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Submitted on 1 Jan 1956
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Étude de l’influence des interactions sur la lumière diffusée par un ensemble de particules
H. Benoit, W.H. Stockmayer
To cite this version:
H. Benoit, W.H. Stockmayer. Étude de l’influence des interactions sur la lumière diffusée par un en- semble de particules. J. Phys. Radium, 1956, 17 (1), pp.21-26. �10.1051/jphysrad:0195600170102100�.
�jpa-00235300�
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ÉTUDE DE L’INFLUENCE DES INTERACTIONS SUR LA LUMIÈRE DIFFUSÉE
PAR UN ENSEMBLE DE PARTICULES Par H. BENOIT,
Centre de Recherches sur les Macromolécules, Strasbourg
et W. H. STOCKMAYER (1),
Massachusetts Institut of Technology, Cambridge (U. S. A.).
Sommaire.
2014On peut, en introduisant la fonction de distribution g(r, 03C9) qui spécifie la proba-
bilité pour que deux molécules situées à une distance r présentent la configuration 03C9), calculer l’anisotropie d’un fluide. Le résultat ainsi obtenu généralise les équations de Cabannes et de
Gans qui ne font intervenir que la compressibilité du milieu.
Les valeurs numériques de ce terme correctif sont calculées pour différents types de gaz et de solutions et semblent être toujours assez faibles.
Les auteurs montrent qu’il est impossible d’appliquer cette théorie aux liquides sans lui faire
subir de modifications profondes.
PHYSIQUE 17, 1956,
Le calcul de la dépolarisation de la lumière dif- fusée par un fluide réel est un problème difficile qui est loin d’avoir reçu à l’heure actuelle une solu- tion complète et satisfaisante. En effet, pour un
liquide par exemple, cette dépolarisation dépend
d’un grand nombre de facteurs difficiles à évaluer et ce n’est que dans le cas particulier du gaz par- fait que Cabannes [1] a pu développer des for-
mules qui représentent bien les résultats expé-
rimentaux.
Cabannes [1] et Gans [2] ont essayé d’étendre
ces résultats aux liquides mais la méthode qu’ils emploient consiste à admettre que les interactions entre les molécules anisotropes formant le milieu
sont uniquement fonction de la distance entre ces
molécules et ne dépendent pas de leurs orienta- tions relatives. Ils introduisent de ce fait unique-
ment la compressibilité du milieu et la formule qu’ils obtiennent ainsi est loin de rendre compte
des résultats expérimentaux.
Or il est évident que des molécules anisotropes
du point de vue optique sont, en général, non sphériques et que, de ce fait, surtout si elles portent
un moment dipolaire permanent, il existera des
corrélations entre les orientations des molécules
voisines, corrélations qui doivent avoir une
influence sur la dépolarisation de la lumière dif-
fusée par le fluide.
Dans ce travail, nous proposons une méthode qui permet d’évaluer la dépolarisation en tenant compte de ces corrélations et de montrer leur influence sur les valeurs calculées [3].
Il est évident que les formules obtenues ne pré-
tendent pas permettre le calcul de la dépolari-
sation dans tous les cas. En particulier nous ne
tenons aucun compte des fluctuations du champ
(1) Boursier de la Fondation Guggenheim à Strasbourg,
195§-1955.
interne et des variations des polarisabilités qui peuvent se produire quand les molécules sont rap-
prochées. Les formules que nous avons obtenues
ne seront donc strictement valables que’ pour des
gaz loin du point critique et pour des solutions moyennement concentrées.
,Dans la deuxième partie de cet article nous effec-
tuerons les calculs numériques dans différents cas
de potentiel d’interactions entre particules de façon à chiffrer des ordres de grandeur.
Première partie
1. Mise en équation.
-Supposons un volume
diffusant V, sur la forme duquel nous ne ferons
aucune hypothèse, contenant N molécules toutes identiques. Nous admettrons que ces molécules
peuvent être considérées commes des molécules de
Langevin ; nous les caractériserons donc par leurs
polarisabilités principales, oc suivant l’axe de la molécule et g suivant la direction perpendiculaire.
Nous admettrons de plus que ces polarisabilités
sont constantes et indépendantes des positions
relatives des molécules et que chaque molécule peut être considérée comme un centre diffusant.
Soit maintenant un trièdre de référence Ox, y,
z placé de façon que Oz soit vertical et que Ox soit orienté dans la direction de propagation du fais-
ceau incident. Nous appellerons OA la direction
d’observation située dans le plan xOy et carac-
térisée par l’angle 0
=Ox, OA. Pour caractériser
complètement l’état de polarisation du faisceau
diffusé il faudrait calculer les quantités classiques Hh, H,, Vv, Vh. Nous nous contenterons de cal- culer ici les deux seules composantes Hv et V,. En
conduisant le calcul de la même façon pour les autres composantes, on démontre sans peine qu’elles sont liées aux précédentes par les mêmes
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0195600170102100
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relations que dans le cas d’un gaz parfait, c’est-
à-dire que l’on a toujours :
Numérotons maintenant les N particules du sys-
tème et appelons X ti, vi les cosinus directeurs de
l’axe de révolution de la particule i. Nous calcu-
lerons les grandeurs V, et Vh en composant les
radiations diffusées par toutes les particules du
milieu et en tenant compte de leurs phases. La
méthode est classique, ce n’est qu’une générali-
sation à ce problème des méthodes utilisées dans la théorie de la diffusion par des chaînes macro-
moléculaires [4] et on obtient, à un facteur de
proportionnalité près :
Dans ces’ expressions la double somme est étendre à tous les couples i et j et Tii représente la différence de phase entre les vibrations diffusées
par les molécules i et j, dont la valeur est donnée
par la relation :
où x est la longueur d’onde de la lumière utilisée,
+
ru le vecteur joignant la molécule i à la molécule j
-+ -)-
et so et s les vecteurs unitaires des directions Ox et OA.
Séparons dans ces sommes’les termes pour les-
quels i et j sont égaux, nous obtenons :
,En tenant compte du fait que tous les couples
de molécules jouent le même rôle, on peut rempla-
cer ces sommes par la valeur moyenne des expres- sions sous le signe somme pour une molécule ou
un couple de molécules. On obtient ainsi :
où le signe > indique qu’il faut prendre la
valeur moyenne des expressions ainsi encadrées,
Dans le cas d’un gaz parfait le deuxième terme du second membre de ces équations est négli- geable ; il ne reste que le premier qui a été calculé
par Cabannes [1] et dont l’expression est classique.
Notre but va donc être de calculer ce deuxième terme, c’est-à-dire la valeur moyenne des quan- tités :
+
Ces quantités dépendent du vecteur r joignant
les molécules 1 et 2 et de la disposition relative des
+
axes de ces molécules et du vecteur r , disposition
définie par trois variables angulaires que nous
symboliserons par (ù. Nous écrirons donc formel- lement :
les indices r et’ (ù indiquant qu’il faut prendre les
valeurs moyennes par rapport à ces deux variables.
2. Calcul des valeurs moyennes.
-Il est évident que lorsque les molécules 1 et 2 sont très
éloignées, disons à une distance r supérieure à une
distance donnée ro leurs orientations sont complè-
tement indépendantes et indépendantes aussi de
+
la direction du vecteur r . Nous ferons l’hypothèse
que la distance ro est petite devant la longueur
d’onde de la lumière utilisée. Cette hypothèse
revient à supposer que les forces intermoléculaires
ne s’étendent pas à plus de quelques centaines d’Angstrôms, ce que l’on admet en général pour les forces type Van der Waals. Elle ne peut être
en défaut que dans le cas d’un fluide au voisinage
du point critique, d’une solution d’électrolyte où
les interactions obéissent à la loi de Coulomb, ou
enfin d’une solution de macromolécules dont les dimensions
1sont déjà de cet ordre.
On petit montrer expérimentalement que cette
condition est satisfaite en,vérifiant que la compo-
sante Vv est indépendante de l’angle d’observation.
Au cas où il n’eh serait pas ainsi, les résultats que
nous allons obtenir ne seraient plus valables que - les ls que yn sin 6 ... , pour :des angles tels que â soit petit, c est-
à-dire pratiquement pour les valeurs des dépola-
risation extrapolées à angle nul.
Dans ces conditions le calcul se conduit très
facilement.
1) Supposons d’abord r > ro, on peut écrire :
La moyenne.de ces termes s’effectue tacitement
car toutes les orientations des molécules 1 et 2
et du vecteur r sont également probables et l’on
obtient :
.en posant :
..2) Si maintenant r 7o, la quantité T12 est petite, nous pouvons donc confondre son cosinus
avec l’unité et écrire :
Effectuons d’abord la moyenne sur toutes les
+
orientations de r , pour cela nous maintenons la
configuration : molécule 1, molécule 2, vecteur r rigide et nous faisons tourner cet ensemble, don-
nant au vecteur r toutes les orientations possibles.
On trouve ainsi tous calculs faits :
en appelant (p l’angle entre les axes des particules
un et deux et 80 l’anisotropie des molécules, c’est-à-
dire la quantité : (x-p) /(x + 2p). Or on voit que la quan
uantitéw 3 coso20131
.ne - . la a quantité p(w) quantlte p CA)
=== =3 cos2 y - 1 qui ne dépend
2.
Aq ne pe d
A
sin
que de w s’annule pour r > ro, de même sin hr 1 pour r ro ; on peut donc éliminer la distance r.
et écrire quel que soit r :
Introduisons maintenant la fonction radiale de distribution g(r, w) qui caractérise la probabilité
de trôuver deux molécules situées à la distance r
et présentant la configuration to.
Plus exactement nous écrirons que la probabilité
pour que les molécules 1 et 2 soient dans les élé- ments de volume dvi et dv2 est égale à
si l’on spécifie la configuration et à
si l’on ne tient pas compte de leurs orientations relatives. On peut donc rapprocher cette fonction
de la fonction radiale de distribution de Zernike et Prins [5] [6] G,(r) valable pour les molécules
sphériques en écrivant :
l’élément diff érentiel d w ayant été choisi de façon
à être normé, c’est-à-dire étant tel que dû)
=1.
Grâce à ces définitions on a donc finalement :
(Nous introduisons pour simplifier l’écriture le
symbole dr à la place de 47rr2dr).
Nous remplacerons ensuite g(r, 6» par g(r, cù) -
ce qui n’entraîne une modification des résultats que dans un domaine d’angle d’observation impossible
, .