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les au traitement marin que le veulent certains médecins.

Bergeron écrit en effet en 1868 : « Nous voyons rarement s'améliorer, le plus souvent s'exaspérer les blépharites

chroni¬

ques et en général toutes les maladies des yeux ».

Quantà Jules Simon il pense«que le vent, lesableet le reflet

de ce sable pendant la saison chaude entretiennent une

irrita¬

tionconstante plus forte que le bénéfice apporté par l'améliora¬

tiongénérale de la santé ».

Ilnous semble que cette opinion est fort exagérée, et sans

toutefois partager complètement l'opinion contraire du

D1'Amat

qui affirme que l'action thérapeutique exercée par les

bains de

mer sur toutes les affections oculaires est très intense, disons

que, sous l'influence du traitement général et du traitement

local suivis au Sanatorium deCap-Breton, lesblépharites

ciliai-res, les conjonctivites etles kératites s'améliorent et guérissent.

Il peut subvenir, au début du traitement ainsi qu'aux change¬

ments'de saison, quelques poussées irritatives de

la conjonctive

et de la cornée, mais elles ne durent pas et finissent presque toujours par disparaître entièrement et sans

récidives. Les kéra¬

tites phlyeténulaires ont guéries sans taies et sans

reliquat d'in¬

jections conjonctivales, beaucoup d'anciennes taies ont

notable¬

ment diminué d'étendue. Quant aux blépharites, elles ont

aussi

guéri sans qu'il restât deces rougeurs dans les angles

des

yeux, signes d'une récidive prochaine.

Observation IX Blépharite.

B .. (Jeanne), de Baltique, dans les antécédents de laquelleiln'y a rien à signaler, est entrée au Sanatorium le 6 septembre 1898, atteinte de diathèse scrofuïeuse. Gomme accidents locaux, elle pré¬

sentait une tuméfaction assezconsidérable desganglionscervicauxet sous-maxillaires,et Uneblépharite ciliaireaunepériodedéjàavancée.

En effet, tout le bord libre despaupièresétaitrouge, couvertde croû¬

tes épaisses, au-dessous desquelles se cachaient des ulcérations d'étendue déjà assez considérable.

Cette malade, soumise au régime duSanatorium et au traitement local que réclamait son état (applications fréquentesde compresses d'eau boriquée chaude, épilation des cils, cause principale de l'irri¬

tation et usage d'une pommade topique au précipité blanc) a très

bien guéri et a pu quitter l'établissement en parfaite santé, après quelques mois deséjour.

ObservationX

Conjonctiviteetkératite phlycténulaires.

La conjonctivite etla kératite phlycténulairesétant le plus souvent

deux affections concomitantes, nous avons mieux aimé rapporter

une observation les concernant toutesdeux.

Il s'agit ici d'une nommée Julie S.. , de Saint-Geours, dans les

antécédents personnels et héréditaires de laquelle il n'y a rien de particulier àsignaler. Parmi les lésions strumeusesles plusaccusées qu'elle présente à son entrée au Sanatorium, il faut signalerune conjonctivite etkératite phlycténulaires des deux yeux avec menace de perforation de la cornée gauche.

Lesprincipaux troublesfonctionnels dont la maladese plaintsont:

une photophobie intense provoquant un véritable spasme des pau¬

pières, blapharospasme qui l'empêche de se conduireet dese diri¬

ger etun larmoiement constant qui a provoqué surles deux joues quelques éruptions impétigineuses.

Pour combattre ces phénomènes réactionnels, blapharospasme, photophobie et larmoiement, on

instillait dans les deux

yeux

mala¬

desquelques gouttes d'un collyre à l'atropine qu'on recouvrait

de

compresses imbibéesd'eau chaude. Sous l'influence de cetraitement,

ces symptômes réactionnels s'amendèrent assez vite, etdès que

la

malade put supporter assez facilement la lumière, on l'autorisa à

faire de longues promenades sur laplage, ses yeux garantispar des

lunettes bleues contre l'air tropvif de lamer etles grains de sable

volants. On fit égalementalorsquelquesapplicdions d'unepommade

àl'oxydejaune de mercure.Grâce à celte médication, laguérison ne

se fit pas trop longtempsattendre. Après un an de séjour au Sana¬

torium,la malade repritle chemin ae Saint-Geours, son état général

s'étant fort amélioré et ses lésions oculaires s'étanttellement amen¬

dées qu'on ne constate plus qu'une taie presque imperceptible ne gênant nullement la vision.

B.Maladiesde l'oreille. Pourles maladesatteints de lésions d'oreille, les plus brillants résultats ont été

constatés chez

ceux qui n'avaient été soumis, à Cap-Breton,

qu'à l'aérothérapie

marine et à un traitement local.

Pour les otorrhées, les otites catarrhales, les otites aiguës

douloureusesetplus encore pour les

lésions

osseuses

de l'oreille

surtout aiguës et douloureuses, nous

recommandons donc le

séjour prolongé au bord de la mer, tout en

proscrivant d'une

façon absolue les bains de mer qui, malgré toutes

les précau¬

tions prises, doivent nous taire craindre des

complications

par¬

fois fort sérieuses.

Observation XI

Otorrhée.

M..., Jean-Baptiste (de Josse),entre au Sanatorium le 28

juin 1897

pourdu lymphatisme assez accusé caractérisé chez lui

principale¬

mentpar une adénite cervicale, une légère hypertrophie du

tissu

adénoïdien de son naso-pharynx, et une olorrhée double

datant de

quelquesmois,

H

Sous l'influence du séjour au Sanatorium et de lavages à l'eau boriquéetiède faits deux foisparjour, l'écoulement finit par dispa¬

raître complètement. Quantà l'état général de cet enfant, il s'amé¬

liore d'une façon si satisfaisante qu'à sa sortie du Sanatorium, le

i septembre 1898, on peut considérer l'enfant comme guéri.

ObservationXII

Otitemoyennechronique suppurée.

Justine D..., de Dax, est entrée au Sanatorium pour du

lymplia-tisme caractérisé surtout ici parunelégèretuméfaction desganglions

cervicaux et par une otite moyennesuppurée ducôtédroit.Audébut, 1 oreille donnait issue à un pus épais, crémeux, d'un jaune verdâtre

et fétide. Quant à l'ouïe, elle était un peu compromisepour celte oreille ; la malade n'entendait pasfort bien.

Sous l'influenced'un régime reconstituantetde simplesinjections

tièdes d'eau boriquée, nous vîmes bientôt la suppuration tarir gra¬

duellement etlaperforation du tympan se cicatriser suffisamment bien, pour qu'à l'heure actuelle on nepuisse même pasdire de cette enfant qu'elle estdured'oreille.

Observation XIII De M. le Dr Sourrouille.

Otite doublesuppurée ayant déterminé lamort.

Ernest G..., de Bennesse, est entré au Sanatoriumle 26juillet1891

pour une otite double suppurée. Il présentait également un engor¬

gement des ganglionscervicaux des deux côtés. Ses organes thora-ciques etabdominaux étaient sains, mais n'oublions pas de direque si son père jouissait d'une parfaite santé ainsi qu'un desesfrères,sa mère étaitmorte phthisique.

On le soumet à unemédication reconstituante et àun traitement local consistant surtout en injections d'eau boriquée tiède. Quoi

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qu'ilen soit, après cinq mois, la suppuration se tarit et

l'état général

qui, audébut n'étaitpas bien brillant, devient très bon.

Néanmoins, le 30janvier 1892, au retour d'une promenade, l'en¬

fant s'alite. Il ade la fièvre et des vomissements. Le thermomètre marque 38°,7 le soir. Les jours suivants, l'enfant se plaint d'une céphalalgie intense, il pousse des crisplaintifs et présente quelques

convulsions. Toutdans son état nousfait, diagnostiquer une ménin¬

gite;quatrejours plus tard, l'enfant meurt dansle coma.

Comment expliquer celte mort? Il nous semble rationnel d'incri¬

miner l'air de lamer qui souffle à cette époque del'annéeavec assez

deviolence à Cap-Breton, et aussi les quelques bains chauds que l'enfant avaitpris après sa guérison apparente. Ce sont là, d'après

nous, descauses susceptiblesde déterminerune méningitepar pro¬

pagation de voisinage d'une inflammation atteignantl'oreilleen pre¬

mier lieu.

C. Affections rhino-pharyngiennes. Il noussuffirade dire un mot à leur sujet.

Toutes ou presque toutes ces

affeclions guérissent fort bien à

Cap-Breton. Mais si l'hypertrophie des amygdales et

la pharyn¬

gite chronique trouvent souvent un

traitement suffisant dans

1 air et les bains de mer, la plupart des

maladies du larynx et

des fosses nasales réclament un traitement local adjuvant.

Si nous voulions rapporter ici toutes les

observations des

malades guéris à Cap-Breton de telles

affections, la série

en

seraittrop nombreuse. Nous ne ferions

d'ailleurs

que

confirmer

unfait connu de tous les médecins.

Ostéites et ostéopériostites.

Les ostéites et les ostéopériostites sont

très heureusement

modifiées par le traitement marin, mais à

la condition toutefois