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Lumière diffusée en avant par une goutte d’eau
sphérique
J. Bricard
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE
RADIUM
LUMIÈRE DIFFUSÉE
EN AVANT PAR UNE GOUTTE D’EAUSPHÉRIQUE
Par J. BRICARD. Observatoire du Pic du Midi.
Sommaire. 2014 Rappel des relations de MIE, résultant de l’intégration des équations de Maxwell pour le champ électromagnétique intérieur et extérieur à une particule sphérique frappée par une onde plane.
Résultats numériques pour des valeurs de l’angle de diffusion 03B8 comprises entre 0° et 50° avec la direc-tion du faisceau parallèle incident et pour des valeurs du rapport 03B1 =
’03C0R/03BB =
I0; 20; 30. (R = rayon de gouttes, 03BB = longueur d’onde). Calcul de Wiener consistant à définir l’albédo d’une goutte sphérique enlui appliquant les lois de l’optique géométrique; une goutte rayonne également par diffraction, en se
comportant comme un écran circulaire opaque. Expression de l’intensité diffractée à l’aide des mêmes unités que l’intensité diffusée par réflexion et réfraction, et résultats numériques pour l’ensemble; compa-ra son avec les résultats de Mie.
Vérifications expérimentales : les anneaux sombres observés autour de la source ont des emplacements
conformes à la théorie classique de la diffraction et l’intensité diffusée en dehors du champ des
anneaux suit d’une façon satisfaisante la répartition de Mie aussi bien que celle de Wiener.
SÉRIE N-111. - TOME IV. N° 4.. AVRIL 19~3.
La théorie de la diffusion de la lumière par les
milieux
troubles,
développée
par LordRayleich
[i],
et
parfaitement
vérifiée par une séried’expériences,
n’est valable que dans le cas où la lumière tombesur de très
petites particules,
dont les dimensionssont faibles devant la
longueur
d’onde de la lumière incidente. Les relationsauxquelles
elle conduit définissent larépartition
de la lumière diffusée par uneparticule
sous unangle quelconque
avec lerayonnement incident,
aussi bien que son état depolarisation.
Dans le cas où le milieu est constitué par des
particules
colloïdales,
lesphénomènes
sontdifférents;
on constate notamment à l’observation visuelle que la diffusion de la lumière n’est
plus symétrique
parrapport
auplan
perpendiculaire
aux rayonsincidents,
etqu’elle
estplus
intense auvoisinage
deces rayons que dans la direction
opposée.
Cettedissy-métrie
augmente
en mêmetemps
que les dimensionsdes
particules,
et lesphénomènes
depolarisation
se
compliquent.
Les
phénomènes
que l’on observe sont encoredifférents dans le cas ou l’on est en
présence
de grossesparticules;
nous nous proposons de les exposerici,
et nous attacherplus spécialement
à l’étude descouronnes colorées
qui
seproduisent
dans lesbrouil-lards constitués par des
gouttelettes
d’eau ensuspen-sion dans
l’air,
auvoisinage
de la direction du faisceauparallèle
éclairant celles-ci.1
Le
problème
de la diffusion de la lumière par desparticules
de dimensionsquelconques
a été examiné par Love[2], puis repris
par Mie[3]
sans aucune restriction concernant l’indice desparticules,
ettenant
compte
del’absorption
de la lumière parcelles-ci
lorsque
la conductibilitéélectrique
estdifférente de zéro. Elle fut modifiée par
Debye [4],
Gans[5],
Mecke[6]
et d’autres auteurs.Toutefois,
ces
modifications,
faites leplus
souvent dans le but desimplifier
les calculs trèscompliqués auxquels
conduit la théorie de
Mie,
ne sont pasapplicables
dans le cas où nous nousplaçons.
Blumer
[7]
fut lepremier
à mettre en évidencela nature des courbes de diffusion pour des
particules
de différentes dimensions et de différents indices
en se basant sur la théorie de
Mie,
mais se borne à desparticules
de rayon maximum o~,3 dans le casde l’eau.
Rayleigh
[8]
fait des calculsthéoriques
pour desparticules
de dimensionscomparables
à lalongueur
d’onde de lalumière,
etRay
[9]
étend ces calculs à desparticules
de rayon à peuprès égal
audouble de
celle-ci;
il les utilise pourexpliquer
leschangements
dans les couleurs axiales des solutionsde soufre dans l’eau. Les calculs
auxquels
conduit la théorie deRayleigh
sontd’ailleurs,
dans le casde grosses
particules,
encoreplus compliqués
queceux
auxquels
conduit la théorie de Mie.Mie considère une onde
plane
tombant sur uneparticule sphérique placée
au centre dusystème
de coordonnées. En introduisant ces données dansles relations de Maxwell et en
intégrant
celles-cipour le
champ
électromagnétique
intérieur et extérieur à laparticule,
il obtient lesexpressions
del’amplitude
duchamp
pour les ondesrayonnées
dans toutes les directions.L’intégrale
deséquations
de Maxwell
comprenant
une série de solutionspar-tielles,
lerayonnement
danschaque
direction serépartit
en une infinité d’ondespartielles.
Si vreprésente
le numéro d’ordre des ondespartielles
et ~, lalongueur
d’onde de la lumière incidente dans lemilieu extérieur à la
particule,
les valeurs del’inten-sité lumineuse diffusée par une
goutte,
pour un observateurplacé
à une distance r de laparticule
très
grande
parrapport
à son rayonR,
et recevantla lumière diffusée sous un
angle
0 = 1r: -y avec
le
rayonnement
incident sont déterminées paren
prenant
l’intensité incidente pour unité. Pourcaractériser la
polarisation
de lalumière,
Mieconsi-dère deux
composantes :
celle dont la vibrationest
disposée perpendiculairement
auplan
contenant la direction du rayon incident et à celle du rayondiffusé
Il,
et cellequi
vibre dans ceplan (12);
Lesigne i 2 indique
que la valeur absolue de laparenthèse complexe
doit êtreprise;
II,, et sa dérivée 11~ parrapport
à cos y sont des fonctionsde cos y; a,, et pv sont des fonctions de
R,
~,,
n(n
désignant
l’indice du milieu constituant lasphère
parrapport
au milieuenvironnant).
La somme
Il
+I,
donne l’intensité lumineuse totale diffusée sousl’angle
0 et la différenceI,
-12
est lesurplus
de lumièrepolarisée.
Si cette différenceest
négative,
le vecteur lumineux leplus
intense estsitué dans le
plan
contenant la direction de visée et la direction du rayonincident;
si elle estposi-tive,
le vecteur lumineux estperpendiculaire
à ceplan.
Lorsque
le diamètre desparticules
estpetit
devant lalongueur
d’onde de la lumièreincidente,
les termes a,, d’ordresupérieur
à = ~ i sontnégli-geables
ainsi que tous les termes pv ycompris
pi,et la lumière
rayonnée
consiste en lapremière
ondepartielle (c’est
le casenvisagé
parRayleigh). Lorsque
les dimensions
augmentent,
on doit tenircompte
des termes
suivants,
c’est-à-dire de ladeuxième,
puis
de la troisième ondepartielle,
l’indice àpartir
duquel
les termes deviennent suffisammentpetits
pourqu’on puisse
lesnégliger
étant deplus
enplus
élevé et les calculs de
plus
enplus compliqués.
Paranjepe,
Naik etVaidya
[ 10]
ont effectué ces calculs pourNous
reproduisons
ici les résultatsqu’ils
ont obtenus pour desangles
de diffusion 0compris
entre o et 50~; preprésente
lepourcentage
de lumièrepolarisée :
ÏABLRAU 1.
TABLEAU II.
TABLEAU 111.
le Tableau III étant moins
complet
que les deuxprécédents
étant donné lacomplexité
des calculs. Il enrésulte,
lorsque
l’on s’écarte de la direction59
que l’intensité diffusée diminue d’autant
plus
rapidement
que (x,c’est-à-dire,
pour une radiationdonnée,
que le rayon desgouttes
estplus
grand.
Le tableau suivantreprésente
les valeurs durap-port
7 o/7go (10
intensité diffusée suivant la directiondu faisceau
incident,
150
intensité diffusée sous unangle
de 5oo avec lapremière),
en fonction desdifférentes valeurs de ex.
Ce
rapport
présente
un caractère oscillant pourles valeurs de a inférieures à
15,
puis
augmente
régulièrement
pour les valeurssupérieures :
onpeut
en déduire que lesphénomènes
doiventprésenter
un caractère différent dans les deux cas; le calcul suivant va nouspermettre
depréciser
ces considé-rations.II
Pour des
gouttes
suffisammentgrandes
parrapport
à lalongueur
d’onde de la lumière visible(J.
= otl’,5,2 R >_ 10 ),
== 5[.L,0),
R. Mecke[11]
]
et A. Kastler(1)
considèrent enpremière
approximation
que la lumièrediffusée se compose exclusivement de deux
parties :
le flux lumineux diffusé par
réflexion
etré f raction
d’une
part,
et celui diffusé pardiffraction
d’autrepart.
Mecke
[ I 1
a montré que le flux lumineux (D diff uséest le même pour les deux processus. Le flux lumineux
réfracté et réfléchi est en effet celui
qui
tombe sur lagoutte,
soitcj)J = e x R2.
e étant l’éclairement
produit
par le faisceau incident et z R2 la section de lagoutte.
D’autre
part,
d’après
le théorème deBabinet,
le flux lumineux
~2
diffracté par les bords d’unécran est
égal
au flux diffracté par le troucomplé-mentaire ;
il est parconséquent
égal
au fluxqui
tombe sur la section de
l’obstacle,
soit+z = ~i.
Le flux total diffusé par un obstacle
transparent,
dont la section
peut
d’ailleurs êtrequelconque,
est ainsi
toujours
égal
au double du fluxintercepté
par le contour
géométrique
de l’obstacle. Ce flux 2 ~est enlevé à l’onde incidente et détermine le coeffi-cient
d’absorption
d’un brouillard degouttelettes.
Toutefois,
il convient de noter que laplus grande
(1) A. KASTLER, La di f f usion de la lumière par les milieu.1’troubles, z g43. A paraître dans les Actualités Scienti fiques et
Ind., chez Hermann, Paris. Ce travail m’a été aimablement confié par M. KAST1.ER avant qu’il ne soit publié. Je lui suis vivement reconnaissant d’avoir bien voulu me fournir toutes les explications nécessaires au présent exposé.
partie
de celui-ci se trouve diffusée auvoisinage
de la direction depropagation
du faisceauparallèle
incident. Cette remarque seraprécisée
dans unautre
mémoire;
ellepermet
d’expliquer
l’inexacti-tude des coefficientsd’absorption
calculés par Jobst[12],
et Trabert[13]
ces auteursayant
omis le facteur 2 dans toutes leurs formules.Lumière diffusée par la
goutte
par réflexion et réfraction. - Wiener[14]
a fait le calculcomplet
de l’intensité lumineuse diffusée par une
goutte
par réflexion et réfraction en luiappliquant
leslois de
l’optique géométrique,
et en tenantcompte
des faisceaux
ayant
subijusqu’à
trois réflexions intérieures. Nousrappellerons
brièvement son calcul.(I. FAISCEAU DIRECTEMENT RÉFLÉCHI. -- Soit e
l’éclairement
produit
par le faisceau incident au niveau de lagoutte, k
lepouvoir
réflecteur,
et IFig. 1
l’intensité lumineuse diffusée par ce processus. Le
flux lumineux
compris
entre les deuxcylindres
derayon r et r -~ dr donne naissance au flux réfléchi d~
compris
entre les cônesd’angle
0et 0 +
dO(fig.
i).
On ad’où
De
l’égalité
on tire
d’où
L’intensité ainsi déterminée serait uniforme dans
toutes les directions si le
pouvoir
réflecteur de la60
de
l’angle
d’incidence. Il estégal
à l’unité pour i =goo
soit
9 = o,
c’estpourquoi,
observée dans une direc-tion voisine de celle de la source, lagoutte
éclairéeparaît
très brillante : l’intensitécorrespondante
a pour valeur10==
o,25o
e R2 elle tombe ào,o66e R
pour 0 = 250.Ce calcul ne
paraît rigoureux
que si l’on seplace
dans le cas del’approximation
deGauss,
c’est-à-dire pour de faibles valeurs de l’incidencei;
le faisceaucylindrique
incident donne alors naissance à un faisceauconique
réfléchi de sommetF,
foyer
du miroir convexe constitué par la surface extérieureà la
goutte,
et situé à la distance OF= R
du centrede
celle-ci;
lorsque
l’incidence devientnotable,
les rayons réfléchis ne
convergent
plus
enF,
mais la distance de lagoutte
àlaquelle
se trouvel’obser-vateur étant très
grande
parrapport
à son rayon, laparticule
peut
être considérée elle-même commeun
point
lumineux,
cequi justifie
ce raisonnement. La décroissance dupouvoir
réflecteur k étantplus
rapide
pour la vibration située dans leplan
d’inci-dence,
la lumière réfléchie est doncplus
riche envibrations
perpendiculaires
à ceplan.
Les résultats de cecalcul,
pour desangles égaux
auplus
à 250 avec la direction du faisceauincident,
se trouventdans les colonnes 2 et 4 du Tableau
IV,
extrait de la Table VI de Wiener(loc.
cil.[ ~ 4],
p.106).
b. LUMIÈRE RÉFRACTÉE ET TRANSMISE PAR LA GOUTTE. - Laplus
grande
partie
de lalumière diffusée au
voisinage
de la directiond’inci-Fig. 2.
dence est réfractée par la
goutte,
qui
fonctionne alors comme une lentillesphérique
( f g. 2).
Dansce cas, un raisonnement
analogue
auprécédent
conduit,
pour l’intensité lumineuse de celle-ci examinée sous unangle’0
avec la direction du faisceauparallèle
incident,
àl’expression
suivante :t
représentant
le coefficient de transmission de lagoutte.
Les résultats de ce calcul se trouvent
représentés
dans le Tableau
IV,
colonnes 3 et 5; on voit quel’intensité décroît
rapidement lorsque
0augmente;
la décroissance estplus
rapide
pour la vibrationperpendiculaire
auplan
déterminé par le rayon incident et le rayon réfléchi que pour la vibrationsituée dans ce
plan.
’
TABLEAU IV. - Intensité luininelése
diJ/usée
par une goutte d’eau par
ré flexion
etréfraction.
[1’ lumière réfléchie, dont la vibration est perpendiculaire au plan
contenant la direction du rayon incident et celle du rayon réfléchi. ii, lumière réfractée dont la vibration est parallèle il la précédente.
Í2 + i2= J2.
i2, lumière réfléchie dont la vibration se trouve dans un plan parallèle à celui qui contient la direction du rayon incident et celle
du ra3ron réfléchi.
i2, lumière réfractée dont la vibration est parallèle à la précédente.
7 = li + h= lumière totale diffusée.
Les intensités du tableau ont été nommées en divisant par le facteur e R2.
Le Tableau IV donne les variations de l’intensité totale de la
goutte
pour les valeurs de 0comprises
entre o et 25°. En additionnant la lumière réfractée
et
réfléchie,
il y acompensation
des effets de61
entre 3 et
40.
Au-dessus de 0 = 80, ily a un excès croissant de lumière
polarisée
vibrant dans leplan
d’incidenceatteignant
3 pour 100pour 0
= z5~.C. LUMIÈRE DIFFRACTÉE PAR LA GOUTTE. --~ La
lumière diffractée par le contour de la
goutte
donne naissance aux couronnes de diffraction.Soit J l’intensité lumineuse diffractée par la
goutte,
dans la direction 0. Elle est donnée par
l’expression
où
J1
(u)
représente
lapremière
fonction deBessel,
et u une variable auxiliaire
J 0
est l’intensité du maximum de la tache centralede diffraction.
Si l’on veut comparer l’intensité de la lumière
diffractée à celle de la lumière réfractée et
réfléchie,
il faut connaître
J 0
en fonction de l’éclairementincident et du rayon R de la
goutte;
la théorie de la diffraction montre queJo
estproportionnel
à~~ ~
>mais ne
permet
pas le calcul deJ 0 en
valeur absolue. Ce calcul a été fait par Blumer[7]
parinterpolation
-2 7C R
graphique
pour des valeursde a = #
comprises
entre 0,1 et 12; toutefois
d’après
A.Kastler,
ilest
plus
f acile , de raisonner de lafaçon
suivante :en
effet,
d’après
le théorème deBabinet,
le fluxtotal diffracté
est
égal
au flux lumineux tombant sur lagoutte
Pour de
petits angles
0,
cetteexpression
sesimplifie.
On
peut
écrire :En
posant
d’après
Watson[i5],
on ad’où
Nous sommes alors en mesure de comparer l’inten-sité de la lumière diffractée à celle de la lumière réfléchie et
réfractée;
dans la mêmedirection,
cette dernière a pour valeur
(Tableau IV)
La relation
(7)
devient ainsiD’autre
part,
les intensités despremières
couronnesentourant la tache centrale de diffraction sont
soit,
en fonction deI o
et de aSi l’on
prend
et= ~ r ~
= 30, on obtientDans ce cas, l’intensité des couronnes de diffraction
est du même ordre de
grandeur
que la lumière diffusée par lagoutte
par réflexion et réfraction :les couronnes sont
noyées
dans la lumière diffusée. On voitd’après
cetexemple
que lasuperposition
de la lumière réfractée et réfléchie à la lumière diffractéediminue le contraste des anneaux; il est illustré par le Tableau 5 et le
graphique
3. Entre le troisième minimum et le troisième maximum l’intensitéremonte à
peine :
àpartir
de laquatrième
couronne, les maxima aurontdisparu,
et il ne resteraplus
qu’une
courbe ondulée d’intensité décroissante. Bienentendu,
le calcul que nous exposons n’est pasrigoureux :
lesapproximations
que nous avons faites ne sontplus
valables pour lesangles
0envisagés.
D’autrepart,
les vibrationsprovenant
des trois effets(réflexion,
réfraction etdiffraction)
ne sont pas
incohérentes;
au lieu d’additionnerleurs
intensités,
ilconviendrait,
en touterigueur,
ainsi que l’a fait Mecke
[6],
de composer leursamplitudes
en tenantcompte
des différences dephase
entre les vibrations.Toutefois,
il est à noter que les ordres degrandeur
de ces troisamplitudes,
surtout
lorsque
le rayon desgouttes
estimportant,
sont nettement différents.Enfin,
les brouillardsne sont
jamais parfaitement
homogènes;
dès que le rayon desgouttes
atteint une valeursufiisante,
TABLEAU N-. - f ntellsité de la Lurnière
£Ù1/£J’actée
exprimée
avec les mêmes unités(Ille l’intensité de la lumière
ré 4 fLéchu
etréfracté
de la
part
de celui-ci pour entraîner une variation de la différence dephase
entre les différentes vibra-tions telle que, dansl’ensemble,
il soitparfaitement
légitime
de les considérer comme incohérentes.Fig. 3.
Remarque.
~---- Nous avonsadmis que l’intensité lumineuse diffractée est donnée par
l’expression (5)
En
réalité,
l’on doit introduire dans cetteexpres-sion un coefficient k tel que
Ce
coefficient,
égal
à l’unité dans la directioncorrespondant
au centre de lafigure
dediffraction,
diminue
lorsque l’angle
0augmente;
Wiener(loc.
cii.[14~,
p.122)
admetqu’il
est de la formeQuelle
que soitl’hypothèse
que l’on fasse sur laforme de ce
coefficient,
il n’est pas douteuxqu’il
ait pour effet de diminuerl’amplitude
des maximacorrespondant
aux couronnes de diffraction : celles-ci sont doncplus
atténuées que nous ne l’avonsadmis dans
l’exemple précédent,
cequi
a pour effet d’atténuer encore le contrastequ’elles présentent
63
Comparaison
avec la théorie de Mie. - 10 Letableau suivant donne les variations de l’intensité lumineuse diffusée par une
goutte
d’eau examinéesous des
angles
compris
entre o et 5oD avec la direc-tion depropagation
de la lumière incidented’après
la théorie de Mieeut
d’après
le calcul que nous venonsd’exposer (I,,),
pour « = 30,exprimées
avec la même valeur pour 0 = o, ainsi que lespourcen-tages
pN, et pw de lumièrepolarisée correspondants.
TABLEAU VJ.On voit que, sauf au
voisinage
despetits angles,
les deux théories donnent des résultats
comparables.
Fig.4.
2° On
peut
exprimer
d’après
le calculprécédent
en fonction de a les variations durapport
de l’intensitédiffusée suivant la direction de la lumière incidente
et sous
l’angle
0 ==50~,
soitLa
figure 4
représente
cesvariations,
ainsi queles résultats
correspondants
calculésd’après
la théorie de Mie pour «compris
entre4
et 3 0. Commeil fallait
s’y
attendre, on voitqu’ils
sont trèsdiffé-rents pour les valeurs de a inférieures à 10, où la
théorie de Mie est seule
valable,
et voisinslorsque
« estcompris
entre 10 et 20; l’accord n’estplus
aussibien réalisé pour les valeurs
supérieures
de cx. Lerapprochement
de ces résultatsthéoriques
avec ceux que donnel’expérience
va nouspermettre
depréciser
les cas danslesquels
onpeut
appliquer
l’une ou l’autre méthode.III
Pour que ces deux théories soient
applicables,
ilimporte
que le brouillard ait une densité convenable.D’après
Trinks[ 16~,
la théorie de Mie serait inexactesi les
gouttes
étaient partrop
rapprochées
les unesdes autres, mais valable
lorsque
leur distance estégale
au double de leur diamètre. Demême,
leprincipe
de Babinet nes’applique plus lorsque
lesécrans ne sont pas suffisamment
éloignés
les uns desautres. Nous avons montré que les nuages dans
lesquels
nous avonsopéré [17],
comme nous le verronsdans la suite de cet
exposé, comportent
en moyenne 1000gouttes
par cm3 : les conditionsd’application
des deux théories
précédentes
sont donc ainsi satisfaites. Les auteursqui
ont étudié les brouil-lards artificiels neprécisent
pas cepoint.
D’après
le calcul que nous venonsd’exposer,
on doit admettre que les couronnes observées dans le brouillard autour d’unprojecteur
peuvent
être considérées comme lasuperposition
de deuxphénomènes :
1° Anneaux de diffraction
produits
par lesgouttes
se
comportant
comme des écrans circulaires opaques,dont le diamètre est
égal
à celui desgouttes.
2° Lumière transmise par les
gouttes
ou réfléchie à leur surface.Nous allons étudier
séparément
ces deuxphéno-mènes au
point
de vueexpérimental.
Couronnes de diffraction. --~ Dans les
brouil-lards
artificiels,
en lumièremonochromatique,
Mecke[6]
a montré quel’approximation
ci-dessus cessait d’être valable pour des diamètres desgouttes
inférieurs à
4l1,
et que la transition se faisant entre4tJ.
et 5~. Ce fait est àrapprocher
de l’allure dela courbe 4
présentant
une transition avec rappro-chement entre les résultats de la théorie de Mieet ceux du calcul
précédent
pour occompris
enture15 et 20.
Dans les brouillards
naturels,
Monnier[ 1 8],
etnous-même
(20)
en lumièremonochromatique (arc
à mercure convenablementfiltré),
avons montréque, pour des
gouttes
de rayonsupérieur
à5~,
la théorie
classique
de la diffraction étaittoujours
valable.
Nous avons
photographié,
en lumièremonochro-matique,
les anneaux observés à travers le brouillardautour d’un
projecteur
(brouillards
naturels auFig.5.
sommet du
Puy
deDôme),
etobtenu,
pour desgouttes
de rayonsupérieur
à8~,
des clichés montrantplusieurs
séries d’anneauxparfaitement
nets; d’autreFig. 6.
part,
nous avons constaté que, pour desgouttes
derayon inférieur à
8~,
jusqu’à
3~, ces anneauxdispa-raissent. Il ne reste
plus
alors sur le clichéqu’une
tache très
noire,
entourée d’unelarge
couronne bienlimitée,
dont le noircissement est uniforme.Les
enregistrements
microphotométriques
de ces clichés suivant un des diamètres des anneaux donnentune courbe
ayant
toujours
la même alluregénérale.
Pour desgouttes
de rayon inférieur à 8~l, cette courbe al’aspect représenté
par lafigure
5. Pourdes rayons
supérieurs
desgouttes,
les anneauxsombres observés sur les
clichés
se traduisent pardes ondulations au-dessus d’une courbe moyenne semblable à la
précédente,
et dontl’aspect
estreprésenté
par lafigure
6.Le
graphique
3permet
d’interpréter l’aspect
deces
enregistrements :
lasuperposition
de la lumièreréfléchie et réfractée à la lumière diffractée diminue le contraste des anneaux : on voit
qu’entre
le troi-sième maximum et le troisièmeminimum,
l’intensitéremonte à
peine,
et il ne restequ’une
courbe onduléeconstamment décroissante.
D’autre
part,
lerapport
de l’intensité du
premier
maximum à l’intensité centrale de ’diffusion diminue avec le rayon desgouttes :
les anneaux deviennent d’autant moins visibles que le rayon de celles-cidiminue,
et finissent pardisparaître
pour les faibles rayons. Dans cesconditions,
l’oeil examinant directement lecliché,
croit encore déceler des couronnes distinctes
(effet
Mach) [21] qu’il
estimpossible
de déceler parl’enre-gistrement
aumicrophotomètre.
Les variations d’intensité de la lumière diffractée en fonction del’angle
de diffraction ne se manifestentplus
que par des inflexions de la courbephotométrique.
La valeur du rayon desgouttes
pourlaquelle disparaîtront
ces anneauxdépend,
bienentendu,
du contraste de l’émulsionemployée,
et dudéveloppement qu’elle
a subi.A cette cause de diminution du contraste des anneaux viennent
s’ajouter
deux autres causes,qui
sont :L’étendue de la source
lumineuse,
qui
n’est pasparfaitement ponctuelle;
L’inhomogénéité
des dimensions desgouttes
debrouillard;
cefacteur,
ainsi que nous l’avonsmontré,
est lui-même très
important
dans lesexpériences
précédentes,
étant donnée la constitution des brouil-lards naturels[20].
Répartition
de la lumière difiusée pour lesgrands angles.
- Dans les brouillardsartificiels,
Pokrowski
[22]
trouve que, pour lesangles
0compris
entre 3o et 6oO, larépartition
de la lumière diffuséeet la
répartition
de la lumièrepolarisée
sontcon-formes au calcul de
Wiener,
comme on le voit sur le Tableau7,
et nedépendent
pas des dimensionsdes
gouttes
(ceci
n’est d’ailleursplus
vrai pour lesvaleurs
supérieurs
de0).
Paranjepe,
Naik etVaidya
[10]
ont fait des mesuresanalogues
pour desgouttes
telles que « étaitcompris
entre 4
et 30. Le Tableau 8représente
les résultatsqu’ils
ont obtenus pour« _ ’ ~ ,
=30 (I3o).
On voitque ces résultats
rapportés
aux mêmes unités que céux de Wiener(I ),
sont du même ordre de65 l’accord n’est pas aussi bon que dans les mesures de
Pokrowski
(1),
TABLEAU VII.
Dans les brouillards
naturels,
nous avonsdéter-miné
[23]
larépartition
de la lumière diffusée pardes
gouttes
d’eau de rayoncompris
entre et8~,
et avons trouvé que celle-ci ne
dépend
passensible-ment des dimensions des
particules;
ces résultatssont
représentés
par laquantité
I~ dans le Tableau8,
et sont
rapportés
aux mêmes unités que les autres.TABLEAU VITI.
Bien que ces mesures aient été effectuées en
plein
air,
et de cefait,
soient entachées d’erreurssupé-rieures à celles de Pokrowski ou de
Paranjepe,
Naik etVaidya,
et que I,~représente
la moyenne des résultats obtenus danschaque
direction,
ceux-cisont
cependant comparables
auxprécédents
pour~ __
40°;
pour des valeurssupérieures
de0,
ils nesont
plus
conformes au calcul de Wiener(Ann.
derPhys.
loc. cil.[20],
p.187).
Lafigure 7
résumecet
exposé.
(1) En lumière blanche, les auteurs précédemment cités
constatent, à l’examen visuel, et pour des valeurs suffisantes
du rayon des gouttes, que les couronnes présentent une
succession de couleurs conformes aux lois classiques de la diffraction. Signalons toutefois les anomalies trouvées par TEUCHER (Phys. Zeits., 40, 1939, p. go) à l’examen
spectro-graphique de la lumière diffusée sous des angles gc)io et I4o2O
avec la direction du faisceau parallèle incident, et des gouttes de rayon moyen compris entre 5~ et 8’,5.
Conclusion. - La théorie de Mie et le calcul
qui
consiste à considérer la lumière réfractée et réfléchie par lagoutte,
et la lumière diffractée parFig. 7.
ses bords donnent des résultats
comparables
pour des dimensions convenables desgouttes
(« > 20);
la seconde méthode al’avantage
de conduire àdes calculs
simples, interprétant
f acilement lesphénomènes,
alors que lapremière
conduit à des calculs extrêmementlongs
etcompliqués.
Toutefois,
il est à noter que le calcul de
Wiener,
valable dans le cas où les rayons diffusés sont faiblement inclinés sur la direction du faisceau -incident,
ne l’estplus
dès que l’inclinaison devientnotable,
etqu’il
nepermet
pasd’interpréter
lesphénomènes
observéslorsqu’on
étudie la lumière diffuséelatéralement,
ni les états de
polarisation
observés dans lechamp
des arcs-en-ciel.
Je suis très vivement reconnaissant à MM. A. Cotton et Ch. Maurain d’avoir bien voulu s’intéresser à ce travail.
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