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Submitted on 1 Jan 1957
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La diffusion élastique des électrons
R. Zouckermann
To cite this version:
R. Zouckermann. La diffusion élastique des électrons. J. Phys. Radium, 1957, 18 (2), pp.133-137.
�10.1051/jphysrad:01957001802013300�. �jpa-00235628�
EXPOSÉ ET MISE AU POINT BIBLIOGRAPHIQUE
LA DIFFUSION ÉLASTIQUE DES ÉLECTRONS
Par R. ZOUCKERMANN,
Faculté des Sciences de Poitiers.
18, 1957,
1. Formule de Rutherford et approximation ondu-
latoire de Born.
-1-1. THÉORIE CLASSIQUE DE RUTHERFORD.
-Lord Rutherford donna en 1911 la
première théorie de la diffusion élastique des particules chargées (électrons, particules oc) en considérant la déviation comme due au champ coulombien d’un seul noyau. Pour un faisceau incident d’un cm2 de section, transportant un électron par seconde, on trouve que, pour chaque atome diffusant, le nombre d’électrons diffusés par un noyau, entre 26 et 2(6 + dO), dans l’angle solide dco, est v dco, avec :
On sait que ce travail classique de Rutherford a
marqué un tournant important de la Physique moderne, et donné lieu à des vérifications expéri-
mentales excellentes.
Pour des angles très petits, c’est-à-dire lorsque les trajectoires passent loin du noyau, on obtient v - oo.
Mais la formule n’est pas valable dans ce cas, car elle a été établie en ne tenant compte que de l’action d’un seul noyau. Dans le cas de très grands angles (N 1800), qui correspondent à un choc quasi central, au cours duquel le diffusé et le diffusant parviennent à de très petites distances
-surtout pour les corps légers
-on
constate aussi des divergences entre l’expérience et la
théorie. On prévoit également des écarts importants lorsque la particule diffusée et la particule diffusante
sont identiques.
1-2. L’APPROXIMATION DE BORN EN MÉCANIQUE
ONDULATOIRE. - La mécanique ondulatoire est néces- saire pour traiter le problème de la diffusion, mais une solution rigoureuse serait d’une telle complication mathématique qu’on a dû se borner à des approxi-
mations.
Considérons l’onde incidente :
et l’équation d’onde :
V, énergie potentielle en un point (x, y, z) du diffuseur
sera dans le cas d’un électron égale à
-1> étant le potentiel électrostatique. A l’extérieur du corps diffusant, on = 0 et l’onde incidente satisfait à l’équation (1) :
’
FIG. 1.
En prenant la direction incidente comme axe des x,
nous aurons :
d’où ~
Écrivons alors l’équation (2) sous la forme :
Dans l’approximation de Born, on suppose petite
l’interaction entre la particule diffusée et le champ de
l’atome : ni l’énergie de la particule diffusée, ni le potentiel à l’intérieur de l’atome diffuseur ne sont modifiés au cours du processus de diffusion. C’est ce
qu’on peut admettre pour des valeurs de l’énergie E
de la particule très supérieures à V. Nous obtiendrons donc une première approximation en prenant pour u, dans le second membre de (4), la valeur de ui :
(1) Aucune confusion n’étant possible, i figure à la fois
comme symbole imaginaire et comme indice de l’onde incidente.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01957001802013300
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La solution sans second membre étant :
la solution complète sera :
où R représente la distance du point P(x, y, z) à l’élément diffusant M(dx’, dy’, dz’). Le second terme,
qui à grande distance ne dépend que de la direction, représente évidemment l’onde diffusée, le premier
terme représentant l’onde incidente.
1-3. FORMULE DE MOTT. - A grande distance, nous
pouvons remplacer R par r dans le dénominateur. Dans le numérateur, nous poserons :
s et so étant les vecteurs unitaires portés par les direc- tions incidentes et diffusée, faisant entre elles l’angle 20 ( fig. 2). Nous obtenons ainsi pour l’onde
diff usée :
Notons que
~--s) n’est autre chose que la dif- férence de marche entre rayon incident et rayon diffusé. Tout se passe donc comme si chaque élément
de volume du diffuseur émettait une onde d’amplitude proportionnelle à 2~ Pour les rayons X, Thomson avait montré que chaque élément de
charge pe di (p nombre par cm3 de particules de
2
charge g e) émet une fraction 1 R e2 mc2 cl" de l’amplitude p
incidente, avec une phase, par rapport à 0, égale
à 2n kr’(so
---s).
Cette analogie remarquable entre la théorie méca-
nique d’un phénomène corpusculaire et la théorie ondulatoire d’un phénomène optique conduit à étudier parallèlement la diffusion des rayons X et celle des électrons.
.
II. Diffusion des rayons X et des électrons par un atome unique. -2-1. REPRÉSENTATION APPROCHÉE DE
L’ATOME (voir aussi 2-4).
-Pour un atome assez lourd,
nous pouvons substituer à la distribution réelle des
charges une répartition continue, que nous supposerons
sphérique (V et p ne dépendent que de r’). Les couches internes de l’atome et la couche S ont effectivement la
symétrie sphérique. Pour l’ensemble d’un atome,
l’hypothése de la symétrie sphérique revient à consi-
dérer en même temps toutes les orientations qu’il peut
prendre. Nous repérons l’élément M du diffuseur (fig. 1)
par des coordonnées polaires, à partir de la direc-
tion so - s comme axe (bissectrice des directions inci- dente et diffusée, fig. 2). Comme ~so - si
=2 sin 0,
et en appelant a l’angle de OM avec l’axe polaire, nous
aurons pour la phase :
en posant :
2-2. DIFFUSION DES RAYONS X.
-L’amplitude
diffusée sera :
ou, en prenant pour élément de volume di la couronne
,
engendrée par l’élément de surface r’ dr’ da, soit di = 2n r’2 sin oc dr’ da :
en posant :
e2
Or, représente le rayonnement que diffuserait
mc
un électron isolé qui recevrait l’unité de rayonnement
incident. L’intensité totale diffusée est donc l’intensité incidente multipliée par f2x ; lx est le facteur de forme atomique pour les rayons X.
Lorsque 0
=0, ce facteur prend la valeur :
mais il diminue rapidement quand 0 augmente à cause des interférences entre les ondes élémentaires.
Remarquons d’autre part que la diffusion ne dépend
ni de À ni de sin 0 séparément, mais du facteur sin
qui figure dans y (9 bis).
Une théorie de Hartree permet de calculer ix pour les atomes légers. Pour les atomes lourds (par exemple
à partir de l’argon, Z =18) on utilise la théorie de
Thomas-Fermi. On trouve que la fonction px
=lx IZ
est alors une fonction universelle, valable pour tous les atomes ayant une valeur de Z suffisante, à conditions de prendre pour variable :
La figure 3 représente, en trait plein, la fonction px.
2-3. DIFFUSION DES ÉLECTRONS.
-Appliquons ij l’équation (8) la méthode d’intégration qui nous a
conduit à l’équation (10). On obtient évidemment :
Comme c’est la répartition des charges et non celle du potentiel qui nous est accessible, on peut utiliser la relation
En intégrant successivement deux fois, par partie, l’intégrale de l’équation (11), on a alors :
A l’infini, le potentiel est nul et, près du noyau, tend vers Ze. Donc :
D’où pour ud, en valeur absolue (la phase n’important pas) :
en posant :
,Si on remplace y par sa valeur en fonction de k - ~~-1
=n,, v lh, on obtient :
f ormule qui ne diffère de celle de Rutherford (1) que
par la substitution de Z - fx à Z.
Comme ix est négligeable lorsque 0 n’est pas très
petit (2-2), le facteur Z - f x tend vers Z pour les grands angles : on retrouve alors la formule de Ruther- ford.
2-4. COMPARAISON DES lx ET Ic.
-A partir7de (12),
évaluons f en fonction de u :
....
Sur la figure 3 est représentée, en pointillé, la fonc-
tion
Cette fonction est, comme la même pour tous les atomes admettant l’approximation de Thomas-Fermi.
On voit facilement que la majorité des électrons est diffusée avec de faibles déviations (quelques degrés)
et que leur diffusion est beaucoup plus intense que celle
des rayons X.
2-5. APPROXIMATION. - Dans ce qui précède, nous
avons supposé que l’amplitude et la phase de l’onde
ne sont pas beaucoup modifiées par le champ de
l’atome. Or, d’après (13), l’amplitude à l’intérieur de
l’atome, en prenant uo comme unité, est de l’ordre de Ze2 j4Ra e (1> : 300), soit :
Pour l’argent, Z
=47 et Ra ~O8
=1,5 : on trouve
110
L’approximation est donc certainement acceptable
dans les cas usuels de diffraction électronique (1> > 10 000 volts).
,b) On ne tient pas compte de la polarisation de
l’atome par l’électron incident, qui est d’autant plus grande que l’électron est plus lent. Mott admet qu’il
suffit que l’énergie de l’électron soit notablement plus grande que l’énergie du niveau K de l’atome.
III. Application de la théorie de Dirac à la diffusion des électrons. -3-1. UTILITÉ D’UNE CORRECTION RELA- TIVISTE.
-Pour calculer À par l a formule de de Broglie,
7~ = h /mu, il .est nécessaire d’utiliser la dynamique
relativiste pour être, d’accord avec l’expérience : la
correction atteint 3 % à 60 000 volts et 5 % à
100 000 volts. On pourrait donc espérer une meilleure approximation dans le calcul de la diffusion des élec-
’trons en employant, au lieu de l’équation de Schrô- dinger, l’équation relativiste de Dirac. Nous donnerons
un résumé du calcul de Mott.
3-2. ÉQUATION DE DIRAC.
--JL’équation de Dirac est
°
linéraire (2). Lorsqu’il n’y a pas de champ, elle a la
forme :
Les Ya sont des « nombres hypercomplexes » qui jouent, en le généralisant, le rôle qu’a joué i (imaginaire
dans la théorie basée sur l’équation de Schrôdinger.
ils sont définis par :
- - - ..
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On a donc
Leur multiplication n’est pas commutative.
Lorsqu’il il y a un champ, l’équation de Dirac
devient (2) :
En posant
et en se bornant à un champ purement électrostatique
=