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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Lycée Benjamin Franklin PTSI−2014-2015

D. Blottière Mathématiques

Chapitre 11 Suites réelles

Table des matières

1 Définition de la notion de suite réelle 2

2 Monotonie d’une suite 3

3 Suite majorée, suite minorée, suite bornée 5

4 Suites de référence 6

4.1 Suites arithmétiques . . . 6

4.2 Suites géométriques . . . 7

4.3 Suites arithmético-géométriques . . . 8

4.4 Suites récurrentes linéaires d’ordre 2 . . . 9

5 Limite éventuelle d’une suite réelle 10 5.1 Définition d’une suite convergente (resp. divergente) . . . 10

5.2 Définition d’une suite divergeant vers+∞(resp. vers−∞) . . . 10

5.3 Définition de la limite éventuelle d’une suite . . . 11

6 Suites extraites 12

7 Limites usuelles 13

8 Quelques propriétés élémentaires des suites convergentes 13

9 Opérations sur les limites 14

10 Passage à la limite dans une inégalité large 15

11 Théorèmes fondamentaux d’existence d’une limite 15

12 Suites adjacentes 16

(2)

1 Définition de la notion de suite réelle

Définition 1(Suite réelle et terme d’indicend’une telle).

1. Une suite réelle est une application de

u:Nn0→R oùn0est un entier naturel.

2. Soitu:N≥n0→Rune suite. Sin∈N≥n0, alors l’image denparu, d’ordinaire notéeu(n), est notéeun dans le contexte des suites. Ce nombreunest appelé terme d’indicende la suiteu.

Remarque 1(Notation usuelle d’une suite).

Nous noterons souvent une suiteu:Nn0sous la forme (un)nn0. Remarque 2(Suite versus liste de nombres rangés dans un certain ordre).

Nous pouvons nous représenter une suite comme une liste infinie de nombres, rangés dans un certain ordre.

Précisément, siu=(un)nn0est une suite on peut écrire la liste infinie de ses éléments, en les écrivants suivant l’ordre donné par les indices des termes.

un0,un0+1,un0+2,un0+3,un0+4,un0+5,... ,un0+n,un0+n+1,...

Les propriétés des suites que nous étudierons s’interprètent naturellement en termes de liste infinie de nombres, rangés dans un certain ordre (e.g. monotonie et comportement asymptotique).

Remarque 3.

Pour représenter graphiquement une suite (un)nn0, on peut tracer le nuage de points formé par tous les points de coordonnées (n,un) oùn∈Nn0.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

3

2

1 1 2 3 4

0

Nous verrons qu’il existe un autre moyen de représenter, de manière pertinente, des suites d’un type particulier (les suites récurrentes).

Exemple 1(Suite définie de façon explicite).

Soit (un)n0la suite définie par

un:=n2+1 n+4 pour toutn∈N. Ses deux premiers termes sontu0=1

4etu1=2 5.

(3)

Exemple 2(Suite définie par récurrence).

Soit (un)n0la suite définie paru0:=1 et la relation de récurrence un+1:=1+ 1

un

valable pour tout n ∈N. Nous pouvons démontrer par récurrence, conjointement, les deux propriétés sui- vantes :

unexiste (ou est calculable) etun>0

pour toutn∈N, ce qui « assure » que la suite (un)n0est bien définie. Nous pouvons calculer ses premiers termes de proche en proche :

u0=1 ; u1=1+1

1=2 ; u2=1+1 2=3

2 ; u3=1+2 3=5

3 ; u4=1+3 5=8

5. Exemple 3(Suite définie de façon implicite).

Soitn∈N. On considère la fonction

¯¯

¯¯ fn : [0,1] → R x 7→ xn+x−1.

• La fonctionfnest définie sur [0,1], qui est un intervalle.

• La fonctionfnest polynomiale, donc continue sur [0,1].

• La fonctionfn est strictement croissante sur [0,1]. En effet, elle est dérivable sur [0,1] (puisque poly- nomiale) et

fn(x)=nxn1+1≥1>0 pour toutx∈[0,1].

D’après le théorème de la bijection, la fonctionfninduit une bijection de [0,1] sur son image, i.e. la fonction

¯¯

¯¯

ffn : [0,1] → f([0,1])=[−1,1]

x 7→ xn+x−1 est bijective. Puisque 0∈[−1,1], nous en déduisons que l’équation

xn+x−1=0

possède une unique solution dans [0,1]. Nous notonsxncette dernière.

Nous pouvons alors considérer la suite (xn)n1dont le terme d’indicenest défini comme étant l’unique solu- tion de l’équationxn+x−1=0 dans [0,1].

Nous savons résoudre les équations algébriques de degré 1 et donc nous pouvons calculer x1=1

2.

De même, nous savons résoudre les équations algébriques de degré 2 et donc nous pouvons calculer x2=

p5−1 2 .

Mais de manière général, nous ne savons pas expliciter le terme d’indicende la suite (xn)n1; nous n’avons accès aux termes de cette suite qu’à travers les équations dont ils sont solutions.

2 Monotonie d’une suite

Définition 2(Propriétés de monotonie d’une suite).

Soit (un)nn0une suite.

1. La suite (un)nn0est croissante si

∀n∈N

n0, unun+1.

(4)

2. La suite (un)nn0est décroissante si

n∈Nn0, unun+1.

3. La suite (un)n≥n0est monotone si elle est croissante ou si elle est décroissante.

4. La suite (un)nn0est strictement croissante si

∀n∈N

n0, un<un+1. 5. La suite (un)nn0est strictement décroissante si

n∈Nn0, un>un+1.

6. La suite (un)n≥n0 est strictement monotone si elle est strictement croissante ou si elle est strictement décroissante.

Remarque 4(Méthodes pratiques pour étudier la monotonie d’une suite).

1. Pour étudier la monotonie d’une suite (un)nn0, on étudie le signe de un+1un

pour toutn∈Nn0.

2. Si (un)nn0est une suite à termes strictement positifs, alors la monotonie de la suite (un)nn0peut s’étu- dier en comparant les quotients

un+1

un

à 1, pour toutn∈N

n0.

Exercice d’application 1(Étude de la monotonie d’une suite définie de façon explicite).

1. Étudier la monotonie de la suite (un)n0définie par un= −2n pour toutn∈N.

2. Étudier la monotonie de la suite (un)n0définie par un=(−2)n pour toutn∈N.

Exercice d’application 2(Étude de la monotonie d’une suite définie par récurrence).

1. Soit la fonction ¯¯¯¯ f : R → R

x 7→ 3x+1 (a) Étudier le signe def(x)−xpour toutx∈R.

(b) Un repère du plan étant fixé, tracer sur un même graphique la courbe représentative def et la pre- mière bissectrice∆d’équationy=x.

2. Soit (un)nNla suite définie paru0∈Ret la relation de récurrence un+1=3un+1 valable pour toutn∈N.

(a) Justifier que la suite (un)n0est bien définie.

(b) À l’aide du graphique précédent, conjecturer le sens de variation de la suite (un)nNen fonction de la valeur deu0.

(c) Démontrer la conjecture précédente.

(5)

Remarque 5.

La suite considérée dans l’exercice précédent est arithmético-géométrique (cf. partie 4.3). Nous verrons que nous pouvons obtenir une formule explicite pour le terme général d’une telle suite. Pour le cas qui nous concerne, nous pourrons démontrer

un=3n µ

u0+1 2

−1 2 pour toutn∈N.

Définition 3(Suite stationnaire).

Une suite (un)n≥n0est dite stationnaire si elle est constante à partir d’un certain rang, i.e. si

n1∈Nn0n∈N nn1un=un1. Exercice d’application 3.

Démontrer que la suite (un)n1définie par

un=

¹2015 n

º

pour toutn∈Nest stationnaire.

3 Suite majorée, suite minorée, suite bornée

Définition 4(Suite majorée, suite minorée, suite bornée).

Soit (un)nn0une suite.

1. La suite (un)nn0est majorée si

M∈R, ∀n∈N, nn0unM.

Un tel réelM, s’il existe, est indépendant denet est appelé majorant de la suite (un)nn0. 2. La suite (un)nn0est minorée si

m∈R, ∀n∈N, nn0unm.

Un tel réelm, s’il existe, est indépendant denet est appelé minorant de la suite (un)nn0. 3. La suite (un)nn0est bornée si elle est majorée et minorée, i.e. si

∃(m,M)∈R2, ∀n∈N, nn0munM.

Théorème 1(Suite monotone et caractère majoré (resp. minoré)).

1. Une suite croissante est minorée par son premier terme.

2. Une suite décroissante est majorée par son premier terme.

Démonstration. Raisonnement par récurrence élémentaire.

Théorème 2(Suite bornée versus suite majorée en valeur absolue).

Soit (un)nn0une suite.

(un)nn0est bornée ⇐⇒ (|un|)nn0est majorée

Démonstration. Nous avons démontré un résultat analogue pour les fonctions. La preuve donnée alors s’ap- pliquemutatis mutandisdans le contexte des suites.

Exercice d’application 4(Une suite définie de façon explicite, minorée mais non majorée).

Soit (un)n0la suite définie par

un=(1+(−1)n)n pour toutn∈N.

1. Soitn∈N. Simplifier l’écriture deunen distinguant deux cas suivant la parité den.

2. Démontrer que la suite (un)n0est minorée.

3. Démontrer que la suite (un)n0n’est pas majorée.

(6)

Exercice d’application 5(Une suite définie de façon explicite, bornée).

Soit (un)n0la suite définie par

un=2ncos¡ n2¢ n+1 pour toutn∈N. Montrer que la suite (un)n0est bornée.

Exercice d’application 6(Une suite définie par récurrence, bornée).

On considère à nouveau la suite (un)n0définie paru0=1 et la relation de récurrence un+1=1+ 1

un

valable pour toutn∈N. On sait que cette suite est bien définie (cf. exemple 3).

1. Démontrer que la suite (un)n0est minorée par 1.

2. En déduire que la suite (un)n0est majorée.

4 Suites de référence

4.1 Suites arithmétiques

Définition 5(Suite arithmétique et raison d’une telle).

Soit (un)nn0une suite. Elle est dite arithmétique si l’on passe d’un terme de (un)nn0au suivant en ajoutant une même constante, i.e. si :

∃r∈R, ∀n∈N

n0, un+1=un+r.

De plus, si un tel réelrexiste alors il est unique (puisque égalun0+1un0) et il est appelé raison de la suite.

Exercice d’application 7.

1. La suite (un)nNdéfinie par

un:=3−2n pour toutn∈Nest-elle arithmétique ?

2. La suite (un)nNdéfinie par

un:=4n pour toutn∈Nest-elle arithmétique ?

Théorème 3(Formule explicite pour le terme général d’une suite arithmétique).

Soit (un)nn0une suite arithmétique de raisonr.

∀n∈N

n0, un=un0+(n−n0)r.

Démonstration. Raisonnement par récurrence.

Exercice d’application 8.

Soit (un)n1une suite arithmétique de raison 3. Donner une expression deun en fonction deu1, pour tout n∈N.

Théorème 4(Définition d’une suite arithmétique par son premier terme et sa raison).

Soient deux nombres réelsαetr.

1. Il existe une unique suite arithmétique (un)nn0de premier termeun0=αet de raisonr. On la nomme suite arithmétique indicée parNn0de premier termeαet de raisonr.

2. La suite arithmétique (un)nn0de premier termeun0=αet de raisonrvérifie

∀n∈N

n0, un=α+(n−n0)r.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 9.

Étudier le sens de variation de la suite arithmétique (un)n≥1de premier terme 3 et de raison 7.

(7)

Théorème 5(Somme d’entiers consécutifs).

n∈N, Xn

k=0

k= Xn k=1

k=n(n+1)

2 .

Démonstration. Cf. prises de notes.

Exercice d’application 10(Somme de termes consécutifs d’une suite arithmétique).

Soient deux nombres réelsαetr. Soit (un)n∈Nla suite arithmétique indicée parNde premier termeαet de raisonr. Soientn1etn2des entiers naturels tels quen1n2. Calculer

n2

X

k=n1

uk.

4.2 Suites géométriques

Définition 6(Suite géométrique et raison d’une telle).

Soit (un)nn0 une suite. Elle est dite si l’on passe d’un terme de (un)nn0 au suivant en multipliant par une même constante, i.e. si :

q∈R, ∀n∈Nn0, un+1=q×un.

De plus, si le premier termeun0 de la suite (un)nn0 est non nul et si un tel réelqexiste alors ce dernier est unique (puisque égal àun0+1

un0

) et il est appelé raison de la suite.

Exemple 4.

1. La suite (un)nNdéfinie par

un:= 5 2n pour toutn∈Nest-elle géométrique ?

2. La suite (un)nNdéfinie par

un:=2n+1 pour toutn∈Nest-elle géométrique ?

Théorème 6(Formule explicite pour le terme général d’une suite géométrique).

Soit (un)nn0une suite géométrique de raisonq.

∀n∈N

n0, un=un0×qnn0. Démonstration. Raisonnement par récurrence.

Exercice d’application 11.

Soit (un)n1une suite géométrique de raison 2. Donner une expression deun en fonction deu1, pour tout n∈N.

Théorème 7(Définition d’une suite géométrique par son premier terme et sa raison).

Soient deux nombres réelsαetq.

1. Il existe une unique suite géométrique (un)nn0de premier termeun0=αet de raisonq. On la nomme suite géométrique indicée parNn0de premier termeαet de raisonq.

2. La suite géométrique (un)nn0de premier termeun0=αet de raisonqvérifie

n∈Nn0, un0=α×qnn0. Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 12.

Étudier le sens de variation de la suite géométrique (un)n1de premier terme 6 et de raison1 3.

(8)

Théorème 8(Somme consécutif de termes en progression géométrique de référence).

Soitq∈R.

∀n∈N, Xn k=0

qk=

¯¯

¯¯

¯¯

¯¯

n+1 siq=1 1−qn+1

1−q siq6=1 Démonstration. Cf. prises de notes.

Exercice d’application 13(Somme de termes consécutifs d’une suite géométrique).

Soient deux nombres réelsαetq. Soit (un)nNla suite géométrique indicée parNde premier termeαet de raisonq. Soientn1etn2des entiers naturels tels quen1n2. Calculer

n2

X

k=n1

uk.

4.3 Suites arithmético-géométriques

Définition 7(Suite arithmético-géométrique).

Soit (un)nn0une suite. Elle est dite arithmético-géométrique si

∃(a,b)∈R2, ∀n∈Nn0, un+1=aun+b.

Remarque 6.

Soit (un)nn0une suite arithmético-géométrique. Alors

∃(a,b)∈R2, ∀n∈Nn0, un+1=aun+b.

1. Sia=1, alors la suite est arithmétique.

2. Sib=0, alors la suite est géométrique.

Les suites arithmético-géométriques généralisent donc les suites arithmétiques et les suites géométriques.

Exercice d’application 14.

La suite (un)nNdéfinie paru0=2 et la relation de récurrence un+1=2un−3

valable pour toutn∈Nest une suite arithmético-géométrique. Calculeru1,u2,u3,u4. Théorème 9(Méthode pour expliciter le terme général d’une suite arithmético-géométrique).

Soitaun réel différent de 1 et soitbun réel. On considère la suite (un)n≥n0définie par la donnée de son premier termeun0dansRet la relation de récurrence

un+1=aun+b

valable pour toutn∈N≥n0. La suite (un)n≥n0est bien définie et est arithmético-géométrique (par définition même). Pour obtenir une formule explicite deun(n∈Nn0), on peut procéder comme suit.

1. On calcule le point fixe de l’application affinex7→ax+b, i.e. on résout l’équationax+b=xd’inconnue x∈R. On notex0l’unique solution de cette équation.

2. On démontre que la suite (vn)nn0définie par

vn:=unx0

pour toutn∈N

n0, est géométrique de raisona.

3. On applique le théorème 6 pour en déduire une expression devnen fonction den(n∈N

n0).

4. Devn=unx0, pour toutn∈Nn0, et du résultat de l’étape 3., on déduit une formule explicite pourun

en fonction den(n∈Nn0).

Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 15.

Soit (un)nNla suite définie paru1=2 et la relation de récurrence un+1=1

3un+1 2

valable pour toutn∈N. Exprimerunen fonction den, pour toutn∈N.

(9)

4.4 Suites récurrentes linéaires d’ordre 2

Définition 8(Suite récurrente linéaire d’ordre 2).

Soit (un)nn0une suite. Elle est dite récurrente linéaire d’ordre 2 si

∃(a,b)∈R2, ∀n∈N

n0, un+2=aun+1+bun. Exercice d’application 16.

La suite (un)nNdéfinie paru0=1,u1= −2 et la relation de récurrence un+2=un+1+4un

valable pour toutn∈Nest une suite récurrente linéaire d’ordre 2. Calculeru2,u3,u4etu5. Théorème 10(Formule explicite pour le terme général d’une suite récurrente linéaire d’ordre 2).

Soientaetbdeux nombres réels. On considère la suite (un)nn0 définie par la donnée de ses deux premiers termesun0etun0+1dansRet la relation de récurrence

un+2=aun+1+bun

valable pour toutn∈N

n0. La suite (un)nn0est bien définie et est récurrente linéaire d’ordre 2 (par définition même). On introduit son équation caractéristique

(Ecar) :x2axb=0 d’inconnuex∈C.

Cas où(Ecar)possède deux solutions distinctes dansR

Si ((Ecar) possède deux solutions distinctesr1etr2dansR, alors il existe deux réelsλ1etλ2tels que

∀n∈Nn0, un=λ1r1n+λ2r2n.

Cas où(Ecar)possède une unique solution dansR

Si (Ecar) possède une unique solutionr0dansR, alors il existe deux réelsλ1etλ2tels que

n∈Nn0, un=λ1r0n+λ2n r0n.

Cas où(Ecar)possède deux solutions complexes conjuguées dansC

Si (Ecar) possède deux solutions complexes conjuguées dansC, alors celles-ci sont non nulles ; on peut donc les écrire sous la former eetr e−iθr∈R>0etθ∈R(forme exponentielle). Il existe deux réels λ1etλ2tels que

∀n∈N

n0, un=λ1rncos(nθ)+λ2rnsin(nθ).

Éléments de démonstration.On amorce simplement une démonstration de ce résultat, en expliquant que le problème posé se réduit au calcul des puissances d’une matrice A∈M2(R). En Spé, nous verrons comment calculer les puissances deAet nous donnerons une autre interprétation de l’équation caractéristique en termes

spectraux (cf. polynôme caractéristiqueχAde la matriceA).

Remarque 7.

1. On conserve les notations du théorème 10. Les constantesλ1etλ2pourront être déterminées, quel que soit le cas, en utilisant les deux premiers termes de la suiteun0etun0+1(donnés) pour poser un systéme linéaire de deux équations à deux inconnues.

2. Le théorème 10 présente une forte analogie avec celui donnant l’ensemble solution d’une EDLCCH2 dans le cas oùK=R. Toutefois on prendra garde qu’ici, dans le troisième cas, on considère une forme exponentielle des deux solutions (et non une forme algébrique comme pour les EDLCCH2).

(10)

Exercice d’application 17.

1. Expliciter le terme général de la suite (un)n0définieu0=1,u1=2 et la relation de récurrence un+2= −un+1+2un

valable pour toutn∈N.

2. Expliciter le terme général de la suite (un)n0définieu0=0,u1=1 et la relation de récurrence un+2=2un+1−2un

valable pour toutn∈N.

5 Limite éventuelle d’une suite réelle

5.1 Définition d’une suite convergente (resp. divergente)

Définition 9(Suite convergeant vers∈R).

Soit (un)nn0une suite. Soit∈R. On dit queuntend versquandntend vers+∞, et on noteunℓ, si

∀ε∈R

>0, ∃N∈N

n0, ∀n∈N

n0, nN⇒ |un−ℓ| ≤ε.

2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

1 1 2 3 4 5

0

+ε

ε

N

Exercice d’application 18.

Démontrer :n−1

n+1→1 en revenant à la définition.

Définition 10(Convergence et divergence).

Soit (un)nn0une suite.

1. On dit que la suite (un)nn0est convergente s’il existe un réeltel queunℓ.

2. On dit que la suite (un)nn0est divergente si elle n’est pas convergente.

5.2 Définition d’une suite divergeant vers +∞ (resp. vers −∞ )

Définition 11(Suite divergeant vers+∞).

Soit (un)nn0une suite. On dit queuntend vers+∞quandntend vers+∞, et on noteun→ +∞, si

A∈R, ∃N∈N

n0, ∀n∈N

n0, nNunA.

(11)

1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

1 1 2 3 4 5 6 7 8 9

0

A

N

Définition 12(Suite divergeant vers−∞).

Soit (un)nn0une suite. On dit queuntend vers−∞quandntend vers+∞, et on noteun→ −∞, si

A∈R, ∃N∈N≥n0, ∀n∈N≥n0, nNunA.

Exercice d’application 19.

Démontrer : 2n−1→ +∞, en revenant à la définition.

Remarque 8.

1. Si une suite (un)nn0diverge vers+∞alors elle n’est pas majorée.

2. Si une suite (un)nn0diverge vers−∞alors elle n’est pas minorée.

Exercice d’application 20(Inverse d’une suite tendant vers 0+).

Soit (un)nn0une suite dont les termes sont tous strictement positifs et telle queun→0. Alors 1

un → +∞.

5.3 Définition de la limite éventuelle d’une suite

Théorème 11(Unicité de la limite).

Soit (un)nn0une suite. S’il existe∈R∪{−∞,+∞} tel queunalors ceest unique. Il est appelé limite de la suite (un)nn0et est noté limun.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Remarque 9.

Une suite (un)nn0peut avoir quatre comportements asymptotiques.

1. La suite (un)nn0est convergente (i.e. elle admet une limite finie).

2. La suite (un) diverge vers+∞. 3. La suite (un) diverge vers−∞.

4. La suite (un) n’admet aucune limite, ni finie, ni infinie (cf. nous donnerons des exemples de telles suites dans la partie suivante).

(12)

6 Suites extraites

Définition 13(Suite extraite d’une suite).

Soitu=(un)nn0une suite. On appelle suite extraite de (un)nn0toute suiteuϕuϕ(n)¢

nn0ϕ:N

n0→N

n0

est une application strictement croissante.

Exemple 5.

Soit (un)n∈Nune suite. Alors les suites (u2n)nN, (u2n+1)n∈N et (u3n)nN sont des suites extraites de la suite (un)n∈N.

Lemme 1.

Soitϕ:Nn0→Nn0une application strictement croissante.

n∈Nn0, ϕ(n)n.

Démonstration. Raisonnement par récurrence, en utilisant la propriété des entiers suivante. SiN1etN2sont des entiers tels queN1<N2alors :

N1+1≤N2.

Théorème 12(Limite d’une suite extraite d’une suite admettant une limite).

Soit (un)n≥n0une suite. Soit¡ uϕ(n)¢

nn0 une suite extraite de (un)n≥n0ϕ:N≥n0→N≥n0est une application strictement croissante. Soit∈R∪{−∞,+∞}.

unuϕ(n)ℓ.

Démonstration. Dans le cas où∈R. Cf. prise de notes.

Remarque 10.

Le théorème 12 a de très nombreuses applications. Il permet, par exemple, d’établir que des suites n’ont pas de limite (cf. exemple suivant).

Exemple 6(Suite ne possédant aucune limite).

Soit (un)n0la suite définie par

un=(−1)n

pour toutn∈N. Nous démontrons que la suite (un)n0n’a aucune limite, en raisonnant par l’absurde.

Supposons qu’il existe∈R∪{−∞,+∞} tel queunℓ.

• La suite (u2n)nNest constante : tous ses termes valent 1. Doncu2n→1. Par ailleurs (u2n)nNest une suite extraite de (un)n0. Par le théorème 12, il vientu2nℓ. D’après l’unicité de la limite d’une suite (théorème 11),=1.

• La suite (u2n+1)nNest constante : tous ses termes valent−1. Doncu2n→ −1. Par ailleurs (u2n+1)nN

est une suite extraite de (un)n0. Par le théorème 12, il vientu2n+1ℓ. D’après l’unicité de la limite d’une suite (théorème 11),= −1.

Nous déduisons des deux points précédents 1= −1, ce qui est faux.

Exercice d’application 21.

Démontrer que la suite ((−1)nn)n0est non bornée et n’admet pas de limite.

Exercice d’application 22.

Soit (un)n0une suite telle queun→0. Que dire du comportement asymptotique de la suite (un+1)n0? Théorème 13(Critère d’existence de limite via les suites extraites des termes d’indices pairs et impairs).

Soit (un)nn0. Soit∈R∪{−∞,+∞}.

u2n et u2n+1

¯¯

¯¯

¯¯ ⇒ unℓ.

Démonstration. Dans le cas où= +∞. Cf. prise de notes.

Remarque 11.

Ce théorème peut être utilisé pour établir la convergence d’une suite définie par récurrence dans le cas où la fonction sous-jacente est décroissante.

(13)

7 Limites usuelles

Théorème 14(Limite de (nα)n1α∈R).

Soitα∈R. Alors

nα

¯¯

¯¯

¯¯

0 siα<0 ; 1 siα=0 ; +∞ siα>0.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Théorème 15(Limite de¡ qn¢

n1q∈R).

Soitq∈R. Alors

qn

¯¯

¯¯

¯¯

0 si−1<q<1 1 siq=1 +∞ siq>1.

Siq< −1 alors la suite (qn)n0n’admet pas de limite.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Théorème 16(Limite de¡

(ln(n))β¢

n1β∈R).

Soitβ∈R. Alors

(ln(n))β

¯¯

¯¯

¯¯

0 siβ<0 ; 1 siβ=0 ; +∞ siβ>0.

Nous admettrons ce théorème.

8 Quelques propriétés élémentaires des suites convergentes

Théorème 17(Passage d’une convergence vers∈Rà une convergence vers 0).

Si une suite (un)nn0. Soitl∈R. Alors

unl ⇐⇒ unl→0.

Démonstration. Ce résultat découle immédiatement de l’écriture formelle des des deux assertions.

Théorème 18(Converger vers 0 versus converger vers 0 en valeur absolue).

Si une suite (un)nn0. Alors

un→0 ⇐⇒ |un| →0.

Démonstration. Ce résultat découle immédiatement de l’écriture formelle des des deux assertions et du fait que la valeur absolue de la valeur absolue d’un réel est simplement la valeur absolue de ce réel.

Remarque 12.

L’équivalence donnée dans le théorème précédent vaut pour une limite nulle, mais ne se généralise pas à d’autres valeurs de limite. En effet, si (un)n0est la suite définie par

un=(−1)n

pour toutn∈N, alors la suite (|un|)n0est constante : tous ses termes valent 1. Donc|un| →1. Or nous savons (exemple 6) que la suite (un)n0ne possède pas de limite.

Théorème 19(Une suite convergente est bornée).

Si une suite (un)nn0est convergente alors elle est bornée.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Remarque 13.

Il existe des suites bornées qui ne sont pas convergentes. Par exemple, la suite ((−1)n)n0est bornée puisque

¯¯(−1)n¯¯=1≤1 pour toutn∈N, mais elle n’admet aucune limite (exemple 6).

(14)

9 Opérations sur les limites

Théorème 20(Opérations sur les limites).

Soient (un)nn0et (vn)nn0deux suites. Soient1et2des réels.

Addition de deux suites

Siun1etvn2alorsun+vn1+2. Siun1etvn→ +∞alorsun+vn→ +∞.

Siun1etvn→ −∞alorsun+vn→ −∞.

Siun→ +∞etvn→ +∞alorsun+vn→ +∞. Siun→ −∞etvn→ −∞alorsun+vn→ −∞.

Multiplication par un scalaire non nulλ Siun1alorsλunλℓ1.

Siun→ +∞alorsλun→sgn(λ)× +∞.

Siun→ −∞alorsλun→sgn(λ)× −∞.

Multiplication de deux suites

Siun1etvn2alorsunvn12.

Siun16=0 etvn→ +∞alorsunvn→sgn(ℓ1)× +∞. Siun16=0 etvn→ −∞alorsunvn→sgn(ℓ1)× −∞. Siun→ +∞etvn→ +∞alorsunvn→ +∞.

Siun→ +∞etvn→ −∞alorsunvn→ −∞. Siun→ −∞etvn→ −∞alorsunvn→ +∞.

Quotient de deux suites

Ici, on suppose qu’aucun des termes de la suite (vn)n≥n0n’est nul.

Siun1etvn26=0 alorsun

vn1

2. Siun1etvn→ +∞alorsun

vn →0.

Siun1etvn→ −∞alorsun

vn →0.

Siun→ +∞etvn26=0 alors alorsun

vn →sgn(ℓ2)× +∞.

Siun→ −∞etvn26=0 alors alorsun

vn →sgn(ℓ2)× −∞.

(15)

Démonstration. Nous établissons le premier résultat concernant l’addition et le premier résultat concernant la multiplication. Les autres propriétés sont admises.

Exercice d’application 23.

Étudier la limite éventuelle de la suite µn2+2

n+1

n0.

10 Passage à la limite dans une inégalité large

Théorème 21(Passage à la limite dans une inégalité large).

Soient (un)nn0et (vn)nn0deux suites admettant chacune une limite (finie ou infinie). On suppose que unvn

à partir d’un certain rang. Alors

limun≤limvn. Ce théorème est admis.

Exercice d’application 24.

Soit (un)n0une suite à termes strictement positifs, i.e. telle que

∀n∈N

n0, un>0.

Si la suite (un)n≥0est de plus convergente, que dire de l’ordre entre limunet 0 ?

11 Théorèmes fondamentaux d’existence d’une limite

Théorème 22(Théorème des suites encadrées).

Soient trois suites (un)nN≥n

0, (vn)nN≥n

0 et (wn)nN≥n

0. On suppose que (H1) unvnwnà partir d’un certain rang ;

(H2) les deux suites (un)nNet (wn)nNconvergent vers le même réelℓ.

Alors

(R1) la suite (vn)nNadmet une limite finie (i.e. converge) ; (R2) limvn=ℓ.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 25.

Étudier comportement asymptotique d’une suite (un)nNvérifiant

|un+1−1| ≤2 5|un−1| pour toutn∈N.

Exercice d’application 26.

Soit un réelx. Soit¡ xn¢

nNla suite des valeurs approchées par défaut dexdéfinie par xn:=⌊10nx

10n pour toutn∈N. Démontrerxnx.

Théorème 23(Théorème de divergence vers+∞par domination).

Soient (un)nNn

0et (vn)nNn

0 deux suites. On suppose que (H1) unvnà partir d’un certain rang ;

(H2) un→ +∞.

Alors

(R1) la suite (vn)nNadmet une limite ; (R2) limvn= +∞.

(16)

Ce théorème est admis.

Exercice d’application 27.

Étudier comportement asymptotique d’une suite (un)nNvérifiant un+1un+1

2 pour toutn∈N.

Théorème 24(Théorème de divergence vers−∞par domination).

Soient (un)nN≥n

0et (vn)nN≥n

0 deux suites. On suppose que (H1) unvnà partir d’un certain rang ;

(H2) vn→ −∞.

Alors

(R1) la suite (un)nNadmet une limite ; (R2) limun= +∞.

Ce théorème est admis.

Théorème 25(Théorème de la limite monotone).

Soit (un)nNn

0 une suite. Si (un)nNn

0 est monotone alors (un)nNn

0 admet une limite (finie ou infinie). Pré- cisément on a les résultats suivants.

1. Si (un)nN≥n

0 est croissante alors un

¯¯

¯¯

¯¯

¯

n≥nsup0

un ∈R si (un)nNest majorée ;

+∞ si (un)nNn’est pas majorée.

2. Si la suite (un)nN≥n

0 est décroissante alors un

¯¯

¯¯

¯¯

¯

ninfn0un ∈R si (un)nNest minorée ;

+∞ si (un)nN≥n

0 n’est pas minorée.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 28.

Pour toutn∈N, on poseSn= Xn k=1

1 k. 1. Démontrer queS2nSn≥1

2pour toutn∈N. 2. Étudier les variations de la suite (Sn)nN.

3. Déduire des deux questions précédentes queSn→ +∞.

12 Suites adjacentes

Définition 14(Suites adjacentes).

Deux suites (un)nNn

0 et (vn)nNn

0 sont dites adjacentes si 1. l’une est croissante ;

2. l’autre est décroissante ; 3. unvn→0.

Remarque 14.

Soient (un)nNet (vn)nNdeux suites. On peut avoirunvn →0 sans qu’aucune des deux suites (un)nNet (vn)nNn’admettent de limite ! Un contre-exemple est donné par les suites (un)nNet (vn)nNdéfinies par

un=(−1)n+ 1

n+1 et vn=(−1)n pour toutn∈N.

(17)

Théorème 26(Théorème des suites adjacentes).

Soient (un)nN≥n

0et (vn)nN≥n

0 deux suites adjacentes. Alors

(R1) les deux suites (un)nNet (vn)nNadmettent une limite finie (i.e. convergent) ; (R2) limun=limvn.

En outre si (un)nN≥n

0 est croissante et (vn)nN≥n

0 est décroissante alors u0unvnv0

pour toutn∈N.

Démonstration. Cf. prise de notes.

Exercice d’application 29.

Démontrer que les suites (un)nNet (vn)nNdéfinies par un=

Xn k=0

1

k! vn=un+ 1 n×n!

convergent et que limun=limvn.

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