Paraissant le Mercredi et le Samedi à la Chau-de-Fonde

Vingt-sixième Année. — N° 89 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Mercredi 8 Novembre 1911 Bureaux : R u e d e l a S e r r e , 5 8

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Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

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Bureau des Annonces : HAASENSTEIN & VOGLER, 51, rue Leopold Robert, LA CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger

. A propos de la hausse de produits de première nécessité

La Société d'économie politique de Pa- ris a eu, récemment, une intéressante séance, au cours de laquelle M. Daniel Zolla a fait une communication fort sug- gestive, à propos de la hausse constatée de certaines denrées.

D'après le compte-rendu de cette séance, que publie L'Economiste français, l'ora- teur commence par m o n t r e r l'ampleur de la hausse dont tout le monde parle ou se plaint en ce moment. Il indique que ce mouvement de hausse des produits agri- coles remonte à une huitaine d'années, et que d'abord assez faible il est allé s'affir- mant et s'est développé surtout ces der- niers temps. Des exemples de hausse qu'il a fournis, nous retiendrons ce tableau qui concerne les prix des 100 kilogrammes de farines et blés de première qualité, prix fournis par le Syndicat des grains, farines, etc., à la Bourse de Paris de 1901 à 1910.

Nous retenons ce tableau parce qu'il s'agit là de types bien déterminés, qu'on peut comparer entre eux à diverses é p o q u e s :

Farine de consommation Blé de 1" qualité de 1" qualité

1901 Fr. 28.75 20.51 1902 » 30.36 21.75 1903 » 32.32 22.64 1904 » 31.64 21.85 1905 fc . . » 33.15 23.45

Fr. 31.23 22.04 1906 Fr. 33.22 23.25 1907 » 34.01 23.88 1908 » 32.20 22.42 1909 » 34.06 24.06 1910 » 36.86 25.92 Fr. 34.07 23.90

M. Zolla montre que la hausse qu'on observe en France se manifeste dans le m o n d e entier, et il apporte de nombreuses preuves à l'appui de son affirmation, preu- ves tirées entre autres de statistiques amé- ricaines, qui accusent la hausse de prix des animaux et des céréales.

Cette hausse n'est pas un fait nouveau.

On a eu à en supporter d'égales, voire de supérieures dans le passé. Si on se reporte

Pommes Farine de terre

à une quarantaine d'années en arrière, on trouve des prix plus élevés que les prix actuels.

Prix du kilogramme de viande de bœuf d'après la « Statistique annuelle » du Ministère

de l'Agriculture :

1873-1882 Fr. 1.60 1900-1907 » 1.55

Voici, d'après la même source, les prix des céréales par 100 kilogrammes

Avoine Froment Seigle Haïs

1873-1882 21.49 29.06 20.96 20.02 41.60 8.58 1900-1909 18.90 21.93 16.34 19.10 31.65 5.50 O n observe le même p h é n o m è n e aux Etals-Unis, pour la plupart des produits agricoles et, en effet, la production par tète d'habitant a augmenté aux Etals-Unis, pour les céréales, les pommes de terre, le foin, le tabac et le coton, ainsi que le m o n t r e n t les chiffres ci-dessous :

1876-1885 103 1886-1895 104 1896-1905 105 1906-1910 109 Les constatations que fournissent les sta-

tistiques agricoles américaines concernant les prix, concordent avec celles qu'a faites en 1909, le regretté M. Levasseur. Il avait fait relever les prix des denrées d'alimen- tation fournies aux soixante-dix licées de Paris et des départements, dans les an- nées 1880, 1885, 1890, 1895 et dans cha- cune des années 1900 à 1908, et sa conclu- sion était celle-ci: « L e résultat global de l'enquête m o n t r e que, malgré le relève- ment très rapide du prix des denrées de- puis 190G, après une baisse considérable, le taux de 1908 reste encore inférieur de 5°/o à celui de 1880. Des résultats analo- gues ont, du reste, été obtenus en Alle- magne, en Angleterre et aux Etats-Unis.»

On trouverait, en remontant plus loin dans le passé, des alternatives analogues de hausse et de baisse. De 1770 à 1789, il y eut une hausse énorme des produits agricoles. Le législateur essaya de l'enrayer en décrétant le maximum dont la Conven- tion, en nivôse, an III, était obligée de dire qu' «il anéantissait de jour en jour le com- merce et l'agriculture.»

On retrouve, p o u r la plupart des autres denrées d'alimentation, le sucre et le vin laissés à part, une marche analogue. L e beurre est à des prix élevés dans la pé- riode 1872 à 1880 ; il fléchit ensuite jus- qu'en 1899, puis il se relève, mais sans dé- passer sensiblement les prix de 1880. Le mouvement de hausse, dans les récentes années écoulées, est un peu plus accentué pour le fromage.

Les prix des p o m m e s de terre sont infi- niment variables d'une année à l'autre, l'écart des récoltes étant très accentué. Là aussi, cependant, on distingue une période de hauts prix aux environs de l'année 1880, puis une période de prix en général bas de 1886 à 1900, et enfin un relèvement sensi- ble à partir de cette dernière dale, mais qui laisse encore les prix de 1909 et de 1910 fort au-dessous des maxima de 1880 à 1883.

Le charbon de terre a des prix très éle- vés de 1888 à 1893, puis des prix bas pen- dant une série d'années de 1894 à 1907, sauf un peu de tension en 1900 et 1901 ; à partir de 1908, il y a un relèvement sensi- ble, mais qui, encore, laisse les prix de 1909 au-dessous des maxima et m ê m e de la moyenne atteinte dans les années 1890 à 1892.

Une seule marchandise est en hausse continue depuis 1888, ce sont les œufs.

Par contre, il y a deux denrées d'alimen- tation qui, sauf le relèvement b r u s q u e de l'année 1910 pour l'une et de l'année 1911 pour l'autre, sont en baisse constante et accentuée, soit depuis un demi-siècle, soit tout au moins depuis un quart de siècle : c'est le vin et le sucre. Les déficits des ré- coltes sont la cause soit exclusive, soit principale, du relèvement récent.

* * *

Tout considéré, l'enquête officielle faite par le ministère du travail, arrive à cette conclusion, qui paraîtra à beaucoup de per- sonne paradoxale, que, en supposant une consommation tout à fait identique d'ob- jets d'alimentation, de chauffage et d'éclai- rage, et en s'en tenant à l'année 1910, la dépense d'un ménage d'ouvriers parisien»

572 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E d'un rang moyen, non seulement n'aurait

pas augmenté depuis 1875, mais aurait même diminué ; c'est ce dont témoigne le tableau suivant, que nous reproduisons textuellement et qui est tiré de la page 53 du document en question :

Dépense annuelle d'un ménage de 4 personnes (quantités de denrées diverses constatées dans le budget d'un charpentier parisien, prix de détail).

Total Total non compris

Total de le vin et Années la dépense le sucre

non compris Total de le vin et Années la dépense le sucre

1875 . 1145 940 1876 . 1195 990 1877 . 1269 1073 1878 . 1265 1061 1879 . 1168 964 1880 . 1222 993 1881 . )) » 1882 . 1211 994 1883 . 1214 982 1884 . 1168 943 1885 . 1107 891 1886 . 1080 864 1887 . 1048 833 1888 . 1086 869 1889 . 1092 889 1890 . 1116 916 1891 . 1140 939 1892 . 1128 927

1893 . 1076 874 1894 . 1068 882 1895 . 1052 884 1896 . 1016 848 1897 . 1009 825 1898 . 1066 891 1899 . 1068 886 1900 . 1020 843 1901 . 1017 852 1902 . 972 867 1903 . 1000 895 1904 . 1009 882 1905 . 986 902 1906 . 970 895 1907 . 1019 940 1908 .4041 965 1909 . 4023 937 1910 . 1061 963 Si les recherches faites par les enquê- teurs officiels sont exactes, le prix des consommations alimentaires, de combusti- bles et d'éclairage d'un ménage ouvrier de rang moyen à Paris, composé de 4 per- sonnes, atteindrait 1001 francs en 1910, dé- passant d'environ 1 0 % le coût des mêmes consommations en 1905 et 1906, mais res- tant inférieur de 15 à 18°/0 à la même dé- pense dans les années 1877 à 1880 et infé- rieur, d'autre part, de 5 à 6 % aux prix des mêmes consommations dans les années 1890 à 1892.

O n voit, dans le tableau ci-dessus, que les enquêteurs ont, d'une part, dressé le total de la dépense, sucre et vin compris, et d'autre part, le total de la dépense, sauf le sucre et le vin. C'est, en effet, que le vin et le sucre ont considérablement baissé de prix sur les lieux de production jus- qu'au milieu de 1910, et que, en outre, les impôts dont le Trésor ou les droits d'oc- troi les frappaient, ont été réduits d'une façon très importante dans les premières années du présent siècle.

Beaucoup de causes peuvent contribuer à accroître les prix. Les droits de douane en sont une. On les a établis ou relevés q u a n d les prix baissaient et s'ils n'ont pas arrêté la baisse, ils ont du moins créé une cherté relative en privant le consomma- teur d'une baisse plus grande ; ce que prouve la comparaison des prix entre mar- chés protégés et marchés libres. Si la hausse actuelle se prolonge en s'aggravant, la question de l'influence des droits de douane se posera.

O n ne peut pas dire combien de temps durera la crise actuelle, mais ce qu'on peut dire c'est que, comme les crises antérieu- res — dont quelques-unes ont été plus ai- guës qu'elle — elle s'apaisera. Des causes naturelles l'ont en partie provoquée ; or, ces causes sont accidentelles et, elles dis- parues, la hausse va se trouver limitée par sa propre action, qui est de pousser à l'ac- croissement de la production des matières qui se vendent bien^; D'autre part, il ne faut pas songer à entraver la liberté et la concurrence, car on serait obligé un jour de faire son mea culpa, comme la Conven- tion l'a fait quand elle a aboli la loi du maximum.

On peut compter sur l'abondance de la production, conséquence naturelle de la hausse, et sur la liberté du commerce et laisser passer l'orage.

A ces considérations tirées de statisti- ques sérieures, on peut ajouter que le ren- chérissement de l'existence est dû, aussi, au désir que chacun a de mieux vivre, qui se traduit, dans les périodes de prospérité générale, par une augmentation des dé- penses de luxe absolu ou relatif, ce qui s'ajoute aux autres causes de rupture de l'équilibre entre les recettes et les dépen- ses des classes ouvrière et moyenne.

Utilité pour la Suisse de s'ouvrir des débouchés au Canada

La Suisse a au Canada un excellent marché (plus de 18 '/« millions de francs en 1909) et je ne puis que répéter mon avis qu'il est opportun pour elle de faire maintenant tous ses efforts pour avancer ses positions ; plus cet immense pays se développe, plus il essaie de se passer de l'étranger, et plus aussi les autres pays rivalisent d'activité pour maintenir et même élargir leur clientèle canadienne; on suit ici de très prés les progrès ultra-rapides que fait le Canada tant dans le domaine de l'agriculture que dans celui de l'industrie, et les Etats-Unis, déjà favorisés par leur proximité géographique, font tout ce qu'ils peuvent pour accaparer le marché du Dominion ; il faut donc agir avant qu'il soit trop lard !

Bulletin commercial suisse.

Les chiffres définitifs du referendum concernant la loi des assurances

S i g n a t u r e s valables.

Loi Loi du 13 juin 1911 duBoct. 1B99

Zurich 13698 16765 Berne 7319 17745 Lucerne 2361 6412 Uri . . • . . . 71 323 Schwylz 1134 3628 Unterwald . . . . 287 346 Obwald 586 280 Claris 1070 1617 Zoug 604 1368 Fribourg 596 5146 Soleure 511 1813 Bàle-Ville . . . . 2168 801 Bàle-Campagne . . 828 551 Schaffhouse . . . 1296 2774 Appenzell R.-E. . . 476 1822 Appenzell R.-Int. . 20 217 St-Gall 4290 6873 Grisons 488 3699 Argovie 6636 6208 Thurgovie . . . . 5460 2792 Tessin 2048 2753 Vaud 12636 16810 Valais 1836 6418 Neuchàtel . . . . 5772 7082 Genève 3739 3218

75930 117461 Les charges de l'industrie en Allemagne

Le développement commercial et industriel de l'Allemagne a beau nous paraître gigantesque; il ne faudrait pas en conclure que commerçants et industriels n'eussent pas de griefs ni de revendi- cations à faire valoir. Tout au contraire, les griefs ne manquent pas, et M. Alexandre Tille les a énumérés dans une réunion des Associa- tions économiques, tenue celte année à Saar- bruck. Le commerce et l'industrie, depuis quel- ques années, ont à se plaindre de la diminution relative de leurs droits et de leur influence politi- ques, de la concurrence croissante des exploita- tions industrielles de l'Etat et des autorités loca- les, de la charge croissante des impôts d'empire, des Etats et des communes, de l'augmentation incessante du fardeau des assurances sociales, de la diminution de liberté pour l'entrepreneur, de la passivité du gouvernement et de la magistra- ture à l'égard des empiétements et des attaques des syndicats professionnels ouvriers, enfin de la part de plus en plus grande, faite par le législa-

teur allemand, à des considérations de morale so- ciale dans les lois votées par lui.

Sur un point, industriels et commerçants sont d'accord, c'est sur la lourdeur de la taxation ; c'est contre elle qu'a été fondé le Hansa-Bund, la ligue qui, sans distinction de partis politiques, doit grouper tous ceux qui ont été atteints dans leurs intérêts par la soi-disant réforme fiscale.

D'après M. Bernauer, de Düsseldorf, on est ar- rivé à la limite extrême de ce que l'on peut de- mander à la fortune constituée, à la richesse cristallisée, si l'on ne veut pas entraver la for- mation de grandes et de moyennes fortunes.

M. Bernauer a cité des cas ou la taxation directe atteint, pour certains entrepreneurs, 16.75 °/o, 18°/o et jusqu'à 34°/o du revenu, alors que les charges d'assurances ont absorbé de 2 à 46 °/o.

M. Kirdorf a indiqué que pour Gelsenkirchen, impôts directs et assurances ont absorbé en 1873, 4.63 °/o du rendement net, 16.24 °/e en 1880, 18.38% en 1890, 34.76 °/o en 1907, 38.27% ou 7.399.251 "marks en 1909. La Compagnie Fr.

Krupp, à Essen, contribue de 50 à 80°/» du re- venu net, le Bochumer Verein, 60 °/o. la Dort- mund Union, 90°/<> du dividende.

De différents côtés, des voix se sont fait enten- dre pour combattre l'idée que l'industrie alle- mande était de taille à supporter sans fléchir tcute la taxation directe et indirecte qu'il plairait au Reichstag de lui imposer.

Commerce des déchets d'or et d'argent En exécution de la loi fédérale du 17 juin 1886 sur le commerce des déchets d'or et d'argent, le Département soussigné a délivré/le registre près crit à l'article 1er de la loi, à Messieurs Mathez

& Co, fabrique de boîtes de montres d'argent, à Renan (Jura bernois).

Berne, le 4 novembre 1911.

Département fédéral des finances, Bureau des matières d'or et d'argent.

Appel aux ouvriers et aux organisations ouvrières horlogères

Camarades,

La ville et le canton de Berne organisent pour 1914 une exposition nationale. La Fédération ouvrière suisse, a décidé d'y faire participer la classe ouvrière en exposant publiquement la situation matérielle des travailleurs. Le Secréta- riat ouvrier suisse a chargé l'adjoint Lorenz, celui qui a si magistralement organisé l'Exposi- tion de l'industrie à domicile en 1909 de préparer un tableau de la siluation économique des ou- vriers, en comparant leurs revenus et leurs dépenses.

Ce travail mérite le concours des intéressés, car c'est à eux de fournir des indications sur leurs revenus comme sur leurs dépenses. Il va sans dire que la discrétion sera rigoureuse et que nul autre, sauf le collecteur ainsi que l'orga- nisateur de l'entreprise, ne connaîtra la teneur des feuilles comptables, remplies par l'ouvrier.

Les ouvriers de l'industrie horlogère désireux de participer à cette exposition, sont informés qu'ils n'auront qu'à se faire inscrire: pour les ouvriers organisés, auprès du président de leur syndicat ; pour ceux qui ne sont pas organisés, directement auprès de l'adjoint au Secrétariat ouvrier suisse, rue Franche 34, à Bienne, qui fournira tous les renseignements utiles à ce sujet.

La comptabilité ménagère n'entraînera aucune dépense quelconque pour ceux qui voudront la tenir, car, tout le matériel nécessaire ainsi que les instructions leur seront donnés gratuitement.

La comptabilité ménagère sera pour ceux qui s'engageront à la tenir, à la fois , un travail agréable et instructif, mais qui devra être con- duit minutieusement.

La Fédération des ouvriers métallurgistes a organisé, dans son sein, une tenue de comptabi- lité ménagère. Elle a publié dans ses organes quelques résultats qui ont été reproduits par la plupart des journaux syndicaux et socialistes.

L'éloquence des chiffres publiés montre avec évidence l'importance qu'il y a au point de vue des revendications ouvrières, de généraliser à tous les métiers et à toutes les industries, la pra- tique de la comptabilité ménagère. Les ouvriers de l'industrie horlogère ne voudront certainement pas rester en arrière dans ce domaine et ceux qui savent apprécier la valeur de cette enquête, se feront inscrire auprès du président de leur syndicat, soit directement à l'adjoint au Secré- tariat ouvrier suisse à Bienne.

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 573:

Prière d'indiquer exactement les noms, pré- noms et adresses.

Les cours d'instructions pour la tenue de comptabilité ménagère commenceront à partir du 15 novembre prochain. Il en sera de même pour l'exposition du matériel que l'on remettra gratuitement à chaque ménage ouvrier, qui s'en- gage à remplir journellement, durant une année les feuilles de comptabilité.

Les ouvriers qui ont l'intention de se livrer à ce travail aussi utile qu'intéressant, peuvent encore se faire inscrire auprès du président du syndicat auquel ils appartiennent, jusqu'au 4 novembre inclusivement. Ce délai écoulé, les présidents transmettront ces inscriptions au sou- signé, en ayant soin d'indiquer très exactement les noms, prénoms, rue et numéro de la maison d'habitation.

Cet essai d'introduire la comptabilité ménagère, semble obtenir un plein succès. La petite localité de Bonfol ne nous a pas envoyé moins de dix inscriptions.

L'adjoint au secrétariat ouvrier suisse :

E. RYSEB.

Une brouille complète

— Du Journal du Jura —

Il était à prévoir que la brouille finirait par devenir complète. Les grands verriers de Stras- bourg paraissent en effet filer un mauvais coton à l'heure actuelle. La fabrique de Derendingen qu'ils avaient acquise à grands frais, vient de fermer ses portes, ce qui nous prouve que les affaires de ces messieurs ne vont pas à souhait.

Aujourd'hui les grands verriers se prennent de querelle avec deux grossistes d'A llemagne, Georg Jacob, de Leipzig, et Rudolf Flume, de Berlin.

Ces messieurs se sont vus dans l'obligation de créer un verre de montre spécial, l'cc Elbe », qui ne relève point du trust de Strasbourg. Ils ont même affirmé que la suppression de cette marque serait équivalante à l'ancienne tyrannie et qu'il deviendrait possible d'augmenter à nouveau les prix dans des proportions fantastiques (schwin- delhaft).

A cela les grands verriers répliquent que s'ils ont augmenté les prix de 50°/o, c'est qu'ils ont eu la main forcée par ceux mêmes qui les déni- grent aujourd'hui. A l'appui de ces dires, ils sortent des petits papiers confidentiels pour se livrer à des indiscrétions sur ce qui s'est passé derrière les coulisses il y a quelques années. La brouille est donc complète. Tout cela est fort édifiant...

pour la galerie bien entendu.

Ces renseignements confirment ce q u e nous disions e n mars et avril 1911.

Situation de l'industrie en France 1096 syndicats, groupant 278,673 ouvriers, ont répondu, pour août 1911, au questionnaire mensuel sur l'état du travail et le chômage pro- fessionnel. Parmi ces syndicats, 844 groupant 230,101 ouvriers, ont fait connaître le nombre de leurs chômeurs, soit 12,373, ce qui correspond à une moyenne de 5,3°/o> en y comprenant les mineurs du Pas-de-Calais, et 6°/o, mineurs du Pas-de-Calais non compris. Cette dernière moyenne était, le mois dernier, de 5 , 7 % ; elle était de 4,5 °/o en août 1910.

L'ouvrage, pendant le mois d'août 1911, a été jugé, par comparaison avec le mois de juillet,

plus abondant par 3 4 % des syndicats, groupant 22% des syndiqués; moins abondant par 1 1 % des syndicats, groupant 2 0 % des syndiqués.

A la question : « Estimez-vous la situation du travail satisfaisante pour l'époque?» 623 syndi- cats, groupant 135,646 adhérents, ont répondu par l'affirmative, et 309, groupant 90,166 adhé- rents, ont répondu par la négative. (Office du travail).

La guerre italo-turque et les affaires en Turquie

Ceux de nos fabricants qui sont en relations avec la Turquie se demandent avec une certaine anxiété, si, pendant la durée de la guerre actuelle,

la prudence ne commanderait pas de renon- cer à faire des affaires dans ce pays. Voici à ce sujet, l'opinion transmise à une importante mai- son de La Chaux-de-Fonds, par son correspon- dant de Constantinople.

« Les paiements, tout au plus, se feront un peu lentement, mais il n'y a rien à craindre; cepen- dant la prudence est conseillée. Le marche re- commence peu à peu à devenir plus animé par suite des succès turcs en Tripolitaine, et si tout s'arrange d'ici à un ou deux mois, alors on pré- voit de bonnes affaires pour 1912. Seulement, on ne peut rien prédire par suite des divergences d'opinions politiques.»

On ne peut que souhaiter vivement voir l'opti- misme de ce correspondant justifié prochaine- ment par les circonstances. En attendant, ce qu'il importe de retenir de sa communication, c'est que «la prudence est conseillée», et d'autant plus que les succès de l'armée turque sont fort problématiques.

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Le Répertoire annuel des Marques de fabriques n'a donné jus- qu'ici que des marques françaises.

L'industrie horlogère ayant son centre principal en Suisse,

La Direction du Répertoire s'engage, pour l'édition de 1912, à donner d'une façon aussi complète que possible^

toutes les marques de fabriques déposées à Berne^pf

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Cet organe de -diffusion portant en tête : M a r q u e s r e c o m = m a n d é e s , sera distribué gratuitement à toute la clientèle des fabri- cants d'horlogerie (commission, agents, détaillants, horlogers, bijou- tiers). La Direction du Répertoire des Marques de fabriques est per- suadée que tous les fabricants tiendront à profiter d'un moyen de publicité aussi elïicace et leur offrant le maximum de garantie et de

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