7670
H° 45. (^e
Série)
Paraissant le 15 de chaque mois. 15 Septembre 1933Abonnement au Bulletin (un an)
France. .. 35 fr.
Etranger. 50 fi\ Le Numéro.
Adresserlemontant des Abonnements à l'Institut duPin.— G. G. Bordeaux 9237
BULLETIN
DE
France... 3 f 50
Etranger. »
L'INSTITUT DU PIN
Soirs le contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
f i :V>-v
r
I. Articles A I
C I C I
originaux coloniaux,
SOMMAIRE
Pages par
109 176 7i Les produits forestiers
M. Georges Dupont. . .
103 L'utilisation de l'Essence de térébenthine danslespeintures,parM.GeorgesDupont 104 Sur les variations considérables que pré¬
sente d'un arbre à l'autre, le pouvoir rotatoire del'essencede térébenthine du pin maritime et la fixité relative de ce
pouvoir rotatoire pour un arbre donné,
par M. A Oudin 177
' h.
C I 105 Contribution à l'étude de la eamphénilone
etde ses dérivés,parM. Pascal Snitter.
D I 56 Contributionà l'étude de l'action de la cha¬
leur surles acides résiniques,M Fanica.
Pages
178
181 C ! "25 Organisation internationale,dela documen¬
tation chimique 192
MODB DE CLASSIFICATION DE NOS DOCUMENTS A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.
D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.
/ Articles originaux. —II Documentation.
E. Dérivéschimiquesdu bois.
F. Cellulose de bois.
G. Documents divers.
Adresser la Correspondance :
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•(2e Sériel chaquemois. Septembre 1933
BULLETIN
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DE -
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L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
A i 71 LES
PRODUITS FORESTIERS
COLONIAUX
Coursprofessé en 1933
devant la Faculté des Sciences sous lepatronage de l'Institut Colonial de Bordeaux
par M. Georges DUPONT
Doyen de la Faculté des Sciences de Bordeaux,
Directeurtechnique de l'Institut du Pin
I. — LES BOIS COLONIAUX
Richesses forestières coloniales de la France
D'après Bertin (1) les richesses forestières colo¬
niales peuvent être évaluées à environ 90 millions d'hectares (soit deux fois la superficie de la France
et 10 fois celle des forêts de la métropole) dont : 50 millions d'hectares dans les colonies de l'At¬
lantique et 35 millions pour l'Indochine et Mada¬
gascar, soit :
5 millions d'hectares en Afrique du Nord,
11 millions d'hectares en Côte d'Ivoire, 200.000 hectares au Dahomey.
20 millions d'hectares au Gabon et au Moyen Congo,
8 millions d'hectares au Cameroun.
3 millions d'hectares en Guinée.
9 millions d'hectares à Madagascar.
7 millions d'hectares en Guyane.
100.000 hectares à La Réunion.
200.000 hectares à la Nouvelle-Calédonie.
25 millions en Indochine.
Le premier groupe fournit déjà à la métropole
un gros tonnage de bois d'ébénisterie (okoumé et acajou en particulier) et commence à exporter des
bois communs.
Pour le deuxième groupe, seuls les bois d'ébé¬
nisterie précieux : acajou, palissandre, chêne (Ma¬
dagascar), teck (Indochine), sont expédiés sur l'Eu¬
rope, mais les autres essences peuvent trouver des
débouchés sur place ou dans les pays limitrophes
très peuplés.
La production européenne de bois est très insuf¬
fisante, sauf pour la Russie et les pays Scandinaves.
Voici quels sont pour la France les chiffres des importations :
1°Boie bruts ou débités:
Etranger Colonies
2° Bois correspondants
Moyenne1909-1913 Moyenne 1919-1923 Tonnes Valeur Frs Tonnes Valeur Frs
2.009.689 34 854 890 831
197 354.000 8.439.000 74.052.000
1.326.355 53.255 894.561
669.702.000 32 907.000 358.493 000 Totaux 2.934.884 279 845.000 2.274 171 1.061 102.000
„ Voici par exemple pour 1923, comment se répar-
t
V/ positif* el InduslT,e
*Dil
ansd'efto,'ts scientifiques et industriels. tissent les importations de bois bruts
:170 BULLETIN LE L'INSTITUT DU PIN — N°45 - Septembre W33
Bois communs Rois exotiques
Etranger 1.809.181 154.957
Afriquedu Nord 9.248 7.858
Autrescolonies 5.468 67.442
Les colonies exportent donc, surtout vers la mé¬
tropole, les bois exotiques (okoumé, acajou), et
cette exportation était en forte croissance jusqu'à
ces dernières années.
Ressources forestières aux Colonies.
Elles présentent une très grande variété, trop grande pour la forêt tropicale qui en compte plu¬
sieurs centaines en mélange, ce qui rend l'exploi¬
tation difficile. L'avenir forestier est certainement dans un repeuplement sélectif.
On exploite surtout à cause de cela, les bois durs
et les bois tendres d'ebénisterie. qui ont la plus
grosse valeur et « paient » à eux seuls, le transport d'exportation; mais les bois tendres peuvent trou¬
ver leur utilisation sur place, ou dans les pays voisins.
Les conditions trop souvent défectueuses de l'ex¬
ploitation ont parfois gêné le développement des emplois, surtout pour les bois tendres. Il est néces¬
saire d'apporter de grands soins dans cette exploi¬
tation aux colonies, surtout en ce qui concerne le séchage, de faire un choix judicieux de saison d'abatage et de séchage, et d'éviter le flottage sur l'eau de mer, qui tache et déprécie les bois sciés,
etc., etc.
Le bois d'exportation.
Les variétés exportées avant la guerre étaient
surtout Vokoumé, l'acajou, l'ébène, le palissandre.
La liste s'est aujourd'hui très élargie, en particu¬
lier :
En Côte d'Ivoire :
l'iroko (teck d'Afrique).
le bossé, le makoré, l'acajou-trama,
le badi, le niangon,
le framiré,
•l'avodiré,
le bahia, le dabéma, le fou, le samba.
Au Gabon-Cameroun le douka, le bilinga,
le moabi, le miama, le niové, l'evino,
le movingui, l'ossimiale, le padouk, l'obero, le bubinga, l'ayons, etc.
En Guyane
le préfontaine, l'angélique,
l'amarante.
Tous ces bois sont généralement colorés et beaux.
La plupart sont utilisables en menuiserie d'inté¬
rieur, menuiserie légère, portes et fenêtres, mou¬
lures et contreplaqué, comme l'avodiré, le samba, l'ayous, le baj^a, l'eveno. Les bois très durs d'un beau poli servent pour l'outillage, comme le fou,
l'obero. Le dahenia et le fraké sont utilisés pour les parquets, ainsi que le im d'Indochine. Le movin- gini et l'ossimiale sont employés pour le charron-
nage. Quant au gobé et aux autres bois durs, ils
entrent dans la fabrication de pelotes, de traver¬
ses, de wagons.
Ces bois peuvent trouver des usages possibles en tonnellerie, carosserie, dans la construction auto¬
mobile et le pavage, etc., mais c'est surtout en me¬
nuiserie d'intérieur, meubles, contreplaqué (type okoumé), qu'ils trouvent de gros débouchés.
Enfin l'utilisation de ces bois dans la fabrication de la pâte à papier offrirait encore des débouchés possibles considérables.
Ressources forestières particulières
de chaque colonie
I. AFR8QUE DU MORD
Algérie. — Elle n'a qu'un faible taux de boise¬
ment qui est de 10,7 % seulement (France 19,5).
Voici la répartition des différentes espèces ren¬
contrées avec leurs usages :
Pins : 685.000 hectares (bois de mines).
Chênes-verts : 659.000 hectares; autres chênes : 101.800 hectares (traverses, charbon, tannin).
Chênes-liège : 446.000 hectares (lièges, charbon).
Genevriers : 305.000 hectares.
Thuyas : 124.000 hectares (charbon).
Septembre 1983
Cèdres : 39.600 hectares (bois de menuiserie).
Parmi les différentes variétés de pins, on ren¬
contre le pin d'Alep et le pin maritime. Parmi les chênes, le chêne Zeen, le chêne Afarès, le chêne
Kermès. Parmi d'autres espèces de bois plus dissé¬
minées, on trouve l'olivier, le caroubier, le pista¬
chier, divers peupliers, l'orme, l'aune, et comme
essences secondaires, le lentisque, le philarias, le myrte, l'arbousier, la bruyère arborescente.
En 1931, voici quelle a été la production de bois
nécessaire pour divers besoins de la colonie :
ration est faite dans 97 usines employant 3.000
ouvriers.
Enfin les plantes aromatiques telles que : le gé¬
ranium, l'eucalyptus, le thym, la lavande, etc., sont
traitées dans dix-neuf distilleries de 400 ouvriers chacune.
Voici quelles ont été pendant 10 ans, les expor¬
tations et importations moyennes et la production
des produits de la forêt (Dutillois, Congrès 1931) : En Algérie.
AIgéne
Traverses Caisserie
Divers(mines, perches) etc.
Bois de chauffage
Charbon de bois Ecorces à tan...
Liège.
Alfa..
Productions
Quantités
25.000 m3 30.000 m3 15.000 m3 800.000 qtx
200.000 qtx 90.000 qtx
340.000 qtx 200.000 qtx
Essencesprincipales
chêneszeens et afarès.
Pin d'Alep.
chênes divers pin d'Alep.
souches de bruyères.
idem
chêne-liège,
chêne-vert, chêne kermès.
Expor¬
tations 19'9 quintaux
Importa tions quintaux
180.000 1.070.000
90.000
270.000 200.000
160.700 stères de bois de chauffage.
142.000 quintaux de charbon de bois.
45.000 m3 de bois d'industrie.
26.000 traverses de chemin de fer.
56.000 perches,
4.556 quintaux d'écorces à tan.
La nature de bois la plus précieuse est le liège,
dont la production a été de 300.000 quintaux envi¬
ron, dont 100.000 environ exportés en France, et
200.000 à l'étranger (en particulier l'Amérique).
Une centaine d'usines occupant 3.700 ouvriers pré¬
parent le liège : planches, agglomérés, bouchons,
etc., etc...
Une plante industrielle particulièrement intéres¬
sante est l'alfa, dont nous verrons l'usage en pape¬
terie. On la rencontre surtout dans les territoires du sud du Sahara. On a exporté en 1929 : 2.000.000
de quintaux d'alfa, représentant une valeur de
80 millions de francs (en majeure partie vers l'An¬
gleterre).
Le crin végétal est tiré du palmier nain. On en exporte 200.000' quintaux environ, dont la prépa-
Tunisie. — Forêt : Sa production forestière de
952.483 hectares se décompose comme suit : Chênes Zeens : 20.600 ha
^(charbon, liège).
Chênes-lièges (traverses, sciage), (mines, planches).
141.870 ha Pins : 440.260 ha
Chênes Kermès : 7.050 ha.
Chênes-verts : 19.600 ha.
Oliviers : 37.653 ha.
Thuyas : 15.250 ha.
Genevriers : 58.700 ha.
Gommiers : 12.300 ha.
Broussailles et divers : 199.200 ha.
Total : 952.483 hectares.
Maroc. — Forêt : Sa production forestière est
de 1.500.000 hectares se répartissant comme suit :
Chêne-lièges : 250.000 ha (liège, tan, charbon).
Cèdre (pur ou en mélange : 150.000 ha
(menui¬
serie, charpenterie, goudron sandaraque.
Thuyas : 300.000 ha.
Arganier : 400.000 ha.
Chênes-verts et Zeens charbon).
200.000 ha (traverses,
172 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°45 - Septembre 1933 Genevrier, pins, etc. : 200.000 ha.
La remise en valeur des forêtes de chênes-lièges
au Maroc a accru rapidement la production du liège qui paraît à l'heure actuelle, pouvoir égaler
et dépasser celle de l'Algérie.
En résumé, l'Afrique du Nord est largement im- Prodnction, exportations et importations mopennes
(en 10 ans) en Tunisie.
(avodiré, etc.), traverses de chemin de fer, etc...
L'exploitation, commencée en 1890 (sauf pour
l'acajou) s'est accrue et étendue à d'autres essences.
Exportation de bois :
1920 41.680 tonnes
1923 67.633 ■»
1927 127.000 »
1929 90.000 «
Tunisie
Traverses
Bois divers (mineset perches).
Bois dechauffage
Charbon de bois Ecorces à tan... .
Liège Alfa
Production
Quantités
15.000 m3 7.000 nv1 142 50;)qtx
22.800 qtx 10 800 qtx 41 700qtx 978.000 qtx
Essencesprincipales
.chênes zeens.
chêneszeensetpind'Alep
chêneszeensetpind'Alep chêneszeensetpin d'Alep
chêne liège
Exporta¬
tions quintaux
Importa¬
itns
quintaux
10 500 10.000 35 000 978 000
354.900
portatrice de bois d'œuvre, de sapins en particu¬
lier. En revanche elle exporte de grosses quantités
de liège, des bois et écorces à tanins et de l'alfa, Production, exportations et importations moyennes
(en 10 ans) au Maroc
11 y a donc une augmentation irrégulière tenant
à l'épuisement en bois durs, des régions d'exploi¬
tation facile.
En 1923, les exportations se répartissaient com¬
me suit :
Maroc
Traverses
Madriers et chevrons Divers
Bois de chauffage
Charbon Ecorces àtan
Liège Alfa
Quantités
' Production
Essences
Exporta¬
tions quintaux
Importa¬
tions quintaux
5.700 m3 12.700 m3 40.000 qtx 700.000 qtx 10.000 qtx 105.000 qtx 250.000 qtx
chênes-verts cèdres et tuyas divers
.chênes divers
arganiers
souches debruyères
cèdre chêne-liège
400.000
105.000 250.000
580 000 dont 403.000
sapins
qui, quoique plante herbacée, est soumis au régime Europe
forestier. France 38.560 m3
Angleterre . . .
II. — AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE Allemagne .. . 2.700 m3
La Côte d'Ivoire est la seule de ces colonies qui
soit à considérer actuellement, au point de vue de l'exportation des bois.
Elle possède 12 millions d'hectares de forêt dense
dont un million seulement est exploité actuelle¬
ment. On y trouve une grande variété de bois
(déjà
vus), utilisables en ébénisterie (acajou, iroko),
ameublement (bossé, etc.), menuiserie et charpente
III. — CAMEROUN
La superficie de la forêt dense est de 12 millions
d'hectares. Les différentes variétés de bois sont uti¬
lisées soit en ébénisterie (acajou, bilinga, ébène, etc.), soit en menuiserie (emien, fraké, fromager, etc.).
En 1930, les exportations s'élevaient à50.222 ton-
Septembre 1933
nés, dont 28.500 tonnes de bois d'oeuvre et 17.500 de bois d'ébénisterie.
IV. AFRIQUE EQUATORSALE
Cette colonie a surtout attiré ses premiers colons
par les richesses de sa forêten arbres à caoutchouc, particulièrement abondants dans l'Oubangui-Chari.
Aujourd'hui, le caoutchouc de culture a tué le
caoutchouc sauvage, et l'Afrique équatoriale n'ex¬
porte plus que 1.000 à 1.500 tonnes de caoutchouc,
alors que la production mondiale est de 500.000
tonnes environ.
La plantation méthodique de variétés sélection¬
nées pourrait certainement relever largement cette production. Malheureusement, elle est gênée par le
manque de main-d'œuvre, et jusqu'à ce jour, par l'insuffisance des moyens de transport.
Un autre arbre important de l'Afrique équato- xiale, est le palmier à huile, mais son étude entre
dans un autre chapitre.
En ce qui concerne les bois proprement dits, l'Afrique Equatoriale Française possède 40 mil¬
lions d'hectares de forêt dense. Malheureusement,
l'exploitation de cette immense réserve n'est au¬
jourd'hui possible que dans les régions permettant
le transportparvoie d'eau, des produits dela forêt :
région entière et estuaires.
La forêt est très hétérogène. Les différentes va¬
riétés de bois sont :
Les bois d'ébénisterie : acajou, bilinga, iroko,
noyer, etc.
Les bois de menuiserie : le novingui, etc.
Les bois de menuiserie légère et de construction : l'okoumé, etc.
L'exploitation a atteint surtout l'okoumé :
1913 1920 1922 1923
Acajou.. 10.0.811. 2.029 t. 4.566t. 4.743 t.
Okoumé. 134.223 t. 33.365 t. 70.120t. 180.891 t.
Ebène.. . 329 t. 603t. 1.440 t. 1.369t.
Divers.. 5.966t. 11.404t. 14.511t. 9.268 t.
Production totale :
150.599 t. 47.401t. 90.637 t. 196.271 t.
Le développement exagéré durant ces dernières
.années :
1928 : 360.000 tonnes.
1929 : 306.000 1930 : 390.000
a amené surproduction et crise.
V. 1V1ADAC3ASCAR
La forêtqui en 1895 occupait 20 millions d'hecta¬
res, est aujourd'hui très réduite. En 1930 sa super¬
ficie était de 6 millions d'hectares, soit 10 % de la Surface totale de Madagascar.
La forêt a été très réduite par de nombreuxincen¬
dies que la brousse rendait difficiles à combattre.
A^oici quelles sont cependant, les nombreuses va¬
riétés en voie de régénération, avec leurs usages : Ebénisterie : l'ébène, le palissandre (abondant), le
nato, l'hintsy (teck de Madagascar), etc.
Construction : le varougy, l'azomena, etc...
Traverses : 25 espèces.
Exportations 1914 1920
1924
Bois communs 1.470 t. 6.381 t. 2.641 t.
Bois ébénisterie 1.846 t. 4.834 t. 3.219 t.
Ecorces à tan 11.406 t. 2.200 t. 9.792 t.
Comme « plante à parfum», signalons à Mada¬
gascar la vanille dont l'île produit environ
500.000
kilogrammes, soit la moitié de la production mon¬diale.
VI. — LA REUNION
Les forêts, à La Réunion, ont aujourd'hui une
superficie réduite et l'île est largement importa¬
trice de bois.
En revanche, La Réunion produit une forte quantité de plantes à parfums. Les principales de
celles-ci sont : le géranium rosat, l'ylong-ylong, le
vétiver, dont l'exportation, pour l'année 1923, a été
la suivante :
Exportation en litres (1923)
Géranium rosat 8.400 litres.
Ylong-ylong 2.500 litres.
Vétiver 8.OOOi litres.
(Le géranium se cultive entre 400 et
1.000 mè¬
tres d'altitude; il faut 700 à 1.000 kilos de plantes
pour 1 kilogramme d'essence)
Cette industrie des parfums constitue la seconde
au point de vue de l'importance des industries de
174 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°45 - Septembre 1933
l'île. A cette industrie, se rattache la production
de vanille, qui atteint une centaine de tonnes.
VII. — L'INDOCHINE
Les surfaces boisées de l'Indochine peuvent être
évaluées comme suit :
Tonkin 3.500.000ha, soit 33 %
Annam >. 6.000.000 ha, soit40 % Cambodge 4.000.000 ha, soit23 % Cochinchine 1.800.000 ha, soit 32 %
Laos 16.000.1000ha, soit75 %
31.300.000 ha.
Sa richesse forestière est donc grande, mais elle
est peu exploitée. On y rencontre une très grande
variété d'essences.
Voici quels ont été les volumes des bois exploités
en 1929 :
Bois (l'œuvre : 952.600 m3.
Bois de feu : 1.812.852 stères.
Charbon de bois : 18.300 tonnes.
L'exportation ne dépasse pas 12.000 tonnes de
bois. Il faut ajouter à ces produits de la forêt : le bambou,
le rotin,
les feuilles de bananier,
les produits tinctoriaux et tannants,
les résines, oléorésines (pin du Laos),
le caoutchouc naturel.
A côté de ces énormes forêts naturelles, on doit signaler les plantations d'evéa, dans le sud de la Colonie. Le caoutchouc de plantation a commencé
à paraître sur le marché indochinois en 1919, et la production s'est rapidement élevée :
1914 194 tonnes
1918 537 tonnes.
1919 2.950 tonnes.
1923 5.700 tonnes.
Le caoutchouc occupe aujourd'hui le troisième rang dans les exportations de la Colonie.
VIII. — GUYANE
La forêt couvre la majeure partie de la Colonie.
Elle a les caractères généraux de la forêt tropi¬
cale sud-américaine. Ses bois à longs fûts, d'un diamètre de 0 m. 60 à 0 m. 80 sont généralement durs et denses.
Les essences sont très variées, mais les plus fré¬
quentes sont : le palétuvier rouge, l'angélique ou teck de la Guyane, le manil et le wapa. L'exporta¬
tion est peu importante. Voici ce qu'elle fut en 1923 :
Bois d'ébénisterie : 500 stères.
Bois communs : 6.360 stères.
Mais à côté des produits ligneux, la Guyanepro¬
duit : ,
1° des plantes tinctoriales : bois de campêche,
bois du Brésil, etc.
2° des gommes-résines et résines, balata, copa- lia, encens, mancenillier, acacia, etc.
3° des plantes médicinales : quinquina, semen- contra, salsepareille, etc.
Principaux marchés français de Bois coloniaux Les bois coloniaux sont reçus en France par trois grands ports : Le Havre, Bordeaux, Marseille.
Le Havre doit à son gros outillage et à la proxi¬
mité de Paris, d'être le port le plus important,mais
Bordeaux s'est récemment organisé et l'accroisse¬
ment de ses importations a été rapide sur ce point jusqu'à la dernière crise. Marseille vient au troi¬
sième rang.
Le Bois contreplaqué
Le bois contreplaqué, plus communément appelé
« contreplaqué » et « panneaux contreplaqué » est l'assemblage par le moyen d'une colle spéciale, de trois, cinq, sept (ou plus), épaisseurs de bois minces.
Les différents placages (appelés « plis » en terme
de métier), qui constituent un panneau contrepla¬
qué sont en effet collés les uns aux autres en croi¬
sant le sens du fil du bois. De cette façon, tout retrait latéral dans un pli est empêché par la fibre longitudinale du pli juxtaposé qui esLlnvariable,
ce qui empêche tout mouvement.
Pour obtenir les grandes surfaces à la fabrica¬
tion des panneaux contreplaqués avec placages tranchés, les feuilles obtenues à la trancheuse sont dressées et collées, de façon à obtenir des dessins raccordés. Les panneaux contreplaqués. sont sou¬
ples, peuvent se cintrer, et ne gondolent pas sous l'action de la chaleur ou de l'humidité. La rareté et la cherté des bois secs, imposent les contrepla¬
qués dans tous les travaux de menuiserie sérieux.
Septembre 1933
Ils sont employés sur une très large' échelle dans
la fabrication des meubles.
Leur solidité, sous une faible épaisseur, les fait adopter par l'aviation, l'hydroaviation, l'automo¬
bile.
La possibilité de les obtenir en grandes dimen¬
sions, jointe à la résistance à l'eau du collage, les
ont fait adopter dans les constructions navales,
pour les cloisons, plafonds, lambris, cabines, cou¬
loirs, etc.
On peut citer encore l'emploi du contreplaqué
pour la confection des malles, mallettes, voitures d'enfants.
Le contreplaqué est d'utilisations si diversesqu'il
s'en découvre de nouvelles chaque jour. Son emploi
est plus généralisé à l'étranger, en Angleterre et
en Allemagne, en particulier, où l'on utilise pour la confection des portes, fûts, etc... d'emballages spéciaux, ce qui entraîne une importante consom¬
mation.
L'industrie du contreplaqué a débuté en France
vers 1910 et elle a sélectionné comme matière prin¬
cipale, l'okoumé, qui provient de nos colonies du
Gabon. L'après-guerre et l'essor industriel et com¬
mercial qui a suivi, a été défavorable au dévelop¬
pement de cette industrie, et l'on peut chiffrer
comme suit l'accroissementde la production, paral¬
lèle d'ailleurs à celui de la consommation (en mè¬
tres cubes environ) :
1920 9.000 m3
1921 10.000 m3
1922 12.000 m3
1923 ... 18.000 m3 k
1924 22.000 m3
1925 25.000 m3
1926 35.000 m3
1927 ... 42.000 m3
II. — EMPLOIS CHIMIQUES DES BOIS COLONIAUX
à) Carbonisation et distillation des bois
La distillation en vase clos donne :
du charbon de bois, du goudron,
des liquides pyroligneux.
Cette opération ne paraît pas devoir être géné¬
ralement intéressante aux colonies, parce qu'elle
nécessite un matériel important et coûteux. On se contente, dans les colonies, de « carboniser » le bois, par le vieux procédé de la meule de charbon¬
nier, modifié éventuellement pour permettre la ré¬
colte des goudrons.
Les deux produits obtenus sont le charbon et le goudron.
Charbon de bois.
Il est le combustible ménager par excellence
des colonies. Le Maroc en fait une grosse consom¬
mation.
Le charbon doit posséder les qualités suivantes : il doit être dur, sonore et dense. Les racines de
bruyères, les chênes divers, l'arganier, le thuya du Maroc conviennent bien à sa fabrication.
Le charbon de bois présente un vif intérêt poul¬
ies gazogènes à moteurs.
Goudrons de bois.
Ce sous-produit est souvent intéressant et recher¬
ché. Citons parmi les goudrons les plus intéres¬
sants :
a) Le goudron de cèdre du Maroc. — Pour pré¬
parer ce goudron, les indigènes utilisent les vieilles
souches de gros cèdre restées dans le sol après l'abatage de l'arbre par le feu. Les copeaux de
cèdre sont assemblés en petites meules, et le gou¬
dron est obtenu par distillation. Ce goudron est
assezclair et le rendement de la récolte peut attein¬
dre 13 à 14 %.
La valeur marchande de ce produit est assez élevé. Il sert de remède aux indigènes et possède
les mêmes usages que l'huile de cade.
b) L'huile, de cade est fournie de la même ma¬
nière par la distillation en meule, du Juniperus oxycedrus qui pousse au Maroc. On en connaît les usages. Le rendement est de 3 à 4 %.
c) Le goudron de thuya est utilisé par les indi¬
gènes pour l'imprégnation de leurs toiles de tentes.
Il est plus foncé et plus épais que le goudron de
cèdre. Le rendement est de 8 à 9 %.
(A suivre)
176 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°45 - Septembre 1333 G i 103
L'UTILISATION
de l'Essence de Térébenthine
dans les Peintures
Monsieur le Président de la Fédéra¬
tion-des Produits résineux français
et du bois de pin des Landes, Palais
de la Bourse, Bordeaux,
Monsieur le Président,
F us avez bien voulu me communiquer une let¬
tre de M. le Ministre des Travaux publics, adressée
à M. le sénateur Lourtiès, au sujet de l'utilisation
du whife-spirit par les grands réseaux. Vous me faites onneur de me demander, à ce sujet, mon avis.
M. le Ministre dit :
« Le réseau emploie l'essence de térébenthine
dans les peintures destinées à des usages tels nue
l'augmentation de la durée compense le prix plus
élevé de la matière. Mais pour les peintures com¬
me, par exemple, celle des wagons, ilne peut renon¬
cer au white-spirit en raison de la dépense supplé¬
mentaire considérable qu'entraînerait la générali¬
sation de l'essence de térébenthine. »
Je crois devoir, à ce sujet, vous communiquer
les observations suivantes : Le réseau a acheté le
white-spirit en avril dernier 167 francs les 100 ki¬
los. Il aurait pu, à cette époque, acheter l'essence
de térébenthine, sur wagon Bordeaux, à 315 francs.
L'économie était donc de 315—167=148 francs aux 100. kilos de solvants.
Dans les peintures utilisées pour les wagons de
marchandises, la proportion de solvant varie de 5
à 10 %, soit en moj^enne, 7,5 %. Par kilo de pein¬
ture, l'économie apportée par l'emploi du whjte- spirit est donc de 0.075x1,48=0 fr. 11.
Les qualités de peinture les plus communes que l'on puisse utiliser pour les wagons de marchandi¬
ses coûtent environ 3 francs le kilo. Donc, même
si l'on néglige la dépense d'application de la pein¬
ture, il suffit, pour que l'emploi de l'essence de
térébenthine soit avantageuse, même dans les pein¬
tures communes, que la durée du revêtement se
trouve accrue de un cinquantième.
Soyez certain, Monsieur le Président, que si le
réseau reconnaît que l'essence de térébenthine ac¬
croît la durée d'une peinture, cet accroissement est
nettement supérieur à la fraction ci-dessus.
Des expériences méthodiques que nous poursui¬
vons sur la résistance des vernis aux intempéries
nous permettent d'affirmer que si l'on emploie,non pas de iessence de térébenthine fraîche, mais une
essence un peu vieillie ou mieux additionnée d'es¬
sence grasse, l'accroissement de résistance du film
aux intempéries est considérable, égal à 20 V au moins de la durée; sans pouvoir chiffrer pareilie-
meni l'avantage peur les peintures, je crois pou¬
voir affirmer que l'essence de térébenthine y joue-
un rôle comnaràbie.
Je tiens et „ndaht à appuyer ici sur le fait qui paraît encore ignoré de la plupart des consomma¬
teurs, c'est que l'avantage procuré par l'essence de
térébenthine dans les peintures et vernis ne prend
toute sa valeur que lorscrue l'essence est vieillie ou additionnée d'essence vieille (essence grasse). Tan¬
dis que l'essence fraîche s'évapore, en effet, pres¬
que complètement, comme le ferait le
white-spirit,
l'essence vieille s'oxyde rapidement à l'air et laisse
dans le film une masse plastique qui en accroît la
durée.
Je suis donc certain, Monsieur le Président, que- si le Réseau de l'Etat veut bien tenir compte de
cette indication et reprendre l'étude de la question,
eu. utilisant des essences de térébenthine stockées pendant plusieurs mois ou additionnée de 2 à 5 %
d'essence grasse, il se rendra vite compte que, même pour les peintures communes, il y a
intérêt
indubitable à employer l'essence de térébenthine
comme solvant.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assuran¬
ce de ma haute considération.
Signé : DUPONT,
Directeurde l'Institut du Pin, Doyen de la Faculté des Sciences.