HAL Id: jpa-00231265
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00231265
Submitted on 1 Jan 1976
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Dépolarisation de la lumière diffusée par des molécules anisotropes : dépendance avec la densité
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau
To cite this version:
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau. Dépolarisation de la lumière diffusée par des molécules
anisotropes : dépendance avec la densité. Journal de Physique Lettres, Edp sciences, 1976, 37 (7-8),
pp.165-168. �10.1051/jphyslet:01976003707-8016500�. �jpa-00231265�
DÉPOLARISATION DE LA LUMIÈRE DIFFUSÉE
PAR DES MOLÉCULES ANISOTROPES :
DÉPENDANCE AVEC LA DENSITÉ
J.
BERRUE,
A.CHAVE,
B. DUMON et M. THIBEAUL.E.I.M.D.L.,
Faculté desSciences,
49045Angers Cedex,
France(Re~u
le27 fevrier 1976, accepte
le 3 mai1976)
Résumé. 2014 Trappeniers et coll. [1] calculent le taux de dépolarisation de la lumière diffusée dans
l’approximation D.I.D. et font l’hypothèse de l’orientation aléatoire des axes intermoléculaires des molécules en cours de collisions. Cette hypothèse n’est satisfaisante qu’à très basse densité [2, 3].
Nous tenons compte des corrélations d’orientations des axes intermoléculaires et donnons une
expression du taux de dépolarisation pour des molécules faiblement anisotropes à densités modérées.
L’accord avec les mesures (N2,
C2H4)
[4] est satisfaisant.Abstract. 2014
Trappeniers
et al. [1], using a D.I.D.approximation,
have given an expression of thedepolarization
of scattered light. They assume that the orientations of the intermolecular axes ofpairs of
colliding
molecules are independent. Except at very low density, this hypothesis is not satisfactory [2, 3]. In this paper we take into account the correlations of the orientation of these intermolecular axes and we give a theoreticalexpression
valid for weakly anisotropic molecules atmoderate densities. The results obtained are in good agreement with expérimental data
(N2, C2H4)
[4].Classification
Physics Abstract
5.480 - 8.822
Un fluide est
compose
de molecules lineaires. Leurspositions
sontreperees
par un triedre orthonormeOxyz.
Un faisceaupolarise
selon Oz se propage selon x et on observe les intensites diffusees selonOy (Ixz
etIZZ) polarisees
selon x et z. La matrice(a)
de
polarisabilité
d’une molecule peut s’ecrire :(U)
est la matriceidentite,
a lapolarisabilite
moyenne,(fl)
une matrice a trace nulle dont les elements sont lies a l’orientation de la molecule et a sonanisotropie
6Nous supposerons
(a)
non modifié par les collisions(approximation D.I.D.).
Selon un calcul tradition- nel[2],
lechamp E; polarisant
une moleculeh, depend
des voisines l :
p 4
(5~)
est la matricequi
relie lechamp
enh,
créé parun
dipole
enI,
a cedipole :
11 est l’indice de
Kronecker,
R " la distance mutuelle.D’ designe
l’ensemble desproches
voisins deh,
Gh lechamp polarisant
moyen. La molecule hpresente
un moment
dipolaire ph
induit :(Z)~
peut etrecompris
commerepresentant
unehyperpolarisabilite
collisionnelle. Les intensites~(~ 7
= x, y,z)
sont :cphm
est ledephasage
du auxpropagations, >
indique
une moyenne sur toutes lesconfigurations.
Des que
cphm
est sensiblement nonnul, (Z)m
est inde-pendant
de(zt
et de(o~,
deplus ( (Z)m ~
estnulle,
on peut alors
remplacer
coscphm
par unquand
il esten facteur de
oc~ Z~~
ou deZ~ Z ~ .
La relation(6)
devient alors :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyslet:01976003707-8016500
L-166 JOURNAL DE PHYSIQUE - LETTRES
Nous supposerons selon
1’hypothese (notee
HI etdiscutee en
annexe) qu’il n’y
a pas de correlations notables entre d’une part 1’orientation d’unemolecule,
et d’autre part la
posilion
relative ou l’orientation de ses voisines.Cependant
et contrairement a[ 1 ],
nous tiendrons compte des correlations entre lespositions
des centresdes molecules voisines d’une molecule
donnee,
cequi
conduit a des interferences
parfois
considerablessur le rayonnement du aux
hyperpolarisabilites
col-lisionnelles.
Selon
HI,
la direction hrnqui
fixe la valeur de(s ‘m)
n’est pas correlee a l’orientation d’une molecule
quelle qu’elle
soit. 11 s’ensuit que la nullitede 5*~ )
entrainecelle de termes tels que
(o~..Z~; (S ‘’")
entre eneffet dans le calcul de Z.
Les N molecules h sont
equivalentes
a une moleculeparticuliere
a. On en deduit :Les moyennes du type
pour des molecules aleatoirement ohentees sont bien
connues en theorie
classique
de ladiffusion,
le tauxde
depolarisation
est alors :~7/v/~est
Ie facteur intervenant dans les fluctuations de densite. Si onneglige ~, r~
se reduit a la valeurqu’il
aurait en 1’absence de collision
(~nc)’
Pour les moleculesexperimentalement
etudiees(N2, CZH4)
a moyennedensite,
les ordres degrandeur
des diSerents termes/
. 2 ., 4 4~B
2(
. , ~RTXT
4ð2)
t prenant comme unite x
’ 20132013 + 45 J
sont 10 2pour
b2/15, 10-3
pouron peut donc
negliger
l’influence de Z au denomi- nateur de(9)
et scinder1’equation (9)
en deux termes :ou
Nous
appellerons
F laquantite
Calcul de
1Jc à
basse densite. - A bassedensite,
la molecule a n’est
perturbee
que par une seule autre(notee p) ; ZxZ, Z~
sontindependants
sauf si mdesigne
p ou a. La nullite
de ( Zx2 ~
etde ~ ZJ~ ~
montre que,dans
F,
seules comptent les valeurs de megales
a a etp :Si on
developpe ZxZ, ZP,,,
et si on regroupe les termesde
façon
apouvoir
faire des moyennesindependantes,
on obtient :
tenant compte des moyennes
angulaires
suivantes :ou ~
represente
la distance entre a et p. On en deduit la valeur suivante de F :On retrouve bien pour ’1c’ la valeur connue pour les molecules
isotropes [2]
en faisant 6 = 0.Dans le cas des molecules
isotropes,
les deux termesde
(13)
sontegaux.
Cetteégalité
a etesupposee
parTrappeniers et coll.,
meme dans le cas des moleculesanisotropes,
cequi
est inexact et les conduit a une autreexpression,
pour le terme ena2 ð2
eten b4 ([1], eq. (21)).
Calcul
de fie à
densite moderee pour des molecules peuanisotropes.
- On suppose que dans(16)
le termedominant est le terme en O-C 4 . L’erreur ainsi commise
/
762
N ~ l 45 ~ ~ a2
soit N ~°~~ ’~° 2,3 ~10 ~lo
ilo, ou est
~~~ la valeur ~~ ~~~~~~ ~~ ~ ~ de ’1
a
densite nulle
quand ~7;~/F= 1)
est faible dans lecas de
N2
etC2H4 (’10
=0,99
x10-2
et1,20
x10-2).
L’expression de ’1c
est alors valable pour une molecule de formequelconque,
pour le calcul de ’1nc, il suffit degeneraliser
la définition de b. Cetteapproximation
revient a confondre
oc(~7)
et(a)
pour calculer F.Celui-ci devient alors :
soit
ou
l’indice
(’)
affectea ~ indique qu’on
restreint lessommes a I e
D’, t
ED~".
Le facteur I a ete calculede
plusieurs
manieres[2, 5].
Pour les gaz a densité moderee le calcul de Alder et coll.[5] semble
lemeilleur
[4].
Comparaison
avec1’experience.
Uneanalyse
détaillée est
presentee
en[4],
que nous resumons ici.La mesure de 110 permet de determiner
62/LX2 , donc,
connaissant1’equation d’etat,
de calculer ’1ne(11)
et le denominateur de
(12).
’1e(12)
peut s’ ecrire :n est la densite
numerique
demolecules,
W lepotentiel intermoleculaire,
L un facteur tenant compte d’une distribution exacte descouples representee
par la fonction de distribution radialeg(r) (a
haute densite9(r) ~ e-~~) :
En introduisant la densite p en
Amagat (p=~Fo/~
Vo
volume molaireS.T.P., Na
nombred’Avogadro);
1Je ne
peut
se mettre sous la forme :ou
A est une
constante, ~ depend
de la densite p. Pourcalculer ~
nous avons evalue L et I(qui
restent voisinsde
1)
en utilisant[5]
et en assimilant les molecules a desspheres rigides.
Une mesureprecise de r~,
et lecalcul de
r¡nc à
cette densite(11),
permet de deter-miner r~~ (qc
= ~ 2013yy~J. L’equation (21) permet
alors de deduire une valeurexpérimentale
deA,
utilisant une methode de moindre carre. Cette valeur semble bien
independante
du domaine de densite etudie[4].
Les valeursexpérimentales
ainsi obtenues pourN2
etC2H4 (0,9
x 10-5 et4,5
x10-5)
sont enbon accord avec les valeurs
theoriques (22),
calculeesen prenant pour W un
potentiel L.J.,
soit1,1
x 10- 5et
5,2
x 10- 5. II est vrai que laprecision expérimen-
tale est mediocre
( ~ 30 %),
car une faible erreur sur yyose
repercute
sur flnc et conduit a une erreur relativeimportante
sur flc’Conclusions. - La theorie
presentee
ici sembleassez bien
justi6ce
pour des molecules faiblementanisotropes (nnc 1 1,3 %)
a densites moderees. On atenu
compte
desphenomenes
d’interference dans la diffusion liee auxhyperpolarisabilites
collisionnelles.Cependant,
on aignore
les modifications depola-
risabilite en cours de
collision,
et les correlations d’orientations moleculaires a hautes densites. Ces correlations sont discutees parTrappeniers
et coll.en
[1].
Annexe. - Nous avons
neglige
les interferences portant sur l’intensité diffusée par lesanisotropies
propres des
molecules,
tout en mettant en evidence(18)
les interferences
portant
sur l’intensité diffusée parl’ anisotropie
collisionnelle[8, 3].
Nous allons estimerI’importance
des interferences entre deux molecules d’azote distantes de6,68 A,
cequi
est 1’ordre de gran- deur de la distance entre molecules voisines a 150 Ama- gats et atemperature
ambiante. Selon un resultatconnu le facteur d’interférence I est alors :
ou ~
est1’angle
de la deuxième molecule avec lapremiere.
Reprenant
unpotentiel
du type Lennard-Jones a deux centres,employe
parQuentrec
et Brot[6],
nous avons estime
1’energie
de deux molecules pour des orientations definies. Laponderation
par le facteur de Boltzmann de ces différentes orientationsnous permet d’evaluer
Ipropre’
Dans le casenvisage,
nous obtenons :
Ipropre = 1 + 5 x 10-3
tresproche
de 1.
Ceci fournit un ordre de
grandeur
des facteursd’interferences dues aux correlations d’orientation dans 1’azote a 150
Amagats. Ainsi,
1’effet de ces correlations est tres faible a cette densite. Ceci estconfirmé par les travaux de
Keijser
R. A. J.[7] :
il aetudie
1’elargissement
de la raieRayleigh depolarisee (AJ
=0)
et des raies Raman de rotation dans diffé-rents gaz, a des
pressions
inferieures a 100 atm;les
elargissements,
mesurables auFabry-Perot,
restentfaibles,
traduisant le peu d’efficacité des choses aupoint
de vue reorientation. Pour 1’azote(150 Amagats, 20 ~C),
le taux dedepolarisation
propre des molecules est de l’ordre de1,8
x10-2,
affecté par un facteur d’interférence1,005 5,
tandis que la contributioncollisionnelle,
calculee ennegligeant
lesinterferences,
est de l’ordre de
1,4
x10-3,
affectée d’un facteur d’interference0,5.
On noteque
1’effet des interferences est environ 10 foisplus important
sur la deuxiemecontribution que sur la
premiere.
L-168 JOURNAL DE PHYSIQUE - LETTRES
Bibliographie
[1] TRAPPENIERS, N. J., KUZ, V. A. et TEN SELDAM, C. A., Physica
57 (1972) 294.
[2] THIBEAU, M., OKSENGORN, B. et VODAR, B., J. Physique 29 (1968) 287.
[3] SUNG CHUNG, An. Thèse, Catholic University of Washington (1975).
[4] BERRUE, J., CHAVE, A., DUMON, B. et THIBEAU, M., J. Physique (à paraître).
[5] ALDER, B. J., WEIS, J. J. et STRAUSS, H. L., Phys. Rev. A 7 (1973) 281.
[6] QUENTREC, B. et BROT, C., Phys. Rev. A 12 (1975) 272.
[7] KEIJSER, R. A. J., Thèse Amsterdam (1973).
[8] THIBEAU, M., Thèse Paris N° A04302 (1970).