• Aucun résultat trouvé

VIE. 8BÉm UNIVERSITÉ DE FRANCE. STRASBOURG, FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE STRASBOURG. ÏDIB ÏT3iJS(DlÛ(D21l2 2)12 SON MINISTÈRE A GENÈVE,

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "VIE. 8BÉm UNIVERSITÉ DE FRANCE. STRASBOURG, FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE STRASBOURG. ÏDIB ÏT3iJS(DlÛ(D21l2 2)12 SON MINISTÈRE A GENÈVE,"

Copied!
26
0
0

Texte intégral

(1)
(2)
(3)

r

/

UNIVERSITÉ DE FRANCE.

FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE STRASBOURG.

VIE

ÏDIB ÏT3iJS(DlÛ(D21l2 2)12

SON MINISTÈRE A GENÈVE,

8BÉm

PRÉSENTÉE

A LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE STRASBOURG,

ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT

Le mercredi 9 novembre3 à 4 heures de ïaprès-midi3 POIJP

OBTENIR LE GRADE DE BACHELIER EN THÉOLOGIE,

PAR

TIMOTHÉE PERTUZON,

BACHELIER ÈS-LETTRES,

D’AUTRETOT (SEINE INFÉRIEURE).

STRASBOURG,

IMPRIMERIE DE

G.

SILBERM ANN

,

PLACE SAINT-THOMAS,

3.

1836

.

(4)

M. Bruch, doyen

de la Faculté.

MM. Bruch, Richard, Fritz,

J

UN

G,

"V^ILLM,

Professeurs de la Faculté.

M, Fritz,

président de la Thèse.

EXAMINATEURS:

MM. Fritz.

Jung.

Bruch.

La

Faculté

n

entend approuver ni désapprouver les opinions particulières

au

candidat.

(5)

mm

DE THÉODORE DE BÈZE

\

ET

SON MINISTÈRE A GENEVE.

A

une époque

où Genève

, poussée par

un beau mouvement

de gratitude chrétienne, évoque,

comme

à l’envi , les grandes

âmes

desFarel, des Viret, des

Froment

etdes Calvin, sespremiers Réfor-

i mateurs,

un nom

m’a paru quelque

peu

laissédans l’ombre, jeveux

dire celui de

Théodore

de Bèze.

V? Pour mieux

m’assurer des titres de ce grand

homme

à la recon-

£

naissancede l’Église réformée, je

me

suis mis à étudier sa vie et ses travaux. Je n’ai pas, il est vrai, découvert en lui le regard d’aigle

,

J.le génie et la fermeté d’âme de Calvin; mais l’étendue et la variété jjde ses facultés, l’universalité de ses connaissances, son

dévouement

^

àlaRéforme, sonardeuràpropagerla foietleslumières,ses

immenses

|travaux au milieu d’une carrière presque incessamment agitée, ont

(6)

captivé

mon

admiration. Je l’aivutouràtour poèteélégant1, orateur distingué2, théologien savant3

, critique habile4, négociateurrecher- ché et estimé des souverains, chrétien simple, zélé et fidèle, et je

me

suis senti pénétré d’un profond respect

pour

sa mémoire.

J’ai bien vite compris

que

les limites d’une thèse ne

me

permet-

traientpas d’envisagerBèze sous ces différensrapports

, qui d’ailleurs ont tous été plus ou moins bien exploités dans de

nombreux

opus-

cules. Forcé

donc

de

me

restreindre, j’ai choisile ministère de Bèze àGenève,

comme

étantde sa vielapartie lamoins

connue

jusqu’ici.

Puissé-jedans ce faible essai n’avoir pas tropaffaibli ce beau minis- tère de quarante années, etconvaincreceux qui

me

liront,

que

Bèze n’était pas,

comme

le lui ont souvent reproché ses ennemis,

un

ambitieux, quin’avaitabjurélePapisme

que

pourarriverà lapapauté dans l’Egliseréformée!

Quelques mots sur Bèze, antérieurement à son établissement à

Genève, m’ont paru nécessaires

comme

introduction à

mon

sujet.

I.

BÈZE AYANT SON ÉTABLISSEMENT A GENÈVE,

1519

1558.

Théodore de Bèze naquit à Yézelay , en Bourgogne, le 24 juin

1 Bèzen’apaslegénieet lefeu sacrédupoète, mais les vers coulent ordinairement de sa plumepleins d’esprit, de grâce et denaïveté. Y. sesP.juvenilia

,

sonAbraham

sacrifiant, ses100 psaumesmis enversetsurtoutlapréface.

2 Sa suave éloquence, jointe à labeautédesafigure età lagravitéde savoix, faisait

beaucoup d’impression surles cœurs. II passa pourle meilleur orateur de son temps.

«PlûtàDieu, dit le cardinal deLorraine au colloque de Poissy, Plût à Dieuqu'ilfût muet, ouque nousfussions sourds. Y. Spon, Histoire de Genève. 1730.

A. Fayus, De

vitdetobituBezœ,p.67.

Senebier, HistoirelittérairedeGenève.

3 V.ses Tractationes théologiensetsescommentaires encoreestimésenAllemagne.

4 11s’occupa pendant quarante-deux ans del’éludedutexte duNouveau-Testamentet letraduisitenlatin. 11 compulsadix-neufdes plusanciens manuscrits, consulta lesédi- tionsconnues, laversion syriaque, les Pères, etc.Ildonna cinqéditions du Nouveau- Testament,avec desnotes etdesvariantes. Sontravailfutsipeuqpmpris,qu’il luiattira plusdeblâmequed’éloges. Lacritiquesacréeadès-lorsfaitde grands progrès; maison doitdelareconnaissanceàBèzepour les efforts qu’il afaits, afind’épurerletextesacré.

(7)

( 3 )

1519* Sonpère, PierredeBèze, et sa mère, Marie Burdelote, étaient issus l’un et l’autre d’une famille noble1. Nicolas deBèze, conseiller

au Parlement deParis, étantvenu àVézelayvisiterson frère, s’éprit d’une affection toute particulière pour son jeune neveu encore à la

mamelle, et fit tant, qu’ilobtintdel’emmeneravec luià Paris,

pour

faire son éducation. Cette séparation forcée coûta

beaucoup

de lar-

mes

à la

mère du

jeune enfant. Elleleconduisit elle-même à Paris, nevoulantpas, dans

un

voyaged’aussi longcours, l’abandonneraux soins toujours plus ou moins suspects d’une nourrice2. Il fut élevé dans la maison de son oncle avec toute la tendresseetlessoinsima- ginables. Bèzese plaisait à reconnaître dans cette première circons- tance de sa vie

une

dispensation de la Providence. Elle lui procura, en effet, l’avantage de recevoir les leçons d’un maître distingué et

imbu

desnouvelles idées

, qui allaient changer le

monde

chrétien.

En

i528, il fut envoyé à Orléans auprès de

Wolmar.

Cet

homme,

quijoignait la foiàlascience

,

donna

àsonjeune élève uneéducation qui l’égala aux savans les plus distingués de son siècle. Il implanta de plusenlui le

germe

des idées religieuses, qui, quoique lent à se développer, le fit marchersurlestraces despremiersRéformateurs.

Privéà 16ans de son maître

Wolmar,

quedes circonstancesimpé- rieuses avaient rappelé en Allemagne, sapatrie, Bèze étudialedroit à Orléans, d’après le désir de ses parens. Mais la manière barbare dontilétaitenseigné, l’endégoûtabientôt.

Pendant

quatre années, il fit des lettres presque son unique passe-temps. Sesentant entraîné vers la poésie par

une

impulsion de la nature

, il

composa

la plu- part des pièces connues plus tardsous le

nom

de Poematajuvenilia.

Cespoésiesluiattirèrent, àleur apparition, lesélogesdes savans,mais

1 Vtinamvero potius veriDeicognitioncimbuti1 Bèze,Èpître dêdicaloireà Wolmar.

2 Ellemourut peuaprèsd’une chute de cheval,desorteque Bèzen’apas euladouceur de connaître sa mère.Ilacomposé àsamémoire, comme à celle de son pèreetdesa sœur, des versquiportent l’empreinte d'uneamesensibleetaimante.

1.

(8)

quand

illuiàlatêtedela

Réforme

, ellesluivalurentlesplus infâmes accusations1.

Bèze prit son grade delicencié en droit en 155g, etrevint à Paris près de ses parens etde sesamis, dont ilfit le

charme

par sonesprit et ses connaissances. Ilfutpourvu, à soninsu, par

un

desesoncles, de bénéfices considérables

, etla

mort

de son frèrelerendit l’unique héritier de sa famille. Des richesses, des talens,

un monde

dont le sourire approbateur enfle d’orgueil et tue le sérieux dans les pen-

sées, quels pièges

pour un

jeune

homme

de 20 ans!

Pour

s’y sous- traire

, il eût fallu

une

puissance de réflexion et

une

force

dame

peu

ordinaires à cet âge. Aussi Bèze donna-t-il tête baissée dans le péril : il se livra aux dissipations, et

mena

pendant neuf ans

une

existence â peu près inutileau milieu desplaisirs2. C’est

une ombre

dans le tableau de sa vie

que

cesneufannées. Ï1 était

,

comme

il le ditlui-même, enlacé dans

un

triple filet, l’attrait des voluptés, l’a-

mour

de la gloire et l’espoir des grands honneurs ou bénéfices aux- quels le faisaient aspirer ses parens.

L’amour

et la religion vinrent lui tendre la

main

pour l’arracher de l’abîme.

A

un'

cœur

aussi

chaud

que celui de Bèze, il fallait

un

objet à aimer; sanscetobjet, son

âme

eût été vide et desséchée. Il

1 IIn’entre pas dansmonplande réfuter toutesles accusations intentéesàBèze. Ily apeude réputations qui aient été aussirudementattaquées que la sienne. Pouvait-ilen être autrementpour un catholique distingué, qui s’étaitfait le champion duparti ré- formé?Calvinlui-même, cethomme aufrontsévère et auxmœursexemplaires, n’a-t-il pasétéenbutteauxmêmes attaques? Jeneprétendspas dire par là,quela conduite de Bèzeaitétéentoutettoujoursexemptede reproches.Loin delà;il ya des tachesdans savie,maisellesontétélavées parlerepentir.

Sionveutsefairedes idées précises à ce sujet, qu’on lise les ouvrages de quelques- uns desennemislesplusacharnés de Bèze,telsque Boisée, Mézerai, Maimbourg, etc.

,

enlesaccompagnantdesréfutations deBayle, Jurieu, Lenfant, Senebier,etc., etl’on seconvaincrafacilementquetoutes ces accusations sontlefruitdelamalignitéets’éva- nouissenten fumée. Bèzes’estdisculpélui-mêmedansdifférensopuscules, telsqueson ÉpîtreàWolmar

,

sesApologies, adresséesàFr. Baudouin,Claudes deSaintes,etc.

2 Bèzeproteste n’avoir rienfaitpendant cetempsde contraireauxrèglesde lamorale.

(9)

eut le

bonheur

de plaire à

une

personne aimable, mais d’unenais- sanceinégale à la sienne. Or, l’épouserpubliquement, c’étaitoffen- sersesamis,et surtoutc’étaitrenoncerà sesbénéfices.Bèze nefutpas capable d’un aussi noble sacrifice. Il s’unit à son amie, mais clan- destinement.

Deux

amisfurent seuls dépositaires de ce secret1.

Cetétatde choses dura quatreans, pendant lesquels il flotta irré- soluentre lacrainte deperdre sesrevenus, en

rompant

avec l’Eglise

romaine, et la voix de sa conscience, qui lui reprochait

hautement

l’irrégularité de sa conduite. Dieu, qui sait toujours tirerle bien

du

mal, lui envoya

une

maladie, qui le mitaux portes

du

tombeau.

Ce fut alors

que

dans ses nuits d’insomnie, Bèze se réveilla de sa léthargie morale. Pénétré de douleur d’avoir si long-temps balancé entre Dieu et les honneurs

du monde,

il implora son pardon avec larmes,etrenouvelalevoeu qu’ilavaitdéjàfaitd’embrasserlaRéfonne

2

etd’épouser publiquementcelle qu’il avait épousée dans son coeur.

Ce moment

fut

pour

Bèze l’aurore de sa consécration à Dieu.

Immédiatement

après saguérison, il rompit tous lesliens qui l’atta-

chaient au

monde

et à ses grandeurs, et s’attira de la part de ses

amis le

nom

de nouveauphilosophe7’. Ilditadieuà sesrêves degloire,

abandonna

amis, parens, patrie, richesses, pourservirJésus-Christ et vintse retirer à Genève

(novembre

i548),

son mariage futbéni devant toute l’Eglise.

Quoique un

peu tardif, ce trait de courage prouve

que

Bèze étaitcapable de grandeschoses.

Honneur

àlui pour

être sorti victorieux d’une lutteaussi longueet aussi terrible !

Bèze n’avait plus de richesses, et il fallait vivre. Il s’associa dans cebut avecJean Crispin

, qui l’avait suividanssonexil

,

pour

diriger

1 Laurent deNormandieetJeanCrispin,deuxjurisconsultes distingués.Y. A. Fay.p.11.

2 Bèzeassure dansson testamentqu’il connut lavraie religionet renonça auPapisme dès l’âgede 16ans.11 faut avouerquesaconduite futbien etlong-temps inconséquente avecsesprincipes. V.son testament annexé auxregistresdela VénérableCompagniede Genève, année1597.

3 A. Fayus.

(10)

( 6 )

uneimprimerie. Mais laProvidenceréservait àBèzedes travaux plus importans. Avant de mettre à exécution ce projet, il alla visiter à

Tubingue,

son ancien maître

Wolmar. A

peiné était-ilde retour de ce voyage, qu’il fut appelé par le sénat de Berne,

pour

remplir la chaire de professeur de Grec à Lausanne. Il passa près de 10 ans dans celte ville; illes employa à des travaux qui servirentà la foisà étendre saréputation etàédifier l’Église. Il mit aujour, sousle titre à'

Abraham

sacrifiantj une espèce de

drame

qui fut reçu

du

public avec de grands applaudissemens. Il

employa

son talent de poète à traduireen vers françaislescent

psaumes

omispar Marot.Cetteœuvre, qui afaitl’édification des Églises françaisespendantlongues années

,

est celle qui a le plus contribué à populariser son

nom. A

la prière desréfugiés français, il expliqua publiquement plusieurs épîtres

du

Nouveau-Testament, et jeta lesbases

du

grand travail qui luicoûta plus de quarante ans d’études (sa traduction en latin

du Nouveau-

Testament). Il publiaencore

beaucoup

d’opuscules sur des sujetsde controverse, tels

que

la prédestinations la cènej etc. Sa

plume

laisse

souventéchapper dans ces différensécrits des railleries, desjeux de mots, et des saillies acerbesau dessous de la gravité des sujets qu’il est appelé à traiter. Cestaches tiennent, partie à l’esprit

du

temps, partie à son caractère gai etenjoué. Illesdéplora,

quand

ilfutdans

un

âge plusavancé.

Enfin Bèze quitta Lausanne en 15581 pour se rendre à

Genève

,

à lasollicitation de Calvin

, dont ilétait devenu l’intime ami, etqui

le pressait fort dans ses lettresd’employerà lagloiredeDieu le talent qu’il avait reçu.

Genève

devait être désormais le principal théâtre de ses travaux. C’est sur ce ministère,

vaguement connu

jusqu’ici, que je vais essayer maintenant de donnerquelques détails.

1 Bèzeavaittantd’urbanitédanslesmanièresetdedouceurdanslecaractère,qu’il s’est faitaimerpartoutilavécu. 11remportal’affectionet lesregrets desLausannois; illes visitaaussisouventqueleluipermirentsesoccupations. Voici cequeditFayeàcesujet:

«Lausannes etiamejusadipsos adventum mirifice exhilarabantur, adeo ut, aliquandoet venientimagnafrequentiâobviamadportasurbisprocessumfuerit »

(11)

( 7 )

II.

MINISTÈRE DE BÈZE A GENÈVE,

1558

1564.

La

réputation

que

Bèze s’était acquise par ses productions lîtté- rairesetsonhonorablecarrière àLausanne, l’avaitdevancéàGenève.

Il yfut, en moins d’uneannée, appelé aux importantes fonctions de pasteur et de professeuren théologie.

On

luiconféra deplus, à titre

d’honneur, la qualité debourgeois deGenève.

Ce

n’est pas tout. Calvin venait de fonderuneAcadémie, àlatête de laquelle il fallait

un

chef.

Le

modesteCalvin refusacet

honneur

pour lui-même, etfitélireson

ami

à cetteplace. Bèzeharangua pour

laj)remièrefois lajeunessegenevoise dansl’étéde 1559, à S'-Pierre1.

A

daterdecetteépoque,l’importance

du

rôle

que

jouaBèze,

comme un

des chefs

du

parti réformé, alla toujourscroissant. Sa

chaude

et onctueuse éloquence, l’érudition

, la facilité, lel&yjJliïce et la con- viction, dont il fit preuve dans son enseignement public, lui attirè- rent

un

grand renom.

On

l’appelait àGenève, -<j o-ct\niy£, à&eçpos TySciXytysiaç nço</lcil-/is

2

.

Le

rapprochementquis’opéraainsientreCalvinetBèze, contribua à les lier d’une manière plus étroite et plus indissoluble. Bèze, dit

Faye, était si attaché à Calvin

, qu’il était sans cesse à ses côtés (

à

cujus latere raro tliscedebat).

La

conversation de cet illustre théolo- gien, amaigri parles veilles et affaissésous lepoids des méditations

,

fit sur Bèze

une

impression profonde. Il fut saisi d’admiration en voyanttant de science, tant defoi, tantderigorismedansles

mœurs

aussi bien

que

dans les principes; il sentit

lui-même

son zèle se ré- chauffer à ce foyer ardent, et il vouaà Calvin une estime extraordi- naire. Il devint bientôt son disciple passionné, au point dejurer in

1 Cettefêteestactuellementconnuesouslenomde Promotions,

2 La grandetrompette,lechauddéfenseur delavérité.V. Oratiode Bezâa Benedicto Picteto habita, 1720.

(12)

vcrba magistri.

On

s’étonnemoins dès-lors,

quand on

voit Bèze ad- mettre dans tous ses points la théologie de Calvin, et spécialement

la prédestination absolue,

dogme

qui pourtantsemble seheurter de frontavec son caractère aimableet

doux

: Calvin, dont la puissante logique pressait

un argument

jusque dans scs plus rigoureusescon- séquences, l’avait admis; le disciple suivait l’exemple

du

maître.

Ce

fait sert encore à expliquer lapublicationde son livre intitulé:

De

hœreticis à civili magistratupuniendis

livrequiafaità juste titre déverser

beaucoup

de

blâme

sursonauteur. C’estl’apologie

du

sup- plice de Servet

condamné

au feu par le Conseil de

Genève comme

hérétique.

On

regrette

que

Bèzesesoit fait le

champion

d’unesitriste

cause;

on

eût

aimé

le voir s’élever au-dessus des préjugéset

du

zèle

malentendu de ses contemporains; mais qu’il était difficile de

com-

prendre alors la charité chrétienne,

quand

elle était

méconnue

de

l’universalité

desjiommes

les plus éclairés!

La

carrièr<*te|gjîèze à

Genève

fut

fréquemment

interrompue par d’importantes missions, soit dans sa patrie, soit à l’étranger.

Sa présence était jugée nécessaire partout où il s’agissaitdesintérêtsde laRéforme,et savoixgrave etsenséeétait toujoursd’ungrandpoids dans les délibérations. Iln’est point de Réformateur qui ait eu plus de relations avec les princes régnans, surtout avec ceux qui avaient embrassé le parti réformé.

Déjà dans la dernière année de son professorat àLausanne(1558)

il avait étédéputé auprès de quelques princes d’Allemagnepourin- tercéder auprès d’eux en faveur des protestans

, cruellement persé- cutés sous Henri IL

En

1559> ^ se rendît à Nérac auprès d’Antoine de

Bourbon,

roi deNavarre, pour s’entretenir avec lui des intérêts de la religion, et en faire, si possible, le soutien des Piéformés. Sa missionfutcouronnée d’unplein succès:la

Réforme

fut prêchée

pu-

bliquementà Nérac1.

Ilfutinvité (1561

) parleroide Navarre, par

1 MélangeshistoriquesetlittérairesdeM. de Barante;1.1, 1835.

(13)

(

9)

Jeanned’Albret, etc,àassisterau

fameux

colloque de Poissy.

Ce

col- loque était destiné àcalmerles dissensionsreligieuses

, quidivisaient la France

, et à rapprocher les

deux

partis.

Ce

nefutqu’àregret

que

Genève cédaBèze au roi de Navarre, parce

que

l’Eglise etl’Ecolede théologie devaient

beaucoup

souffrir de son absence. «

Nous

vous

«prions, Sire

dit Calvin dans sa réponseàla lettre

du

roi de

Na-

«varre

qu’ilvous plaiseprendreen gardeunepartiedenosthrésors

«dans la personne de celui qu’il n’estpas besoin de vous

recomman-

«der.» Dire le rôle

que

joua Bèze, soit dans ce colloque, soit au synode de

La

Rochelle (1571), soitdansplusieurs autres conférences, telles

que

celles de Montbéliard (1586) et de Berne (1588) , serait m’écarter de

mon

sujet.

Ce

sont d’ailleurs choses assez connues1.

Bèze ne revint à Genève qu’en 1563 après 22 mois d’absence. Il avait consacré ce

temps

aux intérêts religieux de sa patrie, et à de nombreuses prédications évangéliques. Il était

temps

qu’il revînt dans sa patrie adoptive: elle soupirait après lui. Les infirmités de Calvin

, qui avait

miné

sa santé à l’œuvre

du

Seigneur, devenaient de jour en jour plus menaçantes et semblaient présager une

mort

prochaine.

En

effet,

une

annéeaprès (1564JGenèvepleuraitlaperte

du

grand restaurateur de ses loispolitiques et religieuses. Personne ne sentit plusvivementcetteperte

que

Bèze; lapatrieperdait

un

grand

homme,

mais Bèze perdait

un ami

et

un

frère. Il a payé

un

juste tribut de reconnaissance à sa

mémoire

danssa J. Calvini vita.

On

jugera sans peine de l’importance qu’acquérait dès-lors son ministèreà Genève

, si l’onréfléchit

que

Calvin n’avait guère eu

que

le

temps

d’ébaucher son plan de Réforme. Mais, dira-t-on, Calvin avait

donné

à Genève

une

législation civile et religieuse, il y avait arboré l’étendardde l’Évangileavec

un

courage inouï; ilavait fondé

une Académie

et

un

Collège

pour

l’instruction de la jeunesse,

un

1 V.De Thou;Mézerai; Senebier; Boissard,Muséedes protestans célèbres,art.Bèze.

2

(14)

( 10 )

Consistoire

pour

la répression des vices et des scandales.

— Tout

celaest vrai, mais ne fallait-ilpas qu’un

homme

éminent par sa foi et seslumières, continuât

une

oeuvre si

peu

consolidée?

Ne

fallait-il

pas qu’un autre Calvin en talens, en foi, en réputation, attirât les regards des étrangers et la protection des souverains sur la petite république,

que

l’ennemi (les ducs de Savoie) guettait sans cesse aveclesyeux

du

vautourprêtà fondre sur sa proie? Cetautre Calvin,

il le fallait, etla Providence l’avait réservé à Genève dans

Théodore

deBèze.

III.

1564 à 1605.

Bèze remplaça Calvin dans toutes ses fonctions

, et fut considéré

comme

le chef

du

parti réformé en France

comme

à Genève.

On

lui déféraà l’unanimitél’honneur deprésiderla

Compagnie

desPas- teurs etilfutson organe auprès

du

Conseil.

Je donnerai quelques détailsconcernant les rapportsdeBèze avec ces

deux

corps, et je l’envisagerai

comme

Professeur enthéologie.

Bèze dans ses rapports avec la Compagnie des Pasteurs et le Conseil d’état.

Les faits1

que

je vais rapporter, tout en fournissant des données importantes surle caractère de Bèze etson ministère àGenève, ser-

1 Les principales sources auxquellesj’ai puisé pourcette partiede mon travail, sont quelquesmanuscritsin-folioquise trouventaux archives publiques de Genève, savoir:

ExtraitsdesregistrespublicsouAnnales de larépublique de Genève de 1538 à 1608, par J.A. Gauthier, professeurenphilosophie. Extrait del’histoirede Genève, conte- nantce quiestarrivé de plusremarquableparrapportàcette ville,depuisqu’elle estconnue jusquesàl’an1608, parlemême auteur.11 vol. in-folio. 3°Extraitde divers extraits des

registresoriginaux

,

parJ.L. Mallet.

Je doislaconsultation de ce dernier manuscrit àl’obligeancedeM.leprofesseurCellerier,quienestlepossesseur.

(15)

( 11

)

vironten

même

tempsà prouverquel’ambition etl’orgueilnefurent jamais les mobilesde sesactions*.

Ces faits

, il est vrai, n’ont pas

répondu

à

mon

attente: ils sont isolés, peu abondans, et ne donnent lieu

pour

la plupart qu’à des inductions; mais ils ont l’avantage d’être inédits, de surprendre

l’homme

dans la vie active et de le peindre au naturel.

Quand

les opinions sont partagées sur

un

personnage important,

quand

les

uns le louent

pour

sonhumilité et sa foi

, et

que

lesautres letaxent d’ambition etd’hypocrisie, rien ne doit être omis

pour

arriver à la vérité. Il faut des faits convaincans

pour

réhabiliter

ou

flétrir

une mémoire,

et ces faits sont souvent lesdétails en apparence les plus minutieux. J’estime

que

les suivans nesont pasde natureàlaisserle

jugement en suspens.

L’année 1671, J. le

Gagneux

et P. Colladon troublèrent

un mo- ment

la paix dont jouissait l’Eglise de Genève. Ces deux pasteurs se permirent en chaire des déclamations contrelesmagistrats, firent planer injustement dessoupçonssur leurintégrité etrompirentainsi l’harmonie, qui existait entre les corps civil et ecclésiastique. Ils

eurent à ceteffet avecle Conseil de longs démélés

, qu’il seraitfasti-

dieux de rapporter. Bief, leConseil influencépar Bèze, se

montra

à leur égard plein d’indulgence: ils obtinrent grâce

deux

fois l’un et l’autre, et ce ne fut qu’à la troisième récidive

que

le Conseil et la

Compagnie

des Pasteurs, lassés d’une aussi indigne conduite, les

déposèrentde leur ministère.

Ces

deux

faits offrent par

eux-mêmes un

intérêt bien minime;

mais ce qui nous importe, c’est la conduite de Bèze dans ces cir- constances difficiles.

En

profitera-t-il

pour

faire valoir sonautorité?

Poursuivra-t-il les rebellesavec

un

bras de fer? Ledésirde montrer

sa prééminence sera-t-il plus

doux

à son

cœur que

lesintérêtsdela

1 Cetteaccusationestencorereproduitedansle dictionnaire historique de l’abbé de Feller,1821,t.II, p.343.

2.

*

LiBRARY UNIVERS1TY0e

(16)

( )

religion et la paix de l’Eglise?

Non,

Bèzeest dans ces circonstances critiques

l’homme

de la Bible, le chrétien véritable; il -est

doux

et pacifique, il gémit de voir le trouble introduit dans l’Eglise, il dit qu’il nepourra plus y continuer son ministère, il tâche d’amener

lesdélinquans àreconnaître et àavouer leur faute, et

quand

lesmi-

nistresprient le Conseil de pardonnerà leurs frères, on littoujours ces

mots

: etparticulièrement

M.

de Bèze.

Après la première réconciliation

, qui fut cimentée par

un

repas entrelesmagistrats et les ministres, auquelassistèrent

eux-mêmes

le

Gagneux

et Colladon, ils

méconnurent

bientôt leur missionde pré- dicateurs de l’Evangile, et continuèrent leurs déclamations contre

les magistrats. Voici à cetteoccasion les paroles deBèzeau Conseil:

«EnsuiteM. deBèzeaditen particulier,

que

c’étaitavec

une

grande répugnance età son grand regretqu’il se voyait contraint de dire

au

Conseil

, qu’ayantétéappeléauministèredecette Eglise, etayant reçu l’honneur de présider dans la

Compagnie

des Pasteurs (desquelles fonctions il avait tâché de s’acquitter de son mieux), il avait trouvé des esprits si pleins d’eux-mêmes, surtout lesdits Colladon et le

Gagneux, qu’ils étaient absolument intraitables et hors d’espérance depouvoir se changer; ce qui le contraignaitde prierle Conseil d’y apporter

du

remède, et de le décharger de l’une et de l’autre des charges qu’il exerçait

, ne lui étant pas possible de continuer d’en faireles fonctions avecdesgens dece caractère. »

Sices parolesdénotentquelque peu de faiblesse

, elles necaracté- risent au moins pas

un

ambitieux. Je

me

hâte de citer

un

trait qui prouve

que

Bèze ne

manquait

nullement de fermeté

,

quand

ils’agis- sait des devoirs de son ministère.

En

i5Si, plusieurs ministres, et spécialement Bèze, parlèrent en chaire avec raison contre les usuriers. Le Conseil lesfitcomparaître en sa présence. Bèze prit laparoleet sedéfendit, lui etses collègues, avec

une

courageuse énergie. Il représenta que les censures qu’ils avaient adressées étaient générales, et ne regardaient

aucun

individu

(17)

( i3

)

en parliculier; qu’ainsi

on

avait tort deles accuserd’yenvelopper le magistrat, parce

que

deuxseigneurs

du

Conseil s’étaienttrouvés con- vaincusd’avoir

donné

dans

une

usureexcessive.

Quant

àlui, ilsétait

en particulier cru obligé de censurer de celte manière, et deparler avec la liberté qui convientà

un

ministredel’Évangile

, parce

que

le magistratnefaisaitpascequ’ilpouvaitetcequ’il devait faire;

que

les fautesquisecommettaientétaientsiévidentes

, qu’ellessautaientaux yeux,et

que

cependanton nevoulaitpaslesvoir;

que

silesministresse taisaientlà-dessus, lepeuplediraitd’euxqu’ils sontdes chiensmuets,

et qu’ilsauraientlaconscience chargéede nepasfaireleur devoir. «S’i-

magine—t—

on

, ajoutait-il

, qu’ilspensentse

donner du

lustre, enabais- santlemagistrat, et s’éleversursesruines, ouqu’ilsveuillent exciter quelque sédition?

Comme

s’ils ne savaientpasqu’ilsseraientlespre- miersperdus!

Ce

quiles faitparler

, c’est la crainte

que

leursilence

ne soit la cause delaperte desâmes. Ilyadeuxans qu’ilsnecessent de crier contre les usuriers, et cependant

on

n’en a châtié

que

trois

ouquatre.

On

diraqu’onn’ensait pasd’autres, maisqui doit le sa- voir, sicen’estlemagistrat?

On

en parle àYevey etàLausanne: c’est

une

chose

connue

etqui se ditpartout,

que

la villeestpleine deJeve- niers (usuriers) , cependant

on

n’y

met aucun

ordre Silesminis- tresimitentlesilencedesmagistrats, le jardin se remplira de

mau-

vaises herbes. » Cesparolesrappellentl’énergie de Bèze dans sa jeu- nesse. Suivons-le encore quelques

momens

dans sesrapports avecla

Compagnie

des Pasteurs.

Bèzen’avaitacceptélaprésidence dela

Compagnie que pour un

an, mais il fut réélu d’année en année jusqu’en i58o. Les démarches

qu’il fit

pour

être soulagé de ce fardeau, prouvent qu’il ne tenait guèresà avoirle premierrangparmises frères.

Déjà en 1675, les magistrats l’ayant pris à part pourlui fairedes exhortationsetle prier d’avoir l’œil sur la conduite de ses collègues

,

suivantleréglementfaitentre eux, Bèzedit: »qu’ilavaittoujours pro- testé depuis la

moçt

de Calvin, qu’il se trouvait incapable d’exercer

(18)

( i4

)

line telle charge, parce qu’il n’avait pas la vigueurnécessaire, qu’il étaittropfacile, etque

pour

celailne l’avaitjamais acceptée

que pour un

an, mais qu’il avait toujours été confirmé

chaque

année.»

Il nese

donna

pas derepos qu’il n’eûtinculqué son idéeà ses col- lègues. Aussi, en 1579, plusieurs ministres, à la tête desquels était

Bèze, parurent en Conseil

pour demander que

la présidence dans leur

Compagnie

fûtannuelle. «Ilsnefaisaientpascelte

demande

par

mécontentement

deBèze, del’administration duquelilsavaienttout sujet de se louer, mais parce

que

depuis

peu

ils avaient considéré de plus près les inconvéniensattachés àlaperpétuitédecettecharge sur

une même

tête.- C’était par

une

semblable pratique

que

setait introduite l’autorité des évêques et despapes. D’ailleurs elle n’avait

aucun

fondement dans la parole de Dieu , et elle ouvrait

une

large voie à l’ambition.»

Bèze insista fort

pour

être déchargé de cet emploi, tant

pour

les raisonsci-dessus énoncées

,

que

par considération

pour

son âgedéjà avancé. Il paruttrois fois au Conseil, faisant la

même demande. Le

Conseil le loua de son zèle, dit qu’il approuvait que ce

changement

eûtlieudans la suite, et ill’exhorta à exercerencorecet emploi pen- dantl’année.

En

158o, BèzereparutauConseil, réitérantsa

demande.

Ill’obtint enfin aprèsde longuesreprésentations. Maison

tomba

dans

un

excès opposé, enétablissant

que

cette présidenceserait

hebdomadaire

J.

Je le

demande, une

telle conduite est-elle celle d’un ambitieux qui

met

sa gloire à être chef de parti2?

«Quoique

Bèze, dit Gauthier, eût obtenu de ne plus présider la

Compagnie

desPasteursetle Consistoire, iln’enconserva pas

moins

1 Cemodea étéheureusement changé, il y a quelques années, et la présidence est devenueannuelle.

2 Leslettres deBèzeserventaussi àrepoussercette iuculpation: «Mihi vero quœ pri- vatim suslinendafuerint,siplanétibiexplicarem, tumsane mirareris inveniri quemquam

posse quimihipontificatumistum,quemvocant.invideat. Epist.7/ adFr.Berald.

(19)

( i5 )

son influence dans le Conseil, qui s’adressait toujours à luidans les affaires critiques, etdans sesrapports avec laCompagnie. Toutes les lettres des pays étrangers lui étaient adressées, de sorte que, si le ministère deGenèvefaisaitquelque bruitdans le

monde,

c’était à la

haute réputation que Bèze s’était acquise,

que

cet avantage était dû.

Aucun

desescollègues n’eutautant

que

lui la confiancedesCon-

seils.

Le

magistratfaisait

un

cas tout particulierde ses avis,

comme

ilenavait usé à l’égard de Calvin.»

En

effet, leConseilne

manquait

jamais deleconsulter, non-seule- ment,

comme

nousl’avonsvu,danssesdifférendsavecla

Compagnie,

mais encore

quand

il s’agissait de l’intérêt ou

du

salut de la répu- blique. C’est ainsi qu’en i586 quelques seigneurs ayant exhorté le

Conseil à faire la guerreau

duc

de Savoie

, qui molestait continuel- lement la république, le Conseil

demanda

l’avis de Bèze. Bèze ap- prouvalaguerre

comme

juste, mais nelaregarda pas

comme

abso-

lument

indispensable

une guerre ne se faisant jamaissans effusion desang.Ilconseilla des mesures de prudenceetdes préparatifs, dont

le plan fut adopté dans le Conseil à l’unanimité.C’est ainsi

que

Bèze servait à la fois les intérêts temporels et spirituels de la république qui l’avait accueilli dans sonexil.

Les magistratsconservèrent

un

long souvenirdeses lumièresetde

sesservices; cardanslesdiscussions avecla

Compagnie

postérieures à sa mort, ils citent

fréquemment

l’exemple de feu

M.

de Bèzed’heu- reusemémoire.

Tantqu’ilvécut, l’unionla plusgranderégnadansla

Compagnie;

il sut toujours calmer les dissentimens qui s’élevèrent entre elle et le Conseil.

En un mot,

ilfitpar sadouceurce

que

Calvinavait faità l’aidede son bras defer,et sa

mort

fut,

comme

celle

du

Réformateur,

un

deuil et une perte pourl’Eglise. Il s’acquittaitdesesdevoirs pas- toraux avec

une

grandedélicatesse.

Le

traitsuivantenestlapreuve.

En

i5yo, lapeste exerçaitsesravagesdans Genève, et l’ondésignait par le sort lesPasteurs qui devaient aller offrir des consolationsaux

(20)

( 16 )

pestiférés.

Le

Conseil, nevoulant pasexposer unetêteaussi précieuse à la république

que

celle de Bèze, ordonna qu’on l’exemptât

du

sort.

A

cette nouvelle, Bèze se rend en hâteauprès

du

Conseil et le prie instamment de révoquer sa résolution, «parce qu’il ne pourra avoirsa conscienceen repos, tant

que

saSeigneurie neluipermettra pasd’exercercettepartiedeson ministère.» Seconduireainsi, c’était avoir la conscience de son devoir et

une

haute idée

du

ministère

évangélique.

Disons, en finissant, quelques

mots

desservices

que

Bèze a rendus à Genève,

comme

Professeurenthéologie.

2° Bèze

comme

Professeur.

Voici ce qu’on lit à ce sujet dans les Mélanges historiques et litté- raires de M. de Barante : «Son meilleur titre à la gloire, dit-il, en parlant de Bèze, celui qui doit lui assurerlareconnaissancedetous les amis des lettxes et des sciences, c’est l’heureuse direction qu’il a

donnée

auxétudes dansl’Académie de Genève, dontilfutlepremier recteur en 155<).

Le malheur

des temps ayant obligé le Conseil de Genèveà supprimer deuxchairesde professeur, dont

on

ne pouvait payer le traitement, Bèze, âgé de plus de soixante-dix ans, et sans négliger

aucun

de ses autres travaux, suppléa les professeurs sup- priméset

donna

seuldes leçonspendantplus dedeux années.

Quand on

songe au

nombre d’hommes

illustresouutiles

que

l’Académie de Genèveaproduits pendant les deux derniers siècles

, et à la renom-

mée

qu’ont procurée à cettepetite cité ses institutions, seslumières etles succèsdel’enseignementqu’on y reçoit,

on

nepeutsedéfendre d’un sentiment vif d’estime et de reconnaissance

pour

Théodore de Bèze. Cefut lui quifutlevéritable fondateur decetteAcadémie, qui lui

donna

desrègles etlégua à sessuccesseurslatradition etl’exemple dont l’utilité se fait encore sentir. Si on considère

Théodore

deBèze sous ce point de vue, on sera plus disposé à lui pax’donner les torts

desa jeunesse,»

Références

Documents relatifs

Dans le cadre de sa politique formation, I'UCC Grand Est a signé une convention de collaboration avec le Département Information Communication de l'IUT Robert Schuman

capacités d'accueil, attendus et éléments pris en compte pour l'examen des dossiers à l'entrée du 1er cycle pour 2021-2022 (partie 3).. EXPOSE

La Bourse de mobilité internationale a été mise en place depuis l’année 2015 afin d’apporter une aide financière aux étudiants de 3 ème année diplôme de Sciences Po

Le fonds d'aide d'urgence de Sciences Po Strasbourg, créé en 2016, consiste en un dispositif permettant de verser une aide ponctuelle aux étudiants de l'école en

De favoriser la mobilité individuelle non seulement auprès des partenaires du groupement Eucor-Le campus Européen mais aussi pour participer à des évènements

- 2 assesseurs enseignants-chercheurs ou assimilés (un au titre du collège A ; un au titre du collège B) choisis au sein du Conseil par le doyen ; ils sont élus par le Conseil pour

Les membres du conseil académique procèdent à la désignation de leurs représentants au sein de la section disciplinaire compétente à l'égard des usagers:. 2X2 PU

Par décrets du 12 mai 2015 modifié et du 8 juin 2015, 7 établissements d’enseignement supérieur du site alsacien (2 universités, 2 écoles d’art et d’architecture,