers, marronniers d'Inde

et magnolias, et contre le Puceron lanigère sur des pommiers très envahis; il semble toutefois que la végétation a été un peu retardée.

Une formule analogue contenant, en outre, du pétrole, soit 30 d'huile de pin, 30 de pétrole et 30

de résine pour 9 de lessive de soude employée à la

même dose de 10' %, a grillé mousses et lichens

sans gêner la végétation et nettoyé certains pom¬

miers du Puceron lanigère; dans le cas d'un pom¬

mier très envahi, la végétation fut retardée et quel¬

ques colonies de pucerons ont persisté.

(6)

148 BULLETIN DE L'INSTITUTDU PIN 44 - Août 1933

Une troisième formule contenant 60 d'essence de

papeterie (mercaptan et autres produits sulfurés)

30 de colophane et 9 de lessive de soude, utilisées

à 10 % comme les précédentes, a montré une ac¬

tion destructive par places, contre les mousses et lichens; mais une plus grande quantité de liquide

sembla nécessaire à ce point de vue. L'effet obtenu

contre le puceron lanigère, même sur un sujet très

envahi, fut excellent.

Toutefois, utilisées sur des orangers en serre en¬

vahis par des Chrijsomphalus, cette même formule

ne s'est montrée efficace que d'une façon assez

irrégulière.

Par comparaison, l'huile de pin saponifiée en so¬

lution savonneuse à 10 %, a offert aussi de bons résultats pour le nettoyage des troncs et des bran¬

ches, mais elle a brûlé les feuilles d'oranger dans

un traitement contre les Chrijsomphalus.

D'une façon générale, ces essais montrent la pos- siblités d'arriver, avec les produits du pin mari¬

time, à des résultats comparables à ceux que l'on

attend des huiles d'anthracène. Comme les mélan¬

ges contenant ces dernières, lestrois premières for¬

mules ont excité la végétation. »

Enfin, nous trouvons dans la formule II un moyen d'émulsifier la « pine oil » ainsi que le « ter- pinéol » brut. On obtient ainsi des solutions qui

s'additionnent très aisément à l'eau, donnant des émulsiorts stables et douées d'un pouvoir mouillant

tout à faitremarquable. On sait que c'est cettepro¬

priété qui fait utiliser aujourd'hui ces émulsions

de terpinéol dans de nombreuses industries dans

les mines pour la purification desminerais par llot-

tation, en filature, en papeterie (pour abattre les

mousses), et enfin pour accroître la mouillabilité

de certaines bouillies cupriques.

Emploi des produits résineux dans les bouillies cupriques.

Dans ce qui va suivre, nous nous attacherons à

décrire des expériences qui se rapprochent plus

directement que les précédentes de celles de M.

Miaulet.

Ce dernier n'indique pas dans sa communication

la façon dont il obtient la résine colloïdale dont il

recommande l'emploi. M. Pallier dit seulement à

ce sujet :

« Ce qui a rendu la chose possible (miscibilité

avec le liquide cuprique), c'est que la préparation

du colloïde a nécessité la fusion de la résine à 120°, laquelle produit une dispersion excessivement fine puisque les grains de résine apparaissent au mi¬

croscope, de l'ordre de grandeur des microns. » Ces indications sont par trop insuffisantes pour permettre de reproduire une préparation qui sera,

sans doute, décrite plus au long dans le brevet dé¬

posé par M. Miaulet. Mais il semblerait résulter de

cette communication que M. Miaulet disperse la

résine par un procédé physique et utilise bien de

la résine colloïdale pure.

En ce qui concerne l'emploi de la résine dans

les bouillies, une remarque s'impose. Deux effet

distincts et importants doivent être recherchés

dans cet emploi : en premier lieu, la mouillabilité qui confère à la bouillie la propriété de se répan¬

dre uniformément àla surface de la feuille, au lieu de la recouvrir de gouttelettes, en deuxième lieu,

le pouvoir adhésif. e

La résine pure, même émulsifiée, ne paraît pas devoir accroître sensiblement le pouvoir mouillant.

Une foule de produits, aujourd'hui, dans le com¬

merce, possèdent, en tout cas, cette propriété, à

un degré beaucoup plus élevé et, en toute première ligne, les émulsions de pine oil ou de terpinéol.

Au contraire, la résine possède à un haut degré

le pouvoir adhésif. Déposée sur la feuille avec la

bouillie cuprique, la résine constitue à côté des grains calco-cupriques un réseau très adhérent

qui

les préserve du délavage par les eaux de pluie.

Une solution résineuse qui réunit ces deux qua¬

lités de mouillabilité et d'adhésivité doit donc être particulièrement intéressante. Ce sont les résultats

que nous avons obtenus dans ce sens que nous

allons décrire maintenant.

Premier procédé. Les rercherches antérieures

de l'un de nous l'avaient depuis longtemps conduit

à l'obtention de solutions colloïdales extrêmement

stables de complexes résineux. Signalons ici l'exis¬

tence de sels complexes bien cristallisés : les abié-

tates acides de soude 3 C20H30O2, C20H29O2Na (1)

et d'ammoniaque C20H3<>O2,C20H29O2NH4 (2).

Si l'on neutralise partiellement, non plus de

(1) G. Dupont, A. Bernet.t.e,.L. Desalbres : Bull. Soc. Chim.,.

39, 488.

(2) Maly : Monatsh b. Chem.. 14, 18G (1893), 15, 627 (1894).

(7)

tiPhiiS'lll\ INSTITUT DU PIN 44 Août LU33 149

l'acide abiétique, mais de la colophane par l'ammo¬

niaque, on obtient un mélange de complexes ana¬

logues, sous forme d'une masse non cristallisable,

extrêmement poisseuse, insoluble dans l'eau et sus¬

ceptible, dans certaines conditions, de fournir avec celle-ci, des émulsions extraordinairement stables.

Voici comment on peut obtenir de telles émul¬

sions. On dissout l'ébullition), 1 kilo de résine dans 2 litres d'alcool dénaturé et on ajoute après

dissolution complète, 150 centimètres cubes d'am¬

moniaque (solution à 20 % du commerce).

On obtient ainsi une solution jaune très fluide, qui peut se conserver indéfiniment. Cette solution

est prête à l'emploi. En lui ajoutant, lentement et

en brassant, de cinq à dix fois son volume d'eau,

op. obtient un lait blanc qui peut être, à son tour,

dilué dans un grand volume d'eau; il donne ainsi

une solution colloïdale d'une extrême diffusion et d'une stabilité parfaite (nous avons conservé des

mois des solutions analogues, sans obtenir de sépa¬

ration).

En ajoutant cette solution colloïdale à la bouillie

bordelaise (1), loin d'avoir une floculation gênante,

on a, au contraire, une stabilisation de la suspen¬

sion cuprique dont la vitesse de précipitation se trouve considérablement réduite.

Les essais auxquels nous avons procédé, permet¬

tent de constater à l'emploi même le pouvoir

mouillant très élevé de la bouillie ainsi traitée. Les feuilles paraissent instantanément mouillées et l'évaporation ne fait pas apparaître sur la feuille

de gouttes ni de taches séparées. La teinture est

très continue et le film bien formé.

Par comparaison avec une bouillie bordelaise de préparation immédiate et très soigneusement ap¬

pliquée, le pouvoir mouillant et l'adhérence de la

bouillie à la résine ne peuvent être mis en doute.

Pour ce qui est de l'adhérence, les pluies conti¬

nues qui ont suivi notre application (12 juin) (53 mm. de pluie pendant la première semaine)

ont fait apparaître de façon remarquable les divers

résultats ci-dessus indiqués.

Ce qui caractérise notre produit et doit le dis¬

tinguer de celui de M. Miaulet, c'est que l'élément

colloïdal n'est pas ici la résine elle-même, ni un

(1) La bouillie utilisée avait la composition suivante : 1 kilo de chaux vive en roche, 2 kilos de sulfate de cuivre hydraté par hectolitre de bouillie.

Il y a lieu de signaler que toutes les indications et expériences de la présente étude se rapportent à des bouillies alcalines de beaucoup les plus utilisées.

savon soluble de résine, mais un complexe inso¬

luble d'acide résinique et d'ammoniaque qui doit

être d'ailleurs voisin, comme composition, du rési-

nate acide (C2W>02) (C2<>H29NH4), car la stabilité de la suspension aqueuse, au moins en présence

de sels de cuivre, décroît quand on s'écarte de la proportion d'ammoniaque indiquée.

On peut d'ailleurs prévoir qu'il y aura un équi¬

libre entre ce sel et ses produits d'hydrolyse, que, par suite, la solution contiendra une certaine pro¬

portion d'ammoniaque libre. Ce fait est vérifiable par la légère odeur ammoniacale de la suspension.

C'est, pensons-nous, à cette légère teneur en ammo¬

niaque libre, ainsi d'ailleurs qu'à la présence de l'alcool, que notre solution doit ses propriétés

mouillantes particulièrement remarquables.

Enfin, par évaporation du solvant, la résine am¬

moniacale laisse une masse plastique, extrêmement poisseuse nous l'avons dit, ce qui explique son fort pouvoir adhésif.

Le prix de revient (matières premières) du pro¬

duit, peut s'établir ainsi :

Pour 100 litres de solutioninitiale, il faut : 33 kilos de brai résineux à 1 fr Fr. 33 »

66 litres d'alcool dénaturé à 2,50 165< » 5 litres d'ammoniaque 20 % à 1,35 .... 6 75

Fr 204 75

Par hectolitre de bouillie bordelaise, en utilisant

un litre de cette solution (0,35 % de résine) la dé¬

pense serait de 2 fr. 05 environ.

Nous pensons d'ailleurs qu'une proportion très

inférieure de résine donnerait déjà des résultats

satisfaisants.

2" procédé. Une autre solution du même pro¬

blème nous paraît également devoir être donnée

par les huiles solubles du type I, précédemment signalé. En particulier l'huile suivante :

Colophane 50

Pétrole 50

NaOH 7

Eau 23

Cette solution donne, avec l'eau, des émulsions laiteuses très stables; cette émulsion ajoutée à la

bouillie cuprique accroît extraordinairement la

stabilité de celle-ci et lui confère un pouvoir mouil-

(8)

150 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN 44 -Août 1933

lant considérable. Le résinate de soude déposé sur la feuille se décompose rapidement sous l'action

du gaz carbonique de l'air et donne avec le pétrole

un vernis adhésif et résistant fortement au déla¬

vage. Cependant, sur ce point, nous attendons les

résultats d'essais faits au vignoble (1).

Le prix de revient (matières premières) de cette

huile soluble, est inférieur à celui de l'huile ammo¬

niacale; le prix des 100 kilos serait en effet de :

Colophane : 38 kilos 400 à 1 fr Fr. 38 40

Pétrole ; 38 kilos 400 à 1 fr. 50 47 60 Soude.: 5 kilos 400 à 2 fr. 20 11 90

Soit Fr 97 90 les 100 kilos.

Pour obtenir 10 % de résine dans une bouillie, il faudrait utiliser 0 k. 250 de cette solution par hectolitre de bouillie, la dépense ne serait donc que de 0 fr. 25 parhectolitre.

3e procédé. Signalons enfin un troisième type

d'huile soluble se ramenant au type II, dont nous

avons déjà parlé, à base de résinate de soude et

d'huile de résine.

On dissout à chaud, 65 kilos de colophane dans

65 kilos d'huile de résine, préalablement neutra¬

lisée par la quantité convenable de lessive de soude.

Dans la solution encore chaude, on ajoute, en agi¬

tant, une solution de 7 kilos de soude dans 14 litres d'eau (ou la quantité correspondante de lessive à

30 %), et finalement 15 litres/ d'alcool dénaturé (2).

Avec cette troisième formule (à l'huile de résine)

on a préparé comme suit la charge d'un appareil

à sulfater contenant 200 litres de bouillie.

La bouillie bordelaise à 2 % est préparée comme à l'habitude. Dans un baquet en bois on verse 200 grammes de l'huile soluble, puis 10 litres d'eau

(ne pas renverser cet ordre opératoire). Avec un balai, on agite et dissout complètement. Cette émul-

d) On peut d'ailleurs remplacer avantageusement ici le pétrole

par l'essence de térébenthine ou l'essence de pin.

(2) Nous relaterons seulement quelques observations faites au

cours de la préparation et de l'application de ces bouillies.

Les praticiens pourront seuls décider après expérience étendue

et prolongée de l'efficacité réelle aussi bien que de l'économie.

Notre étude n'est pas allée au delà de la préparation chimique

et des propriétés physiques de ces bouillies à la résine.

sion très épaisse est versée dans la bouillie. On mélange et utilise la bouillie comme à l'habitude.

Le liquide mousse et blanchit.

Pour comparer, on prépare la même bouillie : Sans mouillant;

2° Avec un très bon mouillant du commerce.

Les feuilles sont pour le moins aussi bien mouil¬

lées avec la bouillie à la résine qu'avec foute autre.

Le personnel chargé de l'application signale en¬

core une notable économie de liquide. Le produit expérimenté permet, à volume égal,- le sulfatage de

10 % de ceps en plus qu'avec les autres bouillies.

Après dessication, l'enrobage de la feuille ne laisse rien à désirer. De même la résistance au déla¬

vage par la pluie.

La bouillie ainsi rendue mouillante et adhérente

se présente donc pour le moins à l'égal de toute

autre préparation.

Le prix de revient (matières premières) de cette,

huile soluble est aux 100 kilos, le suivant ;

Colophane, 39 k. 100 à 1 fr Fr. 39 10*

Huile de résine (verte), 39 k. 1 à 2 fr.. . 78 20 Soude, 4 kil. 100 à 2 fr. 20 9 »

Alcool, 9 lit. 65 à 2 fr. 50 24 10'

1 Soit . .. .Fr. 150 40.

L'application telle qu'elle est prévue ci-dessus

demanderait par hectolitre de bouillie, 0 k. 100

d'huile soluble.

La dépense serait donc de 0 fr. 15 par hectolitre.

Suivant le prix de revient, les commodités d'ap¬

plication et les résultats obtenus après emploi pro¬

longé, les praticiens décideront de l'avantage que leur apporteraient de tels produits.

Les trois produits présentés ici sont aisés à pré¬

parer, soit par les fabricants de produits résineux,

soit par les vignerons eux-mêmes. Ils sont peu coûteux et susceptibles, comme d'ailleurs, le pro¬

duit préconisé parM. Miaulet, d'apporter auxvigne¬

rons des économies importantes de cuivre et de

main-d'œuvre. Souhaitons que leur emploi se géné¬

ralise et ouvre, aux produits landais, un débouché'

intéressant.

(9)

BDLLE11N DE fINSTITUT BU PIN 44 Août '-M3 151 D i 56

Contribution

S

à l'Etude de l'action de la Chaleur

sur

les Acides résiniques

Par M. FAN1CA

Ingénieur-Chimiste E. C. B.

Depuis très longtemps, l'homme a su retirer des

conifères des baumes résineux dont il obtient une essence et un brai sec. Ces produits étaient em¬

ployés, sous forme de goudron et de poix, par tous

les peuples navigateurs. Les anciens Egyptiens

connaissent l'usage de la colophane. Le savant grec Dioscoride, qui vivait aux premiers siècles de notre ère, donne une description détaillée de la distilla¬

tion de ces sucs telle qu'elle se pratiquait à cette

époque. , |

Cette industrie a, de nos jours, pris un dévelop¬

pement considérable. Ainsi, en France, l'exploita¬

tion du pin maritime conduit à une production fort importante d'essence de térébenthine et de colo¬

phane (30 % de la production mondiale).

Inutile de souligner ici ce que cette industrie présente d'importance pour une région qui, par ailleurs, est déshéritée. Et cependant, à combien

d'influence les plus diverses est-elle soumise !

De nos jours, dans la période d'après-guerre, après avoir joui d'une prospérité inouïe, elle subit

une crise très dure, due, d'une part, à la suppres¬

sion de débouchés, et, d'autre part, à l'arrivée de

concurrents nouveaux sur le marché.

Ainsi, le problème des nouvelles utilisations de

:1a colophane qui s'est posé si souvent, se pose une fois encore. Il est aujourd'hui plus que jamais à

l'ordre du jour. Or, dans notre monde moderne,

les progrès techniques sont, plus qu'à tout autre

moment de l'histoire de l'humanité en relation étroite avec les progrès des connaissances théo¬

riques.

Dans ce travail, exécuté sous la direction de

M. le doyen Dupont, nous pensons avoir contribué

pour une faible part à la connaissance de la colo¬

phane.

CHAPITRE I

LESACIDES PRIMAIRES

ETTÉRÉBENTHÉNIQUES

Les produits résineux proviennent des sucs qui

s'écoulent des blessures faites dans les troncs des conifères, ou de leur extraction, par des procédés chimiques ou physiques, des souches abattues. La

source la plus importante est la première nommée.

Les sucs s'écoulant des blessures faites aux ar¬

bres vivants sont ce que l'on appelle des gemmes.

La gemme est un mélange de produits solides

cristallisés et d'une solution de ces produits solides

dans un carbure terpénique. Si l'on exprime la gem¬

me, on obtient le galipot. Industriellement, on fond

cette masse et l'on aboutit ainsi à un liquide vis¬

queux, la térébenthine. Elle est débarrassée de ses

impuretés et ensuite distillée par entraînement à

la vapeur d'eau. On sépare ainsi la colophane du carbure, qui est l'essence de térébenthine.

La colophane est une masse vitreuse, transpa¬

rente, dont la couleur varie du jaune clair au brun foncé, suivant les traitements subis par la gemme et le moment de sa récolte; elle est constituée par 95 % d'acides résiniques.

Les acides résiniques sont des acides isomères

en C20H:!0O2. Depuis plus de cent ans, une littéra¬

ture considérable concerne cette classe de compo¬

sés; seuls, un certain nombre de résultats valables

sont acquis. Leur extrême sensibilité à l'action des

acides et de la chaleur, leur isomorphisme condui¬

sant à des syncristallisations rendant les purifica¬

tions extrêmement pénibles, ainsi que leur faculté

de s'oxyder ont donné lieu aux contradictions de plus d'un siècle de recherches.

Le premier mémoire sur la question date de

1808, avec Braconnot. Mais il faut arriver à Caillot

en 1874 pour définir un acide : l'acide dextropima- rique qu'il tirait du galipot landais.

En 1887, Vesterberg signalait, en plus de celui-

ci, un autre acide, l'acide lévopimarique.

Avec le's travaux de Klason et Kohler à partir

de 1906, et de Kohler seul à partir de 1911, on com¬

mence à voir plus clair. Les principaux écueils que l'on rencontre dans l'étude de ces corps sont signa¬

lés d'une façon précise. L'acide lévopimarique est

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