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Polarisation de la lumière diffusée par les milieux
isotropes troubles
Francis Perrin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
POLARISATION DE LA
LUMIÈRE DIFFUSÉE
PAR LES MILIEUX ISOTROPES TROUBLESPar FRANCIS PERRIN.
Sommaire. 2014 Introduction des
paramètres nécessaires et suffisants pour la détermination de l’état de
polarisation d’un faisceau lumineux diffusé par un milieu isotrope ayant des éléments d’hétérogénéité de dimensions non négligeables par rapport à la longueur d’onde.
R. S. Krishnan appliquant un principe de réciprocité optique pour certains états de polarisation du faisceau incident, a établi l’égalité de 2 des 4 coefficients qui s’introduisent a priori dans ce cas.
En utilisant la représentation linéaire de Stokes pour les états de polarisation des faisceaux lumineux
monochromatiques, on montre que la diffusion sous un angle donné doit être caractérisée par le tableau des 16 coefficients des formes linéaires qui expriment les 4 paramètres relatifs au faisceau diffusé en
fonction des 4 paramètres relatifs au faisceau incident, et que l’application du principe de réciprocité
conduit à 6 relations de symétrie ou d’antisymétrie entre ces 16 coefficients. Pour un milieu isotrope
asymétrique la diffusion sous un angle donné, et pour une fréquence donnée, est donc caractérisée par 10 coefficients indépendants. Dans le cas d’un milieu symétrique, 4 de ces coefficients sont néces-sairement nuls, ce qui réduit à 6 le nombre des coefficients de diffusion.
La comparaison avec la diffusion dipolaire montre que le criterium le plus sûr d’une diffusion
multi-polaire doit être l’existence d’une certaine ellipticité de la lumière diffusée pour un faisceau incident
polarisé linéairement dans une direction oblique par rapport au plan de diffusion.
SÉRIE VIII. - TOME lIl. 3. MARS 19~2.
1. La diffusion de la lumière par un milieu macro
-scopiquement homogène
résulte d’unehétérogénéité
microscopique.
Si cettehétérogénéité
n’existequ’à
une échelle de dimensions très
petites
parrapport
à lalongueur
d’onde de la lumièreutilisée,
la diffusionprésente
les caractèressimples
bien connus desémissions secondaires
dipolaires fi
à 5;18].
Maissi les éléments
d’hétérogénéité
ont des dimensions notables parrapport
à lalongueur
d’onde,
lephénomène
estplus compliqué,
et n’a engénéral
été étudiéexpérimentalement
que dans des casparticuliers
d’excitation oud’observation,
et dupoint
de vuethéorique
que pour desparticules
diffusantes
sphériques [6, 71.
Nous nous proposons, en étendant une méthode
employée
par R. S. Krishnan[8],
de mettre enévi-dence les
paramètres
indépendants
nécessaires pourcaractériser de
façon générale
l’intensité et lapolari-sation de la lumière
diffusée,
sous unangle
et pourune
longueur
d’onde donnés, par un milieuisotrope
quelconque.
Un résumé de ce travail a étéprésenté
à la Société de
Chimie-physique
en maiI g3g
[13].
Nous aurons à
distinguer
les milieuxsymétrique,
pour
lesquels
le centre de tout volumesphérique
macroscopique
est un centre desymétrie,
et toutplan
passant
par ce centre unplan
desymétrie,
et les milieux
asymétriques, qui
sont engénéral
doués depouvoir
rotatoire.L’isotropie
du milieu pourra n’être quemacroscopique
et résulter d’unedistribution
isotrope
en moyenne d’élémentsmicro-scopiques anisotropes.
Nous verrons que les milieux
isotropes
dont les ,éléments diffusants ne sont pas très
petits
parrapport
à lalongueur
d’onde,
etqui
sont engénéral plus
ou moins troubles ou
opalescents,
font intervenirplusieurs paramètres
nouveaux dont la mesurepourra contribuer à la détermination de la
grandeur,
de la forme et despropriétés
optiques
de ces éléments. Cette méthode d’étude pourras’appliquer
auxfumées,
aux
brouillards,
auxsuspensions,
auxémulsions,
aux solutionscolloïdales,
aux solutions de substances . à grosses molécules. Elle pourra aussis’appliquer
dans le cas de milieuxprésentant
des fluctuationsassez étendues, comme les fluides purs ou les
mélanges
liquides
auvoisinage
d’un étatcritique,
les verres, etc.Je remercie R.
Wurmser,
aveclequel j’ai
eu,sur ces
questions
dediffusion,
diverséchanges
d’idées,
qui
ont été àl’origine
de ce travail.2. La relation de R. S. Krishnan. - Dans
plusieurs
articlespubliés
enI g38,
R. S.Krish-nan
[8
à12]
a établithéoriquement
et donné lavérification
expérimentale
d’une relation entre lesintensités de certaines
composantes
de la lumière diffusée par un milieuisotrope symétrique,
dansquelques
conditions depolarisation
du faisceauincident.
En un
point
d’un faisceau lumineux horizontalpolarisé
linéairement et d’intensitédonnée,
il consi-dère la diffusion dans une direction horizontalefaisant un
angle 4)
avec le faisceauincident,
etdésigne
par Rh et Vh les intensités des vibrationshorizontale et verticale du faisceau diffusé
quand
la direction de vibration du faisceau incident est
horizontale,
et par H,, et V,, ces intensitésquand
cette direction de vibration est verticale. Il définit
les facteurs de
dépolarisation correspondants
dufaisceau diffusé par les
rapports
(en général
inférieurs à1)
La
superposition,
sans relation dephase,
des deuxfaisceaux incidents de même intensité
polarisés
àangle
droit considérés donne un faisceau incidentnon
polarisé auquel correspond
un faisceau diffusédont les intensités de vibration horizontale et
verticale sont
Hu =
Hh + Np et Vu, = Vh +V,~;
le facteur de
dépolarisation
de ce faisceaudiffusé,
défini par le
rapport
a donc pour valeur
La mesure des trois facteurs de
dépolarisation
PI"p, et pL donne donc les
rapports
desquatre
quan-tités, Hh, Vn, H v, V,,.
L’application
d’unprincipe
général
deréciprocité
dû à Lord
Rayleigh,
a conduit R. S. Krishnan àla relation
valable pour un milieu
symétrique isotrope,
ou même seulement de révolution autour de la directionverticale,
c’est-à-direperpendiculaire
auplan
de diffusion[g].
Cette relation est satisfaite dans deux cas
parti-culiers
déjà
connus :io Pour des
particules
diffusantes trèspetites
(diffusion dipolaire),
V,,, H,,,
1’/, sontindépendants
de tj) et l’on a
(Lord Rayleigh [ ~?~1)
en
particulier
pour la diff usion transversale2° Pour des
particules
diffusantessphériques
de dimensionquelconque
on a,quel
que soit -4)(G.
Mie[6])
R. S. Krishnan en a par ailleurs donné la
vérifi-cation
expérimentale
pour de grossesparticules
non
sphériques
diverses,
pourlesquelles
les intensitésHv et VIL sont bien
toujours
égales,
mais engénéral
différentes de zéro et de l’intensité Hh.
Des
égalités
(1),
(2)
et(3)
résulte la relationPar suite de la
réciprocité,
il est donc inutile demesurer le facteur de
dépolarisation
Pli pour uneexcitation en lumière
naturelle,
si l’on a mesuréles facteurs de
dépolarisation
ph et o, relatifs à desexcitations
polarisées
horizontalement et vertica-lement.Enfin dans un article de novembre
rg3g
R. S.Krish-nan
[ 1 4]
a considéré le cas où la direction devibration du faisceau incident
polarisé
linéairement fait unangle
0 avec la normale auplan
de diffusion. En ne tenant pascompte
de la corrélation dephase
qui
existe alors entre lescomposantes
horizontaleet verticale de vibration du faisceau
incident,
il obtient comme valeur durapport
des intensités descomposantes
horizontale et verticale de vibra-tion du faisceau diffusé(rapport qu’il
nomme encore facteur dedépolarisation)
Mais cette
formule,
bien que conforme aux résultatsthéoriques particuliers
de LordRayleigh
(petites
particules quelconques)
et de G. Mie(grosses
sphères),
ne lui semble pas valable defaçon
générale
à causede l’arbitraire de
l’hypothèse qu’il
a faite pourl’obtenir. Il
indique
d’ailleurs que certaines mesuresfaites par lui sur de grosses
particules
nonsphériques
ne la vérifient pas bien. Nous montreronspourtant
plus
loin que cette formule doit être valable pourtout milieu
symétrique.
3. Le
principe
deréciprocité
enoptique.
-Dans son livre sur la théorie duSon,
LordRayleigh
a démontré un théorème de
réciprocité
relatif auxforces et aux
déplacements
auvoisinage
d’un étatd’équilibre
pour unsystème mécanique
obéissantà
l’optique,
sans nouvelledémonstration,
cette loi deréciprocité, qui précise
dans ce domaine leprincipe
du retour inverse des rayons
lumineux,
enindiquant
en note
qu’il
faudraitspécifier
les états depolari-sation
[16].
C’est enappliquant
ceprincipe
queR. S.
Krishnan,
en1 ~38,
a établi la relation relativeau
phénomène
de diffusion que nous venons derappeler;
mais les cas considérés par lui sont encoreparticuliers
car ils ne font pas intervenir lescorré-lations de
phase
entre les vibrationscomposantes
des faisceaux lumineux. Pour tirer toutes lesconsé-quences
possibles,
dans l’étude de ladiffusion,
duprincipe
deréciprocité,
il est nécessaire d’enpréciser
l’énoncé
général
enoptique,
cequi
demandequelques
précautions.
On sait
qu’un
faisceau lumineuxmonochromatique
quelconque
peut
êtreconsidéré,
d’une infinité defaçons,
comme lasuperposition,
avec ou sansrelation de
phase,
de deux faisceaux de mêmedirection
ayant
des états depolarisation
pure
complé-mentaires,
parexemple
polarisations
rectilignes
perpendiculaires,
oupolarisations
circulaires inverses. Nousprendrons
ici comme états depolarisation
simples,
pourchaque
direction depropagation
lesétats de
polarisation rectiligne
suivant deuxdirec-tions
rectangulaires
fixes.Étant
donné unsystème pouvant
transmettre,
disperser
ou absorber de diversesfaçons
la lumièrequ’il
reçoit,
considérons,
pour un faisceau incident 51 1de
polarisation simple
et d’intensitéI,,
sortantd’un
polariseur rectiligne
N,
un faisceauémergent
particulier
~~~, dont nousséparerons
unecomposante
de
polarisation simple
et d’intensitéI’,
aumoyens
d’un
polarisateur rectiligne
N’. Associons à ces faisceaux les faisceauxinverses,
en considérant un faisceau incident ~2 2 sortant dupolarisateur
N’avec une intensité
égale
à l’intensité I, et sepropa-geant
dans la direction inverse de celle du faisceauémergent 5’i’
et le faisceauémergent
correspon-dant
~~ ~,
qui
sort dupolarisateur
N dans la directionopposée
à celle du faisceau incident Zi. Leprincipe
de
réciprocité
affirme que l’intensité~’.,
de ce dernier faisceau estégale
à7~.
Si deuxf aisceaux
incidentsde
polarisations
simples
ont des intensitéségales,
les
faisceaux
émergents
inverses,
de mêmespolarisations
simples, qui
leur sont associés ontégalement
desintensités
égales.
Pour que ce
principe
soit vrai il faut que lesystème
traversé soit indifférent au sens de
propagation
de lalumière,
ou si l’on veut ausigne
dutemps,
cequi
exige
l’absence de mouvements, de courantsélectriques
et dechamps
magnétiques.
Onpeut
l’étendre à des cas
plus généraux,
à conditiond’in-verser, en même
temps
que le sens de lapropagation,
celui des mouvements, des courantsélectriques
etdes
champs magnétiques. (Les équations
de Maxwellnotamment restent satisfaites si l’on inverse simul-tanément les
signes
dutemps
duchamp
magnétique,
et du courant
électrique.)
On sait parexemple
quele
principe
du retour inverse de la lumière n’est pasdirectement
applicable
à unsystème
où intervientle
pouvoir
rotatoiremagnétique;
pourqu’il
ledevienne il faut inverser le sens du
champ magnétique
avec celui de la direction de
propagation.
Il ne faut aussi considérer que des faisceaux
monochromatiques
de mêmefréquence,
ou, dumoins,
que les mécanismes de
changements
defréquence
puissent
être inversés en mêmetemps
que le sensde la
propagation,
comme parexemple
unchange-ment de
fréquence
résultant d’une diffusion sur unesurface
mobile,
dont le mouvement devra êtreinversé. Mais le
principe
deréciprocité
n’est pas valable pour lesphénomènes
de fluorescence oud’effet Raman
qui correspondent
à des variations irréversibles defréquence.
Dans le domaine de la diffusion il nes’applique
qu’à
la diffusion deRayleigh
sans
changement
defréquence (ou
avec faiblechan-gement
defréquence,
tant que les mécanismesd’augmentation
ou de diminution defréquence,
correspondant
aux variationsd’énergie
de rotationou de vibration des
molécules,
jouent
symétrique-ment avec des intensités sensiblement
égales).
Enfin la définition des intensités lumineuses devrait être
précisée
en tenantcompte
desangles
solides d’ouverture et deslargeurs
desfaisceaux,
ce
qui
peut
souleverquelques
difficultés,
sans doutenon
essentielles,
à cause desphénomènes
dediffrac-tion.
On
peut
aussi énoncer leprincipe
deréciprocité
du
point
de vuecorpusculaire.
Si unphoton
associé au faisceau incident 51 1 a uneprobabilité
p deressortir du
système
associé au faisceau~~ ~,
récipro-quement
unphoton
associé au faisceau312
inversede 5§
a la mêmeprobabilité
p de ressortir associé aufaisceau 5]
inverse du faisceau 5’t.On voit que ce
principe
se rattache auprincipe
général
demécanique quantique
surl’égale
proba-bilité de deux transitions inverses entre des états
de même
énergie.
4. La
représentation
linéaire de l’état depolarisation
d’un faisceau lumineux de Stokes.- Considérons d’abord un faisceau
parallèle
homo-gène
monochromatique
complètement
polarisé,
dontnous
représenterons
la vibrationélectrique
par sescomposantes
suivant deux axesrectangulaires
Ors
en
précisant
que lesamplitudes
pi et p~ et lapulsa-tion ~) sont
positives.
Nousdésignerons
par à
ladifférence de
phase
de cescomposantes
,
+-L’extrémité du vecteur oscillants c ainsi défini
décrit,
dans le sens direct ou inverse suivant quesin à est
positif
ounégatif,
uneellipse
dedemi-axes a et
b j a,
dont legrand
axe fait unangle a
avec l’axe Ox
(1).
Nous poseronsen
prenant
lesigne
+ ou lesigne
-suivant que
l’ellipse
est parcourue dans le sens direct ouinverse,
c’est-à-dire suivant que sin r3 est
positif
ounégatif.
On sait que l’on a alors
et nous
désignerons
ces troisquantités, qui
définissentla vibration
elliptique (sauf
saphase), respectivement
par
Me, G’~,
5~~.Rappelons
aussi que lareprésentation
de Poincaré fait
correspondre
à la vibrationellip-tique
considérée le vecteurspatial
delongueur
Ir~,
de
longitude 2 Y,
et de latitude2 3
et par suite decomposantes
Me, Ce, Se
suivant les axes de référence. Aucun faisceau de lumière n’est en faitrigoureu-sement
monochromatique.
Lesamplitudes
et lesphases
descomposantes
suivant deux axes de toutevibration lumineuse subissent par suite des varia-tions « séculaires » en
général
sans corrélation stricte.L’ellipse
devibration,
définie àchaque
instant,
se modifie ainsi
rapidement
au cours dutemps,
etseules des mesures moyennes sont
possibles,
cequi
explique
les états depolarisation partielle
de lalumière.
L’étude de la
polarisation
d’un faisceau lumineux se fait au moyend’analyseurs
permettant
chacunde mesurer l’intensité moyenne d’une vibration Eu
résultant d’une combinaison
linéaire,
avec certainsdéphasages,
descomposantes
et Sy de la vibrationinitiale
Cette intensité moyenne a pour valeur
le trait
placé
au-dessus d’uneexpression indiquant
qu’on
enprend
la valeur moyenne dans letemps.
L’utilisation de
quatre analyseurs
distinctspermet
donc de déterminer lesquantités
et
réciproquement
la connaissance de cesquatre
quantités
permet
de calculer l’intensité mesurée au(1) x est défini à un multiple entier de 7 près.
moyen d’un
analyseur
quelconque correspondant
à des facteurs c, et c., et à un
déphasage (^ri
1 - "fj’2)
donnés. Au lieu des
quatre
paramètres
i, 1.~, y, f7,on
peut
définir l’état depolarisation
partielle
parles
quatre
quantités équivalentes
qui
sont celles dont Stokes avait montréqu’elles
caractérisaient
complètement
le faisceau[17].
La
propriété
essentielle desparamètres
ainsiintroduits est de s’additionner
lorsque
l’on superpose deux faisceauxindépendants,
c’est-à-dire sans aucunecorrélation entre les
perturbations
de leursphases
ou de leursamplitudes.
Cette additivité caractérise l’absence d’interférences.Les
quatre
quantités
I, M, C,
S relatives à unfaisceau
quelconque
satisfont àl’inégalité
l’égalité n’ayant
lieu que pour un faisceaucomplè-tement
polarisé.
Et cette condition est suffisante pour quequatre
quantités
I, M, C,
Spuissent
définir un état depolarisation.
Un faisceau
ayant
unepolarisation
partielle
quelconque,
définie par des valeursI,
M, C,
S desparamètres
deStokes, peut
être considéré comme lasuperposition
d’un faisceau de lumière naturelled’intensité ’
et d’un faisceau
indépendant complètement polarisé
d’intensitéet dont
l’ellipse
de vibration est définie par les rela-tionsOn
appelle
taux depolarisation
lerapport
del’inten-sité de ce faisceau
polarisé elliptiquement
à l’intensité totale- , - - . ,
Lorsqu’un
faisceau de lumière traverse undispositif
optique,
ouplus
généralement
donne naissance àun faisceau secondaire par un mécanisme linéaire
quelconque,
l’état depolarisation
du faisceauémergent
est déterminé par celui du faisceau incident. Et si
l’on superpose deux faisceaux incidents
indépendants,
le nouveau faisceau
émergent
est lasuperposition
correspondaient
aux deux faisceaux incidentsséparés.
Il en résulte nécessairement,d’après
lespropriétés
additives desparamètres
deStokes,
que lespara-mètres
I’,
M’, C’,S’,
qui
définissent lapolarisation
du faisceauémergent,
sont des fonctions linéaireset
homogènes
desparamètres
I, M, C, S
qui
défi-nissent celle du faisceau
incident,
les coefficients de ces fonctions linéaires caractérisant ledispositif
traversé, ou le mécanisme de l’émission secondaire. Cette remarque fondamentale est due dans toute
sa
généralité
à P. Soleillet[ ~ 8~;
nousl’appliquerons
dans le
prochain paragraphe
auphénomène
de ladiffusion. Nous donnerons seulement ici les formules de transformation linéaire des
paramètres
de Stokesdans deux cas
simples
que nous aurons à considérerau cours des raisonnements suivants :
Lorsque
le faisceau lumineux subit une rotationd’un
angle §
autour de sa direction depropagation,
par
exemple
en traversant une lame douée depouvoir
rotatoire,
on aCes formules déterminent
également
la transfor-mation desparamètres
de Stokesquand
on faittourner d’un
angle 2013 ~
les axes de référenceauxquels
est
rapportée
la vibration lumineuse.Lorsqu’un déphasage ?
est introduit entre lescomposantes
suivant les axes de lavibration,
parexemple
par la traversée d’une lamebiréfringente
ayant
ses axesparallèles
aux axes de référence(axe
rapide
suivant Ox pour o >o),
on aIndiquons
enfin brièvement comment onpeut
généraliser
ces considérations et les rattacher à lastatistique
ondulatoire de J. von Neumann. Soitun
système comportant
n oscillationsharmoniques
de même
fréquence
soumises à de faiblespertur-bations
aléatoires,
que nous pourronsreprésenter
par les
expressions complexes
les modules p~ et les
arguments yk
variant au coursdu
temps,
lentement parrapport
à lapériode
d’oscil-lation,
maisrapidement
parrapport
à la durée desmesures.
Supposons
que nouspuissions
mesurerl’intensité moyenne d’une oscillation s
dépendant
linéairement de ces oscillations
Cette intensité moyenne a pour valeur
(l’astérique
indiquant
le passage à laquantité complexe
conju-guée)
elle ne
dépend
des oscillationsparticulières
consi-dérées que par l’intermédiaire de la matrice de
J. von Neumann
dont la connaissance détermine tout ce que nous
pourrons savoir par de telles mesures de ces
oscil-lations. Cette matrice étant
hermitique
onpeut
poser,~", ’~"xi =
¡’u, =-
c7ik étant des
quantités
réelles.Les éléments
diagonaux
p/, sont les intensités des diverses oscillationset les éléments
mixtes,
à indicesdifférents,
définissentles corrélations entre oscillations
L’état d’excitation de n oscillateurs est ainsi défini par n~-’
quantités
réelles. Parexemple
uneoscillation vectorielle dans
l’espace,
qui
a troiscomposantes,
doit êtredéfinie,
comme l’a montré P. Soleillet[18],
parneu f quantités.
De même lespossibilités
d’interférence entre deux faisceauxlumi-neux
quelconques dépendent
de seizeparamètres
puisqu’il
y aquatre
vibrationscomposantes
(deux
pour
chaque faisceau).
Lorsque
les oscillations considérées sont les2013
composantes
d’un vecteur oscillant la matrice 1’, /possède,
lors deschangements
d’axes deréférence,
la variance d’un tenseur du second
ordre,
puisque
ses termes sont les valeurs moyennes des
produits
- +des
composantes
des deux vecteurs P et P*.On démontre que le déterminant de la matrice
l’kl
est
positif
ounul,
ainsi que tous ses mineursdiago-naux.
Quand
les Pic sont constants, ou du moinsquand
leursrapports
le sont, l’état d’oscillation dusystème
est dit pur
(polarisation complète
dans le cas d’unfaisceau de
lumière) :
tous les mineursdiagonaux
du déterminant de la matrice rlel sont alors
nuls,
et
réciproquement. Lorsqu’il
n’en est pas ainsil’état est dit
mélange
(polarisation partielle).
Engénéral
un état d’oscillationmélangé
peut
être. considéré d’une infinité de
façons
comme la
super-position
de n états purs sans corrélation(pour qu’un
état soitéquivalent
à lasuperposition
d’un nombre moindre d’états purs, il faut que le déterminant des soitnul).
analogue,
déterminer les élémentsqui
seront misen évidence par l’étude linéaire moyenne d’un
système
nonharmonique
dont le mouvement estdéfini par n fonctions aléatoires du
temps
quelconques.
Ce seront lesfonctions
de corrélationde M. Courtines
[20]
et J. Bernamont[21]
ou leurs transformées par
l’intégrale
deLaplace
qui
sont lesamplitudes
de leursdéveloppements
enintégrale
de Fourier....+XJ
et satisfont à la condition d’hermiticité
On voit que l’état
d’agitation
d’unsystème
à ndegrés
de liberté estcaractérisé,
vis-à-vis des méthodesd’analyse
linéaire moyenne, par n~spectres
continusdéterminant,
pourchaque
fréquence,
n densitésspectrales
d’intensité et n(n - ~ )
densitésspectrales
de corrélation.
5. Les 16 coefficients de diffusion d’un milieu
isotrope quelconque.
- Un faisceau de lumièremonochromatique parallèle
9’1 1 sepropageant
dansFig. I.
un milieu
isotrope
suivant un axe nous consi-dérons la lumière diffusée en unpoint
0 de cet axedans une direction
Oz
faisant avecOz1
unangle (D
(compris
entre o et Nous définirons l’état depolarisation
du faisceau excitateur par lesvaleurs
I,,
Mi,
CI, S1
de sesparamètres
de Stokes relatifs à des axes°1X¡Y1’
et celui du faisceau diff usé51
par les valeurs
I;, M/1, Cb , S~
de sesparamètres
deStokes relatifs à des axes
0’" x’, y’,
les trièdres01
Xl YI z,et
0~ x~
y’, z’,
étantdirects,
lesplans
et0‘, z’, x’,
coïncidant et les axes
parallèles 01 y1 et 0’1 y’,
étantorientés de
façon
que la rotation (D inférieure à7.-qui
amèneOz,
surOz1
se fasse dans le senspositif
autour de leur direction commune
(fig.
).
Nous admettrons le caractère linéaire du
phéno-mène de diffusion vis-à-vis de la
superposition
de faisceaux incohérents. Si deux faisceaux excitateurs57
et SI pouvant
se propager suivantOlz,
donnentséparément
dans la directionOz’,
des faisceauxdiffusés % et
Si,
le faisceau diffusélorsqu’on
super-pose les faisceaux excitateurs 5
et 5,
sans relationde
phase
doit s’obtenir ensuperposant
les faisceaux Fet
5.’
également
sans relation dephase.
Lespara-mètres de Stokes étant additifs
quand
on superposedeux faisceaux sans relation de
phase,
ceciexige
queles
quantités
I~, Mi,
soient des fonctionslinéaires
homogènes
desquantités 11, Ml, Ci, Sl,
les 16
coefficient
dedi f f usion
ad nedépendant,
pour un milieu et une
fréquence
donnés,
que del’angle
de diffusion ~.Des considérations de
symétrie
et deréciprocité
permettent
de montrer que le nombre des coefficientsindépendants qui
caractérisent la diffusion est enréalité inférieur à 16.
6. Milieu
symétrique. -
Enpremier
lieu,
si le milieu est
symétrique,
et par suite dénué depouvoir
rotatoire,
leplan
de diffusion formépar les directions d’excitation et
d’observation,
estun
plan
desymétrie
pour le milieu diffusant. Doncsi l’on
remplace
le faisceau excitateur(I,,
M,,
C,, Si)
par le faisceausymétrique
parrapport à
ceplan,
faisceau
qui
a pourparamètres
Mi,
-ci,
-Si),
le nouveau faisceau diffusé doit être
symétrique
du faisceau diffusé
initial,
c’est-à-dire avoir pourparamètres (I ~ ,
M’,, -- C’, ,
- S’, ).
Autrement ditles relations
(33)
doivent rester satisfaites si l’ony
change
lessignes
desparamètres C,,
S,,
C’,, S’,
quelles
que soient d’ailleurs les valeurs de11,
Ml,
Ci, Sl.
Ceciexige
que, pour un milieu dénué depouvoir
rotatoire,
on aitet que par suite les relations
(33)
se réduisent àPour un milieu
symétrique
la diffusiondépend
7.
Réciprocité.
- Il nous faut maintenantappliquer
leprincipe
deréciprocité,
en considérant un faisceau excitateura2
sedirigeant
suivantOz2
en sens inverse de la direction0 z’,
du faisceau diffuséFig. a.
d’abord
observé,
et le faisceau diffusé correspon-dant5’~
dans la direction 0 z.,opposée
à la direction0 z1
du faisceau initial d’excitation(fig. 2).
Nouspren-drons pour axes servant à définir les. états de
polari-sation de ces nouveaux faisceaux
~-r~2
et51 des
axesayant
parrapport
à eux la mêmedisposition
queles axes définis
précédemment
parrapport
auxfaisceaux
~~ 1
et5§ .
Pour le faisceau ~-r 2 un axecoïncidant avec
0’, , x’,
et un axe02YI
opposé
àpour le faisceau
5’2
un axe0’2 X’2
coïncidant avec01 Xl
et un axe
0.,y., opposé
àOlyl.
Dans ces conditionsles
paramètres
Mg, Ci, 6~
relatifs au faisceaudiffusé
~’2
s’exprimeront
linéairement en fonction desparamètres
7~ 1V~2, C2, S,
relatifs au faisceauexcitateur
5’2
par des relationsidentiques
auxrelations
(33)
les coefficients a~~
ayant
les mêmesvaleurs,
puisque
le milieu est
supposé isotrope (2),
et quel’angle
de diffusion a la même valeur 4J.Pour
pouvoir exprimer
laréciprocité,
il fautintroduire sur les
trajets
des faisceaux excitateurset diffusés des
dispositifs optiques
permettant
d’avoircomme faisceaux initial et final des faisceaux de
polarisation simple
invariable,
et telsqu’ils
per-mettent
pourtant
la formation d’un faisceauexci-(1) Il sufiit que les directions O zj et 0 x, soient équivalentes dans le milieu considéré qui peut par exemple être seulement de révolution autour de la normale 0 y au plan de diffusion.
tateur de
polarisation
quelconque
etl’analyse
dufaisceau diffusé.
Nous
placerons
sur le faisceau excitateur~H 1
T ° unpolariseur rectiligne
N d’orientation fixe telle quela vibration
électrique
de la lumièrequi
en sort soitdirigée
suivantOixi,
cette lumièreayant
par suitepour
paramètres (z,
I, o,o);
2° une lameRI
douéede
pouvoir
rotatoire faisant tourner leplan
devibration de la lumière d’un
angle
~~1,
lesparamètres
du faisceau
prenant
ainsid’après
les formules(20)
les valeurs(i,
n) ;
3° une lamebiré-fringeante
Bx,
ayant
ses axesparallèles
aux axesOlx,gl
et introduisant une différence de
phase 91
entre lesvibrations suivant et
Olyl.
Lesparamètres
du faisceau excitateur ainsi formé ont pour valeursd’après
les formules(21)
Sur le
trajet
du faisceau diffuséu‘."
dont lesparamètres
l’, , M’, ,
C 1, S’,
sont donnés par lesrela-tions
(33)
où l’onremplace I,,
M,, CI’
S1
par leurs valeurs(35),
nousplacerons :
10 une lame
biréfringente
B1 ayant
ses axesparal-lèles aux axes
0~ x’, y’j
et introduisant une différencede
phase y,
entre les vibrations suivant0 ~
x’,
etQ ~ y ~ ;
après
traversée de cette lame lesparamètres
du faisceau diff usé sont devenus(formule 21)
20 Une lame
R’, ,
douée depouvoir
rotatoire,
faisant tourner la vibration lumineuse d’un
angle
-,après
cette lame lesparamètres
du faisceau sont(formules
20)
.., ,
30 Enfin un
polariseur rectiligne N1
d’orien-tationfixe,
dont leplan
de vibration contienne l’axeO~x~.
A la sortie de cepolariseur
l’intensité;11
de la lumière estégale
à la demi-somme des deuxpremiers
paramètres
de Stokes du faisceauqui
ypénètre,
donct
s
Considérons maintenant la lumière
parcourant
le faisceau
.~i2
sort dupolariseur
lV’,
avec une inten-sité I ; il traverse ensuite la lameR~, puis
lalame B; ;
sesparamètres
ont alors pourvaleurs,
parrapport
aux axesAprès
diffusion,
le faisceau~’.,,
deparamètres I’.,,
M~, C,,
Si donnés par les relations(34)
dansles-quelles
7~,
M2, C2,
S2
sontremplacés
par leursvaleurs
(37),
traverse la lameBI, puis
la lameR,
et enfin le
polariseur
A la sortie de cepolariseur
l’intensité de la lumière est
[c f .
formule(36)]
- - - Í -, ,
Les faisceaux
3"1
et‘u
étantpris
avec des intensitéségales
à la sortie despolariseurs NI
etN§ ,
leprincipe
deréciprocité s’exprime
parl’égalité
des intensités~1
de la lumière diffusée à la sortie de cespolari-seurs,
quelles
que soient lescaractéristiques
deslames introduites sur le
trajet
de la lumière. On doitdonc avoir
quelles
que soient les valeurs desangles
~l’
91’rf/1’ 9’1 .
En tenant
compte
des relations(33), (34), (35)
et
(37),
on obtientCette identité
exige
que tous les coefficients desexpressions trigonométriques qui
yfigurent
soientnuls. En
effet,
pourelle donne
pour
pour
Puis,
tenantcompte
de ces relations(41), (42)
et
(43),
on obtient pourLes 16 coefficients de diffusion doivent ainsi satisfaire à six conditions de
symétrie
oud’anti-symétrie,
cequi
prouveque la
diffusion
sous unangle
donné par un milieuisotrope assymétrique
doitêtre caractérisée par I o
coefficients indépendants.
Et ces conditionspermettent
d’écrire dans ce casgénéral
les relations linéairesqui
lient lespara-mètres de
polarisation
du faisceau diffusé à ceux du faisceau excitateur sous la formeDans le cas d’un milieu diffusant
symétrique,
etpar suite dénué de
pouvoir
rotatoire,
les coefncientsb:,,
b,, b j,
b6
sont nécessairement nulspuisqu’il
faut alorsretrouver la forme des relations
(33
bis).
Ladiff
u-sion sous unangle
donné doit donc être caractérisée pour un milieusymétrique
par sixcoefficients
indé-pendants,
les relations linéaires entre lesparamètres
depolarisation
se réduisent àR. S.
Krishnan,
dans sespublications
de1938
[8
à12],
n’avait considéré que des faisceaux incidentspolarisés
linéairement,
soit horizontalementsoit verticalement
Ces conditions d’excitation ne font intervenir que
les
quatre
coefilcients an, a12, a21, a~, et la relationqu’il
avait obtenue Hv = Vitéquivaut
àl’égalité
a12 =
a2l. Dans le cas
plus
général
envisagé
dansangle
0 avec la normale auplan
dediffusion,
on aet par
suite,
enappliquant
les formules(47),
En
particulier,
pour 0 = o et 0= "1
2.
ce
qui
permet
de mettre po sous la formeOn voit que la formule
(7),
obtenue defaçon
incer-taine par R. S.
Krishnan,
doit être valable pour tout milieusymétrique,
caralors b ;
>= b,,
= o, maisnon pour un milieu
assymétrique.
8. Diffusion axiale. - La lumière diffusée dans
la direction même de l’excitation ne
peut
pas êtredistinguée
de la lumièrequi
subsiste dans le faisceau excitateur. Pourtant en utilisant un faisceauexci-tateur d’ouverture
petite,
onpeut
définirà la limite un faisceau transmis ’(9 d’axes
0 zl,
etd’ouverture w, et un faisceau diffusé
groupant
les rayonsémergents
dans les directionscomprises
entre les deux cônes d’axe
0 z1
et d’ouvertures -net "n + dn. Le faisceau
g~
ainsi définipeut
encoredépendre
dupetit angle
Yi, mais ilpossède, quel
que soit cet
angle,
unesymétrie
de révolutionautour de
0 zl.
Les
considérations deréciprocité s’appliquent
aufaisceau transmis et au faisceau diffusé
axiale-ment
%’0.
Enprenant
pour définir les états depolari-sation de ces faisceaux des axes
parallèles
à ceuxchoisis pour le faisceau
excitateur,
on aura donc pour ces faisceaux des relations de même forme que les relations(47)
et que nous écrirons pour lefaisceau
3"~
enmarquant
les coefficients par un indicesupérieur
o pourindiquer
la valeur (P = o del’angle
d’observationMais il faut encore dans ce cas
exprimer
lasymétrie
de révolution du
phénomène
autour de la directioncommune des faisceaux considérés. Si l’on fait tourner le faisceau incident u sur lui même d’un
angle quelconque,
le faisceau diffusé axialementdoit tourner sur lui-même d’un
angle égal.
Il sumtde considérer une rotation infinitésimale da
qui
transforme le faisceau 5(I,
M, C, S)
en faisceau51
de
paramètres
et le faisceau
%’0
(I’,
M’, C’,
S’)
en un faisceau 1de
paramètres
,, y,
Les
paramètres
Il, M~,
Cl, Si
doivents’exprimer
en fonctions desparamètres I,, M,, Cl, Si
par des relationsidentiques
aux relations(48);
or l’élimi-nation desparamètres
I, M, C,
S etI’,
M’, C’, S’
entre les relations
(48),
(49)
et(50)
donne(toujours
aupremier
ordre endoc)
et pour que ce
système
linéaire soitidentique
ausystème
(48),
il faut et il suffit que( ~2 )
On a donc pour le faisceau axial
Ces formules sont relatives à un milieu
quelconque
assymétrique;
elles montrent que la diffusion versl’avant
dépend
engénéral
de 6 coefficientsindé-pendants
Pour un milieu
symétrique
on doitavoir b°
=b°
=o,et par suite
TI ,. T
l, l ,, . .
La diffusion vers l’avant
dépend
donc dans ce casde trois coefficients
indépendants.
Des relations
analogues
aux relations(53)
ouavec d’autres valeurs des coefficients
qui
ont alorsdes
significations simples.
Laquantité
détermine
l’absorption
en lumièrenaturelle,
laquantité
la
tangente
de la rotation(pouvoir rotatoire),
laquantité
la
dépolarisation
en lumièrelinéaire,
laquantité
la
dépolarisation
en lumièrecirculaire,
enfin laquantité
le dichroïsme circulaire.
9. Diffusion
rétrograde.
- Des considérationsanalogues s’appliquent
au cas de la diffusion dansla direction inverse de la direction
d’excitation,
puisqu’il
y a aussi dans ce cassymétrie
de révolution.Mais
alors,
à une rotation d’un certainangle
du faisceau excitateur sur lui-même doitcorrespondre
une rotation inverse de mêmegrandeur
absoluedu faisceau diffusé.
En
marquant
par un indicesupérieur
7i: les coeffi-cients des relations linéaires(47)
pour la valeur (P = 7-.qui
correspond
à la diffusionrétrograde,
on trouve,en considérant une rotation infinitésimale
da,
et avec des notationsanalogues à
celles duparagraphe
précédent,
que les relationsdoivent être
indépendantes
deda,
cequi exige
queDans le cas de la diffusion
rétrograde
par un milieuquelconque
les relations linéaires entre lespara-mètres de
polarisation
doivent donc se réduire àIl
n’y
aplus
quequatre
coefficientsindépendants,
un de moins que pour la diffusion vers l’avant.
Pour un milieu
symétrique
on a deplus
= o,donc
La diffusion
rétrograde
nedépend
alors que de troiscoefficients
indépendants,
comme la transmission etla diffusion axiale vers l’avant.
10.
Comparaison
avec la diffusiondipolaire.
-Les caractères de
polarisation
des émissions secon-daires résultant d’un mécanismedipolaire
ont été déterminés defaçon
générale
par P. Soleillet[18].
Il résulte de sa théorie que les relations linéairesentre les
paramètres
de Stokes des faisceaux incidentet
diffusé,
définis comme nous l’avonsprécisé,
doivent être dans le cas d’une diffusiondipolaire
a,
b,
c étant trois coefficientsindépendants
del’angle
de diffusion ~. Iln’y
a pas alors de distinction entreles milieux
symétriques
etassymétriques.
Pour un
angle
de diffusionquelconque
le cas dela diffusion
dipolaire
est caractériséqualitativement
par la condition(58)
qui exprime
l’absence totaled’ellipticité
de la lumièrediffusée
lorsque
l’ellipticité
de la lumière incidenteest nulle
(S’
= oquand S
=o).
’
Pour une diffusion
dipolaire
transversale,
on ade
plus
" , # ,
ce
qui
montre quequelle
que soit lapolarisation
de la lumièreexcitatrice,
iln’y
a alors niobliquité
depolarisation (C’= o)
niellipticité (S
=o)
dans lalumière
diffusée,
et que pour une excitationpolarisée
dans leplan
de diffusion(I
=M,
C = S =o)
lalumière diffusée n’est pas
polarisée (M’
= C’ = S’ =0).
C’est ce dernier critérium que R. S. Krishnan a
utilisé pour établir le caractère
multipolaire
de la, diffusion par certains
milieux,
notamment par desmélanges liquides
auvoisinage
de l’étatcritique
de
miscibilité;
mais cette preuve a été contestée[22],
la convergence du faisceau incident ou la diffusion
, secondaire
pouvant
expliquer,
au moins defaçon
L’apparition
d’une certaineellipticité
de la lumière diffusée pour une lumière excitatricepolarisée
linéairementobliquement
(C =
o, S -o),
qui
prou-verait que le
coefficient b2
est différent de zéro,me
paraît
devoir être un critériumbeaucoup plus
sûr du caractère
multipolaire
d’unediffusion,
etpar suite de la
grandeur
nonnégligeable,
vis-à-visde la
longueur
d’onde, des élémentsd’hétérogénéité
du milieu diffusant.
Manuscrit reçu le 9 juin
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