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Introduction

SCHOLL, Sarah, GRANDJEAN, Michel

Abstract

Présentation d'une part de la problématique de la Séparation de 1907, d'autre part des contributions de l'ouvrage.

SCHOLL, Sarah, GRANDJEAN, Michel. Introduction. In: Grandjean, M. & Scholl, S. L'Etat sans confession. La laïcité à Genève (1907) et dans les contextes suisse et français.

Genève : Labor et Fides, 2010. p. 7-20

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Introduction

Sarah Scholl et Michel Grandjean

Je crois que l’Etat ne sera vraiment laïque que lorsqu’il ne s’occupera plus de lui-même d’organiser les églises et lorsqu’il ne déterminera plus de lui- même les conditions auxquelles doivent se soumettre les membres qui font partie de ces églises. C’est une thèse que nous avons un peu de peine à admettre à Genève. Cela tient à tous nos antécédents, à tout le passé de Genève, à toute cette période glorieuse de la République de Genève pendant laquelle l’Eglise et l’Etat ont été absolument confondus, où Genève était la Rome protestante, la ville du refuge largement ouverte à tous ceux qui étaient expulsés de France ou d’ailleurs, pour des motifs de convictions religieuses, et qui venaient trouver chez nous un abri sûr pour l’exercice de leur foi et de leurs croyances. […] Mais, Messieurs, autant les souvenirs du passé sont respectables et autant je serai le dernier à tourner le dos à tout ce qui fait la gloire de Genève dans le passé, autant je crois que nous ne pou- vons pas vivre uniquement de souvenirs et que nous devons nous placer en face des circonstances de l’heure actuelle et ouvrir les yeux pour voir les différences qui existent entre la Genève du xxe siècle et la Genève du xvie et du xviie siècle.

Puissant morceau d’éloquence politique que ce discours prononcé au parlement genevois, le 13 mars 1907, par le député Gustave Ador 1. L’an- cien conseiller d’Etat (et futur conseiller fédéral), membre éminent de l’Eglise nationale protestante, mettait toutes ses forces dans le combat pour la suppression du budget des cultes.

1. Mémorial des séances du Grand Conseil (ci-après MGC), Genève, 1907, p. 712 s.

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Trois mois plus tard, le dimanche 30 juin, le peuple de Genève était en effet appelé à se prononcer sur un projet de loi constitutionnelle visant à biffer les cultes du budget de l’Etat. Un vote parmi de nombreux autres, dans une vie de citoyen, mais qui revêtait ce jour-là une importance tout à fait exceptionnelle. La question soumise aux électeurs, chacun le pres- sentait avec acuité, pouvait entraîner la rupture décisive des liens qui unis- saient, sous des formes diverses, le politique et le religieux. En d’autres termes, Genève était peut-être en train de signer la fi n d’une tradition séculaire qui remontait aux premiers siècles de la christianisation de la région et que la Réforme du xvie siècle elle-même n’avait pas boule- versée : la marche conjointe de l’Eglise et de l’Etat.

La loi se compose de huit articles, dont le premier, le seul peut-être à avoir été lu par tous les électeurs, a la teneur suivante :

La liberté des cultes est garantie.

L’Etat et les communes ne salarient, ni ne subventionnent aucun culte.

Nul ne peut être tenu de contribuer par l’impôt aux dépenses d’un culte 2. Comme la France l’avait fait dix-huit mois plus tôt, mais pour des raisons et dans un contexte tout autres, Genève, par 7 653 voix contre 6 823, allait décider de séparer les Eglises de l’Etat, créant par là une situation totalement inédite en Suisse.

L’événement méritait qu’un siècle plus tard on tentât d’en mesurer le contexte, la signifi cation et la portée, et qu’on le fît dans une perspective comparatiste. C’est ainsi qu’en juin 2007, la Faculté autonome de théologie protestante put réunir en un colloque un certain nombre de spécialistes dont on lira plus loin les contributions.

Pour l’heure, arrêtons-nous au contexte large de la décision de 1907.

Genève : de la « ville-Eglise » au canton mixte

Pourquoi rompre le fi l qui unit les Eglises et l’Etat ? Tant que Genève est une république exclusivement protestante, la question de la séparation ne se pose évidemment pas. Dans la seconde moitié du xviiie siècle, la ville – que Rousseau accuse d’héberger des pasteurs déistes – n’est plus la Genève de Calvin, même si l’espace public et la citoyenneté y sont toujours réservés aux hommes de confession réformée. Avec Georges Goyau, on peut en ce sens désigner Genève comme une « ville-Eglise ».

2. Le projet de loi fi gure intégralement dans La suppression du budget des cultes à Genève.

Recueil de documents offi ciels (1906-1907), Genève, Impr. centrale, 1908, p. 441-444 (cit.

p. 441).

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Les quelques domestiques et ouvriers catholiques, qui proviennent de la Savoie ou du Pays de Gex voisins, restent des ombres silencieuses dans la cité encore enserrée dans ses murailles. Ce n’est qu’à la faveur d’une mesure exceptionnelle, comme en connaît le monde de la diplomatie, que le résident de France obtient dès 1679 le droit d’inviter des prêtres en son hôtel particulier, devant un public de valets, de chambrières, de paysans des environs ou de curieux de passage, avides d’entendre comment résonne la messe dans la Rome protestante. En bref, sous l’Ancien Régime, le sentiment national genevois ne peut se penser hors de l’identité protes- tante. La Révolution de 1792 n’y change rien. Au contraire, elle institue cet organisme qu’on appelait simplement jusque-là « Eglise de Genève » en tant qu’Eglise « nationale », c’est-à-dire l’Eglise du peuple genevois.

C’est l’occupation qui vient briser cette homogénéité séculaire. Lorsque la République est annexée par la France de Napoléon, Genève est rattachée au diocèse de Chambéry et il devient dès lors possible d’être tout à la fois genevois et catholique. La messe est célébrée pour la première fois dans l’église de Saint-Germain en 1803. Cela dit, le tournant décisif en matière confessionnelle n’est pris qu’au moment de la restauration de l’Ancien Régime. Qu’on reconnaisse alors à l’Eglise d’avoir « continué la Répu- blique » tandis que « la patrie genevoise était au tombeau » 3, n’in- terdit pas d’envisager l’adjonction à la vieille Genève de terres catholiques et de leurs habitants. Dans le contexte des années 1814-1816, après la chute de Napoléon, les territoires européens sont en effet redistribués. Les Genevois, qui veulent adhérer à la Suisse, doivent impérativement désenclaver leurs campagnes, donc agrandir leur territoire. Ils reçoivent alors, par les traités de Vienne, de Paris et de Turin, des territoires français et savoyards (sardes) 4. Ces accords internationaux garantissent aux populations des communes nouvelles qu’on appelle « réunies » le droit et les moyens de continuer l’exercice de leur culte. L’ancienne et la nouvelle population vivent donc sous des régimes légèrement différents, ce qui a de multiples implications. S’appuyant sur les traités, et avec le soutien du gouvernement de Sardaigne, les prêtres refusent par exemple d’obéir à la loi sur l’obligation du mariage civil de décembre 1821. Il faudra attendre 1861 pour que cette loi soit fi nalement appliquée dans les anciennes communes sardes.

3. C’est la fameuse formule du premier syndic du gouvernement provisoire déclarant à la Compagnie des pasteurs : « Messieurs, vous avez continué la République au travers de la conquête et, pendant que la patrie genevoise était au tombeau, l’Eglise veillait près d’elle. » (Cf.

Henri Heyer, L’Eglise de Genève, 1535-1909, Genève, 1909, p. 107.)

4. Cf. Paul Guichonnet et Paul Waeber, Genève et les Communes réunies. La création du canton de Genève (1814-1816), Genève, Comité d’organisation des fêtes du 175e anniversaire du rattachement des Communes réunies au canton de Genève, 1991.

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Pendant toute la première moitié du xixe siècle, le protestantisme reste, selon les textes offi ciels, la « religion dominante ». Et ce sont effectivement les protestants qui dominent la vie politique et institutionnelle du canton.

Le cens électoral contribue par exemple à limiter la participation des catholiques au Conseil représentatif, « centre vivant de la politique genevoise », les Communes réunies n’ayant que 16 députés sur 278 5.

De fait, les populations des anciens et nouveaux territoires cohabitent souvent dans la méfi ance et surtout dans la méconnaissance mutuelle. Une partie des Vieux Genevois se sentent envahis par cette nouvelle population catholique, que l’immigration fait croître plus rapidement que la population protestante. En 1822, les catholiques sont 38,7 %, vingt ans plus tard, la proportion a bondi à 44,5 % 6. C’est à propos de ces nouveaux habitants que le pasteur Jean-Jacques-Caton Chenevière eut en 1838 devant le premier syndic Rieu ces mots cinglants : « Ce n’est pas une Escalade d’une seule nuit qui ne réussit pas ; c’est une Escalade de vingt-cinq ans et qui réussit. » 7 Et vingt ans plus tard, ce n’est pas sans un soupçon de paternalisme qu’un pasteur pourra dire des ouvriers maçons savoyards, partant catholiques, qui sont nombreux à résider dans le quartier du Seujet : « Ce sont généralement des gens tranquilles, laborieux, économes, plus indifférents que superstitieux, et manquant beaucoup plus d’instruc- tion que de jugement. » 8

L’animosité et le mépris ne sont pas moindres du côté des Communes réunies. Le témoignage d’un habitant catholique de Meyrin est à cet égard éloquent. Voici comment Jean-Pierre Henry raconte ses souvenirs d’enfant au début du xixe siècle :

J’étais bon catholique et j’avais en horreur les protestants et les mauvais livres. Je ne connaissais ni les uns ni les autres ; mais le curé, dans ses ser- mons, en disait tant de mal qu’il fallait bien que ce fût vrai. Pour nous faire mieux comprendre le peu de cas que nous devions faire des protestants, il

5. François Ruchon, Histoire politique de la République de Genève de la Restauration à la suppression du budget des cultes, t. 1, Genève, A. Jullien, 1953, p. 125 ; Olivier Fatio, « En marge du 175e anniversaire des Communes réunies. Confession et patrie », dans Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 1990, p. 14.

6. Urs Altermatt, Le catholicisme au défi de la modernité. L’histoire sociale des catholi- ques suisses aux xixe et xxe siècles, Lausanne, Payot, 1994, p. 188.

7. François Ruchon, Histoire politique de Genève, t. 1, p. 237. L’allusion à l’Escalade (la tentative avortée de la Savoie de prendre la ville par surprise en décembre 1602, dans le cadre de la reconquête catholique) confère aux propos de Caton Chenevière une forte dimension confessionnelle.

8. Cité par Marc Vuilleumier, « Senteurs et tumultes au Faubourg, Saint-Gervais au xixe siècle : du Faubourg révolutionnaire au quartier populaire (1830-1864) », dans L’autre Genève : faubourg Saint-Gervais : un passé novateur… un avenir prometteur, images et témoi- gnages, Genève, Zoé, 1992, p. 82.

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nous disait que, comparés au nombre de catholiques, ils étaient comme une balayure de chambre ou un crachat sur le plancher 9.

Le rôle des clergés est essentiel dans cet apprentissage diffi cile du vivre ensemble. Les provocations, les actions prosélytes et la didactique parti- sane sont monnaie courante des deux côtés. Les propos du pasteur Che- nevière cités ci-dessus sont révélateurs. Jean-François Vuarin, curé de Genève de 1804 à 1843, est quant à lui connu pour son royalisme et sa ferme volonté de reconquérir la Rome protestante. Mais il ne faut pas s’y méprendre : la vie en commun s’organise bel et bien, au niveau institu- tionnel comme dans les relations personnelles : ainsi, ni les pasteurs ni les curés ne peuvent empêcher complètement les mariages mixtes et les vio- lences confessionnelles sont pour ainsi dire inexistantes dans la Genève de la Restauration 10.

Organiser la coexistence

Bon gré mal gré, le canton de Genève issu de la Restauration est désormais mixte confessionnellement. Venant encore complexifi er la situation, le Réveil, dès 1817, divise durablement les protestants. Il y a désormais plusieurs communautés protestantes à Genève, dont une seule est rattachée à l’Etat. Au sein même de l’Eglise nationale, le débat fait rage entre orthodoxes, évangéliques et partisans du libéralisme théolo- gique. En outre, on assiste à la lente montée de la libre pensée, du côté protestant comme du côté catholique. Il ne faut pas chercher ailleurs que dans ce pluralisme religieux la clé de compréhension de l’évolution des rapports Eglise-Etat dans le canton. Quel doit être le rôle de l’Etat en matière religieuse dans une société où les religions sont précisément multiples ?

Malgré les progrès d’un vaste mouvement vers la laïcité, avec par exemple en 1835 la séparation de l’éducation religieuse du reste de l’en- seignement, on garde la conviction que la religion joue un rôle social et pédagogique indispensable et que l’Etat ne saurait totalement se désintéresser de ces Eglises qui contribuent à éduquer et à moraliser les citoyens.

Le gouvernement de la Restauration est fort emprunté face à une institution catholique dont il ne comprend guère le fonctionnement. Optant

9. Jean-Pierre Henry, Jean-Pierre et les promesses du monde. Souvenirs d’un enfant de Meyrin (Genève) 1814 à 1835, Lausanne, Payot, 1978, p. 45.

10. Irène Herrmann, Genève entre République et Canton. Les vicissitudes d’une intégration nationale (1814-1846), Genève/Québec, Passé Présent/Presses de l’Université Laval, 2003, en particulier p. 226 ss. et p. 376 ss.

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pour la prudence, il refuse ainsi de s’engager offi ciellement dans la célébration du Jubilé de la Réformation de 1835, mettant ainsi en œuvre une toute nouvelle neutralité étatique.

C’est la Révolution radicale de 1846 qui prend véritablement acte de la nouvelle situation confessionnelle du canton. Les troupes du révolution- naire James Fazy comptent nombre de catholiques exaspérés par le peu de place qui leur est accordé par les Vieux Genevois. Ou, comme l’écrit plus crûment Raymond Zanone à propos des Carougeois : « Les catholiques appuient les fazystes dans la perspective, surtout, de mettre un terme au pouvoir des calvinistes nantis et dédaigneux des “culs-terreux” » 11. Dès lors, la destinée de Genève n’est plus entre les mains de la seule élite protestante. Tout en servant ses propres aspirations au progrès et aux valeurs de la modernité, Fazy aura toute sa vie à cœur de protéger au mieux les intérêts des catholiques. Pour lui, les croyances religieuses relèvent du domaine de la liberté individuelle. La Constitution genevoise de 1847, fruit de la Révolution radicale, affi rme ainsi explicitement la liberté religieuse. De surcroît, les radicaux appliquent une politique religieuse extrêmement libérale. Ils distribuent par exemple une partie des terres libérées par la destruction des fortifi cations aux différentes communautés religieuses : anglicans, catholiques romains, orthodoxes, israélites et francs-maçons peuvent ainsi édifi er un lieu de culte le long de la « ceinture fazyste », au cœur même de cette nouvelle ville qui va rapi- dement exploser au-dehors des anciennes murailles.

Croissance économique et croissance démographique vont de pair. Les chantiers ouverts par les radicaux renforcent encore le phénomène d’immigration. Le recensement de 1860 révèle ainsi que la majorité de la population du canton est désormais catholique (50,8 %), quand bien même les protestants demeurent les plus nombreux au sein du corps électoral.

L’heure n’est plus au retour en arrière. Lorsque les conservateurs reprennent le pouvoir dans les années 1860, ils ne peuvent que confi rmer la politique de leurs adversaires radicaux en matière religieuse. En 1868, c’est même à eux qu’il appartient de consacrer l’égalité du droit à l’assistance publique, sans considération confessionnelle et de loger ainsi à la même enseigne les Genevois d’avant 1815 et ceux des Communes réunies : en effet, la loi sur l’Hospice général (que les radicaux avaient en vain tenté de faire passer deux ans plus tôt) allait réunir en une unique institution les biens destinés à l’assistance de tous les Genevois. Cette loi, négociée de haute lutte entre les parlementaires – les protestants acceptant de partager leur patrimoine et les catholiques renonçant aux garanties

11. Raymond Zanone, « La vie carougeoise de 1846 à 1926 », dans Carouge (Jean-Paul Santoni éd.), Carouge, Ville de Carouge, 1992, p. 153.

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accordées par les traités de 1814-1816 –, rencontra le large assentiment de la population, tant catholique que protestante 12.

Le Kulturkampf

Un pas décisif paraît donc avoir été franchi vers la cohabitation des deux confessions principales de Genève. C’était sans compter l’anti- catholicisme persistant d’une partie des protestants auquel s’ajoute un anticléricalisme libre penseur de plus en plus répandu et militant. En 1864, la publication par Pie IX du Syllabus avive encore les tensions : ce Résumé renfermant les principales erreurs de notre temps condamne globalement la « civilisation moderne », à commencer par le rationalisme, la liberté de croyance et d’expression, toutes formes de vie religieuse extérieures au catholicisme romain (dont le protestantisme, qui est explicitement nommé), la critique du pouvoir temporel de l’Eglise ou le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’idée d’un concile et d’un nouveau dogme – l’infaillibilité pontifi cale – font leur chemin pour aboutir en 1869 à l’ouverture du concile du Vatican (Vatican I). Des libres penseurs, des protestants mais aussi diverses personnalités catholiques s’inquiètent de l’intransigeance affi chée par le Saint-Siège, dont les positions ne manquent pas de leur apparaître comme une déclaration de guerre à l’idée de progrès et de modernité.

Pour la quasi-totalité des Vieux Genevois, c’est l’offensive de Pie IX en matière d’évêchés qui est ressentie comme l’agression la plus violente : ils ne peuvent accepter l’idée que le Vatican érige un diocèse de Genève et qu’il fasse du curé Gaspard Mermillod l’évêque de la citadelle réformée.

L’affaire éclate en 1868 avec la publication dans la presse de la cor- respondance entre le Conseil d’Etat (l’exécutif du canton) et la hiérarchie romaine. Les conservateurs au pouvoir sont accusés de laisser le clergé catholique romain s’organiser à sa guise et de mettre ainsi en péril l’indépendance et les libertés acquises par les Genevois au siècle de la Réforme.

Avec un programme anticlérical, les radicaux remportent les élections de 1870. Ils appliquent dès lors une politique de contrôle du religieux, excluant autant qu’il est possible les Eglises de l’espace public tout en gardant la haute main sur les affaires ecclésiastiques. Pour Antoine

12. Elle fut acceptée par 5 110 voix contre 1 519. Cf. Marco Marcacci, « L’égalité des Gene- vois devant l’assistance : la création de l’Hospice général (1847-1869) », dans Sauver l’âme, nourrir le corps. De l’Hôpital général à l’Hospice général de Genève. 1535-1985 (Bernard Lescaze éd.), Genève, Hospice général, 1985, p. 359-381.

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Carteret, l’homme fort des radicaux, il s’agit de lutter contre les « empiè- tements du pouvoir ecclésiastique sur le pouvoir civil ».

Gaspard Mermillod, pourtant citoyen suisse, est expulsé du territoire national en février 1873. L’affaire Mermillod, ainsi qu’on appelle l’épisode, va détériorer pour longtemps les relations de la Confédération avec le Saint- Siège. A Genève, elle donne aux radicaux l’occasion rêvée de développer une nouvelle politique religieuse et d’instaurer, par des changements législatifs, des Eglises nationales répondant à leur idéal de liberté et d’éga- lité. Pour le parti au pouvoir, les Eglises, dans la mesure où elles sont fi nancées par l’Etat, doivent se doter d’une organisation « moderne » répondant aux exigences démocratiques (élections des prêtres).

L’Eglise catholique romaine ne peut à l’évidence entrer dans ces vues.

Elle rompt avec l’Etat en 1873 et paie aussitôt son insoumission au prix fort puisqu’elle perd la jouissance des édifi ces religieux et disparaît purement et simplement du budget étatique. En lieu et place, l’Etat reconnaît aussitôt une Eglise catholique nationale, ou libérale, qui se rattache au mouvement vieux catholique (catholique-chrétien) né en Alle- magne et en Suisse alémanique. Cette nouvelle Eglise, soutenue par le bras séculier qui fi nance ses prêtres et lui fournit toutes les églises retirées aux catholiques romains, subit naturellement l’hostilité du clergé resté fi dèle à Rome, lequel n’est pas prêt à céder le terrain. Elle reste d’ailleurs très minoritaire, la plupart des catholiques, notamment ceux des Communes réunies, préférant rester fi dèles à l’Eglise de leurs pères. Se déroulent alors des scènes qui vont être assimilées aux persécutions de la Révolution française. Le paroxysme est atteint avec ce que l’on nomme le « baptême à la baïonnette » : en janvier 1875, le catholique libéral Etienne Maurice décide de baptiser son fi ls dans l’église de Compesières, tenue par un curé catholique romain. Soutenu par ses paroissiens et les autorités communales, le prêtre refuse d’ouvrir l’église pour ce baptême catholique national. La cérémonie aura fi nalement lieu… mais sous la garde armée de la police et après qu’on aura percé un trou dans le mur de l’église pour y pénétrer.

L’Eglise protestante est elle aussi remaniée, sous la double impulsion des radicaux (en politique) et des libéraux (en théologie). La loi cons- titutionnelle de 1874 garantit dès lors aux pasteurs, en matière de prédication et d’enseignement, une liberté « qui ne peut être restreinte ni par des confessions de foi, ni par des formulaires liturgiques ». Si la liberté est totale sur le terrain des dogmes, elle s’inscrit néanmoins dans les limites imposées par le serment que les pasteurs doivent prêter devant le Conseil d’Etat de prêcher la soumission aux lois et le respect envers les magistrats (loi organique sur le culte protestant de 1874).

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Vers la séparation

Toutes ces mesures sont véritablement populaires dans les années 1870.

Les lois proposées par le parlement sont votées par les citoyens dans des proportions qui ne laissent planer aucun doute : l’immense majorité des citoyens genevois soutient le Kulturkampf. Et si les luttes confessionnelles cèdent peu à peu la place aux questions sociales, certaines idées et manières de voir du Kulturkampf demeurent loin dans le xixe siècle. Ainsi, Emile Trachsel dans son recueil de notices (initialement publiées dans la Tribune de Genève) sur les membres du parlement genevois en 1893 décrit le chef du groupe catholique romain Victor-Célestin Martin comme un « causeur aimable et pas du tout ultramontain » 13. Le catholique-chrétien Marc Héridier, l’un des protagonistes du Kulturkampf, est apprécié très positi- vement, notamment pour sa participation dans l’élaboration des lois contre les congrégations et le culte extérieur ou pour avoir enlevé « les cime- tières à l’intolérance du clergé » 14.

Cela étant dit, l’échec d’une réforme forcée du catholicisme, les vio- lences commises au nom des idées libérales et l’exclusion de la grande majorité des catholiques du budget des cultes sont de plus en plus large- ment perçus comme une injustice. Mais ni les parlementaires, ni l’opi- nion publique ne sont prêts à revenir en arrière et à réintégrer les catho- liques romains au budget des cultes. De plus, la sécularisation a fait son chemin dans les pratiques et les mentalités genevoises. Ces divers élé- ments préparent la réalisation d’une solution régulièrement évoquée tout au long du siècle : la séparation des Eglises et de l’Etat. Elle seule paraît susceptible de garantir l’égalité de traitement entre d’une part les protes- tants et les catholiques nationaux, d’autre part les catholiques romains, les membres des Eglises libres, les juifs et, surtout, les non-croyants. En 1880 déjà, le député Georges de Seigneux résume ainsi la situation :

Personne dans cette assemblée ne soutiendra que les libres-penseurs, qui désirent la destruction de toute religion, adoptent la séparation pour les mêmes raisons que les séparatistes piétistes, qui veulent l’avancement du Règne de Dieu. Personne n’admettra que les orthodoxes nationaux, qui aspirent à voir la religion protestante prédominer dans notre patrie, votent pour les mêmes motifs avec les catholiques romains, qui désirent, par- dessus tout, le triomphe de l’Eglise catholique 15.

13. Emile Trachsel, Nos députés. Biographies des cent députés au Grand Conseil du canton de Genève, Genève, C.-E. Alioth, 1893, p. 91.

14. Ibid., p. 82.

15. MGC, 31 mai 1880, p. 1363.

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Le projet de séparation de 1880, accepté par le parlement, échoue devant le peuple. Sarah Scholl (Faculté de théologie, Université de Genève) montre plus loin (p. 21-31) comment s’affrontent alors deux modèles de gestion du religieux, qui n’ont que peu à voir avec les clivages traditionnels, puisqu’une improbable coalition entre protestants évangé- liques et catholiques romains se ligue pour œuvrer à la suppression du budget des cultes. Deux visions de l’Eglise et de l’Etat s’opposent à l’in- térieur même de l’Eglise nationale protestante : pour les uns, comme Joseph Hornung, l’Eglise est constitutive de la nationalité ; pour d’autres, comme Frank Coulin, qui affi rme qu’on ne naît pas chrétien, la nation et l’Eglise sont choses distinctes. La voie qui allait conduire aux débats de 1907 était bel et bien ouverte.

En 1897, une initiative populaire faisait la proposition audacieuse de supprimer le budget des cultes et d’en affecter le montant à une caisse de retraite pour la vieillesse. L’initiative, jugée hybride, ne convainc ni le parlement, ni le peuple, qui la repousse à plus de deux contre un. Mais elle contribue à maintenir la pression et à faire évoluer les esprits. Dans quel contexte le vote du 30 juin 1907 intervient-il ? Par quels arguments défend-on ou refuse-t-on la séparation ? Quelles furent les conséquences de ce vote ? Autant de questions sur lesquelles les pages qui suivent jettent des regards nouveaux.

Une Genève laïque

A commencer par la question des positions politiques elles-mêmes.

L’analyse que Bernard Lescaze, juriste et historien, consacre aux ténors de la classe politique genevoise (p. 33-52) met en lumière un véritable chassé-croisé, comme si la principale constante des débats était… l’in- constance des politiques. Qu’on en juge : un Adrien Lachenal, que son anticléricalisme avait amené à prendre position naguère contre le principe de séparation (mieux valait garder l’adversaire sous le contrôle de l’Etat), est l’un des principaux porte-parole, en 1907, de la suppression du budget des cultes. A l’inverse, un Edouard Chenevière, qui défendait la sépara- tion en 1880, s’en fait en 1907 le farouche adversaire. Henri Fazy, qui n’a jamais dérogé à ses principes séparatistes, fait montre à cet égard d’une rare constance. En bref, le jeu de 1907 apparaît brouillé par les positions que les protagonistes avaient défendues antérieurement.

Un jeu qu’Irène Herrmann (Universités de Genève et de Fribourg) exa- mine sous l’angle de l’analyse du discours (p. 53-63). Comme on pouvait s’y attendre, l’argument du passé, de l’héritage à préserver, traverse avec opiniâtreté le discours antiséparatiste. A l’inverse, selon l’historienne, le

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discours que tiennent les parlementaires en faveur de la séparation reste marqué d’une imprécision sémantique : si l’on met certes en avant des valeurs intemporelles, comme le progrès ou la liberté, la rupture préco- nisée ne résulte pas de l’affi rmation claire d’une nécessité de change- ment.

Se fondant sur l’examen des archives de l’une des loges genevoises, Fidélité et Prudence, Alain Marti, avocat, conclut que la franc-maçonnerie (qui comptait en son sein nombre de personnalités politiques de premier plan, en particulier chez les radicaux) se tient prudemment à l’écart du problème. Tous les maçons membres du Grand Conseil ne votent d’ailleurs pas dans le même sens (p. 65-69).

Faut-il en rigueur de termes parler de suppression du budget des cultes ou de séparation ? C’est la question que pose Thierry Tanquerel (Faculté de droit, Université de Genève) (p. 71-86). Autant il serait exagéré, selon lui, d’affi rmer que la loi de 1907 aurait institué une laïcité absolue (car on ne stipule pas, contrairement à la loi française de 1905, que l’Etat ne reconnaîtrait aucun culte), autant la simple notion de suppression du budget des cultes apparaît réductrice. Le juriste analyse dans la durée les conséquences de la loi pour les institutions religieuses et s’arrête sur la loi de 1945 autorisant l’Etat à prélever, pour le compte des Eglises dites reconnues (un concept à relativiser), une contribution facultative. Enfi n, il passe en revue les divers domaines dans lesquels la Séparation de 1907 a des incidences juridiques : enseignement religieux, cimetières, fonctions électives. Si la laïcité de l’Etat ne fait plus l’objet de débats, la croissance démographique de l’islam à Genève nécessitera dans un proche avenir d’actualiser la question qui faisait en 1907 l’objet de débats véhéments.

Au sein de l’Eglise nationale protestante, les arguments pour et contre la séparation se sont multipliés à l’approche de la votation, chaque camp s’efforçant de dépeindre en termes aussi sombres que possible l’avenir qui résulterait de la position adverse : identité nationale de l’Eglise, fi nances, Faculté de théologie, autant de terrains propices aux affronte- ments. Michel Grandjean (Faculté de théologie, Université de Genève) reprend les arguments échangés et montre que la catastrophe annoncée par les défenseurs du statu quo n’a pas eu lieu, l’Eglise nationale protes- tante faisant preuve, dès le lendemain du vote, d’un esprit de résilience peu commun (p. 87-102).

La séparation des Eglises et de l’Etat est en 1907 un problème spécifi - quement genevois. Mais on voit bien que le regard doit aussi être porté au-delà des frontières du canton si l’on veut mesurer la portée de l’événe- ment. C’est ainsi que François Walter (Faculté des lettres, Université de Genève) analyse la situation suisse ou plutôt, car le singulier n’a ici guère de sens, les diverses situations cantonales en matière de relations entre

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Eglises et Etat (p. 103-126). Même après 1848, les cantons gardent en effet leur totale souveraineté en matière religieuse, ce qui permet au pro- testantisme d’établir des Landeskirchen (Eglises nationales), une organi- sation ecclésiastique qui va également marquer le catholicisme helvétique, dans le contexte des tensions confessionnelles du Kulturkampf. Mais que les cantons soient traditionnellement protestants ou catholiques, tous considèrent que l’Etat ne saurait se désintéresser complètement des ques- tions d’organisation externe des Eglises. A cet égard, la Séparation gene- voise – ou, à de moindres degrés, celles de Neuchâtel et de Bâle – fait fi gure d’exception.

C’est spécifi quement sur le cas de Fribourg que se penche Guy Bedouelle (alors professeur d’histoire de l’Eglise à l’Université de Fribourg) (p. 127- 138). En marge des évolutions européennes, Fribourg dessine l’utopie d’une République chrétienne. Le chanoine Joseph Schorderet, le conseiller d’Etat Georges Python ou l’évêque Gaspard Mermillod sont autant de fi gures de ce modèle, qui puise son inspiration non seulement dans la chrétienté médiévale mais encore dans la lointaine République équato- rienne du président Garcia Moreno.

Dans les débats parlementaires genevois de 1907, la France était étran- gement absente. Partisans comme adversaires considéraient sans doute que le précédent français était piégé et qu’il valait mieux garder au sujet de la loi de 1905 un silence prudent. Mais que s’était-il passé, précisé- ment, deux ans plus tôt en France ? C’est peu dire que le centenaire de la loi, en 2005, a donné lieu à une imposante moisson de publications : Daniel Moulinet (Faculté de théologie, Université catholique de Lyon) a recensé pas moins de 629 contributions (livres, articles, communications) pour les années 2004-2006, contributions dont il propose ici un bilan (p. 139-170). Contre une vision trop longtemps dominante, qui réduisait la Séparation aux épisodes liés à la résistance aux inventaires, de nou- veaux centres d’intérêt sont apparus : études locales et prosopographi- ques, enquêtes menées hors du cas catholique romain, prise en compte de la longue durée. On trouvera en annexe à la contribution de Daniel Mou- linet la liste des travaux cités dans ces pages (p. 163-170), précieux outil de travail qui nourrira désormais toute enquête historiographique sur la question.

Il appartenait à Valentine Zuber (Ecole pratique des hautes études, Paris) de tenter l’histoire comparée des deux Séparations, la française et la genevoise (p. 171-196). De chaque côté du Jura, la religion, professée dans une unanimité postulée, constituait jusqu’au xviiie siècle un élément- clé du système politique. A Genève comme en France, le xixe siècle voit l’émergence du pluralisme religieux mais aussi la mise en place d’une politique, marquée au coin de l’anticléricalisme, de contrôle des religions.

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Si les débats sur la laïcité présentent des analogies, on peut se demander si, à certains égards, la Séparation n’a pas été en défi nitive plus radicale à Genève qu’en France, où les bâtiments ecclésiastiques n’ont pas été tota- lement privatisés et où des subventions étatiques bénéfi cient encore large- ment aux institutions religieuses (écoles privées, aumôneries, etc.).

Bernard Reymond (Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Lausanne) examine le contexte culturel protestant de la Séparation genevoise (p. 197-207). A la suite de Schleiermacher, qui refuse l’ingérence du prince dans l’Eglise, un Alexandre Vinet se fera le principal défenseur, dans le monde francophone, de l’idée de la Sépara- tion : les relations que l’Etat a établies avec la religion sont funestes et doivent être rompues, ce qui a été le cas avec la création de l’Eglise libre du canton de Vaud en 1847 déjà. La position adverse, défendue par un Henri Druey, grand homme d’Etat vaudois et l’un des ténors du Kultur- kampf helvétique, consiste à donner à l’Etat les moyens non d’imposer la croyance mais de contrôler les Eglises. Ces deux fi gures vaudoises acquiè- rent ainsi une dimension paradigmatique et permettent de baliser l’ho- rizon théorique des débats sur la Séparation.

Rendre à César ce qui est à César : après avoir remis l’injonction évan- gélique dans son contexte historique, André Gounelle (Institut protestant de théologie, Montpellier) la reprend à frais nouveaux dans sa contribu- tion sur le religieux dans une société laïque (p. 209-217). Dans une pers- pective résolument théologique, il distingue entre le juste, dont l’Etat doit s’occuper, et le bon, qui relève des religions ou des idéologies. Confondre l’un et l’autre serait verser dans la théocratie ; croire que le juste serait immuable serait donner à l’Etat une légitimité absolue et défi nitive. Entre l’Etat et les religions, plaide André Gounelle, il faut toujours trouver des compromis provisoires et amendables.

Le mot de la fi n a été confi é à Francis Messner (Université de Stras- bourg, CNRS) (p. 219-230). Comment Genève s’inscrit-elle dans le « modèle européen » du droit des religions ? Evoquant la loi de 1907 en compa- raison avec un certain nombre de pays européens, dont beaucoup conti- nuent à soutenir fi nancièrement les communautés religieuses (car l’attri- bution de subventions n’est pas incompatible avec le principe de laïcité), il relève au passage la « sévérité » de la Constitution genevoise…

Le contexte de 1907 n’est plus celui qui prévaut aujourd’hui : à l’envi, les contributions de ce recueil le montrent. Toutes, de façon directe ou indirecte, s’inscrivent dans la perspective d’une histoire engagée, où l’érudition est au service d’un questionnement contemporain. Comment défi nir aujourd’hui la laïcité, dans un contexte qui n’est plus celui des Eglises et de l’Etat, mais bien des religions et de l’Etat ? C’est à stimuler

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une telle réfl exion que les propos des pages qui suivent ont la modeste prétention de servir 16.

Il nous reste enfi n à remercier les diverses instances qui ont permis la tenue du colloque de 2007 et la publication de ses actes : la Société aca- démique et le Fonds général de l’Université de Genève, ainsi que l’Uni- versité, l’Etat et la Ville de Genève. Nos remerciements vont également aux membres du comité scientifi que qui ont mis leur savoir et leur com- pétence au service de ce projet : le professeur Alfred Dufour, de la Faculté de droit de l’Université de Genève, le professeur Bernard Reymond, de la Faculté de théologie et des sciences des religions de l’Université de Lau- sanne, le professeur François Walter, de la Faculté des lettres de l’Uni- versité de Genève et Mme Valentine Zuber, maître de conférences à l’Ecole pratique des hautes études de Paris 17. Enfi n, nous disons à Mme Julie Paik notre vive gratitude pour le travail de vérifi cation qu’elle a bien voulu assumer.

16. Cf. la récente proposition de Jean-Paul Willaime, Le retour du religieux dans la sphère publique. Vers une laïcité de reconnaissance et de dialogue, Lyon, Olivétan, 2008.

17. En sus des actes ici publiés, les participantes et participants au colloque ont entendu une conférence publique du prof. Olivier Fatio (La suppression du budget des cultes en 1907 : une inévitable surprise) et une communication du prof. Yves Leroy, de la Faculté de droit de l’Uni- versité de Fribourg (Les institutions ecclésiastiques, infl uence de l’évolution de la législation française en Suisse). En outre, le colloque a été conclu par une table ronde dont on trouvera ci-dessous, rédigés de façon synthétique par Bernard Reymond, les principaux échos.

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