FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1B99-1900 No 89
DU
rr rr
u
m SU SANAT0RI1M CAP-BR r
DES LÉSIONS SCROFULETJSES
et lies affections qui accompagnent ie plus souvent la scrofule
RESULTATS OBTENUS
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDE
présentée et soutenue publiquement le 11 Juillet 1900
Pierre-Prosper
LALANNENé à Hinx(Landes), le U novembre 1875.
f MM. MOUSSOUS, professeur... Président.
fainilta4, I,tlfa, MORACHE, professeur...
DENUCE, VILLAR,
agréeré. ./mjes.
Le Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
MPRIMERIE Y. CADOU ET 17 liUE FOQUELIN-MOLIÈKE 17
(ancienne rue montmejan) 1900
FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXM. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.... Doyenhonoraire.
PROFESSEURS
MM. MICÉ )
DUPUY Professeurs honoraires.
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Clinique des maladies cutanéesetsyphilitiques.
Clinique des maladies des voies urinaires
Maladies dularynx, des oreilles etdunez Maladies mentales
Pathologie externe Pathologieinterne Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Ophtalmologie
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LEMAIRE.
Pardélibération du 5 août1819, laKacultèaarrêté queles opinionsémisesdans les hèses qui
i sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et quelle nenei
eurdonner ni approbation ni improbation.
A MO A PÈRE ET A MA MÈRE
Faibletémoignagede profonde reconnaissanceet d'affection filiale.
A MA SOEUR ET A TOUS LES MIENS
A mon Grand-Père,
Monsieur Pierre LALANNE
Officier de l'Instruction ■publique.
A Madame et Mademoiselle CABIRO (de Clermont)
Témoignagede sincère amitié
etdeprofond attachement.
A MES MAITRES DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
DE BORDEAUX
A mon Président de Thèse,
Monsieur le Docteur André MOUSSOUS
Professeur clecliniquemédicaleinfantile à laFaculté de médeci
de Bordeaux,
Officier del'Instructionpublique.
AVANT-PROPOS
A notre avis, il existe deux méthodes à suivre pourfaire une
thèse : ou résumer le résultat de compilations pénibles, ou
exprimer sur une question
accessible des idées personnelles.
Nous ne surprendrons assurément personne en avouant
ici les
difficultés que nous aurions àvouloir énoncer
clairement,
après quatre années d'études médicales, nosconceptions
surles
secrets de la médecine. Les recherches scientifiques exigent, en
effet, desqualitésraresqu'on n'acquiert pasdans un temps
aussi
court. Modeste élève de brillants maîtres, nous avons cru être
mieux inspiré en traitant un sujet assez facile,
persuadé
queles
grandesentreprises préparent les grandes déceptions.
L'importance du traitement de la scrofule ne
fait de doute
pour personne. En effet, par le grand nombre des
victimes
qu'elle fait,par lesinfirmités, les disgrâcesphysiques, les inca¬
pacités de travail qu'elle occasionne, la scrofule peut
être consi¬
dérée à bon droit comme un des plus terribles fléaux
qui
affligent l'humanité. La question de son traitement estdonc
unedes plus dignes de fixer l'attention des
hygiénistes
etdes
philanthropes, et un des plus intéressantssujets d'étude
que puissent se proposer les médecins. Aussi lacréation des hôpi¬
taux marins sera une des œuvres philanthropiques
de
notre époque qui lui feront le plus d'honneur.Soulager ces pauvres enfants, souventmême
les guérir et les
rendre ainsi aptes à travailler et à gagner
leur existence, voilà
ce que se sont proposé les auteurs de
l'œuvre des hôpitaux
marins. Mais, il faut le reconnaître, la générosité
n'a
eu son libre champ ouvert que lorsque la sciencelui
aindiqué la voie
- 12 -
à suivre. Et si, après Berck, sont venus Banyuls, Pen-Bron, Àrcachon, Celte et Cap-Breton, c'est parce que le corps médical
n'acessé d'attirer l'attention sur les bons effets obtenus parle séjour au bord de la mer.
Les progrès faits à pas de géant vers la guérison par la plu¬
part des petits scrofuleux envoyés à l'hospice Desjobert, à Cap- Breton, progrèsqu'il nous a été permis de constater bien des fois durant nos études médicales, grâce à la bienveillance du médecin, directeur de l'hospice, nous ont suggéré l'idéede cette thèse.
Nous avons à cœur de remercier ici publiquement M. Sour- rouille, directeur de cet établissement, de l'extrême bonté qu'il
a eue pour nous en nous permettant de prendre chez lui des
observations et d'en utiliser certaines qu'il a recueillies depuis
la fondation de cet hôpital.
Nous adressons également un profond hommage de recon¬
naissance à la mémoire de Mm0 veuve Desjobert qui, dansun élan admirable de charité, a permis, grâce à sa généreuse
libéralité de 1.200.000 francs, la création du Sanatorium dépar¬
temental de Cap-Breton pour les enfants pauvres des Landes
atteints de scrofule.
Qu'il nous soit enfin permis de remercier M. le professeur Moussous, professeur de clinique infantile à la Faculté de
Médecine de Bordeaux, de l'honneur qu'il nousfait en voulant
bien accepter la présidence de notre thèse.
I) u
TRAITEMENT Ml SANATORIUM ffi CAP-BRETON
DES
LÉSIONS
SCROFULEUSESET DES AFFECTIONS QUI ACCOMPAGNENT LE PLUS SOUVENT LA SCROFULE
RÉSULTATS OBTENUS
CHAPITRE PREMIER
TRAITEMENT DE LA SCROFULE
Quel licitement appliquer aux lésions strumeiises? À une maladie à marche chronique il faut opposer des remèdes à
action prolongée, a dit Graves. Cela est surtout vrai de la scro¬
fule, dont les diverses manifeslations sont très tenaces et très rebelles au traitement. Cette simple constatation explique les
nombreux remèdes que l'on a proposés contre celle maladie.
Cependant parmi les moyens dont nous disposons pour préve¬
nir la production de la scrofule, en agissant sur ses causes, et
pour en supprimer les principales manifestations, il en est un dont1 efficacité est aujourd'hui unanimementreconnue. Ce puis-
— li¬
sant moyen qui a fait ses preuves, c'est le séjour au bord de la
mer, aidé ou non, suivant les cas, de l'hydrothérapie marine.
Le D1' Bertillon écrit àce sujet : « De toutes les influences, de
toutes les indications du bain de mer que l'on peut signaler,
aucune n'est plus vraie que celle quiconcerne le jeune scrofu-
leux. S'il n'est pas déjà réellement atteint d'une affection orga¬
nique grave ou d'une constitution tout-à-fait viciée, on voit
comme par enchantement se fondre dans l'eau demer tous ces
symptômesde débilité, de lymphatisme, qui, à la ville, résistaient
aux meilleurs soins, effrayaient fort les familles et le médecin
lui-même. Les glandes se résolvent, les écoulements muqueux cessent, l'appétit revient, la peau se colore d'incarnat enmême temps qu'elle se bronze, la vivacité de l'expression, la gaité
renaissent et demeurent stables ».
Le Dr Armaingaud de Bordeaux, dit également à ce sujet, au
Congrès de Genève de 1882 : « Le traitement marin présente l'avantage d'être à la fois curatif et préventif, puisqu'il amène
par son action prolongée chez les enfants la guérison des prin¬
cipales manifestations de la scrofule confirmée, et prévient lern développement chez les sujets prédisposés ».
Voyons donc ce que devient l'enfant scrofuleux soumis au traitement marin, lorsque son état estjusticiable de cette médi¬
cation.
A son arrivée au bord de la mer l'enfant est pâle, lymphati¬
que, indolent, triste et morose. Il estétiolé par l'air altéré, sta¬
gnant des cités populeuses ou parla mauvaise direction que l'on
donne auxmoyens hygiéniques dont il auraiteusigrandbesoin.
Ilahorreur dumouvement etriennel'intéresse. L'appétit, bon quelquefois,est souvent nul, capricieuxetirrégulier. On constate
des désordres assez accusés des fonctions digestivesetdessécré¬
tions, et des troubles assez fréquents du système nerveux.
Peu dejours après son arrivée, l'appétit s'accentue, devient plus vif, mais l'amélioration ne se manifeste réellement, et le
calme ne renaît qu'après quelques semaines ou même quelques
mois de séjour au bord de la mer. Il s'opère alors une
véritable
transformation du malade. L'enfant change du tout au tout.
Sa
constitution se modifie, son teint est devenu coloré, ses forces musculaires ont doublé. Il n'a plus cette torpeur et cette indo¬
lence du début; il est plein de cette animation qui caractérise
les enfants d'une forte constitution. Il est devenu gai, actif, expansifet turbulent. 11 respire largement, dilatantses bronches alanguiesausouffle de cet air saturé de sel etd'iode, quil'inonde, qui fouette ses chairs, active ses fonctions et amène peu à peu cette admirable régénérescence de l'organisme.
Comment expliquer cette action mystérieuse de l'air sur l'économie?
Un petit aperçu sur les propriétés de l'air marin nous per¬
mettra de le faire.
Depuis les recherches scientifiques efîectuéesà l'aide de l'ozo-
noscope, nous savons que l'air marin estenviron deux fois plus
riche en ozone que l'air des continents. Or s'il est admis que c'estsurtout à l'état d'ozone que l'oxygène de l'air absorbé par le sang préside aux principales réactions de l'économie, il est
évident qu'un air chargé d'ozone, comme l'est l'air marin,
accroîtra les combustions organiques et agira d'une façon fort
efficace dans les cas où l'oxygénation est insuffisante.
Par sespropriétés oxydantes, l'ozone agit également, en les
détruisanten partie, sur les substances organiques et sur les
germes morbides en suspension dans l'air. Aussi, grâce à
l'ozone qu'il renferme, l'air marin rendu d'une pureté remar¬
quable jouit-il de propriétés antifermentescibles et
antiputrides
assez sérieuses.
M. Miquel, chef du service micrographique à l'observatoire
de Montsouris, a noté entre Paris et Berck une différence par mètre cube pour les spores en suspensien dans l'air,
de 35,000
à3,000 enjuillet, de 23,000 à8,100 en août. Quant au nombre
de microbes dont la moyenne avait été encore fixée par
le doc¬
teur Miquel à 390 par mètre cube, il serait avec
l'air marin de
5 seulement d'après les recherches du commandant
Moreau.
Nous savons également que l'atmosphère marine est
riche
enchlorure de sodium. Il n'est personne en effet, je suppose,
qui,
— 16 —
après unséjour de quelques heures sur le bord de la mer,n'ait
perçu sur ses lèvres un goûtsalé très prononcé dû à des parti¬
cules salines en suspension dans l'air des côtes. Or ce sel est fort bien absorbé par les muqueuses. Son absorption principa¬
lement par la muqueuse pulmonaire le fait pénétrer dans le
sang, puis transporté par lui jusque dans l'intimité des tissus, il
exerce là une influence multiple, action altérante, résolutive,
substitutive et reconstituante.
Une autre conséquence non moins sérieuse de cette puretéde
l'air marin est. sa plus grande transparence et par suite une intensité beaucoup plus vive de la lumière sur les bords delà
mer. Il suffit, pour s'en rendre compte, de répéter l'expérience rapportée par le Dr Casse au dernier congrès d'hydrologie de Boulogne sur-Mer. Par un ciel pur et sans nuage, l'action de la
lumière sur des plaques photographiées nécessite un temps de
pose environ trois fois moindre sur le bord de la plage quedans
l'intérieur du pays.
Or, nous sommes de ceux qui affirment l'action destructive
de
la lumière solaire sur de nombreux bacilles. La luminosité de
nos plages du sud-ouest et du midi de la France permet donc
aux organismes débilités de résister plus longtemps aux inva¬
sions microbiennes.
Disons également, pour terminer cette petite étude sur
l'air
marin, qu'il résulte de nombreuses observations scientifiques
que les écarts de température sont moins considérables sur
les
côtesqu'ailleurs, l'Océan étant le grand égalisateur de la
tempé¬
rature. Les changements brusques de température étant
donc
moins à craindre sur les côtes, cette diminution d'oscillations brusques supprime les chances de refroidissement.
Pour nous résumer, nous voyons doncque toutconcourt,
dans
lacomposition de l'air marin,à multipliersespropriétés
éminem¬
ment toniques et reconstituantes. Il imprime à
l'économie
unestimulation générale qui active les fonctions, il dissoutla
plu¬
part des engorgements lymphatiques, agit comme topique sur
les muqueuses, tarit certains foyers purulents et redonne pour
ainsi dire la vie à des organes malades et frappés de mort.
— 17 -
Que dirons-nous maintenant du bain de mer qu'on associe le plus souvent à l'aérothérapie marine pour concourir au même but ?
Nous ne redirons pas après tant d'autres la façon dontagit, le
bain froid, tous les auteurs qui se sont occupés deceltequestion
y ont longuement insisté. Il nous suffira, croyons-nous, de faire
remarquer que le bain de mer froid agit d'une façoncomplexe,
maissurtout par sa température, par la présence des sels miné¬
raux et par l'action de la vague. Ce phénomène de la réaction
est de toutes les façons dont agit le bain froid celle qui produit
les meilleurs effets. Ce coup de fouet donné à tout l'organisme
rend la respiration plus ample, les sécrétions plus abondantes,
la digestion plus rapide et les échanges organiques plus com¬
plets. L'action topique des sels vient à son tour influencer dans
le même sens ces mêmes fonctions de l'organisme. Quant au choc de la vague, par son action répétée sur la peau, il produit
à peu prèsles mêmes effetsque le massage.
Nous n'insisterons pas davantage à ce sujet, il suffitd'ailleurs
d'en avoir pu constater les effets pour en signaler tous les avan¬
tages, et pour démontrer son heureuse influence dans bien des
cas.
Leséjour prolongé au bord de l'Océan et les bains de mer offrent donc au médecin le moyen le plus sur et le plus efficace
de refaire les tempéraments les plus viciés, de transformer un enfant chétifet malingre en un enfant fort etbien portant. Mais
ne tardons pas trop, tout relard trèsprolongé pourrait être pré¬
judiciableau scrofuleux, carn'oublionspas,selon la justeexpres¬
sion des maîtres Rilliet et Bartliez, que les « modifications qui
» s'opèrent dans l'organisme sont plus nombreuses, plus com-
» plètes et plus rapides dans l'enfance qu'à toute autre époque
» de la vie ». Il faut doncprofitersans retard de cette malléabi¬
lité de l'enfance pour la soumettre à un traitement susceptible
de fertiliser un terrain quimenace de devenirà courteéchéance
aride et sans ressources.
Que les pères de famille soucieux de la santé de leurs enfants mènent sur nos plages sablonneuses du golfe de Gascogne, où
Lalanne 2
— 18 —
le ciel est toujours bleu, dans une maison à la côte, un peu abritée et bien salubre, ou clans ces sanatoria que la générosité publique fait élever, ces enfants auxquels l'influence bienfai¬
sante de l'atmosphère maritime et les bains de mer donnent la vigueur et la santé.
Qu'ils n'oub'ient jamais la puissance réparatrice dont jouis¬
sent l'eau et l'air marins, qu'ils aient toujours présente à la
mémoire cette histoire navrante racontée à Michelet par un médecin de Florence : « Deux enfants parés de toute la grâce
attendrissante de lajeunesse meurent de scrofule dans leshôpi¬
tauxde cette ville. Sur la figure de l'un d'eux se peint une lan¬
gueur pleine d'amertume, les yeux de l'autre s'éteignent dans
une ombre éternelle. Ces enfants ne seraient pas morts si on avait pu les envoyer à 1a. mer ».
Comme l'écrit le docteur Perrochaud : « Les principes de la
mer, qu'on les boive, qu'on les respire ou qu'on s'y baigne, sont
la base du traitement le plus efficace de la scrofule ».
Mais il ne faut pas cependant en déduire que cette action est spécifique, et que l'on doive renoncer absolument à une médi¬
cation reconstituante et tonique. Ce serait une grosse erreur et
un grand tort. Une alimentation saine, abondante, substantielle
et variée, associée à une hygiène rigoureusementobservée, s'im¬
pose si l'on veut obtenir le plus souvent la guérison. Nous re¬
commandons doncà tous lesscrofuîeux, mais suivant les besoins de chacun d'eux, des ferrugineux, des glycérophosphates, de l'iode, de l'arséniate de soude et de l'huile de foie de morue à dose progressive. Ajoutons, pour ce quiest de ce dernier médi¬
cament, que depuis longtemps déjà on a constaté qu'il était beaucoup mieux supporté, mêmepar les estomacs les plus déli¬
cats, lorsque les malades soumis à cette médication séjournent
surles bords de la mer.
L'exercice nous parait également fort utile aux scrofuîeux.
Aussi conseillerons-nous des promenades et des exercices phy¬
siques peu violents.
Nous croyons qu'il est prudent d'éviter la gymnastique. Elle
demande en effet le plus souvent des forces musculaires consi-
— 10 —
dérables.Or, chez le scrofuleux, l'arthrite, souventlatente, éclate
clans lagénéralité des cas à lasuite d'un faux mouvement,d'une
secousse violente ou d'un effort exagéré.
Ce traitement général dont nous venons d'indiquer les gran¬
des lignes est celui que suivent les scrofuleux soignés au sana¬
torium du Cap-Breton. S'il est nécessaire avant tout pour modi¬
fier la constitution du sujet, disons également que bien souvent
un traitement local s'impose pour beaucoup d'affections scrofu- leuses, comme par exemple pour celles du larynx, du nez, des oreilles, des yeux et de la peau.
Quel sera ce traitement?Nous proposonsceluique nous avons
vu appliquer avec succès au sanatorium de Cap-Breton. Mais
nous ne parlerons que du traitement des affections les plus fré¬
quentesqui peuventatteindre ces divers organes.
Végétations adénoïdes.—Onn'opère pas de suiteà Cap-Breton
les végétations adénoïdes. On attend d'abord quelque temps
afin de constater les effets du séjour au bord de la mer. L'eau
de mer ayant une action antiseptique réelle, supprime, en chas¬
sant des cryptes les amasde mucosités qui ystagnent, les causes d'irritations chroniques et d'inflammations subaiguës.
On peut faire également des pulvérisations avec :
Les malades s'en trouvent généralement bien, les mucosités
se détachent, disparaissent, les raclements cessent, les voix en¬
rouées reprennent leur timbre, les bourdonnements d'oreille disparaissent.
Mais malgré tous ces bons effets constatés, et à l'encontre de
1opinion du professeur Verneuil au congrès d'hydrologie
de
Boulogne, nous préférerions danscertains cas l'abrasionàl'aideAffections rhino-pharyngiennes.
Glycérine. . .
Acidephénique Menthol ....
100 grammes 15 -
1 -
- 20 -
del'adénotome; par exemple, quand la pharyngite hypertrophi-
que s'est généralisée à tout le (issu adénoïde de l'arrière-gorge.
Des centaines d'opérations vues par nous durant notre stage à la clinique du docteur Moure, nous ont montré l'innocuité de cette opération et les résultats vraiment merveilleux qu'on en retire. Les enfants qui y sont soumis ne courent aucun danger
sérieux ; il n'est même pas nécessaire de faire l'usage de l'anes- thésie, car la douleur est presque insignifiante.
Il est cependant prudent de prendre quelques précautions :
l'opéré gardera la chambreet mettra de laouate dans les oreil¬
les. 11 prendra de temps en temps des petits fragments de glace
et senourrira exclusivement de liquides froids ou même glacés, lait, bouillon, etc. 11 se gargarisera avec le liquide suivant dans lequel on mettrade la glace lepremier jour, tandis queles jours
suivants on l'emploiera à la température de la chambre.
Gargarisme avec :
Borafe de soude i
„ . > aa 5 grammes.
Bromuredepotassium j
Glycérine 50 —
Décoction de racine deguimauve. 450 —
Ce gargarisme, coupé avec moitié eau deguimauve, sera con¬
tinué o ou Gjours.
Hypertrophie des amygdales. — Elle peut trouveruntraitement
suffisant dans l'air marin et les bains qui jouissent d'une action
altéranteet fondante.
Nous conseillons cependant, en pareil cas, des gargarismes,
des irrigations d'eau de mer dans la gorge. On provoque ainsi
une irritation substitutive qui, après une période de sécrétion plus abondante, fait revenir lamuqueuse à l'état normal. Mais il
faut surveillerce traitement qui devient nuisible s'il survient un peu d'acuité dans les "symptômes.
On peut également faire des attouchements fréquents des amygdales avec de l'alun ou de la teinture d'iode.
Si ces moyens thérapeutiques ne produisent pas toujours le
résultat qu'on attend d'eux, il ne faut pas hésiter à faire un traitementchirurgical. On fait l'ablation de l'amygdale hyper¬
trophiée avec l'amygdalotome, ou bien on pratique des cauté¬
risations ponctuées au moyen du thermocautère de Paquelin et mieux encore augalvanocautère.Nous en avonsconstaté d'excel¬
lents résultats au Sanatorium de Cap-Breton, ainsi que dans les cliniques des professeurs de Bordeaux, MM. Piéchaud et Moure.
Affections des fosses nasales.— Les fosses nasales participent
souvent aux diverses inflammations pharyngées. La manifesta¬
tion locale la plus habituelle dans la scrofule est le coryza
chronique accompagné le plus souvent d'ozène.
Le traitement local de ce coryza consiste à déterger, à net¬
toyer la muqueuse au moyen de douches appropriées, et le lavage une fois fait, on modifie la muqueuse nasale au moyen de la pommade suivante :
Gros comme un pois de cette pommade dans l'intérieur du
nez, la renifler fortement.
Quant aux douches nasales, il faut les faire avec de l'eau salée : 15 grammes de sel marin par litre d'eau bouillie. On emploie la douche tiède.
Pour ces injections nasales, on se sert d'un réservoir con¬
tenant un litre de ce liquide salé. Le réservoir est placé à envi¬
ron 70 centimètres au-dessus de la tête; l'extrémité du tube en
caoutchouc est munie d'une canule nasale coudée, dont le trou est placé dans le nez, de manière qu'il regarde en arrière, vers 1oreille. La tête est penchée assez fortement en avant et, au
début,lamalade prononce la voyellea, ce qui permet au liquide
introduit dans l'une des narines de ressortir par l'autre sans
avoiraucune tendance à pénétrer dans le pharynx. Si ces injec-
Yaseline.. . .
Acideborique
30 grammes.
3 —
Menthol Cocaïne
lions produisent des douleurs d'oreille ou de la surdité, on cesse immédiatement leur emploi.
Le plus souvent, sous l'influence de ces douches nasales et des bains de mer qui me paraissent ici indiqués, on constate que la sécrétion des glandes de la pituitaire augmente; puis, petit à petit, les tissus reprennent leur aspect et leurs fonctions
normales.
Pour corriger la fétidité de l'ozène, nous préconisons les
insufflations de poudre d'acide borique, d'alun; mais les résul¬
tats obtenus à ce point de vue ne sont pas malheureusement
fort brillants.
Affections des oreilles.
Hartmann, dans son Traité des maladies de l'oreille, dit :
« Les bains de mer sont nuisibles dans la plupart des maladies
de l'oreille. Cependant le séjour près de la mer, l'action toni¬
fiante de l'air marin est favorable aux sujets scrofuleux ». Nous partageons cette manière de voir, mais disons également que
nous avons constaté que, pour que la guérison des lésions
auriculaires fût complète, le séjour au bord de la mer était le plus souvent insuffisant. Un traitement local s'impose; mais qu'on évite soigneusement les injections d'eau de mer et le bain
de mer, car on les a accusés d'avoir parfois occasionné des
otites suppurées avec perforation de la membrane du tympan,
et même la méningite.
Un cas de ce genre a été constaté à Cap-Breton, et quoique
cette observation date de quelques années, nous avons cru
cependant bien faire en la signalant ici et en la rapportantdans
le chapitre suivant de notre thèse.
Toutefois, si certaines lésions auriculaires assez bénignes permettent le bain de mer, ce bain ne devra pas durer plus de
trois minutes tout en rappelant au malade de tenir ses oreilles
bouchées avecde la ouate.
Otorrhée. — C'est un étrange préjugé que celui qui fait, négliger le traitement de l'otorrhée, parce qu'on la regarde
soit comme un exutoire nécessaire, soit comme une maladie
que la puberté va
guérir, soit
comme uneinfirmité
sansconsé¬
quences fâcheuses; tous ces
points de
vuesont faux. 11 faut
donc instituer pour ces otorrhées un
double
traitement :le
traitement général de la scrofule, et un traitement local qui
consisteeninjections et lavagespratiqués avecde l'eau tiède mais ayant bouilli, de l'eau
boriquée
à40
p.1.000, puis
avecdes
liquides astringents
(alun, tannin,
eauxsulfureuses des Pyré¬
nées).
Pour ces injections dans l'oreille, on fait usage d'un injecteur
Enema ordinaire dont l'extrémité est munie d'une canule en
verre qu'on conserve, dans
l'intervalle des injections, dans
un petit flacon rempli d'alcool à 95°.Si
cesinjections qu'on fait
tièdesdéterminent desvertiges etdes tournemenls detête, ce qui
estassez fréquent, on modère le jet eton
le suspend
aubesoin
pendant quelques instants.
Otitemoyenne chronique.—Cette affection étant,dans lagrande majorité des cas, la conséquence du
catarrhe naso-pharyngien,
affection le plus souvent liée à un
mauvais
étatgénéral,
commela scrofule par exemple, c'est à lecorriger
qu'il faut s'appliquer
par le régime reconstituant et par le traitement
local.
Le catarrhe naso-pharyngien et l'otite moyenne
étant des
affections de même nature et coexistant presque constamment,
doivent être attaqués de la même façon par
des douches
naso- pliaryngiennes etpar des fumigations.Des applications de teinture
d'iode
surl'apophyse mastoïde
de l'oreille malade produiront également
de bons effets. Si l'on
veut agir directement sur l'oreille moyenne par
des douches
d'air ou des insufflations médicamenteuses, il suffitde faire le
cathétérisme de la trompe.
Catarrhe purulent de la caisse. — Les otites aiguës sont des
lésions assez fréquentes chez les
scrofuleux. Quand la
suppura¬tion n'a pu être prévenue, lorsque le pus
s'est accumulé dans
la caisse, il faut ouvrir une voie par la perforation
de la
membrane du tympan. On épargne ainsi au malade de vives douleurs et souvent même des désordres Plus sérieux, comme des complications cérébrales. On peut se servir, pour celle per¬
foration, d'une aiguille à cataracte.
Affections oculaires.
Ces affections demandent aussi un traitement local car, rele¬
vant de la bactériologie, elles réclament l'antisepsie.
Blépharite. — Dans les cas de blépharite, il convient d'appli¬
quer,sur les yeux malades, matinetsoir,descompresseschaudes trempées dans de l'eau boriquée. Ces compresses et les lavages
à l'eau boriquée favorisent très activement laguérison. Deplus,
l'eau boriquéea l'avantage de n'être pasirritanteetd'être cepen¬
dant assez antiseptique. Si les cils sont le point de départ de l'irritation, la première indication est d'épiler ceux qui causent
le processus inflammatoire.
L'usage des pommades topiques rend aussi de grands servi¬
ces. Les corps gras assouplissent la peau, la préservent contre l'humectation par les larmes qui la baignent continuellement
et, de plus, empêchent l'oblitération des canaux excréteurs des
glandes ciliaires. Parmi toutes les pommades employées, celles
au précipité blanc et à l'oxyde de zinc donnent les meilleurs résultats.
Pommade avec :
Précipité.blanc ... 0gr.50 Vaseline 5 gr.
ou :
Oxydede zinc .... 0gr. 50 Vaseline 5 gr.
On étend cette pommade en fort petite quantité sur le bord
des paupières, le soir, au moment du coucher et après avoir
débarrassé ces bords, au moyen d'un lavage à l'eau chaude, de
tous les enduits adhérents.
Conjonctivite phlycténulaire. — Si les phlyclènes sont déve¬
loppées assez loin de la cornée, on les traite par l'emploi des
irritants : par exemple avec une pommade'ainsi composée :
Oxyde jaune d'hydrargyre. . 0 gr. 10.
Vaseline 5 gr.
On en met gros comme un petit grain matin et soir entre les paupières.
On emploie aussi avec succès des compresses chaudes anti¬
septiques ou aromatiques combinées avec lesirritants.
Pourmodifier l'état catarrhal qui accompagne les phlyctènes,
on se trouve fort bien d'un collyre au sulfate de zinc.
Une goutte trois ou quatrefois parjour.
Kératite phlycténulaire.—Le traitement de la kératite phlyc¬
ténulaire doit tendre au début à amender les phénomènes réac- tionnels, tels que le blépharospasme, la photophobie, le lar¬
moiement. Aussi doit-on d'abord mettre l'œil à l'état de repos absolu.
On prescrit aussi desinstillations deux fois parjour du collyre
suivant :
Sulfate de zinc. . 0 gr.05.
Eau distillée. . . 10 gr.
Chlorhydrate decocaïne . .
Sulfated'atropine Eau distillée
ââ 0 gr. 10.
10 gr.
On fait suivre ces instillations d'applications'très fréquentes
de compresses chaudes trempéesdans une solution d'eau bori-
quée ou dans une infusion de camomille.
Sous l'influence de ce traitement, les symptômes réactionnels
samendent et dès que le malade peut supporter assez facile¬
ment la lumière, on appliqueune pommade au précipité jaune.
Précipité jaune. . . 0gr.25.
Vaseline. ... 5 gr.
On en introduitentre lespaupières gros comme un petit grain
le soir au moment du coucher.
Pourcompléter enquelques lignes le traifcmentdeslésionsocu¬
laires qui accompagncntlascrofule,disonsque la plage estinter¬
dite aux malades atteints d'affections trèsaiguës avec blépharos-
pasme, larmoiement intense. Pour les malades atteints d'affec¬
tions aiguës, la promenade sur la plage leur.est permise, lors¬
que l'air est très calme, légèrementfrais et excitant, mais sans être irritant.Quant aux malades atteints d'affections chroniques,
ils vont sur la plage à toute heure du jour, en évitant toutefois
les brises trop violentes qui congestionnent rapidement la tête.
Ces malades doivent rester le moins possible enfermés dans
leurs appartements, il faut leur faire respirer le grand air, mais
tout en préservantleursyeux contretoutes les causes irritantes,
telles que l'air vif de la mer, le reflet du soleil et les grains de
sable soulevés par les vents. On obtientcerésultat, soit parl'oc¬
clusion de l'œil malade à l'aide d'unbandeau, soit, lorsquel'oc¬
clusion neparaitpas bien nécessaire,parle portdeverresfumés.
Rappelons que l'on a parfois constaté des aggravations, et
que l'on a vu des récidives survenir après des promenades faites
par un temps venteux et une meragitée, lorsque ces précautions
n'avaient pas étéprises. A plus forte raison faudra-t-il éviterles
bains de mer qui sont trop irritants.
Affections de 1a. peau.
Les affections de la peau que l'on retrouve le plus
souvent
chez les scrofuleux sont : l'impétigo, l'ecthyma, l'eczéma et
le
lupus (1).Impétigo. — Tout le traitement de l'impétigo consiste à
faire
tomber les croûtes et à désinfecter les surfaces excoriées. On
(1) Bien que le lupus soitune affection tuberculeuse, il nous paraît rationneld'en
parler dans notre tbèse, cette affection se rencontrant assez fréquemment chez les
scrofuleux.
pourrait
obtenir
cerésultat
avec unpansement antiseptique
humide permanent à
l'acide borique, mais
ceprocédé est fort
peu pratique
quand l'impétigo atteint la face et le cuir chevelu,
ce qui est le cas le plus
fréquent.
Si l'impétigo occupe laface on
fait, après
unlavage antisepti¬
que, des applications fréquentes avec
la pommade suivante
:S'il occupe le cuir chevelu, on fait tomber
les
croûtes avec un cataplasme et on applique la pommadesuivante, moins dange¬
reuse que la précédente pour les cheveux.
Ecthymà. — Il réclame les applications antiseptiques sur
les
parties malades en même temps que le nettoyagedes parties
saines. On ordonnera donc des bains au sublimé eton fera des applications locales de la pommade précédente à
l'oxyde de
zinc.
Eczéma. — Son traitement est fort compliqué, car il
varie
à l'infini,à cause del'extrêmediversité descas. Cependant lorsqueles lésions sont franchement inflammatoires, on peut employer
des cataplasmes de fécule souventrenouvelés, ou des compres¬
ses d'eau boriquée, recouvertes d'un tissu
imperméable. A la
période croûteuse, des pommades à l'oxvde de
zinc peuvent être
de certaine utilité. Enfin à la période de
desquamation,
onajoute
dessubstancesplus actives, telles quel'huile de
cade
oul'ichtyol.
Oncommence pardes doses faibles, pourles
employer plus tard
presque pures. Si les pommades sont mal
supportées,
on setrouvera bien de l'emploi decertains vernis, comme
la colle de
Cnna appliquée avec un pinceau.
Vaseline Oxyde dezinc. .
Acidesalicylique
40
8 -
2 grammes.
Vaseline Acideborique. . Acidesalicylique
30 grammes.
3 -
1 —
- 23 —
Lupus. — Les nombreux traitements qu'on a cherche à lui
appliquer prouvent les difficultés qu'on a à le guérir. On peut faire des attouchements avec de l'acide lactique pur ou des applications de pommade avec 10 p. 100 d'acide pyrogallique.
Son traitementchirurgical consisteenscarificationsoul'ignipunc-
ture.
Interventions chirurgicales.
Nous croyons utile, avant de terminer notre chapitre sur le
traitement local des affections strumeuses,de dire quelquesmots
sur les interventions chirurgicales à Cap-Breton.
Disons à ce sujet que le traitementmarin prolongé peut sou¬
ventsuffire, en dehors detoute intervention chirurgicale, à ame¬
ner la guérison de beaucoup de manifestations strumeuses. Les
résultats obtenus à l'hospice de Cap-Breton sont làpourle prou¬
ver. Non seulement l'étatgénéral de beaucoup de malades s'est
rapidement
amélioré, mais l'on a vu les manifestations locales les plus sérieuses s'amender et marcher vers la guérison. Plu¬sieurs de nos observations rapportées plus loin établissent le
fait de la non-nécessité d'une intervention chirurgicale, si l'on
sait attendre. Il faut se rallier à celte parole du professeur Ver-
neuil : « Il n'y a réellement de sécurité que lorsque l'on a modi¬
fié la constitution. Or,souvent,quand l'étatgénérals'est amélioré,
la lésion locale s'est fort amendée et même souvent elle est
guérie ». Le traitement chirurgical est à Cap-Breton éminem¬
ment conservateur. On cherche à modifier autant que faire se peut des constitutions débiles, mauvaises et on n'intervient chirurgicalement parlant que lorsqu'il y a absolue nécessité. Le
rôle du chirurgien se borne ici, pour ainsi dire, à extraire des esquilles et des séquestres, à ouvrir des abcès froids, drainés ensuite, à mettre quelques pointes de feu sur la colonne verté¬
brale ou sur les tumeurs blanches,àfaire quelquesscarifications
de lupus, quelquesgrattages d'os,à maintenir dans des
appareils
plâtrés ou des gouttières des articulations malades et à mettredans des corsets de Sayre des colonnes vertébrales atteintes de
mal de Pott.